Page 1 sur 2 • 1, 2
- BientôtlesudFidèle du forum
Désolé pour le doublon si cela a déjà été posté.
http://www.snes.edu/IMG/pdf/Lettre_Parti_socialiste.pdf
Madame, Monsieur,
J’ai bien reçu votre série d’interpellations sur le système éducatif. C’est avec un grand
plaisir que j’y réponds.
L’éducation est devenue, à juste titre, une préoccupation majeure de nos concitoyens. Je
me réjouis de la place qu’elle occupe dans cette campagne électorale – je crois y avoir
contribué. Nous sommes en effet à la croisée des chemins. Le choix que les Français
feront dans quelques semaines sera déterminant pour l’avenir de notre système éducatif. Il
s’agit de savoir si nous voulons continuer, aggraver encore la dérive actuelle vers une
école toujours plus inégalitaire – vous soulignez fort justement qu’elle ne l’est déjà que trop
-, toujours plus injuste, toujours plus ségrégative. Il s’agit de décider si nous souhaitons
perpétuer l’appauvrissement de l’école, le plan social dont Nicolas Sarkozy a d’ores et déjà
annoncé qu’il se poursuivrait dans l’enseignement secondaire s’il était réélu, ou si au
contraire nous lui redonnons les moyens et l’ambition d’assurer ses missions, tout en la
refondant, en la transformant pour qu’elle redevienne l’école de tous les enfants de la
République.
Vous intitulez l’une de vos fiches « l’ambition du second degré ». C’est en effet de notre
ambition pour le système éducatif que découle tout le reste. Les missions des enseignants,
leur formation, l’organisation de leur travail, les rythmes éducatifs, le mode d’administration,
tout doit converger au service de cette ambition : faire réussir tous les élèves, leur donner,
à tous, d’où qu’ils viennent, les moyens de leur émancipation et de leur insertion sociale,
professionnelle et citoyenne. C’est le rôle de la scolarité obligatoire. L’école doit donner à
tous – et pas seulement à ceux qui se destinent à de longues études, pas seulement à
ceux qui choisiront le baccalauréat général – un socle et une culture communs. Je sais les
crispations, souvent légitimes, provoquées par la mise en oeuvre du socle, dans son
contenu comme dans son évaluation par l’illisible et bureaucratique livret de compétences.
Il faudra le réformer profondément. Mais je veux que les fondations sur lesquelles les
élèves, à l’issue de leur scolarité obligatoire, bâtissent leurs choix d’orientation, leur
poursuite d’études ou leur insertion professionnelle soient solides, et je veux qu'elles soient
communes. Le collège, étape essentielle, étape charnière, a été le grand oublié des
politiques éducatives depuis trop longtemps. Cela doit changer. Certains pensent que face
à l’hétérogénéité scolaire, il faudrait une orientation précoce des élèves en difficulté, dès la
fin de la 5e. Le candidat sortant propose même la mise en place d’une sorte d’examen
d’entrée en 6ème. J’y suis absolument défavorable. J'observe au contraire que les systèmes
éducatifs qui fonctionnent le mieux, qui obtiennent les meilleurs résultats, qui luttent le
mieux contre l’échec, sont ceux qui disposent d’une scolarité commune la plus longue et
d’un tronc commun le plus large. Cette mixité scolaire, essentielle à la réussite de tous, il
faudra aussi la mettre en oeuvre au niveau territorial : c’est pourquoi je me suis engagé à
rétablir une sectorisation fondée sur ce principe.
Je veux permettre à chacun de construire ses choix positivement, lui donner la possibilité
d’acquérir les moyens de sa culture, de sa citoyenneté, de sa liberté, dans un collège qui
réunit tous les enfants de la République. Tout autant que les savoirs dits scolaires, tout
autant que l’éducation artistique et sportive, la culture technologique et professionnelle
comme l’accompagnement de l’orientation sont dus à tous. C’est dans ce cadre que doit se
faire le suivi individualisé des élèves : d’abord dans la classe et sur le temps scolaire.
Comme vous, j’estime qu’il est temps de rompre avec cette logique folle qui conduit à
externaliser les missions de l’éducation nationale, notamment le traitement de la difficulté
scolaire. Cela pose d’ailleurs la question des rythmes éducatifs. Il faudra que l’école y prête
davantage attention. Je parle ici à la fois des rythmes d’apprentissages, qui ne sont pas les
même pour tous, et plus généralement des rythmes de vie. Les problématiques ne sont
évidemment pas les mêmes à l’école primaire – où il faudra, je l’ai dit, alléger la journée de
classe, allonger la semaine et l’année scolaire, et dans le secondaire, où il faudra
davantage réfléchir à une meilleure organisation de la journée, à l’intégration du temps de
l’accompagnement du travail personnel dans des horaires scolaires aujourd’hui
extrêmement lourds, et à une meilleure utilisation de la fin de l’année, trop souvent perdue
pour les apprentissages.
La réforme du lycée a été menée de manière précipitée, sans formation des enseignants,
sans cohérence, sans réflexion globale sur l’ensemble du lycée, ni sur le baccalauréat qui
le conclut. Plus grave encore, elle a entraîné le développement d’inégalités dans l’offre
éducative sur le territoire et mis les lycées en concurrence. La promesse de maintien des
moyens n’a pas été tenue et je sais notamment que l’accompagnement personnalisé – qui
devait être le coeur de la réforme – est fréquemment sacrifié par les établissements qui ne
parviennent parfois même pas à assurer les horaires nationaux. Je sais également que de
nombreux élèves n’ont en réalité pas la possibilité de suivre les enseignements
d’exploration de leur choix. Nous devrons évaluer cette réforme précisément et dans son
ensemble, avant de réfléchir aux évolutions nécessaires, en particulier du baccalauréat qui
restera, comme vous le souhaitez, un marqueur majeur – les Français y sont attachés.
Il faut sortir d’un système qui trie, sélectionne par l’échec, et pour cela il faudra enfin
s’attaquer sérieusement à cet incroyable et inadmissible gâchis qui fait que chaque année
120 à 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification ni diplôme. Au collège,
les difficultés sont déjà trop installées : il faudra concentrer les moyens sur les débuts de la
scolarité, développer la scolarisation des enfants de moins de trois ans dans les zones
défavorisées, appliquer le principe « plus de maîtres que de classes » en primaire. Les
RASED seront reconstruits et les enseignants mieux formés à repérer et accompagner les
élèves en difficulté. Des dispositifs-relais et de « raccrochage » qui permettent de remotiver
et rescolariser des élèves de collège, éventuellement de lycée, entrés dans un processus
de rejet de l'institution scolaire, seront généralisés. Nous ferons enfin en sorte de ne laisser
aucun jeune de 16 à 18 ans sans solution de formation, d’alternance, ou de service civique.
