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- Luigi_BGrand Maître
Une vidéo virale de 12' qui commence à circuler sur le net et ne risque pas de nous remonter le moral.
Cette vidéo est promue en France par education-authentique.org/
Un petit résumé pour les plus pressés.
Jointe : une carte montrant l’épidémie aux États-Unis : la côte est seule frappée. A vrai dire, puisqu’elle est basée sur les déclarations de prescription, elle montre surtout le stress scolaire. Carte qui ne veut donc rien dire puisque sans corrélation avec la densité démographique ou l’urbanisation.
L’idée générale, c’est de démontrer que l’école exige de l’attention et que des produits pharmaceutiques dangereux sont prescrits aux enfants atteints de TDAH.
On dirait que l’auteur a oublié un principe bêtement pragmatique de l’école publique : celui de la collectivité, qui n’a pas que des défauts d’ailleurs puisque elle prépare à la vie sociale et à la conscience républicaine. Mais sans doute que les principes de la vie en société sont des atteintes intolérables à la créativité des petits génies.
Bon, une vidéo vaguement rousseauiste, finalement. C'est L’Émile, version mp3. C'était bien la peine de s'en prendre aux Lumières...
Cette vidéo est promue en France par education-authentique.org/
Un petit résumé pour les plus pressés.
Bon c’est fumeux d’emblée… En France je crois qu’on réforme actuellement pour des raisons beaucoup plus pragmatiques...Partout dans le monde on réforme actuellement l’enseignement public. A cela deux raisons :
- faire trouver aux enfants leur place dans l’économie du XXIème siècle
- faire acquérir aux enfants une certaine idée culturelle pour leur transmettre les gènes culturels de notre communauté
C’est vrai qu’appliquer les méthodes de l’avenir, c’est beaucoup plus intelligent. On aurait dû y penser avant, à utiliser les méthodes de l’avenir, dès le moyen-âge ou même dans l’antiquité : on aurait gagné pas mal de temps.Ces gens comptent affronter l’avenir en appliquant les méthodes du passé.
Ou comment raisonner à l’envers : c’est surtout qu’avant tous les enfants n’étaient pas scolarisés et une majorité n’obtenaient pas de diplôme. Aujourd’hui tous les enfants espèrent un travail nécessitant un diplôme plutôt qu’un travail n’en nécessitant pas. Bref l’école n’est en rien responsable de la dépréciation des diplômes.Nos enfants ne croient plus qu’ils peuvent obtenir du travail avec un bon diplôme et ils ont bien raison. Ce n’est plus une garantie d’emploi.
Méchante école qui fait du mal aux enfants pleins d'idées.Pour obtenir, on refoule tout ce qui nous est cher.
C’est vrai que le système d’éducation n’a pas du tout évolué au XXème siècle, et en particulier ces dernières décennies, dans le sens de l’élève au centre du système. Encore un qui devrait lire Hannah Arendt et « La crise de l’éducation » (1961).Le système d’éducation actuel a été fondé, conçu et organisé pour une autre époque. Il repose sur la culture intellectuelle du siècle des lumières et sur la conjoncture économique de la révolution industrielle.
Conception qui remonte à l'antiquité déjà : des gens pas très intelligents puisqu'ils n'avaient même pas de smartphones. Pour les Lumières, relire peut-être les planches sur les métiers de L’Encyclopédie ou la conclusion de Candide…L’enseignement public financé par les impôts, obligatoire et gratuit, c’était une idée révolutionnaire. Beaucoup de gens s’y sont même opposés. Selon eux il était inconcevable que les gosses des rues, les enfants d’ouvriers profitent de l’enseignement public. […] …une conception intellectuelle de l’esprit issue en grande partie de la notion d’intelligence selon les Lumières. Être intelligent, c’est raisonner selon une logique déductive et maîtriser les humanités, comme on disait.
On sent le vécu.Dans l’enseignement public, on classe les gens dans deux catégories : scolaire et non-scolaire, intelligent et non-intelligent. Résultat : de nombreuses personnes très douées sont persuadées d’être bêtes.
