Qui travaille en primaire?

Puisque cette partie existe, faisons la vivre!
Comme je l'expliquais tout à l'heure, je suis prof ambition réussite et je travaille à mi-temps dans les écoles primaires du réseau, avec les classes de CM2. Y aurait-il d'autres personnes dans mon cas?
Ou d'autres qui interviennent parfois en primaire?

quel est ton statut, je ne savais pas qu'on pouvait etre ainsi à cheval sur primaire et secondaire?

J'ai déjà fait de l'EPLV - enseignement précoce des langues vivantes - en cours élementaire et cours moyen.

loute a écrit:quel est ton statut, je ne savais pas qu'on pouvait etre ainsi à cheval sur primaire et secondaire?

Mon statut précis, c'est... TZR!

Pour être exacte sur mon poste, il s'agit d'un poste à profil, qu'on trouve dans les réseaux ambition réussite, intitulé "maîtrise de la langue". Selon les réseaux et les postes, les missions sont très différentes: j'ai une collègue PE à plein temps au collège qui suit des élèves en très grande difficultés, une collègue de lettres spécialisée dans l'accompagnement des ex-primo arrivants, et un collègue de techno sur un poste de math qui fait le même genre de choses que moi, c'est-à-dire intervenir dans sa matière, en renfort des PE, et dans l'idée de préparer au mieux l'entrée au collège.
Concrètement, je travaille dans deux écoles sur des projets qui peuvent prendre des formes très différentes, selon les demandes des PE et mes propositions: dans une école, je passe chaque période avec une classe sur un projet précis (mettre en scène une farce, écrire un recueil de poésie), sur un autre créneau, nous avons mis en place des atelier-lecture avec des groupes de besoin, dans une autre école, c'est davantage sous forme d'ateliers d'écriture... je me "greffe" également à des projets de liaison CM2-6e, montés par d'autres profs avec leurs classes, car contrairement à ce que voudrait la fiche de poste... je n'ai pas 6e. Eh oui, plus pratique pour l'administration de caller deux classes de 5e plutôt que de rajouter encore des heures sup à qqun...
Idéalement, j'aurais du avoir une 6e et trois heures libérés pour monter des projets, faire du soutien ou que sais-je encore.

C'est vraiment passionnant et je ne regrette pas de l'avoir demandé! Car toute TZR que je suis, je ne suis pas arrivée là par hasard: ce poste existe depuis trois ans, passe au mouvement depuis trois ans... et est occupé par des TZR parachutés là par hasard car personne ne le demande. (enfin, personne ne veut le collège à mon avis...) Du coup, je l'ai fait figuré dans mes voeux et fait une lettre de motivation expliquant qu'il m'intéressait mais que je souhaitais néanmoins garder mon statut de TZR (sait-on jamais, des fois qu'on me titularise sans passer par la voie habituelle!), ce qui a fonctionné.

C'est effectivement très intéressant , je rêve de faire une partie de mon travail à l'école. En plus, tu vois vraiment ce qui se passe avant le collège, donc comme tu disais dans un autre post, tu acceptes mieux de leur apporter des connaissances à leur niveau (je pense à tes 5e).

lulamae a écrit:C'est effectivement très intéressant , je rêve de faire une partie de mon travail à l'école. En plus, tu vois vraiment ce qui se passe avant le collège, donc comme tu disais dans un autre post, tu acceptes mieux de leur apporter des connaissances à leur niveau (je pense à tes 5e).