Je considère que c’est une obligation pour l’Etat d’accompagner ces jeunes en privilégiant
toujours le retour à un cadre scolaire.
Lutter contre le décrochage est un enjeu majeur qui mérite mieux que des gesticulations
répressives. Les mesures prises par le gouvernement (suppression des allocations
familiales…), injustes et inefficaces, font l’impasse sur l'objectif d'une éducation égale pour
tous, en renforçant les inégalités sociales et éducatives de fait. On le sait, le déficit
d’orientation ou l’orientation subie sont trop souvent à l’origine du décrochage. La formation
initiale doit permettre aux élèves de passer d’une logique de l’orientation par défaut à une
logique de parcours éducatif construit. Tout cursus, à partir de l’entrée au collège, devra
comporter pour chaque élève un ensemble d’activités permettant une meilleure
connaissance des métiers, carrières et formations, une véritable éducation à l’orientation.
La formation initiale des enseignants devra donc intégrer cette dimension. Les missions
des conseillers d’orientation psychologues – qui devront être en nombre suffisant – seront
redéfinies pour accroître leur rôle de ressources auprès des équipes éducatives et de trait
d’union avec le monde économique local. L’action des différents intervenants de
l’orientation et de l’insertion professionnelle n’est pas suffisamment coordonnée et est donc
peu efficace. C’est pourquoi je créerai un service public national de l’orientation,
territorialisé au niveau de la région, pour créer un rapprochement réel entre les opérateurs
et organiser un continuum des différentes actions.
Je le dis clairement : je ne conçois pas cette grande réforme de l’éducation sans vous,
encore moins contre vous ! Le candidat sortant a méprisé et maltraité les enseignants
pendant des années – et il continue en promettant une augmentation de salaire de 25%...
en échange d’une augmentation du temps de travail de 44%. Je veux restaurer la
confiance entre la Nation et son école et rendre leur dignité aux enseignants. Cela
commence par rappeler quelques évidences : je maintiendrai évidemment le recrutement
sur concours national. Je veux en finir avec la caporalisation et l’autoritarisme qui prévalent
aujourd’hui dans l’éducation nationale et que la droite appelle abusivement « autonomie ».
Je ne suis pas favorable à l’évaluation des enseignants par le seul chef d’établissement et
encore moins à leur recrutement par lui seul : je ne conserverai pas, d’ailleurs, le dispositif
Eclair et, je l’ai dit, je reviendrai sur les textes concernant l’évaluation des enseignants. Je
veux redonner du pouvoir d’agir aux équipes éducatives, et non aux seuls chefs
d’établissement, pour mener des projets, s’adapter à leur public, dans un cadre défini
clairement par l’Etat et avec des moyens garantis de manière pluriannuelle. Je donnerai un
nouvel élan à la politique d'éducation prioritaire.
Pour mener à bien ces projets, pour travailler en équipe, pour suivre individuellement leurs
élèves, nouer des relations avec les parents, les enseignants ont besoin de temps. C’est
particulièrement vrai dans les établissements les plus difficiles : je souhaite étudier avec
vous la possibilité que les enseignants y aient moins d’heures de cours pour dégager
davantage de temps pour la concertation et l’accompagnement des élèves.
Dans la négociation que j’ouvrirai dès l’été, afin de préparer une grande loi d’orientation et
de programmation à l’automne, je veux que nous partions ainsi du métier et des missions :
si des évolutions doivent avoir lieu, c’est l’intérêt des élèves qui doit les guider et non l’idée,
que je récuse absolument, que les enseignant ne travailleraient pas assez. Tout devra
pouvoir être discuté. J’entends notamment vos revendications de revalorisation ; elles sont
légitimes. Les hausses bien limitées des salaires, dont le ministre de l'Education nationale
et le Président de la République ne cessent de se prévaloir, n'ont concerné qu'une petite
minorité d’enseignants qui demeurent - ce n'est pas à l'honneur de notre pays - parmi les
moins bien payés d’Europe après 15 ans d’ancienneté. La question salariale devra être
posée, et nous y répondrons dès que la situation budgétaire le permettra.
Mais j'entends revaloriser le métier d'enseignant dans ses multiples dimensions.
Revaloriser les enseignants, c’est dire que le pays a besoin d’eux pour préparer son avenir
- c'est pourquoi je me suis engagé à créer 60 000 postes sur la mandature. Revaloriser les
enseignants, c’est affirmer qu’être professeur ou personnel d’éducation est un métier qui
s’apprend, tout au long de la carrière, et reconstruire en conséquence une formation initiale
et continue digne de ce nom : ce sera l'une de mes priorités.
Dans le cadre des universités, je créerai des Ecoles supérieures du professorat et de
l’éducation, qui auront la charge de la formation professionnelle, initiale et continue, ainsi
que de la relance et de la diffusion de la recherche pédagogique. Tous les professeurs,
quels que soient leurs niveaux de recrutement, qu’ils se destinent à enseigner en
maternelle ou qu’ils se destinent à l’université, partageront un moment de formation
commun dans ces écoles supérieures. Le concours sera avancé, la formation équilibrée
entre connaissances disciplinaires, didactique et pratique professionnelle afin que les
jeunes enseignants soient préparés à remplir l’ensemble de leurs missions, accueillir tous
les publics, travailler en équipe et avec l’ensemble des partenaires de l’école, personnaliser
et diversifier leur enseignement. Enfin, un système de pré-recrutements sera également
mis en place dès le premier cycle universitaire, pour rompre avec la sélection sociale des
futurs enseignants.
Espérant avoir répondu à vos interrogations, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à
l’assurance de ma parfaite considération.
François Hollande
http://www.snes.edu/IMG/pdf/Lettre_Parti_socialiste.pdf
Madame, Monsieur,
J’ai bien reçu votre série d’interpellations sur le système éducatif. C’est avec un grand
plaisir que j’y réponds.
