- MufabGrand Maître
Dhaiphi a écrit:
Encore une fois et comme toujours la vérité était dans la bassine ! :lol:
:lol!:
(Enfin bon, moi, les 30 heures, heu... Je ne suis pas fan. Disons que je ne m'en sens pas capable dans les conditions actuelles, et je crois même que ce serait au-dessus des forces de beaucoup, avec encore plus de craquages, et même sans les projets Toniglandyl. Ou alors 30 heures "élèves", avec 1 instit' et demi.)
- SapotilleEmpereur
Je les ai faites, les 3O heures et avec 38 élèves !
C'est même ainsi que j'ai passé mon CAP (certificat d'aptitude pédagogique).
Je me souviens que lorsque l'inspecteur est entré dans ma classe il s'est exclamé
"Mais, ce n'est pas possible, il y en a combien dans cette classe ?" :lol:
- MufabGrand Maître
Moi dans ces conditions, je change de taf, hein.
- argentineNiveau 2
Celeborn a écrit:Pitié, pas Evelyne Charmeux...
Evelyne Charmeux tais -toi !!!! :Quel boulet:
- argentineNiveau 2
Spinoza1670 a écrit:comment est-ce qu'elle peut-elle sévir encoreChocolat a écrit:Je me demande tout de même comment peut-elle sévir encore, cette brave dame, alors que:
- les recherches les plus récentes dans le domaine des neurosciences la contredisent
- les pratiques de terrain la contredisent
elle risque de revenir sur la scène pédagogo avec le retour de ses amis aux affaires non ? au secours !!
- adelaideaugustaFidèle du forum
Iota a écrit:Carabas a écrit:izbouchka a écrit:Disgression - Je suis allée voir son site et j'ai trouvé un lien sur la pédagogie Freinet dont toutes ces personnes font tant cas. Je cite :
"La langue s'apprend par tâtonnement expérimental. » [2] Il condamne ainsi toutes les techniques scolastiques qui «tuent la vie », les exercices systématiques, la mémoire, le « par cœur » et le « travail de robot » sous-tendu par l'idée que l'apprentissage se fait par répétition et conditionnement. Il invite au contraire à « partir des tendances naturelles à l'action, à la création, à l'amour du beau, au besoin de s'exprimer et de s'extérioriser […] C'est vraiment en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en parlant qu'on apprend à parler, c'est en écrivant qu'on apprend à écrire. Il n'y a pas d'autre règle souveraine, et qui ne s'y conforme pas commet une erreur aux conséquences incalculables » », justifiant ainsi une étude de la langue écrite basée sur la pratique du texte libre."
Ce qui est une erreur aux conséquences incalculables, c'est de croire que le cerveau d'un enfant contient de manière innée "cette tendance naturelle à la création, à l'amour du beau...". J'ai testé en début de carrière, c'était pathétique ! Il renie les exercices systématiques, le "par coeur" etc... et il dit "C'est en forgeant qu'on devient forgeron !"... si c'est pas contradictoire ça ! Quant au "c'est en parlant qu'on apprend à parler", je suis sceptique ! Tout dépend comment on parle autour de soi... Je trouve incroyable qu'on en soit encore là, alors que depuis trente ans, tout démontre que cela ne marche pas ! En fait, toutes ces personnes bien pensantes tuent chez l'enfant toute possibilité de développer une pensée critique argumentée... c'est bien utile.
J'ai un copain qui a dit : "au début tu adaptes ton corps à l'aïkido. Après, quand tu adaptes l'aïkido à ton corps, c'est que tu maîtrises vraiment." Je trouve que cette phrase est très vraie dans la plupart des sports, des arts, mais aussi dans l'aquisition du (des) langage (s). Donc d'abord, répétition mécanique pour s'imprégner de la chose, et ensuite on en fait ce qu'on veut. Mais si l'on grille les étapes, on perd l'essence même de ce que l'on apprend.
Les chercheurs confirment depuis un moment ce que beaucoup d'entre nous ont compris intuitivement http://videos.arte.tv/fr/videos/sebastien_bohler_l_apprentissage-6376080.html Ce serait bien qu'on renvoie ce brave Célestin au musée...
Passionnante, cette petite video.
