- SaloumHabitué du forum
Je vais ajouter ma voix aux autres : je suis entièrement d'accord avec Finrod ! Je crois que nous sommes nombreux à devoir désapprendre notre première idée du métier de prof, mais aussi à découvrir peu à peu (mais avec soulagement!) que l'autorité ça s'apprend car elle consiste en une série de rituels, de réactions systématiques, d'anticipation des problèmes. J'ai à peu près fait le même cheminement et ce n'est pas encore gagné (CAPES en 2003 comme Polonia). Il y a un deuil à faire (le prof cool et les élèves, malicieux certes, mais pleins de curiosité) et la couleuvre peut être dure à avaler.
Je trouve difficile de garder le bon équilibre qui réside il me semble entre une attitude impartiale face au groupe et une bienveillance réservée à chaque individu. Bien souvent, la classe devient pour moi une entité unique qu'une majorité d'élèves chiants rend difficile à supporter et à qui je finis par en vouloir personnellement. Je trouve difficile de garder cette lucidité : la classe est composée d'individus dont les agissements sont le plus souvent provoqués par le groupe.
En résumé : je cherche à être compréhensive et à l'écoute de chacun, résultat je suis trop cool envers le groupe qui en profite. Du coup, je finis par prendre en grippe l'ensemble et par être injuste envers certains... Heu, je ne sais pas si je suis claire, là...
Je trouve difficile de garder le bon équilibre qui réside il me semble entre une attitude impartiale face au groupe et une bienveillance réservée à chaque individu. Bien souvent, la classe devient pour moi une entité unique qu'une majorité d'élèves chiants rend difficile à supporter et à qui je finis par en vouloir personnellement. Je trouve difficile de garder cette lucidité : la classe est composée d'individus dont les agissements sont le plus souvent provoqués par le groupe.
En résumé : je cherche à être compréhensive et à l'écoute de chacun, résultat je suis trop cool envers le groupe qui en profite. Du coup, je finis par prendre en grippe l'ensemble et par être injuste envers certains... Heu, je ne sais pas si je suis claire, là...
- polonia82Niveau 3
Bref rigueur, organisation, rituels. Le fameux "cadre" dont on nous parle tout le temps !! Les élèves ont besoin de "cadres" de "repères".
Oui, on va essayer de travailler ça. Pourtant dans la vie, je suis quelqu'un d'organisé et assez rigoureux. Mais face aux élèves, je me laisse vite déborder, influencer. Ca va venir, ça va venir...
Oui, on va essayer de travailler ça. Pourtant dans la vie, je suis quelqu'un d'organisé et assez rigoureux. Mais face aux élèves, je me laisse vite déborder, influencer. Ca va venir, ça va venir...
- mitochondrieNiveau 10
Merci Ergo !
Je me retrouve un peu dans ce que tu dis : j'ai fait de la musique aussi, et je pense que ça m'a aidée ; et du théâtre, poussée par différentes personnes, mais je n'ai pas persévéré. Quant au reste : C'est aussi un bon exemple de résilience.
Je me retrouve un peu dans ce que tu dis : j'ai fait de la musique aussi, et je pense que ça m'a aidée ; et du théâtre, poussée par différentes personnes, mais je n'ai pas persévéré. Quant au reste : C'est aussi un bon exemple de résilience.
Je trouve ça très clair ! En tous cas, ça me parle, et je n'aurais pas su le dire aussi bien.Saloum a écrit:
Je trouve difficile de garder le bon équilibre qui réside il me semble entre une attitude impartiale face au groupe et une bienveillance réservée à chaque individu. Bien souvent, la classe devient pour moi une entité unique qu'une majorité d'élèves chiants rend difficile à supporter et à qui je finis par en vouloir personnellement. Je trouve difficile de garder cette lucidité : la classe est composée d'individus dont les agissements sont le plus souvent provoqués par le groupe.
En résumé : je cherche à être compréhensive et à l'écoute de chacun, résultat je suis trop cool envers le groupe qui en profite. Du coup, je finis par prendre en grippe l'ensemble et par être injuste envers certains... Heu, je ne sais pas si je suis claire, là...
- DicloniaExpert
bonsoir !!
Je ne vais pas te dire de préparer tes cours, je sais que c'est fait !
et si ça aide, ça ne fait pas tout pour ce qui est de se sentir à l'aise !
Ensuite, le public est variable d'un établissement à l'autre, d'une classe à l'autre.
Polonia, la confiance en soi, tu vas l'avoir de plus en plus !
et un maître mot, comme ergo, c'est toi le chef dans ta classe !
Un élève se déplace sans autorisation, et bien, tu le sermonnes vertement, et s'il recommence, un mot dnas le carnet.
Tu refuses tout "arrangement", le règlement, c'est le règlement, c'est comme ça, et pas autrement... tu as pris une décision, tu t'y tiens ! ne montre pas que tu hésites... et si tu sais que tu vas changer d'avis, pas devant eux... et tu leur expliques que tu as pris la décision.
En début d'année, le carnet de correspondance est ton allié !
exo pas fait/oublié ? un mot !
un livre oublié ? si besoin, un mot, sinon, une remarque bien sèche à l'oral
mot non signé ? un 2ème mot
autant de mots ? un TS ou un appel à la maison par le cpe
En décembre, quand un élève a oublié et pas fait un exo, il me donne son carnet tout seul... sans que je passe mon temps à "gérer" et je fais cours, tranquillement.
En février/mars, je module... et je suis moins "à cheval" sur le système des mots dans le carnet...
Mais ayant été bien sévère, le retour en arrière est possible...
Attention, il s'agit de rester juste ! et équitable ! même cause, même "punition" comme on dit ! élève "perturbateur" comme "premier de la classe" ont le même oublie, ils ont le mêm mot !)
Sinon, mes habitudes : élèves rangés dehors à la sonnerie (quand ils sont dehors :lol: ) / ils se lèvent quand j'arrive (ou un adulte) // tant qu'il en reste un assis, je ne dis rien, ils restent tous debout (et ils en ont vite assez, et rappellent au distrait de se lever)... et ne s'assoient que lorsque je leur dis... (bonjour à tous, vous pouvez vous assoir/ installez-vous/ préparez vos affaires )
bon, des fois j'oublie de leur dire de s'assoir ! et je suis à 2 doigts de les disputer ! :lol!:
Tu remarques que c'est beaucoup beaucoup de disciplines au début ! et non, ce n'est pas facile !
et c'est fatiguant, fastidieux, mais ensuite, on revient au plaisir d'enseigner !
Quand tu sens que tu maîtrises ta classe, que tout roule, là, tu peux relâcher les boulons !
Essaie aussi de piquer les trucs de tes collègues avec les élèves !
édit : oups ! désolée pour la tartine !
Je ne vais pas te dire de préparer tes cours, je sais que c'est fait !
et si ça aide, ça ne fait pas tout pour ce qui est de se sentir à l'aise !
