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- AmaliahEmpereur
Quel GT comptez-vous faire? Je dois avouer que rien ne m'inspire vraiment...
Quelqu'un compte-t-il étudier Alcools en 3°?
Quelqu'un compte-t-il étudier Alcools en 3°?
- CircéExpert
Amaliah a écrit:Quel GT comptez-vous faire? Je dois avouer que rien ne m'inspire vraiment...
+1: un vrai casse-tête ce truc, ....
- JohnMédiateur
Pas de texte précis en tête pour l'instant, mais pour un GT, il y a de quoi faire avec Jaccottet, Queneau, Bonnefoy, Barbarant...
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- La JabotteNeoprof expérimenté
et Ponge aussi.
J'avoue n'avoir vraiment pas suivi la poésie contemporaine depuis que je suis sortie de la fac. Encore une bonne raison d'aller rendre visite à mon p'tit libraire. Avec la liste que j'ai déjà, je crois qu'il va falloir que je lui demande de m'ouvrir sa boutique en nocturne privée...
Trop génial !
J'avoue n'avoir vraiment pas suivi la poésie contemporaine depuis que je suis sortie de la fac. Encore une bonne raison d'aller rendre visite à mon p'tit libraire. Avec la liste que j'ai déjà, je crois qu'il va falloir que je lui demande de m'ouvrir sa boutique en nocturne privée...
Trop génial !
- SergeMédiateur
Je compte faire une séquence poésie avant de parler de la poésie engagée, et je pense que mon fil rouge de l'année sera l'horreur, la monstruosité, en autre le fait de savoir si un "autre" ou un monstre ne sommeille pas au fond de chaque être humain, et si on peut s'en rendre maitre. Je recherche donc des poèmes sur la dualité, ou sur la poésie de la monstruosité (je songe à Baudelaire par exemple), l'esthétique du laid, ou alors sur le bien, le mal, les poèmes qui interrogent la nature humaine, si possible de façon pas trop manichéenne. La difficulté de se sonder ... L'inconnu dans le miroir ... Toutes les pistes et suggestions seront les bienvenues. Avec de la poésie moderne aussi évidemment.
- JohnMédiateur
Hugo ?
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait ;
Et que rien n'exauce et que tout châtie
Leur morne souhait ;
Parce qu'elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants ;
Parce qu'elles sont les tristes captives
De leur guet-apens ;
Parce qu'elles sont prises dans leur oeuvre ;
Ô sort ! fatals noeuds !
Parce que l'ortie est une couleuvre,
L'araignée un gueux;
Parce qu'elles ont l'ombre des abîmes,
Parce qu'on les fuit,
Parce qu'elles sont toutes deux victimes
De la sombre nuit...
Passants, faites grâce à la plante obscure,
Au pauvre animal.
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh ! plaignez le mal !
Il n'est rien qui n'ait sa mélancolie ;
Tout veut un baiser.
Dans leur fauve horreur, pour peu qu'on oublie
De les écraser,
Pour peu qu'on leur jette un oeil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent : Amour !
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait ;
Et que rien n'exauce et que tout châtie
Leur morne souhait ;
Parce qu'elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants ;
Parce qu'elles sont les tristes captives
De leur guet-apens ;
Parce qu'elles sont prises dans leur oeuvre ;
Ô sort ! fatals noeuds !
Parce que l'ortie est une couleuvre,
L'araignée un gueux;
Parce qu'elles ont l'ombre des abîmes,
Parce qu'on les fuit,
Parce qu'elles sont toutes deux victimes
De la sombre nuit...
Passants, faites grâce à la plante obscure,
Au pauvre animal.
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh ! plaignez le mal !
Il n'est rien qui n'ait sa mélancolie ;
Tout veut un baiser.
Dans leur fauve horreur, pour peu qu'on oublie
De les écraser,
Pour peu qu'on leur jette un oeil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent : Amour !
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- NadejdaGrand sage
Pour Serge : plus proche de nous, Benjamin Fondane ?
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/fondane/fondanebenjamin.html
Sa préface en prose de 1942 en particulier (à la fin de l'article), très accessible et qui fait un fort effet, je crois.
Sinon, Jean Cayrol (il y a une anthologie de ses poèmes chez Poésie/Gallimard, je n'ai pas mon exemplaire ici), sûrement Claude Vigée et Edmond Jabès (même s'il est plus hermétique).