Transition ?Une épidémie contemporaine, le TDAH : Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité.
Jointe : une carte montrant l’épidémie aux États-Unis : la côte est seule frappée. A vrai dire, puisqu’elle est basée sur les déclarations de prescription, elle montre surtout le stress scolaire. Carte qui ne veut donc rien dire puisque sans corrélation avec la densité démographique ou l’urbanisation.
L’idée générale, c’est de démontrer que l’école exige de l’attention et que des produits pharmaceutiques dangereux sont prescrits aux enfants atteints de TDAH.
Tout est dit. :shock:Nos enfants vivent l’époque la plus stimulante de l’histoire de l’humanité. Ils sont submergés d’information, leur attention est captée par tous les supports : ordinateurs, iPhones, publicités, chaînes de télévision par centaines et nous, on leur reproche de ne pas se concentrer. Sur quoi ? Sur des sujets barbants, à l’école principalement.
Une définition audacieuse de l’art (ou de l’acte sexuel d’ailleurs).Les sciences, les maths, mais surtout les arts sont victimes de cette mentalité. Les arts développent l’idée d’une expérience esthétique, le moment où vos sens fonctionnent pleinement, quand vous occupez l’instant présent, quand ce que vous êtes en train d’accomplir vous fait vibrer.
Donc, si on suit la logique tordue : parce qu’aux USA des enfants tarés deviennent accrocs à leurs iPhones et déconcentrés à l’école et que leurs parents stressés les font piquer à la ritaline, l’enseignement public tel qu’il est dispensé est dépassé ?L’anesthésie (procurée par le TDAH) c’est le contraire.
Ou comment applaudir généreusement à la généralisation de l’enseignement public et se lamenter généreusement de sa massification…Notre système d’éducation répond aux intérêts de l’industrie, il est à son image. Les écoles sont calquées sur les usines, on y sonne la cloche, les salles sont séparées, on enseigne les matières isolément. Nous instruisons toujours les enfants par classe. On les soumet à un système organisé selon l’âge : pourquoi ?
Quelle découverte ! Mais c’est bizarre car on nous dit plus tard que tous les enfants en maternelle sont des génies.Je connais des enfants qui sont bien meilleurs que leurs copains du même âge.
Effectivement, rien de plus facile à organiser.Ou qui travaillent mieux à certaines heures. Par petits groupes plutôt qu’en classe complète. Ou encore qui veulent rester seuls.
On dirait que l’auteur a oublié un principe bêtement pragmatique de l’école publique : celui de la collectivité, qui n’a pas que des défauts d’ailleurs puisque elle prépare à la vie sociale et à la conscience républicaine. Mais sans doute que les principes de la vie en société sont des atteintes intolérables à la créativité des petits génies.
« de la valeur » : mais ça ne serait pas un peu productiviste, ça ? A ce compte-là, mieux vaut des enfants moins créatifs et plus intelligents.La créativité, c’est la capacité à avoir des idées originales qui ont de la valeur.
Car on ne fait jamais, mais alors jamais ça à l’école.La pensée divergente : capacité à considérer une question sous plusieurs angles.
Whaa… C’est vrai qu’on est tout de suite séduit par ce lumineux test d’intelligence. Et les réponses des génies de la pensée divergente : « Et si le trombone mesurait soixante mètres de haut ? S’il était en caoutchouc mousse ? ».J’ai conçu un test : combien d’usages pourriez-vous faire d’un trombone ?
Ou ils ont compris qu’un trombone n’est pas en mousse et qu’il ne mesure pas soixante mètres, peut-être. C’est le principe de réalité, en même temps.Selon le protocole de l’expérience « Break point & Beyond », 98% des enfants de maternelle sont des génies de la pensée divergente. Cinq ans plus tard, 50%, puis cinq ans plus tard 12%. La plus importante des choses subies par ces enfants, c’est qu’ils ont été éduqués : ils ont passé dix ans à l’école, où on leur a répété : « il n’y a qu’une réponse, elle est écrite derrière mais ne tourne pas la page.
