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- MalagaModérateur
Tout d'abord, merci Novalis pour ton récit.
Pour ma part, je pense que lorsqu'on dit qu'un prof doit "séduire" sa classe, ce n'est pas dans le sens d'une séduction démagogique, qui flatterait les élèves. La séduction, pour moi, passe par le fait d'être passionnée par sa matière, d'avoir envie de transmettre des connaissances, d'avoir envie que les élèves progressent.
Et effectivement, comme le dit Loubdalou, les élèves nous découvrent et nous voient parfois différemment en voyage ou en sortie scolaire ou lorsqu'ils nous croisent hors de l'établissement. Discuter quelques minutes avec eux, montrer que l'on s'intéresse à eux, peut permettre d'avoir un climat plus apaisé et donc plus apte au travail en classe.
Pour ma part, je pense que lorsqu'on dit qu'un prof doit "séduire" sa classe, ce n'est pas dans le sens d'une séduction démagogique, qui flatterait les élèves. La séduction, pour moi, passe par le fait d'être passionnée par sa matière, d'avoir envie de transmettre des connaissances, d'avoir envie que les élèves progressent.
Et effectivement, comme le dit Loubdalou, les élèves nous découvrent et nous voient parfois différemment en voyage ou en sortie scolaire ou lorsqu'ils nous croisent hors de l'établissement. Discuter quelques minutes avec eux, montrer que l'on s'intéresse à eux, peut permettre d'avoir un climat plus apaisé et donc plus apte au travail en classe.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- NellGuide spirituel
Malaga a écrit:Tout d'abord, merci Novalis pour ton récit.
Pour ma part, je pense que lorsqu'on dit qu'un prof doit "séduire" sa classe, ce n'est pas dans le sens d'une séduction démagogique, qui flatterait les élèves. La séduction, pour moi, passe par le fait d'être passionnée par sa matière, d'avoir envie de transmettre des connaissances, d'avoir envie que les élèves progressent.
Et effectivement, comme le dit Loubdalou, les élèves nous découvrent et nous voient parfois différemment en voyage ou en sortie scolaire ou lorsqu'ils nous croisent hors de l'établissement. Discuter quelques minutes avec eux, montrer que l'on s'intéresse à eux, peut permettre d'avoir un climat plus apaisé et donc plus apte au travail en classe.
Tout à fait.
Par ailleurs, le fait d'admirer des professeurs ne signifie pas que c'est détaché du contenu. En ce qui me concerne Mufab, si j'ai aimé ces profs-là, c'est parce qu'ils étaient comme habités par leur matière, à nous faire pleurer sur des tirades (étrangement, la litté du XVIIème s'y prête bien). La passion se transmet et pas seulement par l'enseignement pur et dur, il y autre chose. Et là, je rejoins Ruthven: en tant que professeurs, nous jouons sur ce mince fil. Et c'est aussi pour cela que j'aime ce métier: séduire l'élève, surtout le contestataire, par un récit, une interprétation, une lecture, un débat pour l'amener à aimer ce que je leur donne "à manger". Et c'est là ma reconnaissance.
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Impose ta chance, sers ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront. (R. Char)
- RikkiMonarque
Ce que tu décris, Nell, est un peu différent : il s'agit de profs qui séduisaient par la matière qu'ils enseignaient. A moins que ce soient des profs de maths qui t'aient fait pleurer sur la littérature du XVIIème...
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- pseudo-alisonNiveau 10
J'ai bien lu que certains d'entre vous estiment que l'enseignant n'a pas à faire un jeu de séduction en passant par sa personne ... pourtant c'est aussi comme cela qu'une grande partie des élèves fonctionne, ils apprécient ou pas Md X parce qu'elle explique bien, ils apprécient mois Md Y parce que c'est le b*** dans ses cours ou alors Mr A parce qu'ils écrivent trop etc. etc.
Les élèves marchent aussi beaucoup à l'affect alors à un moment donné il faut en passer par là pour pouvoir transmettre des savoirs quitte à varier les temps et les attitudes.
Le soucis c'est quand même de maintenir la distance avec les apprenants tout en étant accéssible, les profs débutants font parfois l'erreur d'être trop cool ou trop sévéres justement parce que trouver le juste milieu c'est pas simple.
J'ai beaucoup aimé le récit de novalis c'est le récit de petits moments de bonheur en enseignant et ça me ferais plaisir d'en lire encore plus sur le forum.
