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- JohnMédiateur
Extrait concernant les enseignants, en particulier à l'université :
Texte intégral :
http://www.vousnousils.fr/2012/03/14/bernard-deforge-les-enseignants-de-lettres-classiques-doivent-savoir-se-remettre-en-question-523467
Les enseignants de lettres classiques ont leur part de responsabilité : pour certains, ils n'ont pas voulu voir ce qui se passait, ils n'ont rien changé à leurs méthodes, se coupant de plus en plus des exigences d'un enseignement moderne, adapté aux étudiants d'aujourd'hui. Enfin, certains sont entrés également dans une posture de lamentation perpétuelle. Lorsque j'étais doyen de la fac de lettres de Caen, j'ai bien entendu toujours défendu les lettres classiques, mais j'ai été frappé par l'impossibilité pour certains enseignants de se remettre en question. [...]
Tout d'abord, les enseignants ne doivent pas former les étudiants pour qu'ils deviennent ce qu'eux-mêmes sont. Le professeur de lettres classiques à l'université n'est pas là pour former des clones. Cette approche est très mauvaise, car elle dénature les contenus d'enseignement : en lettres classiques, c'est particulièrement dangereux, la discipline n'étant pas directement ancrée dans le concret. Or, si l'on enseigne les lettres classiques en relation avec d'autres disciplines, ce sera très différent.
Texte intégral :
http://www.vousnousils.fr/2012/03/14/bernard-deforge-les-enseignants-de-lettres-classiques-doivent-savoir-se-remettre-en-question-523467
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- derouteÉrudit
:mitrailler: N'importe quoi! L e vrai problème c'est déja de trouver des professeurs de toute évidence.
- GrypheMédiateur
Je trouve ce passage intéressant (je ne dis pas que je suis d'accord ou pas d'accord, mais que ça interpelle) ; vous en pensez quoi ?
Pour remédier à cette crise, une nouvelle approche des lettres classiques doit donc être proposée par les enseignants ?
Tout d'abord, les enseignants ne doivent pas former les étudiants pour qu'ils deviennent ce qu'eux-mêmes sont. Le professeur de lettres classiques à l'université n'est pas là pour former des clones. Cette approche est très mauvaise, car elle dénature les contenus d'enseignement : en lettres classiques, c'est particulièrement dangereux, la discipline n'étant pas directement ancrée dans le concret. Or, si l'on enseigne les lettres classiques en relation avec d'autres disciplines, ce sera très différent. Lorsque j'enseignais à Caen, j'ai par exemple construit des cours de théâtre antique en relation avec le département des Arts du spectacle. Les jeunes ont ainsi eu envie de lire dans le texte les œuvres théâtrales étudiées. Mais on peut faire la même chose avec le département de philosophie, d'architecture, de géographie, de sciences...Dans notre discipline, il est facile d'établir des connexions avec toutes les autres. On ne peut se contenter de faire des versions. Sinon, ce moment crucial de la construction de l'homme moderne qu'est la période gréco-romaine n'intéressera plus personne. Considéré comme un acquis, d'ici peu, plus personne ne sera capable de remonter aux sources.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- DragonsNiveau 5
Comme le dit Pierre Bergougnioux, les élèves (et donc les futurs étudiants) "se retrouvent avec dans leurs mains des volumes qui sont aux antipodes de leur vie".
La littérature moderne les touchent de moins en moins, donc la classique...
Je crois qu'il faut se rendre à l'évidence. Nous entrons dans une ère nouvelle, et la mort des humanités a eu lieu depuis bien longtemps.
La littérature moderne les touchent de moins en moins, donc la classique...
Je crois qu'il faut se rendre à l'évidence. Nous entrons dans une ère nouvelle, et la mort des humanités a eu lieu depuis bien longtemps.
- derouteÉrudit
Ah pardon, il me semblait que la littérature avait une portée universelle. Nous étudions des textes antiques et des civilisations passées mais nous arrivons toujours à faire le lien avec le présent. C'est étrange non?
Mais bon après tout, tu as raison Dragons, laissons nos élèves à leur vie et à ce qui les concerne.
Mais bon après tout, tu as raison Dragons, laissons nos élèves à leur vie et à ce qui les concerne.
- DragonsNiveau 5
deroute a écrit: Nous étudions des textes antiques et des civilisations passées
Oui, c'est ce qu'on veut faire à tout prix au collège, dans une perspective pseudo-diachronique.