Eric Kandel, cité par madame Wettstein-Badour, a travaillé sur les neurones et les synapses quasiment visibles à l'oeil nu du "lièvre de mer", l'aplysie, qu'il a conditionné comme Pavlov l'a fait de son chien. (Il a d'ailleurs piqué cette idée de travailler sur l'aplysie à un chercheur français !)
Il est évident, et heureusement les enseignants s'en rendent de plus en plus compte, qu'il faut exercer la mémoire des enfants pour la développer, et que la répétition est une condition essentielle pour retenir.
C'est navrant que des élèves de première qui étudient la "tirade des nés" de Cyrano ne l'aient pas à apprendre par coeur. Ce n'est pas la mer à boire.
- adelaideaugustaFidèle du forum
Lire "des nez" !
- izbouchkaNiveau 5
Oh oui ! Faites-la taire !!! :elephant2:
- izbouchkaNiveau 5
Mes élèves de CM2 ont appris cette tirade avec grand plaisir ; surtout après avoir vu le grand Gégé dans l'adaptation.
Vive le par coeur !!! :aaj:
Vive le par coeur !!! :aaj:
- MareuilNeoprof expérimenté
L'amer à boire et la tirade des crottes de nez ont inspiré ses plus belles pages à un certain Éric Kandel, par ailleurs spécialiste des synapses visibles à l'oeil nu de l'aplysie, charmante créature - et si véloce ! - qui parcourt à grandes enjambées toutes les mers du globe.adelaideaugusta a écrit:Iota a écrit:Carabas a écrit:izbouchka a écrit:Disgression - Je suis allée voir son site et j'ai trouvé un lien sur la pédagogie Freinet dont toutes ces personnes font tant cas. Je cite :
"La langue s'apprend par tâtonnement expérimental. » [2] Il condamne ainsi toutes les techniques scolastiques qui «tuent la vie », les exercices systématiques, la mémoire, le « par cœur » et le « travail de robot » sous-tendu par l'idée que l'apprentissage se fait par répétition et conditionnement. Il invite au contraire à « partir des tendances naturelles à l'action, à la création, à l'amour du beau, au besoin de s'exprimer et de s'extérioriser […] C'est vraiment en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en parlant qu'on apprend à parler, c'est en écrivant qu'on apprend à écrire. Il n'y a pas d'autre règle souveraine, et qui ne s'y conforme pas commet une erreur aux conséquences incalculables » », justifiant ainsi une étude de la langue écrite basée sur la pratique du texte libre."
Ce qui est une erreur aux conséquences incalculables, c'est de croire que le cerveau d'un enfant contient de manière innée "cette tendance naturelle à la création, à l'amour du beau...". J'ai testé en début de carrière, c'était pathétique ! Il renie les exercices systématiques, le "par coeur" etc... et il dit "C'est en forgeant qu'on devient forgeron !"... si c'est pas contradictoire ça ! Quant au "c'est en parlant qu'on apprend à parler", je suis sceptique ! Tout dépend comment on parle autour de soi... Je trouve incroyable qu'on en soit encore là, alors que depuis trente ans, tout démontre que cela ne marche pas ! En fait, toutes ces personnes bien pensantes tuent chez l'enfant toute possibilité de développer une pensée critique argumentée... c'est bien utile.
J'ai un copain qui a dit : "au début tu adaptes ton corps à l'aïkido. Après, quand tu adaptes l'aïkido à ton corps, c'est que tu maîtrises vraiment." Je trouve que cette phrase est très vraie dans la plupart des sports, des arts, mais aussi dans l'aquisition du (des) langage (s). Donc d'abord, répétition mécanique pour s'imprégner de la chose, et ensuite on en fait ce qu'on veut. Mais si l'on grille les étapes, on perd l'essence même de ce que l'on apprend.
Les chercheurs confirment depuis un moment ce que beaucoup d'entre nous ont compris intuitivement http://videos.arte.tv/fr/videos/sebastien_bohler_l_apprentissage-6376080.html Ce serait bien qu'on renvoie ce brave Célestin au musée...
Passionnante, cette petite video.
Eric Kandel, cité par madame Wettstein-Badour, a travaillé sur les neurones et les synapses quasiment visibles à l'oeil nu du "lièvre de mer", l'aplysie, qu'il a conditionné comme Pavlov l'a fait de son chien. (Il a d'ailleurs piqué cette idée de travailler sur l'aplysie à un chercheur français !)
