Re: Je suis lasse.

ce soir je suis lasse et démotivée.
je pense sérieusement à demander un congé formation pour changer de cap (meme si cest galere à prendre), demander un détachement ou alors je plaque tout.
Je ne supporte plus d'être un bouche trou de TZR qui doit accepter sans broncher, de voir que les magouilles se font pour les affectations. Hé oui je suis en banlieue parisienne et oui je déprime ah oui mince je fais un caprice de prof qui doit s'estimer heureuse d'avoir un métier payé et autant de vacances. Hé bien non moi j'en ai marre ce soir!

nico robin a écrit:Je suis un peu désespérée ce soir et pense à changer de métier, les larmes aux yeux.

Je suis lasse de répéter toute la journée, toutes les deux minutes : "retourne toi, s'il te plait" ; "tais toi, s'il te plait", "Fais tes exercices, s'il te plait", "travaillez en silence", "sors une feuille", "sors un stylo", ....

Dans mon établissement (LP), les élèves viennent sans feuille, sans stylo, sans calculatrice, ..... quelques uns pourrissent nos classes par ces comportements, ils refusent le moindre effort et se permettent de contester au nom de leur droit de s'exprimer.

Dès que je commence à parler, un élève se met à parler en même temps que moi pensant que je n'entends pas, ce qui me force à hausser la voix ou à m'arrêter pour lui demander de se taire. Dès que je m'approche d'un élève pour lui expliquer une notion difficile pour lui, d'autres en profitent pour parler ou faire les imbéciles.

Je ne peux pas faire mon travail : enseigner. Je leur file les activités, les exos, ils notent les corrections, les synthèses. Je passe un temps considérable à tenter de garder de l'ordre au lieu de passer du temps avec les élèves en difficulté, à encourager ceux qui travaillent, à comprendre pourquoi certains n'y arrivent pas .....

Rassurez moi en me disant que ça n'est pas comme ça dans tous les établissements. Que l'on peut faire des trucs chouettes avec les élèves.

Je te rassure, cela existe !
Tu sais, ma première année (stage), j'ai eu des secondes STI, 31 garçons sur lesquels je n'avais aucune emprise, les boules de papier volaient dans le cours et une fois un collègue est venu se plaindre du bruit parce que ses terminales composaient à côté... Néotitulaire, j'ai atterri en collège ZEP où je passais au moins la moitié du cours à faire de la discipline. C'était décourageant. Mais depuis, je suis passée par quatre autres collèges et je te le dis : enseigner vraiment, c'est possible ; tirer satisfaction de son travail, c'est possible. Ces huit dernières années (depuis que j'ai quitté la région parisienne), j'ai eu trois classes qui m'ont fait suer, avec des élèves provocateurs à recadrer sans arrêt ou des mauvais esprits que je n'avais pas envie de retrouver ; toutes les autres classes étaient gérables et en général même agréables. (Par contre, la plupart des élèves ne travaillent pas chez eux, ça, c'est un autre problème...)

thonmais a écrit:Je me reconnais tout à fait dans vos propos. Et c'est hallucinant de voir qu'aux 4 quatre coins de la France, on vit les mêmes situations...

Je n'ai pas de solutions, ni pour moi ni pour vous, mais des

Je ne conseillerais pas à mes propres enfants de se lancer dans l'enseignement, et même je les en dissuaderais, si ce n'est peut-être, au-dessus du Bac.
J'ai l'impression que c'est, dans bon nombre d'endroits, pas mal le bordel ! (excusez l'expression, mais c'est celle qui me vient tout naturellement...)

Je vous remercie tous pour vos réponses. Le lendemain de ce mercredi maudit, mes élèves furent plutôt sympas et reconnurent qu'ils avaient exagéré.

Je n'ai pas répondu plus tôt car je ne viens pas tous les jours et j'eus beaucoup de travail.

nico robin a écrit:mes élèves furent plutôt sympas et reconnurent qu'ils avaient exagéré..

c'est déjà pas mal du tout Smile