- GrypheMédiateur
Je peux vous avouer que je n'ai jamais été fichue d'apprendre quoi que ce soit de "verbal" par cœur ?
Des verbes irréguliers à l'extrême limite, mais c'est bien tout... tant que je n'ai pas compris, et tant que je ne retiens pas le "dessin" que ça fait (mémoire visuelle), je ne sais pas le texte. En fait je ne retiens pas le texte, je retiens juste le "dessin" formé par les lettres...
Même pour les dates : je retiens tout à fait la place qu'elles ont sur un calendrier ou sur une "règle graduée", et donc je peux la redire cette date, mais sans en "stocker" les chiffres... :lol:
Des verbes irréguliers à l'extrême limite, mais c'est bien tout... tant que je n'ai pas compris, et tant que je ne retiens pas le "dessin" que ça fait (mémoire visuelle), je ne sais pas le texte. En fait je ne retiens pas le texte, je retiens juste le "dessin" formé par les lettres...
Même pour les dates : je retiens tout à fait la place qu'elles ont sur un calendrier ou sur une "règle graduée", et donc je peux la redire cette date, mais sans en "stocker" les chiffres... :lol:
- Marie LaetitiaBon génie
Gryphe a écrit:Je peux vous avouer que je n'ai jamais été fichue d'apprendre quoi que ce soit de "verbal" par cœur ?
Des verbes irréguliers à l'extrême limite, mais c'est bien tout... tant que je n'ai pas compris, et tant que je ne retiens pas le "dessin" que ça fait (mémoire visuelle), je ne sais pas le texte. En fait je ne retiens pas le texte, je retiens juste le "dessin" formé par les lettres...
Même pour les dates : je retiens tout à fait la place qu'elles ont sur un calendrier ou sur une "règle graduée", et donc je peux la redire cette date, mais sans en "stocker" les chiffres... :lol:
tu ne serais pas géographe, toi, par hasard ? :lol:
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- GrypheMédiateur
Si Madame... mais en fait c'est l'inverse, j'ai choisi géo parce que j'ai une mémoire visuelle...Marie Laetitia a écrit:tu ne serais pas géographe, toi, par hasard ? :lol:
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- User5899Demi-dieu
Je suis démasqué :lol!:V.Marchais a écrit:C'était donc vous ?Cripure a écrit:Groumf !Sapotille a écrit:Très pertinent...V.Marchais a écrit:Ce que l'on peut résumer du mot que je sortis un jour, lasse de cette opposition stérile, à mon IPR : Le contraire d'une tête bien pleine, ce n'est pas une tête bien faite, mais une tête bien vide.
mais tu vis dangereusement !!! Qu'a répondu l'IPR?
- User5899Demi-dieu
Et un sens du mot juste et un plaisir de la langue qui réjouit les coeurs les plus blasés.cath5660 a écrit:Quand on a en LP des élèves qui viennent d'Afrique, ils sont toujours excellents en orthographe et ont une graphie impeccable. Ils savent même conjuguer au passé simple!
- User5899Demi-dieu
Alors ? Alors ? Les aubes sont navrantes, ou pas ?adelaideaugusta a écrit:Me croirez-vous ? Double-casquette m'ayant fait honte de ne pas connaître "Le dormeur du Val", je l'ai appris par coeur, et dans la foulée, j'ai appris "Le bateau ivre", et ses 100 alexandrins. Ce n'a pas été facile, mais au fur et à mesure que je l'apprenais, je le comprenais de plus en plus. (Aidée par une analyse sur google.)
- IphigénieProphète
Cripure a écrit:Et un sens du mot juste et un plaisir de la langue qui réjouit les coeurs les plus blasés.cath5660 a écrit:Quand on a en LP des élèves qui viennent d'Afrique, ils sont toujours excellents en orthographe et ont une graphie impeccable. Ils savent même conjuguer au passé simple!
Hier au journal, une personne interrogée dans la rue sur les explosions, à Brazzaville, a dit :
"J'ai été très affectée"
J'ai trouvé ça très beau, comme réponse.
- SapotilleEmpereur
cath5660 a écrit:Sapotille a écrit:
C'est aussi le reproche que l'on fait à l'enseignement dans les pays africains : ils apprennent par coeur !!!
Je reçois le courrier de 60 gamins pauvres dans le cadre d'un parrainage au Sénégal, et je leur rends visite régulièrement...
Je peux affirmer que ces gamins, dans leur ensemble, ont un bon niveau et savent raisonner...
En tous cas, ils ont un bon orthographe !!!