Ainsi, les 6e se coltinent la Bible, Homère, et les 5e Rabelais, Marco Polo et tutti quanti.
Et après on se demande pourquoi les élèves n'ont plus le goût de lire...
Non mais :lol: quoi ...
- Thalia de GMédiateur
J'espère que tu es ironique...Dragons a écrit:deroute a écrit: Nous étudions des textes antiques et des civilisations passées
Oui, c'est ce qu'on veut faire à tout prix au collège, dans une perspective pseudo-diachronique.
Ainsi, les 6e se coltinent la Bible, Homère, et les 5e Rabelais, Marco Polo et tutti quanti.
Et après on se demande pourquoi les élèves n'ont plus le goût de lire...
Non mais :lol: quoi ...
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- derouteÉrudit
Je ne comprends pas ta vision des choses Dragon! Es-tu vraiment enseignant? Si oui, qu'apprends-tu à tes élèves?
- DragonsNiveau 5
C'est moi qui hallucine ou bien....
Programme de 6e:
1. Textes de l’Antiquité
Le professeur fait lire des extraits choisis parmi les oeuvres
suivantes :
- Le Récit de Gilgamesh*;
- La Bible*,
- L’Iliade*, L’Odyssée* d’Homère ;
- L’Enéide* de Virgile ;
- Les Métamorphoses* d’Ovide.
Deroute: ma vision des choses? C'est que les programmes sont inadaptés à la grande majorité des élèves. Sous prétexte de suivre une démarche diachronique en lien avec le programme d'Histoire, on impose aux élèves les textes les plus anciens donc les plus éloignés de leur culture donc les plus inaccessibles (pour leur âge).
Je ne dis pas que ces textes sont inintéressants, bien au contraire. Je dis qu'ils sont inadaptés au public.
Comment pouvez-vous m'expliquer que les textes de Rabelais que j'ai dans un manuel de 5e, ces mêmes textes je les étudiais à l'université?
Je ne suis pas vraiment certain qu'en 5e on puisse percevoir les subtilités de la verve Rabelaisienne. Donc si c'est pour survoler superficiellement des textes très riches mais inaccessibles à des jeunes gens, je n'en vois pas l'intérêt.
Il y a tant d'autres oeuvres à leur âge qui leur parleraient bien plus...
Ce que j'apprends à mes élèves? A réfléchir sur ce qu'est la littérature, un texte littéraire. A avoir un regard critique sur les choses. Quand ils font un schéma narratif, ils savent très bien que c'est uniquement pour avoir un résumé de l'oeuvre et rien d'autre, parce qu'ils savent ce qu'est le structuralisme et ses conséquences dans l'enseignement scolaire.
C'est leur donner une vision globale de la littérature en faisant de l'histoire littéraire, de façon ludique, en dédramatisant tout ce côté scolaire qui les traumatise. C'est parler avec des mots simples, parfois crus, sans rien enjoliver. C'est leur faire comprendre les choses, leur faire retenir, et si possible de façon agréable.
Deroute, si pour toi un "enseignant" est quelqu'un qui se contente d'approuver et d'appliquer les programmes, les lois, les directives, sans avoir un regard critique sur tout cela, et en ayant bonne conscience d'avoir rempli sa mission, alors non, je ne suis certainement pas un enseignant.
Programme de 6e:
1. Textes de l’Antiquité
Le professeur fait lire des extraits choisis parmi les oeuvres
suivantes :
- Le Récit de Gilgamesh*;
- La Bible*,
- L’Iliade*, L’Odyssée* d’Homère ;
- L’Enéide* de Virgile ;
- Les Métamorphoses* d’Ovide.
Deroute: ma vision des choses? C'est que les programmes sont inadaptés à la grande majorité des élèves. Sous prétexte de suivre une démarche diachronique en lien avec le programme d'Histoire, on impose aux élèves les textes les plus anciens donc les plus éloignés de leur culture donc les plus inaccessibles (pour leur âge).
Je ne dis pas que ces textes sont inintéressants, bien au contraire. Je dis qu'ils sont inadaptés au public.
Comment pouvez-vous m'expliquer que les textes de Rabelais que j'ai dans un manuel de 5e, ces mêmes textes je les étudiais à l'université?
