- Thalia de GMédiateur
C'était la phrase du jour Merci Véro.V.Marchais a écrit:En fait, il est ridicule d'opposer connaissances et raisonnement, et dangereux de discréditer les unes au profit de l'autre. Ce profit serait d'ailleurs nul, tant il est vrai que l'on ne peut raisonner avec des connaissances nébuleuses, mal assurées, fuyantes. Penser, raisonner, c'est mettre en relation des éléments. Si les éléments ne sont pas là, il n'y a rien à mettre en relation. La machine ne peut pas tourner à vide.
Ce que l'on peut résumer du mot que je sortis un jour, lasse de cette opposition stérile, à mon IPR : Le contraire d'une tête bien pleine, ce n'est pas une tête bien faite, mais une tête bien vide.
Gare à ne pas nous tromper de combat.
- Isis39Enchanteur
Il me semble qu'il ne faut pas opposer par coeur et autres formes d'apprentissage des leçons. Une part de par coeur est absolument nécessaire : des dates, des définitions, les repères géographiques...
Après, apprendre une leçon par coeur, pourquoi pas ?
Simplement certains apprennent par coeur et n'y comprennent strictement rien. De plus, dans l'optique d'examens comme le brevet, comment voulez-vous savoir vos cours de l'année par coeur ?
Je pense qu'il faut varier les formes d'apprentissage.
Après, apprendre une leçon par coeur, pourquoi pas ?
Simplement certains apprennent par coeur et n'y comprennent strictement rien. De plus, dans l'optique d'examens comme le brevet, comment voulez-vous savoir vos cours de l'année par coeur ?
Je pense qu'il faut varier les formes d'apprentissage.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Il faut aussi distinguer l'apprentissage qui aboutit au par coeur, et le résultat obtenu : savoir par coeur quelque chose.
Ce n'est pas parce que l'on sait quelque chose par coeur (que l'on peut le réciter de manière mécanique) qu'on l'a appris de manière mécanique.
Cela peut être le cas, - et effectivement, cela ne restera pas longtemps en mémoire à long terme, cela ne sera pas approprié à une construction solide des connaissances si l'on en reste là. Mais condamner tout apprentissage qui aboutirait à du par coeur à partir de ces cas particuliers n'est pas fondé en raison.
Il est en effet possible aussi d'apprendre d'une manière non mécanique ses tables, ses poésies, en faisant usage de sa réflexion, de raisonnement, de créativité pour trouver des moyens mnémotechniques, etc.
Résumons : pour savoir quelque chose par coeur, il est possible d'apprendre de deux façons : comme un perroquet, ou avec un minimum de réflexion. Ce qui va embrouiller les choses, c'est que dans les deux cas on parle d'apprentissage par coeur. Or c'est là confondre la cause et l'effet.
Le raisonnement est le même pour les compétences et les savoirs dits experts que l'on ne pourrait acquérir qu'en étant confronté à des tâches complexes. Si vous voulez je développe aussi ce sophisme.
Ce n'est pas parce que l'on sait quelque chose par coeur (que l'on peut le réciter de manière mécanique) qu'on l'a appris de manière mécanique.
Cela peut être le cas, - et effectivement, cela ne restera pas longtemps en mémoire à long terme, cela ne sera pas approprié à une construction solide des connaissances si l'on en reste là. Mais condamner tout apprentissage qui aboutirait à du par coeur à partir de ces cas particuliers n'est pas fondé en raison.
Il est en effet possible aussi d'apprendre d'une manière non mécanique ses tables, ses poésies, en faisant usage de sa réflexion, de raisonnement, de créativité pour trouver des moyens mnémotechniques, etc.
Résumons : pour savoir quelque chose par coeur, il est possible d'apprendre de deux façons : comme un perroquet, ou avec un minimum de réflexion. Ce qui va embrouiller les choses, c'est que dans les deux cas on parle d'apprentissage par coeur. Or c'est là confondre la cause et l'effet.
Le raisonnement est le même pour les compétences et les savoirs dits experts que l'on ne pourrait acquérir qu'en étant confronté à des tâches complexes. Si vous voulez je développe aussi ce sophisme.
_________________
« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Je me suis endormi en me relisant. j'espère que vous comprendrez ce schmilblick.
_________________
« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- Marie LaetitiaBon génie
Spinoza1670 a écrit:Textes sur la mémoire : http://www.samuelhuet.com/paid/43-melanges/765-memoire.html
C'est un recueil de textes donnant tous un point de vue différent sur la mémoire et le par coeur.
