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- MarcassinHabitué du forum
Un article en Une du "Monde" aujourd'hui :
http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/04/12/ecole-les-moyens-attribues-renforcent-les-inegalites_1684433_1473688.html
http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/04/12/ecole-les-moyens-attribues-renforcent-les-inegalites_1684433_1473688.html
- Spoiler:
- École: les moyens attribués renforcent les inégalités
LE MONDE | 12.04.2012 à 11h33 • Mis à jour le 12.04.2012 à 11h53
Par Maryline Baumard
L'éducation n'est plus nationale. Un rapport d'observations provisoires de la Cour des comptes que Le Monde s'est procuré montre pour la première fois l'injustice de la répartition des moyens d'enseignement sur le territoire. Quelque 93 pages d'un travail inédit dévoilent ligne après ligne comment l'Etat donne plus à ceux qui ont déjà plus et moins à ceux qui cumulent tous les risques de réussir moins bien. Un favoritisme qui s'est aggravé ces dernières années.
L'académie de Créteil, qui était en 2006 dans la moyenne nationale pour la dépense par élève dans le primaire, est tombée au 22e rang sur 26. Et c'est la même injustice dans les lycées et collèges. Pour la rentrée 2011, Créteil, qui gagnait 3 836 élèves dans le second degré, a perdu 426 postes, quand l'académie de Paris, qui gagnait, elle, 1 000 élèves, a obtenu 20 emplois de plus.
L'académie de Paris est la mieux dotée.
Ce travail est entre les mains du ministère et de quelques recteurs invités à faire part de leurs remarques à la Cour. La procédure classique prévoit que leurs réponses soient annexées au rapport définitif. Selon la chronologie évoquée dans ces pages, il a fallu une année aux rapporteurs de la Cour des comptes pour obtenir les données nécessaires à leur travail. Les magistrats racontent avoir dû batailler ferme pour obtenir certaines informations du ministère de l'éducation, et précisent que leurs demandes "n'ont pas toujours abouti".
SITUATION ANCIENNE
Même si la situation est ancienne, le gouvernement n'a aucun intérêt à laisser sortir ces comparaisons, qui montrent qu'en 2010 l'Etat a dépensé 47 % de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de Créteil ou de Versailles. 51 % de plus pour former un Parisien qu'un Niçois... Il est décrit, noir sur blanc, comment sous couvert d'une éducation censée offrir à tous la même chose, voire donner plus à ceux qui ont moins, l'école française entérine des situations acquises qui sont profondément injustes. Paris a des enseignants expérimentés, une offre de formation bien plus large que d'autres académies et, même si son taux d'encadrement n'est pas plus élevé, cela privilégie le Parisien.
En France, on sait où sont les élèves défavorisés, mais on ferme les yeux sur cette donnée lors de l'allocation des moyens. Le ministère octroie les postes d'enseignants aux académies ni vraiment en fonction du nombre d'élèves, ni en fonction de leur milieu social, ni en fonction des résultats aux évaluations, s'étonnent les magistrats. "Il est impossible à partir des données fournies par le ministère de mettre en regard l'évolution des moyens financiers alloués par l'Etat, celle du nombre d'élèves et celle de leurs résultats", jugent-ils.
Preuve que les situations de fait sont entérinées, les calculs se font toujours par rapport aux moyens dont dispose déjà une académie. S'y ajoutent deux principes, selon la Cour : plus une académie est grande, plus elle est ponctionnée en période de récupération de postes. Et plus son tour arrive tard dans le dialogue de gestion entre le ministère et les académies, moins il reste de postes de profs à distribuer. Dommage pour Créteil et Versailles qui couvrent la banlieue parisienne et ses quartiers difficiles mais répondent à ces deux critères ! Interrogé sur ce rapport, l'actuel directeur de l'enseignement scolaire, Jean-Michel Blanquer, répond que "son affectation des moyens tient compte des nécessités de compensation". Et que son mode d'attribution est "complexe mais pas opaque".