Ensuite, le public est variable d'un établissement à l'autre, d'une classe à l'autre.
Polonia, la confiance en soi, tu vas l'avoir de plus en plus !
et un maître mot, comme ergo, c'est toi le chef dans ta classe !
Un élève se déplace sans autorisation, et bien, tu le sermonnes vertement, et s'il recommence, un mot dnas le carnet.
Tu refuses tout "arrangement", le règlement, c'est le règlement, c'est comme ça, et pas autrement... tu as pris une décision, tu t'y tiens ! ne montre pas que tu hésites... et si tu sais que tu vas changer d'avis, pas devant eux... et tu leur expliques que tu as pris la décision.
En début d'année, le carnet de correspondance est ton allié !
exo pas fait/oublié ? un mot !
un livre oublié ? si besoin, un mot, sinon, une remarque bien sèche à l'oral
mot non signé ? un 2ème mot
autant de mots ? un TS ou un appel à la maison par le cpe
En décembre, quand un élève a oublié et pas fait un exo, il me donne son carnet tout seul... sans que je passe mon temps à "gérer" et je fais cours, tranquillement.
En février/mars, je module... et je suis moins "à cheval" sur le système des mots dans le carnet...
Mais ayant été bien sévère, le retour en arrière est possible...
Attention, il s'agit de rester juste ! et équitable ! même cause, même "punition" comme on dit ! élève "perturbateur" comme "premier de la classe" ont le même oublie, ils ont le mêm mot !)
Sinon, mes habitudes : élèves rangés dehors à la sonnerie (quand ils sont dehors :lol: ) / ils se lèvent quand j'arrive (ou un adulte) // tant qu'il en reste un assis, je ne dis rien, ils restent tous debout (et ils en ont vite assez, et rappellent au distrait de se lever)... et ne s'assoient que lorsque je leur dis... (bonjour à tous, vous pouvez vous assoir/ installez-vous/ préparez vos affaires )
bon, des fois j'oublie de leur dire de s'assoir ! et je suis à 2 doigts de les disputer ! :lol!:
Tu remarques que c'est beaucoup beaucoup de disciplines au début ! et non, ce n'est pas facile !
et c'est fatiguant, fastidieux, mais ensuite, on revient au plaisir d'enseigner !
Quand tu sens que tu maîtrises ta classe, que tout roule, là, tu peux relâcher les boulons !
Essaie aussi de piquer les trucs de tes collègues avec les élèves !
édit : oups ! désolée pour la tartine !
- polonia82Niveau 3
Je relance le débat, excusez-moi: et pour ce qui est de crier, de gueuler un bon coup?
Certains élèves je peux leur mette autant de sanctions que je veux, ils n'en ont rien à faire. Et certains me disent que je ne crie pas assez ( il faut croire qu'ils aiment ça...) Est-ce un avantage de "savoir" les engueuler comme il faut ? Ca m'arrive de crier, de faire la morale, mais pareil c'est pas dans mon caractère, je me sens vite ridicule... Une collègue qui a de l'expérience me dit que je crie trop. Les élèves me disent que je crie pas assez... Alors...
Certains élèves je peux leur mette autant de sanctions que je veux, ils n'en ont rien à faire. Et certains me disent que je ne crie pas assez ( il faut croire qu'ils aiment ça...) Est-ce un avantage de "savoir" les engueuler comme il faut ? Ca m'arrive de crier, de faire la morale, mais pareil c'est pas dans mon caractère, je me sens vite ridicule... Une collègue qui a de l'expérience me dit que je crie trop. Les élèves me disent que je crie pas assez... Alors...
- pitchounetteExpert
je pense que le probleme vient de la maison. Ils n'ont plus aucun repère, aucune interdiction, aucune sanction...Tu leurs imposes un truc qu'ils ne connaissent pas...On parle dans le vide face à ces jeunespolonia82 a écrit:Certains élèves je peux leur mette autant de sanctions que je veux, ils n'en ont rien à faire.
Une très bonne collègue me dit que cela ne sert plus à rien...On passe pour des clowns et ils attendent que ça
Et certains me disent que je ne crie pas assez ( il faut croire qu'ils aiment ça...) Est-ce un avantage de "savoir" les engueuler comme il faut ?
J'aurais tendance à te dire fais comme tu le sens... Mais reste fidèle àc e que tu fais. J'ai mis en place des trucs,des sanctions...Et je ne m'y tenais pas tout le temps et j'ai bien perdu pied à cause de ça
Ca m'arrive de crier, de faire la morale, mais pareil c'est pas dans mon caractère, je me sens vite ridicule... Une collègue qui a de l'expérience me dit que je crie trop. Les élèves me disent que je crie pas assez... Alors...
- marie91270Neoprof expérimenté
Je pense qu'ils ne faut pas crier "fort", mais crier "mieux"...
Si tu cries pendant que les élèves chahutent, cela n'aura pas beaucoup d'effet, à part t'épuiser davantage.
Dès le début du cours, personne ne s'asseoit tant que le silence n'est pas complet. Ca dure 20 minutes ? C'est pas grave. La prochaine fois ça en durera 10. Un élève ne veut pas se calmer ? Il file dans le couloir, le temps que les autres se calment.
Une fois le silence obtenu, attends quelques secondes dans le silence complet, il faut que le silence soit bien installé, qu'ils comprennent bien ce que c'est. Et là, tu les autorises à s'asseoir. En silence. Le premier qui parle, tu peux crier : "Machin! Le silence! Tu sais ce que c'est ?".
Pendant le cours, pareil, le niveau sonore augmente, tu stoppes le cours, tu réclames le silence complet, tu le laisses encore s'installer plusieurs secondes... Pendant ce temps là, tu ne fais RIEN! Tu attends le silence.
Un truc qui marche bien aussi, c'est de prendre les élèves à part à la fin du cours.
Je rejoins les autres avis qui t'ont été donnés : il faut être ferme en début d'année. Ne rien laisser passer. Tu prends le carnet de correspondance pour les exercices non faits, les bavardages, le matériel oublié. Mot non signé ? Tu appelles les parents avec punition à la clé (moi je laisse une chance de ramener le mot signé le lendemain avant). Pas de carnet de correspondance ? Tu notes pour toi et tu mets le mot le lendemain, en rajoutant dans le mot que l'élève n'avait pas son carnet. Si toujours pas de carnet le lendemain, tu appelles les parents.
Si tu cries pendant que les élèves chahutent, cela n'aura pas beaucoup d'effet, à part t'épuiser davantage.
Dès le début du cours, personne ne s'asseoit tant que le silence n'est pas complet. Ca dure 20 minutes ? C'est pas grave. La prochaine fois ça en durera 10. Un élève ne veut pas se calmer ? Il file dans le couloir, le temps que les autres se calment.