Les élèves marchent aussi beaucoup à l'affect alors à un moment donné il faut en passer par là pour pouvoir transmettre des savoirs quitte à varier les temps et les attitudes.
Le soucis c'est quand même de maintenir la distance avec les apprenants tout en étant accéssible, les profs débutants font parfois l'erreur d'être trop cool ou trop sévéres justement parce que trouver le juste milieu c'est pas simple.
J'ai beaucoup aimé le récit de novalis c'est le récit de petits moments de bonheur en enseignant et ça me ferais plaisir d'en lire encore plus sur le forum.
- CeladonDemi-dieu
Séduire dans l'acte pédagogique, c'est plutôt être en représentation permanente, rentrer dans un costume changeable à volonté pour éviter l'usure, indispensable pour faire passer le message. Cela n'a rien à voir avec la démagogie.
- MufabGrand Maître
Celadon a écrit:Séduire dans l'acte pédagogique, c'est plutôt être en représentation permanente, rentrer dans un costume changeable à volonté pour éviter l'usure, indispensable pour faire passer le message (...)
Malgré l'unanimité, je n'arrive pas à être d'accord avec cet aspect du métier. Je ne suis pas un acteur, et cette position n'est pas tenable pour moi sur le long terme (6 heures par jour et toute l'année avec des élèves, on ne peut pas être en représentation, sinon on se plante, à mon avis.)
- CeladonDemi-dieu
Tu vois bien que Depardieu depardise, Arditi arditise etc. C'est pareil. Tu es toi et tu mets ton costume d'enseignante. Voilà. Enfin pour moi c'est comme ça.
- SergeMédiateur
Mufab a écrit:Celadon a écrit:Séduire dans l'acte pédagogique, c'est plutôt être en représentation permanente, rentrer dans un costume changeable à volonté pour éviter l'usure, indispensable pour faire passer le message (...)
Malgré l'unanimité, je n'arrive pas à être d'accord avec cet aspect du métier.
D'où le titre du topic. Nous n'enseignons pas tous de la même façon, mais dans la même optique. Et c'est tant mieux pour chacun.
- MufabGrand Maître
Celadon a écrit:Tu vois bien que Depardieu depardise, Arditi arditise etc. C'est pareil. Tu es toi et tu mets ton costume d'enseignante. Voilà. Enfin pour moi c'est comme ça.
Tu te vois subir Depardieu qui depardiserait à longueur de journée ?
Overdose, non ?
- CathEnchanteur
Nan, des fois on fait des contrôles, pour se reposer...
- DuplayExpert
Je comprends ce que veut dire Mufab... enfin, je crois. Et j'entends aussi le point de vue des collègues du secondaire.
A mon avis, ces points de vue ne s'opposent pas car ils ne sont pas rattachés aux mêmes contextes. Dans le secondaire, chaque collègue (même celui dont la discipline représente un important volume horaire dans l'emploi du temps des élèves) n'est pas l'unique enseignant de ses élèves. Et, de la même manière, il n'a normalement pas une seule classe.
En primaire, c'est tout le contraire : les élèves ont un seul enseignant pour l'année (même si nous pouvons à l'occasion mettre en place un ou deux échanges de services avec des collègues pour l'enseignement de telle ou telle discipline). Et nous avons une seule classe à l'année... pour le meilleur et pour le pire !
Ce qui explique probablement les nuances dans notre manière d'appréhender la question. En effet, comme le dit Mufab, imaginez un instit "Depardieu" qui depardieuserait toute la journée ! Ou un instit "Dorothée" qui dorothiserait toute la journée... Pauvres gosses... et pauvre instit, qui se soûlerait lui-même !
L'une des contraintes les plus importantes à mon sens, pour nous instits, c'est justement, quand nous avons un ou deux élèves particulièrement difficiles (troubles du comportement voire troubles psychiatriques), de savoir qu'il nous faudra tenir et faire toute l'année, 24 heures par semaine (voire bien plus compte tenu de toutes les procédures, réunions, paperasses à mettre en place pour ses élèves).