Sur le thème de l'autre, Armand Robin (un immense traducteur) est tout indiqué, même s'il ne parle pas vraiment de la barbarie, sauf peut-être entre les lignes dans son admirable La fausse parole, un essai très poétique (à mettre en parallèle avec Klemperer pour son sujet).
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/fondane/fondanebenjamin.html
Sa préface en prose de 1942 en particulier (à la fin de l'article), très accessible et qui fait un fort effet, je crois.
Sinon, Jean Cayrol (il y a une anthologie de ses poèmes chez Poésie/Gallimard, je n'ai pas mon exemplaire ici), sûrement Claude Vigée et Edmond Jabès (même s'il est plus hermétique).
Sur le thème de l'autre, Armand Robin (un immense traducteur) est tout indiqué, même s'il ne parle pas vraiment de la barbarie, sauf peut-être entre les lignes dans son admirable La fausse parole, un essai très poétique (à mettre en parallèle avec Klemperer pour son sujet).
- JohnMédiateur
Sur les monstres, il y a eu ce topic aussi :
https://www.neoprofs.org/t9470-sequence-sur-le-monstre-en-seconde-ou-en-premiere?highlight=monstre
Il y a Lautréamont aussi.
En plus récent, il y a Nelly Sachs, en traduction aux éditions Verdier.
https://www.neoprofs.org/t9470-sequence-sur-le-monstre-en-seconde-ou-en-premiere?highlight=monstre
Il y a Lautréamont aussi.
En plus récent, il y a Nelly Sachs, en traduction aux éditions Verdier.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- SergeMédiateur
Merci pour toutes ces pistes.
Nadejda, si tu trouves des liens précis vers des poèmes, n'hésite pas
Nadejda, si tu trouves des liens précis vers des poèmes, n'hésite pas
- CioranNiveau 6
truc bateau mais je fais un groupement sur la ville et plus particulièrement Paris, sa banlieue avec Apollinaire, Reverdy, Michaux, Follain. D'ailleurs, vous en voyez d'autres qui sortiraient des sentiers battus?
- SergeMédiateur
J'aime bien ça, sur la difficulté de se sonder, de faire son introspection, de ce connaitre, ce qui est possible par le travail poétique :
"Et le poète écrit. Il écrit d'abord pour se révéler à lui même, savoir de quoi il est capable, pour tenter l'ambitieuse aventure d'accéder peut-être un jour au domaine féerique, dont les oeuvres qu'il aime lui ont donné l'insurmontable nostalgie.(...)ce qui importe c'est d'arriver à mettre au clair ce qu'il a de plus inconnu en lui, de plus secret, de plus caché, de plus difficile à déceler, d'unique.(...) Car, si ce qui importe surtout c'est ce qu'il peut avoir à dire pour exprimer sa personnalité la plus intime, ce qui importe autant, ce sera la façon de le dire. En effet, pour si étrange que cela puisse paraître, ce sera la façon particulière de dire une chose très simple et très commune qui ira la porter au plus secret, au plus caché, au plus intime d'un autre et produira le choc. (...) il est une révélation d'une chose que nous portions obscurément en nous et pour laquelle il ne nous manquait que la meilleure expression pour nous la dire à nous-mêmes. Cette expression parfaite donnée par le poète, nous l'adoptons, nous nous l'approprions, elle sera désormais l'expression de notre propre sentiment qui l'épouse."
Pierre Reverdy
Cette émotion appelée poésie
"Et le poète écrit. Il écrit d'abord pour se révéler à lui même, savoir de quoi il est capable, pour tenter l'ambitieuse aventure d'accéder peut-être un jour au domaine féerique, dont les oeuvres qu'il aime lui ont donné l'insurmontable nostalgie.(...)ce qui importe c'est d'arriver à mettre au clair ce qu'il a de plus inconnu en lui, de plus secret, de plus caché, de plus difficile à déceler, d'unique.(...) Car, si ce qui importe surtout c'est ce qu'il peut avoir à dire pour exprimer sa personnalité la plus intime, ce qui importe autant, ce sera la façon de le dire. En effet, pour si étrange que cela puisse paraître, ce sera la façon particulière de dire une chose très simple et très commune qui ira la porter au plus secret, au plus caché, au plus intime d'un autre et produira le choc. (...) il est une révélation d'une chose que nous portions obscurément en nous et pour laquelle il ne nous manquait que la meilleure expression pour nous la dire à nous-mêmes. Cette expression parfaite donnée par le poète, nous l'adoptons, nous nous l'approprions, elle sera désormais l'expression de notre propre sentiment qui l'épouse."
