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- JohnMédiateur
http://www.liberation.fr/societe/01012384222-passer-d-une-ecole-pour-tous-a-une-ecole-pour-chacun
De la mise en place du dispositif «Eclair» à la réforme de la masterisation, Luc Chatel a défendu sa vision d'une école «délaissée» par la gauche et reconquise par la droite.
Comment voyez-vous l’enseignant de demain ?
Pendant longtemps, sa mission essentielle a été de transmettre le savoir. Or le monde a changé, l’école aussi. Cela reste le cœur de son action mais pas seulement. Face à des classes hétérogènes issues de la génération «Internet», le métier est devenu plus complexe et l’enseignant a d’autres missions : apporter un soutien scolaire différencié selon les élèves, participer à l’élaboration du projet pédagogique, recevoir les parents, avoir une approche transdisciplinaire...
C’est important d’avoir aujourd’hui ce débat. Pour moi, il est clair que, dans le secondaire, il faut désormais déterminer le temps de travail des enseignants par des heures de présence dans l’établissement, afin d’inclure ces différentes missions, et non plus seulement par des heures de cours comme cela se fait depuis le décret de 1950 sur les «obligations de service» (fixant 18 heures de cours hebdomadaires pour les certifiés, 15 heures pour les agrégés). Nous n’avons rien décidé sur le nombre d’heures de présence. Mais on entérinerait ainsi ce que de nombreux enseignants font déjà.
Nous n’avons pas fait cette réforme car nous ne l’avions pas annoncée. Or, engagée de façon précipitée, elle aurait pu être mal perçue. Mais les esprits ont mûri. Les enseignants ont conscience que leurs missions ont changé. Et toutes les organisations syndicales ne sont pas vent debout contre.
Face à toutes ces missions, la formation des enseignants est-elle suffisante ?
Le choix de la masterisation [la réforme très contestée de 2009 selon laquelle les enseignants doivent avoir un master et non plus une licence, ndlr] était le bon. Recruter avec une formation d’un an supplémentaire nous place au même niveau que les autres pays européens. Les transitions d’un système à un autre sont toujours difficiles. Mais les premiers éléments cette année sont encourageants : le nombre de professeurs stagiaires [dans leur première année d’exercice, ndlr] en difficulté est limité et les démissions inférieures à celles, déjà faibles (entre 1 et 2%), de l’an dernier.
Progressivement on arrive à une formation disciplinaire de qualité et du tutorat pour tous les stagiaires. Concernant la partie professionnelle de la formation, au centre des critiques, les étudiants en master 1 ont 108 heures de stage d’observation, et, en master 2, ils ont des stages en responsabilité [face à des élèves, ndlr]. De plus, seize académies proposent des masters en alternance qui semblent avoir de bons résultats. Enfin, les stagiaires alternent leurs «services» (les cours) et des stages de formation – qui représentent environ un tiers de leur temps.
On a beaucoup diabolisé cette réforme. Mais connaissez-vous un métier ou l’on vous apprend tout avant de commencer ? A l’hôpital, aux urgences, vous êtes reçus par une personne en blouse blanche dont les gens ignorent souvent que c’est un étudiant. Il n’y a rien de mieux que l’alternance théorie-pratique. C’est une fausse bonne idée de vouloir revenir à un système où l’on recrute plus tôt, comme le propose François Hollande.
Faut-il réformer le collège unique ?
Le fait que 100% d’une classe d’âge soit au collège a été un progrès considérable. Il ne faut surtout pas le regretter. Mais, au moment où notre stratégie consiste à personnaliser et apporter une réponse individuelle à chaque enfant, il y a un paradoxe à continuer à parler de collège unique, c’est-à-dire à ce que tous les élèves fassent la même chose de 10 à 14 ans.
Nous, nous pensons qu’au collège il faut commencer à différencier et à proposer des parcours tenant compte de la diversité des élèves. Avec un bémol : il ne faut pas que ce soit définitif et que ce soit une préorientation à 12 ans - l’orientation se faisant en fin de troisième. Il faut laisser toutes les perspectives ouvertes. Mais il y a des élèves qui suivent moins bien à partir de la quatrième et qui ne sont pas vraiment faits pour les matières théoriques. Nous allons les ouvrir au monde professionnel et leur montrer d’autres disciplines. L’idée, c’est donc le collège pour tous, mais avec des parcours différenciés.
