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- ClarinetteGrand Maître
Celadon a écrit:Non, plutôt la qualité de la fée...
- MalagaModérateur
Le fait que les PE n'aient qu'une seule classe durant toute l'année est une chose que j'admire. En HG, nous avons les élèves entre 3h et 4h par semaine et pour certaines classes, c'est bien suffisant!!
Quand je pense que certains PE doivent se coltiner des élèves bien gratinés au moins 24h par semaine, chapeau
Quand je pense que certains PE doivent se coltiner des élèves bien gratinés au moins 24h par semaine, chapeau
_________________
J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- MufabGrand Maître
Mowgli a écrit:(...) tour à tour douce fée, couillu cow-boy, impitoyable sorcière, toon sautillant, môme émerveillé, créature surprenante, saltimbanque, savant impressionnant, hiératique statue puis buisson ardent... et, toujours, capitaine audacieux !
Ça va t'en faire de la matière, pour les ldj !
- ClarinetteGrand Maître
Nous acceptons ton hommage avec humilité !
- Spoiler:
- Oui, mais à l'inverse, quand je lis ce qui se passe dans certains collèges, on se dit que supporter de tels élèves 3 ou 4 minutes suffirait amplement !
- lapetitemuExpert
Mufab a écrit: Bien sûr ! Moi aussi je fais le show. Mais on s'éloigne un peu du sujet : mon bémol ( ) portait au départ davantage sur la façon de se mettre en scène en dehors de la classe, pour y espérer des répercussions, que de mettre en scène les contenus dans la perspective d'intéresser un public dont le déficit attentionnel est plus que ponctuel.
+1
- DuplayExpert
Malaga a écrit:Le fait que les PE n'aient qu'une seule classe durant toute l'année est une chose que j'admire. En HG, nous avons les élèves entre 3h et 4h par semaine et pour certaines classes, c'est bien suffisant!!
Quand je pense que certains PE doivent se coltiner des élèves bien gratinés au moins 24h par semaine, chapeau
Ah, il est vrai que quand nous avons l'honneur et l'avantage de compter un enfant souffrant de gros troubles psychiatriques dans notre classe, nous nous faisons parfois peur (il m'est arrivé à quelques reprises de craindre de finir l'année à la Verrière).
Mais la contrepartie, c'est que quand nous avons une classe massivement constituée de choupinets, c'est aussi pour toute l'année ! Et le fait d'enseigner de nombreuses disciplines est un atout souvent salvateur face à de nombreux "gratinés". Le tout, c'est d'échapper aux cas psychiatriques lourds.
Et quand je vois dans quelles conditions certains d'entre vous doivent enseigner dans le secondaire, quand ils ont des classes de oufs et des CdE munichois, c'est moi qui vous tire mon chapeau !
- MamaVénérable
Mufab a écrit: mon bémol ( ) portait au départ davantage sur la façon de se mettre en scène en dehors de la classe, pour y espérer des répercussions, que de mettre en scène les contenus dans la perspective d'intéresser un public dont le déficit attentionnel est plus que ponctuel.
Il me semble que tu oublies que d'après son récit il est très clair que Novalis, que je salue pour son style et son émotion palpable - quel magnifique message pour entamer la participation au forum ! - n'y a-t-il pas déjà un topic consacré aux beaux moments avec les élèves ? - , ne s'est pas du tout "mis en scène" de manière anticipée, mais a répondu à une demande insistante fondée sur une rumeur, puis s'est laissé aller au plaisir immense de ce partage inespéré.
Toute occasion est bonne pour partager de la culture ! Et il est fort probable que même si ces élèves restent bavardes en classe, ce qui sera sûrement le cas :marteau: , elles n'oublieront pas ce moment d'expérience musicale. C'est la musique qui a été mise en scène, pas le prof ! Surtout avec des élèves qui s'y intéressent aussi !
Pour la suite du débat, qui s'est un peu déplacé ce me semble, sur le besoin et les limites des relations affectives prof/élève, j'applaudis aussi Mowgli qui a tout compris : dans le secondaire, nous ne voyons pas assez nos élèves, et le contact est important pour faire passer le contenu. Il me semble artificiel de les séparer. Je déteste avoir l'impression que je fais cours à des étrangers. En amphi, d'accord (j'ai renoncé à tenter de devenir maitre de conférence en droit pour cette raison), mais pas avec des enfants ni des ados. Les enseignants dont j'ai le meilleur souvenir, du primaire à la fac, alliaient un contenu certes bien construit, rigoureux, à une personnalité marquante, chaleureuse, rayonnante même, ou au contraire ironique et très posée, mais jamais froide. Et dans tous les cas, leur attitude exigeante et ouverte au dialogue, au partage, nous faisait sentir que nous étions pris en compte en tant qu'individus intéressants, et qu'ils étaient pleins d'espoir pour nous. Je les trouvais vifs, brillants, cultivés/ouverts au-delà de leur matière, ils nous intéressaient par les biais les plus divers (mon prof de français et l'Italie, ma prof de CE2 et la nature, mon prof d'H-Géo de 4e et l'Afrique, ma prof d'anglais de terminale et le yoga, etc. etc.). Tous les élèves n'ont certes pas besoin de plus qu'un bon cours pour s'y intéresser, mais nous savons bien que ce sont justement les plus en difficulté qui ont besoin d'une "accroche" différente, et si elle a lieu sans qu'on la recherche spécialement, de par le hasard des conversations et des expériences de chacun, en cours ou en dehors, tant mieux !
- DhaiphiGrand sage
Savoir si le prof doit intéresser par le contenu ou s'il doit le mettre en scène et s'investir mérite d'être discuté et je lis avec intérêt les propos de chacun.piesco a écrit:On dirait que Noël était arrivé avant l'heure pour notre collègue pianiste.
Félicitations pour ce moment de grâce.
Evidemment, s'il peut intéresser son "public" le discours n'en passera que mieux.
Mais par pitié , arrêtez d'encenser ce texte qui est un monument de mièvrerie.
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- ClarinetteGrand Maître
C'est quoi qui ne te plaît pas dans ce texte ? Ca ? "Une heure s'écoule en l'espace de quelques minutes..."
Ca heurte ton esprit cartésien ?
Non, sans rire, je suppose qu'il faut les avoir bien accrochées, pour exercer en LP, alors, comme je l'ai dit plus haut, tout moment de grâce est bon à prendre, non ?
Ca heurte ton esprit cartésien ?
Non, sans rire, je suppose qu'il faut les avoir bien accrochées, pour exercer en LP, alors, comme je l'ai dit plus haut, tout moment de grâce est bon à prendre, non ?
- CeladonDemi-dieu
Daiphi, jaloux ! C'est parce qu'il joue du piano et toi de la guitare ?
- MamaVénérable
En même temps, l'avatar de Dhaiphi ne suggère pas le lyrisme le plus échevelé... Juste l'échevelé...
- NovalisNiveau 4
Oulàà...deux jours d'absence et le topic s'emplit du tumulte des convictions.
Les interventions que j'ai pu lire (merci pour les encouragements des uns et des autres qui m'ont sincèrement touché) semblent montrer que la manière dont nous créons un "lien" avec nos élèves et la finalité pédagogique de cette démarche n'est pas toujours bien comprise et peut être interprétée, au pire, comme un show, une démonstration qui ne vise au fond qu'à en mettre plein la vue afin de pallier le manque de brio strictement disciplinaire.
Je trouve très sain que cette anecdote fasse débat car il me semble que l'équation valeurs personnelles/exigences pédagogiques est au coeur de notre métier pour ne pas dire "vocation"...
Je réponds à Mufab qui fut la "blue note" de ce topic (je n'ai pas dit "fausse note"). Je précise que la blue note en jazz c'est la note en dehors de la tonalité principale mais qui permet de donner une couleur particulière et crée une tension là où Pythagore ou Bach attendraient un son "harmonieux"... bref vive les dissonances!