L'Etat finance plus de la moitié des dépenses d'éducation.
Pourtant, la différence de traitement commence dès qu'un enfant met un pied dans l'école. Pour un élève de primaire de l'académie la plus défavorisée de France métropolitaine, le pays dépense 2861euros par an. Pour un Parisien, il en dépense 3 134. De la maternelle au CM2, cela fait un différentiel d'une année d'enseignement... Et la scolarité des enfants de 2 ans, qui doit être un accélérateur de réussite pour ceux qui sont les plus éloignés des apprentissages? Les "pauvres" sont les premiers à en être écartés. Le rapport révèle qu'en Seine-Saint-Denis, seuls 0,9 % des moins de 3 ans ont une place à l'école contre un peu plus de 4 % dans l'académie de Créteil tout entière et 13,4 % en moyenne nationale (jusqu'à 49 % en Lozère).
BONNE CONSCIENCE
Le ministère se donne bonne conscience en calculant l'argent qu'il distribue, en primes et autres crédits pédagogiques, aux zones d'éducation prioritaires (ZEP). Il estime que ces zones bénéficient d'une manne annuelle de 922 millions d'euros. Mais il oublie de prendre en compte le fait qu'on affecte dans les zones défavorisées les profs qui coûtent le moins chers. A Créteil, 21,6 % des enseignants ont moins de 30 ans (pour une moyenne nationale à 9,2 %) et 8,6 % sont non titulaires (contre 4,9% en moyenne). A contrario, à Paris, 24,2 % des profs sont agrégés pour une moyenne nationale deux fois moins élevée. Un établissement de ZEP de Créteil coûte moins cher à l'Etat qu'un établissement classique à Paris! Par ailleurs, selon l'académie où il se trouve, un établissement de ZEP sera différemment doté. Dans l'académie de Marseille, en 2010, l'éducation prioritaire comptait des taux d'encadrement de 4,3 % inférieur à la moyenne d'encadrement de l'académie quand les écoles non ZEP étaient 1,6 % au-dessus, a observé la Cour.
A ces écarts de dotation de l'Etat s'ajoute le différentiel important d'une collectivité territoriale à une autre. En lycée, la participation des régions varie du simple au double, et celle des mairies, pour le primaire, de 1 à 10. Mais le comble est que le ministère ne dispose pas de ces éléments. C'est ce qu'il a répondu à la Cour dans un courrier du 13 octobre 2011! Difficile dans ces conditions d'en tenir compte.
CONSTAT ACCABLANT
Tout cela pose la question du pilotage politique du système éducatif. S'il est une prérogative que la Rue de Grenelle est la seule à pouvoir exercer, c'est bien la correction des inégalités. Or, elle les entérine, selon le constat accablant de la rue Cambon: "Au vu de ces chiffres et de leur évolution récente, aucun élément attestant d'une politique particulière en matière de réduction des inégalités n'apparaît donc de manière flagrante. (...) Alors même que les outils sont disponibles, le ministère ne se met pas en position d'analyser précisément les inégalités territoriales, leurs causes et leurs moyens de les limiter." La Cour ne fait pas de recommandations.
Elle conclut que, "si le ministère souhaite réellement lutter contre les inégalités géographiques de résultats des élèves, une profonde inflexion de ses politiques et une réforme de son mode d'allocation des moyens apparaissent indispensables". En revanche, elle interroge le ministère: "Envisage-t-il une évolution dans sa répartition nationale des moyens ? Si oui, quels en seraient les principes et modalités ?" La réponse apportée à cette question sera un bon indicateur du courage politique du prochain ministre.
- MarcassinHabitué du forum
Je me souviens que, en passant d'un collège ZEP de banlieue à un collège privilégié parisien, j'ai constaté avec effroi que les élèves privilégiés avaient une heure et demie de français hebdomadaire en plus sur les quatre ans du collège, dont une heure en sixième.