Et pas seulement: lors de mes premières séances auprès des instits, j'ai vraiment pris conscience du fossé qui existe entre l'école et la 6e. On a beau le savoir, le vivre n'a rien à voir... Par exemple, au niveau des sanctions, qui finalement nous (enfin, au moins moi) conditionnent beaucoup dans notre relationnel, du dialogue et de la relation avec l'adulte, des digressions qui n'en sont pas vraiment -par ex, la PE avait fait le lien un jour entre la respiration vue en bio peu de temps avant et le fait de pouvoir mieux parler devant les autres quand on est debout, que j'étais en train d'expliquer...l'interdisciplinarité prend tout son sens!-, de l'organisation de l'espace, avec des salles où tout est sous la main ou presque... rien à voir avec les grands espaces vides que sont nos classes de collège, quoi qu'on puisse y installer!
Au niveau du contenu et des méthodes... c'est toujours de grands moments d'étonnement. Par exemple d'arriver à la fin d'une leçon sur l'imparfait strictement identique ou presque à celles que j'ai déjà pu faire... au collège. Pour constater que des élèves bien plus jeunes le maîtrisent comme des collégiens que j'ai déjà eus (là, il y a vraiment de quoi se demander que faire pour que les choses s'impriment enfin... )
Autre chose m'esbaudit aussi souvent: le fait de bosser avec des "non-spécialistes" des lettres... en réunion, je pose des questions parfois très bêtes, et on finit par s'apercevoir qu'on ne parle pas de la même chose. Et je me retrouve mal à l'aise, dans une position de spécialiste, à expliquer que théâtre et poésie sont des genres littéraires, mais pas les documentaires ou les dictionnaires. Ou ce que sont les quatre formes de discours...

Différents discours lus ou entendus sur les PE prennent aussi tout leur sens: je travaille avec 5 PE pour l'instant, bientôt un 6e, et certains sont aux antipodes des autres. Je ne suis pas sûre que cela vienne de leur formation, car ils ont sensiblement le même âge, mais il y a clairement des différences de "niveau" criants: par ex, l'une d'entre elles fait d'énormes fautes d'orthographe au tableau et nous passons trois fois plus de temps qu'avec d'autres à préparer le moindre truc, à détailler ce qui me paraît des évidences... alors qu'avec d'autres, on est rapide, efficace, et capable plus rapidement de faire des travaux plus complexes. Ce n'est pas simplement une question de "longueurs d'ondes", vraiment de... détails?
Suite à cela, je me dis que j'aimerais bien avoir l'occasion d'observer des cours de collègues, pas par curiosité malsaine, vraiment pour voir ce que font les profs de collèges car après seulement quelques mois sur ce poste, j'ai l'impression de déjà mieux connaître le monde du primaire.

Ton expérience a l'air instructive. Je dirais néanmoins que cela semble être dans la culture des profs des écoles de bosser ensemble, c'est plus difficile en collège. J'aimerais bien que nous allions nous voir dans les cours les uns des autres, mais si je proposais ça à mes collègues, je passerais pour une alien, et pourtant, on s'entend plutôt bien. C'est pourquoi j'ai beaucoup apprécié de travailler avec des instits (PE, pardon, pour moi le mot est gentil) pour les projets CM2-6e, j'ai compris aussi des choses par rapport au décalage entre les deux classes. Et parfois, je regrette presque de ne pas l'être : j'aimerais tellement pouvoir enseigner la lecture.

Par contre, aucun regret pour moi, même si c'est ce que je pensais faire plus jeune: ça demande un boulot énorme, une maîtrise de foultitude de contenus et un "zapping" avec lequel j'aurais eu du mal!

Je ne regrette pas vraiment non plus, enfin pas de ne faire que ça : je n'aimerais pas être en maternelle, par exemple. Et je me vois mal enseigner les maths ou les sciences... Pauvres élèves !

je travaille actuellement En Côte d'Ivoire dans une école française. je m'occupe d'une classe de CM2: français, ivoiriens, libanais, philippins, ....

Angua, c'est passionnant..... et dire que moi je vais me retrouver face à des collégiens, peut-être des 6e sans jamais avoir vu des collégiens (ah si des 3e en stage de pratique accompagnée)!!!!

Sinon, je ne sais pas ce qu'il en est de l'aca d'Orléans-Tours mais à Créteil il existe un réseau de profs-relais dans les cours desquels on peut assister. C'est mon formateur néotit qui m'avait branché dessus parce que je voulais démissionner.... il m'a dit d'aller voir ailleurs comment ça se passait et se fut d'une aide précieuse.