Premier texte : I. LE 'PAR CŒUR'
"Le par cœur est non seulement inutile mais dangereux. Les repères que l'enfant [qui apprend par cœur] se donne sont pour la plupart étrangers à la signification du texte. Le plus grave est que cette forme d'apprentissage déshabitue l'enfant de la réflexion personnelle.... l'invite à croire qu'il est sans objet d'exercer son jugement et de faire preuve d'esprit critique. Il est plus simple d'apprendre que de comprendre et raisonner. Une telle attitude, faite de démission et de paresse intellectuelle, n'est guère de nature à préparer l'enfant à affronter les problèmes que lui posera sa vie d'adulte... Sur un plan plus général, habituer l'enfant à apprendre par cœur c'est, quoi qu'on en dise, le rendre perméable à toutes les suggestions, politiques ou autres... c'est en somme le vouer à la passivité intellectuelle et civique, en l'incitant à faire siens tous les conformismes du moment. Le savoir acquis par cœur est de qualité inférieure... et demeure le plus souvent verbal et superficiel... il se présente à l'esprit de manière compacte et monolithique. Il paraît sage de cantonner le 'par cœur dans d'étroites limites".oquinetPierre Giolitto, in Éducation Nationale, n° 57 du 19 février 1970, p. 25.
quand je lis ce genre de texte (quand même très drôles... à leur manière) j'ai l'impression que l'auteur de la dissertation a reçu le sujet sans le comprendre - un peu à la manière du jeu pour enfant comme le "téléphone arabe" - mais avec la mission de broder dessus, de "tenir" le temps d'un discours comme les étudiants de l'ENA apprennent à défendre à peu près n'importe quelle position, à répondre avec conviction avec n'importe quelle question en noyant le poisson grâce à la langue de bois...
Parce qu'à chaque fois il y a une idée de départ qui n'est pas totalement absurde, mais c'est tellement tiré par les cheveux, érigé en dogme que ça devient aberrant. Le par coeur non réinvesti (le par coeur pour le par coeur) pose problème. Mais dire qu'il empêche la réflexion c'est space comme affirmation...
Une vraie réponse d'énarque. Des affirmations, balancées sans justification réelle, zou, on condamne, on avance les pires énormités, on caricature...c'est en somme le vouer à la passivité intellectuelle et civique
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- CathEnchanteur
Sapotille a écrit:
C'est aussi le reproche que l'on fait à l'enseignement dans les pays africains : ils apprennent par coeur !!!
Je reçois le courrier de 60 gamins pauvres dans le cadre d'un parrainage au Sénégal, et je leur rends visite régulièrement...
Je peux affirmer que ces gamins, dans leur ensemble, ont un bon niveau et savent raisonner...
En tous cas, ils ont un bon orthographe !!!
Tout à fait.
Quand on a en LP des élèves qui viennent d'Afrique, ils sont toujours excellents en orthographe et ont une graphie impeccable. Ils savent même conjuguer au passé simple!
Et ils sont en LP, comme quoi une bonne orthographe n'est pas incompatible avec l'enseignement professionnel.
- ysabelDevin
Avril69 a écrit:IV. POUR CONCLURE, PROVISOIREMENT...
"Mercredi 15 février [1995]. Pour m'exercer la mémoire, j'ai entrepris d'apprendre par cœur Le Cimetière marin. J'aurais pu choisir plus facile. Ce qui me frappe, c'est combien la mémorisation favorise la compréhension. Impossible de retenir des mots privés de sens. Apprendre par cœur est une des formes les plus subtiles de la critique littéraire. Tout à coup, des strophes qui m'avaient paru obscures, ou arbitraires, me deviennent parfaitement claires.
ette phrase me remet en mémoire une remarque de mon fils alors en 6ème ; sa prof leur faisait apprendre un poème de Hérédia qu'ils avaient seulement recopié... il m'a dit qu'il ne pouvait l'apprendre car il ne le comprenait pas.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Marie LaetitiaBon génie
Isis39 a écrit:Il me semble qu'il ne faut pas opposer par coeur et autres formes d'apprentissage des leçons. Une part de par coeur est absolument nécessaire : des dates, des définitions, les repères géographiques...
Après, apprendre une leçon par coeur, pourquoi pas ?
Simplement certains apprennent par coeur et n'y comprennent strictement rien. De plus, dans l'optique d'examens comme le brevet, comment voulez-vous savoir vos cours de l'année par coeur ?
Je pense qu'il faut varier les formes d'apprentissage.
entièrement d'accord. D'ailleurs je crois que l'on n'apprend pas tout à fait de la même manière d'une matière à l'autre. Dans toutes les matières ou quasi, il y a des choses à apprendre par coeur, les définitions pour aller vite. Le préalable de l'apprentissage c'est d'avoir compris la phrase. Et la définition apprise permet le réinvestissement pour comprendre à nouveau d'autres choses.
On n'apprend toutefois pas un cours d'HG comme une tirade de Phèdre. Cela n'a pas nécessairement grand intérêt. Il faut apprendre par coeur les définitions, les dates, les liens logiques. Le reste n'est pas à savoir à la lettre. Savoir dire "la conférence de Yalta le 11 février 1945 réunit Roosevelt, Churchill et Staline avec pour objet d'adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la guerre, régler le sort de l’Europe après la défaite du IIIe Reich et garantir la stabilité du nouvel ordre du monde après la victoire" ou bien retenir "Yalta: conférence 11 février 1945 - Roosevelt Churchill Staline. Trois objectifs "mise au point d'une stratégie unique pour achever la guerre au plus vite", "réfléchir à ce qu'il faudra faire en Europe après la victoire", "pour que le monde devienne plus stable" c'est équivalent.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Avril69Neoprof expérimenté
Spinoza1670 a écrit:Résumons : pour savoir quelque chose par coeur, il est possible d'apprendre de deux façons : comme un perroquet, ou avec un minimum de réflexion. Ce qui va embrouiller les choses, c'est que dans les deux cas on parle d'apprentissage par coeur. Or c'est là confondre la cause et l'effet.
On est d'accord ! On peut mémoriser intelligemment... ça demande toujours un certain effort mais c'est beaucoup plus facile
- Isis39Enchanteur
Marie Laetitia a écrit:Isis39 a écrit:Il me semble qu'il ne faut pas opposer par coeur et autres formes d'apprentissage des leçons. Une part de par coeur est absolument nécessaire : des dates, des définitions, les repères géographiques...
Après, apprendre une leçon par coeur, pourquoi pas ?
Simplement certains apprennent par coeur et n'y comprennent strictement rien. De plus, dans l'optique d'examens comme le brevet, comment voulez-vous savoir vos cours de l'année par coeur ?
Je pense qu'il faut varier les formes d'apprentissage.
entièrement d'accord. D'ailleurs je crois que l'on n'apprend pas tout à fait de la même manière d'une matière à l'autre. Dans toutes les matières ou quasi, il y a des choses à apprendre par coeur, les définitions pour aller vite. Le préalable de l'apprentissage c'est d'avoir compris la phrase. Et la définition apprise permet le réinvestissement pour comprendre à nouveau d'autres choses.
On n'apprend toutefois pas un cours d'HG comme une tirade de Phèdre. Cela n'a pas nécessairement grand intérêt. Il faut apprendre par coeur les définitions, les dates, les liens logiques. Le reste n'est pas à savoir à la lettre. Savoir dire "la conférence de Yalta le 11 février 1945 réunit Roosevelt, Churchill et Staline avec pour objet d'adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la guerre, régler le sort de l’Europe après la défaite du IIIe Reich et garantir la stabilité du nouvel ordre du monde après la victoire" ou bien retenir "Yalta: conférence 11 février 1945 - Roosevelt Churchill Staline. Trois objectifs "mise au point d'une stratégie unique pour achever la guerre au plus vite", "réfléchir à ce qu'il faudra faire en Europe après la victoire", "pour que le monde devienne plus stable" c'est équivalent.
Exactement, c'est pourquoi je propose souvent à mes élèves de faire une carte mentale en fin de chapitre pour y noter ces éléments importants et se débarrasser des phrases.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Isis39 a écrit:Marie Laetitia a écrit:Isis39 a écrit:Il me semble qu'il ne faut pas opposer par coeur et autres formes d'apprentissage des leçons. Une part de par coeur est absolument nécessaire : des dates, des définitions, les repères géographiques...
Après, apprendre une leçon par coeur, pourquoi pas ?
Simplement certains apprennent par coeur et n'y comprennent strictement rien. De plus, dans l'optique d'examens comme le brevet, comment voulez-vous savoir vos cours de l'année par coeur ?
Je pense qu'il faut varier les formes d'apprentissage.
entièrement d'accord. D'ailleurs je crois que l'on n'apprend pas tout à fait de la même manière d'une matière à l'autre. Dans toutes les matières ou quasi, il y a des choses à apprendre par coeur, les définitions pour aller vite. Le préalable de l'apprentissage c'est d'avoir compris la phrase. Et la définition apprise permet le réinvestissement pour comprendre à nouveau d'autres choses.
On n'apprend toutefois pas un cours d'HG comme une tirade de Phèdre. Cela n'a pas nécessairement grand intérêt. Il faut apprendre par coeur les définitions, les dates, les liens logiques. Le reste n'est pas à savoir à la lettre. Savoir dire "la conférence de Yalta le 11 février 1945 réunit Roosevelt, Churchill et Staline avec pour objet d'adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la guerre, régler le sort de l’Europe après la défaite du IIIe Reich et garantir la stabilité du nouvel ordre du monde après la victoire" ou bien retenir "Yalta: conférence 11 février 1945 - Roosevelt Churchill Staline. Trois objectifs "mise au point d'une stratégie unique pour achever la guerre au plus vite", "réfléchir à ce qu'il faudra faire en Europe après la victoire", "pour que le monde devienne plus stable" c'est équivalent.