Tout à fait.
Quand on a en LP des élèves qui viennent d'Afrique, ils sont toujours excellents en orthographe et ont une graphie impeccable. Ils savent même conjuguer au passé simple!
Et ils sont en LP, comme quoi une bonne orthographe n'est pas incompatible avec l'enseignement professionnel.
Je n'osais presque pas l'écrire et après l'avoir écrit, je craignais le pire ...
Parce qu'on m'avait déjà répondu que je me trompais...
(enfin, c'était des gens qui n'ont jamais mis les pieds dans ces pays !!!)
Vos réponses me rassurent !!!
Je n'ai pas la berlue!
- SapotilleEmpereur
iphigénie a écrit:
Hier au journal, une personne interrogée dans la rue sur les explosions, à Brazzaville, a dit :
"J'ai été très affectée"
J'ai trouvé ça très beau, comme réponse.
Merci de confirmer...
- sandGuide spirituel
Toi tu ne feras jamais rien de bon dans la vie à part peut-êtreGryphe a écrit:Je peux vous avouer que je n'ai jamais été fichue d'apprendre quoi que ce soit de "verbal" par cœur ?
Des verbes irréguliers à l'extrême limite, mais c'est bien tout... tant que je n'ai pas compris, et tant que je ne retiens pas le "dessin" que ça fait (mémoire visuelle), je ne sais pas le texte. En fait je ne retiens pas le texte, je retiens juste le "dessin" formé par les lettres...
Même pour les dates : je retiens tout à fait la place qu'elles ont sur un calendrier ou sur une "règle graduée", et donc je peux la redire cette date, mais sans en "stocker" les chiffres... :lol:
- GrypheMédiateur
J'ai fait ce que j'ai pu... :lol:sand a écrit:Toi tu ne feras jamais rien de bon dans la vie à part peut-être
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- JPhMMDemi-dieu
Je n'ai jamais dit qu'il fallait apprendre sans comprendre, mais qu'après avoir compris, il faut apprendre par coeur pour passer de la compréhension à l'automatisme, pour des raisons d'économie cognitive.
Exemple.
Comprendre que 5+3 = 5+1+1+1 = 6+1+1=7+1 = 8
Puis apprendre par cœur que 5+3 = 8 (et par extension toute la table d'addition).
Comprendre que 3x5=5+5+5=10+5=15
Puis apprendre par cœur que 3x5=15 (et par extension toute la table de multiplication
(Etc...)
Si vous n'apprenez pas par cœur que 5+3=8, il vous est impossible de comprendre que 3x5=5+5+5=15, car l'addition ne sera pas automatique, et vous devrez vous concentrer sur le fait de reconstruire cette addition (ajouter sur les doigts, si vous préférez), plutôt que de vous concentrer sur la compréhension de la notion de multiplication.
Et toutes les mathématiques fonctionnent sur ce principe d'empilement de "niveaux d'architecture", chaque étape demandant une automatisation par l'apprentissage par cœur pour libérer suffisamment cognitivement la concentration qui peut dès lors s'exercer sur la compréhension de l'étape suivante.
Et l'enseignement des mathématiques souffre énormément de ce refus parfois de vouloir faire apprendre par cœur certaines choses. Je peux d'ailleurs vous assurer qu'un grand nombre de professeurs de mathématiques se plaignent qu'on ne peut jamais accéder à la compréhension car il n'y a pas eu d'automatisation par le par cœur des niveaux architecturaux précédents.
Exemple.
Comprendre que 5+3 = 5+1+1+1 = 6+1+1=7+1 = 8
Puis apprendre par cœur que 5+3 = 8 (et par extension toute la table d'addition).
Comprendre que 3x5=5+5+5=10+5=15
Puis apprendre par cœur que 3x5=15 (et par extension toute la table de multiplication
(Etc...)
Si vous n'apprenez pas par cœur que 5+3=8, il vous est impossible de comprendre que 3x5=5+5+5=15, car l'addition ne sera pas automatique, et vous devrez vous concentrer sur le fait de reconstruire cette addition (ajouter sur les doigts, si vous préférez), plutôt que de vous concentrer sur la compréhension de la notion de multiplication.
Et toutes les mathématiques fonctionnent sur ce principe d'empilement de "niveaux d'architecture", chaque étape demandant une automatisation par l'apprentissage par cœur pour libérer suffisamment cognitivement la concentration qui peut dès lors s'exercer sur la compréhension de l'étape suivante.
