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- retraitéeDoyen
Il faut rappeler que le X était une abréviation des copistes pour US. Au M-A, on écrivait chevaus chevax en abrégé, et cela se prononçait che-va ous, puis che -vos. Deus s'abrégeait dex.
Quand on "oublia" que X était une abréviation, on "rétablit" la prononciation en rajoutant le U, mais en laissant le X; C'est ce qui explique que seuls des mots terminés par un u fassent un pluriel en X (mais pas tous)
On ne disait pas chevals au M-A, car il y avait vocalisation du -L (comme dans fou/folle, nouveau/nouvelle), on disait au pluriel chevaus.
Quand on "oublia" que X était une abréviation, on "rétablit" la prononciation en rajoutant le U, mais en laissant le X; C'est ce qui explique que seuls des mots terminés par un u fassent un pluriel en X (mais pas tous)
On ne disait pas chevals au M-A, car il y avait vocalisation du -L (comme dans fou/folle, nouveau/nouvelle), on disait au pluriel chevaus.
- retraitéeDoyen
Mareuil a écrit:Tant qu'à faire, flanquons tous les verbes dans un seul groupe, le premier !
Acquerrer, poursuiver, bouiller, coudrer, courer, êtrer, aver etc. Et suivons partout la conjugaison de chanter.
Et puis, un seul genre, le masculin bien entendu, pour tous les noms, c'est ça qui simplifierait. Pardon : simplifirait !
C'est déjà fait, non?
J'ai lu récemment il s'enfuya dans le journal (?) local, et je connais des pdÉ qui ont fait copier "je riai, tu rias, il ria, nous riâmes etc" sur les cahiers.
- doublecasquetteEnchanteur
iphigénie a écrit:Bon allez ne nous endormons pas:
pour chevau-léger, qu'est-ce que vous proposez? et eux,eus ,elsilshic, haec, hoc:lol:
"dada",c'est peut-être pas mal?
- Peyrard Jean-PierreNiveau 2
La question du langage, au fond, n’est pas d’ordre linguistique, mais idéologique. Les spécialistes les plus pointus quand ils interviennent sur des sujets qui ne sont pas de leur compétence ne sont plus des spécialistes, mais des gens comme vous et moi, avec la différence que leur compétence peut leur servir d’argument d’autorité.
Voici, concernant cette question de la simplification, un exemple politique que vous vous rappelez certainement :
« L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de la Princesse de Clèves… Imaginez un peu le spectacle ! »
Ces paroles furent prononcées le 23 février 2007 à Lyon par Nicolas Sarkozy qui s’exprimait très officiellement en tant que président de la République Française, détenteur d’une autorité qui ne concerne en rien le rôle et l’importance de la littérature dans les concours administratifs.
Cette opinion, finalement très commune, qui « justifie »l’inutilité de la culture générale fait partie du discours ordinaire de la simplification lourdement appuyé sur le gros bon sens populaire qui ne voit évidemment pas pourquoi une personne chargée de communication et qui doit maîtriser le langage devrait lire un roman écrit au siècle de Corneille, Molière, Racine, La Fontaine... Cette idéologie étroitement utilitariste conforte tous les « à quoi bon la littérature ? » désespérément agressifs de ceux qui sont à la fois victimes et dupes.
On peut retrouver ce type de démarche dans les « à quoi bon ? » concernant les complexités de l’écriture de la langue. Derrière cet « à quoi bon ? » plus ou moins explicite et plus ou moins démagogique, se cache une idéologie qui ne dit pas son nom et qui rejoint le point de vue que je développe dans ma précédente intervention.
Jean-Pierre Peyrard
Voici, concernant cette question de la simplification, un exemple politique que vous vous rappelez certainement :
« L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de la Princesse de Clèves… Imaginez un peu le spectacle ! »
Ces paroles furent prononcées le 23 février 2007 à Lyon par Nicolas Sarkozy qui s’exprimait très officiellement en tant que président de la République Française, détenteur d’une autorité qui ne concerne en rien le rôle et l’importance de la littérature dans les concours administratifs.