C’est plus de la pensée divergente, c’est du regard divergent !Et ne copie pas, c’est de la triche ». Hors de l’école on appelle ça de la coopération.
Bon, une vidéo vaguement rousseauiste, finalement. C'est L’Émile, version mp3. C'était bien la peine de s'en prendre aux Lumières...
- CeladonDemi-dieu
Il y a longtemps qu'on sait que les parents nous livrent des Mozart que l'on s'ingénie à assassiner. Rien de nouveau avec la pensée divergente. Ca fait vilaine lurette qu'elle diverge. On la voit tous les jours à l'oeuvre quand l'enfant "construit" ses apprentissages. Et ça diverge grave.
- leyadeEsprit sacré
Certes, c'est joliment dessiné, mais c'est un tissu de contrevérités, de poncifs, de clichés, d'approximations, de propos de comptoir, d'âneries modernisantes et de grosses c*nneries.
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Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- Luigi_BGrand Maître
Celadon a écrit:On la voit tous les jours à l'oeuvre quand l'enfant "construit" ses apprentissages. Et ça diverge grave.
Et diverge, c'est beaucoup, comme disait Pierre Desproges. :lol:
- JohnMédiateur
Pour ceux qui veulent gagner 12 minutes dans leur vie, elle dit quoi, en gros, cette vidéo ?
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- leyadeEsprit sacré
Qu'on brime la nature de l'élève, qu'on les classe en intellectuel ou bon pour la poubelle, que l'école, c'est un truc de vieux...
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- leyadeEsprit sacré
ah oui,
et je cite :
qu'on laisse sur le bas côté des millions d'enfants que l'on brime..
regarde au moins le début, John, la couleur est vite annoncée...
et je cite :
qu'on laisse sur le bas côté des millions d'enfants que l'on brime..
regarde au moins le début, John, la couleur est vite annoncée...
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- ClarinetteGrand Maître
Pauvres petits n'enfants ! Je cite : "On leur reproche de ne pas se concentrer sur des sujets barbants (c-à-d à l'école, opposée aux merveilles de la technologie moderne : ordinateurs, i-phones, publicité, chaînes de télévision par centaines...)."
"Il me semble que notre système d'éducation répond aux intérêts de l'industrie, qu'il est à son image." Là, je trouve que la vidéo a raison, et de plus en plus, d'ailleurs. C'est sans doute une conséquence prévisible du fait d'élever au rang de ministre de l'éducation un ancien pro du marketing....
Un grand moment : en maternelle, il y a 98 % de génies (en termes de "pensée divergente"). Testés vers 8-10 ans, plus que 30 % de génies (plus que la moitié, nous dit l'orateur, qui maîtrise la pensée divergente en calcul mental... ). A 13-15 ans, plus que 12 % de génies : zut alors ! Tout ça à cause de l'éducation ! Arrêtons tout, on les bousille, tous ces génies !!
"Il me semble que notre système d'éducation répond aux intérêts de l'industrie, qu'il est à son image." Là, je trouve que la vidéo a raison, et de plus en plus, d'ailleurs. C'est sans doute une conséquence prévisible du fait d'élever au rang de ministre de l'éducation un ancien pro du marketing....
Un grand moment : en maternelle, il y a 98 % de génies (en termes de "pensée divergente"). Testés vers 8-10 ans, plus que 30 % de génies (plus que la moitié, nous dit l'orateur, qui maîtrise la pensée divergente en calcul mental... ). A 13-15 ans, plus que 12 % de génies : zut alors ! Tout ça à cause de l'éducation ! Arrêtons tout, on les bousille, tous ces génies !!
- PurpleBannerNiveau 7
Je viens de regarder la vidéo.
Avant, en lisant vos commentaires, je m’attendais à un truc sectaire, extrémiste du type des libres enfants de Summerhill, avant qu’ils ne grandissent.
Après l’avoir vue, je suis surprise du consensus négatif de vos avis. Certes, c’est un peu simpliste (mais ça dure 12 minutes seulement, ceci explique peut-être cela).