L’éducation est devenue, à juste titre, une préoccupation majeure de nos concitoyens. Je
me réjouis de la place qu’elle occupe dans cette campagne électorale – je crois y avoir
contribué. Nous sommes en effet à la croisée des chemins. Le choix que les Français
feront dans quelques semaines sera déterminant pour l’avenir de notre système éducatif. Il
s’agit de savoir si nous voulons continuer, aggraver encore la dérive actuelle vers une
école toujours plus inégalitaire – vous soulignez fort justement qu’elle ne l’est déjà que trop
-, toujours plus injuste, toujours plus ségrégative. Il s’agit de décider si nous souhaitons
perpétuer l’appauvrissement de l’école, le plan social dont Nicolas Sarkozy a d’ores et déjà
annoncé qu’il se poursuivrait dans l’enseignement secondaire s’il était réélu, ou si au
contraire nous lui redonnons les moyens et l’ambition d’assurer ses missions, tout en la
refondant, en la transformant pour qu’elle redevienne l’école de tous les enfants de la
République.
Vous intitulez l’une de vos fiches « l’ambition du second degré ». C’est en effet de notre
ambition pour le système éducatif que découle tout le reste. Les missions des enseignants,
leur formation, l’organisation de leur travail, les rythmes éducatifs, le mode d’administration,
tout doit converger au service de cette ambition : faire réussir tous les élèves, leur donner,
à tous, d’où qu’ils viennent, les moyens de leur émancipation et de leur insertion sociale,
professionnelle et citoyenne. C’est le rôle de la scolarité obligatoire. L’école doit donner à
tous – et pas seulement à ceux qui se destinent à de longues études, pas seulement à
ceux qui choisiront le baccalauréat général – un socle et une culture communs. Je sais les
crispations, souvent légitimes, provoquées par la mise en oeuvre du socle, dans son
contenu comme dans son évaluation par l’illisible et bureaucratique livret de compétences.
Il faudra le réformer profondément. Mais je veux que les fondations sur lesquelles les
élèves, à l’issue de leur scolarité obligatoire, bâtissent leurs choix d’orientation, leur
poursuite d’études ou leur insertion professionnelle soient solides, et je veux qu'elles soient
communes. Le collège, étape essentielle, étape charnière, a été le grand oublié des
politiques éducatives depuis trop longtemps. Cela doit changer. Certains pensent que face
à l’hétérogénéité scolaire, il faudrait une orientation précoce des élèves en difficulté, dès la
fin de la 5e. Le candidat sortant propose même la mise en place d’une sorte d’examen
d’entrée en 6ème. J’y suis absolument défavorable. J'observe au contraire que les systèmes
éducatifs qui fonctionnent le mieux, qui obtiennent les meilleurs résultats, qui luttent le
mieux contre l’échec, sont ceux qui disposent d’une scolarité commune la plus longue et
d’un tronc commun le plus large. Cette mixité scolaire, essentielle à la réussite de tous, il
faudra aussi la mettre en oeuvre au niveau territorial : c’est pourquoi je me suis engagé à
rétablir une sectorisation fondée sur ce principe.
Je veux permettre à chacun de construire ses choix positivement, lui donner la possibilité
d’acquérir les moyens de sa culture, de sa citoyenneté, de sa liberté, dans un collège qui
réunit tous les enfants de la République. Tout autant que les savoirs dits scolaires, tout
autant que l’éducation artistique et sportive, la culture technologique et professionnelle
comme l’accompagnement de l’orientation sont dus à tous. C’est dans ce cadre que doit se
faire le suivi individualisé des élèves : d’abord dans la classe et sur le temps scolaire.
Comme vous, j’estime qu’il est temps de rompre avec cette logique folle qui conduit à
externaliser les missions de l’éducation nationale, notamment le traitement de la difficulté
scolaire. Cela pose d’ailleurs la question des rythmes éducatifs. Il faudra que l’école y prête
davantage attention. Je parle ici à la fois des rythmes d’apprentissages, qui ne sont pas les
même pour tous, et plus généralement des rythmes de vie. Les problématiques ne sont
évidemment pas les mêmes à l’école primaire – où il faudra, je l’ai dit, alléger la journée de
classe, allonger la semaine et l’année scolaire, et dans le secondaire, où il faudra
davantage réfléchir à une meilleure organisation de la journée, à l’intégration du temps de
l’accompagnement du travail personnel dans des horaires scolaires aujourd’hui
extrêmement lourds, et à une meilleure utilisation de la fin de l’année, trop souvent perdue
pour les apprentissages.
La réforme du lycée a été menée de manière précipitée, sans formation des enseignants,
sans cohérence, sans réflexion globale sur l’ensemble du lycée, ni sur le baccalauréat qui
le conclut. Plus grave encore, elle a entraîné le développement d’inégalités dans l’offre
éducative sur le territoire et mis les lycées en concurrence. La promesse de maintien des
moyens n’a pas été tenue et je sais notamment que l’accompagnement personnalisé – qui
devait être le coeur de la réforme – est fréquemment sacrifié par les établissements qui ne
parviennent parfois même pas à assurer les horaires nationaux. Je sais également que de
nombreux élèves n’ont en réalité pas la possibilité de suivre les enseignements
d’exploration de leur choix. Nous devrons évaluer cette réforme précisément et dans son
ensemble, avant de réfléchir aux évolutions nécessaires, en particulier du baccalauréat qui
restera, comme vous le souhaitez, un marqueur majeur – les Français y sont attachés.
Il faut sortir d’un système qui trie, sélectionne par l’échec, et pour cela il faudra enfin
s’attaquer sérieusement à cet incroyable et inadmissible gâchis qui fait que chaque année
120 à 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification ni diplôme. Au collège,
les difficultés sont déjà trop installées : il faudra concentrer les moyens sur les débuts de la
scolarité, développer la scolarisation des enfants de moins de trois ans dans les zones
défavorisées, appliquer le principe « plus de maîtres que de classes » en primaire. Les
RASED seront reconstruits et les enseignants mieux formés à repérer et accompagner les
élèves en difficulté. Des dispositifs-relais et de « raccrochage » qui permettent de remotiver
et rescolariser des élèves de collège, éventuellement de lycée, entrés dans un processus
de rejet de l'institution scolaire, seront généralisés. Nous ferons enfin en sorte de ne laisser
aucun jeune de 16 à 18 ans sans solution de formation, d’alternance, ou de service civique.
Je considère que c’est une obligation pour l’Etat d’accompagner ces jeunes en privilégiant
toujours le retour à un cadre scolaire.
Lutter contre le décrochage est un enjeu majeur qui mérite mieux que des gesticulations
répressives. Les mesures prises par le gouvernement (suppression des allocations
familiales…), injustes et inefficaces, font l’impasse sur l'objectif d'une éducation égale pour
tous, en renforçant les inégalités sociales et éducatives de fait. On le sait, le déficit
d’orientation ou l’orientation subie sont trop souvent à l’origine du décrochage. La formation
initiale doit permettre aux élèves de passer d’une logique de l’orientation par défaut à une
logique de parcours éducatif construit. Tout cursus, à partir de l’entrée au collège, devra
comporter pour chaque élève un ensemble d’activités permettant une meilleure
connaissance des métiers, carrières et formations, une véritable éducation à l’orientation.
