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- RikkiMonarque
Je pense effectivement que les rapports sont très différents avec des ados.
On (les instits, qui travaillent avec des petits) a parfois du mal à se projeter là-dedans et à comprendre à quel point ce qui amène de la communication a de l'importance.
On (les instits, qui travaillent avec des petits) a parfois du mal à se projeter là-dedans et à comprendre à quel point ce qui amène de la communication a de l'importance.
- MufabGrand Maître
John a écrit:Moi je les ai trouvés franchement désagréables (...)Nell, je ne pense pas que de petites remarques, faites par de petits PE sans importance, puissent lapider quoi que ce soit...
Je n'ai pas voulu être désagréable (et le cas échéant, je m'en excuse), mais donner mon avis sur le fond. J'espère que Novalis ne m'en tiendra pas rigueur, et qu'il a aussi posté pour recueillir des points de vue différents sur la façon d'établir un contact avec des élèves.
D'ailleurs bravo pour la théâtralisation de Boule de Suif ! Ça devait être chouette aussi !
- AudreyOracle
Ouhla, entre ma lecture du message initial et le mien, ça a bien dérapé...
Mufab, je ne comprends vraiment pas ce qu'il y a de choquant à partager un talent et un monde culturel avec des élèves qui n'osent encore y entrer que sur la pointe des pieds, surtout quand cela permet d'établir ensuite un dialogue avec eux, et peut-être même une confiance pédagogique.
Je ne vois rien de démago là-dedans. D'autant plus que s'il est un art qui repose sur le partage, c'est bien la musique... je ne vois que de l'enthousiasme et de la générosité dans l'attitude et le récit de Novalis. Récit fort bien écrit, d'ailleurs.
Moi, il m'arrive d'imiter des gens, des élèves, de jouer des scènes de théâtre avec les élèves, de chanter des airs de classique, ou même des chansons en cours pour établir des ponts entre les domaines, les oeuvres, les textes... je ne fais pas ça pour séduire et flatter mon ego, mais pour rendre le cours vivant, et plus riche, et captiver mon public: séduction à visée professionnelle donc.
Un prof qui nierait toute la part de séduction qui existe dans notre métier passerait à coup sûr à côté d'une des composantes essentielles de ce métier, de ses outils, et de ses bonheurs aussi.
Et pourquoi constamment évoquer ton statut de PE en y accolant systématiquement des adjectifs péjoratifs? Ca va bien un temps, l'auto-dénigrement, hein... arrête de créer ce clivage entre enseignants: tu es une des rares à le faire sur le forum et ça complique beaucoup les échanges. Perso, j'adore échanger avec les PE sur néo.
Mufab, je ne comprends vraiment pas ce qu'il y a de choquant à partager un talent et un monde culturel avec des élèves qui n'osent encore y entrer que sur la pointe des pieds, surtout quand cela permet d'établir ensuite un dialogue avec eux, et peut-être même une confiance pédagogique.
Je ne vois rien de démago là-dedans. D'autant plus que s'il est un art qui repose sur le partage, c'est bien la musique... je ne vois que de l'enthousiasme et de la générosité dans l'attitude et le récit de Novalis. Récit fort bien écrit, d'ailleurs.
Moi, il m'arrive d'imiter des gens, des élèves, de jouer des scènes de théâtre avec les élèves, de chanter des airs de classique, ou même des chansons en cours pour établir des ponts entre les domaines, les oeuvres, les textes... je ne fais pas ça pour séduire et flatter mon ego, mais pour rendre le cours vivant, et plus riche, et captiver mon public: séduction à visée professionnelle donc.
Un prof qui nierait toute la part de séduction qui existe dans notre métier passerait à coup sûr à côté d'une des composantes essentielles de ce métier, de ses outils, et de ses bonheurs aussi.
Et pourquoi constamment évoquer ton statut de PE en y accolant systématiquement des adjectifs péjoratifs? Ca va bien un temps, l'auto-dénigrement, hein... arrête de créer ce clivage entre enseignants: tu es une des rares à le faire sur le forum et ça complique beaucoup les échanges. Perso, j'adore échanger avec les PE sur néo.
- pg73Niveau 8
Mufab a écrit:Peut-être parce que notre relation aux élèves, plus jeunes, est différente.
Je maintiens penser que les mettre en valeur, s'intéresser à eux, est beaucoup plus fructueux que la séduction après la classe.