Cependant, enseignante dans le primaire depuis quelques années, je constate aussi que de plus en plus d’élèves ont du mal à entrer dans ce que j’appellerais les « tunnels de concentration » longs et nécessaires à l’élaboration d’un texte, ou à la résolution d’un problème ou d’une opération mathématiques complexes : ils se distraient, bavardent et pensent pouvoir reprendre le tout là où ils s’étaient arrêtés. Ils font alors des erreurs ou produisent des incohérences sans comprendre pourquoi. Et je ne pense pas que cela va s’arranger.
L’école est le seul et le dernier endroit où l’on réclame ce type de concentration. Aujourd’hui, plus aucune activité dans la vie de nos élèves ne nécessite ce type de concentration, tout peut être ou est mis en pause : la musique que j’écoute, le film que je regarde (je le mets en pause ou la pub le met en pause), le direct à la télé (que le disque dur peut mettre en pause), la conversation téléphonique, la conversation que j’ai avec une personne devant moi est interrompue par le téléphone qui sonne et auquel je réponds (pas moi mais les « jeunes »), le repas lui-même n’est parfois qu’un long repas d’une journée entrecoupé de multiples pauses, le livre que je lis, non très peu lisent encore, c’est trop long ! Et j’en passe.
La seule activité « longue » , partagée par une majorité d’enfants aujourd’hui, c’est les jeux sur console ou ordinateur. Mais là aussi, on peut faire pause ou bien rater et tout recommencer.
Alors oui, je pense que cette dichotomie entre les types de concentration demandés à l’école et en dehors de celle-ci, pose des problèmes d’apprentissage, à de plus en plus d’enfants. Notre mode d’enseignement est basé sur la nécessité d’une concentration longue. Aujourd’hui il incombe à l’école d’éduquer de nombreux élèves à ce type de concentration alors qu’aucun espace n’est prévu pour cela. Avant, les élèves étaient prêts à apprendre, tout de suite.
En ce qui concerne l’idée du formatage des cerveaux effectué par l’école, formatage qui réduirait la créativité, là aussi, je suis assez d’accord. Sauf que le rôle de l’école, c’est de former des futurs adultes, capables d’évoluer dans la société qui les attend. On n’a pas 30 Bill Gates, Steve Jobs ou Serge Gainsbourg par classe ou plutôt, peut-être qu’on les a, mais la société ne les attend pas, ne veut pas faire de place pour tous, les gros profits en dépendent... Donc on doit former les autres à se débrouiller dans une société formatée. Je pense que l’école n’a jamais transformée une société ; c’est la société, le pays, la civilisation ( …) qui produit l’école dont elle a besoin.
Je précise que j’aime enseigner la même chose, au même moment et de la même façon à 25 élèves, j’aime aussi corriger 25 fois le même exercice de systématisation grammaticale ou de calcul posé, etc. , j'aime le silence de 25 élèves qui planchent en même temps sur un même sujet ou qui grattent la même dictée, en ZEP. Je suis peut-être la seule à aimer mais pas la seule à le faire : c’est comme ça, la plupart du temps, tout au long du parcours scolaire, mais il y a des élèves auxquels cela ne convient pas. Et c’est déprimant de les voir dériver de la norme exigée sans avoir de moyens à proposer pour qu’ils s’adaptent (pas (trop) de Rithaline chez nous :Drapeaufrançai )…
Avant, en lisant vos commentaires, je m’attendais à un truc sectaire, extrémiste du type des libres enfants de Summerhill, avant qu’ils ne grandissent.
Après l’avoir vue, je suis surprise du consensus négatif de vos avis. Certes, c’est un peu simpliste (mais ça dure 12 minutes seulement, ceci explique peut-être cela).