Une fois le silence obtenu, attends quelques secondes dans le silence complet, il faut que le silence soit bien installé, qu'ils comprennent bien ce que c'est. Et là, tu les autorises à s'asseoir. En silence. Le premier qui parle, tu peux crier : "Machin! Le silence! Tu sais ce que c'est ?".
Pendant le cours, pareil, le niveau sonore augmente, tu stoppes le cours, tu réclames le silence complet, tu le laisses encore s'installer plusieurs secondes... Pendant ce temps là, tu ne fais RIEN! Tu attends le silence.
Un truc qui marche bien aussi, c'est de prendre les élèves à part à la fin du cours.
Je rejoins les autres avis qui t'ont été donnés : il faut être ferme en début d'année. Ne rien laisser passer. Tu prends le carnet de correspondance pour les exercices non faits, les bavardages, le matériel oublié. Mot non signé ? Tu appelles les parents avec punition à la clé (moi je laisse une chance de ramener le mot signé le lendemain avant). Pas de carnet de correspondance ? Tu notes pour toi et tu mets le mot le lendemain, en rajoutant dans le mot que l'élève n'avait pas son carnet. Si toujours pas de carnet le lendemain, tu appelles les parents.
- mathmaxExpert spécialisé
marie91270 a écrit:Je pense qu'ils ne faut pas crier "fort", mais crier "mieux"...
Si tu cries pendant que les élèves chahutent, cela n'aura pas beaucoup d'effet, à part t'épuiser davantage.
Dès le début du cours, personne ne s'asseoit tant que le silence n'est pas complet. Ca dure 20 minutes ? C'est pas grave. La prochaine fois ça en durera 10. Un élève ne veut pas se calmer ? Il file dans le couloir, le temps que les autres se calment.
Une fois le silence obtenu, attends quelques secondes dans le silence complet, il faut que le silence soit bien installé, qu'ils comprennent bien ce que c'est. Et là, tu les autorises à s'asseoir. En silence. Le premier qui parle, tu peux crier : "Machin! Le silence! Tu sais ce que c'est ?".
Pendant le cours, pareil, le niveau sonore augmente, tu stoppes le cours, tu réclames le silence complet, tu le laisses encore s'installer plusieurs secondes... Pendant ce temps là, tu ne fais RIEN! Tu attends le silence.
Un truc qui marche bien aussi, c'est de prendre les élèves à part à la fin du cours.
Je rejoins les autres avis qui t'ont été donnés : il faut être ferme en début d'année. Ne rien laisser passer. Tu prends le carnet de correspondance pour les exercices non faits, les bavardages, le matériel oublié. Mot non signé ? Tu appelles les parents avec punition à la clé (moi je laisse une chance de ramener le mot signé le lendemain avant). Pas de carnet de correspondance ? Tu notes pour toi et tu mets le mot le lendemain, en rajoutant dans le mot que l'élève n'avait pas son carnet. Si toujours pas de carnet le lendemain, tu appelles les parents.
Et si des élèves s'assoient quand même ?
_________________
« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- marie91270Neoprof expérimenté
Dès le début de l'année ?
Ca ne m'est jamais arrivé!
Ca ne m'est jamais arrivé!
- bborisNiveau 1
Lorsque ça m'arrive, j'essaie de les isoler en mettant la pression sur ceux qui interagissent avec (ie d'abord avertissement puis sanction : tu seras aussi sanctionné même si tu es moins pénible) en général ça fonctionne. Si ils me disent ce que je dois faire, je les coupe... pour qui ils se prennent ?polonia82 a écrit:
Certains élèves je peux leur mette autant de sanctions que je veux, ils n'en ont rien à faire. Et certains me disent que je ne crie pas assez
J'essaie de ne pas crier, sauf si part trop en cacahuète car souvent ça les amuse d'énerver le prof (si ça marche ils continuent).
- DicloniaExpert
bonsoir !
A mathmax : il m'est arrivé une année... une élève s'est assise.. en 3ème.. elle avait été renvoyée d'un autre collège... pour violence agravée (envers un prof.. autant vous dire que je n'étais pas fière du tout !)
je l'ai regardé... "gentiment" ... mais je n'ai rien dit.. les autres étaient toujours debout... elles les a regardés... et se marrait... se fichait d'eux...
je n'ai rien dit... je me suis assise... pour remplir le cahier de présence, reporter des notes... toujours assise ? j'ai sorti un paquet de copies... et j'ai corrigé... au moins 10/15 de passées... les autres élèves lui disaient de se lever, elle ne voulait pas... je lui ai expliqué qu'il était souhaitable qu'elle se lève.. comme les autres, et d'attendre dans le calme... pour se "recentrer" après l'interclasse, pour qu'on puisse attaquer le cours sereinement, que c'était l'habitude dans ce collège... elle a rigolé... 2 gaillards, pas des plus assidus au collège, ni des plus impliqués par la matière, sont arrivés derrière elle (je ne leur pas reporché de s'être déplacé sans autorisation ! il faut savoir relâcher la pression ! lol) , l'ont soulevée et lui ont gentiment expliqué qu'ils avaient envie de s'assoir, qu'il fallait faire ce que la madame disait, et surtout arrêter de rire bêtement!
Pourquoi ne l'ont-ils pas suivi ? alors que c'était des élèves assez perturbateurs dans d'autres cours ? je ne sais pas ! mais j'en étais ravie !
Etrangement, après, elle se levait, et restait sérieuse, pas follement intéressée par le cours, mais elle ne l'empêchait plus de se dérouler dans le calme! :lol!:
Mais je reconnais avoir eu de la chance !
Polonia, parfois, crier est moins efficace que parler calmement mais froidement !
ne pas les écouter avec leur "vous ne criez pas assez !"
Si tu cries et que tu menaces de sanctions, tu appliques la sanction : sinon , plus de crédibilité ! et pas de "marchandage !
"tu es le chef de eux ! "
Ensuite, quelles sanctions ? pour quelle bêtise ? que dit le cpe ?
ex : un 6ème, pénible de chez pénible mais pas le pire :
"je m'en fiche ! " (de ce que je vais lui mettre un mot s'il continue...
je me suis approchée de sa table, je l'ai regardé, sans crier, et d'un ton bien froid, j'ai dit quelque chose du genre (je ne sais plus, je te donne l'idée) : "sais-tu que tu n'es pas indispensable à la bonne marche de l'établissement ? que si tu es absent, le ferai cours tout autant" ...
mais je n'ai pas crié... il n'a pas insisté...
Tu peux isoler un élève, en le mettant seul, avec copie du cours dans le livre, et s'il ne comprend pas les mots silence, se taire... tu lui fais copier le dictionnaire ! les copains qui lui font des coucous , tu les sanctionnes (même copie ou mot dans le carnet) ça calme assez !