Exactement, c'est pourquoi je propose souvent à mes élèves de faire une carte mentale en fin de chapitre pour y noter ces éléments importants et se débarrasser des phrases.
Il y a aussi des élèves qui retiennent mieux des phrases que des schémas. Il en faut pour tous. (voir Antoine de La Garanderie : je ne sais pas quel est la valeur scientifique de ses travaux mais en tout cas ils donnent à penser)
_________________
« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- Avril69Neoprof expérimenté
Spinoza1670 a écrit:Isis39 a écrit:
Exactement, c'est pourquoi je propose souvent à mes élèves de faire une carte mentale en fin de chapitre pour y noter ces éléments importants et se débarrasser des phrases.
Il y a aussi des élèves qui retiennent mieux des phrases que des schémas. Il en faut pour tous. (voir Antoine de La Garanderie : je ne sais pas quel est la valeur scientifique de ses travaux mais en tout cas ils donnent à penser)
Dans un cours relativement touffu, ils doivent faire l'effort d'apprendre par coeur le plan du cours afin de comprendre l'enchaînement des idées.
On peut aussi leur demander de se poser par écrit les questions correspondant au contenu de ce qu'ils ont vu. Mais je pense que s'ils ne savent pas y répondre clairement, ils doivent revenir aux phrases du cours (ils ne vont pas en inventer d'autres tout de suite). Apprendre par coeur permet de se représenter le sens de chaque phrase et de chaque mot pour les digérer et être capable d'en restituer l'idée de la meilleure manière possible (et en s'appropriant un vocabulaire précis, ce qui est loin d'être négligeable !)
- Thalia de GMédiateur
Remarque tout à fait recevable. Ma fille a dû apprendre en CM1 ou CM2, ô combien péniblement, un poème sur une photocopie. Le maître ou la maîtresse ne l'avait pas seulement expliqué. Il était tellement abscons que moi-même je ne le comprenais pas.ysabel a écrit:Avril69 a écrit:.
"Mercredi 15 février [1995]. Pour m'exercer la mémoire, j'ai entrepris d'apprendre par cœur Le Cimetière marin. J'aurais pu choisir plus facile. Ce qui me frappe, c'est combien la mémorisation favorise la compréhension. Impossible de retenir des mots privés de sens. Apprendre par cœur est une des formes les plus subtiles de la critique littéraire. Tout à coup, des strophes qui m'avaient paru obscures, ou arbitraires, me deviennent parfaitement claires.
ette phrase me remet en mémoire une remarque de mon fils alors en 6ème ; sa prof leur faisait apprendre un poème de Hérédia qu'ils avaient seulement recopié... il m'a dit qu'il ne pouvait l'apprendre car il ne le comprenait pas.
Le par cœur ne saurait se passer d'une phase d'explication.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Isis39Enchanteur
Spinoza1670 a écrit:Isis39 a écrit:Marie Laetitia a écrit:Isis39 a écrit:Il me semble qu'il ne faut pas opposer par coeur et autres formes d'apprentissage des leçons. Une part de par coeur est absolument nécessaire : des dates, des définitions, les repères géographiques...
Après, apprendre une leçon par coeur, pourquoi pas ?
Simplement certains apprennent par coeur et n'y comprennent strictement rien. De plus, dans l'optique d'examens comme le brevet, comment voulez-vous savoir vos cours de l'année par coeur ?
Je pense qu'il faut varier les formes d'apprentissage.
entièrement d'accord. D'ailleurs je crois que l'on n'apprend pas tout à fait de la même manière d'une matière à l'autre. Dans toutes les matières ou quasi, il y a des choses à apprendre par coeur, les définitions pour aller vite. Le préalable de l'apprentissage c'est d'avoir compris la phrase. Et la définition apprise permet le réinvestissement pour comprendre à nouveau d'autres choses.
On n'apprend toutefois pas un cours d'HG comme une tirade de Phèdre. Cela n'a pas nécessairement grand intérêt. Il faut apprendre par coeur les définitions, les dates, les liens logiques. Le reste n'est pas à savoir à la lettre. Savoir dire "la conférence de Yalta le 11 février 1945 réunit Roosevelt, Churchill et Staline avec pour objet d'adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la guerre, régler le sort de l’Europe après la défaite du IIIe Reich et garantir la stabilité du nouvel ordre du monde après la victoire" ou bien retenir "Yalta: conférence 11 février 1945 - Roosevelt Churchill Staline. Trois objectifs "mise au point d'une stratégie unique pour achever la guerre au plus vite", "réfléchir à ce qu'il faudra faire en Europe après la victoire", "pour que le monde devienne plus stable" c'est équivalent.
Exactement, c'est pourquoi je propose souvent à mes élèves de faire une carte mentale en fin de chapitre pour y noter ces éléments importants et se débarrasser des phrases.