Cependant, enseignante dans le primaire depuis quelques années, je constate aussi que de plus en plus d’élèves ont du mal à entrer dans ce que j’appellerais les « tunnels de concentration » longs et nécessaires à l’élaboration d’un texte, ou à la résolution d’un problème ou d’une opération mathématiques complexes : ils se distraient, bavardent et pensent pouvoir reprendre le tout là où ils s’étaient arrêtés. Ils font alors des erreurs ou produisent des incohérences sans comprendre pourquoi. Et je ne pense pas que cela va s’arranger.
L’école est le seul et le dernier endroit où l’on réclame ce type de concentration. Aujourd’hui, plus aucune activité dans la vie de nos élèves ne nécessite ce type de concentration, tout peut être ou est mis en pause : la musique que j’écoute, le film que je regarde (je le mets en pause ou la pub le met en pause), le direct à la télé (que le disque dur peut mettre en pause), la conversation téléphonique, la conversation que j’ai avec une personne devant moi est interrompue par le téléphone qui sonne et auquel je réponds (pas moi mais les « jeunes »), le repas lui-même n’est parfois qu’un long repas d’une journée entrecoupé de multiples pauses, le livre que je lis, non très peu lisent encore, c’est trop long ! Et j’en passe.
La seule activité « longue » , partagée par une majorité d’enfants aujourd’hui, c’est les jeux sur console ou ordinateur. Mais là aussi, on peut faire pause ou bien rater et tout recommencer.
Alors oui, je pense que cette dichotomie entre les types de concentration demandés à l’école et en dehors de celle-ci, pose des problèmes d’apprentissage, à de plus en plus d’enfants. Notre mode d’enseignement est basé sur la nécessité d’une concentration longue. Aujourd’hui il incombe à l’école d’éduquer de nombreux élèves à ce type de concentration alors qu’aucun espace n’est prévu pour cela. Avant, les élèves étaient prêts à apprendre, tout de suite.
En ce qui concerne l’idée du formatage des cerveaux effectué par l’école, formatage qui réduirait la créativité, là aussi, je suis assez d’accord. Sauf que le rôle de l’école, c’est de former des futurs adultes, capables d’évoluer dans la société qui les attend. On n’a pas 30 Bill Gates, Steve Jobs ou Serge Gainsbourg par classe ou plutôt, peut-être qu’on les a, mais la société ne les attend pas, ne veut pas faire de place pour tous, les gros profits en dépendent... Donc on doit former les autres à se débrouiller dans une société formatée. Je pense que l’école n’a jamais transformée une société ; c’est la société, le pays, la civilisation ( …) qui produit l’école dont elle a besoin.
Je précise que j’aime enseigner la même chose, au même moment et de la même façon à 25 élèves, j’aime aussi corriger 25 fois le même exercice de systématisation grammaticale ou de calcul posé, etc. , j'aime le silence de 25 élèves qui planchent en même temps sur un même sujet ou qui grattent la même dictée, en ZEP. Je suis peut-être la seule à aimer mais pas la seule à le faire : c’est comme ça, la plupart du temps, tout au long du parcours scolaire, mais il y a des élèves auxquels cela ne convient pas. Et c’est déprimant de les voir dériver de la norme exigée sans avoir de moyens à proposer pour qu’ils s’adaptent (pas (trop) de Rithaline chez nous :Drapeaufrançai )…
- User5899Demi-dieu
Rajeunissons de trente ans au moins...leyade a écrit:Qu'on brime la nature de l'élève, qu'on les classe en intellectuel ou bon pour la poubelle, que l'école, c'est un truc de vieux...
- ysabelDevin
Cripure a écrit:Rajeunissons de trente ans au moins...leyade a écrit:Qu'on brime la nature de l'élève, qu'on les classe en intellectuel ou bon pour la poubelle, que l'école, c'est un truc de vieux...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ClarinetteGrand Maître
Ca, c'est sûr qu'à ce rythme, on va droit dans le wall !
- AevinHabitué du forum
En regardant le film, j'ai eu la même réaction. Il n'y a rien de sectaire ou de choquant dans ce film.PurpleBanner a écrit:Je viens de regarder la vidéo.
