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- cannelle21Grand Maître
J'ai malencontrueusement perdu une partie de la discussion d'hier sur le fil "Partons d'un bon pied", en voulant scinder les sujets pour plus de lisibilité. Je vais donc essayer de copier les sujets qui avaient été proposés par Mareuil. Je suis vraiment désolée pour les problèmes occasionnés. Je suis également désolée de ne pas pouvoir restituer les réponses qui avaient permis de relancer les sujets.
- cannelle21Grand Maître
Une épreuve de français et une de calcul du Certif’ 1920.
Sujet de français
Dictée : Les petits
Je les aimais parce qu'on lisait toute leur âme dans leurs yeux. Quelquefois, quand ils avaient été sages, je leur racontais une histoire. Une histoire ! Quel bonheur ! Vite, vite, on pliait les cahiers, on fermait les livres, encriers, règles, porte-plumes, on jetait tout pêle-mêle au fond des pupitres. Puis, les bras croisés sur la table, on ouvrait des grands yeux et on écoutait. J'avais composé à leur intention cinq ou six petits contes fantastiques. J'y mêlais de ma propre histoire. Il y avait toujours un pauvre grillon obligé de gagner sa vie comme le Petit Chose.
Alphonse Daudet (le Petit Chose)
Questions :
1) Quels sont les détails qui montrent le plaisir qu'avaient les enfants à entendre une histoire ? 2) Qu'est-ce que des "contes fantastiques" ? 3) Faites l'analyse grammaticale de "leur racontais", "leur intention". 4) Conjuguez le verbe "jeter" à la première personne du singulier et du pluriel des temps simples du mode indicatif.
Rédaction : Le matin d'un beau jour.
La journée s'annonce comme devant être fort belle. Au réveil, accoudé(e) à votre fenêtre, vous observez les oiseaux qui vont et qui viennent. Vous en entendez d'autres chanter au sein du bosquet voisin. Dépeignez ce que vous éprouvez.
sujet de mathématiques
Problème n° 1
Un sinistré a reçu pour dommages de guerre 12 860 F en bons décennaux. Il est obligé de les négocier dans une banque qui lui donne 81% de leur valeur. Combien a-t-il perdu ?
Problème n° 2
Une salle à manger a un périmètre de 18,50 ni et une longueur de 5,25 m. On veut recouvrir le parquet d'un tapis valant 15 F le mètre carré et de dimensions telles qu'il y ait le long des murs un espace de 0,40 m non recouvert. Quel sera le prix du tapis ?
Sujet de français
Dictée : Les petits
Je les aimais parce qu'on lisait toute leur âme dans leurs yeux. Quelquefois, quand ils avaient été sages, je leur racontais une histoire. Une histoire ! Quel bonheur ! Vite, vite, on pliait les cahiers, on fermait les livres, encriers, règles, porte-plumes, on jetait tout pêle-mêle au fond des pupitres. Puis, les bras croisés sur la table, on ouvrait des grands yeux et on écoutait. J'avais composé à leur intention cinq ou six petits contes fantastiques. J'y mêlais de ma propre histoire. Il y avait toujours un pauvre grillon obligé de gagner sa vie comme le Petit Chose.
Alphonse Daudet (le Petit Chose)
Questions :
1) Quels sont les détails qui montrent le plaisir qu'avaient les enfants à entendre une histoire ? 2) Qu'est-ce que des "contes fantastiques" ? 3) Faites l'analyse grammaticale de "leur racontais", "leur intention". 4) Conjuguez le verbe "jeter" à la première personne du singulier et du pluriel des temps simples du mode indicatif.
Rédaction : Le matin d'un beau jour.
La journée s'annonce comme devant être fort belle. Au réveil, accoudé(e) à votre fenêtre, vous observez les oiseaux qui vont et qui viennent. Vous en entendez d'autres chanter au sein du bosquet voisin. Dépeignez ce que vous éprouvez.
sujet de mathématiques
Problème n° 1
Un sinistré a reçu pour dommages de guerre 12 860 F en bons décennaux. Il est obligé de les négocier dans une banque qui lui donne 81% de leur valeur. Combien a-t-il perdu ?
Problème n° 2
Une salle à manger a un périmètre de 18,50 ni et une longueur de 5,25 m. On veut recouvrir le parquet d'un tapis valant 15 F le mètre carré et de dimensions telles qu'il y ait le long des murs un espace de 0,40 m non recouvert. Quel sera le prix du tapis ?
- cannelle21Grand Maître
3- ANNALES ET CORRIGES : CARNET DU CERTIFICAT D'ETUDES 1953
RÉDACTION.
1. Au cours d'une promenade à bicyclette, vous avez perdu votre portefeuille. Écrivez à la gendarmerie ou au commissariat de police pour signaler cette perte.
2. Un petit chat s'amuse devant la porte avec un objet léger. Survient un jeune chien qui veut prendre part au jeu. Décrivez la scène et dites comment elle se termine.
DICTÉE.
Le premier feu, vu par la chatte.
Feu! Te voici revenu, plus haut que mon souvenir, plus cuisant et plus proche que le soleil ! Feu ! que tu es splendide ! Par pudeur, je cache ma joie de te revoir, je ferme à demi mes yeux où la lumière amincit ma prunelle. Mon ronron discret se perd dans ton crépitement. Ne pétille pas trop, ne crache pas d'étincelles sur ma fourrure ; sois clément, feu varié, que je puisse t'adorer sans crainte ...
Je sais, puisque je suis chat, tout ce qui vient derrière toi, feu. Je prévois l'hiver que j'accueille d'une âme inquiète, mais non sans plaisir. En son honneur, déjà ma robe croît et s'embellit. Mes rayures brunes deviennent noires et le poli de mon ventre passe en beauté tout ce qui s'est vu jamais.
COLETTE.
QUESTIONS.
La chatte est-elle contente ? Quels sont les détails qui le montrent? Pourquoi les rayures brunes deviennent-elles noires?
Expliquez: clément (employez ce mot dans une phrase); pétille:
Analysez: splendide ; joie; te (revoir) ; prudent.
CALCUL
I. Un ouvrier travaille 8 heures par jour et gagne 140 F par heure. Il ne travaille ni le samedi, ni le dimanche et dépense en moyenne 650 F par jour : Au bout de combien de semaines aura-t-il économisé la somme nécessaire pour acheter une bicyclette à moteur valant 46000 F ?
2. L’indicateur me donne les renseignements suivants sur les 7 trains de voyageurs circulant entre Paris et Chaumont:
Départ Paris :
7 h 45 ;
7 h 50;
12 h 05;
18h20;
18h22;
22h 15;
22h45.
Arrivée à Chaumont :
10 h 23 ;
11h44;
15h38;
21 heures;
22 h 10;
1h34;
2h11.
Quel est le plus rapide? le moins rapide? Quelle est la vitesse moyenne du plus rapide? (Distance Paris-Chaumont : 269 km).
SCIENCES.
1. Comment se forment les vents? Quels sont les vents dominants de votre région? Quel instrument en indique la direction ? (Description).
2. Vous avez mis des haricots à germer. Ils ne germent pas. Indiquez toutes les raisons qui peuvent empêcher ou retarder cette germination.
HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE.
1. À quelle occasion les Français découvrent-ils la Renaissance italienne? Citez deux châteaux construits en France
à l'époque de la Renaissance.
En quoi le château de la Renaissance diffère-t-il du château féodal?
2. Quels sont les mouvements de la mer ? Qu'appelle-t-on flux ou reflux?
Citez un courant chaud et un courant froid au nord de l'équateur.
CALCUL MENTAL.
1. Une voiture parcourt 125 km, puis 84 km. Distance parcourue?
II. Prix de 750 g de viande à 480 F le kg.
IV. Je pars à 7h35. J'arrive à 8h20. Durée du trajet ?
V. Combien paierai-je un objet de 950 F si j'ai 10 % de remise ? »
RÉDACTION.
1. Au cours d'une promenade à bicyclette, vous avez perdu votre portefeuille. Écrivez à la gendarmerie ou au commissariat de police pour signaler cette perte.
2. Un petit chat s'amuse devant la porte avec un objet léger. Survient un jeune chien qui veut prendre part au jeu. Décrivez la scène et dites comment elle se termine.
DICTÉE.
Le premier feu, vu par la chatte.
Feu! Te voici revenu, plus haut que mon souvenir, plus cuisant et plus proche que le soleil ! Feu ! que tu es splendide ! Par pudeur, je cache ma joie de te revoir, je ferme à demi mes yeux où la lumière amincit ma prunelle. Mon ronron discret se perd dans ton crépitement. Ne pétille pas trop, ne crache pas d'étincelles sur ma fourrure ; sois clément, feu varié, que je puisse t'adorer sans crainte ...
Je sais, puisque je suis chat, tout ce qui vient derrière toi, feu. Je prévois l'hiver que j'accueille d'une âme inquiète, mais non sans plaisir. En son honneur, déjà ma robe croît et s'embellit. Mes rayures brunes deviennent noires et le poli de mon ventre passe en beauté tout ce qui s'est vu jamais.
COLETTE.
QUESTIONS.
La chatte est-elle contente ? Quels sont les détails qui le montrent? Pourquoi les rayures brunes deviennent-elles noires?
Expliquez: clément (employez ce mot dans une phrase); pétille:
Analysez: splendide ; joie; te (revoir) ; prudent.
CALCUL
I. Un ouvrier travaille 8 heures par jour et gagne 140 F par heure. Il ne travaille ni le samedi, ni le dimanche et dépense en moyenne 650 F par jour : Au bout de combien de semaines aura-t-il économisé la somme nécessaire pour acheter une bicyclette à moteur valant 46000 F ?