La formation initiale des enseignants devra donc intégrer cette dimension. Les missions
des conseillers d’orientation psychologues – qui devront être en nombre suffisant – seront
redéfinies pour accroître leur rôle de ressources auprès des équipes éducatives et de trait
d’union avec le monde économique local. L’action des différents intervenants de
l’orientation et de l’insertion professionnelle n’est pas suffisamment coordonnée et est donc
peu efficace. C’est pourquoi je créerai un service public national de l’orientation,
territorialisé au niveau de la région, pour créer un rapprochement réel entre les opérateurs
et organiser un continuum des différentes actions.
Je le dis clairement : je ne conçois pas cette grande réforme de l’éducation sans vous,
encore moins contre vous ! Le candidat sortant a méprisé et maltraité les enseignants
pendant des années – et il continue en promettant une augmentation de salaire de 25%...
en échange d’une augmentation du temps de travail de 44%. Je veux restaurer la
confiance entre la Nation et son école et rendre leur dignité aux enseignants. Cela
commence par rappeler quelques évidences : je maintiendrai évidemment le recrutement
sur concours national. Je veux en finir avec la caporalisation et l’autoritarisme qui prévalent
aujourd’hui dans l’éducation nationale et que la droite appelle abusivement « autonomie ».
Je ne suis pas favorable à l’évaluation des enseignants par le seul chef d’établissement et
encore moins à leur recrutement par lui seul : je ne conserverai pas, d’ailleurs, le dispositif
Eclair et, je l’ai dit, je reviendrai sur les textes concernant l’évaluation des enseignants. Je
veux redonner du pouvoir d’agir aux équipes éducatives, et non aux seuls chefs
d’établissement, pour mener des projets, s’adapter à leur public, dans un cadre défini
clairement par l’Etat et avec des moyens garantis de manière pluriannuelle. Je donnerai un
nouvel élan à la politique d'éducation prioritaire.
Pour mener à bien ces projets, pour travailler en équipe, pour suivre individuellement leurs
élèves, nouer des relations avec les parents, les enseignants ont besoin de temps. C’est
particulièrement vrai dans les établissements les plus difficiles : je souhaite étudier avec
vous la possibilité que les enseignants y aient moins d’heures de cours pour dégager
davantage de temps pour la concertation et l’accompagnement des élèves.
Dans la négociation que j’ouvrirai dès l’été, afin de préparer une grande loi d’orientation et
de programmation à l’automne, je veux que nous partions ainsi du métier et des missions :
si des évolutions doivent avoir lieu, c’est l’intérêt des élèves qui doit les guider et non l’idée,
que je récuse absolument, que les enseignant ne travailleraient pas assez. Tout devra
pouvoir être discuté. J’entends notamment vos revendications de revalorisation ; elles sont
légitimes. Les hausses bien limitées des salaires, dont le ministre de l'Education nationale
et le Président de la République ne cessent de se prévaloir, n'ont concerné qu'une petite
minorité d’enseignants qui demeurent - ce n'est pas à l'honneur de notre pays - parmi les
moins bien payés d’Europe après 15 ans d’ancienneté. La question salariale devra être
posée, et nous y répondrons dès que la situation budgétaire le permettra.
Mais j'entends revaloriser le métier d'enseignant dans ses multiples dimensions.
Revaloriser les enseignants, c’est dire que le pays a besoin d’eux pour préparer son avenir
- c'est pourquoi je me suis engagé à créer 60 000 postes sur la mandature. Revaloriser les
enseignants, c’est affirmer qu’être professeur ou personnel d’éducation est un métier qui
s’apprend, tout au long de la carrière, et reconstruire en conséquence une formation initiale
et continue digne de ce nom : ce sera l'une de mes priorités.
Dans le cadre des universités, je créerai des Ecoles supérieures du professorat et de
l’éducation, qui auront la charge de la formation professionnelle, initiale et continue, ainsi
que de la relance et de la diffusion de la recherche pédagogique. Tous les professeurs,
quels que soient leurs niveaux de recrutement, qu’ils se destinent à enseigner en
maternelle ou qu’ils se destinent à l’université, partageront un moment de formation
commun dans ces écoles supérieures. Le concours sera avancé, la formation équilibrée
entre connaissances disciplinaires, didactique et pratique professionnelle afin que les
jeunes enseignants soient préparés à remplir l’ensemble de leurs missions, accueillir tous
les publics, travailler en équipe et avec l’ensemble des partenaires de l’école, personnaliser
et diversifier leur enseignement. Enfin, un système de pré-recrutements sera également
mis en place dès le premier cycle universitaire, pour rompre avec la sélection sociale des
futurs enseignants.
Espérant avoir répondu à vos interrogations, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à
l’assurance de ma parfaite considération.
François Hollande
- neoSage
Ouais...
En revanche, la réponse de Mélenchon, :abj: https://www.neoprofs.org/t46364-reponse-du-front-de-gauche-a-la-lettre-ouverte-du-snes-fsu-concernant-l-education
En revanche, la réponse de Mélenchon, :abj: https://www.neoprofs.org/t46364-reponse-du-front-de-gauche-a-la-lettre-ouverte-du-snes-fsu-concernant-l-education
_________________
Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- adrifabNiveau 10
Ben quoi ? Comment cela, "cela promet" ?? Je viens de lire toute la réponse et ce que le PS a répondu au Snes me convient, dans les grandes lignes. Il faut arrêter de taper constamment sur le PS, ça devient rasoir.
- User5899Demi-dieu
Il va encore ajouter une strate sur les strates précédentes, au lieu de commencer par supprimer tout ce qui coûte sans servir à rien pour le redistribuer aux disciplines : TPE, ECJS, AP. Hors du cadre disciplinaire, rien ne fonctionne. Ca fait douze ans qu'on le voit avec tous les bidules transversaux, ça ne sert à rien et ça coûte très cher. Par ailleurs, instituer une baisse des heures de cours pour consacrer la nécessité des réunions et du travail en équipe, c'est stupide si c'est imposé pour tous. Il y a des gens qui aiment travailler en équipes, qu'on leur donne du temps. Et les autres, qu'on leur fiche la paix. Ca s'appellerait donner à chacun les moyens de sa liberté pédagogique.adrifab a écrit:Ben quoi ? Comment cela, "cela promet" ?? Je viens de lire toute la réponse et ce que le PS a répondu au Snes me convient, dans les grandes lignes. Il faut arrêter de taper constamment sur le PS, ça devient rasoir.
- doubledeckerSage
Il y a des gens qui aiment travailler en équipes, qu'on leur donne du temps. Et les autres, qu'on leur fiche la paix
avant d'écrire quoi que ce soit, je me dépêche de dire que je n'ai pas de réponse pré-conçue, je me pose une question simplement et pardon si mon message est hors sujet.
Voilà : est ce que le fait de travailler en équipe permettrait de donner plus de sens aux apprentissages pour les élèves et par conséquent leur permettre de mieux comprendre ce qui se fait en classe? juste pour avoir vos avis éclairés.
_________________
If you're not failing every now and again it's a sign you're not doing anything very innovative (Woody Allen)
La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- User5899Demi-dieu
Je ne sais pas. Je sais en revanche que faire bosser en équipe des enseignants qui n'ont pas les mêmes parcours, ni les mêmes habitudes, ni les mêmes formations, c'est le meilleur moyen de créer des crispations, des crises de nerfs, et les élèves sont les premiers à en pâtir. Donner les moyens de bosser en équipe avec une décharge, OK. Mais ne pas l'imposer. Je préfère, et de beaucoup, une classe supplémentaire qu'une concertation hebdomadaire avec un défenseur de l'ORL qui traite le conditionnel comme un temps de l'indicatifdoubledecker a écrit:Il y a des gens qui aiment travailler en équipes, qu'on leur donne du temps. Et les autres, qu'on leur fiche la paix
avant d'écrire quoi que ce soit, je me dépêche de dire que je n'ai pas de réponse pré-conçue, je me pose une question simplement et pardon si mon message est hors sujet.
Voilà : est ce que le fait de travailler en équipe permettrait de donner plus de sens aux apprentissages pour les élèves et par conséquent leur permettre de mieux comprendre ce qui se fait en classe? juste pour avoir vos avis éclairés.
- JohnMédiateur
Oui, moi aussi je trouve cette réponse plutôt équilibrée, ce qui n'est pas facile du tout.adrifab a écrit:Ben quoi ? Comment cela, "cela promet" ?? Je viens de lire toute la réponse et ce que le PS a répondu au Snes me convient, dans les grandes lignes. Il faut arrêter de taper constamment sur le PS, ça devient rasoir.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- A TuinVénérable
Cripure a écrit:Je ne sais pas. Je sais en revanche que faire bosser en équipe des enseignants qui n'ont pas les mêmes parcours, ni les mêmes habitudes, ni les mêmes formations, c'est le meilleur moyen de créer des crispations, des crises de nerfs, et les élèves sont les premiers à en pâtir. Donner les moyens de bosser en équipe avec une décharge, OK. Mais ne pas l'imposer. Je préfère, et de beaucoup, une classe supplémentaire qu'une concertation hebdomadaire avec un défenseur de l'ORL qui traite le conditionnel comme un temps de l'indicatif
J'avais lu "des constipations"
:lol!:
- roxanneOracle
disons qu'eefectivement à force de taper sur Hollande et le PS on va se retaper Sarkozy et sa bande ...donc ..la réponse n'est pas mal, il parle de concertation..John a écrit:Oui, moi aussi je trouve cette réponse plutôt équilibrée, ce qui n'est pas facile du tout.adrifab a écrit:Ben quoi ? Comment cela, "cela promet" ?? Je viens de lire toute la réponse et ce que le PS a répondu au Snes me convient, dans les grandes lignes. Il faut arrêter de taper constamment sur le PS, ça devient rasoir.
- User5899Demi-dieu
Ca, c'est vrai. Mais reste à savoir équilibrée entre quels pôles.John a écrit:Oui, moi aussi je trouve cette réponse plutôt équilibrée, ce qui n'est pas facile du tout.adrifab a écrit:Ben quoi ? Comment cela, "cela promet" ?? Je viens de lire toute la réponse et ce que le PS a répondu au Snes me convient, dans les grandes lignes. Il faut arrêter de taper constamment sur le PS, ça devient rasoir.
- User5899Demi-dieu
Vous avez raison. Ouais !!roxanne a écrit:à force de taper sur Hollande et le PS on va se retaper Sarkozy et sa bande ...donc ..la réponse n'est pas mal, il parle de concertation..
- neoSage
+ 1000 ! Et c'est bien là-dessus qu'insiste Mélenchon, la liberté pédagogique dans le cadre de statuts, programmes et horaires nationaux. De facon très claire, et c'est bien le seul !Cripure a écrit:Il va encore ajouter une strate sur les strates précédentes, au lieu de commencer par supprimer tout ce qui coûte sans servir à rien pour le redistribuer aux disciplines : TPE, ECJS, AP. Hors du cadre disciplinaire, rien ne fonctionne. Ca fait douze ans qu'on le voit avec tous les bidules transversaux, ça ne sert à rien et ça coûte très cher. Par ailleurs, instituer une baisse des heures de cours pour consacrer la nécessité des réunions et du travail en équipe, c'est stupide si c'est imposé pour tous. Il y a des gens qui aiment travailler en équipes, qu'on leur donne du temps. Et les autres, qu'on leur fiche la paix. Ca s'appellerait donner à chacun les moyens de sa liberté pédagogique.adrifab a écrit:Ben quoi ? Comment cela, "cela promet" ?? Je viens de lire toute la réponse et ce que le PS a répondu au Snes me convient, dans les grandes lignes. Il faut arrêter de taper constamment sur le PS, ça devient rasoir.
https://www.neoprofs.org/t46364-reponse-du-front-de-gauche-a-la-lettre-ouverte-du-snes-fsu-concernant-l-education
_________________
Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- pg73Niveau 8
roxanne a écrit:
Oui, moi aussi je trouve cette réponse plutôt équilibrée, ce qui n'est pas facile du tout.
disons qu'eefectivement à force de taper sur Hollande et le PS on va se retaper Sarkozy et sa bande ...donc ..la réponse n'est pas mal, il parle de concertation..
Ah, la concertation ! Je les vois fleurir d'ici l'été les groupes de réflexion composé de pédagos les mieux intentionnés et de nos apparatchiks les + avancés du SGEN, pour réformer le système éducatif "en profondeur". D'ici septembre, je suis sûr qu'ils auront trouvé du pétrole et que nous allons nous enfoncer encore plus vers le socle commun jusqu'en terminale, vers la transdisciplinarité qui est comme chacun sait l'avenir de l'humanité, et vers l'évolution de nos pratiques pédagogiques rétrogrades qui empêchent 100% des élèves de réussir.
Et j'en rêve déjà de cette année de formation commune pour tous les enseignants se destinant de la maternelle à l'université entre les mains des IUFM, à nouveaux maîtres du jeu...
Voyez-vous, contrairement au candidat du PS, l'échec des élèves de collège et de lycée qui ne font strictement aucun effort ou qui perturbent intentionnellement le fonctionnement d'une classe, qui refusent toute forme d'investissement, je trouve ça tout à fait normal et sain. Et je ne vois rien de plus normal qu'ils aillent voir ailleurs plutôt que de les faire réussir à tout prix dans l'enseignement général avec toujours plus de tronc commun, de transdisciplinarité, de petites case, de bédeuzi. Je crois qu'il faut faire exactement le contraire... C'est plutôt en diversifiant les formes de réussite le plus tôt possible, qu'on fait réussir le maximum de monde, non ?
Pour moi, cette réponse est un tissu d'âneries politiquement correctes, les mêmes âneries qu'on nous répète depuis 30 ans et qui nous font crever à petit feu... Evidemment, comme dab, ceux qui les répètent ne sont jamais ceux qui auront à assurer le service après-vente devant les élèves !!
_________________
In tartiflette i trust...
- doubledeckerSage
pg73 a écrit:
Et je ne vois rien de plus normal qu'ils aillent voir ailleurs plutôt que de les faire réussir à tout prix dans l'enseignement général
mais alors à partir de quel âge mettre cette "possibilité" d'aller voir ailleurs? et quel "ailleurs"? avec ou sans possibilité de revenir vers l'enseignement général? le cas échéant comment?
_________________
If you're not failing every now and again it's a sign you're not doing anything very innovative (Woody Allen)
La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- pg73Niveau 8
doubledecker a écrit:pg73 a écrit:
Et je ne vois rien de plus normal qu'ils aillent voir ailleurs plutôt que de les faire réussir à tout prix dans l'enseignement général
mais alors à partir de quel âge mettre cette "possibilité" d'aller voir ailleurs? et quel "ailleurs"? avec ou sans possibilité de revenir vers l'enseignement général? le cas échéant comment?
En fin de 5ème, ça se faisait il n' y a pas si longtemps que ça... Alternance, apprentissage, il n'y a pas que l'enseignement 100% général dans la vie pour réussir ! J'ai connu quelques élèves de 5ème capables de me démonter le moteur de ma voiture devant le bahut pour qu'elle reparte, qui auraient fait n'importe quoi pour se trouver une formation qualifiante qui les intéresse dès le début du collège... Que propose t-on pour ceux là ?? De faire un peu plus de tronc commun et un peu plus longtemps entre les 4 murs de la salle de classe jusqu'à 21 ans ???
J'ai au moins un point d'accord avec le candidat PS, c'est qu'il faut que tout soit mis en oeuvre pour que les élèves sortent de l'école primaire en maîtrisant les fondamentaux, mais avec les méthodes préconisées dans les IUFM et qui vont redevenir rois, on pourra bien multiplier le budget par 10, les gamins sont pas prêts d'apprendre quoique ce soit, surtout ceux issus de milieux défavorisés qui vont goûter encore plus aux "z"innovations pédagogiques pendant le gratin apprendra dans les classes bilangues ou européennes!!
_________________
In tartiflette i trust...
- CelebornEsprit sacré
Il faudrait voir à traduire, quand même, avant de dire youpi chouette :
Casse des statuts, redéfinition du métier, moins de vacances.
COntinuation du « socle commun »
Dire tout et son contraire, ça mange pas de pain.
Moins d'heures dans les matières dites « scolaires » pour faire des trucs professionnalisants à la place.
Moins d'heures de cours en classe entière pour faire des trucs décoratifs.
Toi aussi, fais-toi dicter ta vie par un chronobiologiste.
Moins d'heures de cours. Et merci la FCPE.
On ne dira surtout pas comment on parvient à faire ça.
Pour le coup on est bien d'accord, là.
Ça faisait longtemps qu'on n'en avait pas parlé, d'eux, tiens.
Ne parlons surtout pas des méthodes, qui ne sont évidemment pas un souci.
Toi aussi, accueille un jeune sans solution dans ta classe : ça mettra de l'ambiance.
Bien sûr ! Quand ?
Chouette : une nouvelle mission.
… tandis que moi, je t'augmente ton temps de travail sans t'augmenter ton salaire…
Voilà une bonne nouvelle !
Là, on attend de voir la tête du « cadre clairement défini » avant de se réjouir.
De la concertation obligatoire. Quelle chouette idée…
voir « calendes grecques »
Encore un verbe maltraité. Non à la maltraitance des verbes qui ont un sens et auquel on veut en donner un autre.
ET puis ça coûte rien de le dire, ça tombe bien.
SI c'est pour nous recréer les IUFM sous un autre nom, on va bien se marrer…
Et qui qui va s'en occuper ? Mais c'est les sciences de l'éducation, bien sûr ! Chouette !
Bref, tout n'est pas à jeter, mais je ne vois vraiment pas de quoi sauter au plafond…
Bientôtlesud a écrit:
Vous intitulez l’une de vos fiches « l’ambition du second degré ». C’est en effet de notre
ambition pour le système éducatif que découle tout le reste. Les missions des enseignants,
leur formation, l’organisation de leur travail, les rythmes éducatifs, le mode d’administration,
tout doit converger au service de cette ambition : faire réussir tous les élèves, leur donner,
à tous, d’où qu’ils viennent, les moyens de leur émancipation et de leur insertion sociale,
professionnelle et citoyenne.
Casse des statuts, redéfinition du métier, moins de vacances.
L’école doit donner à tous – et pas seulement à ceux qui se destinent à de longues études,
pas seulement à ceux qui choisiront le baccalauréat général – un socle et une culture communs.
COntinuation du « socle commun »
Certains pensent que face
à l’hétérogénéité scolaire, il faudrait une orientation précoce des élèves en difficulté, dès la
fin de la 5e. Le candidat sortant propose même la mise en place d’une sorte d’examen
d’entrée en 6ème. J’y suis absolument défavorable. J'observe au contraire que les systèmes
éducatifs qui fonctionnent le mieux, qui obtiennent les meilleurs résultats, qui luttent le
mieux contre l’échec, sont ceux qui disposent d’une scolarité commune la plus longue et
d’un tronc commun le plus large.
Dire tout et son contraire, ça mange pas de pain.
Je veux permettre à chacun de construire ses choix positivement, lui donner la possibilité
d’acquérir les moyens de sa culture, de sa citoyenneté, de sa liberté, dans un collège qui
réunit tous les enfants de la République. Tout autant que les savoirs dits scolaires, tout
autant que l’éducation artistique et sportive, la culture technologique et professionnelle
comme l’accompagnement de l’orientation sont dus à tous.
Moins d'heures dans les matières dites « scolaires » pour faire des trucs professionnalisants à la place.
C’est dans ce cadre que doit se
faire le suivi individualisé des élèves : d’abord dans la classe et sur le temps scolaire.
Moins d'heures de cours en classe entière pour faire des trucs décoratifs.
Cela pose d’ailleurs la question des rythmes éducatifs. Il faudra que l’école y prête
davantage attention. Je parle ici à la fois des rythmes d’apprentissages, qui ne sont pas les
même pour tous, et plus généralement des rythmes de vie.
Toi aussi, fais-toi dicter ta vie par un chronobiologiste.
à l’intégration du temps de
l’accompagnement du travail personnel dans des horaires scolaires
Moins d'heures de cours. Et merci la FCPE.
et à une meilleure utilisation de la fin de l’année, trop souvent perdue
pour les apprentissages.
On ne dira surtout pas comment on parvient à faire ça.
La réforme du lycée a été menée de manière précipitée, sans formation des enseignants,
sans cohérence, sans réflexion globale sur l’ensemble du lycée, ni sur le baccalauréat qui
le conclut.
Pour le coup on est bien d'accord, là.
Il faut sortir d’un système qui trie, sélectionne par l’échec, et pour cela il faudra enfin
s’attaquer sérieusement à cet incroyable et inadmissible gâchis qui fait que chaque année
120 à 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification ni diplôme.
Ça faisait longtemps qu'on n'en avait pas parlé, d'eux, tiens.
Au collège,
les difficultés sont déjà trop installées : il faudra concentrer les moyens sur les débuts de la
scolarité, développer la scolarisation des enfants de moins de trois ans dans les zones
défavorisées, appliquer le principe « plus de maîtres que de classes » en primaire. Les
RASED seront reconstruits et les enseignants mieux formés à repérer et accompagner les
élèves en difficulté. Des dispositifs-relais et de « raccrochage » qui permettent de remotiver
et rescolariser des élèves de collège, éventuellement de lycée, entrés dans un processus
de rejet de l'institution scolaire, seront généralisés.
Ne parlons surtout pas des méthodes, qui ne sont évidemment pas un souci.
Nous ferons enfin en sorte de ne laisser
aucun jeune de 16 à 18 ans sans solution de formation, d’alternance, ou de service civique.
Je considère que c’est une obligation pour l’Etat d’accompagner ces jeunes en privilégiant
toujours le retour à un cadre scolaire.
Toi aussi, accueille un jeune sans solution dans ta classe : ça mettra de l'ambiance.
Tout cursus, à partir de l’entrée au collège, devra
comporter pour chaque élève un ensemble d’activités permettant une meilleure
connaissance des métiers, carrières et formations, une véritable éducation à l’orientation.
Bien sûr ! Quand ?
La formation initiale des enseignants devra donc intégrer cette dimension.
Chouette : une nouvelle mission.
Le candidat sortant a méprisé et maltraité les enseignants
pendant des années – et il continue en promettant une augmentation de salaire de 25%...
en échange d’une augmentation du temps de travail de 44%.
… tandis que moi, je t'augmente ton temps de travail sans t'augmenter ton salaire…
Je veux en finir avec la caporalisation et l’autoritarisme qui prévalent
aujourd’hui dans l’éducation nationale et que la droite appelle abusivement « autonomie ».
Je ne suis pas favorable à l’évaluation des enseignants par le seul chef d’établissement et
encore moins à leur recrutement par lui seul : je ne conserverai pas, d’ailleurs, le dispositif
Eclair et, je l’ai dit, je reviendrai sur les textes concernant l’évaluation des enseignants
Voilà une bonne nouvelle !
Je
veux redonner du pouvoir d’agir aux équipes éducatives, et non aux seuls chefs
d’établissement, pour mener des projets, s’adapter à leur public,
Là, on attend de voir la tête du « cadre clairement défini » avant de se réjouir.
je souhaite étudier avec
vous la possibilité que les enseignants y aient moins d’heures de cours pour dégager
davantage de temps pour la concertation et l’accompagnement des élèves.
De la concertation obligatoire. Quelle chouette idée…
La question salariale devra être
posée, et nous y répondrons dès que la situation budgétaire le permettra.
voir « calendes grecques »
Mais j'entends revaloriser le métier d'enseignant dans ses multiples dimensions.
Encore un verbe maltraité. Non à la maltraitance des verbes qui ont un sens et auquel on veut en donner un autre.
Revaloriser les enseignants, c’est dire que le pays a besoin d’eux pour préparer son avenir
ET puis ça coûte rien de le dire, ça tombe bien.
et reconstruire en conséquence une formation initiale
et continue digne de ce nom : ce sera l'une de mes priorités.
SI c'est pour nous recréer les IUFM sous un autre nom, on va bien se marrer…
Dans le cadre des universités, je créerai des Ecoles supérieures du professorat et de
l’éducation, qui auront la charge de la formation professionnelle, initiale et continue, ainsi
que de la relance et de la diffusion de la recherche pédagogique.
Et qui qui va s'en occuper ? Mais c'est les sciences de l'éducation, bien sûr ! Chouette !
Bref, tout n'est pas à jeter, mais je ne vois vraiment pas de quoi sauter au plafond…
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- ClarinetteGrand Maître
L'exégèse selon Celeborn, notre futur agrégé !
- doubledeckerSage
pg73 a écrit:
En fin de 5ème, ça se faisait il n' y a pas si longtemps que ça... Alternance, apprentissage, il n'y a pas que l'enseignement 100% général dans la vie pour réussir ! J'ai connu quelques élèves de 5ème capables de me démonter le moteur de ma voiture devant le bahut pour qu'elle reparte, qui auraient fait n'importe quoi pour se trouver une formation qualifiante qui les intéresse dès le début du collège... Que propose t-on pour ceux là ?? De faire un peu plus de tronc commun et un peu plus longtemps entre les 4 murs de la salle de classe jusqu'à 21 ans ???
oui j'ai connu ça aussi l'orientation en fin de 5è et moi aussi j'en ai connu (et j'en rencontre encore aujourd'hui) des élèves qui se débrouillent mieux avec une truelle ou un tracteur qu'avec mes verbes irréguliers et je ne pense pas avoir sous-entendu qu'iln'y avait que l'enseignement général pour réussir. Mais en fin de 5è aujourd'hui les gamins ne sont pas les mêmes qu'il y a ne serait-ce que 10 ans : le redoublement n'existant quasiment plus mes 5è sont tous ou presque dans la classe d'âge correcte et je ne connais pas un seul employeur qui prendrait un môme de 14 ans à peine en apprentissage (déjà qu'il est difficile pour ceux de 15 ans qui ont fini le cycle du collège de trouver une place...)
autre point : à cet êge les ados sont encore en pleine formation (sans mauvais jeu de mot) et si après 2 ou 3 années passées hors les murs de l'enseigneemnt général ils souhaitaient quand même y revenir? quid des modalités de retour?
je ne dis pas que j'ai les réponses ou qu'il faut maintenir à tout prix des élèves au collège ou au lycée, je ne fais que me poser des questions sur les conséquences d'une orientation précoce
_________________
If you're not failing every now and again it's a sign you're not doing anything very innovative (Woody Allen)
La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- User5899Demi-dieu
Curieusement, je suis en plein accord avec cette diatribe :lol:pg73 a écrit:Voyez-vous, contrairement au candidat du PS, l'échec des élèves de collège et de lycée qui ne font strictement aucun effort ou qui perturbent intentionnellement le fonctionnement d'une classe, qui refusent toute forme d'investissement, je trouve ça tout à fait normal et sain. Et je ne vois rien de plus normal qu'ils aillent voir ailleurs plutôt que de les faire réussir à tout prix dans l'enseignement général avec toujours plus de tronc commun, de transdisciplinarité, de petites case, de bédeuzi. Je crois qu'il faut faire exactement le contraire... C'est plutôt en diversifiant les formes de réussite le plus tôt possible, qu'on fait réussir le maximum de monde, non ?
Pour moi, cette réponse est un tissu d'âneries politiquement correctes, les mêmes âneries qu'on nous répète depuis 30 ans et qui nous font crever à petit feu... Evidemment, comme dab, ceux qui les répètent ne sont jamais ceux qui auront à assurer le service après-vente devant les élèves !!
- User5899Demi-dieu
Non, là, vous faites erreur. Votre premier passage en gras est un discours indirectCeleborn a écrit:Dire tout et son contraire, ça mange pas de pain.Certains pensent que face à l’hétérogénéité scolaire, il faudrait une orientation précoce des élèves en difficulté, dès la
fin de la 5e. Le candidat sortant propose même la mise en place d’une sorte d’examen d’entrée en 6ème. J’y suis absolument défavorable. J'observe au contraire que les systèmes éducatifs qui fonctionnent le mieux, qui obtiennent les meilleurs résultats, qui luttent le mieux contre l’échec, sont ceux qui disposent d’une scolarité commune la plus longue et d’un tronc commun le plus large.
- CelebornEsprit sacré
Ah mince, moi qui croyais être d'accord avec 50% du discours. Encore raté ! Je retire mon accusation d'inconstance pour la remplacer par celle d'inconscience.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- DinosauraHabitué du forum
pg73 a écrit:roxanne a écrit:
Oui, moi aussi je trouve cette réponse plutôt équilibrée, ce qui n'est pas facile du tout.
disons qu'eefectivement à force de taper sur Hollande et le PS on va se retaper Sarkozy et sa bande ...donc ..la réponse n'est pas mal, il parle de concertation..
Ah, la concertation ! Je les vois fleurir d'ici l'été les groupes de réflexion composé de pédagos les mieux intentionnés et de nos apparatchiks les + avancés du SGEN, pour réformer le système éducatif "en profondeur". D'ici septembre, je suis sûr qu'ils auront trouvé du pétrole et que nous allons nous enfoncer encore plus vers le socle commun jusqu'en terminale, vers la transdisciplinarité qui est comme chacun sait l'avenir de l'humanité, et vers l'évolution de nos pratiques pédagogiques rétrogrades qui empêchent 100% des élèves de réussir.
Et j'en rêve déjà de cette année de formation commune pour tous les enseignants se destinant de la maternelle à l'université entre les mains des IUFM, à nouveaux maîtres du jeu...
Voyez-vous, contrairement au candidat du PS, l'échec des élèves de collège et de lycée qui ne font strictement aucun effort ou qui perturbent intentionnellement le fonctionnement d'une classe, qui refusent toute forme d'investissement, je trouve ça tout à fait normal et sain. Et je ne vois rien de plus normal qu'ils aillent voir ailleurs plutôt que de les faire réussir à tout prix dans l'enseignement général avec toujours plus de tronc commun, de transdisciplinarité, de petites case, de bédeuzi. Je crois qu'il faut faire exactement le contraire... C'est plutôt en diversifiant les formes de réussite le plus tôt possible, qu'on fait réussir le maximum de monde, non ?
Pour moi, cette réponse est un tissu d'âneries politiquement correctes, les mêmes âneries qu'on nous répète depuis 30 ans et qui nous font crever à petit feu... Evidemment, comme dab, ceux qui les répètent ne sont jamais ceux qui auront à assurer le service après-vente devant les élèves !!
+1 Le paradis des bisounours a encore de beaux jours devant lui.
- DinosauraHabitué du forum
La seule proposition sensée du PS est la volonté (proclamée) d'en finir avec l'autonomie des établissements et la caporalisation qui en résulterait.
Mais j'attends de voir si ce ne sont pas que des mots vains, car cela semble complètement contradictoire avec la mise en oeuvre de concertations organisées entre collègues (et on doit alors adhérer aux projets d'étab ?)
Mais j'attends de voir si ce ne sont pas que des mots vains, car cela semble complètement contradictoire avec la mise en oeuvre de concertations organisées entre collègues (et on doit alors adhérer aux projets d'étab ?)
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
J'ai bien ri avec l'exégèse selon Celeborn, et mon fils à mes côtés aussi...du coup j'ai appris que je ne savais pas prononcer correctement Celeborn...Il faudrait que je lise le seigneur des anneaux quand même.
_________________
Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
Page 1 sur 2 • 1, 2
- Réponse du Front de Gauche à la lettre ouverte du SNES-FSU concernant l'éducation
- Programmes des partis pour l'enseignement secondaire + réponse du Front de Gauche au SNES
- Après Lille et Créteil, le Snes Versailles et le Snes Bordeaux s'opposent aux nouveaux décrets
- Le SNES Créteil lance l'offensive pour muscler la position du SNES national sur les nouveaux décrets Peillon
- LCA - Réponse à une non-réponse du président (audacieux) de la République par l'AP-Lettres
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum