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- cannelle21Grand Maître
+1Circé a écrit:Merci Nadejda pour tes interventions que j'ai lues avec beaucoup d'intérêt.
- AmaliahEmpereur
Bien d'accord! Merci Nadejda!
- JaenelleHabitué du forum
Un éclaircissement très intéressant, Nadejda ! :aau:
Dis-moi, pour ce que tu as écrit : "Et plus largement, il y a une littérature qui prend résolument en compte les régimes de "l'après" : post-colonial (il faudrait aller voir du côté des littératures francophones), post-Auschwitz, post-apartheid (J.M. Coetzee), post-totalitarismes", aurais-tu des auteurs et des titres précis ? J'avoue que je suis perdue, là !
Dis-moi, pour ce que tu as écrit : "Et plus largement, il y a une littérature qui prend résolument en compte les régimes de "l'après" : post-colonial (il faudrait aller voir du côté des littératures francophones), post-Auschwitz, post-apartheid (J.M. Coetzee), post-totalitarismes", aurais-tu des auteurs et des titres précis ? J'avoue que je suis perdue, là !
- MUTISExpert
Intéressant Nadejda...
mais ce que les profs recherchent aussi, ce sont des livres de littérature contemporaine accessibles pour les élèves. Parmi ceux que tu cites certains sont excellents... pour nous (Kertész, Coetzee, Mauvignier) d'autres très surfaits à mon avis (Toussaint, Chevillard mais c'est une affaire de goût). Mais quels textes sont lisibles par des jeunes lycéens ou des collégiens ??? Bien peu non ?
mais ce que les profs recherchent aussi, ce sont des livres de littérature contemporaine accessibles pour les élèves. Parmi ceux que tu cites certains sont excellents... pour nous (Kertész, Coetzee, Mauvignier) d'autres très surfaits à mon avis (Toussaint, Chevillard mais c'est une affaire de goût). Mais quels textes sont lisibles par des jeunes lycéens ou des collégiens ??? Bien peu non ?
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- NadejdaGrand sage
Je n'aime pas spécialement les auteurs qu'étudie Lionel Ruffel dans son livre (à part Volodine). La Jabotte me posait ces questions pour élargir le sujet, on est évidemment sortis du sujet initial.
Quand même, cannelle21 suggérait Etre sans destin pour les 3e. Je pense que c'est jouable pour de très bons 3e car le texte est au fond très difficile, joue sur l'ironie feinte, qui devient cynique pour le lecteur qui a une longueur d'avance sur le jeune déporté. Et, pour ceux qui ont lu ce roman, la question du bonheur dans les camps posée à la fin est loin d'être évidente à commenter. Coetzee me paraît lisible quand on a au moins quelques connaissances sur l'Afrique du Sud et l'apartheid : En attendant les barbares peut être mis en rapport avec certains romans de l'attente comme ceux de Buzzati, il y a aussi Disgrâce (même si le drame part d'une affaire de harcèlement sexuel) ou Elizabeth Costello sur la cause animale. Ses textes autobiographiques sont, eux, encore plus limpides (mais beaucoup moins forts à mon sens).
Volodine est intéressant dans le sens où il condense dans son imaginaire romanesque toute l'histoire du XXe siècle, mais ce peut être difficile de percevoir toutes ces couches au collège. Cela dit, il y a un côté ludique chez Volodine qui pourrait intriguer les élèves ; il multiplie les listes, les néologismes, c'est passionnant à étudier de près. Je laisserais de côté dans sa production les livres plus poisseux, comme Dondog, qui pourraient dégoûter les élèves, Volodine aimant bien les personnages crasseux et puants, les étuves, les lieux infestés par les blattes, le monde concentrationnaire...
Quant aux livres partant de faits divers et du quotidien, certains me paraissent abordables et peuvent plus facilement intéresser les élèves. Certains ici conseillaient Mauvignier, pourquoi pas. Ernaux et Modiano sont quand même lisibles.
