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- ClarinetteGrand Maître
Je suis même persuadée que la majorité des difficultés scolaires a une origine psychologique. On a tous en classe des élèves qui "ne réussissent pas aussi bien qu'ils le devraient"...
- cristalExpert spécialisé
Oui, et ce malgré plein de bonne volonté.Clarinette a écrit:Je suis même persuadée que la majorité des difficultés scolaires a une origine psychologique. On a tous en classe des élèves qui "ne réussissent pas aussi bien qu'ils le devraient"...
- Marie56Niveau 6
MOi aussi, j'ai été bloquée par les maths, en seconde, alors qu'avant, pas de problème. J'explique cela par mon environnement familial. Chez moi, ce sont des taiseux, on ne parlait que très peu. Du coup, je me réfugiais dans la lecture, et ne trouvais d'intérêt que dans les matières littéraires. Les maths, ça ne me parlait pas, et j'avais besoin de paroles. De plus, les maths étaient incarnés par mon père, un homme très brillant, qui ne s'est jamais vraiment occupé de moi mais que j'admirais beaucoup. Du coup, si je schématise, les maths représentaient mpon père, c'est-à-dire l'inaccessible. De plus, confusément, mon père représentait aussi le masculin, et dc quch qui me faisait peur. Du coup, je crois que mon inconscient faisait l'association suivante : maths=masculin=côté intellectuel inaccessible pour moi, et donc aussi séduisant.
D'ailleurs, je ne suis tombée amoureuse que de forts en maths, ingénieurs ou autres. Voilà, mon explication peut sembler réductrice, schématique, parce que je n'ai pas vraiment le temps de l'expliquer de façon profonde, mais je vous assure que c'est vrai...
D'ailleurs, je ne suis tombée amoureuse que de forts en maths, ingénieurs ou autres. Voilà, mon explication peut sembler réductrice, schématique, parce que je n'ai pas vraiment le temps de l'expliquer de façon profonde, mais je vous assure que c'est vrai...
- Invité21Fidèle du forum
Tinkerbell a écrit:Et est-ce que ce genre d'étude existe pour d'autres matière ?
Peut-on être nul en français pour des raisons psychologiques ?
Je pense que le français touche par excellence le domaine de l'expression, de soi et du monde. Et donc, c'est une matière qui peut également être très inhibitrice! S'exprimer, cela peut être d'une difficulté redoutable. Mes élèves qui peinent à l'écrit, et se réfugient par angoisse à l'oral, en me posant toutes sortes de questions parasites...
- RoninMonarque
Marie56, j'ai 4 élèves qui fonctionnent sur un schéma proche du tien. Cela ne permet certainement pas de faire une généralité, mais voilà, ça existe.
Ce qui m'incite à penser que la formation initiale devrait comporter une initiation solide à la psychologie. Car bien sûr les enseignants ne sont pas des psys et n'ont pas à faire leur boulot, mais comment comprendre le fonctionnement des élèves et les aider si on ne comprend pas comment ils fonctionnent.
J'ai beaucoup d'ados en échec avec des difficultés sociales et scolaires. Or, le premier réflexe de tout le monde, psy compris, c'est de dire les difficultés sociales expliquent les difficultés scolaires. Je trouve ça réducteur et méprisant. Bien sûr ça joue et même beaucoup. Mais parmi ces ados il y en a beaucoup qui ont aussi des difficultés psy ou juste besoin d'un coup de pouce. Et tant que l'on ne voudra pas le voir on va laisser des gamins s'enfoncer et se compliquer la tâche puisque de toue façon ces gamins nous les avons en classe.
Ce n'est pas un hasard si les cours de psycho étaient les plus appréciés en formation spécialisée de toute la promo et nous avons eu l'impression d'apprendre plus en deux cours de 20 h que durant toute l'année de PE2. Bien sûr les profs en question faisaient des cours de psycho conçus pour des enseignants et donc en grande partie éclairant et enrichissant notre modeste pédagogie. Nous avons alors tous pensés que si nous avions eu ce type de cours en formation initiale, tous, PE, professeurs du secondaire, nous aurions gagné du temps et de l'énergie en classe.