Il y a par ailleurs une rupture trop forte CM2-sixième, entre deux systèmes qui n’ont rien à voir. Nous allons travailler pour atténuer cette rupture. Dans le dispositif «Eclair», pour la première fois cette année, des professeurs de primaire vont apporter un soutien en lecture à des élèves de sixième.
Envisagez-vous moins de professeurs en sixième et des enseignants bivalents par exemple ?
Des professeurs enseignant deux matières, pourquoi pas ? En Finlande, où il n’y a pas de primaire et de collège mais une école unique, les enfants commencent plus jeunes qu’en France à avoir plusieurs enseignants. Il y a ainsi plus de progressivité et, en passant du CM2 à la sixième, ils n’ont pas toutes leurs habitudes bouleversées, ce qui en perturbe certains.
Vous êtes pour l’apprentissage à 14 ans ?
Oui, si c’est nécessaire. Je me souviens, député, avoir un jour reçu des parents bouchers. Ils avaient un fils de 13 ans qui était en échec scolaire total. Il voulait faire le métier de son père. Mais il était trop jeune et personne ne voulait lui ouvrir de porte. C’est bien la preuve qu’il faut faire du sur-mesure.
La question des moyens serait-elle dépassée aujourd’hui ?
Je vais peut-être vous surprendre, mais j’affirme que le problème des moyens ne se pose pas à l’Education nationale pour moi. En effet, on investit 7% du budget de la nation dans l’éducation, plus que la moyenne des pays de l’OCDE et de l’Union européenne. On dépense 80% de plus depuis 1980 par élève en euros constants. Les moyens sont là. Le vrai problème, c’est leur répartition. Comment faire plus pour les élèves qui en ont le plus besoin ? Il faut sortir de l’égalitarisme qui a fait tant de mal à l’école. Faire que chacun réussisse n’est pas donner la même chose à tout le monde. Dans de grands lycées parisiens, il peut y avoir 38 élèves par classe, voire plus. Dans certaines classes de collèges difficiles, 22, cela peut être beaucoup. On n’a cessé de rajouter des moyens depuis vingt-cinq ans. Cela a été un alibi pour ne pas voir la réalité et ne pas s’adapter.
C’est un mensonge de dire aux enseignants que l’on va en recruter 60 000 et qu’on va les payer plus, c’est désastreux. Les finances publiques ne le permettront pas. Soit on reste dans le purement quantitatif, comme pendant vingt-cinq ans, et cela se fait au prix de la paupérisation des enseignants. Soit, et c’est difficile mais courageux, on ne remplace pas tous les départs à la retraite et il y a moins d’enseignants mais mieux rémunérés. C’est ce que nous avons fait : nous avons augmenté de 18% le salaire des débutants, qui vont avoir 2 000 euros sur leurs fiches de paie en février. Au total, le pouvoir d’achat des personnels de l’éducation nationale aura été augmenté de 1,4 milliards depuis 2007.
Peut-on encore supprimer des postes ?
Il faudra continuer cette logique - moins d’enseignants mais mieux rémunérés. Mais, pour y parvenir, il faudra réfléchir à l’organisation du système - donner encore plus de souplesse et d’autonomie aux établissements, et de marge de manœuvre aux proviseurs qui sont mieux placés que moi pour répartir les moyens. On délègue, on responsabilise, on fixe des objectifs et on évalue : c’est cela, l’éducation moderne. Ce sera au candidat de s’exprimer sur le sujet.
Vaincre l’échec scolaire, particulièrement important en France, est-ce une utopie ?
Non. Le défi de l’école aujourd’hui est de trouver une solution pour chacun. L’institution scolaire n’a pas su s’adapter à la révolution de l’éducation de masse. Quelle administration moderne travaille comme il y a vingt-cinq ans ? Le résultat est que nous avons une école avec beaucoup de moyens et des enseignants formidables, mais dont les résultats ne permettent pas de garantir la réussite de chaque élève.