Il y a aussi des élèves qui retiennent mieux des phrases que des schémas. Il en faut pour tous. (voir Antoine de La Garanderie : je ne sais pas quel est la valeur scientifique de ses travaux mais en tout cas ils donnent à penser)
oui, il faut varier pour que ça convienne à toutes les formes d'intelligence.
- CondorcetOracle
Thalia de G a écrit:Remarque tout à fait recevable. Ma fille a dû apprendre en CM1 ou CM2, ô combien péniblement, un poème sur une photocopie. Le maître ou la maîtresse ne l'avait pas seulement expliqué. Il était tellement abscons que moi-même je ne le comprenais pas.ysabel a écrit:Avril69 a écrit:.
"Mercredi 15 février [1995]. Pour m'exercer la mémoire, j'ai entrepris d'apprendre par cœur Le Cimetière marin. J'aurais pu choisir plus facile. Ce qui me frappe, c'est combien la mémorisation favorise la compréhension. Impossible de retenir des mots privés de sens. Apprendre par cœur est une des formes les plus subtiles de la critique littéraire. Tout à coup, des strophes qui m'avaient paru obscures, ou arbitraires, me deviennent parfaitement claires.
ette phrase me remet en mémoire une remarque de mon fils alors en 6ème ; sa prof leur faisait apprendre un poème de Hérédia qu'ils avaient seulement recopié... il m'a dit qu'il ne pouvait l'apprendre car il ne le comprenait pas.
Le par cœur ne saurait se passer d'une phase d'explication.
Le temps mis pour apprendre est quadruplé si l'objet de l'apprentissage n'est pas compris.
- Avril69Neoprof expérimenté
Isis39 a écrit: oui, il faut varier pour que ça convienne à toutes les formes d'intelligence.
Je suis d'accord avec le fait qu'il faille varier les expériences dans le sens où on doit reformuler les choses différemment pour ceux qui n'auraient pas compris du premier coup.
Mais je ne pense pas qu'il existe des enfant qui aient un type d'intelligence qui les dispense d'apprendre leur cours. Même les surdoués n'ont pas la science infuse...
ça me rappelle cette histoire d'intelligences multiples qu'on nous a inventée : "Untel est vraiment nul en orthographe et n'a aucune intelligence mathématique et spatiale... mais c'est pas grave, il est très fort en intelligence émotionnelle"
- Isis39Enchanteur
Avril69 a écrit:Isis39 a écrit: oui, il faut varier pour que ça convienne à toutes les formes d'intelligence.
Je suis d'accord avec le fait qu'il faille varier les expériences dans le sens où on doit reformuler les choses différemment pour ceux qui n'auraient pas compris du premier coup.
Mais je ne pense pas qu'il existe des enfant qui aient un type d'intelligence qui les dispense d'apprendre leur cours. Même les surdoués n'ont pas la science infuse...
ça me rappelle cette histoire d'intelligences multiples qu'on nous a inventée : "Untel est vraiment nul en orthographe et n'a aucune intelligence mathématique et spatiale... mais c'est pas grave, il est très fort en intelligence émotionnelle"
Ce qu'on disait plus haut, c'est que dans certaines matières, une partie du cours n'a pas à être apprise par coeur. DOnc varier les formes d'apprentissage est intéressant. Et il est vrai qu'il existe différentes formes d'intelligence. C'est difficile à concevoir pour les profs qui ont réussi leurs étude.
Voir ici : http://eduscol.education.fr/cid52893/zoom-sur-les-intelligences-multiples.html
- Marie LaetitiaBon génie
Avril69 a écrit:Isis39 a écrit: oui, il faut varier pour que ça convienne à toutes les formes d'intelligence.
Je suis d'accord avec le fait qu'il faille varier les expériences dans le sens où on doit reformuler les choses différemment pour ceux qui n'auraient pas compris du premier coup.
Mais je ne pense pas qu'il existe des enfant qui aient un type d'intelligence qui les dispense d'apprendre leur cours. Même les surdoués n'ont pas la science infuse...
ça me rappelle cette histoire d'intelligences multiples qu'on nous a inventée : "Untel est vraiment nul en orthographe et n'a aucune intelligence mathématique et spatiale... mais c'est pas grave, il est très fort en intelligence émotionnelle"
je ne pense pas que quiconque ici défendre une telle idée...
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- adelaideaugustaFidèle du forum
Cripure a écrit:De toutes façons, le niveau monte.
En seconde, en latin, je fais ce que, élève, je faisais en 4e.
Le niveau a donc monté.
CQFD.
Mais bien sûr, le niveau monte!
"Le niveau général ne cesse de monter, et en même temps, le niveau que les professeurs constatent dans leurs classes ne cesse de baisser!
C'est pourtant une évidence arithmétique indiscutable! Prenons, pour nous en convaincre,un exemple arbitraire parmi d'autres. En 1960, moins de 10% de la tranche d'âge des jeunes de 15-16 ans sont en classe de Seconde de Lycée.