Et l'enseignement des mathématiques souffre énormément de ce refus parfois de vouloir faire apprendre par cœur certaines choses. Je peux d'ailleurs vous assurer qu'un grand nombre de professeurs de mathématiques se plaignent qu'on ne peut jamais accéder à la compréhension car il n'y a pas eu d'automatisation par le par cœur des niveaux architecturaux précédents.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- adelaideaugustaFidèle du forum
Cripure a écrit:Alors ? Alors ? Les aubes sont navrantes, ou pas ?adelaideaugusta a écrit:Me croirez-vous ? Double-casquette m'ayant fait honte de ne pas connaître "Le dormeur du Val", je l'ai appris par coeur, et dans la foulée, j'ai appris "Le bateau ivre", et ses 100 alexandrins. Ce n'a pas été facile, mais au fur et à mesure que je l'apprenais, je le comprenais de plus en plus. (Aidée par une analyse sur google.)
Hélas, Toute lune est atroce, et tout soleil amer.
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes
Oh ! Que ma quille éclate ! Oh ! Que j'aille à la mer !
- DionysosFidèle du forum
[quote="Mareuil"]
C'est tout le paradoxe auquel nous avons à faire face et face auquel nous devons trouver des solutions. Comment faire comprendre des phénomènes complexes à des élèves qui n'ont pas - et ils s'en rendent compte souvent - pour certains le b.a-ba. Comment, par exemple, faire un aller-retour incessant entre différentes périodes historiques (programme de S) quand on n'a pas un minimum de chronologie en tête ?
Bon, je retourne à mon montage de meuble...
Dionysos a écrit:ysabel a écrit:Avril69 a écrit:IV. POUR CONCLURE, PROVISOIREMENT...
Cette phrase me remet en mémoire une remarque de mon fils alors en 6ème ; sa prof leur faisait apprendre un poème de Hérédia qu'ils avaient seulement recopié... il m'a dit qu'il ne pouvait l'apprendre car il ne le comprenait pas.
Bon, j'avoue n'avoir pas lu toutes les interventions, aussi mon analyse ne sera pas excessivement poussée mais il me semble que ton fils a tout compris. Cela me rappelle une réflexion d'une - très sérieuse - élève de 1eS, il y a quelques semaines, lorsque, bloqué par la neige et me retrouvant face à 5 élèves, j'improvisai une séquence révision (quels sont les points importants à retenir du chapitre en cours - en Histoire sur les totalitarismes) : "Monsieur, jai du mal à m'en sortir, parce qu'on a pas la chronologie". Effectivement, ce chapitre part du principe que les grandes lignes de l'installation des principaux régimes totalitaires sont acquises et parfaitement maîtrisé par les élèves... ce qui n'est dans les faits pas le cas; or il me semble difficile à faire comprendre - dans le temps qui nous est imparti pour traiter l'ensemble des chapitres, d'autant plus -si l'on ne maîtrise pas les grandes lignes; donc me voilà à faire un rappel purement chronologique - sous forme de frise- mais : perte de temps... un casse-tête auquel nous sommes tous confrontés... En somme, je ne sais pas si le niveau baisse - ayant passé le bac (L) en 2001, je fais peut-être déjà parti des "générations" incriminées (que c'est pénible et stérile cette manie d'opposer sans cesse les jeunes/les vieux, que c'est insupportable, quand l'on se sent appartenir à l'une des deux "catégories" de sentir parfois sur ses épaules le poids de tous les maux du monde - le chômage pour les jeunes, les retraites pour les vieux... je m'égare), en revanche il me semble que les exigences demandées ont tellement évolué qu'il n'est pas possible d'établir des comparaisons raisonnables ; demandons-nous aussi ce que vos élèves peuvent nous apprendre, et comment ils peuvent nous faire évoluer, c'est peut-être un des moyens pour nous faire évoluer !
"les exigences demandées ont tellement évolué". Dans quel sens ? c'est toute la question. J'évoquais plus haut la physique "démathématisée". Les têtes de chapitre des programmes donnent le vertige tellement les ambitions affichées sont grandes. Seulement comme il n'est pas possible de faire de la physique sans maths, dans les faits les exigences sont plus que modestes. Et c'est la même chose dans d'autres matières.
C'est tout le paradoxe auquel nous avons à faire face et face auquel nous devons trouver des solutions. Comment faire comprendre des phénomènes complexes à des élèves qui n'ont pas - et ils s'en rendent compte souvent - pour certains le b.a-ba. Comment, par exemple, faire un aller-retour incessant entre différentes périodes historiques (programme de S) quand on n'a pas un minimum de chronologie en tête ?