Il est évident, et heureusement les enseignants s'en rendent de plus en plus compte, qu'il faut exercer la mémoire des enfants pour la développer, et que la répétition est une condition essentielle pour retenir.
C'est navrant que des élèves de première qui étudient la "tirade des nés" de Cyrano ne l'aient pas à apprendre par coeur. Ce n'est pas la mer à boire.
Un boulevard pour Pécuchet !
- Spinoza1670Esprit éclairé
Mareuil a écrit:L'amer à boire et la tirade des crottes de nez ont inspiré ses plus belles pages à un certain Éric Kandel, par ailleurs spécialiste des synapses visibles à l'oeil nu de l'aplysie, charmante créature - et si véloce ! - qui parcourt à grandes enjambées toutes les mers du globe. Un boulevard pour Pécuchet !
En effet, il y a un nombre impressionnant d'académies de Pécuchets et de femmes savantes qui lui ont remis un prix :
Wikipedia a écrit:Awards
Albert Lasker Award for Basic Medical Research (1983)
Gairdner Foundation International Award (1987)
NAS Award for Scientific Reviewing of the National Academy of Sciences (1988)
National Medal of Science (1988)
Harvey Prize (1993)
Wolf Prize in Medicine (1999)
Nobel Prize in Physiology or Medicine (2000)
Charles A Dana Award for Pioneering Achievement in Health (1997)
Austrian Decoration for Science and Art (2005)
Benjamin Franklin Medal for Distinguished Achievement in the Sciences of the American Philosophical Society (2006)
Viktor Frankl Award of the City of Vienna (2008)
He is a member of the prize committee for neuroscience of Kavli Prize.
_________________
« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- SydneyNiveau 10
Au brevet, ils veulent allonger la longueur de la dictée : qui peut me dire où est l'intérêt ? Au lieu de faire 20 fautes, ils en feront 30. De toute façon, ils auraient déjà zéro.
Je pense que c'est une mesure pour faire plaisir aux parents qui réclament plus de dictées.
La grammaire est plus importante pour moi, de nombreux exercices d'application, là je dis oui. Mais agrandir la dictée juste pour le principe, c'est du foutage de g*****
Sydney
Je pense que c'est une mesure pour faire plaisir aux parents qui réclament plus de dictées.
La grammaire est plus importante pour moi, de nombreux exercices d'application, là je dis oui. Mais agrandir la dictée juste pour le principe, c'est du foutage de g*****
Sydney
- ProvenceEnchanteur
Sydney a écrit:Au brevet, ils veulent allonger la longueur de la dictée : qui peut me dire où est l'intérêt ? Au lieu de faire 20 fautes, ils en feront 30. De toute façon, ils auraient déjà zéro.
Je pense que c'est une mesure pour faire plaisir aux parents qui réclament plus de dictées.
La grammaire est plus importante pour moi, de nombreux exercices d'application, là je dis oui. Mais agrandir la dictée juste pour le principe, c'est du foutage de g*****
Sydney
Les dictées actuelles étant ridicules, c'est au contraire une bonne chose. Tous les élèves ne sont pas analphabètes non plus.
- MareuilNeoprof expérimenté
Spinoza1670 a écrit:Mareuil a écrit:L'amer à boire et la tirade des crottes de nez ont inspiré ses plus belles pages à un certain Éric Kandel, par ailleurs spécialiste des synapses visibles à l'oeil nu de l'aplysie, charmante créature - et si véloce ! - qui parcourt à grandes enjambées toutes les mers du globe. Un boulevard pour Pécuchet !
En effet, il y a un nombre impressionnant d'académies de Pécuchets et de femmes savantes qui lui ont remis un prix :Wikipedia a écrit:Awards
Albert Lasker Award for Basic Medical Research (1983)
Gairdner Foundation International Award (1987)
NAS Award for Scientific Reviewing of the National Academy of Sciences (1988)
National Medal of Science (1988)
Harvey Prize (1993)
Wolf Prize in Medicine (1999)
Nobel Prize in Physiology or Medicine (2000)
Charles A Dana Award for Pioneering Achievement in Health (1997)
Austrian Decoration for Science and Art (2005)
Benjamin Franklin Medal for Distinguished Achievement in the Sciences of the American Philosophical Society (2006)
Impressionnant ! Et quel rapport
Viktor Frankl Award of the City of Vienna (2008)
He is a member of the prize committee for neuroscience of Kavli Prize.