Ce sont pour la plupart des jeunes issus des classes moyennes et supérieures. Bien entourés, bien dirigés, ces élèves ont un bon niveau en orthographe, savent rédiger un texte correctement, et obtiennent une moyenne de 12/20 en dissertation de français...
Quarante- cinq ans plus tard, plus de 70 % de la même tranche d'âge est en Seconde : issus de milieux sociaux et culturels bien plus diversifiés, sans doute plus inégalement suivis par leurs familles et moins systématiquement stimulés par leur environnement, ils n'obtiennent, sur la même dissertation, qu'une moyenne de 8/20...Le niveau des jeunes Français a-t-il vraiment baissé? Petit calcul .
En 1960, un élève de Seconde a, en moyenne, 12/20 à sa dissertation; donnons aux autres une note forfaitaire,
pour le papier et le temps passé, de 2/20 : la moyenne de la tranche d'âge est de 3/20. Aujourd'hui, avec les mêmes modes de calcul, la moyenne de la même tranche d'âge sur le même exercice est de 6,2/20 : elle a plus que doublé!
Hausse spectaculaire du niveau général, tandis que le professeur de seconde voit, lui, les résultats de sa classe baisser de 4 points!
Dans le même temps, le nombre d'élèves ayant 12 et plus a augmenté, mais ces élèves sont proportionnellement moins nombreux que jadis!
Reste évidemment la seule vrai question : comment faire pour que l'accès aux études s'accompagne d'une hausse correspondante du niveau des élèves qui y accèdent? Comment transformer "la démocratisation de l'accès" en "démocratisation de la réussite"? C'est évidemment affaire de pédagogie."
( Lettre à un jeune professeur, Philippe Meirieu.2005)
- Spinoza1670Esprit éclairé
Isis39 a écrit:Avril69 a écrit:Isis39 a écrit: oui, il faut varier pour que ça convienne à toutes les formes d'intelligence.
Je suis d'accord avec le fait qu'il faille varier les expériences dans le sens où on doit reformuler les choses différemment pour ceux qui n'auraient pas compris du premier coup.
Mais je ne pense pas qu'il existe des enfant qui aient un type d'intelligence qui les dispense d'apprendre leur cours. Même les surdoués n'ont pas la science infuse...
ça me rappelle cette histoire d'intelligences multiples qu'on nous a inventée : "Untel est vraiment nul en orthographe et n'a aucune intelligence mathématique et spatiale... mais c'est pas grave, il est très fort en intelligence émotionnelle"
Ce qu'on disait plus haut, c'est que dans certaines matières, une partie du cours n'a pas à être apprise par coeur. DOnc varier les formes d'apprentissage est intéressant. Et il est vrai qu'il existe différentes formes d'intelligence. C'est difficile à concevoir pour les profs qui ont réussi leurs étude.
Voir ici : http://eduscol.education.fr/cid52893/zoom-sur-les-intelligences-multiples.html
Intelligences multiples. C’est le substitut au QI qu’on doit au psychologue Howard Gardner. Sa théorie suggère qu’il y a sept domaines d’intelligence avec lesquels chaque élève peut apprendre : linguistique, logico-mathématique, spatial, musical, corporel-kinesthésique, interpersonnel, intrapersonnel. Hirsch dit que les affirmations de Gardner ne sont pas soutenues par la recherche dominante en psychologie. Comme ces classements sont hautement subjectifs, il est très difficile de voir comment les enseignants pourraient facilement identifier et utiliser ces "intelligences".
Néanmoins, la théorie a gagné de la popularité parmi les éducateurs car elle coïncide de manière commode avec les théories déjà existantes des "différences individuelles" et des "styles individuels d’apprentissage". Un psychologue distingué, George A. Miller, affirme que les classifications spécifiques de Gardner sont " presque certainement fausses ". (dans Résumé de Hirsch, Terminologie de l'enseignement
_________________
« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- adelaideaugustaFidèle du forum
ysabel a écrit:Avril69 a écrit:IV. POUR CONCLURE, PROVISOIREMENT...
"Mercredi 15 février [1995]. Pour m'exercer la mémoire, j'ai entrepris d'apprendre par cœur Le Cimetière marin. J'aurais pu choisir plus facile. Ce qui me frappe, c'est combien la mémorisation favorise la compréhension. Impossible de retenir des mots privés de sens. Apprendre par cœur est une des formes les plus subtiles de la critique littéraire. Tout à coup, des strophes qui m'avaient paru obscures, ou arbitraires, me deviennent parfaitement claires.
ette phrase me remet en mémoire une remarque de mon fils alors en 6ème ; sa prof leur faisait apprendre un poème de Hérédia qu'ils avaient seulement recopié... il m'a dit qu'il ne pouvait l'apprendre car il ne le comprenait pas.