Je ne vois pas de contradiction entre les 2.
Y a plein de bahuts dans lesquels il faut bien trouver des stratégies de contournement pour intéresser les élèves, la bonne relation prof élève durable ne peut pas être à sens unique, et il me semble que les élèves ne peuvent pas s'intéresser au cours du prof si le prof ne s'intéresse pas du tout aux élèves (sauf si c'est des bisounours). Après évidemment, la démagogie à sens unique, ça marche pas non plus !
Un prof qui ne serait qu'un prof risque à mon avis d'être perçu comme un mauvais prof, et va donc voir sa mission de transmission compliquée par l'hostilité des élèves. Et à l'inverse un prof démagogue qui papillonne et s'écarte systématiquement de la mission de transmission des connaissances n'est pas très bon non plus, non ? Le boulot me parait suffisamment difficile, complexe, et diversifié pour qu'il y ait un mode d'emploi qui marche dans 100% des cas...
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In tartiflette i trust...
- AudreyOracle
thrasybule a écrit:ah bon Cannelle où ça?
Euh, d'un coup, j'ai un doute... si ça se trouve, elle me l'a filé en MP...
Mince... mais faudrait ouvrir un topic "Musique: vos interprétations", comme pour les créations manuelles! Et tu aurais intérêt à y participer, Thrasy...lol
- JohnMédiateur
Audrey et pg, il faut vous référer au dernier message de Mufab, au lieu de relancer les deux premiers
Mufab a écrit:Je n'ai pas voulu être désagréable (et le cas échéant, je m'en excuse), mais donner mon avis sur le fond. J'espère que Novalis ne m'en tiendra pas rigueur, et qu'il a aussi posté pour recueillir des points de vue différents sur la façon d'établir un contact avec des élèves.
D'ailleurs bravo pour la théâtralisation de Boule de Suif ! Ça devait être chouette aussi !
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- AudreyOracle
Pff...ça va trop vite....
Mais bon, mon message était modéré.
Mais bon, mon message était modéré.
- JohnMédiateur
C'est comme ça que naissent tous les malentendus : on va croire que j'ai modéré ton messageAudrey a écrit:Pff...ça va trop vite....
Mais bon, mon message était modéré.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Thalia de GMédiateur
On
J'aimerais bien que tu modères Thrasy quand il me cause. Me voir en Nina Hagen. Non mais !
Off
J'aimerais bien que tu modères Thrasy quand il me cause. Me voir en Nina Hagen. Non mais !
Off
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- MufabGrand Maître
Audrey a écrit:Ouhla, entre ma lecture du message initial et le mien, ça a bien dérapé...
Mufab, je ne comprends vraiment pas ce qu'il y a de choquant à partager un talent et un monde culturel avec des élèves qui n'osent encore y entrer que sur la pointe des pieds, surtout quand cela permet d'établir ensuite un dialogue avec eux, et peut-être même une confiance pédagogique.
Je ne vois rien de démago là-dedans. D'autant plus que s'il est un art qui repose sur le partage, c'est bien la musique... je ne vois que de l'enthousiasme et de la générosité dans l'attitude et le récit de Novalis. Récit fort bien écrit, d'ailleurs.
Moi, il m'arrive d'imiter des gens, des élèves, de jouer des scènes de théâtre avec les élèves, de chanter des airs de classique, ou même des chansons en cours pour établir des ponts entre les domaines, les oeuvres, les textes... je ne fais pas ça pour séduire et flatter mon ego, mais pour rendre le cours vivant, et plus riche, et captiver mon public: séduction à visée professionnelle donc.
Un prof qui nierait toute la part de séduction qui existe dans notre métier passerait à coup sûr à côté d'une des composantes essentielles de ce métier, de ses outils, et de ses bonheurs aussi.
Et pourquoi constamment évoquer ton statut de PE en y accolant systématiquement des adjectifs péjoratifs? Ca va bien un temps, l'auto-dénigrement, hein... arrête de créer ce clivage entre enseignants: tu es une des rares à le faire sur le forum et ça complique beaucoup les échanges. Perso, j'adore échanger avec les PE sur néo.
Je réponds juste que je n'assume pas la paternité (ou la maternité ?) de" choquant" et de "démago".
Tu extrapoles mes propos.