2. L’indicateur me donne les renseignements suivants sur les 7 trains de voyageurs circulant entre Paris et Chaumont:
Départ Paris :
7 h 45 ;
7 h 50;
12 h 05;
18h20;
18h22;
22h 15;
22h45.
Arrivée à Chaumont :
10 h 23 ;
11h44;
15h38;
21 heures;
22 h 10;
1h34;
2h11.
Quel est le plus rapide? le moins rapide? Quelle est la vitesse moyenne du plus rapide? (Distance Paris-Chaumont : 269 km).
SCIENCES.
1. Comment se forment les vents? Quels sont les vents dominants de votre région? Quel instrument en indique la direction ? (Description).
2. Vous avez mis des haricots à germer. Ils ne germent pas. Indiquez toutes les raisons qui peuvent empêcher ou retarder cette germination.
HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE.
1. À quelle occasion les Français découvrent-ils la Renaissance italienne? Citez deux châteaux construits en France
à l'époque de la Renaissance.
En quoi le château de la Renaissance diffère-t-il du château féodal?
2. Quels sont les mouvements de la mer ? Qu'appelle-t-on flux ou reflux?
Citez un courant chaud et un courant froid au nord de l'équateur.
CALCUL MENTAL.
1. Une voiture parcourt 125 km, puis 84 km. Distance parcourue?
II. Prix de 750 g de viande à 480 F le kg.
IV. Je pars à 7h35. J'arrive à 8h20. Durée du trajet ?
V. Combien paierai-je un objet de 950 F si j'ai 10 % de remise ? »
- cannelle21Grand Maître
Entrée en sixième années cinquante.
Dictée
(On dira aux candidats que c'est un petit poisson qui raconte).
« Le jour était revenu depuis longtemps quand des pas firent craquer des cailloux sur le rivage, non des pas lourds et lents, mais de petits pas vifs et légers, des pas de petits d'hommes. Depuis longtemps, je savais les reconnaître ; du lac, on apprend tout ce qui se passe sur la rive. Ces petits s'amusèrent sur le bateau, le firent balancer, ce qui me donna le vertige : puis, tout à coup, l'un d'eux ayant eu l'idée de soulever une planche, poussa un cri : « Oh, le joli petit poisson ! ». Une main me saisit. Les autres petits d'hommes accoururent, On me jeta dans un lac minuscule qui avait une mauvaise odeur. A peine la place de se retourner. C'était, je l'ai su plus tard, une boite à conserves. »
Questions. - I. - Quelle différence faites-vous entre une boite à conserves et une boîte de conserves ?
II. - Ecrivez la phrase : « je l'ai su plus tard », aux temps suivants : passé simple et futur simple de l'indicatif, présent du conditionnel et présent du subjonctif.
III. – Analysez : quand, ces (petits), me (donna), me (jeta).
1V. - En une dizaine de lignes, terminez, à votre gré, le récit du petit poisson.
CALCUL
Opérations.-
a) 1 hm 6 m + 3 km 7 dam
+ 4 h 5 dam 8 m + 7 km 5 m
+ 9 km 3 hm 8 dam 7 m = km
b) 43780 × 329.07 =
c) 374 : 3.92 = à 0.01 près
Problème. - Une feuille de tôle rectangulaire mesure 0,8 m de long et 0,6 m de large et pèse 4.2 kg.
I°
Représentez-la à l'échelle de 1/10. Quelle est sa surface ? Quel est son volume sachant que l dm3 de tôle pèse 7 kg ? Calculez son épaisseur.
2° On découpe sur cette feuille une bande rectangulaire aussi longue que possible et de 20 cm de large. Coloriez celle bande sur le dessin ou hachurez-la. Quelle fraction de la surface représente la partie restante ? Quel est le poids de cette partie restante ?
Dictée
(On dira aux candidats que c'est un petit poisson qui raconte).
« Le jour était revenu depuis longtemps quand des pas firent craquer des cailloux sur le rivage, non des pas lourds et lents, mais de petits pas vifs et légers, des pas de petits d'hommes. Depuis longtemps, je savais les reconnaître ; du lac, on apprend tout ce qui se passe sur la rive. Ces petits s'amusèrent sur le bateau, le firent balancer, ce qui me donna le vertige : puis, tout à coup, l'un d'eux ayant eu l'idée de soulever une planche, poussa un cri : « Oh, le joli petit poisson ! ». Une main me saisit. Les autres petits d'hommes accoururent, On me jeta dans un lac minuscule qui avait une mauvaise odeur. A peine la place de se retourner. C'était, je l'ai su plus tard, une boite à conserves. »
Questions. - I. - Quelle différence faites-vous entre une boite à conserves et une boîte de conserves ?
II. - Ecrivez la phrase : « je l'ai su plus tard », aux temps suivants : passé simple et futur simple de l'indicatif, présent du conditionnel et présent du subjonctif.
III. – Analysez : quand, ces (petits), me (donna), me (jeta).
1V. - En une dizaine de lignes, terminez, à votre gré, le récit du petit poisson.
CALCUL
Opérations.-
a) 1 hm 6 m + 3 km 7 dam
+ 4 h 5 dam 8 m + 7 km 5 m
+ 9 km 3 hm 8 dam 7 m = km
b) 43780 × 329.07 =
c) 374 : 3.92 = à 0.01 près
Problème. - Une feuille de tôle rectangulaire mesure 0,8 m de long et 0,6 m de large et pèse 4.2 kg.
I°
Représentez-la à l'échelle de 1/10. Quelle est sa surface ? Quel est son volume sachant que l dm3 de tôle pèse 7 kg ? Calculez son épaisseur.
2° On découpe sur cette feuille une bande rectangulaire aussi longue que possible et de 20 cm de large. Coloriez celle bande sur le dessin ou hachurez-la. Quelle fraction de la surface représente la partie restante ? Quel est le poids de cette partie restante ?
- cannelle21Grand Maître
En 2004, lors de la première réunion publique du Grip, je présentais ce document, un relevé systématique opéré dans 25 copies de français :
Seconde : « la marseillaise, l'imne républicaine »
« Pour ce devoir sur Boule de Suif, nous écrit ce collègue d’un lycée de l’ouest de la France, j'ai scrupuleusement respecté les canons de la nouvelle pédagogie. Lecture cursive de l'oeuvre, contextualisation puis premier essai dûment corrigé et agrémenté de conseils personnalisés, enfin seconde version. Il était demandé de dégager en quelques lignes les informations apportées par cette nouvelle sur la société de l'époque et les événements historiques, puis de dire, exemples à l’appui, quel est le point de vue de Maupassant sur l'attitude des notables de province du Second Empire lors de la défaite de 1870.
Voici la liste, exhaustive ou presque, des fautes relevées dans les 25 copies. Étant donnée leur « inventivité », j'ai dû renoncer à établir un quelconque classement. On trouve en effet souvent cumulées dans le même mot ou le même groupe de mots des erreurs portant sur la graphie de mots usuels (pay pour pays), des confusions homophoniques affectant le sens (prêt /près, conte/comte), des découpages fantaisistes (appare pour à part), d'autres qui relèvent d'une non-application de règles d'accord les plus simples (sujet-verbe ; nom-adjectif). Et que dire de ces phrases criblées d'énormités orthographiques et en plus entièrement agrammaticales ? Nous ne sommes plus en présence de fautes classiques mais de versions absurdes : la graphie des sons est aléatoire, les composants de la phrase ne sont pas identifiés, les structures syntaxiques simples ne sont pas acquises. En outre, toute référence historique ou géographique donne lieu à confusion, noms propres et noms de lieux appartenant au domaine de l'inconnu. J'insiste sur le fait que ces enfants sont normaux, sympathiques, plutôt vifs et ne posent pas de « problèmes » graves en classe en dehors de leur paresse de plomb et de leur labilité. »
Relevé des incorrections dans le devoir sur Boule de suif :
Les troupes Prussiens
des escrots
une prostitué
la nouvel de Maupassant
la France était sûr
la France commencent
certain personnages
cette histoir que cela lui plaise ou nom
la lacheté
l'interet
a cette condition
l'autorisation donné
les représentant deux bonne soeur
prèts à s'enfuirent
quelques heures plus très (tard)
tout le monde étaient
elle sortie un panier remplit
appellé
la réflection
la préssion
tout le monde étaient préts
chacun sorti
elle avait oublit
leurs suppérieurs étaient choisit
le porte-monaie
il commance
les gens on l'aire sympatique
leurs publiques ingras
tout les voyageur
pour ce reposer
il les laisserais
ils deviennent impassient
il sont près ( prêts)
elle ce rend compte
chaques passagers
personnes ne pensent
leurs défault mitrallée (mitraillée)
c'est homme
elle les partagent
elle vient de passé l
e compte et la contesse
quelque hésitations
les compagnon de voyages
elle vas venir
en se référent sur sont point de vue
chaqun des personnages
il à elle est très réalisme
il peut tiré
le Havres
elle les partageat
personne ne voulu
ils avaient prouver
des jugements critique
chaques voyageurs
M. Carré Lamadon est posé dans le coton ( propriétaire de filatures)
part une relation
les régards
un générale les empêches
à moin que pour se que en publique
il ne la pas soutenu son statu de prostitué
ils négocient en vin un plein panier de victrailles (victuailles)
elle partage son mangée
tous le monde
la marseillaise, l'imne républicaine
son vrai nom est Adrienne Legay dont Maupassant a fait ses études à Rouen, donc il la connaît
la cause n'est pas connu
un reserment
Ce fier aux apparences des gens que si ils sont riches, ils sont biens, cela est faux au contraire moins les gens comme Boule de Suif sont riches plus ils sont patriotes
l'argent rend les gens cruelles
j'ai bien peur et malheureusement je ne suis pas le seul à pensé que l'argent, l'or, la richesse etc,...nous envoute dans un monde appare ou l'humanité est piétiné par celle-ci la population
terorisé
le levé du jour
les passagers passe la nuit
l'exeption
personnes ne donne
elle pleurt
il ne lui on pas donér a manger
ils font une alte A Rouen
les personnes séclectionnés
les passagés
un officier Prussien qui regardent tous le chargement
elle est appelé
il est près à repartir
l'officier lui à demander
elle n'a pas eut le temps
l'arrivé i
l dit aussi qu'ils pensent qu'a leur argent
on s'en qu'il a bien vu
le lecteur peut tiré
les personnes se sente supérieure au autre
les prostituées sont traité comme de la vilaine chair
elles font partis
ils voyent
lle se fait herceler
se sont ces amis
plus aucune personne lui adresse la parole
il démontre l'ingratitude des notables fasse à la faiblesse.