Pierre Reverdy
Cette émotion appelée poésie
- CioranNiveau 6
Ah, connaisseur de Reverdy?
J'adore les recueils de notes, notamment le Gant de crin:
" Le marin aime l'immensité, la vaste mer, le ciel sans bornes, et pour en jouir il s'astreint à passer la plupart de sa vie sur quelques pieds carrés de planches.
Le moine aime l'infini et, pour se préparer à en jouir, il s'enferme au monastère entre des murs qui clôturent quelques pieds carrés de terre."
J'adore les recueils de notes, notamment le Gant de crin:
" Le marin aime l'immensité, la vaste mer, le ciel sans bornes, et pour en jouir il s'astreint à passer la plupart de sa vie sur quelques pieds carrés de planches.
Le moine aime l'infini et, pour se préparer à en jouir, il s'enferme au monastère entre des murs qui clôturent quelques pieds carrés de terre."
- AlcyoneFidèle du forum
Ca ne sort pas des sentiers battus mais tu as Verhaeren aussi et puis, peut-être tu peux trouver chez Aragon et Laforgue.lautodidacte a écrit:truc bateau mais je fais un groupement sur la ville et plus particulièrement Paris, sa banlieue avec Apollinaire, Reverdy, Michaux, Follain. D'ailleurs, vous en voyez d'autres qui sortiraient des sentiers battus?
Bah et puis chez Baudelaire non ?
- AlcyoneFidèle du forum
Toujours sur la ville :
"Chant français", "Le paysan de Paris chante" d'Aragon : nostalgie de la ville abandonnée.
Je peux te les copier si tu veux.
Dans le même genre tu as aussi Akhmatova et Lorca (ville des gitans, dernier poème du Romancero Gitan)
Laforgue, je m'aperçois que c'est un peu vieux, excuse-moi, j'ai pas bien lu le titre.
En revanche, tu peux aussi regarder du côté de E.E Cummings. J'ai pas le bouquin avec moi là, mais de mémoire, me semble qu'il parle de la ville. Tu as Prévert aussi. Pas les bouquins non plus.
"Chant français", "Le paysan de Paris chante" d'Aragon : nostalgie de la ville abandonnée.
Je peux te les copier si tu veux.
Dans le même genre tu as aussi Akhmatova et Lorca (ville des gitans, dernier poème du Romancero Gitan)
Laforgue, je m'aperçois que c'est un peu vieux, excuse-moi, j'ai pas bien lu le titre.
En revanche, tu peux aussi regarder du côté de E.E Cummings. J'ai pas le bouquin avec moi là, mais de mémoire, me semble qu'il parle de la ville. Tu as Prévert aussi. Pas les bouquins non plus.
- CioranNiveau 6
Je veux bien le poème d'Akhmatova et celui d'Aragon aussi !Merci
Pour Verhaeren, comme je suis incapable de prononcer son nom correctement, la classe n'aura pas la joie d'entendre son poème !
Pour Verhaeren, comme je suis incapable de prononcer son nom correctement, la classe n'aura pas la joie d'entendre son poème !
- AlcyoneFidèle du forum
Roh, c'est dommage, c'est excellent Les villes tentaculaires! Il y a une description des usines dans je ne sais quel poème qui est merveilleuse!
On prononce "vérarèn" enfin du moins, moi je prononce ainsi.
Je t'envoie Aragon.
Pour Akhmatova et Verhaeren (que je compte quand même t'envoyer!), il faut attendre le week-end avant la rentrée. Je n'ai pas mes bouquins ici. Je suis en vacances.
On prononce "vérarèn" enfin du moins, moi je prononce ainsi.
Je t'envoie Aragon.
Pour Akhmatova et Verhaeren (que je compte quand même t'envoyer!), il faut attendre le week-end avant la rentrée. Je n'ai pas mes bouquins ici. Je suis en vacances.
- User5899Demi-dieu
J'ajouterais Ponge, Michaux, Char, Reverdy...John a écrit:Pas de texte précis en tête pour l'instant, mais pour un GT, il y a de quoi faire avec Jaccottet, Queneau, Bonnefoy, Barbarant...
Remarquez, j'intègrerais bien avec allégresse mon cher Apollinaire dans les contemporains.
