Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
- henrietteMédiateur
Nuits, je suis bien d'accord avec toi. De toute façon, si je puis dire, le mal vient de plus loin, et notes ou pas notes, c'est de l'épiphénomène.
J'ai une élève en 5e : elle n'a la moyenne qu'en Vie scolaire, EPS (et encore, seulement avec l'un des deux professeurs qui se partagent la classe), Arts plastiques et Musique. Tout le reste sans exception, c'est entre 3 et 8.
J'ai consulté son livret scolaire après avoir réalisé qu'elle n'avait jamais redoublé de classe malgré ses énormes difficultés. En effet, au primaire, elle est toujours passée en classe supérieure car, dixit, elle était déjà beaucoup plus grande en taille que tous ceux de sa tranche d'âge. A l'issue du CM2, une orientation en SEGPA a été proposée mais les parents ont refusé.
Donc la voilà au collège, qui passe à présent en 4e, parce qu'à ce stade-là, nous explique-t-on, un redoublement ne servirait à rien.
En résumé, elle est toujours passée, d'abord au bénéfice de sa grande taille, puis de sa nullité. Résultat des courses, elle ne sera sûrement pas prise en 3eI, car les 15 places y sont réservées aux élèves ayant un an de retard ou plus. Que pourra-t-elle bien faire par contre, là, mystère, parce qu'on est loin du niveau CFG.
Alors, qu'au lieu de moyennes entre 3 et 8 elle ait eu "non acquis" partout (c'est ce qui figure dans toutes les remarques du reste : "niveau attendu en fin de 5e non acquis"), ça aurait changé quoi concrètement ? Y aurait-il eu un moment dans sa scolarité où on aurait réagi pour vraiment lui venir en aide ? J'en doute fort.
Du reste, dans cette classe de 5e, 7 élèves passent en classe supérieure car ils n'ont pas le niveau minimum pour qu'un redoublement puisse servir à quelque chose, et aucun de ces élèves n'a jamais redoublé.
On marche sur la tête, c'est tout le système qui ne va pas.
J'ai une élève en 5e : elle n'a la moyenne qu'en Vie scolaire, EPS (et encore, seulement avec l'un des deux professeurs qui se partagent la classe), Arts plastiques et Musique. Tout le reste sans exception, c'est entre 3 et 8.
J'ai consulté son livret scolaire après avoir réalisé qu'elle n'avait jamais redoublé de classe malgré ses énormes difficultés. En effet, au primaire, elle est toujours passée en classe supérieure car, dixit, elle était déjà beaucoup plus grande en taille que tous ceux de sa tranche d'âge. A l'issue du CM2, une orientation en SEGPA a été proposée mais les parents ont refusé.
Donc la voilà au collège, qui passe à présent en 4e, parce qu'à ce stade-là, nous explique-t-on, un redoublement ne servirait à rien.
En résumé, elle est toujours passée, d'abord au bénéfice de sa grande taille, puis de sa nullité. Résultat des courses, elle ne sera sûrement pas prise en 3eI, car les 15 places y sont réservées aux élèves ayant un an de retard ou plus. Que pourra-t-elle bien faire par contre, là, mystère, parce qu'on est loin du niveau CFG.
Alors, qu'au lieu de moyennes entre 3 et 8 elle ait eu "non acquis" partout (c'est ce qui figure dans toutes les remarques du reste : "niveau attendu en fin de 5e non acquis"), ça aurait changé quoi concrètement ? Y aurait-il eu un moment dans sa scolarité où on aurait réagi pour vraiment lui venir en aide ? J'en doute fort.
Du reste, dans cette classe de 5e, 7 élèves passent en classe supérieure car ils n'ont pas le niveau minimum pour qu'un redoublement puisse servir à quelque chose, et aucun de ces élèves n'a jamais redoublé.
On marche sur la tête, c'est tout le système qui ne va pas.