Car vendre une personne pour pouvoir avec la liberté c'est de la faiblesse
le bessoin
cela est s'erténement le cas
ne pas se fié aux apparences d'abort
le conte et la comtesse
elle avait pensée
rétissante
abitué
ils ont fuis
conseillé général
ils ont oubliés
audieuse
aucune notions
l'ame
les troupes on envahi
Boule de Suif une prostituée et patriotique
pour ne pas que les prussiens ne le prennent volent leur argent
par malheure
elle leurs donnent
les prussiens les prient en otage
ce sont deux patriotiques
satisfaire c'est envie
tout le monde c'était préparer pour le voyage en vivre
tout le monde mangeaient
les thermes "ordes débordées" ( hordes débandées)
ils apprenent
le commandant les gardes en otage
ce sont deux patriotique
elle est à seuil de l'échelle (au bas de l'échelle sociale)
une proffession onorable
ils font parti
près à tout
son bon coeurps
il rachetta
un huit-clos
se son des personnes
ils ne se font pas achéter
très sournoie
durant cette guerre de tas de gens qui (quittent) Rouen et la France
peu être surnomée
elle doit couché avec le gradé prusse
une fois qu'elle est couché avec lui
sont pique-nique
ils sont ingra
patriot elle les libères
vont jusqu'à la privé
elle pleur
il les placent
dans se livre
des traites (traître)
ils n'ésitent pas
leur désire
la seule à avoir pensée
exeption
propriétaire terien
il ne les laissent pas repartir
les autres l'encourage
elle fini
le model
leur façon de pensée
elle à partagée ses provisions
personne n'a partager
indiférent les troupes entre (entrent)
deux bonne soeur
un couple de riche propriétaire
ils fesait parti du voyage
ce sont des grossistes en vain (vin)
les voyageurs affamée
qui a prit un gros pagnier
il s'arrêtèrent pour passé la nuit
il totalement Indifférent au différente seine
il eu son premier sentiment quand il vu la plaie
il l'a jeta
deux foix
non entend que ministre
un députer
rappel l'assembler nationnal nottament le couvernement
le conseillés général au beau (bout) de quelqes jours
la responce cette homm
ce permis
une second chances
tous cela est à vous de choisir
incabable
c'est un traîte
il s'enfuyia lachement
en déléçant son poste
nest ce pas osez
une réputation descro
ces pourquoi messieur que je vous dit
currieu
plustot e
lle a crue
il vu des choses suspectes et c'est là qu'il à comprit
il est au coeur de l'action que quand il discute
il compart
il avait peur qu'elle est le choléra
il reste ouvert envers la fille
elle explica les détails
qu'il nous donnes
cette acte est justifier
comment cela c'est produit
les hos (os)
il désinfecte la plai
se qu'il voi
consiense débus
il désside de partire vite et loing
ne faudrait t'il pas
il c'est enfui vers dieppe
ne prenend pas ses responsabilités
il à osée n'es pas (n'est-ce pas)
une atitude de voleurs ?
Diepres ( Dieppe)
curiosement
à leurs arrivés
l'occupation prusse
frenchement
celui qui ma parut
je vous est tout dit
Seconde : « la marseillaise, l'imne républicaine »
« Pour ce devoir sur Boule de Suif, nous écrit ce collègue d’un lycée de l’ouest de la France, j'ai scrupuleusement respecté les canons de la nouvelle pédagogie. Lecture cursive de l'oeuvre, contextualisation puis premier essai dûment corrigé et agrémenté de conseils personnalisés, enfin seconde version. Il était demandé de dégager en quelques lignes les informations apportées par cette nouvelle sur la société de l'époque et les événements historiques, puis de dire, exemples à l’appui, quel est le point de vue de Maupassant sur l'attitude des notables de province du Second Empire lors de la défaite de 1870.
Voici la liste, exhaustive ou presque, des fautes relevées dans les 25 copies. Étant donnée leur « inventivité », j'ai dû renoncer à établir un quelconque classement. On trouve en effet souvent cumulées dans le même mot ou le même groupe de mots des erreurs portant sur la graphie de mots usuels (pay pour pays), des confusions homophoniques affectant le sens (prêt /près, conte/comte), des découpages fantaisistes (appare pour à part), d'autres qui relèvent d'une non-application de règles d'accord les plus simples (sujet-verbe ; nom-adjectif). Et que dire de ces phrases criblées d'énormités orthographiques et en plus entièrement agrammaticales ? Nous ne sommes plus en présence de fautes classiques mais de versions absurdes : la graphie des sons est aléatoire, les composants de la phrase ne sont pas identifiés, les structures syntaxiques simples ne sont pas acquises. En outre, toute référence historique ou géographique donne lieu à confusion, noms propres et noms de lieux appartenant au domaine de l'inconnu. J'insiste sur le fait que ces enfants sont normaux, sympathiques, plutôt vifs et ne posent pas de « problèmes » graves en classe en dehors de leur paresse de plomb et de leur labilité. »
Relevé des incorrections dans le devoir sur Boule de suif :
Les troupes Prussiens
des escrots
une prostitué
la nouvel de Maupassant
la France était sûr
la France commencent
certain personnages
cette histoir que cela lui plaise ou nom
la lacheté
l'interet
a cette condition
l'autorisation donné
les représentant deux bonne soeur
prèts à s'enfuirent
quelques heures plus très (tard)
tout le monde étaient
elle sortie un panier remplit
appellé
la réflection
la préssion
tout le monde étaient préts
chacun sorti
elle avait oublit
leurs suppérieurs étaient choisit
le porte-monaie
il commance
les gens on l'aire sympatique
leurs publiques ingras
tout les voyageur
pour ce reposer
il les laisserais
ils deviennent impassient
il sont près ( prêts)
elle ce rend compte
chaques passagers
personnes ne pensent
leurs défault mitrallée (mitraillée)
c'est homme
elle les partagent
elle vient de passé l
e compte et la contesse
quelque hésitations
les compagnon de voyages
elle vas venir
en se référent sur sont point de vue
chaqun des personnages
il à elle est très réalisme
il peut tiré
le Havres
elle les partageat
personne ne voulu
ils avaient prouver
des jugements critique
chaques voyageurs
M. Carré Lamadon est posé dans le coton ( propriétaire de filatures)
part une relation
les régards
un générale les empêches
à moin que pour se que en publique
il ne la pas soutenu son statu de prostitué
ils négocient en vin un plein panier de victrailles (victuailles)
elle partage son mangée
tous le monde
la marseillaise, l'imne républicaine
son vrai nom est Adrienne Legay dont Maupassant a fait ses études à Rouen, donc il la connaît
la cause n'est pas connu
un reserment
Ce fier aux apparences des gens que si ils sont riches, ils sont biens, cela est faux au contraire moins les gens comme Boule de Suif sont riches plus ils sont patriotes
l'argent rend les gens cruelles
j'ai bien peur et malheureusement je ne suis pas le seul à pensé que l'argent, l'or, la richesse etc,...nous envoute dans un monde appare ou l'humanité est piétiné par celle-ci la population
terorisé
le levé du jour
les passagers passe la nuit
l'exeption
personnes ne donne
elle pleurt
il ne lui on pas donér a manger
ils font une alte A Rouen
les personnes séclectionnés
les passagés
un officier Prussien qui regardent tous le chargement
elle est appelé
il est près à repartir
l'officier lui à demander
elle n'a pas eut le temps
l'arrivé i
l dit aussi qu'ils pensent qu'a leur argent
on s'en qu'il a bien vu
le lecteur peut tiré
les personnes se sente supérieure au autre
les prostituées sont traité comme de la vilaine chair
elles font partis
ils voyent
lle se fait herceler
se sont ces amis
plus aucune personne lui adresse la parole
il démontre l'ingratitude des notables fasse à la faiblesse.