Je ne suis pas vraiment certain qu'en 5e on puisse percevoir les subtilités de la verve Rabelaisienne. Donc si c'est pour survoler superficiellement des textes très riches mais inaccessibles à des jeunes gens, je n'en vois pas l'intérêt.
Il y a tant d'autres oeuvres à leur âge qui leur parleraient bien plus...
Ce que j'apprends à mes élèves? A réfléchir sur ce qu'est la littérature, un texte littéraire. A avoir un regard critique sur les choses. Quand ils font un schéma narratif, ils savent très bien que c'est uniquement pour avoir un résumé de l'oeuvre et rien d'autre, parce qu'ils savent ce qu'est le structuralisme et ses conséquences dans l'enseignement scolaire.
C'est leur donner une vision globale de la littérature en faisant de l'histoire littéraire, de façon ludique, en dédramatisant tout ce côté scolaire qui les traumatise. C'est parler avec des mots simples, parfois crus, sans rien enjoliver. C'est leur faire comprendre les choses, leur faire retenir, et si possible de façon agréable.
Deroute, si pour toi un "enseignant" est quelqu'un qui se contente d'approuver et d'appliquer les programmes, les lois, les directives, sans avoir un regard critique sur tout cela, et en ayant bonne conscience d'avoir rempli sa mission, alors non, je ne suis certainement pas un enseignant.
- JohnMédiateur
Ce que j'apprends à mes élèves? A réfléchir sur ce qu'est la littérature, un texte littéraire. A avoir un regard critique sur les choses. Quand ils font un schéma narratif, ils savent très bien que c'est uniquement pour avoir un résumé de l'oeuvre et rien d'autre, parce qu'ils savent ce qu'est le structuralisme et ses conséquences dans l'enseignement scolaire(1).
C'est leur donner une vision globale de la littérature en faisant de l'histoire littéraire, de façon ludique, en dédramatisant tout ce côté scolaire qui les traumatise (2).
(1) : :shock:
(2) : :shock:
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- badinNiveau 7
Je ne suis pas prof de langues anciennes, mais il faut tout de même apprendre à se remettre en question si crise il y a, et crise il y a, n'est-il pas?
- DragonsNiveau 5
1) Lorsque je leur fais utiliser des outils techniques (le schéma narratif n'est qu'un exemple), je leur explique systématiquement l'origine de ces derniers, pour les amener à réfléchir sur la pertinence de ceux-ci dans l'enseignement scolaire. Je cherche ainsi à développer chez eux une vision critique, sans leur faire appliquer bêtement telle ou telle démarche. Dès lors, quand ils doivent faire face à certaines choses "déplaisantes" dans le programme, ils savent le pourquoi du comment, connaissent mon point de vue, et je n'ai plus droit aux réflexions telles que: "ça sert à quoi?"; "c'est nul", etc.
2) C'est leur raconter la littérature de la façon la plus fine possible, sans l'enfermer dans des cadres, dans des questionnements technicistes stériles. C'est leur parler dans un langage drôle et simple, adapté à leur niveau, un langage qui les "touche", un langage différent des manuels scolaires. Oui, parfois ils écarquillent les yeux, mais ils me disent en suite: "avec vous, on retient".
Je comprends bien que le texte de Deforge choque, il est virulent. Mais vous savez tous aussi bien que moi (et vous avez eu affaire à eux) que certains enseignants (secondaire et université) ne voudront jamais se remettre en question. "Moi, ça fait 30 ans que je fais comme ça, je ne vois pas pourquoi ça changerait". Alors oui, quand l'enseignement est sclérosé à ce point, ça ne va pas attirer les étudiants.
Cela dit, je sais bien que ce n'est pas une généralité, et encore une fois je trouve que les propos de Deforge généralisent trop les choses, et partant choquent les profs de lettres classiques.
2) C'est leur raconter la littérature de la façon la plus fine possible, sans l'enfermer dans des cadres, dans des questionnements technicistes stériles. C'est leur parler dans un langage drôle et simple, adapté à leur niveau, un langage qui les "touche", un langage différent des manuels scolaires. Oui, parfois ils écarquillent les yeux, mais ils me disent en suite: "avec vous, on retient".
Je comprends bien que le texte de Deforge choque, il est virulent. Mais vous savez tous aussi bien que moi (et vous avez eu affaire à eux) que certains enseignants (secondaire et université) ne voudront jamais se remettre en question. "Moi, ça fait 30 ans que je fais comme ça, je ne vois pas pourquoi ça changerait". Alors oui, quand l'enseignement est sclérosé à ce point, ça ne va pas attirer les étudiants.
Cela dit, je sais bien que ce n'est pas une généralité, et encore une fois je trouve que les propos de Deforge généralisent trop les choses, et partant choquent les profs de lettres classiques.
- grandesvacancesNeoprof expérimenté
Les bras m'en tombent !
Et comme taper sur un clavier avec le nez n'est pas la chose la plus aisée au monde, je vais prendre l'air... :elephant2:
Et comme taper sur un clavier avec le nez n'est pas la chose la plus aisée au monde, je vais prendre l'air... :elephant2:
- JohnMédiateur
Dragons, d'accord, mais enfin quand même : ce n'est pas pour autant que tes élèves connaissent "les conséquences du structuralisme sur l'enseignement scolaire" ni que le côté scolaire "les traumatise". C'était un peu... exagéré, comme formulation, non ?
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- DragonsNiveau 5
John j'ai oublié de préciser qu'il s'agissait de lycéens. Bien entendu je ne rentre pas dans les détails mais j'essaie autant que faire se peut de leur montrer les "coulisses" du métier pour qu'ils comprennent la façon dont nous fonctionnons en tant que prof, ce que les programmes attendent d'eux, là où nous devons les amener en tant qu'enseignant, etc. Après je ne sais pas si c'est forcément une bonne chose de faire cela, mais je remarque qu'en expliquant le pourquoi du comment aux élèves (du moins ceux que j'ai) ils se montrent moins réticents car ils savent que je ne suis pas l'instigateur du système qui est en place, et acceptent de "jouer le jeu" tout en gardant un regard critique sur ce que nous faisons.
Mais c'est sûr que cela n'est pas (ou peu) possible au collège. Et du coup, c'est aussi la question que je vous pose puisque je n'enseigne pas au collège: que répondez-vous à vos élèves de 6e ou de 5e quand ils vous disent que les textes sont nuls ou qu'ils n'y comprennent rien? J'ai une seule heure par semaine en collège, et j'ai eu droit à ce genre de question. Avec les lycéens je m'en sors, mais avec les collégiens je ne savais quoi leur répondre...
Mais c'est sûr que cela n'est pas (ou peu) possible au collège. Et du coup, c'est aussi la question que je vous pose puisque je n'enseigne pas au collège: que répondez-vous à vos élèves de 6e ou de 5e quand ils vous disent que les textes sont nuls ou qu'ils n'y comprennent rien? J'ai une seule heure par semaine en collège, et j'ai eu droit à ce genre de question. Avec les lycéens je m'en sors, mais avec les collégiens je ne savais quoi leur répondre...
- ProvenceEnchanteur
Dragons a écrit: que répondez-vous à vos élèves de 6e ou de 5e quand ils vous disent que les textes sont nuls ou qu'ils n'y comprennent rien? J'ai une seule heure par semaine en collège, et j'ai eu droit à ce genre de question. Avec les lycéens je m'en sors, mais avec les collégiens je ne savais quoi leur répondre...
Mes élèves ne me disent pas que les textes sont nuls, d'abord parce que je ne le leur permets pas, ensuite parce que, contrairement à ce que tu as l'air de penser, les petits 6e adorent l'Odyssée.
- DragonsNiveau 5
On ne doit certainement pas enseigner dans la même "zone"Provence a écrit: contrairement à ce que tu as l'air de penser, les petits 6e adorent l'Odyssée.
- PryneiaNiveau 9
Dragons a écrit:C'est moi qui hallucine ou bien....
Programme de 6e:
1. Textes de l’Antiquité
Le professeur fait lire des extraits choisis parmi les oeuvres
suivantes :
- Le Récit de Gilgamesh*;
- La Bible*,
- L’Iliade*, L’Odyssée* d’Homère ;
- L’Enéide* de Virgile ;
- Les Métamorphoses* d’Ovide.
Deroute: ma vision des choses? C'est que les programmes sont inadaptés à la grande majorité des élèves. Sous prétexte de suivre une démarche diachronique en lien avec le programme d'Histoire, on impose aux élèves les textes les plus anciens donc les plus éloignés de leur culture donc les plus inaccessibles (pour leur âge).
Je ne dis pas que ces textes sont inintéressants, bien au contraire. Je dis qu'ils sont inadaptés au public.