A moins que cela n'enrichisse un projet particulier (AP ou PPCP) je n'ai jamais déployé ma pratique musicale - contrairement à ma passion pour le cinéma ou la BD - dans l'élaboration de mes séquences de Lettres-Histoire. Et ce n'est pas en tant que pianiste que j'ai participé à l'élaboration du cadre des règles de vie communes (à toutes les disciplines) de la classe de mes trois mélomanes dont la mise en place a été aussi difficile que douloureuse. J'insiste sur le fait que ces élèves de première année en Lycée pro (surtout ceux orientés par défaut en tertiaire) sont pour la plupart à la limite de la rupture avec le système scolaire et son autorité mais ils attendent davantage de leurs profs de la fermeté et de la rigueur que du "New age" ou du "cool".
Pour moi respecter les élèves, c'est d'abord être exigeant; leur fixer un cadre, pointer leurs erreurs ou leur n'importe quoi sans les casser, contrarier leur "rien faire" (quitte à ne pas être aimé; je ne suis pas là pour être aimé mais c'est tellement plus agréable quand la classe adhère à cette exigence par sympathie et à fortiori par respect ou confiance). Quand ils arrivent on se rend compte que beaucoup sont quasi illettrés et que le boulot va être copieux pour les trois ans de leur formation. A minima: Comprendre ce qu'ils lisent, écrire correctement, synthétiser des infos...
mais l'école serait un endroit fade et sinistrement étriqué si elle n'était pas un lieu où nous -profs et élèves - nous faisions plaisir. Elle peut être le lieu où certains peuvent sortir de leur ghetto culturel, se confronter à d'autres réalités et d'autres opinions, dépasser les préjugés de toutes sortes...et se laisser (sur)prendre par le plaisir esthétique, l'émotion, le sensible (si souvent barricadé derrière leur violence). Je me rêve passeur de culture et non pourvoyeurs d'exécutants.
C'est cette porte que j'ai voulu ouvrir à trois de ces élèves qui ont manifesté une curiosité à l'égard de cette musique-là, que je ne soupçonnais pas et qui m'ont spontanément interpellé là où où je pouvais les toucher et leur donner à s'émouvoir.
D'ailleurs lorsque j'étais derrière le piano j'étais en dehors du cadre de la classe, c'était du temps donné spontanément au sensible, au partage, à l'émotion et à mon plaisir de jouer.
je ne présume nullement de leur progrès en Lettre-histoire pour la suite mais je pense que cela va rendre le rapport d'autorité et le relationnel avec ces deux "teignes" - une absentéiste qui vous prend de haut et une autre, en grande difficulté, dans le refus total d'autorité et le déni-souffrance de ces lacunes - moins lourd qu'il ne l'était auparavant.
Même si tu sembles entendre Mufab que le seul charisme valable est celui qui fait que le professeur est compétent dans sa matière, tu sais bien que faire cours c'est aussi et souvent endosser le costume du "comédien", de l'illusionniste, du transformiste et jouer ce bluff (bienveillant) pour avoir l'attention de la classe et faire passer des choses alors que plus rien ne semblait passer. Imagine-toi qu'aux yeux de ces ados plombés au collège et qui ont, pour beaucoup, perdu confiance en la parole de l'adulte, nous devons les convaincre de la légitimité de notre autorité sur eux; de plus ils sont énormément dans l'affect et perçoivent beaucoup de choses de ce que nous sommes. On ne peut pas, au fond, tricher avec ce qu'on est....je parle pour moi.
Si ma dimension artistique me permet de faire adhérer les élèves (pas tous de la même manière) à mes objectifs pédagogiques ou d'établir plus facilement un rapport de confiance plutôt qu'asséner des sanctions sans résultats, pourquoi m'en priverais-je?
Si ce petit concert aura permis de débloquer une situation conflictuelle qui de toute façon avait des incidences sur le travail scolaire, alors tant mieux; je persiste et signe!
Car à terme que reste-t-il quand rapport et entrevue avec les familles s'avèrent stériles? L'exclusion définitive?
Dans séduire j'entends, se-ducere, "conduire vers" mais "conduire vers" passe par "aller vers l'autre".
Je vous souhaite, à tous, 366 jours de bonheur pour 2012.