Par contre, il y a des "cas"... j'ai du renvoyer un élève... enfin non, je l'ai exclu des cours suivants... il a eu droit un rdv, accompagné de ses parents, chez le chef, une exclusion dans l'établissement (avec des devoirs en fonction de son edt, des excuses devant la classe ! une fiche de suivi et là, il est à nouveau exclus pour quelques jours ... mais bon, à l'impossible, nul n'est tenu... )
Mais il est vrai que le soutien des collègues et de l'adminis est essentiel !
Ensuite, pour crier, ma question va te paraître "saugrenue".. mais qu'en est-il de ta voix ? je veux dire que certaines voix , quand on crie, sont "énervantes", quand elles partent dans les aigus, mais cela se travaille avec un orthophoniste (je crois) ou du théâtre... on apprend à poser sa voix !
Essaie unpeu tout, et vois ce qui marche !
A mathmax : il m'est arrivé une année... une élève s'est assise.. en 3ème.. elle avait été renvoyée d'un autre collège... pour violence agravée (envers un prof.. autant vous dire que je n'étais pas fière du tout !)
je l'ai regardé... "gentiment" ... mais je n'ai rien dit.. les autres étaient toujours debout... elles les a regardés... et se marrait... se fichait d'eux...
je n'ai rien dit... je me suis assise... pour remplir le cahier de présence, reporter des notes... toujours assise ? j'ai sorti un paquet de copies... et j'ai corrigé... au moins 10/15 de passées... les autres élèves lui disaient de se lever, elle ne voulait pas... je lui ai expliqué qu'il était souhaitable qu'elle se lève.. comme les autres, et d'attendre dans le calme... pour se "recentrer" après l'interclasse, pour qu'on puisse attaquer le cours sereinement, que c'était l'habitude dans ce collège... elle a rigolé... 2 gaillards, pas des plus assidus au collège, ni des plus impliqués par la matière, sont arrivés derrière elle (je ne leur pas reporché de s'être déplacé sans autorisation ! il faut savoir relâcher la pression ! lol) , l'ont soulevée et lui ont gentiment expliqué qu'ils avaient envie de s'assoir, qu'il fallait faire ce que la madame disait, et surtout arrêter de rire bêtement!
Pourquoi ne l'ont-ils pas suivi ? alors que c'était des élèves assez perturbateurs dans d'autres cours ? je ne sais pas ! mais j'en étais ravie !
Etrangement, après, elle se levait, et restait sérieuse, pas follement intéressée par le cours, mais elle ne l'empêchait plus de se dérouler dans le calme! :lol!:
Mais je reconnais avoir eu de la chance !
Polonia, parfois, crier est moins efficace que parler calmement mais froidement !
ne pas les écouter avec leur "vous ne criez pas assez !"
Si tu cries et que tu menaces de sanctions, tu appliques la sanction : sinon , plus de crédibilité ! et pas de "marchandage !
"tu es le chef de eux ! "
Ensuite, quelles sanctions ? pour quelle bêtise ? que dit le cpe ?
ex : un 6ème, pénible de chez pénible mais pas le pire :
"je m'en fiche ! " (de ce que je vais lui mettre un mot s'il continue...
je me suis approchée de sa table, je l'ai regardé, sans crier, et d'un ton bien froid, j'ai dit quelque chose du genre (je ne sais plus, je te donne l'idée) : "sais-tu que tu n'es pas indispensable à la bonne marche de l'établissement ? que si tu es absent, le ferai cours tout autant" ...
mais je n'ai pas crié... il n'a pas insisté...
Tu peux isoler un élève, en le mettant seul, avec copie du cours dans le livre, et s'il ne comprend pas les mots silence, se taire... tu lui fais copier le dictionnaire ! les copains qui lui font des coucous , tu les sanctionnes (même copie ou mot dans le carnet) ça calme assez !
Par contre, il y a des "cas"... j'ai du renvoyer un élève... enfin non, je l'ai exclu des cours suivants... il a eu droit un rdv, accompagné de ses parents, chez le chef, une exclusion dans l'établissement (avec des devoirs en fonction de son edt, des excuses devant la classe ! une fiche de suivi et là, il est à nouveau exclus pour quelques jours ... mais bon, à l'impossible, nul n'est tenu... )
Mais il est vrai que le soutien des collègues et de l'adminis est essentiel !
Ensuite, pour crier, ma question va te paraître "saugrenue".. mais qu'en est-il de ta voix ? je veux dire que certaines voix , quand on crie, sont "énervantes", quand elles partent dans les aigus, mais cela se travaille avec un orthophoniste (je crois) ou du théâtre... on apprend à poser sa voix !
Essaie unpeu tout, et vois ce qui marche !
- ErgoDevin
marie91270 a écrit:Je pense qu'ils ne faut pas crier "fort", mais crier "mieux"...
Si tu cries pendant que les élèves chahutent, cela n'aura pas beaucoup d'effet, à part t'épuiser davantage.
Tout à fait ! Jusque là, je ne criais jamais (j'aime pas ça) mais je me suis rendue compte que certains ne comprenaient pas que j'étais "énervée" si je ne criais pas.
Aujourd'hui, par exemple, les 5ème sont entrés en continuant à bavarder, ça m'a saoulée mais j'avais pas envie de crier, j'ai mis de la musique, ça en a interrompu quelques-uns, ce qui m'a permis de couper la musique un moment et de leur expliquer que le premier qui parlait encore quand la musique s'arrêtait risquait fort de le regretter. Contre toute attente, ça a marché et j'ai même pas eu à user ma voix.
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- Invité12Niveau 8
La question de l'injustice m'a beaucoup travaillée cette année. Quelques élèves m'ont parfois trouvée injuste. J'ai pu résoudre certains conflits en discutant avec l'élève et ses parents. Mais si je ne me trouve pas injuste, j'estime que je suis responsable de cette perception qu'ont les élèves dans la mesure où leur sentiment d'injustice renvoie surtout à mon propre rapport à mes exigences. Le cadre que l'on propose aux élèves me semble être la clé d'un cours apaisé.
Ex : en milieu-fin d'année, j'annonce aux élèves que les rédactions sont à rendre pour tel jour, les retards ne seront pas acceptés, ceux qui ne m'auront pas rendu le travail seront collés pour le faire, mais auront tout de même zéro. Mesure autoritaire, mais personne n'a bronché, y compris mes deux irréductibles qui n'ont pas travaillé et que j'ai collés le jour J sans aucune plainte de leur part. Les choses avaient été annoncées, dans le calme, redites, je m'étais assurée que tout le monde avait compris, pas de surprise. J'aurais du agir ainsi dès le début, mais on n'apprend pas à un enfant à nager sans eau.
J'estime que je ne suis pas encore assez au clair avec moi-même sur ce fameux cadre. J'y travaille, en discutant avec des collègues et en me trouvant face à des situations sans cesse nouvelles. Je pense que chaque règle que l'on impose doit avoir une sanction claire et reconnaissable. Pour le moment, voici où j'en suis :
1. REGLE D'OR : on ne prend pas la parole si je ne l'ai pas accordée. On ne peut bien travailler que dans le calme (mot dans le carnet).