- SergeMédiateur
L'idée y était quand même si nous avons été si nombreux à le ressentir comme ça, ou alors c'est que tu t'exprimes tout simplement parfois avec une certaine maladresse on dira (je veux bien le croire). Si c'est le cas, il faut juste en prendre conscience et mieux choisir les mots
- MufabGrand Maître
Bon j'ai relu mes posts et ne comprends pas de quels mots il s'agit.
En tout cas je renouvelle mes plus plates excuses, et je vais faire encore plus gaffe aux termes que j'emploie...
Me cantonner aux jeux plutôt, et au primaire.
En tout cas je renouvelle mes plus plates excuses, et je vais faire encore plus gaffe aux termes que j'emploie...
Me cantonner aux jeux plutôt, et au primaire.
- LoubdalouExpert
Je suis d'accord avec tous ceux qui diront que montrer quelque chose qui sort du quotidien pour séduire l'intérêt (hum, vous me comprenez hein ? Il ne s'agit pas de séduction physique) des élèves est très important et parfois sous-estimé.
Il me semble que penser que l'on n'est là que pour enseigner sans plus, sans chercher l'intérêt des élèves, ça ne marche pas, sauf sur quelques élèves très sérieux. Cela passe par des cours qui leur plaisent : intéressants, saupoudrés d'anecdotes, des blagues à 2 balles, c'est selon la personnalité et c'est tant mieux. Parfois en effet cela passe par des choses extra-scolaires, comme l'a prouvé Novalis. Mais accompagner un séjour ça marche aussi, soigner un bobo pendant un excursion aussi, les croiser pendant les vacances et leur demander de leurs nouvelles extra-scolaires, s'enquérir de leur santé quand ils ont été malades, demander des nouvelles de la maman quand on sait qu'elle a dû aller à l'hôpital etc. En fait, il me semble que tout ce qui leur montrera que nous ne sommes pas uniquement des enseignants, mais aussi des humains, ça aide. Quand ils me demandent si j'ai vu tel truc à la TV et que je réponds "J'ai pas la TV et c'est hors-sujet", certes je leur tends une perche pour dévier, mais en même temps je les interpelle en montrant que oui j'ai une vie en dehors du bahut, que je suis humaine et à la fin de l'heure on peut parler de la TV et comment vivre sans, et sincèrement je note un changement léger après : moins de test, plus sympa, même si c'est loin d'être parfait.
Bravo Novalis pour ce récit
Il me semble que penser que l'on n'est là que pour enseigner sans plus, sans chercher l'intérêt des élèves, ça ne marche pas, sauf sur quelques élèves très sérieux. Cela passe par des cours qui leur plaisent : intéressants, saupoudrés d'anecdotes, des blagues à 2 balles, c'est selon la personnalité et c'est tant mieux. Parfois en effet cela passe par des choses extra-scolaires, comme l'a prouvé Novalis. Mais accompagner un séjour ça marche aussi, soigner un bobo pendant un excursion aussi, les croiser pendant les vacances et leur demander de leurs nouvelles extra-scolaires, s'enquérir de leur santé quand ils ont été malades, demander des nouvelles de la maman quand on sait qu'elle a dû aller à l'hôpital etc. En fait, il me semble que tout ce qui leur montrera que nous ne sommes pas uniquement des enseignants, mais aussi des humains, ça aide. Quand ils me demandent si j'ai vu tel truc à la TV et que je réponds "J'ai pas la TV et c'est hors-sujet", certes je leur tends une perche pour dévier, mais en même temps je les interpelle en montrant que oui j'ai une vie en dehors du bahut, que je suis humaine et à la fin de l'heure on peut parler de la TV et comment vivre sans, et sincèrement je note un changement léger après : moins de test, plus sympa, même si c'est loin d'être parfait.
Bravo Novalis pour ce récit
- totoroMonarque
J'ai épaté mes 1ères en leur parlant de foot anglais, ça compte comme talent artistique??? :lol: Je ne suis pas convaincue qu'ils seront plus attentifs lors des lectures analytiques en revanche...
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- AudreyOracle
John a écrit:C'est comme ça que naissent tous les malentendus : on va croire que j'ai modéré ton messageAudrey a écrit:Pff...ça va trop vite....
Mais bon, mon message était modéré.
Non, car sinon j'aurais écrit "mon message a été modéré". Nuance. Mais nous sommes entre gens de lettres, non? Au moins un peu...