Je trouverais dommage de priver les bons élèves de livres contemporains de grande qualité s'ils sont demandeurs (comme l'élève de cannelle21). On dresse des listes idéales, évidemment... C'est au professeur, ensuite, de rectifier ses ambitions au vu de son public.
Jaenelle, du coup j'ai un peu répondu à ta question. J'ajouterais la littérature dite des héritiers (ceux dont la famille a connu la guerre, y a participé, n'y a pas survécu... mais aussi ceux qui s'en réclament beaucoup trop facilement et versent vite dans l'indécence). J'aime beaucoup W.G. Sebald, disparu en 2001, et qui a écrit des récits hantés par la mémoire de la Shoah mais aussi par les industrialisations défigurant les paysages anglais (Sebald est d'origine allemande mais a fini par partir pour le Norfolk, il ne supportait plus la "conspiration du silence" qui régnait en Allemagne). Il est connu pour avoir inséré des photographies à l'intérieur de ses récits. C'est une littérature très référencée (tradition mélancolique à la Burton, littérature allemande et autrichienne du XIXe siècle, ce qui donne à sa prose un côté un peu suranné), très foisonnante aussi par ses longues phrases qui perdent le lecteur. Pour découvrir Sebald, je conseillerais Austerlitz puis Les Anneaux de Saturne.
En Extrême-Orient il s'est développé une "littérature de la bombe" après Hiroshima, souvent plus poétique que narrative d'ailleurs (Masuji Ibuse, Tôge Sankichi...). Et Fukushima, certes de nature différente, a redonné lieu à une intense production écrite (dont on peut avoir un aperçu dans un récent numéro de Books).
Sinon, on peut lire des auteurs comme Philip Roth, Laszlo Krasznahorkai (La Mélancolie de la résistance) ou relire des auteurs qui ont écrit bien avant tout ça, comme Conrad (Heart of darkness), en prenant garde à ne pas trop plier ces textes aux grands effondrements historico-politiques du siècle dernier. C'est le risque de ces intitulés de programme...
Quand même, cannelle21 suggérait Etre sans destin pour les 3e. Je pense que c'est jouable pour de très bons 3e car le texte est au fond très difficile, joue sur l'ironie feinte, qui devient cynique pour le lecteur qui a une longueur d'avance sur le jeune déporté. Et, pour ceux qui ont lu ce roman, la question du bonheur dans les camps posée à la fin est loin d'être évidente à commenter. Coetzee me paraît lisible quand on a au moins quelques connaissances sur l'Afrique du Sud et l'apartheid : En attendant les barbares peut être mis en rapport avec certains romans de l'attente comme ceux de Buzzati, il y a aussi Disgrâce (même si le drame part d'une affaire de harcèlement sexuel) ou Elizabeth Costello sur la cause animale. Ses textes autobiographiques sont, eux, encore plus limpides (mais beaucoup moins forts à mon sens).
Volodine est intéressant dans le sens où il condense dans son imaginaire romanesque toute l'histoire du XXe siècle, mais ce peut être difficile de percevoir toutes ces couches au collège. Cela dit, il y a un côté ludique chez Volodine qui pourrait intriguer les élèves ; il multiplie les listes, les néologismes, c'est passionnant à étudier de près. Je laisserais de côté dans sa production les livres plus poisseux, comme Dondog, qui pourraient dégoûter les élèves, Volodine aimant bien les personnages crasseux et puants, les étuves, les lieux infestés par les blattes, le monde concentrationnaire...
Quant aux livres partant de faits divers et du quotidien, certains me paraissent abordables et peuvent plus facilement intéresser les élèves. Certains ici conseillaient Mauvignier, pourquoi pas. Ernaux et Modiano sont quand même lisibles.
Je trouverais dommage de priver les bons élèves de livres contemporains de grande qualité s'ils sont demandeurs (comme l'élève de cannelle21). On dresse des listes idéales, évidemment... C'est au professeur, ensuite, de rectifier ses ambitions au vu de son public.