Bon, maintenant la prise en compte du salaire des enseignants, plus ou moins avancés en ancienneté, fausse un peu les données.
Bon, maintenant la prise en compte du salaire des enseignants, plus ou moins avancés en ancienneté, fausse un peu les données.
- doublecasquetteEnchanteur
Qu'est-ce qu'elle entend par "moyens attribués" ? L'Etat prend en charge le salaire des enseignants, des subventions pour des constructions de bâtiments (de moins en moins, je crois) et puis quoi d'autre ?
S'il dépense plus sur Paris, n'est-ce pas parce que les enseignants de cette zone touchent une indemnité de résidence (je ne sais plus comment elle s'appelle, et j'ai la flemme d'aller voir sur un bulletin de salaire) due à la zone ?
Il y a aussi l'ancienneté qui joue et qui fausse les calculs, bien sûr...
Et puis, en effet, en Lozère, comme dans beaucoup de départements très ruraux, les "2 ans" sont accueillis dans des écoles maternelles à une seule classe qui regroupent tous les enfants d'un, deux ou trois villages (parfois plus). Pour cela, on les trimballe sur des kilomètres, matin et soir, en car, charge aux communes d'organiser ce service de transports ainsi qu'un service de restauration scolaire. Peut-être l'Etat participe-t-il à cela sous forme de subvention, mais je ne crois pas.
Il faudrait peut-être expliquer comment est organisée la répartition des charges financières dans l'Éducation Nationale avant d'annoncer des trucs bien saignants comme cela.
À part monter les citadins contre les ruraux, les banlieusards contre les Parisiens, les Niçois contre les Lozériens, ça sert à quoi ce genre d'article ?
S'il dépense plus sur Paris, n'est-ce pas parce que les enseignants de cette zone touchent une indemnité de résidence (je ne sais plus comment elle s'appelle, et j'ai la flemme d'aller voir sur un bulletin de salaire) due à la zone ?
Il y a aussi l'ancienneté qui joue et qui fausse les calculs, bien sûr...
Et puis, en effet, en Lozère, comme dans beaucoup de départements très ruraux, les "2 ans" sont accueillis dans des écoles maternelles à une seule classe qui regroupent tous les enfants d'un, deux ou trois villages (parfois plus). Pour cela, on les trimballe sur des kilomètres, matin et soir, en car, charge aux communes d'organiser ce service de transports ainsi qu'un service de restauration scolaire. Peut-être l'Etat participe-t-il à cela sous forme de subvention, mais je ne crois pas.
Il faudrait peut-être expliquer comment est organisée la répartition des charges financières dans l'Éducation Nationale avant d'annoncer des trucs bien saignants comme cela.
À part monter les citadins contre les ruraux, les banlieusards contre les Parisiens, les Niçois contre les Lozériens, ça sert à quoi ce genre d'article ?
- MarcassinHabitué du forum
A Paris, l'entretien des bâtiments vétustes, parfois classés monuments historiques, coûte une fortune.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- FrisouilleEnchanteur
Mince: j'aurais aimé voir ce que "coûte" un élève martiniquais ou guyanais par rapport à un petit parisien, mais oh ! la Cour des Comptes a "oublié" les DOM et les TOM ... :colere:
- doublecasquetteEnchanteur
Marcassin a écrit:A Paris, l'entretien des bâtiments vétustes, parfois classés monuments historiques, coûte une fortune.
Oui mais est-ce à la charge de l'Etat ou des collectivités territoriales ?
Et, si c'est l'Etat, est-ce comptabilisé dans le budget de fonctionnement de l'Ed. Nat. ou dans celui de la Culture ou de l'Aménagement du Territoire ou que sais-je encore ?
- frankensteinVénérable
C'est pourtant pas bien compliqué de le savoir...Ils se foutent du monde ?