Bon, je retourne à mon montage de meuble...
- adelaideaugustaFidèle du forum
Gryphe a écrit:J'ai fait ce que j'ai pu... :lol:sand a écrit:Toi tu ne feras jamais rien de bon dans la vie à part peut-être
Il faut prendre le bon côté des choses...
Cela m'évoque une note d'un enseignant que Meirieu n'avait pas du tout, mais alors pas du tout appréciée (je peux le comprendre !) :
"Peut peu, et fait moins".
- sandGuide spirituel
Nous avons tous, hélas, lu des appréciations dégradantes. Adélaïde, tu as bien compris que je plaisantais, j'espère !
- AteaNiveau 3
JPhMM a écrit:
Et toutes les mathématiques fonctionnent sur ce principe d'empilement de "niveaux d'architecture", chaque étape demandant une automatisation par l'apprentissage par cœur pour libérer suffisamment cognitivement la concentration qui peut dès lors s'exercer sur la compréhension de l'étape suivante.
Et l'enseignement des mathématiques souffre énormément de ce refus parfois de vouloir faire apprendre par cœur certaines choses. Je peux d'ailleurs vous assurer qu'un grand nombre de professeurs de mathématiques se plaignent qu'on ne peut jamais accéder à la compréhension car il n'y a pas eu d'automatisation par le par cœur des niveaux architecturaux précédents.
J'en fais partie
Marre des élèves de 2nde qui disent que savoir les tables de multiplication ne sert à rien, et qui ensuite râlent parce qu'ils n'ont jamais le temps de finir les contrôles... (ben oui, calculer 5x7 avec des additions, cela prend du temps... et même lorsqu'ils ont le droit à la calculatrice )
- MufabGrand Maître
JPhMM a écrit:Je n'ai jamais dit qu'il fallait apprendre sans comprendre, mais qu'après avoir compris, il faut apprendre par coeur pour passer de la compréhension à l'automatisme, pour des raisons d'économie cognitive.
Exemple.
Comprendre que 5+3 = 5+1+1+1 = 6+1+1=7+1 = 8
Puis apprendre par cœur que 5+3 = 8 (et par extension toute la table d'addition).
Comprendre que 3x5=5+5+5=10+5=15
Puis apprendre par cœur que 3x5=15 (et par extension toute la table de multiplication
(Etc...)
Si vous n'apprenez pas par cœur que 5+3=8, il vous est impossible de comprendre que 3x5=5+5+5=15, car l'addition ne sera pas automatique, et vous devrez vous concentrer sur le fait de reconstruire cette addition (ajouter sur les doigts, si vous préférez), plutôt que de vous concentrer sur la compréhension de la notion de multiplication.
Et toutes les mathématiques fonctionnent sur ce principe d'empilement de "niveaux d'architecture", chaque étape demandant une automatisation par l'apprentissage par cœur pour libérer suffisamment cognitivement la concentration qui peut dès lors s'exercer sur la compréhension de l'étape suivante.
Et l'enseignement des mathématiques souffre énormément de ce refus parfois de vouloir faire apprendre par cœur certaines choses. Je peux d'ailleurs vous assurer qu'un grand nombre de professeurs de mathématiques se plaignent qu'on ne peut jamais accéder à la compréhension car il n'y a pas eu d'automatisation par le par cœur des niveaux architecturaux précédents.
J'aime beaucoup ton explication.
Au détail près qu'il n'est pas forcément utile d'apprendre toutes les tables d'additon, je pense : je me contenterais des doubles, presque doubles, + 10, of course, et + 8 et + 9 en passant par 10-1 et 10-2.
Mais peu importe : cela me conforte un peu dans ma pédagogie par "étapes ", ou par "petits pas". J'en ai besoin, en ce moment, parce que je me remets en cause en maths, me demandant si une pédagogie plus spiralaire ne serait pas plus efficace.
Je n'ai malheureusement pas tranché.
(Et puis PS : alors la multiplication peut -doit ?- s'aborder par l'addition réitérée, tu confirmes, hein ?)
- Spinoza1670Esprit éclairé
JPhMM a écrit:Je n'ai jamais dit qu'il fallait apprendre sans comprendre, mais qu'après avoir compris, il faut apprendre par coeur pour passer de la compréhension à l'automatisme, pour des raisons d'économie cognitive.
Exemple.
Comprendre que 5+3 = 5+1+1+1 = 6+1+1=7+1 = 8
Puis apprendre par cœur que 5+3 = 8 (et par extension toute la table d'addition).