- MareuilNeoprof expérimenté
« les enseignants d’une classe de 6ème du lycée Collège Van der Meersch de Roubaix ont expérimenté en 2009 la suppression des notes. Ils espéraient ainsi améliorer la motivation des élèves et leurs résultats. Les élèves ont été évalués grâce à des grilles de compétences. Dans la monographie rédigée en fin d’année, par les enseignants de cette classe, le bilan est sans appel : «Le bilan n’est pas à la hauteur de nos attentes. L’ambiance de travail s’est dégradée [... ] Les élèves ont eu tendance à devenir moins compétents au cours de l’année à cause d’un manque de rigueur. [...] Seuls trois élèves ont fait l’effort d’apprendre leurs conjugaisons, les autres ne s’en sont pas donné la peine et il semble que l’absence de note en est une cause aggravante. [...] La disparition de la note ne semble donc pas être une solution pour agir sur la motivation des élèves. »
- lene75Prophète
Mareuil a écrit:« les enseignants d’une classe de 6ème du lycée Collège Van der Meersch de Roubaix ont expérimenté en 2009 la suppression des notes. Ils espéraient ainsi améliorer la motivation des élèves et leurs résultats. Les élèves ont été évalués grâce à des grilles de compétences. Dans la monographie rédigée en fin d’année, par les enseignants de cette classe, le bilan est sans appel : «Le bilan n’est pas à la hauteur de nos attentes. L’ambiance de travail s’est dégradée [... ] Les élèves ont eu tendance à devenir moins compétents au cours de l’année à cause d’un manque de rigueur. [...] Seuls trois élèves ont fait l’effort d’apprendre leurs conjugaisons, les autres ne s’en sont pas donné la peine et il semble que l’absence de note en est une cause aggravante. [...] La disparition de la note ne semble donc pas être une solution pour agir sur la motivation des élèves. »
C'est marrant, ça concorde avec les bilans d'enseignements d'exploration, AP, etc., au lycée...
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- V.MarchaisEmpereur
henriette a écrit:
Du reste, dans cette classe de 5e, 7 élèves passent en classe supérieure car ils n'ont pas le niveau minimum pour qu'un redoublement puisse servir à quelque chose, et aucun de ces élèves n'a jamais redoublé.
On marche sur la tête, c'est tout le système qui ne va pas.
Même chose chez nous. Parmi mes Sixième de la mort, plus de la moitié n'a aucune base. Certains ont des moyennes rarement vues en Sixième : 2,5 en Français, 4 en Maths... Évidemment, ils passent tous en 5e au motif que le redoublement ne servirait à rien.
J'ai proposé de pousser la logique jusqu'au bout. Recommencer une Sixième ne serait d'aucun profit pour l'élève, j'en conviens. Mais de la Cinquième non plus, en l'état, il ne pourra tirer aucun profit. Non plus que de la Quatrième. Alors soyons logiques, faisons-le passer directement en Troisième où il pourra travailler à son orientation. Sinon, refuser de le laisser dans une Sixième qui ne lui sera pas profitable pour le coller dans une Cinquième qui ne lui est pas profitable, ce n'est guère cohérent.
- selampruNiveau 6
Je serais curieuse de connaître la réaction de ton chef d'établissement? Le souci de cohérence me semble avoir disparu ces dernières années des conseils de classe et tout le monde accepte sans broncher les raisonnements absurdes.
- V.MarchaisEmpereur
Mon chef a observé que je faisais des progrès dans la catégorie mauvais esprit : l'année dernière, j'avais proposé qu'on remplace les conseils de classe par un passage sous une toise - cf. message d'Henriette.
J'ai même eu droit à l'argument suivant : "Il faut qu'il passe : il chausse déjà du 41." Bah tiens. :shock:
Alors toise ou pédimètre, j'hésite.
J'ai même eu droit à l'argument suivant : "Il faut qu'il passe : il chausse déjà du 41." Bah tiens. :shock:
Alors toise ou pédimètre, j'hésite.
- profecolesHabitué du forum
Si ça peut vous "rassurer", j'en ai trois qui passent au CM1 avec environ 6 de moyenne générale...au CE2 !
L'une est très grande de taille (c'est pour cela déjà qu'elle n'avait pas redoublé son CE1), l'autre manque de confiance en elle (et un redoublement serait par trop stigmatisant :shock: ) , la troisième ....change d'école (on refile le bébé aux collègues .).
De toutes façons, pour les trois, c'est le cycle 2 qu'il aurait fallu rallonger : elles manquent de toutes les bases en lecture, en numération, en calcul ...Mais les parents avaient déjà refusé le maintien, le refusent encore et quand ils font appel, les IEN leur donnent raison presque tout le temps.