2. Interdiction absolue de critiquer ou discuter mes décisions (j'avais tendance à dire "on en discute à la fin de l'heure", je me rends compte que cette possibilité doit être réservée à quelques problèmes très particuliers, quand je pense qu'un élève a subi les pressions d'un autre, par exemple). (heure de retenue)
3. Avoir son propre matériel (punition).
4. Les devoirs rendus en retard ne sont pas acceptés (colle + zéro).
Voilà, ce sont les 4 points avec lesquels je suis vraiment au clair avec moi-même. Il me manque mon rapport aux chewing gum, aux insolences, aux disputes entre élèves, aux devoirs à la maison non faits ou bâclés, etc. Je sais et les élèves savent qu'ils n'ont pas droit, mais je manque encore de transparence.
Ex : en milieu-fin d'année, j'annonce aux élèves que les rédactions sont à rendre pour tel jour, les retards ne seront pas acceptés, ceux qui ne m'auront pas rendu le travail seront collés pour le faire, mais auront tout de même zéro. Mesure autoritaire, mais personne n'a bronché, y compris mes deux irréductibles qui n'ont pas travaillé et que j'ai collés le jour J sans aucune plainte de leur part. Les choses avaient été annoncées, dans le calme, redites, je m'étais assurée que tout le monde avait compris, pas de surprise. J'aurais du agir ainsi dès le début, mais on n'apprend pas à un enfant à nager sans eau.
J'estime que je ne suis pas encore assez au clair avec moi-même sur ce fameux cadre. J'y travaille, en discutant avec des collègues et en me trouvant face à des situations sans cesse nouvelles. Je pense que chaque règle que l'on impose doit avoir une sanction claire et reconnaissable. Pour le moment, voici où j'en suis :
1. REGLE D'OR : on ne prend pas la parole si je ne l'ai pas accordée. On ne peut bien travailler que dans le calme (mot dans le carnet).
2. Interdiction absolue de critiquer ou discuter mes décisions (j'avais tendance à dire "on en discute à la fin de l'heure", je me rends compte que cette possibilité doit être réservée à quelques problèmes très particuliers, quand je pense qu'un élève a subi les pressions d'un autre, par exemple). (heure de retenue)
3. Avoir son propre matériel (punition).
4. Les devoirs rendus en retard ne sont pas acceptés (colle + zéro).
Voilà, ce sont les 4 points avec lesquels je suis vraiment au clair avec moi-même. Il me manque mon rapport aux chewing gum, aux insolences, aux disputes entre élèves, aux devoirs à la maison non faits ou bâclés, etc. Je sais et les élèves savent qu'ils n'ont pas droit, mais je manque encore de transparence.
- DicloniaExpert
super ponette ! je ferai bien de me faire une liste aussi !
et l'ajouter aux conseils pour passer une bonne année !
Je devrais peut-être y ajouter le barême ! (pour le retard, nous, on ne peut pas refuser... enfin, ce n'est pas très clair... ) mais selon le devoir (donné en septembre ou 3/4 jours avant ou 2/3 jours), je retire deux points par jour ou je mets zéro et j'exige que le devoir soit rendu (quand même) , sinon, retenue et obligation d'y faire le devoir !
et l'ajouter aux conseils pour passer une bonne année !
Je devrais peut-être y ajouter le barême ! (pour le retard, nous, on ne peut pas refuser... enfin, ce n'est pas très clair... ) mais selon le devoir (donné en septembre ou 3/4 jours avant ou 2/3 jours), je retire deux points par jour ou je mets zéro et j'exige que le devoir soit rendu (quand même) , sinon, retenue et obligation d'y faire le devoir !
- bruno09Niveau 10
Oh que voilà un sujet passionnant!
Je me permets donc de livrer quelques réflexions de mon expérience de vieux con de prof (27 ans 18 établissements de la ZEP la plus épaisse au collège peinard de campagne en passant par des coins invraisemblables)
1° C'est un métier, ça s'apprend. Celui qui n'a jamais eu le bordel, notamment au début est un menteur ou un type dangereux.
2° Les gamins obéissent à des règles claires. On précise tout dès la première heure. Elle est faite pour ça d'ailleurs. Tout oubli sera un vide juridique exploité à fond par la partie adverse. Attention, ils sont collectivement redoutables. Exemple: "Mesdemoiselles, je conçois que vous pourrez être exposées à des désagréments vous obligeant à quitter le cours précipitamment. Etant un grand garçon et ayant moi même trois filles, vous comprendrez que je n'ai pas besoin de détails. Je vous rappelle au passage que lesdits désagréments sont mensuels et pas quotidiens." Résultat: trois quatre gamines qui sortent dans l'année en disant "euh M'sieur..." et on n'en parle plus.
Un autre exemple. "Vous voulez aller à la poubelle tailler votre crayon: vous lever le doigt en silence, attendez l’autorisation et vous y aller toujours en silence. Si c'est en devoir, vous y allez sans rien demander s'il n'y a personne à la poubelle."
Oui, il faut tout prévoir.
3° On dit toujours que tout se joue dans les premières minutes. C'est vrai. On instaure une autorité bonhomme mais ferme dans la cour ou devant la salle. Si ils entrent dans le bordel, c'est mort. Dans ce cas, tout le monde ressort. Ca prendra le temps que ça prendra.
4° Il faut connaître les us et coutumes du lieu. Demander à des lycéens de se ranger dans un établissement où personne ne le fait est ridicule. Dans le métier, le ridicule tue.
5° L'habillement a son importance. On ne joue pas dans la même cour. (Ce qui ne veux pas dire que nous leurs soyons humainement supérieurs: nous avons des droits et des devoirs, eux aussi, on commande, ils obéissent, point.)
On en pensera ce qu'on voudra mais le costume cravate ou le tailleur pour les femmes font toujours leur petit effet. (Bon d'accord, peut-être pas dans le 93)
6° En ce qui concerne la gueulante: rarissime mais terrible. Même ceux qui ne sont pas visés doivent être mal.
7° Les élèves vous emmerderont moins s'ils vous aiment bien. C'est plus facile à obtenir quand c'est réciproque. Donc il faut essayer d'être juste. Et quand on s'est planté, on le dit. Les gamins acceptent beaucoup de défauts mais pas l'injustice. On ne s'en prend jamais directement à un élève mais à ses actes: "tu es nul" n'a pas le même sens que "ta copie est nulle" ou "ton attitude, là, a été nulle".
8° Il est de bon ton d'apparaître comme celui "à qui on ne la fait pas". Exemple: "Tu sais, le coup de poser une question bidon alors qu'on vient de se faire prendre en train de bavarder, on me l'a bien fait 10000 fois."