- CioranNiveau 6
Bon, alors je vais chercher aussi du côté de vérarèn !
(faut que je retourne à ma progression grammaticale de 3ème, objectif du jour + les premiers cours pour les 4ème...let's go)
(faut que je retourne à ma progression grammaticale de 3ème, objectif du jour + les premiers cours pour les 4ème...let's go)
- AlcyoneFidèle du forum
Chant français
Je reviendrai dans ma ville majeure
Il y fera le temps de tous les jours
Le ciel aura sa commune douceur
Mais les passants des visages de sourds
Si quelque part plus un orgue ne pleure
Et si le plomb des pigeons se fait lourd
Quel secret noir y nourrit les rumeurs
Que les longs soirs ne parlent plus d'amour
Ah quel silence On entendrait son coeur
Comme un chanteur mendiant dans les cours
Qui donc a mis pour d'étranges chauffeurs
D'étranges mots à tous les carrefours
Des coups de feu fleurissent les hauteurs
Et le mensonge habite dans ma Tour
Les faux amuseurs de la mauvais heure
Y feignent jongler dans la fosse aux ours
Or ces bateleurs ont des mains de beurre
D'où tombe la balle au premier tambour
Je vois les larrons mais où est le Sauveur
Mon peuple à jamais grand de sa bravoure
Mon peuple est là dans ma ville majeure
Qui s'est levé sans attendre le jour
Louis Aragon, La diane française
Je copie aussi une partie de l'autre (très long) sans doute plus significatif que celui-ci.
Je reviendrai dans ma ville majeure
Il y fera le temps de tous les jours
Le ciel aura sa commune douceur
Mais les passants des visages de sourds
Si quelque part plus un orgue ne pleure
Et si le plomb des pigeons se fait lourd
Quel secret noir y nourrit les rumeurs
Que les longs soirs ne parlent plus d'amour
Ah quel silence On entendrait son coeur
Comme un chanteur mendiant dans les cours
Qui donc a mis pour d'étranges chauffeurs
D'étranges mots à tous les carrefours
Des coups de feu fleurissent les hauteurs
Et le mensonge habite dans ma Tour
Les faux amuseurs de la mauvais heure
Y feignent jongler dans la fosse aux ours
Or ces bateleurs ont des mains de beurre
D'où tombe la balle au premier tambour
Je vois les larrons mais où est le Sauveur
Mon peuple à jamais grand de sa bravoure
Mon peuple est là dans ma ville majeure
Qui s'est levé sans attendre le jour
Louis Aragon, La diane française
Je copie aussi une partie de l'autre (très long) sans doute plus significatif que celui-ci.
- AlcyoneFidèle du forum
Le paysan de Paris chante
II
C'est un pont que je vois si je clos mes paupières
La Seine y tourne avec ses tragiques totons
O noyés dans ses bras noueux comment dort-on
C'est un pont qui s'en va dans ses loges de pierre
Des repos arrondis en forment les festons
Un roi de bronze noir à cheval le surmonte
Et l'île qu'il franchit a double floraison
Pour verdure un jardin pour roses des maisons
On dirait un bateau sur son ancre de fonte
Que font trembler les voitures de livraison
L'aorte du Pont Neuf frémit comme un orchestre
Où j'entends préluder le vin de mes vingt ans
Il souffle un vent ici qui vient des temps d'antan
Mourir dans les cheveux de la statue équestre
La ville comme un coeur s'y ouvre à deux battants
Sachant qu'il faut périr les garçons de mon âge
Mirage se leurraient d'une ville au ciel gris
Nous derniers nés d'un siècle et ses derniers conscrits
Les pieds pris dans la boue et la tête aux nuages
Nous attendions l'heure H en parlant de Paris
Quand la chanson disait Tu reverras Paname
Ceux qu'un oeillet de sang allait fleurir tantôt
Quelque part devant Saint-Mihiel ou Neufchâteau
Entourant le chanteur comme des mains la flamme
Sentaient frémir en eux la pointe du couteau
Depuis lors j'ai toujours trouvé dans ce que j'aime
Un reflet de ma ville une ombre dans ses rues
Monuments oubliés passages disparus
J'ai plus écrit de toi Paris que de moi-même
Et plus qu'en mon soleil en toi Paris j'ai cru
Cité faite flambeau que seul aimer consume
Cité faite de pleurs qui ris d'avoir pleuré
Enfer aux yeux d'argent Paradis dédoré
Forge de l'avenir où le crime est l'enclume
Piège du souvenir où la gloire est murée
Sur les places grondait l'orage populaire
Les bras en croix tombaient des héros inconnus
Ou des cortèges noirs le long des avenues
Y paraissaient écrire un serment de colère
O Paris tu berçais les vents dans tes bras nus
La mort est un miroir la mort a ses phalènes
Ma vie à ses deux bouts le même feu s'est mis
Pour la seconde fois le monstre m'a vomi
Je suis comme Jonas sortant de la baleine
Mais j'ai perdu mon ciel ma ville et mes amis
Louis Aragon, La diane française.
Les parties I et III du poème sont également intéressantes, mais bon, c'est long à copier. Une prochaine fois à la rentrée quand je disposerai de mon scanner si tu veux (ou quelqu'un d'autre).
II
C'est un pont que je vois si je clos mes paupières
La Seine y tourne avec ses tragiques totons
O noyés dans ses bras noueux comment dort-on
C'est un pont qui s'en va dans ses loges de pierre
Des repos arrondis en forment les festons
Un roi de bronze noir à cheval le surmonte
Et l'île qu'il franchit a double floraison
Pour verdure un jardin pour roses des maisons
On dirait un bateau sur son ancre de fonte
Que font trembler les voitures de livraison
L'aorte du Pont Neuf frémit comme un orchestre
Où j'entends préluder le vin de mes vingt ans
Il souffle un vent ici qui vient des temps d'antan
Mourir dans les cheveux de la statue équestre
La ville comme un coeur s'y ouvre à deux battants
Sachant qu'il faut périr les garçons de mon âge
Mirage se leurraient d'une ville au ciel gris
Nous derniers nés d'un siècle et ses derniers conscrits
Les pieds pris dans la boue et la tête aux nuages
Nous attendions l'heure H en parlant de Paris
Quand la chanson disait Tu reverras Paname
Ceux qu'un oeillet de sang allait fleurir tantôt
Quelque part devant Saint-Mihiel ou Neufchâteau
Entourant le chanteur comme des mains la flamme
Sentaient frémir en eux la pointe du couteau
Depuis lors j'ai toujours trouvé dans ce que j'aime
Un reflet de ma ville une ombre dans ses rues
Monuments oubliés passages disparus
J'ai plus écrit de toi Paris que de moi-même
Et plus qu'en mon soleil en toi Paris j'ai cru
Cité faite flambeau que seul aimer consume
Cité faite de pleurs qui ris d'avoir pleuré
Enfer aux yeux d'argent Paradis dédoré
Forge de l'avenir où le crime est l'enclume
Piège du souvenir où la gloire est murée
Sur les places grondait l'orage populaire
Les bras en croix tombaient des héros inconnus
Ou des cortèges noirs le long des avenues
Y paraissaient écrire un serment de colère
O Paris tu berçais les vents dans tes bras nus
La mort est un miroir la mort a ses phalènes
Ma vie à ses deux bouts le même feu s'est mis
Pour la seconde fois le monstre m'a vomi
Je suis comme Jonas sortant de la baleine
Mais j'ai perdu mon ciel ma ville et mes amis
Louis Aragon, La diane française.
Les parties I et III du poème sont également intéressantes, mais bon, c'est long à copier. Une prochaine fois à la rentrée quand je disposerai de mon scanner si tu veux (ou quelqu'un d'autre).
- CioranNiveau 6
Parfait ! Merci beaucoup.
- AlcyoneFidèle du forum
Une erreur dans la strophe 7 que je viens de corriger.
- ArumbayaNiveau 6
Je compte faire une séquence sur Apollinaire, en m'appuyant principalement sur Alcools. J'aurais aimé élargir sur la chanson à texte, mais je n'ai pas encore trouvé de lien.
- JohnMédiateur
Marc Lavoine chante le Pont Mirabeau ; Barbara, Brel et Ferré chantent le temps qui passe dans plein de chansons ; Trénet, Higelin et Thiéfaine ont chanté la Lorelei (bon, Higelin, c'est un peu bizarre...).J'aurais aimé élargir sur la chanson à texte
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- ArumbayaNiveau 6
J'avais pensé à Lavoine, mais je voudrais justement faire le lien avec des chansons originales, qui ne reprennent pas un texte existant. Le passage du temps peut effectivement être une bonne piste. Merci !
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