Re: Classe difficile : comment éviter les pics de bazar ?

Cripure a écrit:Quand j'étais en prépa,il y avait un prof de maths de sup qui, lorsque le collègue d'anglais lui disait que les élèves avaient fait son devoir chez lui, refusait les copies et les leur faisait refaire... en anglais :lol:

Depuis que je les ai menacés de me traduire un texte trouvé sur le net sur la "Cluster Merging Theory", ils sont moins enclins à mater en cours Very Happy

Bon, en tout cas, ce fil a été utile, puisque les "pics de bordel" sont devenus des "pics de bazar". C'est mieux Smile

Moi j'aurais dit : "d'expression débridée de la spontanéité juvénile". Ce serait plus correct, non ?

MrBrightside a écrit:

Babayaga a écrit:Roxanne : Pourquoi tu parles de prépa ? C'est Mr Brightside qui enseigne en prépa ? (moi je suis en collège)

Oui, j'enseigne en prépa. Et oui, mentalement ce sont des gamins de 4é... J'ai eu, en prépa scientifique:
-l'avion en papier Ce sont des scientifiques, ils font des expériences ; tu ne veux pas les brimer, non ? tout ce que tu peux ~~exiger~~ demander, c'est qu'ils écrivent "Pan American" sur les ailes...
-le rubik's cube
-les écouteurs dans les oreilles
-les devoirs de maths fait pendant mon cours C'est de la polyvalence ; je te trouve bien intolérant, alors qu'ils sont précisément en train de répondre aux exigences de la prépa
-le devoir maison à rendre fait le jour même pendant mon cours
Si c'est pas mignon ça... tu n'as rien compris, ça veut dire qu'avec toi ils sont bien comme à la maison !

Il me vient une idée pour Oiseau. Ces derniers temps, ils étaient crevés, moi aussi, je m'énervais, eux aussi etc.
Du coup, j'évitais le cours avec questions orales, car il leur demande d'être super concentrés, c'est plus épuisant qu'un cours avec de l'écrit, donc plus bordélisant.

Du coup, ils avaient le document, je posais mes questions à l'écrit au tableau, ils devaient copier les questions et y répondre. Ce n'est absolument pas "actionnel" (la nouvelle mode en langues, néologisme dépourvu de sens) mais c'était efficace. Mieux, je pouvais plus facilement aider les plus faibles qui se mettaient plus facilement au boulot que d'habitude. Avec plus d'enthousiasme donc.
Et comme pour certains ça ne suffisait pas, armée de mon Chrono je leur disais "vous avez 3 minutes pour copier les questions, je prends les carnets de ceux qui n'auront pas fini au bout de 3 minutes, un mot pour "absence de travail." et ainsi de suite avec chaque question. En général je n'ai besoin de le faire qu'une ou 2 fois, après ils sont pris dans le document et c'est bon, la machine est lancée.
Du coup, j'ai passé des récrés à préparer mon tableau, car c'est bordélisant de leur tourner le dos pendant 5 minutes pour écrire les questions car ils n'ont rien à faire en attendant. En même temps, ces récrés pourries m'évitaient des récrés encore plus pourries pendant lesquelles mon collègue me colle et ne peut s'empêcher d'être un gros lourd que je ne supporte plus, c'est pratique.

Et je pense que de manière générale, les cours difficiles, en fin de journée, je les ferai plus souvent comme ça. J'apporterai les dictionnaires etc. Quand on corrige à la fin, ils sont tous attentifs car ils veulent tous dire leur phrase (moment de grâce cheers

) car ils ont presque tous trouvé une réponse. Les plus forts finissent avant et je leur donne un truc en plus, plus dur (un point de grammaire sur ce thème...) et quand la majorité a fini on corrige.
Mes questions sont comme dans les jeux TV : je commence par du basique pour aller vers le plus complexe, pour guider les plus faibles et forcer les plus forts qui ont tout compris en 1 minute à faire de jolies phrases en espagnol...

