- ExuperanceNiveau 5
Bonjour,
Quelqu'un aurait dans ses archives le texte de Swift où il est question de la guerre pour savoir par quel bout casser l'oeuf à la coque ?
Je crois qu'il était dans un manuel Nathan 4ème mais impossible de remettre la main dessus ni de le trouver sur le site Nathan. (peut être que c'est une autre édition mais dans ce cas je sèche et je n'ai plus le manuel)
Merci d'avance!
Quelqu'un aurait dans ses archives le texte de Swift où il est question de la guerre pour savoir par quel bout casser l'oeuf à la coque ?
Je crois qu'il était dans un manuel Nathan 4ème mais impossible de remettre la main dessus ni de le trouver sur le site Nathan. (peut être que c'est une autre édition mais dans ce cas je sèche et je n'ai plus le manuel)
Merci d'avance!
- ClarinetteGrand Maître
Le texte est sans aucun doute disponible en version électronique. C'est dans "Voyage à Lilliput", si mes souvenirs sont bons.
- V.MarchaisEmpereur
C'est la guerre entre les grosboutiens et le petitboutiens. Je pense qu'en faisant une recherche avec ces termes, on doit pouvoir trouver. C'est un morceau d'anthologie.
- V.MarchaisEmpereur
Tiens, regarde, c'est dans le chapitre IV :
Ces deux formidables puissances ont, comme j’allais vous dire, été
engagées pendant trente-six lunes dans une guerre très opiniâtre, dont
voici le sujet : tout le monde convient que la manière primitive de
casser les œufs avant que nous les mangions est de les casser au gros
bout ; mais l’aïeul de Sa Majesté régnante, pendant qu’il était enfant,
sur le point de manger un œuf, eut le malheur de se couper un des
doigts ; sur quoi l’empereur son père donna un arrêt pour ordonner à
tous ses sujets, sous de graves peines, de casser leurs œufs par le
petit bout. Le peuple fut si irrité de cette loi, que nos historiens
racontent qu’il y eut, à cette occasion, six révoltes, dans lesquelles
un empereur perdit la vie et un autre la couronne. Ces dissensions
intestines furent toujours fomentées par les souverains de Blefuscu, et,
quand les soulèvements furent réprimés, les coupables se réfugièrent
dans cet empire. On suppute que onze mille hommes ont, à différentes
époques, aimé mieux souffrir la mort que de se soumettre à la loi de
casser leurs œufs par le petit bout. Plusieurs centaines de gros volumes
ont été écrits et publiés sur cette matière ; mais les livres des
gros-boutiens ont été défendus depuis longtemps, et tout leur parti a
été déclaré, par les lois, incapable de posséder des charges. Pendant la
suite continuelle de ces troubles, les empereurs de Blefuscu ont
souvent fait des remontrances par leurs ambassadeurs, nous accusant de
faire un crime en violant un précepte fondamental de notre grand
prophète Lustrogg, dans le cinquante- quatrième
chapitre du Blundecral (ce qui est leur Coran). Cependant cela a été
jugé n’être qu’une interprétation du sens du texte, dont voici les
mots : Que tous les fidèles casseront leurs œufs au bout le plus
commode. On doit, à mon avis, laisser décider à la conscience de chacun
quel est le bout le plus commode, ou, au moins, c’est à l’autorité du
souverain magistrat d’en décider. Or, les gros-boutiens1 exilés ont
trouvé tant de crédit dans la cour de l’empereur de Blefuscu, et tant de
secours et d’appui dans notre pays même, qu’une guerre très sanglante a
régné entre les deux empires pendant trente-six lunes à ce sujet, avec
différents succès. Dans cette guerre, nous avons perdu ; quarante
vaisseaux de ligne et un bien plus grand nombre de petits vaisseaux,
avec trente mille de nos meilleurs matelots et soldats ; l’on compte que
la perte de l’ennemi, n’est pas moins considérable.
Ces deux formidables puissances ont, comme j’allais vous dire, été
engagées pendant trente-six lunes dans une guerre très opiniâtre, dont
voici le sujet : tout le monde convient que la manière primitive de
casser les œufs avant que nous les mangions est de les casser au gros
bout ; mais l’aïeul de Sa Majesté régnante, pendant qu’il était enfant,
sur le point de manger un œuf, eut le malheur de se couper un des
doigts ; sur quoi l’empereur son père donna un arrêt pour ordonner à
tous ses sujets, sous de graves peines, de casser leurs œufs par le
petit bout. Le peuple fut si irrité de cette loi, que nos historiens
racontent qu’il y eut, à cette occasion, six révoltes, dans lesquelles
un empereur perdit la vie et un autre la couronne. Ces dissensions
intestines furent toujours fomentées par les souverains de Blefuscu, et,
quand les soulèvements furent réprimés, les coupables se réfugièrent
dans cet empire. On suppute que onze mille hommes ont, à différentes
époques, aimé mieux souffrir la mort que de se soumettre à la loi de
casser leurs œufs par le petit bout. Plusieurs centaines de gros volumes
ont été écrits et publiés sur cette matière ; mais les livres des
gros-boutiens ont été défendus depuis longtemps, et tout leur parti a
été déclaré, par les lois, incapable de posséder des charges. Pendant la
suite continuelle de ces troubles, les empereurs de Blefuscu ont
souvent fait des remontrances par leurs ambassadeurs, nous accusant de
faire un crime en violant un précepte fondamental de notre grand
prophète Lustrogg, dans le cinquante- quatrième
chapitre du Blundecral (ce qui est leur Coran). Cependant cela a été
jugé n’être qu’une interprétation du sens du texte, dont voici les
mots : Que tous les fidèles casseront leurs œufs au bout le plus
commode. On doit, à mon avis, laisser décider à la conscience de chacun
quel est le bout le plus commode, ou, au moins, c’est à l’autorité du
souverain magistrat d’en décider. Or, les gros-boutiens1 exilés ont
trouvé tant de crédit dans la cour de l’empereur de Blefuscu, et tant de
secours et d’appui dans notre pays même, qu’une guerre très sanglante a
régné entre les deux empires pendant trente-six lunes à ce sujet, avec
différents succès. Dans cette guerre, nous avons perdu ; quarante
vaisseaux de ligne et un bien plus grand nombre de petits vaisseaux,
avec trente mille de nos meilleurs matelots et soldats ; l’on compte que
la perte de l’ennemi, n’est pas moins considérable.
- ExuperanceNiveau 5
Bon je dois être boulet du jour, je trouvais pas.
Merci !
Merci !
- ClarinetteGrand Maître
On peut toujours compter
Sur Véronique Marchais,
Ses conseils avisés
Ainsi que sa solidarité.
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