Me croirez-vous ? Double-casquette m'ayant fait honte de ne pas connaître "Le dormeur du Val", je l'ai appris par coeur, et dans la foulée, j'ai appris "Le bateau ivre", et ses 100 alexandrins. Ce n'a pas été facile, mais au fur et à mesure que je l'apprenais, je le comprenais de plus en plus. (Aidée par une analyse sur google.)
- Avril69Neoprof expérimenté
Spinoza1670 a écrit: Intelligences multiples. C’est le substitut au QI qu’on doit au psychologue Howard Gardner. Sa théorie suggère qu’il y a sept domaines d’intelligence avec lesquels chaque élève peut apprendre : linguistique, logico-mathématique, spatial, musical, corporel-kinesthésique, interpersonnel, intrapersonnel. Hirsch dit que les affirmations de Gardner ne sont pas soutenues par la recherche dominante en psychologie. Comme ces classements sont hautement subjectifs, il est très difficile de voir comment les enseignants pourraient facilement identifier et utiliser ces "intelligences".
Néanmoins, la théorie a gagné de la popularité parmi les éducateurs car elle coïncide de manière commode avec les théories déjà existantes des "différences individuelles" et des "styles individuels d’apprentissage". Un psychologue distingué, George A. Miller, affirme que les classifications spécifiques de Gardner sont " presque certainement fausses ". (dans Résumé de Hirsch, Terminologie de l'enseignement
- Avril69Neoprof expérimenté
adelaideaugusta a écrit:
Me croirez-vous ? Double-casquette m'ayant fait honte de ne pas connaître "Le dormeur du Val", je l'ai appris par coeur, et dans la foulée, j'ai appris "Le bateau ivre", et ses 100 alexandrins. Ce n'a pas été facile, mais au fur et à mesure que je l'apprenais, je le comprenais de plus en plus. (Aidée par une analyse sur google.)
Eh oui, apprendre par coeur peut être gratifiant !
- MareuilNeoprof expérimenté
adelaideaugusta a écrit:Cripure a écrit:De toutes façons, le niveau monte.
En seconde, en latin, je fais ce que, élève, je faisais en 4e.
Le niveau a donc monté.
CQFD.
Mais bien sûr, le niveau monte!
"Le niveau général ne cesse de monter, et en même temps, le niveau que les professeurs constatent dans leurs classes ne cesse de baisser!
C'est pourtant une évidence arithmétique indiscutable! Prenons, pour nous en convaincre,un exemple arbitraire parmi d'autres. En 1960, moins de 10% de la tranche d'âge des jeunes de 15-16 ans sont en classe de Seconde de Lycée.
Ce sont pour la plupart des jeunes issus des classes moyennes et supérieures. Bien entourés, bien dirigés, ces élèves ont un bon niveau en orthographe, savent rédiger un texte correctement, et obtiennent une moyenne de 12/20 en dissertation de français...
Quarante- cinq ans plus tard, plus de 70 % de la même tranche d'âge est en Seconde : issus de milieux sociaux et culturels bien plus diversifiés, sans doute plus inégalement suivis par leurs familles et moins systématiquement stimulés par leur environnement, ils n'obtiennent, sur la même dissertation, qu'une moyenne de 8/20...Le niveau des jeunes Français a-t-il vraiment baissé? Petit calcul .
En 1960, un élève de Seconde a, en moyenne, 12/20 à sa dissertation; donnons aux autres une note forfaitaire,
pour le papier et le temps passé, de 2/20 : la moyenne de la tranche d'âge est de 3/20. Aujourd'hui, avec les mêmes modes de calcul, la moyenne de la même tranche d'âge sur le même exercice est de 6,2/20 : elle a plus que doublé!
Hausse spectaculaire du niveau général, tandis que le professeur de seconde voit, lui, les résultats de sa classe baisser de 4 points!
Dans le même temps, le nombre d'élèves ayant 12 et plus a augmenté, mais ces élèves sont proportionnellement moins nombreux que jadis!
Reste évidemment la seule vrai question : comment faire pour que l'accès aux études s'accompagne d'une hausse correspondante du niveau des élèves qui y accèdent? Comment transformer "la démocratisation de l'accès" en "démocratisation de la réussite"? C'est évidemment affaire de pédagogie."
( Lettre à un jeune professeur, Philippe Meirieu.2005)
"En 1960, moins de 10% de la tranche d'âge des jeunes de 15-16 ans sont en classe de Seconde de Lycée." Meirieu
Il est fâché avec les chiffres, Philippe Meirieu où il affabule ?
Les chiffres de scolarisation, les voici :
1-Entrée en sixième
Le taux de scolarisation en sixième ( lycées et cours complémentaires) est de 55% en 1962 ; il était de 20,5% en 1945
Antoine Prost, Tome IV de Histoire générale de l'enseignement et de l'Education en France, publié sous la direction de l'Institut National de Recherche Pédagogique (1981), page 377. Enquête de l’INED. Alain GIRARD, Henri BASTIDE et Guy POURCHER, " Enquête nationale sur l'entrée en sixième et la démocratisation de l'enseignement ". Population, 1963, n° 1, pp. 9-48. Alain GIRARD et Henri BASTIDE, " La stratification sociale et la démocratisation de l'enseignement ", ibid., n° 2, pp. 435- 472.