Avant, en lisant vos commentaires, je m’attendais à un truc sectaire, extrémiste du type des libres enfants de Summerhill, avant qu’ils ne grandissent.
Après l’avoir vue, je suis surprise du consensus négatif de vos avis. Certes, c’est un peu simpliste (mais ça dure 12 minutes seulement, ceci explique peut-être cela).
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Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
Terry Pratchett - I Shall Wear Midnight
... und wer Fehler findet, kann sie behalten!
- A TuinVénérable
PurpleBanner a écrit:
En ce qui concerne l’idée du formatage des cerveaux effectué par l’école, formatage qui réduirait la créativité, là aussi, je suis assez d’accord.
Bof. A l'école je n'ai jamais eu le sentiment qu'on cherchait particulièrement à me formater.
En revanche, quand tu deviens enseignant, que tu fais ton stage et la suite, là oui, puissance 1000. Je trouve que c'est pénible d'enseigner de ce point de vue là : j'ai ressenti depuis toujours qu'il y avait une volonté de tout ce qui nous entoure pour nous "formater". A quoi exactement, et comment, je ne sais pas trop parce qu'en plus je m'en fous, mais en tout cas c'est une atmosphère très perceptible. Comme s'il était de bon ton de devenir une sorte de mouton avec un certain style de pensée unique ...
- Luigi_BGrand Maître
Le formatage des enseignants, disons que c'est moins de la culture que de l'idéologie.
Pour la vidéo, la grande idée, c'est que la culture empêche la créativité. Surtout si elle est "barbante" comme la culture scolaire. Les classiques sans intérêt etc.
Il est évident que Rimbaud aurait écrit des poèmes un peu plus fulgurants s'il n'avait pas eu de professeur de rhétorique sclérosant.
Pour la vidéo, la grande idée, c'est que la culture empêche la créativité. Surtout si elle est "barbante" comme la culture scolaire. Les classiques sans intérêt etc.
Il est évident que Rimbaud aurait écrit des poèmes un peu plus fulgurants s'il n'avait pas eu de professeur de rhétorique sclérosant.
Bientôt on va nous dire que les classes sont les nouveaux "camps de concentration". :|PurpleBanner a écrit:L’école est le seul et le dernier endroit où l’on réclame ce type de concentration.
- ClarinetteGrand Maître
Oui, en fait, on prend le problème à l'envers : la société part en c......., alors, on devrait laisser l'école faire de même !
Et si l'école était le dernier rempart contre l'incurie généralisée ?......
Et si l'école était le dernier rempart contre l'incurie généralisée ?......
- AevinHabitué du forum
Oui, ça doit être ça, les choses vont de mal en pis. Sauf qu'on dit ça depuis toujours. Peut-être que la société est tout simplement en train de muter, comme elle le fait depuis toujours et que ses institutions doivent tôt ou tard s'y adapter, y compris l'école. Une école conçue pour 2, 3, 5 ou même 10% de la population ne peut fonctionner quand elle s'adresse à 100% d'une classe d'âge.Clarinette a écrit:Oui, en fait, on prend le problème à l'envers : la société part en c......., alors, on devrait laisser l'école faire de même !
Et si l'école était le dernier rempart contre l'incurie généralisée ?......
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Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
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- FDNiveau 7
Il me semble que l’école fonctionnait plutôt bien dans les années 60-70, et elle s’adressait à beaucoup plus de 10% de la population.
- Marie LaetitiaBon génie
Aevin a écrit:En regardant le film, j'ai eu la même réaction. Il n'y a rien de sectaire ou de choquant dans ce film.PurpleBanner a écrit:Je viens de regarder la vidéo.
Avant, en lisant vos commentaires, je m’attendais à un truc sectaire, extrémiste du type des libres enfants de Summerhill, avant qu’ils ne grandissent.
Après l’avoir vue, je suis surprise du consensus négatif de vos avis. Certes, c’est un peu simpliste (mais ça dure 12 minutes seulement, ceci explique peut-être cela).