Mais comme toute activité, je pense que je serai plus efficace si je le minutais. Car sinon ils en profitent et font tout traîner en longueur et mettent un brin de bazar parce qu'il n'y a pas le feu au lac hein... furieux

Malaga a écrit:

Marie Laetitia a écrit:Babagaya, Johar, Loubdalou c'est impressionnant... à la fois comme problème et comme manière de remonter la pente...

+1 Vos manières de réagir aux différents problèmes semblent efficaces, bravo.

Non vénérez pas, surtout pas !!!! Je pense que nous faisons un travail difficile où aucune méthode réussie chez l'un ne peut être appliquée chez l'autre. Du fait de la singularité des individus et des classes que nous gérons; on doit sans cesse chercher et tester des techniques pour finalement en trouver quelques unes + ou - adaptées à la situation. Pour ma part, la situation actuelle est provisoire, je m'attends toujours à de nouvelles "résistances", mais j'espère aussi pouvoir retrouver une dynamique active de l'ensemble, le cours magistral va vite montrer ses limites ... Priez plutôt pour moi !
Courage à tous, on navigue souvent à vue et avec nos émotions, c'est pas le top pour créer un climat positif et serein mais tant qu'on cherche des moyens, on peut dire qu'on avance et qu'on pense aussi notre métier. professeur

C'est vrai ce que tu dis Johar, ce qui marche chez l'un ne marche pas forcément chez l'autre. Les conseils de ma tutrice ne marchaient pas sur moi.
Le climat positif est primordial, quand on en a la force, quand on a la force de mesurer nos réactions.

Pour qu'ils arrêtent de tagger les tables, j'ai dû les nettoyer moi-même pour pouvoir leur assurer que non non il n'y avait rien au début de l'heure, donc c'est bien toi. Une collègue m'avait suggéré l'idée de vérifier les tables avant et après chaque classe, en effet une salle propre calme les élèves, en tout cas une classe sale va leur faire sentir qu'ici c'est le boxon. Du coup, ils me réclament l'éponge et le détergent souvent...

Et mes méthodes, il y a des jours où quoi que je fasse, c'est l'échec, en 6° par exemple !

Mais le dialogue, c'est vraiment ce qui permet d'instaurer un climat de travail. L'appel aux parents aussi. Même si on a l'impression de perdre du temps sur le moment, on en gagne BEAUCOUP par la suite !

Il faut aussi que les élèves sentent qu'on est là pour eux, pour les aider, c'est ça en fait, le climat serein. S'ils sentent qu'on n'aime pas ce que l'on fait, qu'on n'a pas envie de les faire progresser et qu'on est là pour le salaire, qu'on n'aide pas les faibles, et bien là c'est la catastrophe. Mon collègue d'autro-hongrois fait étudier des textes sur la conjucture économique à des 5° ! Il leur fait écouter du heavy metal Suspect

Il a beau hurler, être cassant, ça ne marche pas... Fatalement.

Ces petites bêtes attendent un minimum d'affection, juste un peu, juste sentir qu'on est là pour eux, et je ne parle que de travail là, tant pour les féliciter (ça motive beaucoup) que pour les engueuler quand ils le méritent. Leur donner des documents accessibles, ça paraît évident, mais mon collègue par exemple, il n'a toujours pas pigé ça...

Je n'ai pas de conseil, à part que *chahut*, c'est mieux que *bazar*.

ouais ..sauf que chahut ça fait bon enfant ..bazar un peu moins ..et désolée mais bordel parfois c'est le bon mot ..(chaos peut-être ? )

johar a écrit:

Malaga a écrit:

Marie Laetitia a écrit:Babagaya, Johar, Loubdalou c'est impressionnant... à la fois comme problème et comme manière de remonter la pente...

+1 Vos manières de réagir aux différents problèmes semblent efficaces, bravo.