Cette opinion, finalement très commune, qui « justifie »l’inutilité de la culture générale fait partie du discours ordinaire de la simplification lourdement appuyé sur le gros bon sens populaire qui ne voit évidemment pas pourquoi une personne chargée de communication et qui doit maîtriser le langage devrait lire un roman écrit au siècle de Corneille, Molière, Racine, La Fontaine... Cette idéologie étroitement utilitariste conforte tous les « à quoi bon la littérature ? » désespérément agressifs de ceux qui sont à la fois victimes et dupes.
On peut retrouver ce type de démarche dans les « à quoi bon ? » concernant les complexités de l’écriture de la langue. Derrière cet « à quoi bon ? » plus ou moins explicite et plus ou moins démagogique, se cache une idéologie qui ne dit pas son nom et qui rejoint le point de vue que je développe dans ma précédente intervention.
Jean-Pierre Peyrard
- barègesÉrudit
retraitée a écrit:Il faut rappeler que le X était une abréviation des copistes pour US. Au M-A, on écrivait chevaus chevax en abrégé, et cela se prononçait che-va ous, puis che -vos. Deus s'abrégeait dex.
Quand on "oublia" que X était une abréviation, on "rétablit" la prononciation en rajoutant le U, mais en laissant le X; C'est ce qui explique que seuls des mots terminés par un u fassent un pluriel en X (mais pas tous)
On ne disait pas chevals au M-A, car il y avait vocalisation du -L (comme dans fou/folle, nouveau/nouvelle), on disait au pluriel chevaus.
Je suis rassurée : on ne m'avait donc pas menti .
- MareuilNeoprof expérimenté
Merci de confirmer - et d'expliquer - ce que j'ai affirmé plus haut sans détailler. Mais alors, ce "rénovateur" d'orthographe, il ne sait pas cela ?retraitée a écrit:Il faut rappeler que le X était une abréviation des copistes pour US. Au M-A, on écrivait chevaus chevax en abrégé, et cela se prononçait che-va ous, puis che -vos. Deus s'abrégeait dex.
Quand on "oublia" que X était une abréviation, on "rétablit" la prononciation en rajoutant le U, mais en laissant le X; C'est ce qui explique que seuls des mots terminés par un u fassent un pluriel en X (mais pas tous)
On ne disait pas chevals au M-A, car il y avait vocalisation du -L (comme dans fou/folle, nouveau/nouvelle), on disait au pluriel chevaus.
- LédisséEsprit sacré
Mareuil a écrit:Merci de confirmer - et d'expliquer - ce que j'ai affirmé plus haut sans détailler. Mais alors, ce "rénovateur" d'orthographe, il ne sait pas cela ?retraitée a écrit:Il faut rappeler que le X était une abréviation des copistes pour US. Au M-A, on écrivait chevaus chevax en abrégé, et cela se prononçait che-va ous, puis che -vos. Deus s'abrégeait dex.
Quand on "oublia" que X était une abréviation, on "rétablit" la prononciation en rajoutant le U, mais en laissant le X; C'est ce qui explique que seuls des mots terminés par un u fassent un pluriel en X (mais pas tous)
On ne disait pas chevals au M-A, car il y avait vocalisation du -L (comme dans fou/folle, nouveau/nouvelle), on disait au pluriel chevaus.
Ben non.
Pas plus qu'il ne comprend l'analyse logique de "Elle s'est blessé la main", où il interprète le pronom personnel "s'" comme un COD, à l'instar de "Elle s'est blessée", et non un COI - ou plutôt il ne l'interprète pas du tout.