Inversement, l'un des grands intérêts de notre métier, c'est la fameuse poylvalence, qui nous fait certes transpirer à bien des moments, mais qui nous permet aussi presque toujours de pouvoir entrer en contact avec nos élèves même les plus difficiles d'une manière ou d'une autre. Polyvalence qui nous permet aussi de pouvoir partager telle ou telle passion avec nos élèves dans le cadre de l'enseignement concerné et de "réinvestir" (Dieu, que ce terme est laid !) ainsi certains de nos violons d'Ingres. Si bien que ce beau moment qu'a vécu Novalis, nous avons la chance de pouvoir le vivre assez régulièrement en tant qu'instit tout en restant dans le strict cadre de notre "fonction" et des programmes nationaux.
A mon avis, ces points de vue ne s'opposent pas car ils ne sont pas rattachés aux mêmes contextes. Dans le secondaire, chaque collègue (même celui dont la discipline représente un important volume horaire dans l'emploi du temps des élèves) n'est pas l'unique enseignant de ses élèves. Et, de la même manière, il n'a normalement pas une seule classe.
En primaire, c'est tout le contraire : les élèves ont un seul enseignant pour l'année (même si nous pouvons à l'occasion mettre en place un ou deux échanges de services avec des collègues pour l'enseignement de telle ou telle discipline). Et nous avons une seule classe à l'année... pour le meilleur et pour le pire !
Ce qui explique probablement les nuances dans notre manière d'appréhender la question. En effet, comme le dit Mufab, imaginez un instit "Depardieu" qui depardieuserait toute la journée ! Ou un instit "Dorothée" qui dorothiserait toute la journée... Pauvres gosses... et pauvre instit, qui se soûlerait lui-même !
L'une des contraintes les plus importantes à mon sens, pour nous instits, c'est justement, quand nous avons un ou deux élèves particulièrement difficiles (troubles du comportement voire troubles psychiatriques), de savoir qu'il nous faudra tenir et faire toute l'année, 24 heures par semaine (voire bien plus compte tenu de toutes les procédures, réunions, paperasses à mettre en place pour ses élèves).
Inversement, l'un des grands intérêts de notre métier, c'est la fameuse poylvalence, qui nous fait certes transpirer à bien des moments, mais qui nous permet aussi presque toujours de pouvoir entrer en contact avec nos élèves même les plus difficiles d'une manière ou d'une autre. Polyvalence qui nous permet aussi de pouvoir partager telle ou telle passion avec nos élèves dans le cadre de l'enseignement concerné et de "réinvestir" (Dieu, que ce terme est laid !) ainsi certains de nos violons d'Ingres. Si bien que ce beau moment qu'a vécu Novalis, nous avons la chance de pouvoir le vivre assez régulièrement en tant qu'instit tout en restant dans le strict cadre de notre "fonction" et des programmes nationaux.
- piescoModérateur
On dirait que Noël était arrivé avant l'heure pour notre collègue pianiste.
Félicitations pour ce moment de grâce. Je te souhaite beaucoup d'autres pour la nouvelle année.
Félicitations pour ce moment de grâce. Je te souhaite beaucoup d'autres pour la nouvelle année.
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Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- MufabGrand Maître
Mowgli a écrit:Je comprends ce que veut dire Mufab...
- ClarinetteGrand Maître
Et puis, le style pédagogique dépend aussi de la personnalité de chacun : je dois reconnaître que je suis assez "show woman" en classe.
Soutenir l'attention de ses élèves avec une bonne blagounette, ou mimer les hauts faits historiques avec force grimaces, ce n'est pas péché, quand même ! :lol:
Soutenir l'attention de ses élèves avec une bonne blagounette, ou mimer les hauts faits historiques avec force grimaces, ce n'est pas péché, quand même ! :lol:
- LoubdalouExpert
C'est même très utile : les élèves ayant une mémoire visuelle vont mieux retenir les choses avec les belles grimaces de Clarinette
- MufabGrand Maître
Clarinette a écrit:Et puis, le style pédagogique dépend aussi de la personnalité de chacun : je dois reconnaître que je suis assez "show woman" en classe.
Soutenir l'attention de ses élèves avec une bonne blagounette, ou mimer les hauts faits historiques avec force grimaces, ce n'est pas péché, quand même ! :lol:
Loubdalou a écrit:C'est même très utile : les élèves ayant une mémoire visuelle vont mieux retenir les choses avec les belles grimaces de Clarinette
Bien sûr ! Moi aussi je fais le show. Mais on s'éloigne un peu du sujet : mon bémol ( ) portait au départ davantage sur la façon de se mettre en scène en dehors de la classe, pour y espérer des répercussions, que de mettre en scène les contenus dans la perspective d'intéresser un public dont le déficit attentionnel est plus que ponctuel.
- ClarinetteGrand Maître
Oui, mais comme le soulignait très bien Mowgli, les rapports entre élèves et enseignants sont très différents entre primaire et secondaire.
Certains posts de collègues du second degré expriment une vraie détresse, face à des classes peuplées d'énergumènes au mieux indifférents, au pire hostiles.
Ce doit être très dur, quand on ne les voit que quelques heures par semaine, d'arriver à trouver une accroche auprès d'élèves en rejet du système scolaire.
Alors bien sûr, il ne faut pas se faire trop d'illusions sur des retombées massives de ce moment de grâce, mais sait-on jamais... et puis, c'est toujours bon à prendre, un moment de grâce.
Certains posts de collègues du second degré expriment une vraie détresse, face à des classes peuplées d'énergumènes au mieux indifférents, au pire hostiles.
Ce doit être très dur, quand on ne les voit que quelques heures par semaine, d'arriver à trouver une accroche auprès d'élèves en rejet du système scolaire.
Alors bien sûr, il ne faut pas se faire trop d'illusions sur des retombées massives de ce moment de grâce, mais sait-on jamais... et puis, c'est toujours bon à prendre, un moment de grâce.
- DuplayExpert
Ce qui est périlleux en primaire, en tout cas à mes yeux, c'est que nous sommes l'unique enseignant de nos élèves (à quelques nuances près en cas d'échanges de services).
Pour mener à bon port tous ces élèves si différents les uns des autres, avec leurs personnalités, leurs points forts, leurs points faibles, leurs intérêts, leurs fragilités, leurs modes de fonctionnement... une seule personne.
Selon ce qu'ils sont et ce qu'ils ont déjà vécu, ils réagissent plus particulièrement à l'humour, à la douceur, à la contrainte, à l'esthétisme, aux aboiements de sergent, à l'argumentation rigoureuse...
C'est pourquoi un instit, à mon avis, ne peut se cantonner à un seul "emploi" et ne peut être que polymorphe: tour à tour douce fée, couillu cow-boy, impitoyable sorcière, toon sautillant, môme émerveillé, créature surprenante, saltimbanque, savant impressionnant, hiératique statue puis buisson ardent... et, toujours, capitaine audacieux !
Pour mener à bon port tous ces élèves si différents les uns des autres, avec leurs personnalités, leurs points forts, leurs points faibles, leurs intérêts, leurs fragilités, leurs modes de fonctionnement... une seule personne.
Selon ce qu'ils sont et ce qu'ils ont déjà vécu, ils réagissent plus particulièrement à l'humour, à la douceur, à la contrainte, à l'esthétisme, aux aboiements de sergent, à l'argumentation rigoureuse...
C'est pourquoi un instit, à mon avis, ne peut se cantonner à un seul "emploi" et ne peut être que polymorphe: tour à tour douce fée, couillu cow-boy, impitoyable sorcière, toon sautillant, môme émerveillé, créature surprenante, saltimbanque, savant impressionnant, hiératique statue puis buisson ardent... et, toujours, capitaine audacieux !
- ClarinetteGrand Maître
Mowgli a écrit:Ce qui est périlleux en primaire, en tout cas à mes yeux, c'est que nous sommes l'unique enseignant de nos élèves (à quelques nuances près en cas d'échanges de services).
Pour mener à bon port tous ces élèves si différents les uns des autres, avec leurs personnalités, leurs points forts, leurs points faibles, leurs intérêts, leurs fragilités, leurs modes de fonctionnement... une seule personne.
Selon ce qu'ils sont et ce qu'ils ont déjà vécu, ils réagissent plus particulièrement à l'humour, à la douceur, à la contrainte, à l'esthétisme, aux aboiements de sergent, à l'argumentation rigoureuse...
C'est pourquoi un instit, à mon avis, ne peut se cantonner à un seul "emploi" et ne peut être que polymorphe : tour à tour douce fée, couillu cow-boy, impitoyable sorcière, toon sautillant, môme émerveillé, créature surprenante, saltimbanque, savant impressionnant, hiératique statue puis buisson ardent... et, toujours, capitaine audacieux !
- CeladonDemi-dieu
Je ne suis pas sûre d'avoir tous ces costumes en coulisses, mais bon...
- ClarinetteGrand Maître
Ce sont les attributs du cow-boy qui te posent problème ?
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