- LoubdalouExpert
totoro a écrit:J'ai épaté mes 1ères en leur parlant de foot anglais, ça compte comme talent artistique??? :lol: Je ne suis pas convaincue qu'ils seront plus attentifs lors des lectures analytiques en revanche...
Non peut-être pas !
Mais peut-être qu'ils te respecteront plus... Ici, c'est comme ça que ça marche, je pense que c'est exactement ça que signifie "Marcher à l'affectif", tout simplement.
- thrasybuleDevin
Autant je suis épaté par le récit de Novalis et surtout par ses talents de musicien, et j'admire le fait de pouvoir braconner en-dehors du cours traditionnel pour captiver les élèves et humaniser notre relation avec eux, autant je trouve que l'expression "marcher à l'affectif" est contestable: il faut un minimum de distance et l'émotionnel doit toujours être subordonné à l'essentiel de notre mission: transmettre un savoir qui est au coeur de la relation pédagogique.
- MufabGrand Maître
Nell a écrit: Je n'ai jamais aussi bien écouté mes profs de fac que lorsque je les admirais (à raison ou pas). (...)
Les profs qui m'ont le plus apporté, ce sont ceux qui m'ont appris de leur discipline, qui étaient passionnés par elle, et qui cependant m'ont permis de m'impliquer personnellement dans les devoirs ou les dissertations que je rendais, qui les mettaient en valeur par une marque d'intérêt pour ce que j'écrivais... Et peu m'importait finalement leur personnalité ou leurs loisirs en dehors de leurs cours. Cela dépend peut-être de ce que l'on cherche, en tant qu'élève : perso, le fun m'intéressait moyen (ou alors ponctuellement, une note d'humour pour décompresser), mais plutôt le contenu.
Bien sûr que je les admirais, mais c'est parce qu'ils m'intéressaient à leurs matières, sans en rajouter.
C'est difficile à exprimer et je suis peut-être HS. Je m'en excuse à l'avance.
- cannelle21Grand Maître
thrasybule a écrit:ah bon Cannelle où ça?
On parle de moi. Oui j'avais posté vite fait un morceau de flûte. Mais j'ai du mal à m'enregistrer. Par contre à la prochaine démo de salsa que je fais, je me filme.
D'ailleurs l'année dernière, j'ai été pétrifiée par un élève qui m'a vu danser. D'un autre côté on dansait en plein air en plein coeur de la ville. Il m'a souri et dit " sans déconner je sais pas quoi dire, madame c'est super". J'ai pu souffler de soulagement.
héhé
- LoubdalouExpert
Mufab a écrit:Nell a écrit: Je n'ai jamais aussi bien écouté mes profs de fac que lorsque je les admirais (à raison ou pas). (...)
Les profs qui m'ont le plus apporté, ce sont ceux qui m'ont appris de leur discipline, qui étaient passionnés par elle, et qui cependant m'ont permis de m'impliquer personnellement dans les devoirs ou les dissertations que je rendais, qui les mettaient en valeur par une marque d'intérêt pour ce que j'écrivais... Et peu m'importait finalement leur personnalité ou leurs loisirs en dehors de leurs cours. Cela dépend peut-être de ce que l'on cherche, en tant qu'élève : perso, le fun m'intéressait moyen (ou alors ponctuellement, une note d'humour pour décompresser), mais plutôt le contenu.
Bien sûr que je les admirais, mais c'est parce qu'ils m'intéressaient à leurs matières, sans en rajouter.
C'est difficile à exprimer et je suis peut-être HS. Je m'en excuse à l'avance.
C'est cela que j'appelle le rapport affectif, je pense que je me suis mal exprimée et c'est comme cela que j'explique la réaction de Thrasy. Quand on montre que l'on n'est pas un robot, que l'on aime suffisamment notre discipline pour la rendre vivante (anecdotes en rapport avec le cours), un rapport sain avec les élèves mais tout de même personnel ( en langue c'est vraiment facile, on parle des loisirs, des habitudes de vie, de ce que l'on veut faire plus tard, de la crise d'ado ) c'est plus facile d'intéresser les élèves je pense.
Je ne parlais absolument pas du fait de faire du chantage affectif ou toute sorte de dérive qui pourrait se révéler malsaine à long terme voire complètement contre-productive.
En débutant, j'avais peur de sanctionner justement car j'avais peur de me mettre les élèves à dos. Avec plus d'expérience j'ai vu que ces craintes étaient contre-productives et handicapantes.