Non vénérez pas, surtout pas !!!! Je pense que nous faisons un travail difficile où aucune méthode réussie chez l'un ne peut être appliquée chez l'autre. Du fait de la singularité des individus et des classes que nous gérons; on doit sans cesse chercher et tester des techniques pour finalement en trouver quelques unes + ou - adaptées à la situation. Pour ma part, la situation actuelle est provisoire, je m'attends toujours à de nouvelles "résistances", mais j'espère aussi pouvoir retrouver une dynamique active de l'ensemble, le cours magistral va vite montrer ses limites ... Priez plutôt pour moi !
Courage à tous, on navigue souvent à vue et avec nos émotions, c'est pas le top pour créer un climat positif et serein mais tant qu'on cherche des moyens, on peut dire qu'on avance et qu'on pense aussi notre métier.

Non mais disons que c'est le smeiley le moins mal approprié que j'avais sous la main... Smile

Même s'il n'y a pas une méthode, c'est très utile de partager les trucs, les astuces, ensuite chacun essaie et fait sa cuisine...

Ce qui est intéressant après tout ce qui a été dit, c'est que finalement, le meilleur moyen de calmer les élèves, c'est de les faire gratter et de faire des cours quasiment entièrement magistraux.
La bonne vieille méthode quoi, celle que j'ai connue quand j'étais à l'école : "je parle, tu notes".

A croire que le raisonnement inductif et toutes ces joyeusetés, c'est du pipeau Smile

LadyC a écrit:

MrBrightside a écrit:

Babayaga a écrit:Roxanne : Pourquoi tu parles de prépa ? C'est Mr Brightside qui enseigne en prépa ? (moi je suis en collège)

Oui, j'enseigne en prépa. Et oui, mentalement ce sont des gamins de 4é... J'ai eu, en prépa scientifique:
-l'avion en papier Ce sont des scientifiques, ils font des expériences ; tu ne veux pas les brimer, non ?

Lol. Ils étudient la portance d'une aile en fonction de la surface de leur avion en papier en fait Razz

Artémise a écrit:Ce qui est intéressant après tout ce qui a été dit, c'est que finalement, le meilleur moyen de calmer les élèves, c'est de les faire gratter et de faire des cours quasiment entièrement magistraux.
La bonne vieille méthode quoi, celle que j'ai connue quand j'étais à l'école : "je parle, tu notes".

A croire que le raisonnement inductif et toutes ces joyeusetés, c'est du pipeau

Hé hé

Classe difficile : comment éviter les pics de bazar ? - Page 3 2252222100

Mais non, mais non, quelles vilaines pensées... :lol!:

LadyC a écrit:

MrBrightside a écrit:

Babayaga a écrit:Roxanne : Pourquoi tu parles de prépa ? C'est Mr Brightside qui enseigne en prépa ? (moi je suis en collège)

Oui, j'enseigne en prépa. Et oui, mentalement ce sont des gamins de 4é... J'ai eu, en prépa scientifique:
-l'avion en papier Ce sont des scientifiques, ils font des expériences ; tu ne veux pas les brimer, non ? tout ce que tu peux ~~exiger~~ demander, c'est qu'ils écrivent "Pan American" sur les ailes...
-le rubik's cube
-les écouteurs dans les oreilles
-les devoirs de maths fait pendant mon cours C'est de la polyvalence ; je te trouve bien intolérant, alors qu'ils sont précisément en train de répondre aux exigences de la prépa
-le devoir maison à rendre fait le jour même pendant mon cours
Si c'est pas mignon ça... tu n'as rien compris, ça veut dire qu'avec toi ils sont bien comme à la maison !

Moi, s'ils sortent leur calculatrice pendant mon cours de français, je les fait disserter sur la beauté des mathématiques. C'est bien la polyvalence. Un de ces quatre, il faudra que je leur demande de faire ça en vers. Twisted Evil

Artémise a écrit:Ce qui est intéressant après tout ce qui a été dit, c'est que finalement, le meilleur moyen de calmer les élèves, c'est de les faire gratter et de faire des cours quasiment entièrement magistraux.
La bonne vieille méthode quoi, celle que j'ai connue quand j'étais à l'école : "je parle, tu notes".

A croire que le raisonnement inductif et toutes ces joyeusetés, c'est du pipeau

Bien résumé!

Mais l'IPR, elle a vu les cahiers de mes élèves et elle m'a dit: "C'est pas comme ça qu'on enseigne!"
Je me suis fait taper sur les doigts.
J'ai voulu expliquer qu'il était parfois utile de faire un CM sur un texte pour que les élèves aient un exemple de commentaire composé. Ouille! Il paraît qu'on ne peut pas apprendre par imitation.

ce qui me stresse c'est que dans mes cahiers les élèves écrivent beaucoup, surtout en 1e : l'ipr va croire que je fais que du magistral alors que c'est pas vrai !!

S'ils écrivent, c'est plutôt bon signe. Fais ce qui te paraît juste.

Cela dit... tu dois être visitée prochainement?

egomet a écrit:S'ils écrivent, c'est plutôt bon signe. Fais ce qui te paraît juste.

Cela dit... tu dois être visitée prochainement?

ben oui !!! entre mi mars et fin mai. Je leur fais des trucs en cours dialogué (mais du coup ils notent ensuite), on fait des tableaux, qq schémas fléchés, des croquis...

Pour une validation?

egomet a écrit:

Artémise a écrit:Ce qui est intéressant après tout ce qui a été dit, c'est que finalement, le meilleur moyen de calmer les élèves, c'est de les faire gratter et de faire des cours quasiment entièrement magistraux.
La bonne vieille méthode quoi, celle que j'ai connue quand j'étais à l'école : "je parle, tu notes".

A croire que le raisonnement inductif et toutes ces joyeusetés, c'est du pipeau

Bien résumé!

Mais l'IPR, elle a vu les cahiers de mes élèves et elle m'a dit: "C'est pas comme ça qu'on enseigne!"
Je me suis fait taper sur les doigts.
J'ai voulu expliquer qu'il était parfois utile de faire un CM sur un texte pour que les élèves aient un exemple de commentaire composé. Ouille! Il paraît qu'on ne peut pas apprendre par imitation.

Mais quel abruti cet IPR! Ça m'énerve, ça m'énerve, je bous!
Comme si les élèves allaient trouver sous leur chapeau comment faire une intro, des transitions, comment agencer les idées...

egomet a écrit:Pour une validation?

oui, je suis stagiaire ! (tes questions commencent à me stresser là !)

Désolé!

fugue a écrit:

egomet a écrit:

Artémise a écrit:Ce qui est intéressant après tout ce qui a été dit, c'est que finalement, le meilleur moyen de calmer les élèves, c'est de les faire gratter et de faire des cours quasiment entièrement magistraux.
La bonne vieille méthode quoi, celle que j'ai connue quand j'étais à l'école : "je parle, tu notes".

A croire que le raisonnement inductif et toutes ces joyeusetés, c'est du pipeau

Bien résumé!

Mais l'IPR, elle a vu les cahiers de mes élèves et elle m'a dit: "C'est pas comme ça qu'on enseigne!"
Je me suis fait taper sur les doigts.
J'ai voulu expliquer qu'il était parfois utile de faire un CM sur un texte pour que les élèves aient un exemple de commentaire composé. Ouille! Il paraît qu'on ne peut pas apprendre par imitation.

Mais quel abruti cet IPR! Ça m'énerve, ça m'énerve, je bous!
Comme si les élèves allaient trouver sous leur chapeau comment faire une intro, des transitions, comment agencer les idées...

Je ne lui ai pas répondu comme ça.
Enfin... pas tout à fait.
Je lui ai juste dit que nos conceptions de la pédagogie étaient radicalement opposées et qu'il n'était pas utile de poursuivre l'entretien. pale

egomet a écrit:Désolé!

pas grave, mais c'est surtout que je ne sais pas si l'implicite de ton propos était : "aïe, elle est mal barrée" !!

Non, c'est plutôt:
"Est-ce le moment pour elle de se faire remarquer?"

Évite par exemple de répondre à l'IPR comme je l'ai fait.

egomet a écrit:Non, c'est plutôt:
"Est-ce le moment pour elle de se faire remarquer?"

Évite par exemple de répondre à l'IPR comme je l'ai fait.

Mince, j'espère que ça n'a pas eu de mauvaises conséquences pour toi.