- JohnMédiateur
Lu sur Mediapart :
On savait l’équation difficile. Comment montrer, dès septembre, qu’il y a bien eu alternance alors que la rentrée scolaire a été entièrement préparée par la droite ? Les marges de manœuvre du nouveau ministre de l’éducation nationale étaient déjà très minces. La mise en œuvre rapide des mesures annoncées – un millier de postes d’enseignants supplémentaires dans le primaire, trois heures de formations pour les enseignants stagiaires… –, sans satisfaire personne sur le fond, est évidemment cruciale pour Vincent Peillon. Elle marque un premier changement de cap.
Mais c’était sans compter la résistance, sur le terrain, d’une partie de la haute administration, qui a parfois œuvré avec zèle à la politique scolaire de Nicolas Sarkozy.
À commencer par la trentaine de recteurs à qui l’ancien président de la République a donné au cours de son quinquennat un pouvoir qu’ils n’avaient jamais eu jusque-là. Au point que le syndicat des chefs d’établissement, le SNPDEN, connu pour sa modération, dénonçait encore récemment les exorbitantes prérogatives de ces « ministres-bis », souvent très marqués politiquement.
Aujourd’hui, c’est ce « gouvernement des trente » qui a la charge de mettre en musique le plan d’urgence pour la rentrée défini par Vincent Peillon… Or certains traînent ostensiblement des pieds.
Le cas des trois heures de formation promises aux nouveaux enseignants est très révélateur. Alors que cette mesure d’urgence, destinée à pallier le vide laissé par la réforme de la masterisation, a officiellement été présentée lors de la première réunion avec les recteurs le 22 mai dernier, certains ont choisi de faire la sourde oreille.
« Le pompon revient à Strasbourg, Clermont-Ferrand et Versailles où strictement rien n’a été fait », peste le secrétaire général du SNALC François Portzer. « Un certain nombre de recteurs n’ont apparemment pas voulu se fatiguer, regrette-t-il. Il est quand même scandaleux que des hauts fonctionnaires n’appliquent pas une consigne du ministre. » Très remonté le syndicat demande donc « le limogeage d’une partie des recteurs ».
Dans ce dossier, les difficultés techniques, à trois mois de la rentrée, sont réelles. « C’est un travail effectivement complexe parce qu’il demande d’éplucher les situations établissement par établissement. Mais il y a des recteurs qui se comportent comme si la Sarkozie était encore aux manettes », affirme Christophe Barbillat, secrétaire national du Snes chargé des questions d’emploi. Pour preuve, selon lui, à Versailles, « le recteur a réussi à dégager 168 postes avec des services réduits pour les stagiaires, quand Créteil n’en a trouvé aucun ».
Réunis jeudi à la Sorbonne, les recteurs ont vraisemblablement eu droit à un petit recadrage. Tout le monde s’attend néanmoins à ce que des têtes tombent rapidement.
Le recteur de Paris, Patrick Gérard, ancien directeur de cabinet de Rachida Dati place Vendôme, dans une démarche assez inédite, a pris les devants en demandant au ministre de le démettre de ses fonctions. Dans les académies de Lille, Orléans, Poitiers, Créteil, Clermont-Ferrand, certains s’apprêtent à faire leurs cartons. « Le risque pour le ministère, c’est de donner l’impression de faire une chasse aux sorcières », prévient un observateur qui estime, pour cette raison, que les mouvements se feront probablement au compte-gouttes.
Mais comment lancer « la refondation de l’école » avec des hauts fonctionnaires qui incarnent, aux yeux des syndicats, le pire de ce qu’a été le sarkozysme scolaire ?
Le cas de Jean-Michel Blanquer, le directeur général de l’enseignement scolaire, et figure emblématique du précédent quinquennat, devrait en ce sens être rapidement réglé. « Son degré d’engagement auprès du précédent gouvernement a été bien au-delà de la loyauté attendue », reconnaît pudiquement Daniel Robin, secrétaire général du Snes. Celui qui a porté le concept des internats d’excellence, une des mesures phare du quinquennat dont on découvre aujourd’hui le naufrage, ou la brillante idée d’une cagnotte pour lutter contre l’absentéisme, ne se fait guère d’illusion sur son avenir au ministère. Il a d’ailleurs laissé dire qu’il était candidat à la direction de Sciences-Po.