Car vendre une personne pour pouvoir avec la liberté c'est de la faiblesse
le bessoin
cela est s'erténement le cas
ne pas se fié aux apparences d'abort
le conte et la comtesse
elle avait pensée
rétissante
abitué
ils ont fuis
conseillé général
ils ont oubliés
audieuse
aucune notions
l'ame
les troupes on envahi
Boule de Suif une prostituée et patriotique
pour ne pas que les prussiens ne le prennent volent leur argent
par malheure
elle leurs donnent
les prussiens les prient en otage
ce sont deux patriotiques
satisfaire c'est envie
tout le monde c'était préparer pour le voyage en vivre
tout le monde mangeaient
les thermes "ordes débordées" ( hordes débandées)
ils apprenent
le commandant les gardes en otage
ce sont deux patriotique
elle est à seuil de l'échelle (au bas de l'échelle sociale)
une proffession onorable
ils font parti
près à tout
son bon coeurps
il rachetta
un huit-clos
se son des personnes
ils ne se font pas achéter
très sournoie
durant cette guerre de tas de gens qui (quittent) Rouen et la France
peu être surnomée
elle doit couché avec le gradé prusse
une fois qu'elle est couché avec lui
sont pique-nique
ils sont ingra
patriot elle les libères
vont jusqu'à la privé
elle pleur
il les placent
dans se livre
des traites (traître)
ils n'ésitent pas
leur désire
la seule à avoir pensée
exeption
propriétaire terien
il ne les laissent pas repartir
les autres l'encourage
elle fini
le model
leur façon de pensée
elle à partagée ses provisions
personne n'a partager
indiférent les troupes entre (entrent)
deux bonne soeur
un couple de riche propriétaire
ils fesait parti du voyage
ce sont des grossistes en vain (vin)
les voyageurs affamée
qui a prit un gros pagnier
il s'arrêtèrent pour passé la nuit
il totalement Indifférent au différente seine
il eu son premier sentiment quand il vu la plaie
il l'a jeta
deux foix
non entend que ministre
un députer
rappel l'assembler nationnal nottament le couvernement
le conseillés général au beau (bout) de quelqes jours
la responce cette homm
ce permis
une second chances
tous cela est à vous de choisir
incabable
c'est un traîte
il s'enfuyia lachement
en déléçant son poste
nest ce pas osez
une réputation descro
ces pourquoi messieur que je vous dit
currieu
plustot e
lle a crue
il vu des choses suspectes et c'est là qu'il à comprit
il est au coeur de l'action que quand il discute
il compart
il avait peur qu'elle est le choléra
il reste ouvert envers la fille
elle explica les détails
qu'il nous donnes
cette acte est justifier
comment cela c'est produit
les hos (os)
il désinfecte la plai
se qu'il voi
consiense débus
il désside de partire vite et loing
ne faudrait t'il pas
il c'est enfui vers dieppe
ne prenend pas ses responsabilités
il à osée n'es pas (n'est-ce pas)
une atitude de voleurs ?
Diepres ( Dieppe)
curiosement
à leurs arrivés
l'occupation prusse
frenchement
celui qui ma parut
je vous est tout dit
- DuplayExpert
Madame Cannelle21,
Nous avons le regret de vous annoncer que vous êtes recalée au C2i2e. Nous vous invitons donc à vous inscrire au stage "Gestion de forums et de blogs" proposé par l'IUFM de Cergy-Pontoise du 5 juillet au 31 août 2012. Vous veillerez à faire valider votre demande de stage par les fédérations d'élèves votre établissement de rattachement et par le maire de votre commune d'exercice.
Veuillez agréer, Madame, nos salutations distinguées.
Nous avons le regret de vous annoncer que vous êtes recalée au C2i2e. Nous vous invitons donc à vous inscrire au stage "Gestion de forums et de blogs" proposé par l'IUFM de Cergy-Pontoise du 5 juillet au 31 août 2012. Vous veillerez à faire valider votre demande de stage par les fédérations d'élèves votre établissement de rattachement et par le maire de votre commune d'exercice.
Veuillez agréer, Madame, nos salutations distinguées.
- cannelle21Grand Maître
:lol!:Mowgli a écrit:Madame Cannelle21,
Nous avons le regret de vous annoncer que vous êtes recalée au C2i2e. Nous vous invitons donc à vous inscrire au stage "Gestion de forums et de blogs" proposé par l'IUFM de Cergy-Pontoise du 5 juillet au 31 août 2012. Vous veillerez à faire valider votre demande de stage par les fédérations d'élèves votre établissement de rattachement et par le maire de votre commune d'exercice.
Veuillez agréer, Madame, nos salutations distinguées.
- Thalia de GMédiateur
Je ne perds jamais, j'égare.
Cela dit, passant outre ton impardonnable faute , j'aimerais savoir quel a été le taux de réussite à cet examen d'entrée en 6e. Le chiffre pourrait être intéressant.
Cela dit, passant outre ton impardonnable faute , j'aimerais savoir quel a été le taux de réussite à cet examen d'entrée en 6e. Le chiffre pourrait être intéressant.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Marie LaetitiaBon génie
Bon he bien, je disais donc hier :
Et Muf' m'avait répondu...
(édit par Caperucita)
réponse de Mufab:
Je vais peut-être montrer que je ne comprends rien. Mais que le niveau monte ou baisse, on s'en moque. Le problème est de laisser sortir du système scolaire des gamins qui ne peuvent plus supporter l'école (pourquoi donc??? Rolling Eyes ) et qui ne maîtrisent ni les bases de leur langue ni les bases du calcul. Quant aux repères en histoire, géographie, droit et économie pour comprendre le monde, n'en parlons pas.
Non?
Et Muf' m'avait répondu...
(édit par Caperucita)
réponse de Mufab:
+ 1 ML.
Et puis - et c'est pas démago- je les trouve hyper pertinents, souvent, mes élèves. Poil dans la main, aucun doute, mais intelligents. Et certains -sans être diagnostiqués précoces- m'épatent.
Sur un autre fil, Avril69 disait en substance que si l'école les gave, c'est parce qu'elle n'est pas assez rassurante, structurante, qu'elle leur demande d'inventer des choses qu'ils ne sont pas en mesure d'inventer, et les met en échec.
Il faudrait vraiment, comme tu dis, redonner des priorités à l'élém, et leur donner du temps, à ces priorités.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- doublecasquetteEnchanteur
J'espère que ma contribution, que j'avais écrite pour l'autre fil, sera à sa place ici...
Ma petite expérience perso : quand on présente à des enfants de Grande Section, Cours Préparatoire, Cours Elémentaire (je n'ai pas testé après, mais des collègues du GRIP testent) des contenus "d'autrefois" (écriture-lecture et quatre opérations dès la GS), bizarrement, à part le manque de temps, chronique, les enfants d'aujourd'hui, quelle que soit la catégorie socio-professionnelle à laquelle appartient leur famille, réagissent comme leurs grands-parents !
Ils écrivent dans les lignes du cahier dès l'âge de cinq ans et demi, déchiffrent, se préoccupent de l'orthographe, calculent, réfléchissent, analysent des mots, tout comme le faisaient les écoliers des années 1950 à 1960 !
Étonnant, non ?
Ma petite expérience perso : quand on présente à des enfants de Grande Section, Cours Préparatoire, Cours Elémentaire (je n'ai pas testé après, mais des collègues du GRIP testent) des contenus "d'autrefois" (écriture-lecture et quatre opérations dès la GS), bizarrement, à part le manque de temps, chronique, les enfants d'aujourd'hui, quelle que soit la catégorie socio-professionnelle à laquelle appartient leur famille, réagissent comme leurs grands-parents !
Ils écrivent dans les lignes du cahier dès l'âge de cinq ans et demi, déchiffrent, se préoccupent de l'orthographe, calculent, réfléchissent, analysent des mots, tout comme le faisaient les écoliers des années 1950 à 1960 !
Étonnant, non ?
- Avril69Neoprof expérimenté
On avait parlé du niveau d'histoire-géo... c'est encore quelque part ?
- MareuilNeoprof expérimenté
Avril69 a écrit:On avait parlé du niveau d'histoire-géo... c'est encore quelque part ?
Faudrait demander à Adélaïdeaugusta de remettre ic le sujet de certif' 1960 avec les questions d'H-G.
- caperucitaGuide spirituel
Avril69 a écrit:On avait parlé du niveau d'histoire-géo... c'est encore quelque part ?
Je copie-colle un de tes messages à ce sujet :
Mareuil a écrit:
Alors il faut chercher où le bât blesse, car la plupart des profs de collège et de lycée notent que les connaissances historiques élémentaires ne sont pas là.
Avril69 a écrit:
Grande question ! Je ne sais pas si des recherches ont été menées sur ce sujet, mais je constate d'abord une perte de tous les repères. Or c'est sur les repères chronologiques, les repères spatiaux ainsi que des jalons ayant trait à l'expérience personnelle de chaque famille que peut se construire le savoir. Les enfants voient de moins en moins leurs grands-parents, parlent peu avec leurs parents... l'histoire ne trouve aucun écho au sein de la famille, cette dernière ayant elle-même des difficultés à se retrouver dans son temps.
Le manuels sont aujourd'hui magnifiquement illustrés mais -lacune énorme de mon point de vue- très peu narratifs. Souvent, on saute du coq à l'âne entre pléthore de documents. Parfois le manuel d'histoire est une hybridation pédagogique avec un manuel de français. L'histoire devient un prétexte pour "faire des textes" ou de l'orthographe. Dans ces conditions, les enfants ne peuvent plus en percevoir le sens.
On sait que plus les enfants savent de choses, plus ils assimilent facilement des connaissances nouvelles (principe qui est aussi valable pour les adultes). Or beaucoup d'élèves n'ont aucune base sur laquelle construire. Peut-être qu'ils ont appris quelque chose un jour, mais ce qu'ils ont entendu est parti dans les limbes, rien est acquis. Ils n'ont pas de wagons où raccrocher de qu'ils apprennent... s'ils apprennent. Car nous nous rendons compte aujourd'hui que comprendre n'est pas apprendre
_________________
Premier néo-commandement : Je ne mettrai point de S au futur !!!
Par contre,si j'avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit, j'y mettrais tout mon coeur !
- caperucitaGuide spirituel
Message d'Adelaideaugusta :
LA DICTEE.
En janvier 1960, l’écrivain Albert Camus décède dans un accident de la route. Issu d’une famille modeste et illettrée, Albert Camus était toujours resté en contact avec son instituteur Louis Germain qui avait joué un rôle déterminant dans la poursuite de ses études.
Texte de la dictée.
« Le soir dont je vous parle, je peux même dire que je m’ennuyais moins que jamais. Non, vraiment, je ne désirais pas que quelque chose arrivât. Et pourtant … Voyez- vous, cher monsieur, c’était un beau soir d’automne, encore tiède sur la ville, déjà humide sur la Seine. La nuit venait, le ciel était encore clair à l’ouest, mais s’assombrissait, les lampadaires brillaient faiblement. Je remontais les quais de la rive gauche vers le pont des Arts. On voyait luire le fleuve, entre les boîtes fermées des bouquinistes. Il y avait peu de monde sur les quais : Paris mangeait déjà. Je foulais les feuilles jaunes et poussiéreuses qui rappelaient encore l’été. Le ciel se remplissait peu à peu d’étoiles qu’on apercevait fugitivement en s’éloignant d’un lampadaire vers un autre. Je goûtais le silence revenu, la douceur du soir. Paris vide. J’étais content. »
Questions.
1. Donnez un titre à la dictée.
2. Sens des mots et expressions : lampadaire ; bouquinistes ; Paris vide ; qui rappelaient encore l’été.
3. Analyse des mots : clair ; fleuve (luire le fleuve) ; qu’ (qu’on apercevait) ; étoiles.
REDACTION. Choisir l’un des deux sujets.
1. On vous a donné une petite somme d’argent pour votre anniversaire en vous disant : « Tu en feras ce que tu voudras. » Comment l’avez-vous employée ?
2. Votre maman vous demande d’écrire à votre grand-frère au service militaire pour lui donner des nouvelles de la famille, du village, des travaux, de votre vie scolaire…Rédigez la lettre.
CALCUL.
I. Premier problème noté sur 8 points.
Une personne assure contre l’incendie sa maison qu’elle estime 38 000 NF (nouveaux francs), son mobilier et son linge estimés ensemble 12 500 NF. Elle s’est adressée à une compagnie d’assurance qui lui fait payer les tarifs suivants :
-assurance bâtiments : 0,60°/°°, mobilier et linge : 1°/°° (pour mille)
Quel sera le montant de la prime nette ? A cette prime s’ajoutent les impôts qui s’élèvent à 45% de la prime nette. Quel sera le montant de la prime totale à payer, impôts compris.
II. Second problème noté sur 12 points.
Trois vignerons achètent en commun un tracteur enjambeur qui leur revient, net, à 14 400 NF. Chacun paiera une partie de la valeur du tracteur proportionnellement à la superficie qu’il exploite. Le premier exploite 2,55 ha, le second 19 500 m2, le troisième 270 ares.
1. Quelle est la somme due par chacun ?
2. Pour se procurer l’argent nécessaire au versement de sa part, le premier envisage de vendre du vin. Quelle quantité de vin devra-t-il vendre à raison de 300 NF l’hl ?
3. Le second dispose d’un terrain triangulaire de 130 m de base et de 100 m de hauteur. Il a pour ce terrain, un acheteur. Combien devra-t-il vendre l’ha de ce terrain pour réunir les fonds nécessaires ?
4. Le troisième décide de recourir à l’emprunt. Il trouve un prêteur qui lui consent un taux de 6%. La moitié du capital emprunté sera remboursée au bout d’un an, avec les intérêts dus à la fin de cette première année. Le reste sera remboursé à la fin de la seconde année, au même taux.
Quel sera le montant de chaque versement ?
SCIENCES.
- Question commune. Croquis de l’œil. Quels sont les principaux défauts de la vue ? Comment y remédie-t-on ?
- Garçons en école urbaine. Comment procédez-vous pour évaluer la sensibilité d’une balance ? Contrôler sa justesse ? Sa fidélité ? Décrivez les opérations de la double pesée en joignant les croquis.
- Garçons en école rurale. Qu’est-ce qu’amender une terre ? Comment effectue-t-on un marnage ? Un chaulage ?
- Filles en école rurale ou urbaine. Quelles sont les précautions à prendre pour se servir d’un biberon et d’une tétine ? Comment feriez-vous pour préparer un biberon au lait en poudre pour un bébé de huit Jours ?
HISTOIRE.
Quels souvenirs précis d’inventions ou de découvertes utiles à l’humanité vous permettent d’évoquer chacun des noms suivants : Claude Bernard, Louis Pasteur, Pierre et Marie Curie.
GEOGRAPHIE.
Croquis du département de la Marne. Tracez : la Marne, la Seine, l’Aisne, la Vesle, la Suippe. Indiquez les trois « Côtes » (leur nom) et les grandes régions naturelles.
De quel examen peut-il s'agir, et à quelle date le situez-vous ?
_________________
Premier néo-commandement : Je ne mettrai point de S au futur !!!
Par contre,si j'avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit, j'y mettrais tout mon coeur !
- MareuilNeoprof expérimenté
Mareuil a écrit:Avril69 a écrit:On avait parlé du niveau d'histoire-géo... c'est encore quelque part ?
Faudrait demander à Adélaïdeaugusta de remettre ic le sujet de certif' 1960 avec les questions d'H-G.
Et puis je remets ici en pièce jointe la note technique du GRiP à l'attention des députés puisqu'elle comporte une analyse serrée de la comparaison faite par la DEP entre certif' 1920 et classes de 5e 1995.
- IphigénieProphète
Je remets là ce que je disais sur l'autre fil, parce que j'ai quand même l'impression qu'au delà de tout ce que l'on a dit de juste sur l'éparpillement de l'attention et les innombrables moyens de divertissements qu'ont les élèves aujourd'hui, ilme semble aussi que c'est la maière dont on conçoit l'enseignement aujourd'hui qui est en partie en cause, tout autant que cela est apparu avec évidence pour la "lecture globale":(pardon de me citer)
(ça rejoint d'ailleurs en partie ce que dit Avril69
(ça rejoint d'ailleurs en partie ce que dit Avril69
Par contre, j'ai l'impression que ce qu'on a le plus changé, ce n'est pas seulement la "lecture globale" mais de façon générale, on invite les élèves à faire du "global" Je m'explique:
au lieu de leur faire travailler les analyses, on donne dans toutes les matières dans les "synthèses" (par exemple en histoire, ou encore avec les groupements, pardon, les corpus en français).Cela les conduit vers ce que nous leur reprochons: la confusion, l'inexactitude.Une culture de "reader's digest" au mieux..
Je ne crois pas qu'en seconde j'aurais été capable de "trouver les axes" d'un commentaire. Analyser un texte, oui, sans l'analyser, définir des axes au pif, non.Commenter littérairement un texte latin, sans savoir le traduire, non plus Wink
Ce qui frappe le plus chez les élèves d'aujourd'hui c'est leur imprécision: un mot pour un autre, une idée pour une autre.
Bref, j'ai l'impression que le retour critique que l'on a fait sur la lecture globale n'a pas été fait sur cette approche globale généralisée des savoirs.
- MareuilNeoprof expérimenté
Mareuil a écrit:Mareuil a écrit:Avril69 a écrit:On avait parlé du niveau d'histoire-géo... c'est encore quelque part ?
Faudrait demander à Adélaïdeaugusta de remettre ic le sujet de certif' 1960 avec les questions d'H-G.
Et puis je remets ici en pièce jointe la note technique du GRiP à l'attention des députés puisqu'elle comporte une analyse serrée de la comparaison faite par la DEP entre certif' 1920 et classes de 5e 1995.
Mince, la voici :
- doctor whoDoyen
Avril69 a écrit:On avait parlé du niveau d'histoire-géo... c'est encore quelque part ?
A ce sujet, et à la décharge de CdB, il me semble que c'est bien la matière où l'école des IIIè et IVè Républiques était la moins bonne, pour des raisons idéologiques.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Isis39Enchanteur
cannelle21 a écrit:3- ANNALES ET CORRIGES : CARNET DU CERTIFICAT D'ETUDES 1953
HISTOIRE
1. À quelle occasion les Français découvrent-ils la Renaissance italienne? Citez deux châteaux construits en France
à l'époque de la Renaissance.
En quoi le château de la Renaissance diffère-t-il du château féodal?
2. Quels sont les mouvements de la mer ? Qu'appelle-t-on flux ou reflux?
Citez un courant chaud et un courant froid au nord de l'équateur.
Je constate que pour l'histoire géo, les élèves sont meilleurs aujourd'hui. Je m'explique : il savent analyser des documents, les mettre en relation, rédiger un paragraphe argumenté, etc., alors qu'à l'époque, on ne leur demande que de réciter des informations. Par exemple, on faisait apprendre les départements et leurs numéros. Bel exercice de mémorisation, mais aucun intérêt géographique.
Je constate quand même qu'aujourd'hui, il est très compliqué de faire apprendre les repères essentiels : les élèves n'apprennent plus beaucoup. C'est un combat sans fin que je mène : mais je n'ai pas encore trouvé de solution miracle.
- MareuilNeoprof expérimenté
Isis39 a écrit:cannelle21 a écrit:3- ANNALES ET CORRIGES : CARNET DU CERTIFICAT D'ETUDES 1953
HISTOIRE
1. À quelle occasion les Français découvrent-ils la Renaissance italienne? Citez deux châteaux construits en France
à l'époque de la Renaissance.
En quoi le château de la Renaissance diffère-t-il du château féodal?
2. Quels sont les mouvements de la mer ? Qu'appelle-t-on flux ou reflux?
Citez un courant chaud et un courant froid au nord de l'équateur.
Je constate que pour l'histoire géo, les élèves sont meilleurs aujourd'hui. Je m'explique : il savent analyser des documents, les mettre en relation, rédiger un paragraphe argumenté, etc., alors qu'à l'époque, on ne leur demande que de réciter des informations. Par exemple, on faisait apprendre les départements et leurs numéros. Bel exercice de mémorisation, mais aucun intérêt géographique.
Je constate quand même qu'aujourd'hui, il est très compliqué de faire apprendre les repères essentiels : les élèves n'apprennent plus beaucoup. C'est un combat sans fin que je mène : mais je n'ai pas encore trouvé de solution miracle.
Quelques précisions :
- Il est vrai que l'apprentissage par coeur de la liste des départements, des chefs-lieux de canton etc. est resté dans la mémoire collective comme emblématique de l'enseignement de la IIIe République. Il est vraisemblable que cette pratique a existé. Cependant, il faut savoir que ce type d'enseignement nomenclatural est explicitement rejeté par Buisson dans le DP de 1887 au profit d'un enseignement beaucoup plus structuré et intelligent de la géographie. (Je posterai le résumé que le groupe-géo du GRIP a fait d'un siècle d'enseignement de la géographie).
- Sur l'analyse de documents dont serait capables les élèves d'aujourd'hui, j'ai le plus grand doute. D'ailleurs en l'absence des "repères essentiels", ce que vous déplorez, je ne vois pas comment ils peuvent faire.
- Pour finir, la réponse à une question apparemment aussi simple que " Quels sont les mouvements de la mer ?" demande à la fois des connaissances précises (vagues, marées, courants) et une maîtrise de l'exposition.
- Reine MargotDemi-dieu
+1
je ne crois pas non plus à une meilleure capacité d'analyse de nos élèves actuels, notamment quand ils ont peu de connaissances générales..
je ne crois pas non plus à une meilleure capacité d'analyse de nos élèves actuels, notamment quand ils ont peu de connaissances générales..
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Avril69Neoprof expérimenté
caperucita a écrit:Avril69 a écrit:On avait parlé du niveau d'histoire-géo... c'est encore quelque part ?
Je copie-colle un de tes messages à ce sujet :
Mareuil a écrit:
Alors il faut chercher où le bât blesse, car la plupart des profs de collège et de lycée notent que les connaissances historiques élémentaires ne sont pas là.Avril69 a écrit:
Grande question ! Je ne sais pas si des recherches ont été menées sur ce sujet, mais je constate d'abord une perte de tous les repères. Or c'est sur les repères chronologiques, les repères spatiaux ainsi que des jalons ayant trait à l'expérience personnelle de chaque famille que peut se construire le savoir. Les enfants voient de moins en moins leurs grands-parents, parlent peu avec leurs parents... l'histoire ne trouve aucun écho au sein de la famille, cette dernière ayant elle-même des difficultés à se retrouver dans son temps.
Le manuels sont aujourd'hui magnifiquement illustrés mais -lacune énorme de mon point de vue- très peu narratifs. Souvent, on saute du coq à l'âne entre pléthore de documents. Parfois le manuel d'histoire est une hybridation pédagogique avec un manuel de français. L'histoire devient un prétexte pour "faire des textes" ou de l'orthographe. Dans ces conditions, les enfants ne peuvent plus en percevoir le sens.
On sait que plus les enfants savent de choses, plus ils assimilent facilement des connaissances nouvelles (principe qui est aussi valable pour les adultes). Or beaucoup d'élèves n'ont aucune base sur laquelle construire. Peut-être qu'ils ont appris quelque chose un jour, mais ce qu'ils ont entendu est parti dans les limbes, rien est acquis. Ils n'ont pas de wagons où raccrocher de qu'ils apprennent... s'ils apprennent. Car nous nous rendons compte aujourd'hui que comprendre n'est pas apprendre
Ah, merci D'autres ont-ils une idée où le bat blesse ? :|
L'enseignement de l'histoire me paraît fondamental dans le développement de l'esprit critique.
- MareuilNeoprof expérimenté
Le résumé promis sur l'histoire de l'enseignement géographique.
I - BRÈVE HISTOIRE DE LA GÉOGRAPHIE SCOLAIRE
A - Naissance de l’enseignement de la géographie
- Cadre légal
La loi du 28 mars 1833 (Guizot) prescrit l’enseignement des « éléments de l’histoire et de la géographie, surtout de l’histoire et de la géographie de la France. »
La loi du 15 mars 1850 ( Falloux) inscrit la géographie, comme l’histoire et les sciences, parmi les matières facultatives.
La loi du 10 avril 1867 (Victor Duruy) en fait une matière obligatoire au cours moyen.
Après la défaite de 1870 ( « Le désastre n’est-il pas le résultat des retards de notre système éducatif
et particulièrement de l’indifférence pour les études géographiques ? »), Jules Simon charge les géographes Charles Levasseur et Auguste Himly d’un rapport sur l’enseignement de la géographie, rapport qui aboutit à la constitution d’une géographie scolaire dotée d’horaires et de programmes
précis.
La loi du 20 mars 1882 (Jules Ferry) étend l’enseignement de la géographie à tous les
niveaux en précisant : « la géographie, particulièrement celle de la France. »
- Pédagogie.
L’abbé Gaultier (1783-1818), par ailleurs introducteur en France de l’enseignement mutuel lancastérien, est un des fondateurs de l’enseignement de la géographie. Essentiellement nomenclaturale et de mémoire (énumérer et retenir toutes les villes traversées par un cours d’eau ; réciter toutes les villes-étapes et les pays traversés lors d’un grand voyage etc.), elle repose sur les
cartes et ne fait aucune part à l’observation directe.
À noter que Pestalozzi (1746 -1827) développait un point de vue différent avec une pédagogie fondée sur l’observation des choses (phénomènes astronomiques, accidents de terrain, milieu proche) et une progression par intuition et comparaison, allant du familier au lointain : de la flaque à la rivière, puis à la mer ; de la maison à l’école et au village, du village à la route et à la ville etc.
C’est d’ailleurs cette conception qui va s’imposer dans la première période de l’Instruction publique, comme l’explique Gabriel Compayré : « Le point de départ de l’enseignement géographique est assurément dans l’étude de la géographie locale. Entre l’ancien système, qui étudiait d’abord le globe, qui « commençait par où l’on doit finir », comme disait le Père Girard, et la nouvelle méthode, qui part du village ou de la ville que l’on habite pour s’étendre de proche en
proche et embrasser peu à peu la terre entière, notre choix ne peut hésiter. »
- Représentations de l’espace.
Le XIXe siècle connaît aussi une inflexion considérable dans la représentation de l’espace : jusqu’au milieu du siècle en effet, c’est le bassin versant des fleuves qui est considéré comme l’élément structurant et non le relief (pour la France, cela conduit à structurer le territoire en bassins en fonction de la mer ou de l’océan où se jettent les fleuves). Sous l’influence des géographes
comme Levasseur, Foncin ou Vidal de la Blache, cette représentation cède progressivement le pas à la cartographie familière aux écoliers du XXe siècle où les reliefs symbolisés par des teintes différentes, des plaines aux plateaux, aux chaînes et aux sommets, sont les éléments structurants.
B - La géographie de l’Instruction publique : 1887-1969
Rejet de l’enseignement nomenclatural et de l’enseignement par les mots, méthode intuitive et enseignement par les choses, c’est dans ce cadre général de la pédagogie buissonnienne que s’inscrit dès ses débuts la géographie scolaire de l’Instruction publique.
Les orientations prises par la géographie des géographes s’y prêtent d’ailleurs bien : si la géographie de Foncin - qui est malgré tout l’auteur le plus vendu à la fin du XIXe siècle - est encore une géographie d’inventaire ( productions, richesses, subdivisions administratives), c’est l’école vidalienne ( monographies locales débouchant sur des connaissances générales et une causalité
« possibiliste ») qui s’impose à l’école.
Priorité donc à l’étude locale qui permet d’acquérir les outils (échelle, courbes de niveau) et le vocabulaire géographique ( fleuve, rivière, baie, cap, colline, montagne etc.), puis par extension conduit à l’étude du territoire national et à celle du monde. Dans cet enseignement « de base », la géographie physique est toujours première, mais les aspects humains, économiques et la géographie générale, de même que la géographie scientifique (astronomie) sont intégrés à la
progression.
Du point de vue pédagogique encore, une place centrale est donnée à la carte :
« La carte n’est pas seulement un moyen de représenter les objets à étudier, c’est le seul moyen d’en acquérir une certaine notion, la condition sans laquelle on n’aura jamais que des mots dans la mémoire et non des idées dans la tête. » Buisson. À noter que l’on demande aux élèves de dessiner les cartes de
mémoire, en les y aidant par la simplification géométrique (map drawing) dont l’hexagone français est un exemple.
D’autre part, l’observation directe des fait géographiques (classes promenades) est recommandée. À partir de 1936, sous l’impulsion du géographe Max Sorre, nommé directeur de l’enseignement primaire par Jean Zay, l’enseignement s’oriente vers une géographie du paysage qui prolonge plutôt qu’elle ne modifie les fondamentaux vidaliens.
Une fois refermée la parenthèse du « petit pays » de Vichy et son localisme idéologique, l’enseignement géographique reprend le même cours jusqu’au début des années soixante-dix.
Voir plus loin pour les évolutions des programmes, somme toute mineures, de 1923 à 1969.
C- La rupture des années soixante-dix : l’éveil
Voir d’une part l’arrêté du 7 août 1969
http://eduscol.education.fr/cid48402/arrete-du-7-aout-1969.html
qui attendra huit années ( IO de 1977-78) pour entrer dans les faits.
D’autre part
http://www.samuelhuet.com/paid/43-melanges/727-g-belbenoit-reflexions-profane-eveil
Noter les deux passages de ce dernier document qui à eux seuls rendent compte de l’engloutissement du continent vidalien et de tout enseignement structuré et progressif de la géographie.
« - Depuis l'arrêté du 7 août 1969, je le rappelle, 15 heures sont consacrées aux disciplines " fondamentales ", (on a tendance maintenant à dire plutôt " instrumentales ") : le français et les mathématiques. Il y a, d'autre part, deux blocs de 6 heures, un pour l'éducation physique et sportive, un pour les activités d'éveil - celles, dit le texte initial, qui figuraient autrefois à l'emploi du temps sous les noms d'histoire, géographie, sciences d'observation, travail manuel, musique,
dessin, éducation morale et civique. C'est cet ensemble, c'est cela qui constitue les disciplines ou activités d'éveil.... »
« - Un auditeur :
Y aura-t-il assez de temps à l'école primaire ou dans la scolarité primaire pour pouvoir exercer pleinement cette démarche de l'esprit qui veut qu'on aille d'abord des observations faites par l'enfant pour arriver à la rigueur dont vient de parler Monsieur ?
M. Belbenoît :
-Tout dépend sur quoi porte cette rigueur. Si vous avez déterminé un programme précis de connaissances, fait une liste des sujets à traiter comme en comportent les programmes traditionnels, la réponse est certainement négative. Si en revanche, vous avez formulé vos objectifs en aptitudes, en capacités de manipuler un certain nombre d'outils, de méthodes, de vocabulaires, je crois qu'on peut y arriver. »
Le fait est qu’on n’y arrivera pas.
D – Des programmes instables pour un enseignement minoré.
- Succession d’instructions : 1977-1980, 1984, 1985,1990, 1995, 2002, 2008.
Document GRIP. Tous droits réservés.
I - BRÈVE HISTOIRE DE LA GÉOGRAPHIE SCOLAIRE
A - Naissance de l’enseignement de la géographie
- Cadre légal
La loi du 28 mars 1833 (Guizot) prescrit l’enseignement des « éléments de l’histoire et de la géographie, surtout de l’histoire et de la géographie de la France. »
La loi du 15 mars 1850 ( Falloux) inscrit la géographie, comme l’histoire et les sciences, parmi les matières facultatives.
La loi du 10 avril 1867 (Victor Duruy) en fait une matière obligatoire au cours moyen.
Après la défaite de 1870 ( « Le désastre n’est-il pas le résultat des retards de notre système éducatif
et particulièrement de l’indifférence pour les études géographiques ? »), Jules Simon charge les géographes Charles Levasseur et Auguste Himly d’un rapport sur l’enseignement de la géographie, rapport qui aboutit à la constitution d’une géographie scolaire dotée d’horaires et de programmes
précis.
La loi du 20 mars 1882 (Jules Ferry) étend l’enseignement de la géographie à tous les
niveaux en précisant : « la géographie, particulièrement celle de la France. »
- Pédagogie.
L’abbé Gaultier (1783-1818), par ailleurs introducteur en France de l’enseignement mutuel lancastérien, est un des fondateurs de l’enseignement de la géographie. Essentiellement nomenclaturale et de mémoire (énumérer et retenir toutes les villes traversées par un cours d’eau ; réciter toutes les villes-étapes et les pays traversés lors d’un grand voyage etc.), elle repose sur les
cartes et ne fait aucune part à l’observation directe.
À noter que Pestalozzi (1746 -1827) développait un point de vue différent avec une pédagogie fondée sur l’observation des choses (phénomènes astronomiques, accidents de terrain, milieu proche) et une progression par intuition et comparaison, allant du familier au lointain : de la flaque à la rivière, puis à la mer ; de la maison à l’école et au village, du village à la route et à la ville etc.
C’est d’ailleurs cette conception qui va s’imposer dans la première période de l’Instruction publique, comme l’explique Gabriel Compayré : « Le point de départ de l’enseignement géographique est assurément dans l’étude de la géographie locale. Entre l’ancien système, qui étudiait d’abord le globe, qui « commençait par où l’on doit finir », comme disait le Père Girard, et la nouvelle méthode, qui part du village ou de la ville que l’on habite pour s’étendre de proche en
proche et embrasser peu à peu la terre entière, notre choix ne peut hésiter. »
- Représentations de l’espace.
Le XIXe siècle connaît aussi une inflexion considérable dans la représentation de l’espace : jusqu’au milieu du siècle en effet, c’est le bassin versant des fleuves qui est considéré comme l’élément structurant et non le relief (pour la France, cela conduit à structurer le territoire en bassins en fonction de la mer ou de l’océan où se jettent les fleuves). Sous l’influence des géographes
comme Levasseur, Foncin ou Vidal de la Blache, cette représentation cède progressivement le pas à la cartographie familière aux écoliers du XXe siècle où les reliefs symbolisés par des teintes différentes, des plaines aux plateaux, aux chaînes et aux sommets, sont les éléments structurants.
B - La géographie de l’Instruction publique : 1887-1969
Rejet de l’enseignement nomenclatural et de l’enseignement par les mots, méthode intuitive et enseignement par les choses, c’est dans ce cadre général de la pédagogie buissonnienne que s’inscrit dès ses débuts la géographie scolaire de l’Instruction publique.
Les orientations prises par la géographie des géographes s’y prêtent d’ailleurs bien : si la géographie de Foncin - qui est malgré tout l’auteur le plus vendu à la fin du XIXe siècle - est encore une géographie d’inventaire ( productions, richesses, subdivisions administratives), c’est l’école vidalienne ( monographies locales débouchant sur des connaissances générales et une causalité
« possibiliste ») qui s’impose à l’école.
Priorité donc à l’étude locale qui permet d’acquérir les outils (échelle, courbes de niveau) et le vocabulaire géographique ( fleuve, rivière, baie, cap, colline, montagne etc.), puis par extension conduit à l’étude du territoire national et à celle du monde. Dans cet enseignement « de base », la géographie physique est toujours première, mais les aspects humains, économiques et la géographie générale, de même que la géographie scientifique (astronomie) sont intégrés à la
progression.
Du point de vue pédagogique encore, une place centrale est donnée à la carte :
« La carte n’est pas seulement un moyen de représenter les objets à étudier, c’est le seul moyen d’en acquérir une certaine notion, la condition sans laquelle on n’aura jamais que des mots dans la mémoire et non des idées dans la tête. » Buisson. À noter que l’on demande aux élèves de dessiner les cartes de
mémoire, en les y aidant par la simplification géométrique (map drawing) dont l’hexagone français est un exemple.
D’autre part, l’observation directe des fait géographiques (classes promenades) est recommandée. À partir de 1936, sous l’impulsion du géographe Max Sorre, nommé directeur de l’enseignement primaire par Jean Zay, l’enseignement s’oriente vers une géographie du paysage qui prolonge plutôt qu’elle ne modifie les fondamentaux vidaliens.
Une fois refermée la parenthèse du « petit pays » de Vichy et son localisme idéologique, l’enseignement géographique reprend le même cours jusqu’au début des années soixante-dix.
Voir plus loin pour les évolutions des programmes, somme toute mineures, de 1923 à 1969.
C- La rupture des années soixante-dix : l’éveil
Voir d’une part l’arrêté du 7 août 1969
http://eduscol.education.fr/cid48402/arrete-du-7-aout-1969.html
qui attendra huit années ( IO de 1977-78) pour entrer dans les faits.
D’autre part
http://www.samuelhuet.com/paid/43-melanges/727-g-belbenoit-reflexions-profane-eveil
Noter les deux passages de ce dernier document qui à eux seuls rendent compte de l’engloutissement du continent vidalien et de tout enseignement structuré et progressif de la géographie.
« - Depuis l'arrêté du 7 août 1969, je le rappelle, 15 heures sont consacrées aux disciplines " fondamentales ", (on a tendance maintenant à dire plutôt " instrumentales ") : le français et les mathématiques. Il y a, d'autre part, deux blocs de 6 heures, un pour l'éducation physique et sportive, un pour les activités d'éveil - celles, dit le texte initial, qui figuraient autrefois à l'emploi du temps sous les noms d'histoire, géographie, sciences d'observation, travail manuel, musique,
dessin, éducation morale et civique. C'est cet ensemble, c'est cela qui constitue les disciplines ou activités d'éveil.... »
« - Un auditeur :
Y aura-t-il assez de temps à l'école primaire ou dans la scolarité primaire pour pouvoir exercer pleinement cette démarche de l'esprit qui veut qu'on aille d'abord des observations faites par l'enfant pour arriver à la rigueur dont vient de parler Monsieur ?
M. Belbenoît :
-Tout dépend sur quoi porte cette rigueur. Si vous avez déterminé un programme précis de connaissances, fait une liste des sujets à traiter comme en comportent les programmes traditionnels, la réponse est certainement négative. Si en revanche, vous avez formulé vos objectifs en aptitudes, en capacités de manipuler un certain nombre d'outils, de méthodes, de vocabulaires, je crois qu'on peut y arriver. »
Le fait est qu’on n’y arrivera pas.
D – Des programmes instables pour un enseignement minoré.
- Succession d’instructions : 1977-1980, 1984, 1985,1990, 1995, 2002, 2008.
Document GRIP. Tous droits réservés.
- Isis39Enchanteur
Je persiste à dire que les élèves d'aujourd'hui ont des compétences en HGEC qu'on ne développait pas avant.
Il est vrai que certains élèves ont du mal à les développer du fait de leur manque de travail dans l'apprentissage des repères, de leur difficile maîtrise de la lecture et de l'écriture.
Il est vrai que certains élèves ont du mal à les développer du fait de leur manque de travail dans l'apprentissage des repères, de leur difficile maîtrise de la lecture et de l'écriture.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Cher Mareuil,
Vous me permettrez d'être en désaccord complet avec ce que vous dites.
Vous brandissez l'étude commanditée par votre group(uscule) comparant des élèves de 1920 et de 1995. L'échantillon, c'est quoi 25000? et on doit vous croire sur un échantillon aussi faible (par rapport à une population d'élèves autrement nombreuse)? ça me semble à peine un sondage et je crois même que les sondeurs prennent des précautions d'échantillonnage plus importantes que vous. Il faudrait expliquer comment a été constitué votre échantillon (celui de 1920 et celui de 1995) et en quoi chacun pourrait être représentatif, et d'ailleurs de quoi? vous dites une classe "lambda"? c'est à dire? dans quelle région? ville? avec quels élèves? quels profs?
Le reste de votre .pdf s'en remet à des ouï dires du type "Tel prof de maths de la rue d'Ulm trouve que vraiment cette année les candidats sont mauvais..." ?!
Il me semble que la lecture des rapports de concours des ENS ou du CAPES et de l'agrèg et ce, depuis leur origine montre exactement les mêmes non-arguments. On pourra, pour en faire une analyse plus pointue, revenir à Homo Academicus ouvrage de Pierre Bourdieu publié en 1984, dans lequel le sociologue démonte d'abord des rapports de profs sur des khâgneux... puis (c'est très saisissant vous devriez le (re)lire) les notices nécrologiques de la rue d'Ulm. Dans les 2 cas, on perçoit les mêmes champs, les mêmes repères idéologiques au travail.
Je vous accorde pleinement que les exigences de l'institution ont largement baissé depuis une vingtaine d'années. On a fait le choix politique d'amener 80 à 85% d'une classe d'âge au bac sans soupeser les conséquences de ce choix (voir à nouveau S. Beaud 80% au bac et après: les enfants de la démocratisation scolaire) mais je conteste formellement que vous soyez en mesure de prouver (d'une manière irréfutable, c'est-à-dire qui serait accepter comme un travail sérieux et discutable dans une revue de sciences humaines à comité de lecture) que pour l'ensemble des élèves français le niveau a baissé entre aujourd'hui et il y a 20 ans par exemple.
Pour en venir à la géographie, j'ai peur que là aussi votre conception passéiste et fixiste du savoir ne se révèle. Vous prenez en exemple la géographie de la IIIème république. Mais savez-vous vraiment ce qu'on peut lire dans Le Tour de la France par 2 Enfants par exemple? Le support le plus important de lecture pour l'école primaire ?
Voyez le passage (c'est p. 188 dans mon édition, un volume intitulé Tableaux de la France, réédité par J.P. Rioux avec du Vidal dedans aussi, Paris, 2007)
sur les "Quatre races d'hommes:
La race blanche, la plus parfaite des races humaines (...) la race noire, qui occupe surtout l'Afrique (...) a la peau très noire, les cheveux crépus, le nez écrasé, les lèvres épaisses, les bras très longs"
Je ne suis pas nostalgique de cette géographie.
J'exagère? J'ai, l'été dernier dans une maison familiale, feuilleté un manuel d'histoire géographie des années 1960, eh bien on y retrouve les mêmes imbécilités sur les races presque sans en y avoir changer une virgule. La partie histoire était elle-aussi à pleurer notamment tous les chapitres écrits sur l'URSS et les pays de l'Est, pourtant écrits par 2 profs de Sciences Po, et qui y récitaient un catéchisme stalinien stupéfiant.
Autres exemples tirés de ma propre scolarité. En primaire, l'instit nous faisait apprendre par coeur tous les affluents de tous les fleuves français. Etait-ce si utile? Je n'en suis pas sûr. Beaucoup plus tard, en khâgne, j'ai eu un prof de géo vieil école avec qui nous préparions le commentaire de carte topo à l'entrée de l'ENS Fontenay. Il savait dessiner à main levée au tableau des coupes géologiques extraordinaires. Aujourd'hui, personne ou presque dans sa corporation ne pourrait plus le faire. Les jeunes géographes passent moins de temps sur les cartes géologiques que sur les données statistiques, les entretiens, les photographies, les clichés satellites, les SIG divers et variés... Est-ce une catastrophe? je ne le crois pas.
Pour l'histoire, il y a des évolutions problématiques notamment le nouveau programme de 1ère qui est aussi infaisable qui est mal composé. Pour le reste, au fil des années (n'en déplaisent aux jérémiades nationalistes d'un Casalli) on a enrichi, ouvert, multiplié les approches.
Il n'y a pas pour nos disciplines d'âge d'or et au contraire, le plus souvent, les programmes s'efforcent de rendre la richesse de la recherche en sciences humaines.
C'est la différence entre donner son avis et établir des faits.
Vous me permettrez d'être en désaccord complet avec ce que vous dites.
Vous brandissez l'étude commanditée par votre group(uscule) comparant des élèves de 1920 et de 1995. L'échantillon, c'est quoi 25000? et on doit vous croire sur un échantillon aussi faible (par rapport à une population d'élèves autrement nombreuse)? ça me semble à peine un sondage et je crois même que les sondeurs prennent des précautions d'échantillonnage plus importantes que vous. Il faudrait expliquer comment a été constitué votre échantillon (celui de 1920 et celui de 1995) et en quoi chacun pourrait être représentatif, et d'ailleurs de quoi? vous dites une classe "lambda"? c'est à dire? dans quelle région? ville? avec quels élèves? quels profs?
Le reste de votre .pdf s'en remet à des ouï dires du type "Tel prof de maths de la rue d'Ulm trouve que vraiment cette année les candidats sont mauvais..." ?!
Il me semble que la lecture des rapports de concours des ENS ou du CAPES et de l'agrèg et ce, depuis leur origine montre exactement les mêmes non-arguments. On pourra, pour en faire une analyse plus pointue, revenir à Homo Academicus ouvrage de Pierre Bourdieu publié en 1984, dans lequel le sociologue démonte d'abord des rapports de profs sur des khâgneux... puis (c'est très saisissant vous devriez le (re)lire) les notices nécrologiques de la rue d'Ulm. Dans les 2 cas, on perçoit les mêmes champs, les mêmes repères idéologiques au travail.
Je vous accorde pleinement que les exigences de l'institution ont largement baissé depuis une vingtaine d'années. On a fait le choix politique d'amener 80 à 85% d'une classe d'âge au bac sans soupeser les conséquences de ce choix (voir à nouveau S. Beaud 80% au bac et après: les enfants de la démocratisation scolaire) mais je conteste formellement que vous soyez en mesure de prouver (d'une manière irréfutable, c'est-à-dire qui serait accepter comme un travail sérieux et discutable dans une revue de sciences humaines à comité de lecture) que pour l'ensemble des élèves français le niveau a baissé entre aujourd'hui et il y a 20 ans par exemple.
Pour en venir à la géographie, j'ai peur que là aussi votre conception passéiste et fixiste du savoir ne se révèle. Vous prenez en exemple la géographie de la IIIème république. Mais savez-vous vraiment ce qu'on peut lire dans Le Tour de la France par 2 Enfants par exemple? Le support le plus important de lecture pour l'école primaire ?
Voyez le passage (c'est p. 188 dans mon édition, un volume intitulé Tableaux de la France, réédité par J.P. Rioux avec du Vidal dedans aussi, Paris, 2007)
sur les "Quatre races d'hommes:
La race blanche, la plus parfaite des races humaines (...) la race noire, qui occupe surtout l'Afrique (...) a la peau très noire, les cheveux crépus, le nez écrasé, les lèvres épaisses, les bras très longs"
Je ne suis pas nostalgique de cette géographie.
J'exagère? J'ai, l'été dernier dans une maison familiale, feuilleté un manuel d'histoire géographie des années 1960, eh bien on y retrouve les mêmes imbécilités sur les races presque sans en y avoir changer une virgule. La partie histoire était elle-aussi à pleurer notamment tous les chapitres écrits sur l'URSS et les pays de l'Est, pourtant écrits par 2 profs de Sciences Po, et qui y récitaient un catéchisme stalinien stupéfiant.
Autres exemples tirés de ma propre scolarité. En primaire, l'instit nous faisait apprendre par coeur tous les affluents de tous les fleuves français. Etait-ce si utile? Je n'en suis pas sûr. Beaucoup plus tard, en khâgne, j'ai eu un prof de géo vieil école avec qui nous préparions le commentaire de carte topo à l'entrée de l'ENS Fontenay. Il savait dessiner à main levée au tableau des coupes géologiques extraordinaires. Aujourd'hui, personne ou presque dans sa corporation ne pourrait plus le faire. Les jeunes géographes passent moins de temps sur les cartes géologiques que sur les données statistiques, les entretiens, les photographies, les clichés satellites, les SIG divers et variés... Est-ce une catastrophe? je ne le crois pas.
Pour l'histoire, il y a des évolutions problématiques notamment le nouveau programme de 1ère qui est aussi infaisable qui est mal composé. Pour le reste, au fil des années (n'en déplaisent aux jérémiades nationalistes d'un Casalli) on a enrichi, ouvert, multiplié les approches.
Il n'y a pas pour nos disciplines d'âge d'or et au contraire, le plus souvent, les programmes s'efforcent de rendre la richesse de la recherche en sciences humaines.
C'est la différence entre donner son avis et établir des faits.
_________________
CdB
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