Ce qui m'incite à penser que la formation initiale devrait comporter une initiation solide à la psychologie. Car bien sûr les enseignants ne sont pas des psys et n'ont pas à faire leur boulot, mais comment comprendre le fonctionnement des élèves et les aider si on ne comprend pas comment ils fonctionnent.
J'ai beaucoup d'ados en échec avec des difficultés sociales et scolaires. Or, le premier réflexe de tout le monde, psy compris, c'est de dire les difficultés sociales expliquent les difficultés scolaires. Je trouve ça réducteur et méprisant. Bien sûr ça joue et même beaucoup. Mais parmi ces ados il y en a beaucoup qui ont aussi des difficultés psy ou juste besoin d'un coup de pouce. Et tant que l'on ne voudra pas le voir on va laisser des gamins s'enfoncer et se compliquer la tâche puisque de toue façon ces gamins nous les avons en classe.
Ce n'est pas un hasard si les cours de psycho étaient les plus appréciés en formation spécialisée de toute la promo et nous avons eu l'impression d'apprendre plus en deux cours de 20 h que durant toute l'année de PE2. Bien sûr les profs en question faisaient des cours de psycho conçus pour des enseignants et donc en grande partie éclairant et enrichissant notre modeste pédagogie. Nous avons alors tous pensés que si nous avions eu ce type de cours en formation initiale, tous, PE, professeurs du secondaire, nous aurions gagné du temps et de l'énergie en classe.
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- Invité5Expert
C'est drôle, j'ai toujours trouvé que les mathématiques avaient un côté rassurant.
Ado, je me posais tout un tas de questions existentielles et j'aimais les mathématiques car je savais qu'il existait "toujours" une solution au problème que l'on me posait.
Ado, je me posais tout un tas de questions existentielles et j'aimais les mathématiques car je savais qu'il existait "toujours" une solution au problème que l'on me posait.
- Marie56Niveau 6
Oui, je comprends ce que tu dis Tinkerbell.... Mais je pense qu'à l'époque, je n'étais pas assez mûre et bien dans ma peau pour m'intéresser aux maths. C'est d'ailleurs un grand regret, car par ailleurs je suis assez rigoureuse et j'aime bien quand c'est carré... Maintenant, je me sentirais prête pour en refaire mais c'est trop tard Il me restera toujours ce complexe d'infériorité (ne pas savoir ce que c'est que le plaisir des maths. ne pas savoir ce que c'est que les intégrales, etc.) Et pour le coup, je n'arriverai pas à m'y remettre toute seule !!! Ce n'est pas comme les matières littéraires ou les langues; quand on s'y intéresse, on progresse tout seul. En maths ou en physique, je pense qu'un tiers est nécessaire (acheter le bouquin et essayer de le travailler ne suffit pas)
- JPhMMDemi-dieu
J'ai connu des époques où mon réel n'était guère... satisfaisant, disons. Faisant des maths, je ne pensais à rien d'autre. Phénomène que j'ai rencontré chez plusieurs élèves ensuite. Parmi eux, certains avaient des situations personnelles vraiment lourdes et adoraient les mathématiques, parce qu'en plus de les couper d'un quotidien "peu satisfaisant", les mathématiques les mettaient immédiatement en relation avec une certaine notion (ou aperception) du vrai et du beau. Leur esprit (personnel) était plongé dans un paradigme où un vrai (universel) peut être approché, une forme de communauté maximale qui, conséquemment, peut sans doute bien être transcendantale (sans qu'il soit jamais humainement possible de décider si c'est vraiment le cas). Comme si les mathématiques étaient le seul œil qui dise le vrai du monde, mais un vrai que d'une part non seulement tout un chacun a la puissance de trouver sans le concours du monde, et d'autre part, en plus, est identique quelle que soit la personne qui le pense — mystère qui m'est toujours insoluble.Tinkerbell a écrit:C'est drôle, j'ai toujours trouvé que les mathématiques avaient un côté rassurant.
