Je ne peux plus assurer la sécurité en cours

Je suis en train de rédiger un rapport concernant ma terminale affreux, et j'en viens à la conclusion suivante : il m'est impossible de répondre de la sécurité des personnes et des biens dans mon cours. Les élèves font ce qu'ils veulent, n'écoutent pas, lancent violemment des projectiles à travers la salle... Un de ces jours, ça va mal tourner, et ça me retombera dessus.
Que faire ? J'écris un rapport sur l'ensemble du groupe, formulant cette conclusion : et après ? Demander à la proviseur de me décharger de la responsabilité ? Refuser de les prendre en cours ? De semaine en semaine, ils sont de plus en plus incontrôlables, et ont pris de mauvaises habitudes en atelier (où ils se lancent aussi des choses, se déplacent à leur guise, etc). Je sais qu'en maths-sciences, c'est un peu pareil avec leur PP, mais elle encaisse et il n'y a jamais de sanctions en rapport avec les actes.
Merci de vos conseils...

Refuse de prendre le groupe concerné, je ne vois que ça.

Kruella a écrit:, et ont pris de mauvaises habitudes en atelier (où ils se lancent aussi des choses, se déplacent à leur guise, etc).

Je rejoinds à 100% cath car dans leur partie la plus "motivante" (normalement ils doivent se tenir en atelier de manière pro) ils sont meme pas capable de se tenir.
Cherche pas à te prendre la tête. As tu pu noter des actes clairs pour bien appuyer ta demande?

Ce sont des Terminales, j'hallucine ! Et dire que je me plains parfois de certains collégiens, je constate que les lycéens peuvent être aussi gratinés.

Je t'envoie tout mon soutien.

Et exclure les plus pénibles calmerait-il le groupe ?

Non non, Lenou, je ne vois pas ça comme ça: elle refuse de les prendre, elle ne demande pas!

J'ai notamment en tête l'exemple d'un élève qui a visé celui qui se trouvait juste à côté de moi, violemment. Et, dans le couloir, même chose (c'était un autre élève), sous les yeux de leur PP, en direction d'un élève d'une autre classe.
Quand ils lancent le truc, ils n'y vont pas de main morte... si quelqu'un le prend dans l'oeil, ou si ça heurte une vitre, bonjour les dégâts !

Sydney : vendredi dernier, si j'avais dû exclure les pénibles, je crois que je n'aurais gardé que celui qui a dormi deux heures sur sa table...

En plus, le vendredi, cela joue aussi sur leurs comportements : je trouve que c'est le pire jour de la semaine ! Je compatis et suis désolée de ne pouvoir t'aider davantage.

cath5660 a écrit:Non non, Lenou, je ne vois pas ça comme ça: elle refuse de les prendre, elle ne demande pas!

ça ne serait pas considéré comme un abandon de poste? attention aux conséquences, il faut être bien sûr...

Non, elle prend les sages (ou endormis, ça compte pareil!) et elle interdit l'entrée aux autres.

C'est le vendredi, leurs deux dernières heures de cours. Le groupe me déteste depuis le début de l'année, et c'est encore pire depuis que j'en ai fait virer un pour cinq jours.
Ils sont parfaitement unis et je sais par exemple que si je demande à l'un d'aller me chercher la CPE, personne ne le fera. Je fais cours porte ouverte et je demande aux AED de passer de temps en temps dans le couloir, comme ça en cas de besoin de la CPE je peux toujours les attendre...

Oh bon sang, 2h un vendredi, et les deux dernières de la journée... ça devrait tout simplement être interdit (quel CDE de bon sens peut faire un EDT pareil ? - ah pardon on me signale que "CDE de bon sens" est un oxymore).
Je n'ai aucune expérience donc pas d'avis à donner, juste un gros bon courage...

Tu te fais accompagner par un surveillant.
Au début du cours, tu te poste à la porte et tu annonces que tu n'accepteras que machin, truc et untel, et que les autres iront en permanence faire un travail qui sera évalué (ça c'est toi qui vois). Les autres partent direct en perm avec le surveillant sans avoir mis un pied dans ta salle.
Tu fais cours avec les autres en te montrant sympa, dispo etc pour qu'ils voient bien la différence.

2 heures un vendredi, c'est sûr que c'était prévisible.

"Les deux dernières heures de la journée" sont de 10 à 12... on leur a tout de même évité les cours du vendredi après-midi, à ces choupinous... Bon, je vous rassure, le résultat est le même que de 15h30 à 17h30...
Merci pour votre soutien, en tout cas. Je sèche toujours sur la fin de mon rapport, mais je me sens moins seule

Je ne sais trop quoi te dire, je ne sais pas trop non plus ce que je ferais dans une telle situation, mais je pense que je refuserais de les prendre. Le cpe est intervenu ? Les autres profs font quoi ?? Il faut bouger les collègues !! Si tu peux en récupérer quelques uns pas trop agités, fais cours pour eux. Après c'est facile à dire, mais concrètement, ce n'est pas forcément si simple ...
Je te souhaite beaucoup de courage en tout cas

J'ai une collègue qui a fait ça (ne garder que les sages) avec une classe que nos avions en commun et dont elle ne se sortait pas.

