Votre avis sur ces deux dictées 6° et 4°?

Je viens de finir de corriger mes dictées non préparées de ce matin. Un lundi sur deux c'est dictée préparée ou dictée de mots, l'autre lundi c'est dictée non préparée. Je suis catastrophée des notes des élèves, je viens vous soumettre mes dictées. Sont-elles trop difficiles? Qu'en pensez-vous?

Pour les 6°:
Molière ne s’est pas toujours appelé Molière.
Molière n’était pas destiné à faire du théâtre. La tradition voulait qu’il devienne marchand tapissier comme son père.
Molière n’est pas devenu célèbre en un jour. Il a connu de nombreux échecs avant de rencontrer la gloire à Paris.
Molière ne s’est pas contenté d’écrire des pièces de théâtre. Il était d’abord acteur, le plus grand comédien de son temps, mais aussi metteur en scène et directeur de troupe.
Enfin le Molière en perruque a d’abord été un petit garçon aux boucles brunes qui aimait regarder les meilleurs saltimbanques de la capitale vers le Pont-Neuf.

J'ai précisé que l'infinitif et le temps de "s'est appelé" et "s'est contenté". J'ai aussi dit que le petit garçon avait plusieurs boucles et qu'on devait accorder tout le GN.

Résultat: sur 21 élèves, 7 ont 0/20, 8 ont entre 0,5 et 5, 3 élèves ont 6,5 ou 7 et seuls trois élèves ont la moyenne (12, 13 et 14).

Pour les 4°:
Le jeudi matin, qui était hier, Mademoiselle espéra que le roi signerait comme il l’avait dit ; mais sur les sept heures du soir, Sa Majesté étant persuadée par la Reine, Monsieur, et plusieurs barbons, que cette affaire faisait tort à sa réputation, il se résolut de la rompre, et après avoir fait venir Mademoiselle et M. de Lauzun, il leur déclara [...] qu’il leur défendait de plus songer à ce mariage. [...] Pour Mademoiselle, [...] elle éclata en pleurs, en cris, en douleurs violentes, en plaintes excessives ; et tout le jour elle n’a pas sorti de son lit, sans rien avaler que des bouillons.
D’après Mme de Sévigné.

Tous les noms propres étaient écrits au tableau.

Résultat: sur 19 élèves (faibles!), 14 ont 0/20, les autres ont eu, 2, 3, 4, 5,5 et 12!

Qu'en pensez-vous?

honnêtement, celle pour les 4ème me semble difficile (en même temps, mes 4èmes ne sont pas terribles)
pour celle des 6ème ça me semble correct (mais mes 6ème sont bons)
je fais souvent une partie questions dans la dictée, ce qui permait aux élèves qui ont appris la leçon de s'en sortir à 5-6 et d'éviter les 0

Les dictées c'est souvent la cata, alors je les mets sur 10 et je donne une réécriture ou un exo de conjugaison pour compléter.

Mais d'habitude, les résultats sont moins catastrophiques ?
C'est jour de rentrée, pour toi ?

Propose-leur de se corriger tout seuls en classe et de remettre une note (moins coefficientée) à cette correction (s'ils récrivent le texte entièrement, bien sûr). Corriger ses propres fautes, je trouve cela formateur, surtout si le code de correction est clair.

Bonne idée La Jabotte! Je n'y aurais pas pensé. Je vais expérimenter.
D'habitude les notes sont un peu meilleures mais j'ai l'impression qu'ils s'essoufflent et en même temps comme je crois à la régularité du travail et de la réflexion, je ne lâche pas l'affaire.
En 4° évidemment on avait étudié le texte de "la nouvelle extraordinaire" de Mme de Sévigné et je leur ai expliqué le sens de la dictée avant de la dicter...
Et j'applique le vrai barème (-2, -1 et -0,5).
Bref un moment de découragement! Et on est déjà rentré depuis plus de quinze jours!

Si je peux me permettre , ton barême est peut être trop "sévère". N'oublions jamais que fixer que tel type de faute vaut -1 , - 2, c'est tout de même assez arbitraire...Au nom de quoi peut on décreter qu'une faute vaut tant de points.?? de quelques lettrés de l'académie francaise qui ne connaissent pas des élèves en difficulté ou de tels cuistre ici ou là..?
Ce qui me semble IMPORTANT , c'est de ne pas décourager les élèves car plus ils aditionnent les zéros et , moins d'éfforts ils feront, ce qui sera préjudiciable pour leur progrès et leur motivation.
Pour ma part:
J'ai des élèves de ZEP en très grandes difficultés et j ai modifié radicalement ma méthode en dictée.
1 On prépare le texte ensemble , on en profite pour étudier un ou deux points d'ortho: OH le bel homophone!OH un adverbe c'est invariable...etc
2 Je dicte le texte , je le relève et je souligne toutes les erreurs.
3 Je rends les copies SANS NOTE , les élèves corrigent leurs erreurs avec une fiche et doivent les expliquer.
4 Je ramasse les copies et là , j'évalue.

Ce qui est nécessaire, c'est que les élèves réfléchissent sur la langue pas qu'ils écrivent un texte sans aucune réflexion parce que dans ce cas , cela ne sert à rien!! Et croyez moi en matière d'élèves en difficultés avec l'orthographe, j'en ai des tonneaux remplis autant que le vin rosé que j'engloutis.....si vous me permettez la comparaison grivoise.
Il me semble que c'est à chacun d'entre nous d'adapter nos méthodes en fonction du niveau de nos élèves. La recette magique n'existe pas dans cette discipline en revanche ne pas décourager les élèves me semble la priorité pour le professeur de francais.

Le barème est sévère mais c'est le barème officiel de la dictée au brevet... Alors faut-il leurrer les élèves sur leur véritable niveau? C'est une vraie question.

Je ne fais pas que des dictées non préparées, j'alterne les dictées de mots ou préparées (texte décortiqué en classe et donné à la maison) et les dictées non préparées. En gros la plupart ont une très bonne note en dictée de mots ou dictée préparée et des notes lamentables dès qu'il s'agit de dictée non préparée alors que souvent je les guide et leur pose des questions au fur et à mesure de la dictée, ou je demande à un élève d'indiquer le temps d'un verbe, bref en général les dictées non préparées sont assez guidées en classe.

Je te rejoins cependant tout à fait sur l'importance de ne pas les décourager.
Deux petites questions à te poser: les élèves jouent-ils le jeu d'espliquer leurs fautes? Quelle est cette fiche dont tu parles?

Alors , les élèves ne jouent pas tjrs le jeu pour expliquer les erreurs, j'avoue! cependant, j essaie de les motiver avec la note ( si tu corriges bien , tu peux avoir une bonne note en orthographe)...ce n'est pas miraculeux non plus, je le concède.
j ai une petite fiche simple de repérage de faute. Elle est extremement dépouillée sinon cela décourage les moins concentrés.Les élèves la collent dans le classeur en début d'année au verso de l'intercalaire orthographe.
Après j'essaie de guider les plus faibles, je leur distribue des ORTH de chez Guion...je déploie mille et une ruses mais je ne suis pas magicien.
Je dois reconnaitre que l'enseignement de l'orthographe demeure une sous discipline difficile à enseigner.
Pour les 4E 3E , j'utilise la vieille méthode Dictée/questions afin que les élèves n'obtiennent jamais zéro. De plus, cela me permet de réinvestir le cours de grammaire.

Merci pour ta réponse.
En 4° je fais parfois comme toi: dictée que l'on prépare bien et puis le jour de la dictée, je pose des questions sur quelques règles ou la nature des mots, mais uniquement des choses vues ensemble.

Je n'arrive pas à faire énormément de dictées en classe, mais je ne trouve pas les textes difficiles Amaliah.
Par contre, nous même au brevet blanc on applique -1 erreur grammaticale, -0,5 erreur lexicale, et une sorte de "package" pour accents et points sur i/j.

Mes collègues nous l'imposent.

Eh bien chez moi au brevet blanc ( et au brevet final idem d'ailleurs pour une dictée sur 6), -0,5 pour faute de grammaire et -0,25 faute lexicale.
En classe, pour une dictée sur 20, je n'enlève jamais -2 pour une faute de grammaire, quel que soit le niveau. Mais plutôt -1 ou 1,5 selon qu'on a révisé ou non un point de langue...