9° Fuir les conseils de ceux qui vont vous dire "je ne comprends pas, ils ne sont pas comme ça avec moi".
10° Il faut être moralement irréprochable. Si on est friand d'indiscrétions sur les collègues provenant des élèves où que l'on critique tel adulte ou tel élève d'une autre classe devant eux, il sera difficile de leur demander de se conduire comme des petits saints.
11° les pièges à con ou comment se tirer une balle dans le pied:
- le travail de groupe: il y en a un qui bosse et les autres glandent. Souk garanti. (Les inspecteurs adorent conseiller ce genre de truc)
- La punition collective, ou comment se faire des amis et se mettre les parents à dos
- Aller au boulot malade: un cours de merde et si on a affaire à des affreux, une semaine pour rattraper les dégâts. Quand on est malade, on s'arrête!
- Variante perverse du cas précédent: "soyez sympa, je ne suis pas en forme". Vous allez voir ce que vous allez voir
En fait, le bon exemple, c'est le bon arbitre de foot ou de rugby. Si l'arbitrage est incohérent ou injuste, les joueurs vont finir par se mettre dessus. S'il tarde à sévir, pareil. Il explique ce qu'il fait et pourquoi il le fait. Il dit à untel qui a une attitude limite qu'on l'a vu faire et que c'est la dernière fois. Bref, il fait de la prévention!
Pour en finir, un souvenir. Un collègue était réputé pour être particulièrement bordélisé. Il était bien conscient de la situation et ne s'en cachait pas (signe d'intelligence). Un autre collègue lui propose d'assister à un de ses cours pour voir. Il accepte. Comme d'habitude, bordel en cours. Or, rien à signaler, le collègue faisait comme il fallait. Seulement voilà, il n'avait pas muté depuis ses débuts dans la carrière. Résultat des courses, rien à faire, chez Machin c'est le bordel, donc on fout le bordel!
Apprenez votre métier, faites toutes les conneries imaginables, tirez en les conclusions qui s'imposent et faites vous muter (loin).
Je me permets donc de livrer quelques réflexions de mon expérience de vieux con de prof (27 ans 18 établissements de la ZEP la plus épaisse au collège peinard de campagne en passant par des coins invraisemblables)
1° C'est un métier, ça s'apprend. Celui qui n'a jamais eu le bordel, notamment au début est un menteur ou un type dangereux.
2° Les gamins obéissent à des règles claires. On précise tout dès la première heure. Elle est faite pour ça d'ailleurs. Tout oubli sera un vide juridique exploité à fond par la partie adverse. Attention, ils sont collectivement redoutables. Exemple: "Mesdemoiselles, je conçois que vous pourrez être exposées à des désagréments vous obligeant à quitter le cours précipitamment. Etant un grand garçon et ayant moi même trois filles, vous comprendrez que je n'ai pas besoin de détails. Je vous rappelle au passage que lesdits désagréments sont mensuels et pas quotidiens." Résultat: trois quatre gamines qui sortent dans l'année en disant "euh M'sieur..." et on n'en parle plus.
Un autre exemple. "Vous voulez aller à la poubelle tailler votre crayon: vous lever le doigt en silence, attendez l’autorisation et vous y aller toujours en silence. Si c'est en devoir, vous y allez sans rien demander s'il n'y a personne à la poubelle."
Oui, il faut tout prévoir.
3° On dit toujours que tout se joue dans les premières minutes. C'est vrai. On instaure une autorité bonhomme mais ferme dans la cour ou devant la salle. Si ils entrent dans le bordel, c'est mort. Dans ce cas, tout le monde ressort. Ca prendra le temps que ça prendra.
4° Il faut connaître les us et coutumes du lieu. Demander à des lycéens de se ranger dans un établissement où personne ne le fait est ridicule. Dans le métier, le ridicule tue.
5° L'habillement a son importance. On ne joue pas dans la même cour. (Ce qui ne veux pas dire que nous leurs soyons humainement supérieurs: nous avons des droits et des devoirs, eux aussi, on commande, ils obéissent, point.)
On en pensera ce qu'on voudra mais le costume cravate ou le tailleur pour les femmes font toujours leur petit effet. (Bon d'accord, peut-être pas dans le 93)
6° En ce qui concerne la gueulante: rarissime mais terrible. Même ceux qui ne sont pas visés doivent être mal.
7° Les élèves vous emmerderont moins s'ils vous aiment bien. C'est plus facile à obtenir quand c'est réciproque. Donc il faut essayer d'être juste. Et quand on s'est planté, on le dit. Les gamins acceptent beaucoup de défauts mais pas l'injustice. On ne s'en prend jamais directement à un élève mais à ses actes: "tu es nul" n'a pas le même sens que "ta copie est nulle" ou "ton attitude, là, a été nulle".
8° Il est de bon ton d'apparaître comme celui "à qui on ne la fait pas". Exemple: "Tu sais, le coup de poser une question bidon alors qu'on vient de se faire prendre en train de bavarder, on me l'a bien fait 10000 fois."
9° Fuir les conseils de ceux qui vont vous dire "je ne comprends pas, ils ne sont pas comme ça avec moi".
10° Il faut être moralement irréprochable. Si on est friand d'indiscrétions sur les collègues provenant des élèves où que l'on critique tel adulte ou tel élève d'une autre classe devant eux, il sera difficile de leur demander de se conduire comme des petits saints.
11° les pièges à con ou comment se tirer une balle dans le pied:
- le travail de groupe: il y en a un qui bosse et les autres glandent. Souk garanti. (Les inspecteurs adorent conseiller ce genre de truc)
- La punition collective, ou comment se faire des amis et se mettre les parents à dos
- Aller au boulot malade: un cours de merde et si on a affaire à des affreux, une semaine pour rattraper les dégâts. Quand on est malade, on s'arrête!
- Variante perverse du cas précédent: "soyez sympa, je ne suis pas en forme". Vous allez voir ce que vous allez voir
En fait, le bon exemple, c'est le bon arbitre de foot ou de rugby. Si l'arbitrage est incohérent ou injuste, les joueurs vont finir par se mettre dessus. S'il tarde à sévir, pareil. Il explique ce qu'il fait et pourquoi il le fait. Il dit à untel qui a une attitude limite qu'on l'a vu faire et que c'est la dernière fois. Bref, il fait de la prévention!
Pour en finir, un souvenir. Un collègue était réputé pour être particulièrement bordélisé. Il était bien conscient de la situation et ne s'en cachait pas (signe d'intelligence). Un autre collègue lui propose d'assister à un de ses cours pour voir. Il accepte. Comme d'habitude, bordel en cours. Or, rien à signaler, le collègue faisait comme il fallait. Seulement voilà, il n'avait pas muté depuis ses débuts dans la carrière. Résultat des courses, rien à faire, chez Machin c'est le bordel, donc on fout le bordel!
Apprenez votre métier, faites toutes les conneries imaginables, tirez en les conclusions qui s'imposent et faites vous muter (loin).
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Pour les Italophiles et les Italolâtres: http://www.viaggio-italia.fr
- Invité14Expert
Conseils intéressant , Bruno.
Je ne "mute " pas depuis 10 ans .
cela se passe relativement bien mais j'espère que même sans en restant là l'an prochain, je pourrais changer des choses à mes pratiques et que les élèves m'obéissent quand même
Je ne "mute " pas depuis 10 ans .
cela se passe relativement bien mais j'espère que même sans en restant là l'an prochain, je pourrais changer des choses à mes pratiques et que les élèves m'obéissent quand même
- DinosauraHabitué du forum
Super post ! Merci pour tous ces conseils !
J'ai une question. Ponette disait que quand un élève l'interrompt pour remettre ses décisions en cause, c'était une heure de retenue direct.
Mais que faire quand (comme ça m'est déjà arrivé - je suis en ZEP, et les incivilités les plus courantes sont les invectives entre les élèves eux-mêmes, y compris d'un bout à l'autre de la classe) un élève nous reproche d'être injuste car il nous avertit que un tel l'insulte (ou sa mère, etc). Parce que j'ai déjà répondu "je suis pas ta mère", ou "on en discute après le cours", "vous n'avez pas à régler vos histoires en classe et déranger le cours"... mais je n'en suis que moyennement satisfaite, car :
1°) je suis perçue comme laissant passer des formes d'incivilité/violence verbale, alors que je prétends ne pas devoir les subir
2°) je ne peux pas vérifier qui dit vrai en fait...
3°) ça perturbe gravement le cours, et ça peut se poursuivre, et si je mets des heures de retenue aux deux, celui qui a été insulté sans que je ne sois intervenue se sentira lésé, et le cadre d'être "sévère mais juste" sera perçu comme rompu...
Bref, je ne sais pas si j'ai été très claire, mais comment réagissez-vous dans ces cas-là ?
J'ai une question. Ponette disait que quand un élève l'interrompt pour remettre ses décisions en cause, c'était une heure de retenue direct.
Mais que faire quand (comme ça m'est déjà arrivé - je suis en ZEP, et les incivilités les plus courantes sont les invectives entre les élèves eux-mêmes, y compris d'un bout à l'autre de la classe) un élève nous reproche d'être injuste car il nous avertit que un tel l'insulte (ou sa mère, etc). Parce que j'ai déjà répondu "je suis pas ta mère", ou "on en discute après le cours", "vous n'avez pas à régler vos histoires en classe et déranger le cours"... mais je n'en suis que moyennement satisfaite, car :
1°) je suis perçue comme laissant passer des formes d'incivilité/violence verbale, alors que je prétends ne pas devoir les subir
2°) je ne peux pas vérifier qui dit vrai en fait...
3°) ça perturbe gravement le cours, et ça peut se poursuivre, et si je mets des heures de retenue aux deux, celui qui a été insulté sans que je ne sois intervenue se sentira lésé, et le cadre d'être "sévère mais juste" sera perçu comme rompu...
Bref, je ne sais pas si j'ai été très claire, mais comment réagissez-vous dans ces cas-là ?
- bruno09Niveau 10
Dinosaura a écrit:Super post ! Merci pour tous ces conseils !
J'ai une question. Ponette disait que quand un élève l'interrompt pour remettre ses décisions en cause, c'était une heure de retenue direct.
Mais que faire quand (comme ça m'est déjà arrivé - je suis en ZEP, et les incivilités les plus courantes sont les invectives entre les élèves eux-mêmes, y compris d'un bout à l'autre de la classe) un élève nous reproche d'être injuste car il nous avertit que un tel l'insulte (ou sa mère, etc). Parce que j'ai déjà répondu "je suis pas ta mère", ou "on en discute après le cours", "vous n'avez pas à régler vos histoires en classe et déranger le cours"... mais je n'en suis que moyennement satisfaite, car :
1°) je suis perçue comme laissant passer des formes d'incivilité/violence verbale, alors que je prétends ne pas devoir les subir
2°) je ne peux pas vérifier qui dit vrai en fait...
3°) ça perturbe gravement le cours, et ça peut se poursuivre, et si je mets des heures de retenue aux deux, celui qui a été insulté sans que je ne sois intervenue se sentira lésé, et le cadre d'être "sévère mais juste" sera perçu comme rompu...
Bref, je ne sais pas si j'ai été très claire, mais comment réagissez-vous dans ces cas-là ?
Rassure toi, ta question est claire. La situation décrite l'est moins, en tout cas pas dans la tête des mômes. Dans ce cas précis, dès la première heure j'insiste sur le fait que le respect entre les camarades est la base de la vie de la classe. On ne s'insulte pas, on ne réponds pas aux insultes par d'autres insultes ni par la violence. Au passage la violence est pire que l'insulte, etc. J'insiste sur le fait que je punis ce que je constate. j'explique également la différence entre délation et dénonciation. La dénonciation c'est sain, la délation c'est pas bô. exemple: "Rodolphe il a un chewing-gum!" "Bon, t'es bien gentille Pélagie mais c'est un problème entre Rodolphe et moi. Allez Rodolphe va me cracher ça (soupir navré)."
Cela étant dit:
cas numéro 1: Rodolphe insulte Pélagie (mord, crache...) et tu le vois et l'entend. Rodolphe mange. Simple.
cas numéro 2: Rodolphe insulte Pélagie et Pélagie répond. Ils prennent tous les deux.Pélagie s'insurge: il m'a insulté le premier! On est d'accord mais tu connais la règle et ce n'est pas une raison.
cas numéro 3: Pélagie dit que Rodolphe l'a insulté. Rodolphe est honnête (et niais): il avoue. Il mange (moyennement, il a avoué). Seulement voilà les Rodolphes sont rarement aussi stupide et il va protester de son innocence. En l’absence de tout autre preuve et témoignage (se méfier des cabales) c'est parole contre parole et il faut le dire. "Pélagie, je ne peux rien faire, imagine que je te punisse sur la foi d'un seul témoignage..."
cas numéro 4 Tout ce joli petit monde s'est traité de tout les noms avant le cours. C'est pas ma juridiction! A la fin de l'heure direction vie scolaire, ce qui sous entend que le ou la CPE assure (la nôtre est une pointure et joue le jeu).
Dans tous les cas il faut dire absolument que tu préfères laisser courir un coupable que de punir un innocent. Par contre tu dois t'en occuper, même si cela n’aboutis pas. Et surtout expliquer pourquoi ça n'aboutit pas. La réponse "je ne suis pas ta mère" ne me paraît pas adaptée (rassure toi j'ai dis bien pire...): c'est toi le prof et tu dois garantir dans la classe le respect auquel ils ont droit.
Évidemment tout cela est joli en théorie. Pour que ça marche il faut que les incidents soient relativement rares. Gérer ça dans l'Ariège est plus simple qu'à Mantes la Jolie, Dreux ou les quartiers nord de Marseille (liste non exclusive). Dans tous les cas, le premier accrochage de l'année doit absolument entraîner l'arrêt du cours! Même si tu n'obtiens pas la tête du coupable au bout d'une pique, tout le monde aura bien perçu que pour toi l'affaire est grave. Pour eux c'est ça l'injustice: que l'on punisse au hasard ou que l'on se fiche de ce qui peut bien leur arriver. En fait, je crois qu'ils ont raison.
- Reine MargotDemi-dieu
et si on n'a pas entendu l'insulte car c'était au fond de la classe et qu'on ne sait pas qui a commencé?
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- bruno09Niveau 10
Reine Margot a écrit:et si on n'a pas entendu l'insulte car c'était au fond de la classe et qu'on ne sait pas qui a commencé?
Il m'a bien semblé que c'était bien justement le problème. Si tu ne sais pas qui a fait quoi, tu ne peux pas sévir (en tout cas c'est ma politique). Si tu sévis quand même, 9 fois sur 10 tu tomberas juste (on sait quand même à peu près qui fais quoi). La dixième tu puniras quelqu'un qui n'a rien fait, et là, bonjour les dégâts. Quant à savoir qui a commencé, on s'en fout.
Dans la vie réelle, c'est à dire dans une classe et pas devant un forum, la difficulté est comme d'habitude de ne pas en arriver là. Encore une fois, si l'incident est exceptionnel, c'est facilement gérable. Si tout le monde s'insulte partout et tout le temps, non.
- DinosauraHabitué du forum
bruno09 a écrit:Dinosaura a écrit:Super post ! Merci pour tous ces conseils !
J'ai une question. Ponette disait que quand un élève l'interrompt pour remettre ses décisions en cause, c'était une heure de retenue direct.
Mais que faire quand (comme ça m'est déjà arrivé - je suis en ZEP, et les incivilités les plus courantes sont les invectives entre les élèves eux-mêmes, y compris d'un bout à l'autre de la classe) un élève nous reproche d'être injuste car il nous avertit que un tel l'insulte (ou sa mère, etc). Parce que j'ai déjà répondu "je suis pas ta mère", ou "on en discute après le cours", "vous n'avez pas à régler vos histoires en classe et déranger le cours"... mais je n'en suis que moyennement satisfaite, car :
1°) je suis perçue comme laissant passer des formes d'incivilité/violence verbale, alors que je prétends ne pas devoir les subir
2°) je ne peux pas vérifier qui dit vrai en fait...
3°) ça perturbe gravement le cours, et ça peut se poursuivre, et si je mets des heures de retenue aux deux, celui qui a été insulté sans que je ne sois intervenue se sentira lésé, et le cadre d'être "sévère mais juste" sera perçu comme rompu...
Bref, je ne sais pas si j'ai été très claire, mais comment réagissez-vous dans ces cas-là ?
Rassure toi, ta question est claire. La situation décrite l'est moins, en tout cas pas dans la tête des mômes. Dans ce cas précis, dès la première heure j'insiste sur le fait que le respect entre les camarades est la base de la vie de la classe. On ne s'insulte pas, on ne réponds pas aux insultes par d'autres insultes ni par la violence. Au passage la violence est pire que l'insulte, etc. J'insiste sur le fait que je punis ce que je constate. j'explique également la différence entre délation et dénonciation. La dénonciation c'est sain, la délation c'est pas bô. exemple: "Rodolphe il a un chewing-gum!" "Bon, t'es bien gentille Pélagie mais c'est un problème entre Rodolphe et moi. Allez Rodolphe va me cracher ça (soupir navré)."
Cela étant dit:
cas numéro 1: Rodolphe insulte Pélagie (mord, crache...) et tu le vois et l'entend. Rodolphe mange. Simple.
cas numéro 2: Rodolphe insulte Pélagie et Pélagie répond. Ils prennent tous les deux.Pélagie s'insurge: il m'a insulté le premier! On est d'accord mais tu connais la règle et ce n'est pas une raison.
cas numéro 3: Pélagie dit que Rodolphe l'a insulté. Rodolphe est honnête (et niais): il avoue. Il mange (moyennement, il a avoué). Seulement voilà les Rodolphes sont rarement aussi stupide et il va protester de son innocence. En l’absence de tout autre preuve et témoignage (se méfier des cabales) c'est parole contre parole et il faut le dire. "Pélagie, je ne peux rien faire, imagine que je te punisse sur la foi d'un seul témoignage..."
cas numéro 4 Tout ce joli petit monde s'est traité de tout les noms avant le cours. C'est pas ma juridiction! A la fin de l'heure direction vie scolaire, ce qui sous entend que le ou la CPE assure (la nôtre est une pointure et joue le jeu).
Dans tous les cas il faut dire absolument que tu préfères laisser courir un coupable que de punir un innocent. Par contre tu dois t'en occuper, même si cela n’aboutis pas. Et surtout expliquer pourquoi ça n'aboutit pas. La réponse "je ne suis pas ta mère" ne me paraît pas adaptée (rassure toi j'ai dis bien pire...): c'est toi le prof et tu dois garantir dans la classe le respect auquel ils ont droit.
Évidemment tout cela est joli en théorie. Pour que ça marche il faut que les incidents soient relativement rares. Gérer ça dans l'Ariège est plus simple qu'à Mantes la Jolie, Dreux ou les quartiers nord de Marseille (liste non exclusive). Dans tous les cas, le premier accrochage de l'année doit absolument entraîner l'arrêt du cours! Même si tu n'obtiens pas la tête du coupable au bout d'une pique, tout le monde aura bien perçu que pour toi l'affaire est grave. Pour eux c'est ça l'injustice: que l'on punisse au hasard ou que l'on se fiche de ce qui peut bien leur arriver. En fait, je crois qu'ils ont raison.
Bien vu ! Et merci pour la casuistique
- bruno09Niveau 10
Je viens d'apprendre ce qu'est la casuistique. Je suis le Mr Jourdain de la casuistique.
_________________
Pour les Italophiles et les Italolâtres: http://www.viaggio-italia.fr
- pop-cornNiveau 10
Perso je n'ai pas compris ce qu'était la casuistique
- bruno09Niveau 10
pop-corn a écrit:Perso je n'ai pas compris ce qu'était la casuistique
Suis allé voir sur Wikipédia. Je vais me coucher moins con. C'est presque aussi beau que la poliorcétique.
- DinosauraHabitué du forum
Echange de bons procédés alors
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- profesvtNiveau 5
moi aussi ! moi aussi ! moi aussi j'ai appris un mot qui m'a ravie aujourd'hui : procrastinationDinosaura a écrit:Echange de bons procédés alors
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