10h-12h ? alors qu'ils ont faim, les pauvres petits, et qu'ils sont tout fatigués de leurs cours précédents (...?) et de la semaine où ils ont bossé comme des malades... :lecteur:
Moi je dis : supprimons-leur le vendredi.
Et puis, comme ils reporteront ce comportement au jeudi, nouveau dernier-jour, supprimons-leur le jeudi.
Etc.
Jusqu'à les éjecter de l'école.
Des vacances permanentes, ils ne pourront pas se plaindre, hein ?
Non mais, merdre à la fin.

Les autres profs attendent que ça passe... "Plus que trois mois", qu'ils disent ! Evidemment, quand on les a en fin de semaine, juste après le cours de physique où ils piquent à chaque fois des trucs pour faire les c*** chez moi... Ce n'est pas tout à fait pareil que de les avoir tout le lundi en atelier et puis de ne plus les voir !
En attendant, je crois que je vais souscrire à l'autonome dès demain, car je sens qu'avec eux je pourrais avoir des tuiles...

Salut,

A mon sens le plus important, c'est de ne pas rester isolé.
Je ne connais pas de prof qui puisse par la seule puissance du verbe rétablir l'ordre dans sa classe. En fonction de l'attitude de ta direction, je te suggère les étapes suivantes (je bosse pas en SEP donc je ne suis pas confronté à des trucs aussi durs mais j'ai une Tle STG très pénible de 35):

-Avertir et demander RV à la CPE de la classe + PP + direction si nécessaire
-Rapport systématique sur tous les incidents (indispensable si ta direction - comme la mienne - a tendance à vouloir enterrer le truc)
-T'en ouvrir à tes collègues, voir aux représentants syndicaux dans l'établissement.
-Si la direction ne réagit pas suffisamment (c'est-à-dire Conseil de discipline a chaque incident grave: insulte, violences...) je pense que vos représentants doivent contacter le "proviseur vie scolaire" (un par académie) pour obliger la direction à bouger. Nous on a fait ça, ça n'est pas la panacée mais ça oblige la direction à se remuer un peu.

Surtout, n'abandonne pas les élèves et ne laisse pas tomber!

Courage!

Olala !
Pour parer à toute éventualité, j'ai toujours mon téléphone sur moi et si un élève se barre sans autorisation (et se jette par la fenêtre ???) j'appelle aussitôt la CPE pour le lui signaler, pour me couvrir. En général ça les impressionne de voir que je réagis aussitôt aussi fermement.
Ensuite, si je vois un gamin dépasser les bornes, je sors aussitôt une fiche d'exclusion et dehors. S'il ne veut pas sortir, j'appelle la CPE pour qu'elle m'aide.
S'il faut en virer 10, je le fais (heureusement ce n'est jamais arrivé, mais qui sait, un jour...)
Et toujours (ou presque) je m'arrange pour avoir une discussion avec le gamin après coup, une fois que la colère est tombée et que ses camarades sont sortis (avec un témoin quand même) et s'il n'y a pas de témoin de confiance, on descend en parler avec la CPE, pour désamorcer le pb et essayer de lui faire comprendre que c'est parce qu'il a dépassé les bornes qu'il a fallu l'exclure. Après, quand je vois que ça le fout en colère que je l'exclue, je lui dis bien "Soit tu te calmes, soit tu sors, c'est TOI qui choisis", très très très souvent ils choisissent de se calmer et les autres les incitent à se calmer.

Ma collègue appelle en live les parents, en plein milieu du cours. Il faut cependant être certaine qui le parent est avec nous, sinon c'est risqué...
Et puis pareil, les durs, j'appelle les parents devant eux à la fin de l'heure, ça en calme beaucoup.

Il faut dire qu'ici quand on vire un élève, ça induit forcément un rapport... Donc ils ne sont pas spécialement contents ni soulagés d'être virés.

Je t'envoie plein d'ondes positives, et je te souhaite beaucoup de courage.

L'ambiance avec ce groupe est vraiment pourrie... J'ai dit à ma proviseur que je ressentais une nette hostilité de la part des élèves, elle m'a répondu que je me faisais des idées. Et pourtant, quand j'entends certaines réflexions, je sais que je suis dans le vrai... J'essaie de ne pas les détester, mais c'est dur. Parfois j'ai juste envie de leur jeter à la face ce que je pense d'eux, avec les pleins et les déliés, mais bon, je suis une fonctionnaire éthique et responsable et tout, et j'encaisse.
Je termine mon rapport de cette façon :

Les élèves de ce groupe deviennent de plus en plus incontrôlables et il m'est impossible, dans ces conditions, de répondre de la sécurité des personnes et des biens placés sous ma responsabilité, ou d'assurer ma propre sécurité en classe. Je souhaite donc indiquer qu'à l'avenir, je me réserve le droit d'exclure définitivement de cours tout élève dont le comportement me semblerait représenter une menace pour la sécurité des personnes, des biens ou pour ma propre sécurité.

J'ajoute un truc sur le fait que, pour ne pas rompre la continuité pédagogique, ils auront du travail à effectuer en perm sur les heures de cours ?

Oui oui.

Retire le "définitivement".