Comment pouvez-vous m'expliquer que les textes de Rabelais que j'ai dans un manuel de 5e, ces mêmes textes je les étudiais à l'université?
Comme Betty Cotton par exemple ? Comme Meirieu, tu penses que les élèves devraient lire des modes d'emploi pour entrer dans la lecture ? Parce que c'est plus "proche" de leur quotidien ? Bien évidemment que ces œuvres sont difficiles, mais le rôle de l'enseignant est précisément de guider, d'accompagner, d'aider les élèves dans la découverte de celles-ci. On ne va pas leur balancer les textes et les laisser se débrouiller...
Rares sont les élèves qui vont être confrontés à ces grands textes chez eux, il faut donc bien que l'école joue ce rôle ! Sans compter que ces œuvres ont été et demeurent des sources d'inspiration inépuisables en littérature, dans les arts, etc. Il me semble cohérent de les faire étudier aux élèves.
Il faut ajouter que les élèves sont très friands de mythologie. J'ai toujours l'attention de tous mes élèves (même les pénibles) de 2nde quand j'évoque Œdipe, la guerre de Troie, Pygmalion, etc.
John a écrit:Ce que j'apprends à mes élèves? A réfléchir sur ce qu'est la littérature, un texte littéraire. A avoir un regard critique sur les choses. Quand ils font un schéma narratif, ils savent très bien que c'est uniquement pour avoir un résumé de l'oeuvre et rien d'autre, parce qu'ils savent ce qu'est le structuralisme et ses conséquences dans l'enseignement scolaire(1).
C'est leur donner une vision globale de la littérature en faisant de l'histoire littéraire, de façon ludique, en dédramatisant tout ce côté scolaire qui les traumatise (2).
(1) : :shock:
(2) : :shock:
+1 :shock: :shock:
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"Leave me alone and let me go to hell by my own route." Calamity Jane
« Nicht ein Wolf ist der Mensch dem Menschen. Er ist ihm Produkt, die totale Ware ist er ihm. » E. Palmetshofer
(« L’homme n’est pas un loup pour l’homme. Il est un produit pour lui, une marchandise, rien de plus. »)
- ProvenceEnchanteur
Dragons a écrit:On ne doit certainement pas enseigner dans la même "zone"Provence a écrit: contrairement à ce que tu as l'air de penser, les petits 6e adorent l'Odyssée.
Je n'enseigne pas en Finlande, non.
- DragonsNiveau 5
Pryneia je ne dis pas que ces oeuvres ne doivent pas être étudiées parce qu'elles sont très anciennes et ne parlent pas toujours aux élèves.
Je vous demande, dans la plus grande objectivité et la plus grande sincérité, si vous ne trouvez pas que ces oeuvres ne devraient pas être étudiées plus tard au collège (4e ou 3e plutôt que les 6e).
Êtes-vous convaincus qu'au sortir du CM2 on a les bagages pour affronter une telle littérature? Qu'est-ce que cela changerait d'attendre deux ans de plus que les élèves aient une plus grande maturité pour étudier ces oeuvres qui, rappelons-le, sont sans doute les plus riches de la littérature française, et demandent, pour être correctement étudiées[b], une maturité intellectuelle et une culture avérées.
Je vous demande, dans la plus grande objectivité et la plus grande sincérité, si vous ne trouvez pas que ces oeuvres ne devraient pas être étudiées plus tard au collège (4e ou 3e plutôt que les 6e).
Êtes-vous convaincus qu'au sortir du CM2 on a les bagages pour affronter une telle littérature? Qu'est-ce que cela changerait d'attendre deux ans de plus que les élèves aient une plus grande maturité pour étudier ces oeuvres qui, rappelons-le, sont sans doute les plus riches de la littérature française, et demandent, pour être correctement étudiées[b], une maturité intellectuelle et une culture avérées.
- Thalia de GMédiateur
Dragons (qui ne t'es toujours pas présenté…) tes propos me sidèrent et me scandalisent.
J'étudie les textes fondateurs en 6e et les élèves aiment ça. Ils sont très réceptifs parce qu'ils découvrent là d'où ils viennent et ne demandent qu'à se désoler de l'image du paradis perdu. Les aventures d'Ulysse les transportent, ils en ont déjà entendu parler et ont plaisir à découvrir les textes (bien sûr de manière moins approfondie que lorsque j'en traduisais des extraits).
C'est l'âge le plus favorable pour transmettre des œuvres patrimoniales et je ne m'en prive pas.
Que proposes-tu à la place ? Je préfère ne pas lire la réponse
J'étudie les textes fondateurs en 6e et les élèves aiment ça. Ils sont très réceptifs parce qu'ils découvrent là d'où ils viennent et ne demandent qu'à se désoler de l'image du paradis perdu. Les aventures d'Ulysse les transportent, ils en ont déjà entendu parler et ont plaisir à découvrir les textes (bien sûr de manière moins approfondie que lorsque j'en traduisais des extraits).
C'est l'âge le plus favorable pour transmettre des œuvres patrimoniales et je ne m'en prive pas.
Que proposes-tu à la place ? Je préfère ne pas lire la réponse
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- ysabelDevin
Je lis les propos de Dragons et je suis sur le cul... :shock:
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Presse-puréeGrand sage
Êtes-vous convaincus qu'au sortir du CM2 on a les bagages pour affronter une telle littérature?
si tu fais du structuralisme, c'est sûr que c'est compliqué...en revanche, si tu travailles le récit, genre que nos élèves fréquentent dès l'école primaire, tu peux sans problème les accrocher. Ensuite, travailler ces textes permet de poser des questions que des enfants de cet âge se posent tout de même, sur la famille, sur l'exil, sur l'amour. Les thèmes évoqués les touchent, et beaucoup.
Qu'est-ce que cela changerait d'attendre deux ans de plus que les élèves aient une plus grande maturité pour étudier ces oeuvres qui, rappelons-le, sont sans doute les plus riches de la littérature française, et demandent, pour être correctement étudiées[b], une maturité intellectuelle et une culture avérées.
Cela changerait qu'ils rateraient ensuite bon nombre de références intertextuelles, et que la chronologie (je sais, c'est un gros mot maintenant) littéraire ne leur apparaîtrait pas. Et bon, la mimesis, même si son importance est grandement obérée dans les programmes, cela reste une clef de lecture importante à mettre en place.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- DragonsNiveau 5
Et bien, tant mieux pour vous si vous approuvez les programmes, les gens qui les font, etc. Mais ayez un peu d'ouverture d'esprit et acceptez que tout le monde n'ait pas le même point de vue que vous.
Thalia: "Mes propos te sidèrent et te scandalisent". Dis-donc, il t'en faut peu...
Si avoir un regard critique sur les programmes et l'enseignement ça te "scandalise", tu ne dois pas souvent remettre les choses en question...
Après si ça marche très bien avec tes classes tant mieux pour toi. Et si tu es convaincue que ces textes sont tout à fait adaptés pour des élèves de ZEP en 2012 alors tant mieux.
Sinon, tu es la bienvenue dans ma classe de 35 élèves issus pour la plupart de familles défavorisées, de confession non-chrétienne, pour venir faire étudier La Bible et Perceval et je ne sais quoi.
Tu seras peut-être ensuite moins "scandalisée" par mes propos.
Thalia: "Mes propos te sidèrent et te scandalisent". Dis-donc, il t'en faut peu...
Si avoir un regard critique sur les programmes et l'enseignement ça te "scandalise", tu ne dois pas souvent remettre les choses en question...
Après si ça marche très bien avec tes classes tant mieux pour toi. Et si tu es convaincue que ces textes sont tout à fait adaptés pour des élèves de ZEP en 2012 alors tant mieux.
Sinon, tu es la bienvenue dans ma classe de 35 élèves issus pour la plupart de familles défavorisées, de confession non-chrétienne, pour venir faire étudier La Bible et Perceval et je ne sais quoi.
Tu seras peut-être ensuite moins "scandalisée" par mes propos.
- Thalia de GMédiateur
J'ai enseigné en ZEP (une des plus dures, sinon la plus dure de l'académie de Grenoble). 80% de Musulmans. Et les œuvres que j'y étudiais, y compris des extraits de la Bible passaient fort bien. J'avais des 5e aussi à l'époque, ils n'ont jamais râlé contre le Moyen-Âge.
Et ma rage, je préfère la garder pour, plutôt contre, l'aggravation de nos conditions de travail que contre des programmes qui me siéent plutôt bien
Et ma rage, je préfère la garder pour, plutôt contre, l'aggravation de nos conditions de travail que contre des programmes qui me siéent plutôt bien
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