Tout le travail depuis 2007 va dans le sens d’une politique ciblée, avec de l’aide personnalisée en primaire, de l’accompagnement éducatif au collège, un tiers des collégiens qui vont en soutien scolaire le soir après les cours, des internats d’excellence pour des élèves qui, sans cela, n’auraient pu aller jusqu’au bac... Il y a aussi le dispositif «Eclair» pour les 300 collèges les plus difficiles, avec des élèves de milieux défavorisés, où l’on met plus de moyens et l’on fait davantage confiance aux équipes, avec le principal qui recrute. Tout ce travail va finir par payer. Les premiers résultats sont déjà encourageants.
Y a-t-il une vision de droite de l’école et une autre de gauche ?
Notre vision à nous est celle d’une école républicaine capable d’offrir une solution à chaque élève à la sortie, de faire du sur-mesure, de personnaliser la pédagogie, de rendre les établissements plus autonomes, de responsabiliser les enseignants, de restaurer leur autorité… Passer d’une école pour tous à une école pour chacun. Il faut arrêter de plaquer un programme et une pédagogie sur une classe entière. C’est cela l’échec du système éducatif, qui explique pourquoi tant d’élèves le quittent sans diplômes. On n’enseigne pas de la même façon lorsque que l’on a 10% d’une classe d’âge dans la classe comme dans les années 50, et 70% comme aujourd’hui.
Pour la première fois depuis longtemps, la droite à une vision très claire de l’école. La gauche, elle, a délaissé l’école il y a une dizaine d’années. Elle n’a pas su la reconquérir. Elle n’a qu’une idée en tête : «toujours plus». Pour ma part , j’œuvre pour le «toujours mieux». Les professeurs attendent aujourd’hui qu’on leur dise la vérité et qu’on leur fasse confiance.
De la mise en place du dispositif «Eclair» à la réforme de la masterisation, Luc Chatel a défendu sa vision d'une école «délaissée» par la gauche et reconquise par la droite.
Comment voyez-vous l’enseignant de demain ?
Pendant longtemps, sa mission essentielle a été de transmettre le savoir. Or le monde a changé, l’école aussi. Cela reste le cœur de son action mais pas seulement. Face à des classes hétérogènes issues de la génération «Internet», le métier est devenu plus complexe et l’enseignant a d’autres missions : apporter un soutien scolaire différencié selon les élèves, participer à l’élaboration du projet pédagogique, recevoir les parents, avoir une approche transdisciplinaire...
C’est important d’avoir aujourd’hui ce débat. Pour moi, il est clair que, dans le secondaire, il faut désormais déterminer le temps de travail des enseignants par des heures de présence dans l’établissement, afin d’inclure ces différentes missions, et non plus seulement par des heures de cours comme cela se fait depuis le décret de 1950 sur les «obligations de service» (fixant 18 heures de cours hebdomadaires pour les certifiés, 15 heures pour les agrégés). Nous n’avons rien décidé sur le nombre d’heures de présence. Mais on entérinerait ainsi ce que de nombreux enseignants font déjà.
Nous n’avons pas fait cette réforme car nous ne l’avions pas annoncée. Or, engagée de façon précipitée, elle aurait pu être mal perçue. Mais les esprits ont mûri. Les enseignants ont conscience que leurs missions ont changé. Et toutes les organisations syndicales ne sont pas vent debout contre.
Face à toutes ces missions, la formation des enseignants est-elle suffisante ?
Le choix de la masterisation [la réforme très contestée de 2009 selon laquelle les enseignants doivent avoir un master et non plus une licence, ndlr] était le bon. Recruter avec une formation d’un an supplémentaire nous place au même niveau que les autres pays européens. Les transitions d’un système à un autre sont toujours difficiles. Mais les premiers éléments cette année sont encourageants : le nombre de professeurs stagiaires [dans leur première année d’exercice, ndlr] en difficulté est limité et les démissions inférieures à celles, déjà faibles (entre 1 et 2%), de l’an dernier.
Progressivement on arrive à une formation disciplinaire de qualité et du tutorat pour tous les stagiaires. Concernant la partie professionnelle de la formation, au centre des critiques, les étudiants en master 1 ont 108 heures de stage d’observation, et, en master 2, ils ont des stages en responsabilité [face à des élèves, ndlr]. De plus, seize académies proposent des masters en alternance qui semblent avoir de bons résultats. Enfin, les stagiaires alternent leurs «services» (les cours) et des stages de formation – qui représentent environ un tiers de leur temps.
On a beaucoup diabolisé cette réforme. Mais connaissez-vous un métier ou l’on vous apprend tout avant de commencer ? A l’hôpital, aux urgences, vous êtes reçus par une personne en blouse blanche dont les gens ignorent souvent que c’est un étudiant. Il n’y a rien de mieux que l’alternance théorie-pratique. C’est une fausse bonne idée de vouloir revenir à un système où l’on recrute plus tôt, comme le propose François Hollande.
Faut-il réformer le collège unique ?
Le fait que 100% d’une classe d’âge soit au collège a été un progrès considérable. Il ne faut surtout pas le regretter. Mais, au moment où notre stratégie consiste à personnaliser et apporter une réponse individuelle à chaque enfant, il y a un paradoxe à continuer à parler de collège unique, c’est-à-dire à ce que tous les élèves fassent la même chose de 10 à 14 ans.
Nous, nous pensons qu’au collège il faut commencer à différencier et à proposer des parcours tenant compte de la diversité des élèves. Avec un bémol : il ne faut pas que ce soit définitif et que ce soit une préorientation à 12 ans - l’orientation se faisant en fin de troisième. Il faut laisser toutes les perspectives ouvertes. Mais il y a des élèves qui suivent moins bien à partir de la quatrième et qui ne sont pas vraiment faits pour les matières théoriques. Nous allons les ouvrir au monde professionnel et leur montrer d’autres disciplines. L’idée, c’est donc le collège pour tous, mais avec des parcours différenciés.
Il y a par ailleurs une rupture trop forte CM2-sixième, entre deux systèmes qui n’ont rien à voir. Nous allons travailler pour atténuer cette rupture. Dans le dispositif «Eclair», pour la première fois cette année, des professeurs de primaire vont apporter un soutien en lecture à des élèves de sixième.
Envisagez-vous moins de professeurs en sixième et des enseignants bivalents par exemple ?
Des professeurs enseignant deux matières, pourquoi pas ? En Finlande, où il n’y a pas de primaire et de collège mais une école unique, les enfants commencent plus jeunes qu’en France à avoir plusieurs enseignants. Il y a ainsi plus de progressivité et, en passant du CM2 à la sixième, ils n’ont pas toutes leurs habitudes bouleversées, ce qui en perturbe certains.
Vous êtes pour l’apprentissage à 14 ans ?
Oui, si c’est nécessaire. Je me souviens, député, avoir un jour reçu des parents bouchers. Ils avaient un fils de 13 ans qui était en échec scolaire total. Il voulait faire le métier de son père. Mais il était trop jeune et personne ne voulait lui ouvrir de porte. C’est bien la preuve qu’il faut faire du sur-mesure.
La question des moyens serait-elle dépassée aujourd’hui ?
Je vais peut-être vous surprendre, mais j’affirme que le problème des moyens ne se pose pas à l’Education nationale pour moi. En effet, on investit 7% du budget de la nation dans l’éducation, plus que la moyenne des pays de l’OCDE et de l’Union européenne. On dépense 80% de plus depuis 1980 par élève en euros constants. Les moyens sont là. Le vrai problème, c’est leur répartition. Comment faire plus pour les élèves qui en ont le plus besoin ? Il faut sortir de l’égalitarisme qui a fait tant de mal à l’école. Faire que chacun réussisse n’est pas donner la même chose à tout le monde. Dans de grands lycées parisiens, il peut y avoir 38 élèves par classe, voire plus. Dans certaines classes de collèges difficiles, 22, cela peut être beaucoup. On n’a cessé de rajouter des moyens depuis vingt-cinq ans. Cela a été un alibi pour ne pas voir la réalité et ne pas s’adapter.
C’est un mensonge de dire aux enseignants que l’on va en recruter 60 000 et qu’on va les payer plus, c’est désastreux. Les finances publiques ne le permettront pas. Soit on reste dans le purement quantitatif, comme pendant vingt-cinq ans, et cela se fait au prix de la paupérisation des enseignants. Soit, et c’est difficile mais courageux, on ne remplace pas tous les départs à la retraite et il y a moins d’enseignants mais mieux rémunérés. C’est ce que nous avons fait : nous avons augmenté de 18% le salaire des débutants, qui vont avoir 2 000 euros sur leurs fiches de paie en février. Au total, le pouvoir d’achat des personnels de l’éducation nationale aura été augmenté de 1,4 milliards depuis 2007.
Peut-on encore supprimer des postes ?
Il faudra continuer cette logique - moins d’enseignants mais mieux rémunérés. Mais, pour y parvenir, il faudra réfléchir à l’organisation du système - donner encore plus de souplesse et d’autonomie aux établissements, et de marge de manœuvre aux proviseurs qui sont mieux placés que moi pour répartir les moyens. On délègue, on responsabilise, on fixe des objectifs et on évalue : c’est cela, l’éducation moderne. Ce sera au candidat de s’exprimer sur le sujet.
Vaincre l’échec scolaire, particulièrement important en France, est-ce une utopie ?
Non. Le défi de l’école aujourd’hui est de trouver une solution pour chacun. L’institution scolaire n’a pas su s’adapter à la révolution de l’éducation de masse. Quelle administration moderne travaille comme il y a vingt-cinq ans ? Le résultat est que nous avons une école avec beaucoup de moyens et des enseignants formidables, mais dont les résultats ne permettent pas de garantir la réussite de chaque élève.
Tout le travail depuis 2007 va dans le sens d’une politique ciblée, avec de l’aide personnalisée en primaire, de l’accompagnement éducatif au collège, un tiers des collégiens qui vont en soutien scolaire le soir après les cours, des internats d’excellence pour des élèves qui, sans cela, n’auraient pu aller jusqu’au bac... Il y a aussi le dispositif «Eclair» pour les 300 collèges les plus difficiles, avec des élèves de milieux défavorisés, où l’on met plus de moyens et l’on fait davantage confiance aux équipes, avec le principal qui recrute. Tout ce travail va finir par payer. Les premiers résultats sont déjà encourageants.
Y a-t-il une vision de droite de l’école et une autre de gauche ?
Notre vision à nous est celle d’une école républicaine capable d’offrir une solution à chaque élève à la sortie, de faire du sur-mesure, de personnaliser la pédagogie, de rendre les établissements plus autonomes, de responsabiliser les enseignants, de restaurer leur autorité… Passer d’une école pour tous à une école pour chacun. Il faut arrêter de plaquer un programme et une pédagogie sur une classe entière. C’est cela l’échec du système éducatif, qui explique pourquoi tant d’élèves le quittent sans diplômes. On n’enseigne pas de la même façon lorsque que l’on a 10% d’une classe d’âge dans la classe comme dans les années 50, et 70% comme aujourd’hui.
Pour la première fois depuis longtemps, la droite à une vision très claire de l’école. La gauche, elle, a délaissé l’école il y a une dizaine d’années. Elle n’a pas su la reconquérir. Elle n’a qu’une idée en tête : «toujours plus». Pour ma part , j’œuvre pour le «toujours mieux». Les professeurs attendent aujourd’hui qu’on leur dise la vérité et qu’on leur fasse confiance.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- JohnMédiateur
P.S. : Lire l'interview croisée de Luc Chatel et Vincent Peillon parue ce jeudi dans Libération.
L'interview intégrale de Vincent Peillon sera disponible sous peu.
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- DaphnéDemi-dieu
John a écrit:
De la mise en place du dispositif «Eclair» à la réforme de la masterisation, Luc Chatel a défendu sa vision d'une école «délaissée» par la gauche et reconquise par la droite.
:Descartes:
Non mais sans déc........... je ne vois pas du tout les choses comme ça
- CeladonDemi-dieu
Chez Fred Mitterrand c'est bien de la culture pour tous à la culture pour chacun. Ils sont singulièrement cohérents !
- AuroreEsprit éclairé
Qui aurait mis un kopeck il y a trois ou quatre ans ans sur le fait que Châtel fasse rédiger ses discours par Meirieu et Dubet ?John a écrit:http://www.liberation.fr/societe/01012384222-passer-d-une-ecole-pour-tous-a-une-ecole-pour-chacun
De la mise en place du dispositif «Eclair» à la réforme de la masterisation, Luc Chatel a défendu sa vision d'une école «délaissée» par la gauche et reconquise par la droite.
Comment voyez-vous l’enseignant de demain ?
Pendant longtemps, sa mission essentielle a été de transmettre le savoir. Or le monde a changé, l’école aussi. Cela reste le cœur de son action mais pas seulement. Face à des classes hétérogènes issues de la génération «Internet», le métier est devenu plus complexe et l’enseignant a d’autres missions : apporter un soutien scolaire différencié selon les élèves, participer à l’élaboration du projet pédagogique, recevoir les parents, avoir une approche transdisciplinaire...
C’est important d’avoir aujourd’hui ce débat. Pour moi, il est clair que, dans le secondaire, il faut désormais déterminer le temps de travail des enseignants par des heures de présence dans l’établissement, afin d’inclure ces différentes missions, et non plus seulement par des heures de cours comme cela se fait depuis le décret de 1950 sur les «obligations de service» (fixant 18 heures de cours hebdomadaires pour les certifiés, 15 heures pour les agrégés). Nous n’avons rien décidé sur le nombre d’heures de présence. Mais on entérinerait ainsi ce que de nombreux enseignants font déjà.
Nous n’avons pas fait cette réforme car nous ne l’avions pas annoncée. Or, engagée de façon précipitée, elle aurait pu être mal perçue. Mais les esprits ont mûri. Les enseignants ont conscience que leurs missions ont changé. Et toutes les organisations syndicales ne sont pas vent debout contre.
Parce que marcher sur les plates-bandes du PS à ce point...
- AuroreEsprit éclairé
Exact...Celadon a écrit:Chez Fred Mitterrand c'est bien de la culture pour tous à la culture pour chacun. Ils sont singulièrement cohérents !
- AuroreEsprit éclairé
On savait bien que les pédagos - toujours les premiers à hurler leur antisarkozysme - étaient prêts à se vendre au plus offrant, mais là... :diable:Aurore a écrit:Qui aurait mis un kopeck il y a trois ou quatre ans ans sur le fait que Châtel fasse rédiger ses discours par Meirieu et Dubet ?
Parce que marcher sur les plates-bandes du PS à ce point...
- selampruNiveau 6
Les débutants toucheraient 2000 euros en février, c'est ce que je touche après 15 ans de carrière (échelon 8), il n'y a pas un problème quelque part???
- PseudoDemi-dieu
selampru a écrit:Les débutants toucheraient 2000 euros en février, c'est ce que je touche après 15 ans de carrière (échelon 8), il n'y a pas un problème quelque part???
Je suis aussi échelon 8. Sur un autre post des stagiaires disaient toucher 1800 euros. Je suis aussi lésée que toi, avec un grand B.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- pg73Niveau 8
Aurore a écrit:
Qui aurait mis un kopeck il y a trois ou quatre ans ans sur le fait que Châtel fasse rédiger ses discours par Meirieu et Dubet ?
Parce que marcher sur les plates-bandes du PS à ce point...
Ben moi j'aurais misé et tout perdu, et je suis écoeuré que la droite en soit là 5 ans plus tard ! Selon moi la droite affiche exactement le bilan qu'aurait la gauche, les moyens en moins...
Cela dit, est-ce vraiment pire que ce que propose le PS ? Car en matière d'égalitarisme forcené, à part les morceaux choisis du programme d'EELV ça va être dur à égaler ! Quand au problème des moyens, je suis toujours d'accord avec la droite, le qualitatif est immensément plus important que le quantitatif... Le problème c'est que j'ai vu ni l'un ni l'autre !!
Le bilan de la droite en matière d'éducation est mauvais, mais je suis pas encore convaincu qu'il soit pire que celui des prédécesseurs. En tout cas mes conditions d'exercices ne sont ni meilleures ni pire qu'il y a cinq ans.
Quand à l'argument de la restauration de l'autorité des enseignants où la droite fait preuve d'un peu plus de réalisme sur la gauche (qui ne sait même pas que ce problème existe et que c'est fondamental dans les conditions d'exercice du métier), ben sur le terrain je n'ai vu aucune différence non plus !
Voilà, que de bonnes raisons pour rester chez moi au premier tour et au deuxième ! Hollande (ou Sarko) se débrouilleront sans moi avec Marine le Pen ou Bayrou au deuxième tour et j'en ai absolument rien à f*****.
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In tartiflette i trust...
- InvitéInvité
selampru a écrit:Les débutants toucheraient 2000 euros en février, c'est ce que je touche après 15 ans de carrière (échelon 8), il n'y a pas un problème quelque part???
je crois que c'est du brut, mais quand même, il y a un problème à ne revaloriser que les premiers échelons.
- kensingtonEsprit éclairé
Passer du "pour tous" au "pour chacun", ça fait 20 ans qu'on nous bassine avec ça.
Il faudrait parler du contenu aussi, surtout. Quel contenu pour tous (quel socle? ) et quel contenu pour chacun?
Et puis l'évaluation, qu'est-ce qu'on exige vraiment? Qu'est-ce qu'on fait quand ce n'est pas acquis?
Pour l'instant, on a l'impression que tout tourne toujours à vide quelles que soient les mesures prises, les structures créées.
Je suis en tout cas plutôt d'accord avec ce qu'il dit sur le collège.
Il faudrait parler du contenu aussi, surtout. Quel contenu pour tous (quel socle? ) et quel contenu pour chacun?
Et puis l'évaluation, qu'est-ce qu'on exige vraiment? Qu'est-ce qu'on fait quand ce n'est pas acquis?
Pour l'instant, on a l'impression que tout tourne toujours à vide quelles que soient les mesures prises, les structures créées.
Je suis en tout cas plutôt d'accord avec ce qu'il dit sur le collège.
- CeladonDemi-dieu
C'est pour attirer les mouches et quand elles seront scotchées au miel, elles se rendront compte que c'est du vinaigre. Et plus moyen de décoller !!! Ce sera notre vengeance.
- micaschisteMonarque
Dans le dispositif «Eclair», pour la première fois cette année, des professeurs de primaire vont apporter un soutien en lecture à des élèves de sixième.
ce n'est pas un peu trop tard la sixième pour la lecture ?
ça ne le choque pas de dire que des élèves de sixième n'ont pas acquis la lecture ?
- CeladonDemi-dieu
Ben non puisque tout le monde le sait.
Mais si les profs du primaire n'ont pas réussi à leur apprendre PENDANT QU'IL ETAIT TEMPS c'est-à-dire au primaire, COMMENT vont-ils s'y prendre pour leur apprendre maintenant que c'est trop tard ????????????????????????????????
Mais si les profs du primaire n'ont pas réussi à leur apprendre PENDANT QU'IL ETAIT TEMPS c'est-à-dire au primaire, COMMENT vont-ils s'y prendre pour leur apprendre maintenant que c'est trop tard ????????????????????????????????
- HéliandreExpert
L'idée c'est que ce n'est pas la peine de les faire suivre la même chose que les autres 6èmes s'il ne savent pas lire, sans au moins essayer de "remédier". Ca ou les PPRE...
Dans mon RAR l'an passé, échanges de profs collège - primaire...
Dans mon RAR l'an passé, échanges de profs collège - primaire...
- mimileDoyen
Will.T a écrit:selampru a écrit:Les débutants toucheraient 2000 euros en février, c'est ce que je touche après 15 ans de carrière (échelon 8), il n'y a pas un problème quelque part???
je crois que c'est du brut, mais quand même, il y a un problème à ne revaloriser que les premiers échelons.
oui c'est 2000€ bruts. un salaire de stagiaire, c'est 1680€ nets avant MGEN. Cela dit, je plussoie la dernière phrase de willT.
sinon, l'éducation pour chacun à 35 élèves par classe ? :lol!:
- PseudoDemi-dieu
micaschiste a écrit:Dans le dispositif «Eclair», pour la première fois cette année, des professeurs de primaire vont apporter un soutien en lecture à des élèves de sixième.
ce n'est pas un peu trop tard la sixième pour la lecture ?
ça ne le choque pas de dire que des élèves de sixième n'ont pas acquis la lecture ?
Ben écoute, tout le monde le sait, il ne dévoile pas un secret d'état.
C'est tard, mais on espère toujours que ça n'est trop tard.
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- DurrutiNiveau 6
Comme on dit en espagnol :
"Me cago en Chatel"
"Me cago en Chatel"
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"Le péché de pratiquement tous les gens de gauche à partir de 1933 est d'avoir voulu être antifasciste sans être antitotalitaire"
Georges Orwell
- User5899Demi-dieu
Je suis sans doute primaire et trop réactif. Mais quand j'arrive sur ce genre d'affirmation péremptoire qui ne veut rien dire, mon opinion est faite : celui qui dit cela ne peut être qu'un :censure:John a écrit:http://www.liberation.fr/societe/01012384222-passer-d-une-ecole-pour-tous-a-une-ecole-pour-chacun
De la mise en place du dispositif «Eclair» à la réforme de la masterisation, Luc Chatel a défendu sa vision d'une école «délaissée» par la gauche et reconquise par la droite.
Comment voyez-vous l’enseignant de demain ?
Pendant longtemps, sa mission essentielle a été de transmettre le savoir. Or le monde a changé,
Quant au slogan de fils de pub qui titre l'article, soyons charitables, et n'en disons rien.
- User5899Demi-dieu
Aurore, je me permets de vous corriger : s'il doit y en avoir un seul dans ce pays à hurler son anti sarkozysme, c'est moi.Aurore a écrit:On savait bien que les pédagos - toujours les premiers à hurler leur antisarkozysme - étaient prêts à se vendre au plus offrant, mais là... :diable:Aurore a écrit:Qui aurait mis un kopeck il y a trois ou quatre ans ans sur le fait que Châtel fasse rédiger ses discours par Meirieu et Dubet ?
Parce que marcher sur les plates-bandes du PS à ce point...
- DurrutiNiveau 6
C'est un vrai fils de pub c'est sûr...
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"Le péché de pratiquement tous les gens de gauche à partir de 1933 est d'avoir voulu être antifasciste sans être antitotalitaire"
Georges Orwell
- pitchounetteExpert
Qu'on commence par nous donner de vrais moyens matériels, humains et financiers ca permettra d'éviter certaines débilités profondes de notre système.
_________________
Le bonheur est dans le pré après 7 ans de région parisienne
- verdurinHabitué du forum
Heureux de l'apprendrePendant longtemps, sa mission essentielle a été de transmettre le savoir. Or le monde a changé, l’école aussi. Cela reste le cœur de son action mais pas seulement.
Et j'aimerais savoir quel est le but de ces autres missions.Face à des classes hétérogènes issues de la génération «Internet», le métier est devenu plus complexe et l’enseignant a d’autres missions : apporter un soutien scolaire différencié selon les élèves, participer à l’élaboration du projet pédagogique, recevoir les parents, avoir une approche transdisciplinaire...
Faire mousser un :censure: incompétent, enrichir ses copains publicitaires...
La question reste ouverte.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Grrrr.............. :colere: :colere: :censure: :censure: :censure:
Mais qui vivra verra ! :diable:
nb: comme je n'aurais que des mots et expressions inacceptables selon la charte, je me suis contentée de 'grogneleys' pour commenter l'article de Chatel
Mais qui vivra verra ! :diable:
nb: comme je n'aurais que des mots et expressions inacceptables selon la charte, je me suis contentée de 'grogneleys' pour commenter l'article de Chatel
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[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
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