Rien de sectaire mais de choquant, si. Un tas de choses fausses. Du genre "chez les jésuites l'école était payante, les siècles passés". Ben non. L'enseignement des jésuites était gratuit. En revanche, tous les parents au XVIIe s. ne voyaient pas l'intérêt de leur faire faire des études, et entretenir un enfant (payer une chambre, le nourrir à étudier au lieu de l'envoyer en apprentissage ça coûtait cher).
Alors oui, je pense que cette dichotomie entre les types de concentration demandés à l’école et en dehors de celle-ci, pose des problèmes d’apprentissage, à de plus en plus d’enfants. Notre mode d’enseignement est basé sur la nécessité d’une concentration longue. Aujourd’hui il incombe à l’école d’éduquer de nombreux élèves à ce type de concentration alors qu’aucun espace n’est prévu pour cela. Avant, les élèves étaient prêts à apprendre, tout de suite.
L'école prépare à la vie professionnelle qui demande de la concentration. Si les élèves ne sont pas prêts à apprendre, il faut se demander pourquoi et ne pas trouver ça normal ni nécessairement bon.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- A TuinVénérable
PurpleBanner a écrit: Aujourd’hui il incombe à l’école d’éduquer de nombreux élèves à ce type de concentration alors qu’aucun espace n’est prévu pour cela. Avant, les élèves étaient prêts à apprendre, tout de suite.
Moui bof. Justement pour cela ils n’ont qu'à commencer par s'éduquer chez eux, c'est bien tout le problème de la façon dont certains sont élevés.
Ce n'est pas normal d'avoir des trolls de cinquième qui viennent dire aux professeurs qu'"ils n'ont pas que cela à faire d'apprendre leurs leçons et de faire leurs devoirs, parce qu'ils ont une vie à côté". Justement quand on est un gosse on a que ça à faire d'apprendre. On n'est pas sensé avoir une vie à côté, on a l'âge d'être en train de se la construire, sa vie.
A un moment donné et quoi qu'on veuille bien en dire, ce n'est pas aux professeurs de pallier les insuffisances des parents. Ce n'est pas en ayant une classe de 30 enfants auxquels il faut transmettre un savoir, qu'on peut remplir le rôle de parent et de nounou pour chaque enfant individuellement, pour les 10 années précédentes de leur vie où ils n'ont pas reçu l'éducation adéquate.
- Marie LaetitiaBon génie
euh A tuin, la citation que tu m'attribues n'est aucunement mienne...
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Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
A Tuin a écrit:Oui mince, je viens de corriger
Ouf... Merci ! Parce que le jour où je dirai ça, achevez-moi, de grâce...
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Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- User5899Demi-dieu
Merci, Luigi, pour cette remarque, qui m'a bien fait rire. C'est vrai, si ses abrutis de profs ne lui avaient pas appris à être premier prix de vers latins, il aurait pu être un poète original, au lieu d'être ce triste homme aux semelles de veau.Luigi_B a écrit:Le formatage des enseignants, disons que c'est moins de la culture que de l'idéologie.
Pour la vidéo, la grande idée, c'est que la culture empêche la créativité. Surtout si elle est "barbante" comme la culture scolaire. Les classiques sans intérêt etc.
Il est évident que Rimbaud aurait écrit des poèmes un peu plus fulgurants s'il n'avait pas eu de professeur de rhétorique sclérosant.Bientôt on va nous dire que les classes sont les nouveaux "camps de concentration". :|PurpleBanner a écrit:L’école est le seul et le dernier endroit où l’on réclame ce type de concentration.
Plus sérieusement, je suis toujours stupéfait de lire qu'aujourd'hui (et pas en 1950-70), qu'aujourd'hui donc, il y ait encore des gens pour dire que l'école formate. Franchement, je suis épaté. Une telle mauvaise foi et un tel déni, c'est juste énorme. Comme on dit quand on ne sait pas le français.
- CeladonDemi-dieu
Et diverge, c'est beaucoup, comme disait Pierre Desproges. Luigi
Que dire des onze mille d'Happe-au-lit-nerf ?
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