Ado, je me posais tout un tas de questions existentielles et j'aimais les mathématiques car je savais qu'il existait "toujours" une solution au problème que l'on me posait.
D'où que certaines personnes, en grande difficulté personnelle, trouvent dans les mathématiques un moyen d'évasion qui a l'étrange paradoxe d'être un moyen qui est ancré dans le réel profond comme aucun autre.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- RoninMonarque
C'est marrant d'ailleurs, dans la partie formation quand a été envisagé ce que devrait être une formation initiale de qualité on a surtout parlé de disciplinaire, si peu de psychologie. Pourtant à chaque fois que je vais en équipe éducative dans les écoles et les collèges on me demande "mais pourquoi il est comme ça ?" "qu'est ce qu'il faut faire pour l'aider ?"
Vous en pensez quoi ?
Vous en pensez quoi ?
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- thalianeNiveau 6
Tinkerbell, JPhMM, je suis fascinée parce que vous parlez des maths comme je parlais de littérature (et je pensais naïvement que c'était un truc spécifique des grands lecteurs) : se plonger dans un bon roman, avec la certitude rassurante de rentrer dans un monde autre où on ne pense à rien d'autre.
Sauf que les romans sont une manière d'envisager d'autres réalités, pas une manière de creuser au fond de la vérité.
Est-ce que finalement toutes les passions "académiques" (je pense à la musique, son écoute et sa pratique, par exemple) ne sont pas des manières, à un moment, de changer son regard sur la réalité ? Chacun d'entre nous choisissant une réalité qui lui parle davantage, qui résonne avec son propre regard : l'abstraction ancrée dans la vérité des maths, l'imaginaire et le réel sublimé de la littérature, la transformation du monde en sons par la musique...
(du coup, ça m'interroge sur la passion qu'ont pas mal de garçons décrocheurs pour la mécanique : ils adorent démonter et remonter des machines. Démonter leur vie ou le monde dans l'espoir de les remonter autrement ?...)
Mais bon, il est un peu tard, je sens que je tombe dans la psychologie de bazar !
Sauf que les romans sont une manière d'envisager d'autres réalités, pas une manière de creuser au fond de la vérité.
Est-ce que finalement toutes les passions "académiques" (je pense à la musique, son écoute et sa pratique, par exemple) ne sont pas des manières, à un moment, de changer son regard sur la réalité ? Chacun d'entre nous choisissant une réalité qui lui parle davantage, qui résonne avec son propre regard : l'abstraction ancrée dans la vérité des maths, l'imaginaire et le réel sublimé de la littérature, la transformation du monde en sons par la musique...
(du coup, ça m'interroge sur la passion qu'ont pas mal de garçons décrocheurs pour la mécanique : ils adorent démonter et remonter des machines. Démonter leur vie ou le monde dans l'espoir de les remonter autrement ?...)
Mais bon, il est un peu tard, je sens que je tombe dans la psychologie de bazar !
- Avatar des AbyssesNiveau 8
Pour parler d'un cas que je connais bien ( celui de mon père ), je peux dire la chose suivante:
A l'age de 15 ans et demi ( 2 redoublements ) il découvre enfin les mathématiques ou plutôt la mathématique ( !!! ). Enfin un monde ou personne ne peut lui mentir et où rien n'est caché. Et oui à l'époque il était victime du mensonge permanent et du mépris des adultes envers les moins de 18 ans. En moins de 2 mois il a rattrapé tout son retard en maths et pris environ 2 ans d'avance. Un an plus tard il étudiait déjà des notions de bac+3. Il m'a dit que c'était un plaisir "solitaire" que personne ne pouvait entaché.