N
Les interventions que j'ai pu lire (merci pour les encouragements des uns et des autres qui m'ont sincèrement touché) semblent montrer que la manière dont nous créons un "lien" avec nos élèves et la finalité pédagogique de cette démarche n'est pas toujours bien comprise et peut être interprétée, au pire, comme un show, une démonstration qui ne vise au fond qu'à en mettre plein la vue afin de pallier le manque de brio strictement disciplinaire.
Je trouve très sain que cette anecdote fasse débat car il me semble que l'équation valeurs personnelles/exigences pédagogiques est au coeur de notre métier pour ne pas dire "vocation"...
Je réponds à Mufab qui fut la "blue note" de ce topic (je n'ai pas dit "fausse note"). Je précise que la blue note en jazz c'est la note en dehors de la tonalité principale mais qui permet de donner une couleur particulière et crée une tension là où Pythagore ou Bach attendraient un son "harmonieux"... bref vive les dissonances!
A moins que cela n'enrichisse un projet particulier (AP ou PPCP) je n'ai jamais déployé ma pratique musicale - contrairement à ma passion pour le cinéma ou la BD - dans l'élaboration de mes séquences de Lettres-Histoire. Et ce n'est pas en tant que pianiste que j'ai participé à l'élaboration du cadre des règles de vie communes (à toutes les disciplines) de la classe de mes trois mélomanes dont la mise en place a été aussi difficile que douloureuse. J'insiste sur le fait que ces élèves de première année en Lycée pro (surtout ceux orientés par défaut en tertiaire) sont pour la plupart à la limite de la rupture avec le système scolaire et son autorité mais ils attendent davantage de leurs profs de la fermeté et de la rigueur que du "New age" ou du "cool".
Pour moi respecter les élèves, c'est d'abord être exigeant; leur fixer un cadre, pointer leurs erreurs ou leur n'importe quoi sans les casser, contrarier leur "rien faire" (quitte à ne pas être aimé; je ne suis pas là pour être aimé mais c'est tellement plus agréable quand la classe adhère à cette exigence par sympathie et à fortiori par respect ou confiance). Quand ils arrivent on se rend compte que beaucoup sont quasi illettrés et que le boulot va être copieux pour les trois ans de leur formation. A minima: Comprendre ce qu'ils lisent, écrire correctement, synthétiser des infos...
mais l'école serait un endroit fade et sinistrement étriqué si elle n'était pas un lieu où nous -profs et élèves - nous faisions plaisir. Elle peut être le lieu où certains peuvent sortir de leur ghetto culturel, se confronter à d'autres réalités et d'autres opinions, dépasser les préjugés de toutes sortes...et se laisser (sur)prendre par le plaisir esthétique, l'émotion, le sensible (si souvent barricadé derrière leur violence). Je me rêve passeur de culture et non pourvoyeurs d'exécutants.
C'est cette porte que j'ai voulu ouvrir à trois de ces élèves qui ont manifesté une curiosité à l'égard de cette musique-là, que je ne soupçonnais pas et qui m'ont spontanément interpellé là où où je pouvais les toucher et leur donner à s'émouvoir.
D'ailleurs lorsque j'étais derrière le piano j'étais en dehors du cadre de la classe, c'était du temps donné spontanément au sensible, au partage, à l'émotion et à mon plaisir de jouer.
je ne présume nullement de leur progrès en Lettre-histoire pour la suite mais je pense que cela va rendre le rapport d'autorité et le relationnel avec ces deux "teignes" - une absentéiste qui vous prend de haut et une autre, en grande difficulté, dans le refus total d'autorité et le déni-souffrance de ces lacunes - moins lourd qu'il ne l'était auparavant.
Même si tu sembles entendre Mufab que le seul charisme valable est celui qui fait que le professeur est compétent dans sa matière, tu sais bien que faire cours c'est aussi et souvent endosser le costume du "comédien", de l'illusionniste, du transformiste et jouer ce bluff (bienveillant) pour avoir l'attention de la classe et faire passer des choses alors que plus rien ne semblait passer. Imagine-toi qu'aux yeux de ces ados plombés au collège et qui ont, pour beaucoup, perdu confiance en la parole de l'adulte, nous devons les convaincre de la légitimité de notre autorité sur eux; de plus ils sont énormément dans l'affect et perçoivent beaucoup de choses de ce que nous sommes. On ne peut pas, au fond, tricher avec ce qu'on est....je parle pour moi.
Si ma dimension artistique me permet de faire adhérer les élèves (pas tous de la même manière) à mes objectifs pédagogiques ou d'établir plus facilement un rapport de confiance plutôt qu'asséner des sanctions sans résultats, pourquoi m'en priverais-je?
Si ce petit concert aura permis de débloquer une situation conflictuelle qui de toute façon avait des incidences sur le travail scolaire, alors tant mieux; je persiste et signe!
Car à terme que reste-t-il quand rapport et entrevue avec les familles s'avèrent stériles? L'exclusion définitive?
Dans séduire j'entends, se-ducere, "conduire vers" mais "conduire vers" passe par "aller vers l'autre".
Je vous souhaite, à tous, 366 jours de bonheur pour 2012.
N
- ClarinetteGrand Maître
Bonne continuation, Novalis !
Petite remarque, pour moi, se ducere, se serait plutôt "conduire à soi", alors que nous devons éduquer, ex ducere, ou plutôt instruere, outiller nos élèves, mais tous les moyens sont bons pour y parvenir.
Petite remarque, pour moi, se ducere, se serait plutôt "conduire à soi", alors que nous devons éduquer, ex ducere, ou plutôt instruere, outiller nos élèves, mais tous les moyens sont bons pour y parvenir.
- MufabGrand Maître
Novalis a écrit:Oulàà...deux jours d'absence et le topic s'emplit du tumulte des convictions.
(...)
Merci pour ta réponse ! Plein d'autres bonheurs comme celui-là (et des plus gros encore, hein) pour 2012 à toi aussi.
PS : Chuis super contente d'être une blue note !
- MufabGrand Maître
Novalis a écrit:Pour moi respecter les élèves, c'est d'abord être exigeant; leur fixer un cadre, pointer leurs erreurs ou leur n'importe quoi sans les casser, contrarier leur "rien faire" (quitte à ne pas être aimé; (...) )
J'ai relu ton message et j'adhère complètement avec cette définition du respect que nous devons à nos élèves, et même à nous-même. J'ajouterais que pointer également leurs réussites, même partielles, peut également les conduire vers une moins grande rupture d'avec l'école.
- NovalisNiveau 4
Mufab a écrit:Novalis a écrit:Pour moi respecter les élèves, c'est d'abord être exigeant; leur fixer un cadre, pointer leurs erreurs ou leur n'importe quoi sans les casser, contrarier leur "rien faire" (quitte à ne pas être aimé; (...) )
J'ai relu ton message et j'adhère complètement avec cette définition du respect que nous devons à nos élèves, et même à nous-même. J'ajouterais que pointer également leurs réussites, même partielles, peut également les conduire vers une moins grande rupture d'avec l'école.
Complètement d'accord. Je n'hésite pas à les encourager et même à les féliciter quand ils sont dans l'effort et la volonté de bien faire. Les résultats sont modestes mais immenses si l'on se place dans leur perspective où venir avec un stylo et ne pas hurler est, en soi, une première épreuve.
Bonne journée!
- Ponce PilateNiveau 6
Spécial Novalis
En qualité d'ancien cancre, je crois que j'aurais apprécié d'avoir un prof tel que toi.
Tout au long de ma scolarité j'ai croisé probablement de bons profs, mais aucun ne m'a donné envie d'avoir envie. Par exemple, en Français, je n'ai jamais eu envie de lire. D'ailleurs, je n'ai jamais rien lu jusqu'à 20 ans, hormis Tintin et Milou.
Avec le recul, j'ai analysé les causes de mon échec scolaire, et j'ai compris que j'étais découragé chronique. Le mot qui revenais le + souvent sur mes bulletins scolaires, c'était « Insuffisant ». Je déteste ce mot.
Je l'ai inscrit une fois (par erreur ou par fatigue) sur le bulletin de notes d'une élève de terminale. J'ai eu envie de lui présenter mes excuses mais je n'ai pas su le faire.
J'aime te façon d'enseigner Nivalis. Il y a certainement d'autres formes de pédagogie tout aussi efficaces. Mais en ce qui me concerne, je préfère la pédagogie de l'encouragement, plutôt qu'une pédagogie du découragement.
En qualité d'ancien cancre, je crois que j'aurais apprécié d'avoir un prof tel que toi.
Tout au long de ma scolarité j'ai croisé probablement de bons profs, mais aucun ne m'a donné envie d'avoir envie. Par exemple, en Français, je n'ai jamais eu envie de lire. D'ailleurs, je n'ai jamais rien lu jusqu'à 20 ans, hormis Tintin et Milou.
Avec le recul, j'ai analysé les causes de mon échec scolaire, et j'ai compris que j'étais découragé chronique. Le mot qui revenais le + souvent sur mes bulletins scolaires, c'était « Insuffisant ». Je déteste ce mot.
Je l'ai inscrit une fois (par erreur ou par fatigue) sur le bulletin de notes d'une élève de terminale. J'ai eu envie de lui présenter mes excuses mais je n'ai pas su le faire.
J'aime te façon d'enseigner Nivalis. Il y a certainement d'autres formes de pédagogie tout aussi efficaces. Mais en ce qui me concerne, je préfère la pédagogie de l'encouragement, plutôt qu'une pédagogie du découragement.
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Que le net soit avec vous...et avec votre esprit. -----------------> Amen.
- CatLeaBon génie
En ce qui me concerne, j'aime émailler mes cours d'images, de comparaisons avec un truc simple qui leur parle plus que tous les mots scientifiques que je leur balance.
Exemple, pour leur expliquer la saturation d'une protéine membranaire, j'explique que c'est comme un ascenceur qui a une capacité maximale et qu'au delà, il n'accepte plus personne en plus sinon danger!!
Et puis, j'essaie de travailler dans la bonne humeur. Je ne me vois pas bosser autrement et ça a l'air de fonctionner.
Pour les bulletins, je n'hésite pas à secouer vigoureusement les fesses de ceux qui ne fichent rien mais je ne suis pas non plus avare des "Ne te décourages pas!".
Exemple, pour leur expliquer la saturation d'une protéine membranaire, j'explique que c'est comme un ascenceur qui a une capacité maximale et qu'au delà, il n'accepte plus personne en plus sinon danger!!
Et puis, j'essaie de travailler dans la bonne humeur. Je ne me vois pas bosser autrement et ça a l'air de fonctionner.
Pour les bulletins, je n'hésite pas à secouer vigoureusement les fesses de ceux qui ne fichent rien mais je ne suis pas non plus avare des "Ne te décourages pas!".
- A TuinVénérable
Enfin, au-delà de tout ça, tout le monde ne sait pas faire de musique.
S'il faut avoir ce genre d'atout pour être considéré des élèves, il doit y en avoir un paquet qui sont normaux, quelconques, sans passion particulière à montrer, et qui doivent dire "ouais, c'est bien, mais voilà quoi".
Sans parler du fait évident mais néanmoins incontestable, quand on est un homme pas trop mal fichu de soi-même, à enseigner dans une classe composée de filles, ça se passe en général toujours beaucoup mieux qu'avec une classe emplie de gamins consommateurs qui viennent juste là parce qu'il faut venir. Le côté artistique en général, s'pas trop leur truc en LP. Ça leur passe au-dessus.
J'ai eu l'occasion de le constater maintes fois moi-même : si je fais des cours bien, bien présentés et bien chiadés, des filles vont être plus reconnaissantes globalement parlant, vont voir le travail en amont et respecter les efforts faits, et aussi s'intéresser.
Alors qu'une classe de gamins, on peut y aller, que ce soit un cours chiadé ou une vieille photocopie de manuel photocopiée à l'arrache, limite ça se passera mieux avec la vieille photocopie parce qu'ils n'ont ont rien à carrer. Ils ne comprennent que le rapport de force. Ce n'est pas le même genre de fonctionnement avec des filles.
Mais c'est bien hein. Mais voilà quoi.
S'il faut avoir ce genre d'atout pour être considéré des élèves, il doit y en avoir un paquet qui sont normaux, quelconques, sans passion particulière à montrer, et qui doivent dire "ouais, c'est bien, mais voilà quoi".
Sans parler du fait évident mais néanmoins incontestable, quand on est un homme pas trop mal fichu de soi-même, à enseigner dans une classe composée de filles, ça se passe en général toujours beaucoup mieux qu'avec une classe emplie de gamins consommateurs qui viennent juste là parce qu'il faut venir. Le côté artistique en général, s'pas trop leur truc en LP. Ça leur passe au-dessus.
J'ai eu l'occasion de le constater maintes fois moi-même : si je fais des cours bien, bien présentés et bien chiadés, des filles vont être plus reconnaissantes globalement parlant, vont voir le travail en amont et respecter les efforts faits, et aussi s'intéresser.
Alors qu'une classe de gamins, on peut y aller, que ce soit un cours chiadé ou une vieille photocopie de manuel photocopiée à l'arrache, limite ça se passera mieux avec la vieille photocopie parce qu'ils n'ont ont rien à carrer. Ils ne comprennent que le rapport de force. Ce n'est pas le même genre de fonctionnement avec des filles.
Mais c'est bien hein. Mais voilà quoi.
- MufabGrand Maître
A Tuin a écrit:Enfin, au-delà de tout ça, tout le monde ne sait pas faire de musique.
S'il faut avoir ce genre d'atout pour être considéré des élèves, il doit y en avoir un paquet qui sont normaux, quelconques, sans passion particulière à montrer, et qui doivent dire "ouais, c'est bien, mais voilà quoi".
(...)
Non, non rassure-toi. Si les talents artistiques sont un atout -comme quand tu leur fais un dessin au tableau et qu'ils s'exclament naïvement : "Oh, tu sais vachement bien dessiner, maîtresse !"; c'est éphémère. Un petit plus qui flatte l'ego - j'ai constaté que les élèves (enfin ceux que j'ai croisés) n'attendent pas cela d'un enseignant.
L'effet de surprise passé, on s'aperçoit que l'adhésion vient davantage quand eux sont acteurs, même par le truchement d'un exo bien rébarbatif.
- NovalisNiveau 4
A Tuin a écrit:Enfin, au-delà de tout ça, tout le monde ne sait pas faire de musique.
S'il faut avoir ce genre d'atout pour être considéré des élèves, il doit y en avoir un paquet qui sont normaux, quelconques, sans passion particulière à montrer, et qui doivent dire "ouais, c'est bien, mais voilà quoi".
là j'ai une fausse note...
Mais, encore une fois, je te rappelle qu'il s'agit dans cette anecdote que de deux cas isolés dans un contexte hors du cours. Et puis rassure-toi je connais, comme tous les collègues de cette planète, des galères, des déceptions, des clashs avec les mômes et des moments de remise en question profonde quand rien ne passe ou quand la classe se plante.
Je n'ai dit nulle part dans ce post que les gens "normaux" comme tu dis (moi je préfère dire simplement des collègues) ne savent pas se rendre intéressant auprès de leurs classes...Est-ce que j'ai écrit quelque part dans ce post que les collègues non-musiciens ne pouvaient pas être des profs charismatiques? Je pense tout le contraire!
j'ai juste défendu l'idée que rester soi-même dans ce métier était important; Je suis passionné d'un tas de trucs et vu ce que dans ce métier nous consacrons beaucoup de nous même et de notre temps personnel à des choses dont je ne peux pas dire qu'elles m'éclatent intellectuellement, je préfère déployer ces passions et me faire plaisir. c'est tout. Ne va pas chercher des histoires là où il n'y en a pas.
J'ai cru comprendre que tu sous-entendais que le prof qui joue la carte bogoss est sûr de remporter le pli dans une classe de filles; je tiens à te rappeler que ce sont ces classes-là qui sont les plus difficiles à gérer et à faire bosser quand le lien pédagogique ne tient que sur l'affect...J'ai eu des classes d'indus assez indisciplinées, uniquement composées de garçons et si le lien était sympa, c'est parce que je ne les ai jamais pris de haut, ni considéré comme des boulets.
Juste pour finir: les collègues avec qui j'ai le plus de plaisir à travailler et de qui j'apprends beaucoup en matière de pédagogie sont des gens sans passion particulière apparente ou revendiqué (chez moi ça déborde, c'est comme ça) mais doués de discernement, d'empathie, de courage et de franchise. Je connais suffisamment le milieu artistique pour te dire qu'il est encore plus vénéneux que le monde enseignant.
Des blasés, des médiocres, des pisse-froids, artiste ou pas artiste il y en partout et les élèves ne les "kiffent" pas en général.
- DhaiphiGrand sage
:lol:mamamanette a écrit:En même temps, l'avatar de Dhaiphi ne suggère pas le lyrisme le plus échevelé... Juste l'échevelé...
[HS quoique...]
Ceci étant, j'en profite pour rappeler à Novalis qu'Edward van Halen (auquel il fait allusion dans son premier post sans le citer) est bien autre chose qu'un "branleur" (je cite) de manche.
[/HS quoique...]
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- A TuinVénérable
Je n'ai pas dit que tu disais cela ...Novalis a écrit:
Je n'ai dit nulle part dans ce post que les gens "normaux" comme tu dis (moi je préfère dire simplement des collègues) ne savent pas se rendre intéressant auprès de leurs classes...Est-ce que j'ai écrit quelque part dans ce post que les collègues non-musiciens ne pouvaient pas être des profs charismatiques? Je pense tout le contraire!
Idem, chacun occupe bien son temps de la manière qui lui convient le mieux, RAS là-dessus aussi.Novalis a écrit:j'ai juste défendu l'idée que rester soi-même dans ce métier était important; Je suis passionné d'un tas de trucs et vu ce que dans ce métier nous consacrons beaucoup de nous même et de notre temps personnel à des choses dont je ne peux pas dire qu'elles m'éclatent intellectuellement, je préfère déployer ces passions et me faire plaisir. c'est tout. Ne va pas chercher des histoires là où il n'y en a pas.
Je n'ai pas sous-entendu, c'est un constat. Ce n'est pas une question de bogoss ou je ne sais quoi, mais il n'est pas faux de dire que le fait de manifester de l'attention envers une classe de fille en étant un homme, est immédiatement perçu favorablement généralement. Hormis si le personnage est un blaireau évidemment. Il y a quelque chose en lien avec la notion d'admiration en effet peut-être, comme j'ai pu lire précédemment.Novalis a écrit:J'ai cru comprendre que tu sous-entendais que le prof qui joue la carte bogoss est sûr de remporter le pli dans une classe de filles;
Je dois donc être un OVNI en LP. En général ça s'est toujours bien passé avec les filles pour moi, mais j'ai toujours beaucoup plus de mal avec des classes de garçons qui ont tendance à me cataloguer "gentille" et à me prendre de haut si l'on n'y prend garde. Ce que je dois effectivement dégager au demeurant, mais je ne vais pas me refaire. Je n'ai pas encore intégré la "méthode" adéquate à mettre en œuvre pour une parfaite tranquillité face à ce genre de public. De mes impressions, il me semble que les seules choses qui marchent avec des garçons de LP c'est de savoir les moucher habilement quand ils l'ouvrent (et j'ai du mal à répondre au tac au tac), ou leur inspirer la crainte (ce qui n'est pas mon cas).Novalis a écrit:je tiens à te rappeler que ce sont ces classes-là qui sont les plus difficiles à gérer et à faire bosser quand le lien pédagogique ne tient que sur l'affect...J'ai eu des classes d'indus assez indisciplinées, uniquement composées de garçons et si le lien était sympa, c'est parce que je ne les ai jamais pris de haut, ni considéré comme des boulets.
- Ponce PilateNiveau 6
Tes deux astuces sont à la fois simples et efficaces :darkcoffee a écrit:En ce qui me concerne, j'aime émailler mes cours d'images, de comparaisons avec un truc simple qui leur parle plus que tous les mots scientifiques que je leur balance.
Exemple, pour leur expliquer ......
- des dessins
- des exemples
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Que le net soit avec vous...et avec votre esprit. -----------------> Amen.
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