Voilà...
- RuthvenGuide spirituel
thrasybule a écrit:Autant je suis épaté par le récit de Novalis et surtout par ses talents de musicien, et j'admire le fait de pouvoir braconner en-dehors du cours traditionnel pour captiver les élèves et humaniser notre relation avec eux, autant je trouve que l'expression "marcher à l'affectif" est contestable: il faut un minimum de distance et l'émotionnel doit toujours être subordonné à l'essentiel de notre mission: transmettre un savoir qui est au coeur de la relation pédagogique.
Mais c'est le principe de l'éducation platonicienne que de réorienter l'affect vers le savoir ...
- thrasybuleDevin
Et voilà Jason qui vient platoniser!Ruthven a écrit:thrasybule a écrit:Autant je suis épaté par le récit de Novalis et surtout par ses talents de musicien, et j'admire le fait de pouvoir braconner en-dehors du cours traditionnel pour captiver les élèves et humaniser notre relation avec eux, autant je trouve que l'expression "marcher à l'affectif" est contestable: il faut un minimum de distance et l'émotionnel doit toujours être subordonné à l'essentiel de notre mission: transmettre un savoir qui est au coeur de la relation pédagogique.
Mais c'est le principe de l'éducation platonicienne que de réorienter l'affect vers le savoir ...
- roxanneOracle
Novalis parle d'élèves difficiles, en rupture, élèves avec lesquels il a pu être en conflit, et j'ai remarqué que ce genre de scènes (à moindre échelle) arrive justement plus avec ce type d'élèves.Je me rappelle d'un moment d'échanges avec mes 3° zoo autour de la lecture d'une lettre de Poilu qui était en fait celle de mon arrière-grand-père apprenant la naissance de sa fille (ma grand-mère), ils ont senti mon émotion, on a parlé, après la sonnerie dans un calme total.Ou d'une écriture de poèmes avec des bep usinage infernaux qui après la récré ,alors que habituellement je devais aller les chercher au fin fond de la cour, m'attendaient tous devant la salle en me disant de me dépêcher pour qu'ils puissent continuer !!
ces moments-là compensent beaucoup de difficultés , par contre, sur le long terme les zoos sont restés zoos, et les bep infernaux, mais tant pis , ça avait existé, l'année, mon enseignement n'avaient pas été tout à fait vains .
Avec les bonnes classes euros, ces moments n'ont pas la même intensité ou n'existent pasd, mais au quotidien c'est plus facile .
ces moments-là compensent beaucoup de difficultés , par contre, sur le long terme les zoos sont restés zoos, et les bep infernaux, mais tant pis , ça avait existé, l'année, mon enseignement n'avaient pas été tout à fait vains .
Avec les bonnes classes euros, ces moments n'ont pas la même intensité ou n'existent pasd, mais au quotidien c'est plus facile .
- lapetitemuExpert
En fait, pour moi, il y a deux choses différentes :
- le rôle de l'enseignant en classe, qui transmet un savoir de la manière bien sûr la plus vivante et adaptée possible (on ne va pas faire exprès de faire un cours chiant dont on est sûr qu'il ne va intéresser aucun élève ; quand je dis "intéresser", je ne veux pas dire rester dans l'univers de l'élève, mais faire un cours qui réponde à un besoin de l'élève, qui peut rester un besoin uniquement scolaire - oui, il y a encore des élèves qui s'intéressent à un cours sur le passif impersonnel, parce qu'ils veulent avoir une bonne note au contrôle, ou que ça leur plaît vraiment, peu importe !). Là, je trouve aussi qu'il faut éviter les dérives affectives. Si on cherche juste à faire le spectacle, on risque de passer à côté de certains aspects de la transmission du savoir.
- et puis il y a l'envie que l'on peut avoir, pas seulement en tant que prof mais en tant qu'adulte cotoyant des enfants/adolescents, de transmettre quelque chose de plus large qu'un savoir : une passion, un loisir, un savoir-faire, etc... Ca n'a rien de honteux de vouloir partager quelque chose que l'on aime avec ses élèves, bien au contraire. J'adorerais transmettre durablement, même à quelques élèves seulement, mon goût pour la lecture, l'écriture, la musique. Et c'est bien ce dont il est question ici. C'est une mission très noble de vouloir ouvrir des adolescents dont l'univers est un peu étriqué à des domaines qu'ils ne connaissent pas, ou peu. Ca fait partie de l'éducation : un autre adulte aurait pu le faire, mais pourquoi pas nous ?