Impressionnant ! Et quel rapport avec l'enseignement ?
- Spinoza1670Esprit éclairé
L'enseignement et la mémoire, aucun rapport ?
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- MufabGrand Maître
Spinoza, tu parles à Mareuil, là... Ne jamais le contredire...
(Bon, moi je vais me cacher.)
(Bon, moi je vais me cacher.)
- Spinoza1670Esprit éclairé
Sydney a écrit:Au brevet, ils veulent allonger la longueur de la dictée : qui peut me dire où est l'intérêt ? Au lieu de faire 20 fautes, ils en feront 30. De toute façon, ils auraient déjà zéro.
Je pense que c'est une mesure pour faire plaisir aux parents qui réclament plus de dictées.
La grammaire est plus importante pour moi, de nombreux exercices d'application, là je dis oui. Mais agrandir la dictée juste pour le principe, c'est du foutage de g*****
La dictée permet de tester la grammaire ; il n'y a pas peut-être pas d'opposition à faire entre les deux.
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- MareuilNeoprof expérimenté
Spinoza1670 a écrit:L'enseignement et la mémoire, aucun rapport ?
Ouais... Un joli sujet de thèse sur les lièvres de mer. J'aimerais bien comprendre pourquoi ce dont je me rappelle le mieux est ce qu'on ne m'a pas fait répéter. Toutefois, je me hâte d'ajouter qu'en pédagogie la répétition a ses vertus ; le tout étant de s'entendre sur la différence entre un gamin et un lièvre de mer.
- MareuilNeoprof expérimenté
C'est le réflexe habituel des pédagogos.Mufab a écrit:Spinoza, tu parles à Mareuil, là... Ne jamais le contredire...
(Bon, moi je vais me cacher.)
D'ailleurs la ressemblance entre un lièvre de mer et un élève lambda saute aux yeux :
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://manger-la-mer.org/local/cache-vignettes/L500xH334/tag_2009_06_24_mo_limace_dsc09288-8b0a0.jpg&imgrefurl=http://manger-la-mer.org/Limace-de-mer-ou-lievre-de-mer&h=334&w=500&sz=47&tbnid=ueDCE0Mgh5q-SM:&tbnh=90&tbnw=135&prev=/search%3Fq%3Dli%25C3%25A8vres%2Bde%2Bmer%26tbm%3Disch%26tbo%3Du&zoom=1&q=lièvres+de+mer&docid=Ear6V1oFqZEZaM&hl=fr&sa=X&ei=6piVT_bTKMWz8QPdz5DODA&ved=0CD4Q9QEwBQ&dur=729
D'ailleurs, et certes après un entraînement répétitif, la limace de mer est tout à fait capable, grâce à ses synapses, de réciter sans coup férir la conjugaison du verbe gésir.
- ChocolatGuide spirituel
Sydney a écrit:Au brevet, ils veulent allonger la longueur de la dictée : qui peut me dire où est l'intérêt ? Au lieu de faire 20 fautes, ils en feront 30. De toute façon, ils auraient déjà zéro.
Je pense que c'est une mesure pour faire plaisir aux parents qui réclament plus de dictées.
La grammaire est plus importante pour moi, de nombreux exercices d'application, là je dis oui. Mais agrandir la dictée juste pour le principe, c'est du foutage de g*****
Sydney
Non, la dictée est un exercice logique qui permet de vérifier un certain nombre de connaissances grammaticales.
Une leçon de grammaire qui prend appui sur la correction d'une dictée est très riche.
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- CelebornEsprit sacré
Sydney a écrit:Au brevet, ils veulent allonger la longueur de la dictée : qui peut me dire où est l'intérêt ? Au lieu de faire 20 fautes, ils en feront 30. De toute façon, ils auraient déjà zéro.
C'est méconnaître la taille et le barême actuels des dictées du brevet.