Je n'ai pas beaucoup d'expérience au collège, mais comme moi non plus (je ne sais plus qui disait cela, Mamounette je crois ?) je n'aime pas enseigner quelque chose sans l'expliquer, je fais souvent référence à l'histoire de la langue, et j'ai expliqué sans complexe le chevals > chevaus > chevax > chevaux à mes 5e (de ZEP), qui étaient très intéressés (et qui pour une fois n'avaient pas l'impression qu'on les prenait pour des idiots).
_________________
Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- LédisséEsprit sacré
Et comme le disait Mufab, la part de l'imprégnation est essentielle dans l'apprentissage de l'orthographe.
Ce n'est pas un hasard si l'orthographe s'est fixée assez récemment dans l'Histoire, ET NE DOIT PLUS BOUGER : c'est parce que c'est assez récemment que l'ECRIT s'est répandu, et qu'on ne pouvait plus alors se permettre d'écrire sans règle comme au Moyen Âge, parce qu'à un mot, une entité phonique, il est désagréable d'associer plusieurs graphies.
L'écrit fixe. Et l'écrit, ce n'est pas aujourd'hui qu'il apparaît, c'était hier... pour les réformes, messieurs, - intelligentes ou non - c'est trop tard.
Ce n'est pas un hasard si l'orthographe s'est fixée assez récemment dans l'Histoire, ET NE DOIT PLUS BOUGER : c'est parce que c'est assez récemment que l'ECRIT s'est répandu, et qu'on ne pouvait plus alors se permettre d'écrire sans règle comme au Moyen Âge, parce qu'à un mot, une entité phonique, il est désagréable d'associer plusieurs graphies.
L'écrit fixe. Et l'écrit, ce n'est pas aujourd'hui qu'il apparaît, c'était hier... pour les réformes, messieurs, - intelligentes ou non - c'est trop tard.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- retraitéeDoyen
Thalia de G a écrit:Sand, où as-tu la tête ? Tu vas perturber les élèves qui n'oseront plus écrire "il tombit".sand a écrit:J'ai pas mal d'élèves qui apprécieraient qu'on accepte enfin "ils croivent", en plus des passés simples en [a].
http://www.chansons-net.com/Tine/E114.htm
- Barnafée la PatouilleNeoprof expérimenté
Sortie le 6 février!
- CarabasVénérable
Franchement, je ne serais pas contre une harmonisation pour les mots issus de la même famille mais dont le nombre de consonnes varie. Ca, pour le coup, c'est illogique.
Combattre, mais combatif.
Bonhomme mais bon'homie, etc.
Et harmoniser le pluriel des mots composés, aussi.
Combattre, mais combatif.
Bonhomme mais bon'homie, etc.
Et harmoniser le pluriel des mots composés, aussi.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- SergeMédiateur
Carabas a écrit:Franchement, je ne serais pas contre une harmonisation pour les mots issus de la même famille mais dont le nombre de consonnes varie. Ca, pour le coup, c'est illogique.
Combattre, mais combatif.
Bonhomme mais bon'homie, etc.
Et harmoniser le pluriel des mots composés, aussi.
ça, c'est déjà fait, non ?
Et c'est celle qui me dérange le plus par son absence de logique ...
Un porte-clé (même s'il en porte plusieurs)
Des gratte-ciels (même s'il ... n'y en a qu'un) :lol:
- MareuilNeoprof expérimenté
J'ai cité le nom de Ferdinand Brunot. Quelques passages de ce grand linguiste sur la réforme de l'orthographe.
http://cercamon.wordpress.com/2006/12/29/ferdinand-brunot-sur-la-liberte-de-lorthographe-lorthographe-de-lame-51/
http://cercamon.wordpress.com/2006/12/29/ferdinand-brunot-sur-la-liberte-de-lorthographe-lorthographe-de-lame-51/
- KikiHabitué du forum
Jeudi, j'ai expliqué à mes élèves qu'on mettait un "ç" devant "on". Exemple : "déplaçons, remplaçons, leçon, façon". Les élèves m'ont dit qu'ils croyaient qu'on pouvait mettre un "e" entre le "c" et le "on". Je leur ai répondu que non mais je chercherais tout de même. J'ai cherché un mot en "ceon" pour comprendre pourquoi ils écrivent "déplaceons". Je n'ai rien trouvé sur le net. Peut-être font-ils le lien avec "mangeait" ? (le "e" devant le "a") ? Quelqu'un a-t-il trouvé un mot en -ceon ?
- SergeMédiateur
Yes ! Ils ont trouvé en plus comment régler le problème de la cédille !!!
- KikiHabitué du forum
On pourrait créer un post "Nos élèves sont des génies" ?
- MufabGrand Maître
Ou : "Adaptons l'orthographe aux erreurs de nos élèves : que tout devienne facilité."
(Car les erreurs sont souvent très intelligentes, c'est un fait. Mais elles font d'une règle particulière un principe général. Et la langue, comme le langage, n'est pas lisse et transparente, comme disait JP. Elle nécessite un effort, pour s'apprendre et pour se comprendre, et c'est très bien comme ça.)
(Car les erreurs sont souvent très intelligentes, c'est un fait. Mais elles font d'une règle particulière un principe général. Et la langue, comme le langage, n'est pas lisse et transparente, comme disait JP. Elle nécessite un effort, pour s'apprendre et pour se comprendre, et c'est très bien comme ça.)
- MufabGrand Maître
Et je me demande si ce débat ne rejoint pas le manque d'attention au discours de l'autre, qui, par paresse, aboutit souvent à des malentendus, des raccourcis, des interprétations abusives : il faudrait que tout, dans ce que l'on dit, soit univoque, monolithique (je ne trouve pas l'adjectif précis, désolée), et se complaise parfois dans une pensée unique qui aurait seule lieu d'être, qui mettrait tout le monde d'accord parce qu'elle serait immédiatement accessible, sans nul besoin d'analyse et de réflexion.
J'exagère sans doute (et me modérer au besoin), mais oui, on n'est pas loin, avec ces réformes, si elles étaient poussées, à l'idée d'une novlangue - qui serait efficace et limpide.
J'exagère sans doute (et me modérer au besoin), mais oui, on n'est pas loin, avec ces réformes, si elles étaient poussées, à l'idée d'une novlangue - qui serait efficace et limpide.
- retraitéeDoyen
Kiki a écrit:Jeudi, j'ai expliqué à mes élèves qu'on mettait un "ç" devant "on". Exemple : "déplaçons, remplaçons, leçon, façon". Les élèves m'ont dit qu'ils croyaient qu'on pouvait mettre un "e" entre le "c" et le "on". Je leur ai répondu que non mais je chercherais tout de même. J'ai cherché un mot en "ceon" pour comprendre pourquoi ils écrivent "déplaceons". Je n'ai rien trouvé sur le net. Peut-être font-ils le lien avec "mangeait" ? (le "e" devant le "a") ? Quelqu'un a-t-il trouvé un mot en -ceon ?
Ils alignent sur le G, ou mélangent avec C+E=SE, C+I= SI . Bientôt, ils vont t'écrire CUON pour faire CON !
- ClarinetteGrand Maître
Dans la même veine : vous connaissez le nom de l'inventeur de la cédille ? (selon le Chat de Geluck.. )
Un certain Monsieur Groçon ! :lol!:
Un certain Monsieur Groçon ! :lol!:
- DuplayExpert
Clarinette a écrit:Dans la même veine : vous connaissez le nom de l'inventeur de la cédille ? (selon le Chat de Geluck.. )
Un certain Monsieur Groçon ! :lol!:
Cf Gérard Menvussa dans un traité de philologie publié aux PUF.
- NellGuide spirituel
Encore un qui a souffert à l'école c'est ça? Je n'ai pas lu les 5 pages de réactions mais le projet de ce monsieur pue la démapédagogogie. Il faut encore s'abaisser... mais zut!
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Impose ta chance, sers ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront. (R. Char)
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