Selon Meirieu donc, sur les 55% d'élèves entrés en 6e, seuls 5% passaient en seconde. Joli taux d'échec !
2- combien d'enfants d'ouvriers en seconde
"Les classes de sixième...comptent 12% (d’enfants d’ouvriers) au sortir du conflit...En 1958-1959, les enfants d’ouvriers représentent 19,4 % des sixièmes des lycées...36,7 % des élèves de CC ... Les évolutions enregistrées jusqu’en 1963-1964 sont à mettre au compte du système scolaire antérieur aux réformes. Or on constate que la proportion d’enfants d’ouvriers passe, entre ces deux dates, de 14,1, à 17,3 % dans les secondes d’enseignement général, et de 10,3% à 12,7 % dans les terminales. C’est l’indice d’une incontestable tendance...
La démocratisation est en marche. C’est précisément le moment où intervient la réforme des collèges...Ni les experts gouvernementaux, ni les sociologues, ni les syndicats enseignants ne percevaient qu’une démocratisation effective était en train de se produire."
Prost, Éducation et politique. Une histoire de l’enseignement de 1945 à nos jours, Le seuil, 1992.
À noter le compliment fait au passage à l'école d'avant la réforme du collège : "Les évolutions enregistrées jusqu’en 1963-1964 sont à mettre au compte du système scolaire antérieur aux réformes."
Question subsidiaire : pourquoi les réformateurs ont-ils décidé de casser un système qui avait mis en marche "une démocratisation effective" ?
- JPhMMDemi-dieu
Textes sur la mémoire : http://www.samuelhuet.com/paid/43-melanges/765-memoire.html
C'est un recueil de textes donnant tous un point de vue différent sur la mémoire et le par coeur.
Premier texte : I. LE 'PAR CŒUR'
"Le par cœur est non seulement inutile mais dangereux. Les repères que l'enfant [qui apprend par cœur] se donne sont pour la plupart étrangers à la signification du texte. Le plus grave est que cette forme d'apprentissage déshabitue l'enfant de la réflexion personnelle.... l'invite à croire qu'il est sans objet d'exercer son jugement et de faire preuve d'esprit critique. Il est plus simple d'apprendre que de comprendre et raisonner. Une telle attitude, faite de démission et de paresse intellectuelle, n'est guère de nature à préparer l'enfant à affronter les problèmes que lui posera sa vie d'adulte... Sur un plan plus général, habituer l'enfant à apprendre par cœur c'est, quoi qu'on en dise, le rendre perméable à toutes les suggestions, politiques ou autres... c'est en somme le vouer à la passivité intellectuelle et civique, en l'incitant à faire siens tous les conformismes du moment. Le savoir acquis par cœur est de qualité inférieure... et demeure le plus souvent verbal et superficiel... il se présente à l'esprit de manière compacte et monolithique. Il paraît sage de cantonner le 'par cœur dans d'étroites limites".oquinetPierre Giolitto, in Éducation Nationale, n° 57 du 19 février 1970, p. 25.
Ah ouais, quand même. Ce tissu de jugements de valeurs en lieu et place de toute justification !
C'est mignon, mais il faut quand même comprendre qu'un élève qui ne connaît pas par cœur la définition des angles adjacents ne peut pas raisonner sur eux autrement qu'en étant verbal et superficiel. Bien sûr, connaître cette définition par cœur ne suffit pas pour raisonner sur eux convenablement (quoique). Mais ne pas la connaître, rend impossible un tel raisonnement.Le savoir acquis par cœur est de qualité inférieure... et demeure le plus souvent verbal et superficiel...
Mais il est vrai qu'à chaque fois que je dis qu'apprendre par cœur est nécessaire, la réponse se limite à "ce n'est pas suffisant, donc il ne faut pas le faire."
*Soupir...*
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Isis39Enchanteur
Avril69 a écrit:adelaideaugusta a écrit:
Me croirez-vous ? Double-casquette m'ayant fait honte de ne pas connaître "Le dormeur du Val", je l'ai appris par coeur, et dans la foulée, j'ai appris "Le bateau ivre", et ses 100 alexandrins. Ce n'a pas été facile, mais au fur et à mesure que je l'apprenais, je le comprenais de plus en plus. (Aidée par une analyse sur google.)
Eh oui, apprendre par coeur peut être gratifiant !
Dire qu'à force d'apprendre par coeur un truc on peut le comprendre... Euh.... Je peux apprendre par coeur des théories en physique et je n'y comprendrai toujours rien !!!
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum