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- oumyasinNiveau 1
Bonjour,
Je me pose une question à laquelle je n'ai pas de réponse. En parcourant le forum et en discutant autour de moi, il semble qu'il y ait deux approches différentes concernant la lecture et compréhension de textes (peut-être même davantage...).
Faut-il lors de la séance de lecture/littérature, privilégier la lecture magistrale du texte avant étude de celui-ci, puis lecture à haute voix des élèves en fin de séance ou bien, faut-il laisser les élèves lire eux-mêmes, à haute voix (avec ou sans lecture silencieuse préalable) et expliquer collectivement et oralement le texte (phrase par phrase ou paragraphe par paragraphe)?
L'objectif est que les élèves soient à même de lire seuls et comprendre un texte, je me demande donc ce qui va favoriser cela, quelle approche?
Ce qui m'interpelle c'est que parfois certains textes sont difficiles d'accès au premier abord, les élèves ne comprennent rien ou presque et pourtant le sens est bien mieux perçu si on leur lit le même texte en mettant l'intonation etc. Mais si l'on fait toujours de la lecture magistrale, nos élèves seront-ils capables de comprendre seuls un prochain texte?
Que pratiquez-vous? Quelle démarche vous semble plus efficace?
Merci de m'éclairer un peu car je suis un peu perdue...
Je me pose une question à laquelle je n'ai pas de réponse. En parcourant le forum et en discutant autour de moi, il semble qu'il y ait deux approches différentes concernant la lecture et compréhension de textes (peut-être même davantage...).
Faut-il lors de la séance de lecture/littérature, privilégier la lecture magistrale du texte avant étude de celui-ci, puis lecture à haute voix des élèves en fin de séance ou bien, faut-il laisser les élèves lire eux-mêmes, à haute voix (avec ou sans lecture silencieuse préalable) et expliquer collectivement et oralement le texte (phrase par phrase ou paragraphe par paragraphe)?
L'objectif est que les élèves soient à même de lire seuls et comprendre un texte, je me demande donc ce qui va favoriser cela, quelle approche?
Ce qui m'interpelle c'est que parfois certains textes sont difficiles d'accès au premier abord, les élèves ne comprennent rien ou presque et pourtant le sens est bien mieux perçu si on leur lit le même texte en mettant l'intonation etc. Mais si l'on fait toujours de la lecture magistrale, nos élèves seront-ils capables de comprendre seuls un prochain texte?
Que pratiquez-vous? Quelle démarche vous semble plus efficace?
Merci de m'éclairer un peu car je suis un peu perdue...
- RikkiMonarque
Personnellement, je pratique l'alternance !
Parfois, je fais lire d'abord et je reprends ensuite (ou pas, s'ils ont bien lu). Parfois, je lis d'abord (plus rare).
Troisième solution, que je pratique assez régulièrement : je lis le "vrai texte" (par exemple, récemment, Epaminondas) et je les laisse seuls avec le texte "simplifié".
Cela dit, je pense quand même qu'il vaut mieux qu'ils soient confrontés seuls aux textes quand ils sont au CM, quitte à y aller tout doucement.
Parfois, je fais lire d'abord et je reprends ensuite (ou pas, s'ils ont bien lu). Parfois, je lis d'abord (plus rare).
Troisième solution, que je pratique assez régulièrement : je lis le "vrai texte" (par exemple, récemment, Epaminondas) et je les laisse seuls avec le texte "simplifié".
Cela dit, je pense quand même qu'il vaut mieux qu'ils soient confrontés seuls aux textes quand ils sont au CM, quitte à y aller tout doucement.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- oumyasinNiveau 1
Moi aussi j'opte principalement pour les faire lire eux, et décortiquer petit à petit quand le passage est complexe. Mais comme j'ai très peu de recul par rapport à ma pratique (depuis septembre seulement sur un CM2) et que d'autres semblent faire autrement je m'interrogeais sur la pertinence de ma démarche.
Merci Riki de m'avoir répondu.
- RikkiMonarque
Ma devise, en pédagogie, est de plus en plus :
"Petit à petit, l'oiseau fait son nid."
"Petit à petit, l'oiseau fait son nid."
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Bonjour,
voici des articles sur la lecture à voix haute. Peut-être pourras-tu y puiser quelques idées ?
- Lecture à haute voix (1880)
- La lecture à haute voix, par Ernest Legouvé
Et aussi, dans l'article "langue maternelle" du Dictionnaire de pédagogie 1911, un autre passage sur la lecture distinguant lecture courante et lecture expliquée :
voici des articles sur la lecture à voix haute. Peut-être pourras-tu y puiser quelques idées ?
- Lecture à haute voix (1880)
- La lecture à haute voix, par Ernest Legouvé
Et aussi, dans l'article "langue maternelle" du Dictionnaire de pédagogie 1911, un autre passage sur la lecture distinguant lecture courante et lecture expliquée :
La lecture. — A ce premier âge, l'étude de la lecture occupe naturellement une place importante ; il est bon que, même dans ce premier contact avec la langue écrite, l'enfant se rende compte que les mots expriment des idées. Aussi doit-on arriver le plus tôt possible aux exercices de lecture portant sur des phrases complètes, dont le sens sera expliqué, s'il y a lieu ; toutefois il ne faut pas oublier que les explications doivent être brèves, car ici c'est l'apprentissage mécanique de la lecture qui est l'essentiel.
A partir de la classe enfantine, la lecture devrait être envisagée à un double point de vue : lecture courante et lecture expliquée. La lecture courante est à peu près la seule qu'aient connue les écoliers d'autrefois, et, à vrai dire, son importance est très grande : il est de toute nécessité que l'élève sortant de l'école sache lire couramment et correctement, puisque la lecture sera peut-être pour lui l'unique moyen d'acquérir des connaissances. Mais on ne peut bien lire qu'à la condition de comprendre ce qu'on lit : d'où la nécessité des explications. Et alors une question d'ordre pratique se pose : comment arriver à faire lire tous les élèves d'une division nombreuse dans le temps restreint fixé par l'horaire, si l'on doit employer une partie du temps à des explications de mots et d'idées ? Nos instituteurs résolvent facilement ce problème en employant pour la lecture courante des ouvrages écrits dans une langue simple et ne renfermant que des idées facilement accessibles aux jeunes esprits. Deux sortes d'ouvrages actuellement en usage dans les classes répondent à ce but. Les uns sont des espèces de romans scolaires : le héros du livre est généralement un enfant, dont les aventures fournissent des sujets de descriptions géographiques, historiques, scientifiques ou littéraires ; en général les élèves s'intéressent beaucoup à ce genre de récits, et prennent goût à la lecture courante. D'autres ouvrages, composés sur un plan tout différent, ne leur offrent pas moins d'intérêt, car ils flattent leur curiosité et leur amour du changement : ils se composent d'une série d'historiettes ou de contes moraux, et se proposent surtout pour but l'enseignement moral et civique, la formation du caractère et du coeur.
Ce qui importe, dans l'emploi de ces ouvrages, c'est que le fond soit facilement saisi et nécessite peu d'explications. Ici encore le maître ne doit pas oublier que c'est la lecture qui est l'objet principal de la leçon et que les longues digressions ne seraient pas de mise.
Mais à mesure que l'intelligence se développe, une part de plus en plus importante doit être faite à la lecture expliquée. Celte fois il n'est pas nécessaire que le texte soit très étendu : ce sera un beau passage de prose ou de poésie dont on étudiera les mots, les idées, la composition selon l'âge et la force des élèves. Assurément c'est là l'exercice le plus relevé et le plus profitable pour la connaissance de la langue maternelle, car il met en jeu la réflexion, le raisonnement, il permet à l'élève de pénétrer la pensée d'un écrivain, d'apprécier et de critiquer les idées d'autrui et de se faire ainsi une opinion personnelle: mais il exige de la part du maître un travail de préparation très sérieux, car on n'improvise pas facilement une explication française, portât-elle sur un texte en apparence très simple. Toutefois le temps qu'on y consacrera sera d'autant mieux employé que souvent la leçon de lecture expliquée pourra servir de préparation ou de contrôle à d'autres exercices, comme l'étude de l'orthographe, l'analyse, la composition française. http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3017
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- oumyasinNiveau 1
Merci pour ces références, c'est très instructif!
J'apprends énormément de choses depuis que je fréquente ce forum c'est vraiment passionnant!
J'apprends énormément de choses depuis que je fréquente ce forum c'est vraiment passionnant!
- fugueNiveau 8
Très intéressant ce texte, effectivement, merci Spinoza1670.
Idéalement je pense qu'il faut faire les trois, lecture chacun pour soi, lecture collective à voix haute, lecture magistrale, avec dans chacun des cas plus ou moins de décorticage du texte suivant le but recherché.