Comprendre que 3x5=5+5+5=10+5=15
Puis apprendre par cœur que 3x5=15 (et par extension toute la table de multiplication
(Etc...)
Si vous n'apprenez pas par cœur que 5+3=8, il vous est impossible de comprendre que 3x5=5+5+5=15, car l'addition ne sera pas automatique, et vous devrez vous concentrer sur le fait de reconstruire cette addition (ajouter sur les doigts, si vous préférez), plutôt que de vous concentrer sur la compréhension de la notion de multiplication.
Et toutes les mathématiques fonctionnent sur ce principe d'empilement de "niveaux d'architecture", chaque étape demandant une automatisation par l'apprentissage par cœur pour libérer suffisamment cognitivement la concentration qui peut dès lors s'exercer sur la compréhension de l'étape suivante.
Et l'enseignement des mathématiques souffre énormément de ce refus parfois de vouloir faire apprendre par cœur certaines choses. Je peux d'ailleurs vous assurer qu'un grand nombre de professeurs de mathématiques se plaignent qu'on ne peut jamais accéder à la compréhension car il n'y a pas eu d'automatisation par le par cœur des niveaux architecturaux précédents.
Peut-on étendre ce raisonnement à d'autres sciences ou savoirs ou arts : "dures" (logique, informatique, physique, chimie, biologie) et moins "dures" (histoire, géographie, sociologie, philosophie, ethnologie) voire aux arts ou techniques : beaux-arts (littérature, peinture, musique), arts et sports ?
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- adelaideaugustaFidèle du forum
sand a écrit:Nous avons tous, hélas, lu des appréciations dégradantes. Adélaïde, tu as bien compris que je plaisantais, j'espère !
Bien sûr !
Adélaïde.
- V.MarchaisEmpereur
C'est exactement pareil pour la grammaire.
Au début, les élèves trouvent ça facile, quand on se contente de nommer quelques natures : ils n'apprennent rien, se contentent d'appliquer avec plus ou moins de bonheur ce qu'ils ont effectivement compris ; et puis ça se complique avec les fonctions, certains, déjà, perdent pied : ils mélangent tout parce que rien n'est assuré, parce qu'ils doivent tout reconstruire sans cesse. Les trucs qu'on leur donne deviennent inopérants : comment vérifier qu'un COD est bien un COD en utilisant la voix passive ou la pronominalisation par le ou la si on ignore ce que sont la voix passive ou un pronom ? Voilà la phrase complexe et là, c'est Waterloo. Ils se perdent dans la syntaxe par manque de rigueur mais aussi tout simplement de connaissances. Il est bien plus facile d'apprendre par coeur que le mot subordonnant est le premier mot de la proposition subordonnée ainsi que la liste des conjonctions de subordination que de refaire en tâtonnant l'analyse de toutes les articulations de la phrase, en confondant participe et verbe conjugué à un mode personnel, voire infinitif et verbe conjugué.
Par ailleurs, cette maîtrise conceptuelle de la langue permet une meilleure compréhension des textes et une expression plus juste. On a beau penser que, comme on parle français, on s'en tirera toujours plus ou moins en lecture et en rédaction, quand on s'embrouille dans une phrase simple, quand on ignore la construction des verbes, l'emploi des pronoms, il y a un moment où c'est nettement moins que plus. Et où l'on ne comprend tout simplement plus un texte du niveau requis. Où, en voulant développer ses phrases et ses idées, on ne parvient qu'à produire un charabia incompréhensible.
Au début, les élèves trouvent ça facile, quand on se contente de nommer quelques natures : ils n'apprennent rien, se contentent d'appliquer avec plus ou moins de bonheur ce qu'ils ont effectivement compris ; et puis ça se complique avec les fonctions, certains, déjà, perdent pied : ils mélangent tout parce que rien n'est assuré, parce qu'ils doivent tout reconstruire sans cesse. Les trucs qu'on leur donne deviennent inopérants : comment vérifier qu'un COD est bien un COD en utilisant la voix passive ou la pronominalisation par le ou la si on ignore ce que sont la voix passive ou un pronom ? Voilà la phrase complexe et là, c'est Waterloo. Ils se perdent dans la syntaxe par manque de rigueur mais aussi tout simplement de connaissances. Il est bien plus facile d'apprendre par coeur que le mot subordonnant est le premier mot de la proposition subordonnée ainsi que la liste des conjonctions de subordination que de refaire en tâtonnant l'analyse de toutes les articulations de la phrase, en confondant participe et verbe conjugué à un mode personnel, voire infinitif et verbe conjugué.
Par ailleurs, cette maîtrise conceptuelle de la langue permet une meilleure compréhension des textes et une expression plus juste. On a beau penser que, comme on parle français, on s'en tirera toujours plus ou moins en lecture et en rédaction, quand on s'embrouille dans une phrase simple, quand on ignore la construction des verbes, l'emploi des pronoms, il y a un moment où c'est nettement moins que plus. Et où l'on ne comprend tout simplement plus un texte du niveau requis. Où, en voulant développer ses phrases et ses idées, on ne parvient qu'à produire un charabia incompréhensible.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Mufab, une progression en calcul mental pour les CE1 (dans le fichier il y a aussi des liens vers ce2, cm1, cm2 --> ça peut aussi intéresser les profs de 6ème voire 5ème qui doivent faire des remises à niveau en partant des acquis des élèves) --> Calcul mental CE1 progression
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- Spinoza1670Esprit éclairé
V.Marchais a écrit:Par ailleurs, cette maîtrise conceptuelle de la langue permet une meilleure compréhension des textes et une expression plus juste. On a beau penser que, comme on parle français, on s'en tirera toujours plus ou moins en lecture et en rédaction, quand on s'embrouille dans une phrase simple, quand on ignore la construction des verbes, l'emploi des pronoms, il y a un moment où c'est nettement moins que plus. Et où l'on ne comprend tout simplement plus un texte du niveau requis. Où, en voulant développer ses phrases et ses idées, on ne parvient qu'à produire un charabia incompréhensible.
extrait de Descartes : pour piger ça, il faut être bon en grammaire. Les profs de philo doivent s'arracher les cheveux !
Descartes a écrit:Pour moi, je n'ai jamais présumé que mon esprit fût en rien plus parfait que ceux du commun; même j'ai souvent souhaité d'avoir la pensée aussi prompte, ou l'imagination aussi-nette et distincte, ou la mémoire aussi ample, ou aussi présente, que quelques autres. Et je ne sache point de qualités que celles-ci, qui servent à la perfection de l'esprit : car pour la raison, ou le sens, d'autant qu'elle est la seule chose qui nous rend hommes, et nous distingue des bêtes, je veux croire qu'elle est tout entière en un chacun, et suivre en ceci l'opinion commune des philosophes, qui disent qu'il n'y a du plus et du moins qu'entre les accidents, et non point entre les formes, ou natures, des individus d'une même espèce.
Mais je ne craindrai pas de dire que je pense avoir eu beaucoup d'heur, de m'être rencontré dès ma jeunesse en certains chemins, qui m'ont conduit à des considérations et des maximes, dont j'ai formé une méthode, par laquelle il me semble que j'ai moyen d'augmenter par degrés ma connaissance, et de l'élever peu à peu au plus haut point, auquel la médiocrité de mon esprit et la courte durée de ma vie lui pourront permettre d'atteindre. Car j'en ai déjà recueilli de tels fruits, qu'encore qu'aux jugements que je fais de moi-même, je tâche toujours de pencher vers le côté de la défiance, plutôt que vers celui de la présomption; et que, regardant d'un oeil de philosophe les diverses actions et entreprises de tous les hommes, il n'y en ait quasi aucune qui ne me semble vaine et inutile; je ne laisse pas de recevoir une extrême satisfaction du progrès que je pense avoir déjà fait en la recherche de la vérité, et de concevoir de telles espérances pour l'avenir, que si, entre les occupations des hommes purement hommes, il y en a quelqu'une qui soit solidement bonne et importante, j'ose croire que c'est celle que j'ai choisie.
http://classiques.uqac.ca/classiques/Descartes/discours_methode/discours_methode.html
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- CondorcetOracle
Gryphe a écrit:Si Madame... mais en fait c'est l'inverse, j'ai choisi géo parce que j'ai une mémoire visuelle...Marie Laetitia a écrit:tu ne serais pas géographe, toi, par hasard ? :lol:
Itou. Sauf que j'ai choisi l'histoire !
- SapotilleEmpereur
Mufab a écrit:
une pédagogie plus spiralaire ne serait pas plus efficace.
Je n'ai malheureusement pas tranché.
Sans doute une question qui doit te paraître idiote, Mufab, mais j'aimerais savoir ce qu'est Une pédagogie spiralaire?
Après tout, il n'y a pas d'âge pour apprendre quelque chose qu'on ignore...
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