Josette ThéophileJosette Théophile
Presque unanimement abhorrée, la directrice générale des ressources humaines du ministère, Josette Théophile, ne devrait pas passer non plus l’été à son poste. Celle qui se faisait fort d’importer ses méthodes éprouvées à la RATP, où elle a officié de nombreuses années – elle a même obtenu le prix de la meilleure DRH pour y avoir fait baisser le nombre de conflits –, n’a pas convaincu la communauté éducative. Les syndicats lui reprochent un dialogue social quasi inexistant depuis plus d’un an. Avant même de prendre ses fonctions, Vincent Peillon a précisé qu’il abrogerait le décret sur l’évaluation des enseignants par le chef d’établissement, sa grande œuvre au ministère.
Jean Marimbert, secrétaire général du ministère, devrait lui aussi voir son sort prochainement scellé. L’arrivée de cet ancien directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), parti au plus fort de la polémique sur le rôle de l’agence dans le scandale du Meditator, résume bien le goût du prédécesseur de Vincent Peillon, Luc Chatel, lui-même ancien DRH de L’Oréal, pour les personnalités ne connaissant rien à l’éducation. Son maintien à une fonction aussi centrale n’est sans doute plus qu’une question de jours.
Des annonces pourraient être faites lors du prochain conseil des ministres, vendredi
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- MarcassinHabitué du forum
A propos de cette réforme, dans le genre absence de dialogue social depuis six mois (avec passage en force contre l'avis unanime des syndicats) et même déni démocratique (avec décret au lendemain de l'élection de François Hollande), on fait mieux comme DRH qui "fait baisser le nombre de conflits".Presque unanimement abhorrée, la directrice générale des ressources humaines du ministère, Josette Théophile, ne devrait pas passer non plus l’été à son poste. Celle qui se faisait fort d’importer ses méthodes éprouvées à la RATP, où elle a officié de nombreuses années – elle a même obtenu le prix de la meilleure DRH pour y avoir fait baisser le nombre de conflits –, n’a pas convaincu la communauté éducative. Les syndicats lui reprochent un dialogue social quasi inexistant depuis plus d’un an.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- JohnMédiateur
La phrase que tu cites n'évoquant aucune réforme précise, il m'a fallu un peu de temps pour comprendre que tu parlais de la réforme de l'évaluation des enseignants, auquel tu renvoies en disant "absence de dialogue social depuis six mois (avec passage en force contre l'avis unanime des syndicats) et même déni démocratique (avec décret au lendemain de l'élection de François Hollande)".A propos de cette réforme
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- MarcassinHabitué du forum
J'ai trop tronqué. Mezéxcuz.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- FinrodExpert
Le pompon revient à Strasbourg, Clermont-Ferrand et Versailles où strictement rien n’a été fait », peste le secrétaire général du SNALC François Portzer.
Pour preuve, selon lui, à Versailles, « le recteur a réussi à dégager 168 postes avec des services réduits pour les stagiaires, quand Créteil n’en a trouvé aucun »
le journaliste aurait quand même pu se donner la peine d'indiquer quel est le bon chiffre pour Versailles...
Il y a aussi quelques recteurs modérés que l'on gagnerait à conserver.
- JohnMédiateur
En mot compte triple, je pense que c'est un mot qui te permet de remporter une partie de scrabble, même désespéréeMezéxcuz
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- JohnMédiateur
Oui, je ne comprends pas du tout que Versailles soit citée dans les académies où "rien n'a été fait", alors qu'on a vu ici-même que Versailles avait reporté exprès ses commissionsFinrod a écrit:Le pompon revient à Strasbourg, Clermont-Ferrand et Versailles où strictement rien n’a été fait », peste le secrétaire général du SNALC François Portzer.Pour preuve, selon lui, à Versailles, « le recteur a réussi à dégager 168 postes avec des services réduits pour les stagiaires, quand Créteil n’en a trouvé aucun »
le journaliste aurait quand même pu se donner la peine d'indiquer quel est le bon chiffre pour Versailles...
Il y a aussi quelques recteurs modérés que l'on gagnerait à conserver.
Est-ce parce que les syndicats ont dû batailler pour obtenir ces réintégrations ?
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- JPhMMDemi-dieu
Ben non.John a écrit:En mot compte triple, je pense que c'est un mot qui te permet de remporter une partie de scrabble, même désespéréeMezéxcuz
Un seul "Z" au Scrabble. :lol:
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- NuitsFidèle du forum
JPhMM a écrit:Ben non.John a écrit:En mot compte triple, je pense que c'est un mot qui te permet de remporter une partie de scrabble, même désespéréeMezéxcuz
Un seul "Z" au Scrabble. :lol:
Oui mais il y a le joker (la tuile toute blanche)
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C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- JaneMonarque
Adieu, Josette...
- DaphnéDemi-dieu
Jane a écrit:Adieu, Josette...
Attend ce n'est pas encore fait
- InvitéInvité
Daphné a écrit:Jane a écrit:Adieu, Josette...
Attend ce n'est pas encore fait
ben et la retraite à 60 ans alors, il faut qu'elle y pense !
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Le cas de Jean-Michel Blanquer, le directeur général de l’enseignement scolaire, et figure emblématique du précédent quinquennat, devrait en ce sens être rapidement réglé. « Son degré d’engagement auprès du précédent gouvernement a été bien au-delà de la loyauté attendue », reconnaît pudiquement Daniel Robin, secrétaire général du Snes. Celui qui a porté le concept des internats d’excellence, une des mesures phare du quinquennat dont on découvre aujourd’hui le naufrage, ou la brillante idée d’une cagnotte pour lutter contre l’absentéisme, ne se fait guère d’illusion sur son avenir au ministère. Il a d’ailleurs laissé dire qu’il était candidat à la direction de Sciences-Po.
Après Descoings, Blanquer.
Pecheure, comme on dit chez moi...
Après Descoings, Blanquer.
Pecheure, comme on dit chez moi...
- CelebornEsprit sacré
John a écrit:Oui, je ne comprends pas du tout que Versailles soit citée dans les académies où "rien n'a été fait", alors qu'on a vu ici-même que Versailles avait reporté exprès ses commissionsFinrod a écrit:Le pompon revient à Strasbourg, Clermont-Ferrand et Versailles où strictement rien n’a été fait », peste le secrétaire général du SNALC François Portzer.Pour preuve, selon lui, à Versailles, « le recteur a réussi à dégager 168 postes avec des services réduits pour les stagiaires, quand Créteil n’en a trouvé aucun »
le journaliste aurait quand même pu se donner la peine d'indiquer quel est le bon chiffre pour Versailles...
Il y a aussi quelques recteurs modérés que l'on gagnerait à conserver.
Est-ce parce que les syndicats ont dû batailler pour obtenir ces réintégrations ?
Cela n'engage que moi, mais ce doit être soit une erreur de retranscription, soit un lapsus (entre Versailles et Créteil, peut-être).
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Jane a écrit:Adieu, Josette...
C'est sympa, Limoges, en fait...
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Palombella Rossa a écrit:Jane a écrit:Adieu, Josette...
C'est sympa, Limoges, en fait...
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- User5899Demi-dieu
Qui vaut zéro pointNuits a écrit:JPhMM a écrit:Ben non.John a écrit:En mot compte triple, je pense que c'est un mot qui te permet de remporter une partie de scrabble, même désespéréeMezéxcuz
Un seul "Z" au Scrabble. :lol:
Oui mais il y a le joker (la tuile toute blanche)
- BientôtlesudFidèle du forum
Je suis assez sceptique concernant cet article. Il ne correspond pas aux informations que je possède.
L'académie de Créteil devrait certes changer de recteur, mais si c'est pour que celui-ci entre au cabinet du ministre, j'ai déjà vu pire en terme de mutation-sanction...
L'académie de Créteil devrait certes changer de recteur, mais si c'est pour que celui-ci entre au cabinet du ministre, j'ai déjà vu pire en terme de mutation-sanction...
- NuitsFidèle du forum
Cripure a écrit:Qui vaut zéro pointNuits a écrit:JPhMM a écrit:Ben non.John a écrit:En mot compte triple, je pense que c'est un mot qui te permet de remporter une partie de scrabble, même désespéréeMezéxcuz
Un seul "Z" au Scrabble. :lol:
Oui mais il y a le joker (la tuile toute blanche)
Je m'incline (en fait, je n'ai joué qu'une fois au scrabble)
(Mais on peut donc quand même poser le mot, qui en l'occurrence rapporterait plus orthographié mezexku(z)
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C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- yphrogEsprit éclairé
Celeborn a écrit:
Cela n'engage que moi, mais ce doit être soit une erreur de retranscription, soit un lapsus (entre Versailles et Créteil, peut-être).
Il est à un moment question de l'affaire Meditator dans l'article...
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