Jaenelle, du coup j'ai un peu répondu à ta question. J'ajouterais la littérature dite des héritiers (ceux dont la famille a connu la guerre, y a participé, n'y a pas survécu... mais aussi ceux qui s'en réclament beaucoup trop facilement et versent vite dans l'indécence). J'aime beaucoup W.G. Sebald, disparu en 2001, et qui a écrit des récits hantés par la mémoire de la Shoah mais aussi par les industrialisations défigurant les paysages anglais (Sebald est d'origine allemande mais a fini par partir pour le Norfolk, il ne supportait plus la "conspiration du silence" qui régnait en Allemagne). Il est connu pour avoir inséré des photographies à l'intérieur de ses récits. C'est une littérature très référencée (tradition mélancolique à la Burton, littérature allemande et autrichienne du XIXe siècle, ce qui donne à sa prose un côté un peu suranné), très foisonnante aussi par ses longues phrases qui perdent le lecteur. Pour découvrir Sebald, je conseillerais Austerlitz puis Les Anneaux de Saturne.
En Extrême-Orient il s'est développé une "littérature de la bombe" après Hiroshima, souvent plus poétique que narrative d'ailleurs (Masuji Ibuse, Tôge Sankichi...). Et Fukushima, certes de nature différente, a redonné lieu à une intense production écrite (dont on peut avoir un aperçu dans un récent numéro de Books).
Sinon, on peut lire des auteurs comme Philip Roth, Laszlo Krasznahorkai (La Mélancolie de la résistance) ou relire des auteurs qui ont écrit bien avant tout ça, comme Conrad (Heart of darkness), en prenant garde à ne pas trop plier ces textes aux grands effondrements historico-politiques du siècle dernier. C'est le risque de ces intitulés de programme...
- JaenelleHabitué du forum
Merci ! Je vais fouiller un peu tout cela cet été !
- La JabotteNeoprof expérimenté
Nadejda, c'est passionnant.
- BoriquetNiveau 1
Bonsoir,
J'aime beaucoup Ravage de Barjavel ou Le vieux qui lisait des romans d'amour de Sepulveda.
J'aime beaucoup Ravage de Barjavel ou Le vieux qui lisait des romans d'amour de Sepulveda.
- AmaliahEmpereur
Moi aussi j'aime beaucoup le Sepulveda qu'on a même en série et que je fais lire chaque année, mais de là à l'étudier en OI, je sècherais assez rapidement.
- CircéExpert
Boriquet a écrit:Bonsoir,
J'aime beaucoup Ravage de Barjavel ou Le vieux qui lisait des romans d'amour de Sepulveda.
Je pense que je vais me décider pour barjavel que j'adore (j'i tout lu ! ), en revanche, Sepulveda, pas aimé et je l'ai trouvé difficile, il faut dire que j'ai pas des flèches! :shock:
- BoriquetNiveau 1
Sepulveda leur paraît assez étrange, c'est vrai. Mais il y a vraiment de beaux passages.
Barjavel n'est pas plus simple mais le côté "gore" plaît bien.
Barjavel n'est pas plus simple mais le côté "gore" plaît bien.
- AmaliahEmpereur
Mes élèves en général ne trouvent pas ça étrange, il y a ceux qui ne comprennent rien car ils sont déroutés par la chronologie et les autres qui comprennent et en général apprécient.
- La JabotteNeoprof expérimenté
Dans mon souvenir (lointain), Le vieux..., c'était plutôt simple. On se laissait porter facilement par la beauté de la prose et de l'histoire.
Ravage, je suis en train de le relire, c'est vrai que j'aime bien, plus que La nuit des temps. Surtout qu'on commence à être en plein dans le XXIe, et qu'on peut maintenant relire Ravage avec un double regard (présence du contexte historique, contexte littéraire, mais aussi comparaison avec notre XXIe... et Barjavel, il ne s'était pas trompé de tant que ça).