Seulement, je trouve qu'il n'y a pas forcément de rapport entre ces deux choses. Je veux dire, le fait d'avoir initié quelques élèves à la musique ne va pas forcément faire que les rapports avec eux seront meilleurs en classe. Et même si ça marche avec ces trois-là, ça ne prendra peut-être pas avec les autres. Je pense donc qu'il ne faut pas trop espérer que ce lien, extra-scolaire, créé avec les élèves ait de réelles répercussions en classe. Peut-être sur le court terme, mais pas plus.
En tout cas, moi, je n'aimerais pas que mes élèves se mettent subitement à être hyper attentifs et sérieux en classe juste parce qu'ils m'auraient entendue chanter ou que j'aurais discuté avec eux d'un de mes loisirs. Je trouverais ça faussé : je veux que ce soit mon cours qui les intéresse en classe, et pas ma personne. Même si je ne peux pas dire que, parfois, je ne cherche pas à tirer parti de ma jeunesse, de mes références communes avec eux, pour me les "mettre dans la poche". Mais je sais bien que je le fais par facilité et que ce n'est pas ce que je cherche vraiment...
- le rôle de l'enseignant en classe, qui transmet un savoir de la manière bien sûr la plus vivante et adaptée possible (on ne va pas faire exprès de faire un cours chiant dont on est sûr qu'il ne va intéresser aucun élève ; quand je dis "intéresser", je ne veux pas dire rester dans l'univers de l'élève, mais faire un cours qui réponde à un besoin de l'élève, qui peut rester un besoin uniquement scolaire - oui, il y a encore des élèves qui s'intéressent à un cours sur le passif impersonnel, parce qu'ils veulent avoir une bonne note au contrôle, ou que ça leur plaît vraiment, peu importe !). Là, je trouve aussi qu'il faut éviter les dérives affectives. Si on cherche juste à faire le spectacle, on risque de passer à côté de certains aspects de la transmission du savoir.
- et puis il y a l'envie que l'on peut avoir, pas seulement en tant que prof mais en tant qu'adulte cotoyant des enfants/adolescents, de transmettre quelque chose de plus large qu'un savoir : une passion, un loisir, un savoir-faire, etc... Ca n'a rien de honteux de vouloir partager quelque chose que l'on aime avec ses élèves, bien au contraire. J'adorerais transmettre durablement, même à quelques élèves seulement, mon goût pour la lecture, l'écriture, la musique. Et c'est bien ce dont il est question ici. C'est une mission très noble de vouloir ouvrir des adolescents dont l'univers est un peu étriqué à des domaines qu'ils ne connaissent pas, ou peu. Ca fait partie de l'éducation : un autre adulte aurait pu le faire, mais pourquoi pas nous ?
Seulement, je trouve qu'il n'y a pas forcément de rapport entre ces deux choses. Je veux dire, le fait d'avoir initié quelques élèves à la musique ne va pas forcément faire que les rapports avec eux seront meilleurs en classe. Et même si ça marche avec ces trois-là, ça ne prendra peut-être pas avec les autres. Je pense donc qu'il ne faut pas trop espérer que ce lien, extra-scolaire, créé avec les élèves ait de réelles répercussions en classe. Peut-être sur le court terme, mais pas plus.
En tout cas, moi, je n'aimerais pas que mes élèves se mettent subitement à être hyper attentifs et sérieux en classe juste parce qu'ils m'auraient entendue chanter ou que j'aurais discuté avec eux d'un de mes loisirs. Je trouverais ça faussé : je veux que ce soit mon cours qui les intéresse en classe, et pas ma personne. Même si je ne peux pas dire que, parfois, je ne cherche pas à tirer parti de ma jeunesse, de mes références communes avec eux, pour me les "mettre dans la poche". Mais je sais bien que je le fais par facilité et que ce n'est pas ce que je cherche vraiment...
- PryneiaNiveau 9
Superbe récit !
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"Leave me alone and let me go to hell by my own route." Calamity Jane
« Nicht ein Wolf ist der Mensch dem Menschen. Er ist ihm Produkt, die totale Ware ist er ihm. » E. Palmetshofer
(« L’homme n’est pas un loup pour l’homme. Il est un produit pour lui, une marchandise, rien de plus. »)
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