Je ne monte même plus le dossier, marre de perdre du temps pour rien !
Dans deux ans, elles arriveront en 6e et vous vous demanderez comment c'est possible !
L'une est très grande de taille (c'est pour cela déjà qu'elle n'avait pas redoublé son CE1), l'autre manque de confiance en elle (et un redoublement serait par trop stigmatisant :shock: ) , la troisième ....change d'école (on refile le bébé aux collègues .).
De toutes façons, pour les trois, c'est le cycle 2 qu'il aurait fallu rallonger : elles manquent de toutes les bases en lecture, en numération, en calcul ...Mais les parents avaient déjà refusé le maintien, le refusent encore et quand ils font appel, les IEN leur donnent raison presque tout le temps.
Je ne monte même plus le dossier, marre de perdre du temps pour rien !
Dans deux ans, elles arriveront en 6e et vous vous demanderez comment c'est possible !
- neomathÉrudit
Un raisonnement imparable que je me propose d'utiliser à la première occasion (il faut dire qu'en mauvais esprit, j'ai depuis longtemps atteint la hors classe avec les palmes académiques). :lol: :lol: :lol:V.Marchais a écrit:
J'ai proposé de pousser la logique jusqu'au bout. Recommencer une Sixième ne serait d'aucun profit pour l'élève, j'en conviens. Mais de la Cinquième non plus, en l'état, il ne pourra tirer aucun profit. Non plus que de la Quatrième. Alors soyons logiques, faisons-le passer directement en Troisième où il pourra travailler à son orientation.
- ProvenceEnchanteur
V.Marchais a écrit:henriette a écrit:
Du reste, dans cette classe de 5e, 7 élèves passent en classe supérieure car ils n'ont pas le niveau minimum pour qu'un redoublement puisse servir à quelque chose, et aucun de ces élèves n'a jamais redoublé.
On marche sur la tête, c'est tout le système qui ne va pas.
Même chose chez nous. Parmi mes Sixième de la mort, plus de la moitié n'a aucune base. Certains ont des moyennes rarement vues en Sixième : 2,5 en Français, 4 en Maths... Évidemment, ils passent tous en 5e au motif que le redoublement ne servirait à rien.
J'ai proposé de pousser la logique jusqu'au bout. Recommencer une Sixième ne serait d'aucun profit pour l'élève, j'en conviens. Mais de la Cinquième non plus, en l'état, il ne pourra tirer aucun profit. Non plus que de la Quatrième. Alors soyons logiques, faisons-le passer directement en Troisième où il pourra travailler à son orientation. Sinon, refuser de le laisser dans une Sixième qui ne lui sera pas profitable pour le coller dans une Cinquième qui ne lui est pas profitable, ce n'est guère cohérent.
Ça me fait penser à une collègue, instit' dans les environs. A l'inspecteur qui démontrait, statistiques en main, que le redoublement était inutile puisque les redoublants ne devenaient pas de bons élèves, elle avait répondu qu'elle avait remarqué que les élèves à qui elle faisait sauter une classe réussissaient mieux que les autres. C'est pourquoi elle recommandait vivement qu'on fasse sauter une classe à tous les élèves, puisque les statistiques ne mentaient pas.
Je doute que l'inspecteur ait apprécié.
- lene75Prophète
Provence a écrit:Ça me fait penser à une collègue, instit' dans les environs. A l'inspecteur qui démontrait, statistiques en main, que le redoublement était inutile puisque les redoublants ne devenaient pas de bons élèves, elle avait répondu qu'elle avait remarqué que les élèves à qui elle faisait sauter une classe réussissaient mieux que les autres. C'est pourquoi elle recommandait vivement qu'on fasse sauter une classe à tous les élèves, puisque les statistiques ne mentaient pas.
Je doute que l'inspecteur ait apprécié.
:lol!:
Et tellement vrai en plus !
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Presse-puréeGrand sage
V.Marchais a écrit:
J'ai même eu droit à l'argument suivant : "Il faut qu'il passe : il chausse déjà du 41."
ahahahahahahahahahah!!!!!!!!!!!!!!
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- bruno09Niveau 10
Monsieur Antibi est certes le découvreur de la "constante macabre", mais il néglige gravement la constante "bisounours". Je ne revendique pas l'appellation, il vous suffira de taper "école bisounours", "notation bisounours", "forza bisounours" ... Je ne suis pas un savant, moi.