Mon rêve, ce serait d'étudier L'enchanteur et que les élèves s'extasient sur les mêmes passages que moi. Du coup, je ne le leur fais pas lire.
Ravage, je suis en train de le relire, c'est vrai que j'aime bien, plus que La nuit des temps. Surtout qu'on commence à être en plein dans le XXIe, et qu'on peut maintenant relire Ravage avec un double regard (présence du contexte historique, contexte littéraire, mais aussi comparaison avec notre XXIe... et Barjavel, il ne s'était pas trompé de tant que ça).
Mon rêve, ce serait d'étudier L'enchanteur et que les élèves s'extasient sur les mêmes passages que moi. Du coup, je ne le leur fais pas lire.
- SergeMédiateur
Heu. Je n'ai pas suivi le raisonnement, là :lol:
- La JabotteNeoprof expérimenté
J'aurais trop mal ! Parce que forcément, leurs réactions ne colleront pas avec mes plaisirs de lectrice.
- DinaaaExpert spécialisé
La Jabotte a écrit:
Mon rêve, ce serait d'étudier L'enchanteur et que les élèves s'extasient sur les mêmes passages que moi. Du coup, je ne le leur fais pas lire.
Tiens ! Je me suis dis exactement la même chose très récemment : je vais relire L'Enchanteur, mais pas question de donner de la confiture à des cochons, alors je ne le transformerai pas en outil pédagogique à décortiquer, à réduire, à minimiser...
- SergeMédiateur
A ce point-là ? Je ne l'ai pas lu, mais une amie m'a dit l'avoir lu et j'ai failli l'acheter, mais au regard de la pile de livres que j'ai déjà à lire "en priorité", je me demande si c'est bien aussi une priorité. Surtout s'il ne peut servir en classe.
- CircéExpert
L'Enchanteur porte son nom à la perfection, c'est une pure merveille donc à mettre au dessus de la pile, je l'ai lu la première fois d'une seule traite, je n'ai pas pu le lâcher...
- La JabotteNeoprof expérimenté
Serge, dépêche-toi de le lire, sinon je te "spoile" des scènes !
Quand on a lu la matière de Bretagne, qu'on en est imprégné, qu'on en a approché les différentes versions même modernes, L'enchanteur, ce n'est pas seulement beau, c'est une jouissance de lecture.
C'est étrange, parce que je suis donc en train de relire Ravage, et c'est vraiment loin d'être poétique. C'est beaucoup plus "lourd".
Quand on a lu la matière de Bretagne, qu'on en est imprégné, qu'on en a approché les différentes versions même modernes, L'enchanteur, ce n'est pas seulement beau, c'est une jouissance de lecture.
C'est étrange, parce que je suis donc en train de relire Ravage, et c'est vraiment loin d'être poétique. C'est beaucoup plus "lourd".
- SergeMédiateur
Bon, ben, je vais l'acheter aussi ce week-end
Merci du conseil.
Merci du conseil.
- cannelle21Grand Maître
SInon j'avais pensé au roman de A Chedid Le message pour une lecture cursive. Je l'ai déjà donné et les gamins avaient bien aimé.
- Kapalouest17Niveau 4
Et La petite chartreuse de Pierre Péju ?
- cannelle21Grand Maître
Il y a aussi La vague, en lecture cursive. Mes élèves avaient beaucoup aimé.
- malo21Niveau 10
moi aussi je vais avoir pas mal de lecture cet été, je ne connais pas grand chose à ce que vous citez. en plus ça tombe bien, il n'y a qu'en été où j'ai le temps de lire :lol:
oui la vague marche bien.
barjavel je l'ai lu quand j'étais jeune, j'avais aimé, je vais m'y remettre
un recueil de nouvelles sur ce thème serait bienvenu.
oui la vague marche bien.
barjavel je l'ai lu quand j'étais jeune, j'avais aimé, je vais m'y remettre
un recueil de nouvelles sur ce thème serait bienvenu.
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