Sinon quand à l'universalité des maths ... je ne suis malheureusement pas logicien et j'avoue ne pas m'y être penché assez mais apparemment cela dépendrait des axiomes de logiques que l'on suppose. Mais comme la majorité du temps nous sommes doté d'une genre de "logique commune" que l'on ne remet pas en cause, alors les raisonnements que l'on fait grâce à cette logique aboutiront ( heureusement ) toujours au même résultats.
Pour moi les mathématiques c'est un peu comme la poésie. La plus part du temps elles se suffisent à elle même et on peut en faire juste pour le plaisir.
La question de l'utilité des maths me hérisse toujours le poil. Vouloir sans cesse donner un sens concret aux mathématiques brrrr. En plus ce n'est pas toujours possible.
A l'age de 15 ans et demi ( 2 redoublements ) il découvre enfin les mathématiques ou plutôt la mathématique ( !!! ). Enfin un monde ou personne ne peut lui mentir et où rien n'est caché. Et oui à l'époque il était victime du mensonge permanent et du mépris des adultes envers les moins de 18 ans. En moins de 2 mois il a rattrapé tout son retard en maths et pris environ 2 ans d'avance. Un an plus tard il étudiait déjà des notions de bac+3. Il m'a dit que c'était un plaisir "solitaire" que personne ne pouvait entaché.
Sinon quand à l'universalité des maths ... je ne suis malheureusement pas logicien et j'avoue ne pas m'y être penché assez mais apparemment cela dépendrait des axiomes de logiques que l'on suppose. Mais comme la majorité du temps nous sommes doté d'une genre de "logique commune" que l'on ne remet pas en cause, alors les raisonnements que l'on fait grâce à cette logique aboutiront ( heureusement ) toujours au même résultats.
Pour moi les mathématiques c'est un peu comme la poésie. La plus part du temps elles se suffisent à elle même et on peut en faire juste pour le plaisir.
La question de l'utilité des maths me hérisse toujours le poil. Vouloir sans cesse donner un sens concret aux mathématiques brrrr. En plus ce n'est pas toujours possible.
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Il y a 10 catégories de personnes ceux qui connaissent le binaire, ceux qui connaissent le ternaire... et les autres.
N'écoutez pas les bruits du monde, mais le silence de l'âme. ( JCVD )
"if you think education is expensive, try ignorance", Abraham Lincoln
Au 01/08/2022 : 2,2 SMIC = 2923,91 euros NET...
Au 01/01/2023 : 2,2 SMIC = 2976,75 euros NET...
Au 01/05/2023 : 2,2 SMIC = 3036,24 euros NET...
Au 01/09/2024 : 2,2 SMIC = 3077,14 euros NET...
Pour info 2,2 SMIC était le salaire des professeurs débutants en 1980.
- VudiciFidèle du forum
Je pense que ça peut, parfois, être vrai dans d'autres matières. Mon amie a suivi les mêmes cours d'histoire que moi, mais n'en a rien retenu. Et quand je dis rien, c'est sidérant (à 18 ans, elle me demandait le sens du mot "occupation", ne faisant aucune différence entre la 1ère GM et la 2e!). Et ces lacunes ne concernent vraiment que tout ce qui a trait à l'histoire.
Or, dans sa famille, on n'a pas de passé (des grands-parents condamnés pour des faits de collaboration, des troubles psychiatriques tus) et elle n'a aucun souvenir antérieur à son entrée à l'école primaire... Elle était très proche de sa grand-mère, décédée alors que mon amie avait 16 ans, et n'a même jamais su où elle avait été enterrée...
Or, dans sa famille, on n'a pas de passé (des grands-parents condamnés pour des faits de collaboration, des troubles psychiatriques tus) et elle n'a aucun souvenir antérieur à son entrée à l'école primaire... Elle était très proche de sa grand-mère, décédée alors que mon amie avait 16 ans, et n'a même jamais su où elle avait été enterrée...
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