Cette constante se présente lorsqu'un enseignant se retrouve face à un paquet de copies minables. On est dimanche soir. Merde, plus de clopes.
Certaines copies sont vierges. Dans le métier, on appelle ça une copie blanche. C'est zéro. C'est facile, net et incontestable. Il y a même une circulaire pour ça.
Maintenant le cas des copies nulles. Elles sont nulles mais pas blanches. Certes, le sujet n'est pas traité et ce n'est pas du français mais il y a des choses. Peut être pas des mots, pas toujours sur les lignes prévues à cet effet mais ce sont des lettres assurément. Ils auront 2 ou 3. Il faut bien les encourager pour leur tentative. D'ailleurs , quel mal là dedans. Qui prétendrait que 2 est une bonne note?
Ensuite la cohorte des très mauvaises copies pointe son nez. On n'a pas des phrases complètes ni de véritables réponses. Si l'élève confond Charlemagne et Staline, il sait que c'est de l'histoire. Un 6 ou un 7 récompensera cette belle intuition. Allons plus que 4 point et on est à la moyenne!
Les mauvaises copies sont là: la paraphrase est le mieux que l'on puisse en attendre. Peut on leur reprocher d'avoir recopié le document en entier? Le 9 s'impose. J'abrège: les médiocres auront 12, les passables 14 et les très bons 18. Quand même, parce qu'avec les très bon on ne rigole pas. "Tu te laisses aller, Julie, 17... (Ouinnnnn!)".
L'échelle de notation est bonne (de 2 à 18), personne n'a été traumatisé.
C'est ça la constante bisounours: un écart de 2 À 4 points entre la note et la valeur réelle de la copie.
Rassurés, nos petits diables vont pouvoir se mettre au travail et le niveau général va monter.
10 années se passent. Diantre, ils sont encore plus mauvais. A moins de mettre directement 6 points à celui qui a mis son nom sur la copie, il n'y a qu'une solution: baisser les exigences du devoir. Comme vous êtes déjà au plancher (au taquet disent les djeunes), il faut changer les règles. Vu que l'interro surprise est un souvenir émouvant, il faut désormais les avertir des questions posées au devoir. Sans garanties.
Avant d'en arriver à la note unique issue du groupe classe avec mutualisation du résultat, je propose de supprimer les notes. C'est moins cruel.
Cette constante se présente lorsqu'un enseignant se retrouve face à un paquet de copies minables. On est dimanche soir. Merde, plus de clopes.
Certaines copies sont vierges. Dans le métier, on appelle ça une copie blanche. C'est zéro. C'est facile, net et incontestable. Il y a même une circulaire pour ça.
Maintenant le cas des copies nulles. Elles sont nulles mais pas blanches. Certes, le sujet n'est pas traité et ce n'est pas du français mais il y a des choses. Peut être pas des mots, pas toujours sur les lignes prévues à cet effet mais ce sont des lettres assurément. Ils auront 2 ou 3. Il faut bien les encourager pour leur tentative. D'ailleurs , quel mal là dedans. Qui prétendrait que 2 est une bonne note?
Ensuite la cohorte des très mauvaises copies pointe son nez. On n'a pas des phrases complètes ni de véritables réponses. Si l'élève confond Charlemagne et Staline, il sait que c'est de l'histoire. Un 6 ou un 7 récompensera cette belle intuition. Allons plus que 4 point et on est à la moyenne!
Les mauvaises copies sont là: la paraphrase est le mieux que l'on puisse en attendre. Peut on leur reprocher d'avoir recopié le document en entier? Le 9 s'impose. J'abrège: les médiocres auront 12, les passables 14 et les très bons 18. Quand même, parce qu'avec les très bon on ne rigole pas. "Tu te laisses aller, Julie, 17... (Ouinnnnn!)".
L'échelle de notation est bonne (de 2 à 18), personne n'a été traumatisé.
C'est ça la constante bisounours: un écart de 2 À 4 points entre la note et la valeur réelle de la copie.
Rassurés, nos petits diables vont pouvoir se mettre au travail et le niveau général va monter.