La lecture collective à voix haute a l'inconvénient d'être facilement rasoir pour ceux qui doivent suivre la lecture parfois péniblement peu fluide de l'élève qui lit. J'essaye de faire court en changeant de lecteur très rapidement, et à ce stade le but recherché est la lecture fluide, les liaisons, les groupes de souffle etc... Le décorticage viendra après, après une relecture individuelle ou magistrale.
Sinon j'essaye (mais pas assez de temps) de faire régulièrement des lectures magistrales pour le plaisir, avec juste ce qu'il faut d'explications au fil du texte pour que tout le monde suive.
Idéalement je pense qu'il faut faire les trois, lecture chacun pour soi, lecture collective à voix haute, lecture magistrale, avec dans chacun des cas plus ou moins de décorticage du texte suivant le but recherché.
La lecture collective à voix haute a l'inconvénient d'être facilement rasoir pour ceux qui doivent suivre la lecture parfois péniblement peu fluide de l'élève qui lit. J'essaye de faire court en changeant de lecteur très rapidement, et à ce stade le but recherché est la lecture fluide, les liaisons, les groupes de souffle etc... Le décorticage viendra après, après une relecture individuelle ou magistrale.
Sinon j'essaye (mais pas assez de temps) de faire régulièrement des lectures magistrales pour le plaisir, avec juste ce qu'il faut d'explications au fil du texte pour que tout le monde suive.
- ClarinetteGrand Maître
Pour ma part, au CM2, les séances de lecture se déroulent généralement selon les trois modalités suivantes, en fonction de la difficulté du texte, du temps dont nous disposons...
Quand il s'agit d'un texte moins accessible (tout ou partie d'un chapitre plus ardu du livre que nous avons en chantier, par exemple), il m'arrive de le lire moi-même. Nous décortiquons au passage les mots ou phrases difficiles.
Sinon, nous lisons collectivement un passage, les élèves se succédant d'abord (5 ou 6 par séance), puis moi au besoin, en fin de séance.
Enfin, au moins une fois par semaine, nous lisons ensemble le début d'un chapitre, puis les élèves doivent le terminer en lecture autonome, et répondre à des questions qui portent à la fois sur le passage lu collectivement et celui lu individuellement.
J'ajoute que nous ne lisons jamais d'extraits d'oeuvres (je déteste depuis l'enfance ces compilations frustrantes...) mais toujours des romans entiers, ou des nouvelles. Ceci dit, on n'a pas tous accès à des séries de romans... Nous lisons quand même des saynètes, mais je tâche toujours de les découper afin qu'elles forment un tout qui se suffit le plus possible à lui-même.
Quand il s'agit d'un texte moins accessible (tout ou partie d'un chapitre plus ardu du livre que nous avons en chantier, par exemple), il m'arrive de le lire moi-même. Nous décortiquons au passage les mots ou phrases difficiles.
Sinon, nous lisons collectivement un passage, les élèves se succédant d'abord (5 ou 6 par séance), puis moi au besoin, en fin de séance.
Enfin, au moins une fois par semaine, nous lisons ensemble le début d'un chapitre, puis les élèves doivent le terminer en lecture autonome, et répondre à des questions qui portent à la fois sur le passage lu collectivement et celui lu individuellement.
J'ajoute que nous ne lisons jamais d'extraits d'oeuvres (je déteste depuis l'enfance ces compilations frustrantes...) mais toujours des romans entiers, ou des nouvelles. Ceci dit, on n'a pas tous accès à des séries de romans... Nous lisons quand même des saynètes, mais je tâche toujours de les découper afin qu'elles forment un tout qui se suffit le plus possible à lui-même.
- coquelicotNiveau 9
Ah ! Ben moi, je me souviens avec délice des livres de lectures de mon enfance et des petites histoires ou extraits qu'ils regroupaient : le ballon rouge, une histoire avec un chien nommé Rip, une autre racontant comment un gourmand s'était relevé en pleine nuit pour voler des choux dans le garde-manger (je crois bien que je m'étais identifiée au héros ), des histoires de Jeannot Lapin ou de la petite sirène ... Bon, je sais, là, je ne fais pas avancer le débat ...
- RikkiMonarque
Comme Coquelicot : j'ai aimé les extraits de livres, qui m'ont donné envie de lire la suite bien des fois !
Mon idéal, en cycle 3, ce serait d'avoir un manuel un peu du genre d'Archilecture, mais avec en prime en bibliothèque de fond de classe plusieurs exemplaires de chaque livre dont il y a un extrait.
Mon idéal, en cycle 3, ce serait d'avoir un manuel un peu du genre d'Archilecture, mais avec en prime en bibliothèque de fond de classe plusieurs exemplaires de chaque livre dont il y a un extrait.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- ClarinetteGrand Maître
Je crois qu'on avait le même manuel !
Mais moi, ça me frustrait beaucoup, ces extraits. Je trouve que c'est tellement plus riche de lire une oeuvre intégrale.
Mais il faut pour cela disposer de séries à l'école, ou avoir une bibliothèque qui en prête, ou un deal avec la doc du collège.
Mais moi, ça me frustrait beaucoup, ces extraits. Je trouve que c'est tellement plus riche de lire une oeuvre intégrale.
Mais il faut pour cela disposer de séries à l'école, ou avoir une bibliothèque qui en prête, ou un deal avec la doc du collège.
- RikkiMonarque
On ne peut qu'être d'accord sur la richesse de l'œuvre intégrale. Mais moi, je n'aimais pas tout, et je voulais que ça soit moi qui choisisse, pas la maîtresse !
Déjà mon sale caractère...
Donc, je faisais le minimum syndical pour les histoires style "Croc blanc" qui me gavaient, et je dévorais Jules Verne !
Déjà mon sale caractère...
Donc, je faisais le minimum syndical pour les histoires style "Croc blanc" qui me gavaient, et je dévorais Jules Verne !
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- MarieliesseNiveau 5
Pour ma part j'alterne entre oeuvres intégrales et extraits.
Je pratique les ateliers de lecture. Je prends les élèves par groupe de 5 ou 6 pendant que les autres répondent aux questions de compréhension (quand ils ont terminé ils ont une petite fiche d'exercices de lecture, c'est complètement occupationnel je le reconnais mais je n'ai pas trouvé d'autres solutions puis ils ont le droit de lire un livre de la bibliothèque de la classe au choix). Je prends un groupe par jour en commençant par le groupe des enfants dyslexiques ou en grande difficulté face à la lecture. Je leur lis le texte puis je leur fais lire à chacun un court extrait. Je ne veux pas les faire lire devant tout le monde, certains ayant un très grand manque de confiance en eux. Les autres doivent donc découvrir le texte seul. S'il n'a pas été bien compris j'y remédie quand ils viennent en lecture à voix haute avec moi. Pour ces autres groupes, je partage le texte entre les enfants.
Pour les oeuvres intégrales, j'alterne entre lecture magistrale et lecture par les enfants en silence (sauf là encore pour les dyslexiques à qui je lis le texte).
@Rikki : j'ai plusieurs questions sur Archilecture que je suis allé découvrir sur le site de l'éditeur et dont le principe m'intéresse. Puis-je te les poser par MP ou préfère-tu que cela soit sur un fil sur le forum ?
Je pratique les ateliers de lecture. Je prends les élèves par groupe de 5 ou 6 pendant que les autres répondent aux questions de compréhension (quand ils ont terminé ils ont une petite fiche d'exercices de lecture, c'est complètement occupationnel je le reconnais mais je n'ai pas trouvé d'autres solutions puis ils ont le droit de lire un livre de la bibliothèque de la classe au choix). Je prends un groupe par jour en commençant par le groupe des enfants dyslexiques ou en grande difficulté face à la lecture. Je leur lis le texte puis je leur fais lire à chacun un court extrait. Je ne veux pas les faire lire devant tout le monde, certains ayant un très grand manque de confiance en eux. Les autres doivent donc découvrir le texte seul. S'il n'a pas été bien compris j'y remédie quand ils viennent en lecture à voix haute avec moi. Pour ces autres groupes, je partage le texte entre les enfants.
Pour les oeuvres intégrales, j'alterne entre lecture magistrale et lecture par les enfants en silence (sauf là encore pour les dyslexiques à qui je lis le texte).
@Rikki : j'ai plusieurs questions sur Archilecture que je suis allé découvrir sur le site de l'éditeur et dont le principe m'intéresse. Puis-je te les poser par MP ou préfère-tu que cela soit sur un fil sur le forum ?
- RikkiMonarque
Marieliesse, c'est comme tu veux, peut-être ne faut-il pas "polluer" le fil d'Oumyasin ?
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- fugueNiveau 8
coquelicot a écrit:Ah ! Ben moi, je me souviens avec délice des livres de lectures de mon enfance et des petites histoires ou extraits qu'ils regroupaient : le ballon rouge, une histoire avec un chien nommé Rip, une autre racontant comment un gourmand s'était relevé en pleine nuit pour voler des choux dans le garde-manger (je crois bien que je m'étais identifiée au héros ), des histoires de Jeannot Lapin ou de la petite sirène ... Bon, je sais, là, je ne fais pas avancer le débat ...
Ah!!! C'est l'histoire de Poum et des choux!!!! J'adore!
Je l'ai retrouvée par hasard (sur le site de Marc Le Bris peut-être) et je l'avais lue avec mes CM2 de l'époque. Je me souviens que le passage où Poum parle avec la bonne avait soulevé pas mal de questions! Une bonne? Késako?
- coquelicotNiveau 9
Ah oui ? Et tu l'as encore ? Ça m'amuserait de la relire ! Je me souviens que mon instit avait bien insisté sur le fait que ce n'était pas bien d'être gourmand, et de voler des petits choux ! Je devais être en CE2 je crois ...
- fugueNiveau 8
Oui oui, je l'ai! Je l'avais retapé pour les élèves. Donc, voilà:
La main de bois
1. — II y a eu un grand dîner ce soir chez Poum ... Tandis qu'il dînait seul dans sa chambre, les invités se sont gorgés de petits choux. Et de quels choux! Pleins d'une crème ...! Ah! Quelque chose d'exquis.
Il s'est plaint avec aigreur à la bonne. « Vous en aurez demain, a-t-elle dit, il en reste. » Demain! Quel cerveau de bois, quel cœur de pierre, cette Bertha ! Comment ose-t-elle parler de demain? Mais demain les choux auront la lourdeur d'un beignet froid; la crème sera tournée ; au lieu d'un régal des dieux, Poum ne mâchera qu'une pâtisserie de troisième ordre.
2. — II ne peut dormir. Il les voit. Combien en reste-t-il ? Trois, quatre, six, sur une assiette garnie de papier de dentelle, dans le bas du buffet de la salle à manger. Car c'est là qu'ils sont, accroupis, tous en rond. Qu'est-ce qu'ils se disent ?
Penser qu'ils sont tout frais encore! En somme, on spolie Poum. Il a droit, pas à tous, non, mais à deux au moins, ou à trois. Qu'est-ce que ça peut bien faire, qui ça gêne-t-il, à qui cela fait-il tort, qu'il les mange demain ou ce soir ?
Poum ne peut dormir. Cependant il est très tard. Tout le monde est couché. Quelle tentation, cependant! Qui le verra ? Qui l'entendra ? Personne. Ouvrir sans bruit la porte, se couler dans l'escalier, pénétrer dans la salle à manger; le buffet est à gauche, et la clé sur le battant.
Mais que dira-t-on en s'apercevant du vol? On accusera le chat? Bah! On ne remarquera rien! Deux, disons trois choux à la crème, sont-ils destinés à Poum, lui appartiennent-ils, oui ou non?
« Oui! Alors, en avant!
— Voleur!
— Hein? Qui a parlé? Plaît-il ? Y a-t-il quelqu'un dans le mur, ou sous le lit? Un souffle, à peine, mais Poum a très distinctement entendu. Voleur, lui! — Absurde! En avant! Marche! »
La serrure grince, la porte crie, l'escalier craque, la porte de la salle à manger résiste et geint. Le buffet ... la clé sur le battant ... un tâtonnement; en voilà un, un autre, il y en a six, blottis comme des lapins !
Vite, vite, Poum avale trois petits choux. Encore un. Là, le crime commence. Mais, s'arrête-t-on sur la pente du vice? Un cinquième? Poum, malheureux, ta conscience te regarde ... Non pas le sixième, il est si petit, c'est le dernier, un orphelin. Pitié pour lui, Poum! Petit scélérat, il l'a mangé !
3. — Un bruit! Poum, éperdu, veut s'enfuir; mais le battant du buffet s'est refermé sans bruit, et pince et retient la chemise de Poum; il croit qu'une main le happe et pousse des hurlements.
Toute la maison s'éveille : l'escalier s'éclaire, la salle à manger flamboie. Ô honte! Maman, Bertha, le père de Poum tenant un gourdin, Firmin le domestique armé d'un fusil de chasse !
Et Poum devant tout ce monde, prisonnier de la main de bois vengeresse !
Paul Margueritte (1860 – 1918) et Victor Margueritte (1866 – 1942) — Poum (Plon, édit.).
La main de bois
1. — II y a eu un grand dîner ce soir chez Poum ... Tandis qu'il dînait seul dans sa chambre, les invités se sont gorgés de petits choux. Et de quels choux! Pleins d'une crème ...! Ah! Quelque chose d'exquis.
Il s'est plaint avec aigreur à la bonne. « Vous en aurez demain, a-t-elle dit, il en reste. » Demain! Quel cerveau de bois, quel cœur de pierre, cette Bertha ! Comment ose-t-elle parler de demain? Mais demain les choux auront la lourdeur d'un beignet froid; la crème sera tournée ; au lieu d'un régal des dieux, Poum ne mâchera qu'une pâtisserie de troisième ordre.
2. — II ne peut dormir. Il les voit. Combien en reste-t-il ? Trois, quatre, six, sur une assiette garnie de papier de dentelle, dans le bas du buffet de la salle à manger. Car c'est là qu'ils sont, accroupis, tous en rond. Qu'est-ce qu'ils se disent ?
Penser qu'ils sont tout frais encore! En somme, on spolie Poum. Il a droit, pas à tous, non, mais à deux au moins, ou à trois. Qu'est-ce que ça peut bien faire, qui ça gêne-t-il, à qui cela fait-il tort, qu'il les mange demain ou ce soir ?
Poum ne peut dormir. Cependant il est très tard. Tout le monde est couché. Quelle tentation, cependant! Qui le verra ? Qui l'entendra ? Personne. Ouvrir sans bruit la porte, se couler dans l'escalier, pénétrer dans la salle à manger; le buffet est à gauche, et la clé sur le battant.
Mais que dira-t-on en s'apercevant du vol? On accusera le chat? Bah! On ne remarquera rien! Deux, disons trois choux à la crème, sont-ils destinés à Poum, lui appartiennent-ils, oui ou non?
« Oui! Alors, en avant!
— Voleur!
— Hein? Qui a parlé? Plaît-il ? Y a-t-il quelqu'un dans le mur, ou sous le lit? Un souffle, à peine, mais Poum a très distinctement entendu. Voleur, lui! — Absurde! En avant! Marche! »
La serrure grince, la porte crie, l'escalier craque, la porte de la salle à manger résiste et geint. Le buffet ... la clé sur le battant ... un tâtonnement; en voilà un, un autre, il y en a six, blottis comme des lapins !
Vite, vite, Poum avale trois petits choux. Encore un. Là, le crime commence. Mais, s'arrête-t-on sur la pente du vice? Un cinquième? Poum, malheureux, ta conscience te regarde ... Non pas le sixième, il est si petit, c'est le dernier, un orphelin. Pitié pour lui, Poum! Petit scélérat, il l'a mangé !
3. — Un bruit! Poum, éperdu, veut s'enfuir; mais le battant du buffet s'est refermé sans bruit, et pince et retient la chemise de Poum; il croit qu'une main le happe et pousse des hurlements.
Toute la maison s'éveille : l'escalier s'éclaire, la salle à manger flamboie. Ô honte! Maman, Bertha, le père de Poum tenant un gourdin, Firmin le domestique armé d'un fusil de chasse !
Et Poum devant tout ce monde, prisonnier de la main de bois vengeresse !
Paul Margueritte (1860 – 1918) et Victor Margueritte (1866 – 1942) — Poum (Plon, édit.).
- fugueNiveau 8
Comme Clarinette, j'avais horreur à l'école de lire des extraits d'oeuvres. Alors je choisis toujours des histoires entières. C'est ma collègue qui se charge les oeuvres intégrales (je suis à mi-temps).
- oumyasinNiveau 1
Moi j'ai découvert ce texte il y a peu de temps (en effet c'est sur le site de Marc le Bris), je pense le faire lire à mes élèves.
Petite question à ceux qui font lire des oeuvres intégrales, vous arrivez à vous limiter à deux ou trois semaines comme c'est préconisé? Et comment gérez-vous ceux qui lisent tout en un week-end, interdiction de dévoiler la suite aux autres j'imagine, mais cela est-il efficace. Par ailleurs il faut un sacré nombre de séries pour tenir une année. Pour l'instant j'ai étudié les contes de Perrault en classe puis j'ai proposé (imposé) la lecture de La petite sirène d'Andersen pendant les vacances, beaucoup d'extraits, une lecture intégrale de La rivière à l'envers de Mourlevat mais en lecture offerte, des lectures de roman de Roald Dahl (malle Roald Dahl , principe de rallye lecture enfin sans questionnaire mais ponctué de diverses activités de lecture et rédaction autour de différentes oeuvres). Je n'arrive pas à me lancer vraiment dans la lecture suivie et collective d'une oeuvre complète. J'ai tenté avec Taïga, échec complet, ils ont détesté le livre, n'ont pas compris la plupart des passages, si bien que j'ai abandonné, peut-être ai-je eu tort. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai fait lire le premier chapitre en classe à haute voix (l'horreur ils ne comprenaient rien à rien, chaque mot devait être expliqué, pas de connaissances générales sur la taïga, la Sibérie etc). Ensuite, j'ai donné le livre à lire à la maison durant quinze jours prévoyant de l'étudier ensuite en revenant sur des points particuliers de l'oeuvre. Après ces quinze jours de lecture autonome, je leur ai demandé leur impression sur ce livre et ça a été un tollé général, j'ai pourtant de bons lecteurs (ou plutôt lectrices) et qui ont vraiment argumenté leur avis, bref j'ai pas insisté. Peut-être aurais-je du. Je suis passée à autre chose. Ils ont aussi lu un livre de leur choix pendant les vacances de Noël, je leur avais demandé une fiche (simple) de lecture, mais certains ont quand même présenté un album Bambi de Walt Disney, un autre La petite poule rousse sans parler des mangas à gogo (One pièce etc). Bref j'ai pris conscience à ce moment que si je ne guidais pas davantage leurs lectures certains ne liraient peut-être jamais autre chose... Depuis je cherche à leur faire découvrir différents ouvrages, genres etc. et les extraits, même s'ils sont frustrants, ont le mérite de brasser différents genres littéraires.
Comment conduisez-vous une étude d'oeuvre complète?
Petite question à ceux qui font lire des oeuvres intégrales, vous arrivez à vous limiter à deux ou trois semaines comme c'est préconisé? Et comment gérez-vous ceux qui lisent tout en un week-end, interdiction de dévoiler la suite aux autres j'imagine, mais cela est-il efficace. Par ailleurs il faut un sacré nombre de séries pour tenir une année. Pour l'instant j'ai étudié les contes de Perrault en classe puis j'ai proposé (imposé) la lecture de La petite sirène d'Andersen pendant les vacances, beaucoup d'extraits, une lecture intégrale de La rivière à l'envers de Mourlevat mais en lecture offerte, des lectures de roman de Roald Dahl (malle Roald Dahl , principe de rallye lecture enfin sans questionnaire mais ponctué de diverses activités de lecture et rédaction autour de différentes oeuvres). Je n'arrive pas à me lancer vraiment dans la lecture suivie et collective d'une oeuvre complète. J'ai tenté avec Taïga, échec complet, ils ont détesté le livre, n'ont pas compris la plupart des passages, si bien que j'ai abandonné, peut-être ai-je eu tort. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai fait lire le premier chapitre en classe à haute voix (l'horreur ils ne comprenaient rien à rien, chaque mot devait être expliqué, pas de connaissances générales sur la taïga, la Sibérie etc). Ensuite, j'ai donné le livre à lire à la maison durant quinze jours prévoyant de l'étudier ensuite en revenant sur des points particuliers de l'oeuvre. Après ces quinze jours de lecture autonome, je leur ai demandé leur impression sur ce livre et ça a été un tollé général, j'ai pourtant de bons lecteurs (ou plutôt lectrices) et qui ont vraiment argumenté leur avis, bref j'ai pas insisté. Peut-être aurais-je du. Je suis passée à autre chose. Ils ont aussi lu un livre de leur choix pendant les vacances de Noël, je leur avais demandé une fiche (simple) de lecture, mais certains ont quand même présenté un album Bambi de Walt Disney, un autre La petite poule rousse sans parler des mangas à gogo (One pièce etc). Bref j'ai pris conscience à ce moment que si je ne guidais pas davantage leurs lectures certains ne liraient peut-être jamais autre chose... Depuis je cherche à leur faire découvrir différents ouvrages, genres etc. et les extraits, même s'ils sont frustrants, ont le mérite de brasser différents genres littéraires.
Comment conduisez-vous une étude d'oeuvre complète?
- MufabGrand Maître
Mes oeuvres complètes sont au départ assez courtes : conte, album, nouvelle (qui peuvent se lire facilement en une séance).
Je suis très "théâtre" donc, une fois la compréhension débroussaillée, je le fais jouer, livre en main, puis sans (par ceux qui veulent pour cette dernière option). Des répliques entières sont ainsi retenues presque mot pour mot.
Pour les oeuvres plus longues (Le Buveur d'encre, bientôt), je procède chapitre par chapitre (sur photocopies , ce qui évite que certains le lisent en entier et s'en désintéressent ensuite), en se focalisant sur un aspect à chaque chapitre : portrait du Buveur d'encre, vocabulaire de la peur... (et j'ai oublié pour les autres chapitres, il faudrait que je regarde);
En parallèle, je propose en "dégagement" des albums ou petits romans avec QCM, ainsi qu'un "rallye lecture" un mois dans l'année lorsque l'on ne lit que des textes fonctionnels pour la prod.
Je suis très "théâtre" donc, une fois la compréhension débroussaillée, je le fais jouer, livre en main, puis sans (par ceux qui veulent pour cette dernière option). Des répliques entières sont ainsi retenues presque mot pour mot.
Pour les oeuvres plus longues (Le Buveur d'encre, bientôt), je procède chapitre par chapitre (sur photocopies , ce qui évite que certains le lisent en entier et s'en désintéressent ensuite), en se focalisant sur un aspect à chaque chapitre : portrait du Buveur d'encre, vocabulaire de la peur... (et j'ai oublié pour les autres chapitres, il faudrait que je regarde);
En parallèle, je propose en "dégagement" des albums ou petits romans avec QCM, ainsi qu'un "rallye lecture" un mois dans l'année lorsque l'on ne lit que des textes fonctionnels pour la prod.
- RikkiMonarque
Donc, Mufab, les gamins n'ont jamais le livre entier en main quand tu fais une œuvre suivie ?
Ca ne t'explose pas ton budget photocopies ? (demande la fille qui donne une fiche par jour à ses CP, sans compter les exos... )
Je vois tout de suite l'avantage : pas besoin d'avoir des séries.
Et l'inconvénient : c'est quand même pas la même chose que le vrai livre...
Est-ce qu'il y en a qui trichent et vont chercher le bouquin ?
Ca ne t'explose pas ton budget photocopies ? (demande la fille qui donne une fiche par jour à ses CP, sans compter les exos... )
Je vois tout de suite l'avantage : pas besoin d'avoir des séries.
Et l'inconvénient : c'est quand même pas la même chose que le vrai livre...
Est-ce qu'il y en a qui trichent et vont chercher le bouquin ?
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:Donc, Mufab, les gamins n'ont jamais le livre entier en main quand tu fais une œuvre suivie ?
Ca ne t'explose pas ton budget photocopies ? (demande la fille qui donne une fiche par jour à ses CP, sans compter les exos... )
Je vois tout de suite l'avantage : pas besoin d'avoir des séries.
Et l'inconvénient : c'est quand même pas la même chose que le vrai livre...
Est-ce qu'il y en a qui trichent et vont chercher le bouquin ?
Il me semble que lorsqu'on en a au moins un qui triche et va chercher le bouquin, on a gagné, et il faut offrir des cierges à St Jules et St Émile (Ferry et Combes, bien sûr) pour que les autres aient vite, très vite, la même idée, non ?
- MufabGrand Maître
En mains, ils ont eu John Chatterton, et Pas de carottes pour Gustave (séries de 30 à la Bib Municipale) qui sont très vite lus (sur une séance).
De même qu'ils auront Renardeau (quand on fera le doc animalier, en contrepoint), très vite lu aussi, et enfin Le petit Buveur d'encre rouge, dont j'ai acheté la série avec mon budget (et là ils le liront au rythme qu'ils voudront).
Ils ont également en mains tous les livres des rallye lecture et dégagement.
J'ai un budget photocopies unlimited ( ) donc je me permets des entorses pour le PCR, Le buveur d'encre (qui tient sur 5 ou 6 pages retapuscrité), et les nouvelles (Polly la futée, Contes au téléphone... car l'on en lit qu'un-e du recueil.)
De même qu'ils auront Renardeau (quand on fera le doc animalier, en contrepoint), très vite lu aussi, et enfin Le petit Buveur d'encre rouge, dont j'ai acheté la série avec mon budget (et là ils le liront au rythme qu'ils voudront).
Ils ont également en mains tous les livres des rallye lecture et dégagement.
J'ai un budget photocopies unlimited ( ) donc je me permets des entorses pour le PCR, Le buveur d'encre (qui tient sur 5 ou 6 pages retapuscrité), et les nouvelles (Polly la futée, Contes au téléphone... car l'on en lit qu'un-e du recueil.)
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