A ces écarts de dotation de l'Etat s'ajoute le différentiel important d'une collectivité territoriale à une autre. En lycée, la participation des régions varie du simple au double, et celle des mairies, pour le primaire, de 1 à 10. Mais le comble est que le ministère ne dispose pas de ces éléments. C'est ce qu'il a répondu à la Cour dans un courrier du 13 octobre 2011! Difficile dans ces conditions d'en tenir compte.
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Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- MarcassinHabitué du forum
Des collectivités territoriales, et effectivement l'étude ne prend pas en compte ce budget.
- frankensteinVénérable
C'est quand même énorme de lire ça....Là, j'ai envie de les taper... :colere: :marteau:
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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- thalianeNiveau 6
Ce n'est pas la première fois que la Cour des Comptes pointe l'incompétence du ministère à gérer des informations clés. La "meilleure" c'est que le ministère ne connaît pas précisément le nombre d'enseignants ! Entre les effectifs réellement en poste (ou en congés "connus") et ceux recensés sur les listings de paye, il y aurait une différence de 16.000 agents !!!
Les chiffres de cet article ne me surprennent pas : Paris est très favorisée. Et ça ne compte pas les efforts de la Ville : en primaire, décharge complète des directeurs et prise en charge des Professeurs de la Ville de Paris pour les cours d'EPS, arts plastiques et musique (donc 3 à 4 périodes de travail en demi-classes pour les enseignants). Ça coûte d'ailleurs une fortune à la Ville et il est à craindre qu'en ces périodes de restriction budgétaire, ils ne finissent pas sabrer dedans (bon, en échange, investissement minimal en numérique au primaire mais bon, entre du temps d'enseignant et du matériel, mon choix est vite fait)
Les chiffres de cet article ne me surprennent pas : Paris est très favorisée. Et ça ne compte pas les efforts de la Ville : en primaire, décharge complète des directeurs et prise en charge des Professeurs de la Ville de Paris pour les cours d'EPS, arts plastiques et musique (donc 3 à 4 périodes de travail en demi-classes pour les enseignants). Ça coûte d'ailleurs une fortune à la Ville et il est à craindre qu'en ces périodes de restriction budgétaire, ils ne finissent pas sabrer dedans (bon, en échange, investissement minimal en numérique au primaire mais bon, entre du temps d'enseignant et du matériel, mon choix est vite fait)
- MufabGrand Maître
Petite ville de Province : je bénéficie des intervenants dont tu parles , mais pas des *périodes en demi-classes*... Problème de responsabilité. /Je garde la responsabilité entière de la classe pendant ces temps d'intervention./
Pareil que toi, Thaliane, mon choix ne se porterait pas sur un TBI.
Pareil que toi, Thaliane, mon choix ne se porterait pas sur un TBI.
- thalianeNiveau 6
Ce doit être une question de statut des intervenants j'imagine : à Paris, ils ont une licence + un an de formation spécifique. Plus que les PES, un comble !
On essaye de pousser la mairie à fournir aussi des PVP en langue mais là, vus les budgets, c'est peine perdue.
On essaye de pousser la mairie à fournir aussi des PVP en langue mais là, vus les budgets, c'est peine perdue.
- victor44Habitué du forum
Je vais essayer d'être clair sans froisser personne:
Le surcout des établissement favorisés est lié au fait qu'y travaillent des collègues en fin de carrière, pour lutter contre celà, le ministère ne peut décréter une affectation autre des dépenses sans revoir le mode d'affectation des enseignants:
un college tiptop 600 dispose de 40 profs payés 30.000€ en fin de carrière= 1.200.000€ de cout salarial enseignant
En ZEP un collège 600 dispose de 48 profs (sur dotation de 20%) 20.000€ en début de carrière = 960.000€
d'où un surcout de 25% pour financer moins de profs dans un collège sans problème.
On en revient toujours au même point: si on veut regler le problème des ZEP, il faut payer les volontaires plus chers et ne pas y affecter de débutants non aguérris.