10 années se passent. Diantre, ils sont encore plus mauvais. A moins de mettre directement 6 points à celui qui a mis son nom sur la copie, il n'y a qu'une solution: baisser les exigences du devoir. Comme vous êtes déjà au plancher (au taquet disent les djeunes), il faut changer les règles. Vu que l'interro surprise est un souvenir émouvant, il faut désormais les avertir des questions posées au devoir. Sans garanties.
Avant d'en arriver à la note unique issue du groupe classe avec mutualisation du résultat, je propose de supprimer les notes. C'est moins cruel.
- araliaNiveau 5
Et pour rester cohérent, on applique les mêmes règles le jour de l'examen. On ajoute deux points parce qu'il faut harmoniser. Tout le monde est content.
- DhaiphiGrand sage
Tu laisses entendre qu'en primaire nous faisons passer les grands au privilège de leur taille et que nous faisons donc redoubler les petits. C'est une erreur, nous les faisons passer aussi.henriette a écrit: En effet, au primaire, elle est toujours passée en classe supérieure car, dixit, elle était déjà beaucoup plus grande en taille que tous ceux de sa tranche d'âge..
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- bruno09Niveau 10
Dhaiphi a écrit:Tu laisses entendre qu'en primaire nous faisons passer les grands au privilège de leur taille et que nous faisons donc redoubler les petits. C'est une erreur, nous les faisons passer aussi.henriette a écrit: En effet, au primaire, elle est toujours passée en classe supérieure car, dixit, elle était déjà beaucoup plus grande en taille que tous ceux de sa tranche d'âge..
Enseignant en collège, j'ai toujours pensé que dans les écoles, vous faisiez n'importe quoi. Ça coûte pas cher, ça détend et ça nous console de ce que les profs de lycée disent sur nous.
- araliaNiveau 5
Et quand ils obtiennent leur bac, c'est moi la coupable.
- bruno09Niveau 10
Je ne résiste pas au plaisir malsain de citer in extenso la conclusion du fameux rapport sur l'expérimentation du Lyceé Collège Van der Meersch.
Mention spéciale pour la "conclusion de la conclusion" qui laisse rêveur.
"Conclusion
Les critères d’évaluation retenus en début de projet étaient les suivants :
Ambiance de travail dans la classe
Evolution des grilles de compétences
Réussite aux épreuves communes
Consultation du site Internet par les élèves et les familles
Le bilan n’est pas à la hauteur de nos attentes.
L’ambiance de travail s’est dégradée et la perte de motivation a été constatée au cours du deuxième trimestre comme ça arrive souvent pour les classes de 6e au collège. Le manque de travail à la maison a été constaté dès le début de l’année mais il s’est accentué et la grille d’auto-évaluation n’y a rien changé. Pour prendre un exemple concret, en Français seuls trois ou quatre élèves arrivent en ayant appris leur poème pour une séance de récitation. L’aversion pour le travail scolaire, voire pour la lecture, est affiché assez rapidement par un nombre non négligeable d’élèves instaurant dans la classe une ambiance peu motivante. Les élèves se chamaillent beaucoup et se tournent rarement vers l’objectif d’apprentissage proposé par le professeur. Il a été possible de les faire travailler mais plutôt moins que les élèves des autres classes.
Les élèves ont eu tendance à devenir moins compétents au cours de l’année à cause d’un manque de rigueur. Le souci de bien faire n’est apparu ou resté que chez peu d’entre eux. Face à la difficulté, ils baissaient facilement les bras, devenaient passifs, ne cherchaient pas à réfléchir, solliciter de l’aide. Seuls trois élèves ont fait l’effort d’apprendre leurs conjugaisons, les autres ne s’en sont pas donné la peine et il semble que l’absence de note en est une cause aggravante.
Les résultats à l’épreuve commune montrent qu’il s’agit d’une classe très hétérogène plutôt moyenne. Les meilleurs élèves semblent avoir mieux travaillé dans le cadre de l’épreuve qu’ils ne le font au quotidien.
Le site est peu consulté et n’est un outil que pour les enseignants.
Il est donc évident que les élèves de la 6e NEPAL doivent se retrouver avec les autres élèves en 5e et qu’il ne faut pas chercher à poursuivre l’expérimentation avec eux. Ils le souhaitent et majoritairement regrettent de ne pas voir eu de notes au cours de leur année de 6e.