C'est très rare d'avoir des élèves qui ont zéro. Et ce n'est pas parce qu'ils sont bons en orthographe…
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Mareuil a écrit:L'amer à boire et la tirade des crottes de nez ont inspiré ses plus belles pages à un certain Éric Kandel, par ailleurs spécialiste des synapses visibles à l'oeil nu de l'aplysie, charmante créature - et si véloce ! - qui parcourt à grandes enjambées toutes les mers du globe.adelaideaugusta a écrit:Iota a écrit:Carabas a écrit:izbouchka a écrit:Disgression - Je suis allée voir son site et j'ai trouvé un lien sur la pédagogie Freinet dont toutes ces personnes font tant cas. Je cite :
"La langue s'apprend par tâtonnement expérimental. » [2] Il condamne ainsi toutes les techniques scolastiques qui «tuent la vie », les exercices systématiques, la mémoire, le « par cœur » et le « travail de robot » sous-tendu par l'idée que l'apprentissage se fait par répétition et conditionnement. Il invite au contraire à « partir des tendances naturelles à l'action, à la création, à l'amour du beau, au besoin de s'exprimer et de s'extérioriser […] C'est vraiment en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en parlant qu'on apprend à parler, c'est en écrivant qu'on apprend à écrire. Il n'y a pas d'autre règle souveraine, et qui ne s'y conforme pas commet une erreur aux conséquences incalculables » », justifiant ainsi une étude de la langue écrite basée sur la pratique du texte libre."
Ce qui est une erreur aux conséquences incalculables, c'est de croire que le cerveau d'un enfant contient de manière innée "cette tendance naturelle à la création, à l'amour du beau...". J'ai testé en début de carrière, c'était pathétique ! Il renie les exercices systématiques, le "par coeur" etc... et il dit "C'est en forgeant qu'on devient forgeron !"... si c'est pas contradictoire ça ! Quant au "c'est en parlant qu'on apprend à parler", je suis sceptique ! Tout dépend comment on parle autour de soi... Je trouve incroyable qu'on en soit encore là, alors que depuis trente ans, tout démontre que cela ne marche pas ! En fait, toutes ces personnes bien pensantes tuent chez l'enfant toute possibilité de développer une pensée critique argumentée... c'est bien utile.
J'ai un copain qui a dit : "au début tu adaptes ton corps à l'aïkido. Après, quand tu adaptes l'aïkido à ton corps, c'est que tu maîtrises vraiment." Je trouve que cette phrase est très vraie dans la plupart des sports, des arts, mais aussi dans l'aquisition du (des) langage (s). Donc d'abord, répétition mécanique pour s'imprégner de la chose, et ensuite on en fait ce qu'on veut. Mais si l'on grille les étapes, on perd l'essence même de ce que l'on apprend.
Les chercheurs confirment depuis un moment ce que beaucoup d'entre nous ont compris intuitivement http://videos.arte.tv/fr/videos/sebastien_bohler_l_apprentissage-6376080.html Ce serait bien qu'on renvoie ce brave Célestin au musée...
Passionnante, cette petite video.
Eric Kandel, cité par madame Wettstein-Badour, a travaillé sur les neurones et les synapses quasiment visibles à l'oeil nu du "lièvre de mer", l'aplysie, qu'il a conditionné comme Pavlov l'a fait de son chien. (Il a d'ailleurs piqué cette idée de travailler sur l'aplysie à un chercheur français !)
Il est évident, et heureusement les enseignants s'en rendent de plus en plus compte, qu'il faut exercer la mémoire des enfants pour la développer, et que la répétition est une condition essentielle pour retenir.
C'est navrant que des élèves de première qui étudient la "tirade des nés" de Cyrano ne l'aient pas à apprendre par coeur. Ce n'est pas la mer à boire.
Un boulevard pour Pécuchet !
Extrait du texte de Wettstein-Badour mis en pièce jointe ci-dessous :
"Pour pouvoir disposer d’une orthographe de bonne qualité, il ne suffit pas d’en connaître les règles, il faut aussi pouvoir en automatiser l’usage. Parmi les enfants qui ont appris des règles de grammaire et de conjugaison, beaucoup les récitent oralement mais sont incapables de les appliquer lorsqu’ils écrivent ou n’y parviennent que de manière irrégulière. Comment faut-il procéder pour automatiser l’usage des connaissances ?
Le but visé est atteint quand l’intégration, dans l’écriture, des règles nées de l’usage et de la structuration grammaticale de la langue est suffisamment imprimée dans les circuits cérébraux pour que ceux-ci puissent les mobiliser efficacement et rapidement.
Eric Kandel nous a appris que plus on se rapproche de la situation qui a permis la mise en mémoire d’une connaissance, plus celle-ci est mobilisée rapidement par le cerveau. Ce chercheur a remarquablement démontré que la répétition, à intervalles rapprochés, de la donnée que l’on veut mettre en mémoire raccourcit le temps de traitement de l’information, en permettant aux circuits neuronaux de se connecter plus facilement. Cela est dû au fait que chaque passage de l’information dans un circuit y laisse une trace qui permet aux neurones de se connecter de plus en plus vite lorsqu’ils seront à nouveau en présence de cette information. C’est la raison pour laquelle, dans tout apprentissage, qu’il s’agisse d’orthographe, de musique, de mathématiques, de sport ou de toute autre activité dans laquelle on souhaite devenir performant, il est indispensable de multiplier les exercices identiques et de s’entraîner avec une très grande régularité, à des intervalles de temps espacés d’une courte durée. Aucune performance n’échappe à cette règle, quelles que soient les capacités individuelles de chacun.
En orthographe, la mise en place de la catégorisation passe par la nécessité, pour identifier chaque mot, de l’analyser en se posant toute une série de questions qui permettent de mettre en évidence sa nature, son genre, son nombre, sa fonction dans la phrase, etc. Si l’on veut que ce mécanisme devienne très performant, il faut que les questions posées le soient toujours sous une forme identique, afin que le cerveau se retrouve à chaque fois dans les conditions qui ont laissé dans ses neurones les traces qui permettront l’installation de l’automatisation. C’est ce qui arrive au sujet qui maîtrise parfaitement l’orthographe. Il exécute ce travail de questionnement sur chaque mot qu’il écrit, le plus souvent sans s’en rendre compte, car les opérations intellectuelles qu’il effectue sont trop rapides pour qu’il ait la possibilité d’en prendre conscience.
Une pédagogie optimisée de l’orthographe doit donc mettre le sujet qui apprend en situation d’acquérir ces automatismes, qui lui laisseront alors la liberté de concentrer son attention sur la qualité littéraire de son texte sans avoir à se préoccuper à tout moment de la manière d’écrire les mots qu’il utilise.
La tendance actuelle des pédagogies modernes non directives, d’où tout effet de répétition est banni afin que l’enfant « construise lui-même son savoir », en orthographe comme en lecture, est aux antipodes des attentes du cerveau. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner des difficultés que rencontrent enfants et adolescents pour acquérir ces savoirs qu’une bonne pédagogie scolaire devrait leur permettre de maîtriser en fin de primaire ou au plus tard en collège."
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- MufabGrand Maître
Mareuil a écrit:C'est le réflexe habituel des pédagogos.Mufab a écrit:Spinoza, tu parles à Mareuil, là... Ne jamais le contredire...
(Bon, moi je vais me cacher.)
D'ailleurs la ressemblance entre un lièvre de mer et un élève lambda saute aux yeux :
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://manger-la-mer.org/local/cache-vignettes/L500xH334/tag_2009_06_24_mo_limace_dsc09288-8b0a0.jpg&imgrefurl=http://manger-la-mer.org/Limace-de-mer-ou-lievre-de-mer&h=334&w=500&sz=47&tbnid=ueDCE0Mgh5q-SM:&tbnh=90&tbnw=135&prev=/search%3Fq%3Dli%25C3%25A8vres%2Bde%2Bmer%26tbm%3Disch%26tbo%3Du&zoom=1&q=lièvres+de+mer&docid=Ear6V1oFqZEZaM&hl=fr&sa=X&ei=6piVT_bTKMWz8QPdz5DODA&ved=0CD4Q9QEwBQ&dur=729
D'ailleurs, et certes après un entraînement répétitif, la limace de mer est tout à fait capable, grâce à ses synapses, de réciter sans coup férir la conjugaison du verbe gésir.
C'est vrai ?
Elle est plus douée que moi, alors !
(En revanche, pour poster une image sur le forum, il faut un peu plus ça, côté synapses ! )
- MareuilNeoprof expérimenté
Mufab a écrit:Mareuil a écrit:C'est le réflexe habituel des pédagogos.Mufab a écrit:Spinoza, tu parles à Mareuil, là... Ne jamais le contredire...
(Bon, moi je vais me cacher.)
D'ailleurs la ressemblance entre un lièvre de mer et un élève lambda saute aux yeux :
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://manger-la-mer.org/local/cache-vignettes/L500xH334/tag_2009_06_24_mo_limace_dsc09288-8b0a0.jpg&imgrefurl=http://manger-la-mer.org/Limace-de-mer-ou-lievre-de-mer&h=334&w=500&sz=47&tbnid=ueDCE0Mgh5q-SM:&tbnh=90&tbnw=135&prev=/search%3Fq%3Dli%25C3%25A8vres%2Bde%2Bmer%26tbm%3Disch%26tbo%3Du&zoom=1&q=lièvres+de+mer&docid=Ear6V1oFqZEZaM&hl=fr&sa=X&ei=6piVT_bTKMWz8QPdz5DODA&ved=0CD4Q9QEwBQ&dur=729
D'ailleurs, et certes après un entraînement répétitif, la limace de mer est tout à fait capable, grâce à ses synapses, de réciter sans coup férir la conjugaison du verbe gésir.
C'est vrai ?
Elle est plus douée que moi, alors !
(En revanche, pour poster une image sur le forum, il faut un peu plus ça, côté synapses ! )
Vous êtes de plus en plus drôle. Continuez.
- MufabGrand Maître
Mareuil a écrit:Mufab a écrit:Mareuil a écrit:C'est le réflexe habituel des pédagogos.Mufab a écrit:Spinoza, tu parles à Mareuil, là... Ne jamais le contredire...
(Bon, moi je vais me cacher.)
D'ailleurs la ressemblance entre un lièvre de mer et un élève lambda saute aux yeux :
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://manger-la-mer.org/local/cache-vignettes/L500xH334/tag_2009_06_24_mo_limace_dsc09288-8b0a0.jpg&imgrefurl=http://manger-la-mer.org/Limace-de-mer-ou-lievre-de-mer&h=334&w=500&sz=47&tbnid=ueDCE0Mgh5q-SM:&tbnh=90&tbnw=135&prev=/search%3Fq%3Dli%25C3%25A8vres%2Bde%2Bmer%26tbm%3Disch%26tbo%3Du&zoom=1&q=lièvres+de+mer&docid=Ear6V1oFqZEZaM&hl=fr&sa=X&ei=6piVT_bTKMWz8QPdz5DODA&ved=0CD4Q9QEwBQ&dur=729
D'ailleurs, et certes après un entraînement répétitif, la limace de mer est tout à fait capable, grâce à ses synapses, de réciter sans coup férir la conjugaison du verbe gésir.
C'est vrai ?
Elle est plus douée que moi, alors !
(En revanche, pour poster une image sur le forum, il faut un peu plus ça, côté synapses ! )
Vous êtes de plus en plus drôle. Continuez.
Non, non ! A vous l'honneur !
(Le coup de la limace qui conjugue, c'était trop bien !)
- MareuilNeoprof expérimenté
Spinoza1670 a écrit:Mareuil a écrit:L'amer à boire et la tirade des crottes de nez ont inspiré ses plus belles pages à un certain Éric Kandel, par ailleurs spécialiste des synapses visibles à l'oeil nu de l'aplysie, charmante créature - et si véloce ! - qui parcourt à grandes enjambées toutes les mers du globe.adelaideaugusta a écrit:Iota a écrit:Carabas a écrit:
J'ai un copain qui a dit : "au début tu adaptes ton corps à l'aïkido. Après, quand tu adaptes l'aïkido à ton corps, c'est que tu maîtrises vraiment." Je trouve que cette phrase est très vraie dans la plupart des sports, des arts, mais aussi dans l'aquisition du (des) langage (s). Donc d'abord, répétition mécanique pour s'imprégner de la chose, et ensuite on en fait ce qu'on veut. Mais si l'on grille les étapes, on perd l'essence même de ce que l'on apprend.
Les chercheurs confirment depuis un moment ce que beaucoup d'entre nous ont compris intuitivement http://videos.arte.tv/fr/videos/sebastien_bohler_l_apprentissage-6376080.html Ce serait bien qu'on renvoie ce brave Célestin au musée...
Passionnante, cette petite video.
Eric Kandel, cité par madame Wettstein-Badour, a travaillé sur les neurones et les synapses quasiment visibles à l'oeil nu du "lièvre de mer", l'aplysie, qu'il a conditionné comme Pavlov l'a fait de son chien. (Il a d'ailleurs piqué cette idée de travailler sur l'aplysie à un chercheur français !)
Il est évident, et heureusement les enseignants s'en rendent de plus en plus compte, qu'il faut exercer la mémoire des enfants pour la développer, et que la répétition est une condition essentielle pour retenir.
C'est navrant que des élèves de première qui étudient la "tirade des nés" de Cyrano ne l'aient pas à apprendre par coeur. Ce n'est pas la mer à boire.
Un boulevard pour Pécuchet !
Extrait du texte de Wettstein-Badour mis en pièce jointe ci-dessous :
"Pour pouvoir disposer d’une orthographe de bonne qualité, il ne suffit pas d’en connaître les règles, il faut aussi pouvoir en automatiser l’usage. Parmi les enfants qui ont appris des règles de grammaire et de conjugaison, beaucoup les récitent oralement mais sont incapables de les appliquer lorsqu’ils écrivent ou n’y parviennent que de manière irrégulière. Comment faut-il procéder pour automatiser l’usage des connaissances ?
Le but visé est atteint quand l’intégration, dans l’écriture, des règles nées de l’usage et de la structuration grammaticale de la langue est suffisamment imprimée dans les circuits cérébraux pour que ceux-ci puissent les mobiliser efficacement et rapidement.
Eric Kandel nous a appris que plus on se rapproche de la situation qui a permis la mise en mémoire d’une connaissance, plus celle-ci est mobilisée rapidement par le cerveau. Ce chercheur a remarquablement démontré que la répétition, à intervalles rapprochés, de la donnée que l’on veut mettre en mémoire raccourcit le temps de traitement de l’information, en permettant aux circuits neuronaux de se connecter plus facilement. Cela est dû au fait que chaque passage de l’information dans un circuit y laisse une trace qui permet aux neurones de se connecter de plus en plus vite lorsqu’ils seront à nouveau en présence de cette information. C’est la raison pour laquelle, dans tout apprentissage, qu’il s’agisse d’orthographe, de musique, de mathématiques, de sport ou de toute autre activité dans laquelle on souhaite devenir performant, il est indispensable de multiplier les exercices identiques et de s’entraîner avec une très grande régularité, à des intervalles de temps espacés d’une courte durée. Aucune performance n’échappe à cette règle, quelles que soient les capacités individuelles de chacun.
En orthographe, la mise en place de la catégorisation passe par la nécessité, pour identifier chaque mot, de l’analyser en se posant toute une série de questions qui permettent de mettre en évidence sa nature, son genre, son nombre, sa fonction dans la phrase, etc. Si l’on veut que ce mécanisme devienne très performant, il faut que les questions posées le soient toujours sous une forme identique, afin que le cerveau se retrouve à chaque fois dans les conditions qui ont laissé dans ses neurones les traces qui permettront l’installation de l’automatisation. C’est ce qui arrive au sujet qui maîtrise parfaitement l’orthographe. Il exécute ce travail de questionnement sur chaque mot qu’il écrit, le plus souvent sans s’en rendre compte, car les opérations intellectuelles qu’il effectue sont trop rapides pour qu’il ait la possibilité d’en prendre conscience.
Une pédagogie optimisée de l’orthographe doit donc mettre le sujet qui apprend en situation d’acquérir ces automatismes, qui lui laisseront alors la liberté de concentrer son attention sur la qualité littéraire de son texte sans avoir à se préoccuper à tout moment de la manière d’écrire les mots qu’il utilise.
La tendance actuelle des pédagogies modernes non directives, d’où tout effet de répétition est banni afin que l’enfant « construise lui-même son savoir », en orthographe comme en lecture, est aux antipodes des attentes du cerveau. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner des difficultés que rencontrent enfants et adolescents pour acquérir ces savoirs qu’une bonne pédagogie scolaire devrait leur permettre de maîtriser en fin de primaire ou au plus tard en collège."
On croirait ma grand mère. J'ai un peu connu WB. Comme logopède. Pour le reste, j'ai coupé court à ses développements sur les neurones et les traces.
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