Qui est pret à revoir le statut de l'enseignant, personne. Donc constater une évidence sans dire qu'on ne peut rien pour la changer c'est faire un article sans intéret.
Le surcout des établissement favorisés est lié au fait qu'y travaillent des collègues en fin de carrière, pour lutter contre celà, le ministère ne peut décréter une affectation autre des dépenses sans revoir le mode d'affectation des enseignants:
un college tiptop 600 dispose de 40 profs payés 30.000€ en fin de carrière= 1.200.000€ de cout salarial enseignant
En ZEP un collège 600 dispose de 48 profs (sur dotation de 20%) 20.000€ en début de carrière = 960.000€
d'où un surcout de 25% pour financer moins de profs dans un collège sans problème.
On en revient toujours au même point: si on veut regler le problème des ZEP, il faut payer les volontaires plus chers et ne pas y affecter de débutants non aguérris.
Qui est pret à revoir le statut de l'enseignant, personne. Donc constater une évidence sans dire qu'on ne peut rien pour la changer c'est faire un article sans intéret.
- DionysosFidèle du forum
Frisouille a écrit:Mince: j'aurais aimé voir ce que "coûte" un élève martiniquais ou guyanais par rapport à un petit parisien, mais oh ! la Cour des Comptes a "oublié" les DOM et les TOM ... :colere:
Les quoi ?
Pour quoi faire ?
(pas taper, pas taper...)
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"We're all in the gutter, but some of us are looking at the stars". O.Wilde.
- FrisouilleEnchanteur
frankenstein a écrit:C'est pourtant pas bien compliqué de le savoir...Ils se foutent du monde ?
A ces écarts de dotation de l'Etat s'ajoute le différentiel important d'une collectivité territoriale à une autre. En lycée, la participation des régions varie du simple au double, et celle des mairies, pour le primaire, de 1 à 10. Mais le comble est que le ministère ne dispose pas de ces éléments. C'est ce qu'il a répondu à la Cour dans un courrier du 13 octobre 2011! Difficile dans ces conditions d'en tenir compte.
En effet, cette non prise en compte des richesses (et pauvretés ) semble dingue... Il y a pourtant de tels écarts...
Dionysos a écrit:Frisouille a écrit:Mince: j'aurais aimé voir ce que "coûte" un élève martiniquais ou guyanais par rapport à un petit parisien, mais oh ! la Cour des Comptes a "oublié" les DOM et les TOM ... :colere:
Les quoi ?
Pour quoi faire ?
(pas taper, pas taper...)
Ah, ah, ah -rire jaune...
Je précise que je ne suis pas originaire de Martinique, ce qui me rend d'autant plus sensible et scandalisée par ce mépris qu'entretient l’État sur ses anciennes colonies...
- frankensteinVénérable
victor44 a écrit:Je vais essayer d'être clair sans froisser personne:
Le surcout des établissement favorisés est lié au fait qu'y travaillent des collègues en fin de carrière, pour lutter contre celà, le ministère ne peut décréter une affectation autre des dépenses sans revoir le mode d'affectation des enseignants:
un college tiptop 600 dispose de 40 profs payés 30.000€ en fin de carrière= 1.200.000€ de cout salarial enseignant
En ZEP un collège 600 dispose de 48 profs (sur dotation de 20%) 20.000€ en début de carrière = 960.000€
d'où un surcout de 25% pour financer moins de profs dans un collège sans problème.
On en revient toujours au même point: si on veut regler le problème des ZEP, il faut payer les volontaires plus chers et ne pas y affecter de débutants non aguérris.
Qui est pret à revoir le statut de l'enseignant, personne. Donc constater une évidence sans dire qu'on ne peut rien pour la changer c'est faire un article sans intéret.
Pour le primaire, ce n'est pas exactement pareil !!
Par exemple, si tu veux changer des manuels, l'IEN te dira que ce n'est pas de sa compétence mais qu'il peut financer un séjour à Eurodisney ou autre, ou bien rémunérer (un de ses copains :diable: conteurs) pour animer un projet lecture...J'ai des exemples encore pires...
Mais que l'Etat prétende qu'il ne connait pas les dotations des collectivités et des communes pour les élèves , c'est une honte et un gros mensonge...Les IEN le savent très bien, il suffit de leur demander...
Je ne décoloère pas...
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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- lene75Prophète
victor44 a écrit:Le surcout des établissement favorisés est lié au fait qu'y travaillent des collègues en fin de carrière, pour lutter contre celà, le ministère ne peut décréter une affectation autre des dépenses sans revoir le mode d'affectation des enseignants:
Oui, et ça n'est pas simple du tout, si l'État ne veut pas tarir encore plus le vivier des postulants aux concours : il ne faut pas rêver, beaucoup renonceraient à embrasser la carrière (moi la 1re) s'ils s'engageaient à ce que leur situation ne s'améliore pas mais se dégrade au cours de leur carrière. Il n'y a qu'à voir les posts sur néo : le seul espoir de beaucoup de collègues en établissement difficile est d'en partir un jour.
À mon avis, il n'y a pas qu'une question d'affectation, de primes (il faudrait me payer très cher pour que je me porte volontaire pour le bahut le plus pourri de l'académie :lol: ) mais aussi de moyens (essentiellement non financiers) mis en oeuvre pour garantir l'autorité et la protection des profs (genre ne pas organiser l'impunité totale des élèves et la mise en cause systématique des profs ).
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- frankensteinVénérable
lene75 a écrit:victor44 a écrit:Le surcout des établissement favorisés est lié au fait qu'y travaillent des collègues en fin de carrière, pour lutter contre celà, le ministère ne peut décréter une affectation autre des dépenses sans revoir le mode d'affectation des enseignants:
Oui, et ça n'est pas simple du tout, si l'État ne veut pas tarir encore plus le vivier des postulants aux concours : il ne faut pas rêver, beaucoup renonceraient à embrasser la carrière (moi la 1re) s'ils s'engageaient à ce que leur situation ne s'améliore pas mais se dégrade au cours de leur carrière. Il n'y a qu'à voir les posts sur néo : le seul espoir de beaucoup de collègues en établissement difficile est d'en partir un jour.
À mon avis, il n'y a pas qu'une question d'affectation, de primes (il faudrait me payer très cher pour que je me porte volontaire pour le bahut le plus pourri de l'académie :lol: ) mais aussi de moyens (essentiellement non financiers) mis en oeuvre pour garantir l'autorité et la protection des profs (genre ne pas organiser l'impunité totale des élèves et la mise en cause systématique des profs ).
Oui, bien entendu...Mais que l'Etat et le MEN ignorent ou feignent d'ignorer que les moyens en ZEP (et il y a beaucoup à dire) sont plus importants alors qu'ils ne tiennent pas compte des investissementset des financements réels des collectivités locales (de 1 à 10 pour les écoles !!!), c'est scandaleux et complètement absurde.
Quand je pense, lorsque j'étais en ZEP, que l'IEN refusait de nous aider pour renouveler des manuels scolaires vieux de 15 ans, alors qu'il filait des sous pour des "projets" bidons, inutiles et saugrenues, ça me révolte encore... :marteau: :marteau: :marteau:
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- frankensteinVénérable
CONSTAT ACCABLANT
Tout cela pose la question du pilotage politique du système éducatif. S'il est une prérogative que la Rue de Grenelle est la seule à pouvoir exercer, c'est bien la correction des inégalités. Or, elle les entérine, selon le constat accablant de la rue Cambon: "Au vu de ces chiffres et de leur évolution récente, aucun élément attestant d'une politique particulière en matière de réduction des inégalités n'apparaît donc de manière flagrante. (...) Alors même que les outils sont disponibles, le ministère ne se met pas en position d'analyser précisément les inégalités territoriales, leurs causes et leurs moyens de les limiter." La Cour ne fait pas de recommandations.
Elle conclut que, "si le ministère souhaite réellement lutter contre les inégalités géographiques de résultats des élèves, une profonde inflexion de ses politiques et une réforme de son mode d'allocation des moyens apparaissent indispensables". En revanche, elle interroge le ministère: "Envisage-t-il une évolution dans sa répartition nationale des moyens ? Si oui, quels en seraient les principes et modalités ?" La réponse apportée à cette question sera un bon indicateur du courage politique du prochain ministre.
http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/04/12/ecole-les-moyens-attribues-renforcent-les-inegalites_1684433_1473688.html
Voilà qui montre que Chatel et Sarko ont enfumé tout le monde à travers des réformes totalement bidon. Mais il a fallu 5 ans à la cour des comptes pour s'en rendre compte ... :lol:
Tout cela pose la question du pilotage politique du système éducatif. S'il est une prérogative que la Rue de Grenelle est la seule à pouvoir exercer, c'est bien la correction des inégalités. Or, elle les entérine, selon le constat accablant de la rue Cambon: "Au vu de ces chiffres et de leur évolution récente, aucun élément attestant d'une politique particulière en matière de réduction des inégalités n'apparaît donc de manière flagrante. (...) Alors même que les outils sont disponibles, le ministère ne se met pas en position d'analyser précisément les inégalités territoriales, leurs causes et leurs moyens de les limiter." La Cour ne fait pas de recommandations.
Elle conclut que, "si le ministère souhaite réellement lutter contre les inégalités géographiques de résultats des élèves, une profonde inflexion de ses politiques et une réforme de son mode d'allocation des moyens apparaissent indispensables". En revanche, elle interroge le ministère: "Envisage-t-il une évolution dans sa répartition nationale des moyens ? Si oui, quels en seraient les principes et modalités ?" La réponse apportée à cette question sera un bon indicateur du courage politique du prochain ministre.
http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/04/12/ecole-les-moyens-attribues-renforcent-les-inegalites_1684433_1473688.html
Voilà qui montre que Chatel et Sarko ont enfumé tout le monde à travers des réformes totalement bidon. Mais il a fallu 5 ans à la cour des comptes pour s'en rendre compte ... :lol:
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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- RoninMonarque
Pour une fois je suis entièrement d'accord avec Victor 44, et c'est d'ailleurs le même problème avec la scolarisation des élèves en IME qui coûte 5 à 6 fois plus cher que dans une classe ordinaire. C'est marrant la loi de 2005 poussant à l’intégration dans les écoles ordinaires permet d'éviter de créer les places nécessaires en classes spécialisées.
Dans le primaire la saignée de ces 5 dernières années a d'abord concerné la maternelle puis l'ash, l'ash et l'ash.
Mais puisqu'on vous dit que l'on souhaite qu'ils réussissent...
Dans le primaire la saignée de ces 5 dernières années a d'abord concerné la maternelle puis l'ash, l'ash et l'ash.
Mais puisqu'on vous dit que l'on souhaite qu'ils réussissent...
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- victor44Habitué du forum
lene75 a écrit:Oui, et ça n'est pas simple du tout, si l'État ne veut pas tarir encore plus le vivier des postulants aux concours : il ne faut pas rêver, beaucoup renonceraient à embrasser la carrière (moi la 1re) s'ils s'engageaient à ce que leur situation ne s'améliore pas mais se dégrade au cours de leur carrière. Il n'y a qu'à voir les posts sur néo : le seul espoir de beaucoup de collègues en établissement difficile est d'en partir un jour.
C'est bien l'ineptie du système: y a-t-il une autre organisation où la motivation consiste à promouvoir le départ? C'est même encore plus pervert: les déracinés demandent des postes durs pour engranger des points pour retourner dans la région d'origine. Il faut abolir ces primes de mut.
lene75 a écrit:
À mon avis, il n'y a pas qu'une question d'affectation, de primes (il faudrait me payer très cher pour que je me porte volontaire pour le bahut le plus pourri de l'académie :lol: ) mais aussi de moyens (essentiellement non financiers) mis en oeuvre pour garantir l'autorité et la protection des profs (genre ne pas organiser l'impunité totale des élèves et la mise en cause systématique des profs ).
Malheureusement l'autorité ça ne se décrète pas, ça se construit.
- frankensteinVénérable
Malheureusement l'autorité ça ne se décrète pas, ça se construit.
Et encore plus malheureusement, tu pourras construire inutilement durant plusieurs décennies et te faire détriure par un décret (ou autre ânerie)...C'est la règle... :|
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- MarcassinHabitué du forum
victor44 a écrit:lene75 a écrit:
À mon avis, il n'y a pas qu'une question d'affectation, de primes (il faudrait me payer très cher pour que je me porte volontaire pour le bahut le plus pourri de l'académie :lol: ) mais aussi de moyens (essentiellement non financiers) mis en oeuvre pour garantir l'autorité et la protection des profs (genre ne pas organiser l'impunité totale des élèves et la mise en cause systématique des profs ).
Malheureusement l'autorité ça ne se décrète pas, ça se construit.
Garantir l'autorité, c'est appliquer des sanctions par exemple. Et ça, ça se décrète.
Quant à l'autorité qui se construit et dont les professeurs sont seuls responsables, allez dire ça sur ce fil pour voir un peu : https://www.neoprofs.org/t46180-violente-agression-contre-une-jeune-prof-de-lettres-en-plein-cours-droit-de-retrait-au-college-garcia-lorca-93
- Mike92Niveau 10
La lâcheté et l'indifférence de l'administration sont à peine croyables quand on commence le métier ; au bout de 30 ans, on s'est habitué, sauf à la bêtise.
Quand on a fait plusieurs postes, province et région parisienne, on comprend vite qu'il y a 3 poids, 5 mesures : vous trouvez des lycées avec 5% d'agrégés, d'autres avec 35%, ce qu'on apprend au moment des élections de personnel. Ce qui d'ailleurs n'augmente pas forcément la qualité pédagogique, il y a autant de médiocres dans ce groupe qu'ailleurs : je le sais, j'en fais partie !
Quand on a fait plusieurs postes, province et région parisienne, on comprend vite qu'il y a 3 poids, 5 mesures : vous trouvez des lycées avec 5% d'agrégés, d'autres avec 35%, ce qu'on apprend au moment des élections de personnel. Ce qui d'ailleurs n'augmente pas forcément la qualité pédagogique, il y a autant de médiocres dans ce groupe qu'ailleurs : je le sais, j'en fais partie !
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Fais bon accueil aux étrangers, car toi aussi, tu seras un étranger. (Roger Ikor)
site : http://allemand-postbac.npage.de
manuels publiés : http://www.decitre.fr/auteur/141431/Michel+Luciani/
- CeladonDemi-dieu
Tiens, un lien intéressant pour résumer :
http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/03/12/les-neuf-mesures-qui-ont-plombe-le-moral-des-profs-sous-sarkozy
Ca en fait 9 et on peut en attendre autant sinon plus, d'un quinquennat supplémentaire !
http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/03/12/les-neuf-mesures-qui-ont-plombe-le-moral-des-profs-sous-sarkozy
Ca en fait 9 et on peut en attendre autant sinon plus, d'un quinquennat supplémentaire !
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- le monde - 12 avril 2012 - les moyens attribués renforcent les inégalités
- Plus de moyens attribués aux lycées généraux privés parisiens [Le Monde]
- Comment l'école creuse-t-elle les inégalités? (Morgan Zouabi)
- Echec scolaire et inégalités : l’école française, un plutôt bon élève en Europe
- [SVT] Marion van Brederode : Comment l'Ecole fabrique les inégalités devant le savoir (Café Pédagogique)
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