La disparition de la note ne semble donc pas être une solution pour agir sur la motivation d’élèves d’un collège «Ambition-Réussite». Les comportements constatés habituellement dans les autres classes sont apparus de la même façon et d’une façon peut-être plus accentuée car il n’y avait pas la peur ou la motivation de la note.
La conclusion est désolante mais il semble que la contrainte assortie sans nul doute de valorisation verbale reste le meilleur moyen de faire travailler des élèves dont le contexte social pousse à la passivité et n’éveille pas en eux le désir de s’élever.
Ces conclusions obtenues à partir d’une seule année d’expérimentation sur une seule classe ne devraient pas empêcher la poursuite d’un projet qui a demandé un investissement considérable. Porté par une équipe motivée et accompagnée il pourrait certainement être riche en enseignements. Les pratiques de cours et le travail transdisciplinaire n’ont pas été assez développés faute de temps et d’une organisation propice.
Ce n’est donc pas à cause de ces conclusions que le projet ne sera pas reconduit l’année prochaine mais parce que son pilote l’abandonne pour des raisons personnelles et que personne ne s’est proposé pour prendre sa place.
Il est à noter que le projet n’a été possible sous cette forme que grâce aux connaissances en php du concepteur du site et qu’aucun membre de l’équipe n’est apte à gérer le site faute de connaissances suffisantes à ce jour.
Si le projet était repris un jour, il faudrait recommencer avec une sixième en allégeant le travail de l’équipe, ce qui est permis d’emblée par le travail déjà accompli.
Peut-être qu’en étant plus rigoureux et plus innovant dans les pratiques de classe grâce notamment à un créneau hebdomadaire de concertation qui permettrait le travail interdisciplinaire et permettrait de donner plus d’importance aux compétences transversales, peut-être que dans ces conditions, les élèves adhéreraient davantage et que la motivation pour le travail serait préservée pour un plus grand nombre.
La suppression de la note n’est pas un moyen suffisant mais dans un dispositif plus vaste elle pourrait sans doute être un levier supplémentaire."[i]
Mention spéciale pour la "conclusion de la conclusion" qui laisse rêveur.
"Conclusion
Les critères d’évaluation retenus en début de projet étaient les suivants :
Ambiance de travail dans la classe
Evolution des grilles de compétences
Réussite aux épreuves communes
Consultation du site Internet par les élèves et les familles
Le bilan n’est pas à la hauteur de nos attentes.
L’ambiance de travail s’est dégradée et la perte de motivation a été constatée au cours du deuxième trimestre comme ça arrive souvent pour les classes de 6e au collège. Le manque de travail à la maison a été constaté dès le début de l’année mais il s’est accentué et la grille d’auto-évaluation n’y a rien changé. Pour prendre un exemple concret, en Français seuls trois ou quatre élèves arrivent en ayant appris leur poème pour une séance de récitation. L’aversion pour le travail scolaire, voire pour la lecture, est affiché assez rapidement par un nombre non négligeable d’élèves instaurant dans la classe une ambiance peu motivante. Les élèves se chamaillent beaucoup et se tournent rarement vers l’objectif d’apprentissage proposé par le professeur. Il a été possible de les faire travailler mais plutôt moins que les élèves des autres classes.
Les élèves ont eu tendance à devenir moins compétents au cours de l’année à cause d’un manque de rigueur. Le souci de bien faire n’est apparu ou resté que chez peu d’entre eux. Face à la difficulté, ils baissaient facilement les bras, devenaient passifs, ne cherchaient pas à réfléchir, solliciter de l’aide. Seuls trois élèves ont fait l’effort d’apprendre leurs conjugaisons, les autres ne s’en sont pas donné la peine et il semble que l’absence de note en est une cause aggravante.
Les résultats à l’épreuve commune montrent qu’il s’agit d’une classe très hétérogène plutôt moyenne. Les meilleurs élèves semblent avoir mieux travaillé dans le cadre de l’épreuve qu’ils ne le font au quotidien.
Le site est peu consulté et n’est un outil que pour les enseignants.
Il est donc évident que les élèves de la 6e NEPAL doivent se retrouver avec les autres élèves en 5e et qu’il ne faut pas chercher à poursuivre l’expérimentation avec eux. Ils le souhaitent et majoritairement regrettent de ne pas voir eu de notes au cours de leur année de 6e.
La disparition de la note ne semble donc pas être une solution pour agir sur la motivation d’élèves d’un collège «Ambition-Réussite». Les comportements constatés habituellement dans les autres classes sont apparus de la même façon et d’une façon peut-être plus accentuée car il n’y avait pas la peur ou la motivation de la note.
La conclusion est désolante mais il semble que la contrainte assortie sans nul doute de valorisation verbale reste le meilleur moyen de faire travailler des élèves dont le contexte social pousse à la passivité et n’éveille pas en eux le désir de s’élever.
Ces conclusions obtenues à partir d’une seule année d’expérimentation sur une seule classe ne devraient pas empêcher la poursuite d’un projet qui a demandé un investissement considérable. Porté par une équipe motivée et accompagnée il pourrait certainement être riche en enseignements. Les pratiques de cours et le travail transdisciplinaire n’ont pas été assez développés faute de temps et d’une organisation propice.
Ce n’est donc pas à cause de ces conclusions que le projet ne sera pas reconduit l’année prochaine mais parce que son pilote l’abandonne pour des raisons personnelles et que personne ne s’est proposé pour prendre sa place.
Il est à noter que le projet n’a été possible sous cette forme que grâce aux connaissances en php du concepteur du site et qu’aucun membre de l’équipe n’est apte à gérer le site faute de connaissances suffisantes à ce jour.
Si le projet était repris un jour, il faudrait recommencer avec une sixième en allégeant le travail de l’équipe, ce qui est permis d’emblée par le travail déjà accompli.
Peut-être qu’en étant plus rigoureux et plus innovant dans les pratiques de classe grâce notamment à un créneau hebdomadaire de concertation qui permettrait le travail interdisciplinaire et permettrait de donner plus d’importance aux compétences transversales, peut-être que dans ces conditions, les élèves adhéreraient davantage et que la motivation pour le travail serait préservée pour un plus grand nombre.
La suppression de la note n’est pas un moyen suffisant mais dans un dispositif plus vaste elle pourrait sans doute être un levier supplémentaire."[i]
_________________
Pour les Italophiles et les Italolâtres: http://www.viaggio-italia.fr
- MareuilNeoprof expérimenté
bruno09 a écrit:Je ne résiste pas au plaisir malsain de citer in extenso la conclusion du fameux rapport sur l'expérimentation du Lyceé Collège Van der Meersch.
Mention spéciale pour la "conclusion de la conclusion" qui laisse rêveur.
"Conclusion
Les critères d’évaluation retenus en début de projet étaient les suivants :
Ambiance de travail dans la classe
Evolution des grilles de compétences
Réussite aux épreuves communes
Consultation du site Internet par les élèves et les familles
Le bilan n’est pas à la hauteur de nos attentes.
L’ambiance de travail s’est dégradée et la perte de motivation a été constatée au cours du deuxième trimestre comme ça arrive souvent pour les classes de 6e au collège. Le manque de travail à la maison a été constaté dès le début de l’année mais il s’est accentué et la grille d’auto-évaluation n’y a rien changé. Pour prendre un exemple concret, en Français seuls trois ou quatre élèves arrivent en ayant appris leur poème pour une séance de récitation. L’aversion pour le travail scolaire, voire pour la lecture, est affiché assez rapidement par un nombre non négligeable d’élèves instaurant dans la classe une ambiance peu motivante. Les élèves se chamaillent beaucoup et se tournent rarement vers l’objectif d’apprentissage proposé par le professeur. Il a été possible de les faire travailler mais plutôt moins que les élèves des autres classes.
Les élèves ont eu tendance à devenir moins compétents au cours de l’année à cause d’un manque de rigueur. Le souci de bien faire n’est apparu ou resté que chez peu d’entre eux. Face à la difficulté, ils baissaient facilement les bras, devenaient passifs, ne cherchaient pas à réfléchir, solliciter de l’aide. Seuls trois élèves ont fait l’effort d’apprendre leurs conjugaisons, les autres ne s’en sont pas donné la peine et il semble que l’absence de note en est une cause aggravante.
Les résultats à l’épreuve commune montrent qu’il s’agit d’une classe très hétérogène plutôt moyenne. Les meilleurs élèves semblent avoir mieux travaillé dans le cadre de l’épreuve qu’ils ne le font au quotidien.
Le site est peu consulté et n’est un outil que pour les enseignants.
Il est donc évident que les élèves de la 6e NEPAL doivent se retrouver avec les autres élèves en 5e et qu’il ne faut pas chercher à poursuivre l’expérimentation avec eux. Ils le souhaitent et majoritairement regrettent de ne pas voir eu de notes au cours de leur année de 6e.
La disparition de la note ne semble donc pas être une solution pour agir sur la motivation d’élèves d’un collège «Ambition-Réussite». Les comportements constatés habituellement dans les autres classes sont apparus de la même façon et d’une façon peut-être plus accentuée car il n’y avait pas la peur ou la motivation de la note.
La conclusion est désolante mais il semble que la contrainte assortie sans nul doute de valorisation verbale reste le meilleur moyen de faire travailler des élèves dont le contexte social pousse à la passivité et n’éveille pas en eux le désir de s’élever.
Ces conclusions obtenues à partir d’une seule année d’expérimentation sur une seule classe ne devraient pas empêcher la poursuite d’un projet qui a demandé un investissement considérable. Porté par une équipe motivée et accompagnée il pourrait certainement être riche en enseignements. Les pratiques de cours et le travail transdisciplinaire n’ont pas été assez développés faute de temps et d’une organisation propice.
Ce n’est donc pas à cause de ces conclusions que le projet ne sera pas reconduit l’année prochaine mais parce que son pilote l’abandonne pour des raisons personnelles et que personne ne s’est proposé pour prendre sa place.
Il est à noter que le projet n’a été possible sous cette forme que grâce aux connaissances en php du concepteur du site et qu’aucun membre de l’équipe n’est apte à gérer le site faute de connaissances suffisantes à ce jour.
Si le projet était repris un jour, il faudrait recommencer avec une sixième en allégeant le travail de l’équipe, ce qui est permis d’emblée par le travail déjà accompli.
Peut-être qu’en étant plus rigoureux et plus innovant dans les pratiques de classe grâce notamment à un créneau hebdomadaire de concertation qui permettrait le travail interdisciplinaire et permettrait de donner plus d’importance aux compétences transversales, peut-être que dans ces conditions, les élèves adhéreraient davantage et que la motivation pour le travail serait préservée pour un plus grand nombre.
La suppression de la note n’est pas un moyen suffisant mais dans un dispositif plus vaste elle pourrait sans doute être un levier supplémentaire."[i]
Merci. On peut constater que dans ce texte, il n'est à aucun moment question des contenus à enseigner. La notation a envahi tout le champ, et les pilotes, et le "travail d'équipe", et les "connaissances en php du concepteur"
La profession souffre, dit un récent rapport du Sénat. Elle y met du sien.
- User5899Demi-dieu
Disons qu'il est plus prudent de s'arrêter à la mesure des chaussures...V.Marchais a écrit:Mon chef a observé que je faisais des progrès dans la catégorie mauvais esprit : l'année dernière, j'avais proposé qu'on remplace les conseils de classe par un passage sous une toise - cf. message d'Henriette.
J'ai même eu droit à l'argument suivant : "Il faut qu'il passe : il chausse déjà du 41." Bah tiens. :shock:
Alors toise ou pédimètre, j'hésite.
- henrietteMédiateur
Oui, c'est nettement plus objectif que celle du QI...Cripure a écrit:Disons qu'il est plus prudent de s'arrêter à la mesure des chaussures...V.Marchais a écrit:Mon chef a observé que je faisais des progrès dans la catégorie mauvais esprit : l'année dernière, j'avais proposé qu'on remplace les conseils de classe par un passage sous une toise - cf. message d'Henriette.
J'ai même eu droit à l'argument suivant : "Il faut qu'il passe : il chausse déjà du 41." Bah tiens. :shock:
Alors toise ou pédimètre, j'hésite.
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
- Les conseils de discipline dans le collimateur de l'Éducation nationale
- Interview dans le Figaro sur la question des programmes
- Une petite tribune sur la carte scolaire dans le Figaro Vox
- L'article démago du jour dans Madame Figaro
- « S'il est une cause qui devrait être décrétée nationale, c'est bien celle de la langue » article Le Figaro
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum