- gelsomina31Grand Maître
A Tuin a écrit:V.Marchais a écrit:Quoi qu'il en soit, il est ahurissant de voir notre administration faire droit à des parents qui agissent précisément contre le droit, et refuser au collègue la protection qui lui est due. Là, on parle de choses concrètes et avérées. Ce précédent est très grave. À quoi les parents, dont on connaît déjà bien des excès, se sentiront-ils fondés, après cela ? C'est la première chose qui m'interpelle, dans cette histoire.
Pour en revenir au collègue, il est possible qu'il ait merdé, je n'en sais rien, personne n'en sait rien.
Je me souviens que j'ai bien failli ne jamais être titularisée tant mes prises de position heurtaient mes formateurs IUFM.
Je me souviens que mes premiers cours ont été un cauchemar, avec les élèves hurlant (et pas qu'un peu), debout sur les tables. Mais moi j'ai eu des collègues top et une principale sans faille.
Entre les deux, que s'est-il passé ? On m'a fait confiance, on m'a aidée, on m'a laissé le temps.
Tout ce qu'on refuse aujourd'hui aux stagiaires.
Je suis totalement d'accord.
Ce qui me fait peur dans l'histoire, c'est qu'au fond ce genre de situation peut faire écho à chacun de nous : qui sait si moi, toi, quelqu'un d'autre, un jour peut-être, ne sera pas mis au pilori ainsi, simplement parce qu'il ne plaît pas, ou qu'il est tombé sur des directions pourries, des carriéristes, ou sur une classe bien pourrie ? On ne peut pas savoir. J'en connais plein qui se sont fait emmerder parce qu'ils arrivaient dans un établissement et qu'ils dérangeaient, parce qu'ils étaient en stage et qu'ils dérangeaient, etc. Et chaque fois des gens normaux voire même particulièrement méritants dès lors qu'on s'attarde sur leurs parcours respectifs :souvent des gens qui en ont bien chié avant, soit pour avoir leur concours, soit pour les déplacements occasionnés par les mutations, soit parce qu'ils faisaient des cours nickels. Et bien ça ne suffit pas à avoir la paix. Il faut toujours des têtes de turc pour la hiérarchie. La "constante macabre", comme ils nous ont expliqué l'année d'IUFM. Ça m'a marquée et choquée cette expression. La constante macabre à respecter. Tant pis si ça tombe une année où il n'y a que des compétents, il faut néanmoins une tête ou plusieurs à faire tomber. Un quota. C'est révoltant.
Ce qui me gène c'est ce sentiment que la hiérarchie est dans l'impunité pour faire n'importe quoi, ce sentiment qu'on n'est pas au courant de nos droits et qu'on ne peut pas se protéger comme il faut par rapport à si on travaillait dans le secteur privé. J'ai travaillé avant dans le secteur privé et je n'ai jamais ressenti ce climat malsain qu'il y a au sein de cette institution sensée dépendre de l'Etat. Et dans les cas où il se passait des choses malsaines ou incorrectes, les salariés avaient les moyens d'agir, que les enseignants n'ont pas. Preuve en est cette médiatisation à tout va, voyeuriste au possible, que font les médias au sujet des professeurs. Pourquoi ne parler que de ce type de fonctionnaire, sachant qu'il y en a des cargaisons qui bossent dans des bureaux, pour ce qui est des impôts, de ci ou de ça, et qui n'en fichent pas une rame pour certains ? Ce n'est pas le même niveau de responsabilité ni d'exposition pourtant. Si on compare les deux le fait d'enseigner n'est vraiment pas si simple à l'heure actuelle je trouve. C'est un vrai métier, or ce constat est totalement éludé à l'heure actuelle.
Rien à ajouter!
- InvitéInvité
Pourquoi ne parler que de ce type de fonctionnaire, sachant qu'il y en a des cargaisons qui bossent dans des bureaux, pour ce qui est des impôts, de ci ou de ça, et qui n'en fichent pas une rame pour certains ? Ce n'est pas le même niveau de responsabilité ni d'exposition pourtant. Si on compare les deux le fait d'enseigner n'est vraiment pas si simple à l'heure actuelle je trouve. C'est un vrai métier, or ce constat est totalement éludé à l'heure actuelle.
- tout le monde a été à l'école, donc tout le monde se sent autorisé à avoir un avis
- beaucoup de gens croient -y compris des syndicalistes- que ce métier s'apprend sur le tas
- un prof absent, ça se voit tout de suite.
- travail solitaire: Pas d'équipe qui pallie les absences ou les lacunes, contrairement aux administrations.
- cette solitude = grande vulnérabilité, d'autant plus que la hiérarchie ne soutient pas les profs
- le discours ministériel (et celui des partis politiques) est de dire que le système français est mauvais et qu'il faut changer les missions des profs
- A TuinVénérable
Lorica a écrit:- le discours ministériel (et celui des partis politiques) est de dire que le système français est mauvais et qu'il faut changer les missions des profs
En faisant du gardiennage ? C'est sûr que ça va faire progresser la science des gamins ça.
On va finir par aller au fond du faitout. Je me demande bien ce qu'il y aura ensuite ...
- InvitéInvité
tout ça alimente le discours sur "les profs pas adaptés au monde d'aujourd'hui"...
- A TuinVénérable
Ah bah vu sous cet angle il doit y en avoir un paquet d'inadaptés je pense ! Et puis, des inadaptés sans la moindre envie de s'adapter en plus
- ClarinetteGrand Maître
D'accord pour dire qu'on ne saurait juger sans éléments vérifiés : on peut faire confiance aux journaux pour présenter toute cette triste affaire sous l'angle le plus racoleur possible.
D'autre part, je rejoins ceux qui se rappellent leurs débuts flageolants (j'ai eu les mêmes) dans la carrière : il faut vraiment être exceptionnel pour faire de bons cours dès la première année d'enseignement (a fortiori sans vraie formation, comme c'est le cas aujourd'hui).
Pour autant, cette histoire me fait penser à une expérience personnelle que je vous relate ci-après. Etant directrice d'une école de 6 classes (deux de moins qu'il y a deux ans... mais c'est une autre affaire....), je bénéficie d'un jour de décharge administrative pendant lequel je suis remplacée dans ma classe.
Etre "décharge de direction", ce n'est pas toujours évident : le remplaçant, qui est nommé pour un an, passe après le (la) directeur(trice), qui a souvent une forte personnalité ; il ne fait classe qu'un jour par semaine donc a du mal à asseoir sa légitimité...
Bref, pour éviter les problèmes, j'ai toujours travaillé en collaboration avec mes décharges, leur laissant choisir leurs matières dans la mesure du possible, travaillant avec elles et le signifiant clairement aux élèves, etc...
Or, une année, on m'annonce fin mai qu'un certain M. L. assurerait ma décharge à la rentrée suivante. Généralement, sitôt le mouvement paru, la personne me contacte et on se rencontre pour mettre au point les détails de notre collaboration.
Là, juin se passe sans que j'aie de nouvelles de la personne en question. Fin juin, je joins l'inspection, qui me communique les coordonnées professionnelles de M. L.
Quand je l'ai enfin au téléphone, je tombe sur quelqu'un d'étrangement distant, me disant de ne pas attendre de lui plus qu'il ne peut donner :shock: (à savoir se dégager deux heures pour mettre le programme en place) et que de toute façon, il est maître formateur, très expérimenté, et que tout roulera...
Bon, je trouve cela assez inhabituel, mais nous nous donnons rdv pour le jour de la pré-rentrée.
Ce jour-là, contact plutôt positif, vision partagée de la gestion de classe, bref, je sors de l'entretien rassurée... même si je ne peux m'empêcher de me demander ce que fiche un maître formateur avec 20 ans d'expérience sur un poste généralement destiné aux débutants.
Alors, je ne peux pas tout relater dans les détails ici, mais dès le début, les choses ont coincé : M. L. n'avait jamais 2 mn pour bosser avec moi ; des parents sont venus au bout de quelques jeudis pour me parler pêle-mêle du fait que l'enseignant passait ses journées à raconter sa vie aux enfants, leur parlait mal de moi ( ), traitait rudement les élèves quand ils commençaient à s'agiter (et pourtant, j'estime que je suis assez rugueuse moi-même avec les trublions ), ne leur faisait pas faire de travail écrit...
Bref, j'ai demandé à ces parents d'aller en parler directement au maître : celui-ci les a reçus vertement en se drapant derrière ses 20 ans d'expérience.
Je vous passe les détails, parce qu'il y en aurait pour des pages, mais ce collègue en est vite arrivé aux mains avec les élèves ( ), refusant toutes mes tentatives de médiation, m'accusant même d'être à l'origine de ses soucis. Je lui ai même évité un soir de se faire casser la gueule par un père d'élève qu'il avait bousculé une fois de trop (l'élève, je veux dire...).
Devant la révolte des parents et des enfants (à qui j'ai pourtant expliqué à maintes reprises qu'ils avaient leur part de responsabilité dans l'histoire, parce que, à part ceux qui étaient terrorisés et pleuraient -ou ne venaient pas le jeudi-, d'autres s'amusaient à le faire sortir de ses gonds), j'ai demandé au maître de régler ses problèmes, sinon, je faisais appel à l'inspectrice. Le maître a daigné répondre à une demande de réunion de la part des parents... mais a passé une heure à se vanter de ses exploits pédagogiques et à me casser du sucre sur le dos, jusqu'à ce que certains parents plus hardis que les autres le reprennent et lui expliquent que le problème... c'était lui, et non moi...
Devant ce mur de mauvaise foi, les parents ont fini par faire appel à l'inspectrice (moi aussi, d'ailleurs, à partir du moment où il a été avéré qu'il était violent avec les enfants ). Celle-ci a reçu les parents, convoqué le maître, m'a confirmé qu'elle le pensait peu apte à enseigner, au moins devant des grands, qu'il avait d'ailleurs un "dossier" à l'inspection... et m'a demandé d'endiguer le flot des récriminations jusqu'à la fin de l'année... ce que j'ai fait, mais un peu dégoûtée quand même...
Et j'ai appris que l'année suivante, il a été nommé... en école d'application, mais dans une classe de petits...
Franchement, vous pensez vraiment que ce gugus mérite d'être enseignant ? Le corporatisme a ses limites, non ? :colere:
D'autre part, je rejoins ceux qui se rappellent leurs débuts flageolants (j'ai eu les mêmes) dans la carrière : il faut vraiment être exceptionnel pour faire de bons cours dès la première année d'enseignement (a fortiori sans vraie formation, comme c'est le cas aujourd'hui).
Pour autant, cette histoire me fait penser à une expérience personnelle que je vous relate ci-après. Etant directrice d'une école de 6 classes (deux de moins qu'il y a deux ans... mais c'est une autre affaire....), je bénéficie d'un jour de décharge administrative pendant lequel je suis remplacée dans ma classe.
Etre "décharge de direction", ce n'est pas toujours évident : le remplaçant, qui est nommé pour un an, passe après le (la) directeur(trice), qui a souvent une forte personnalité ; il ne fait classe qu'un jour par semaine donc a du mal à asseoir sa légitimité...
Bref, pour éviter les problèmes, j'ai toujours travaillé en collaboration avec mes décharges, leur laissant choisir leurs matières dans la mesure du possible, travaillant avec elles et le signifiant clairement aux élèves, etc...
Or, une année, on m'annonce fin mai qu'un certain M. L. assurerait ma décharge à la rentrée suivante. Généralement, sitôt le mouvement paru, la personne me contacte et on se rencontre pour mettre au point les détails de notre collaboration.
Là, juin se passe sans que j'aie de nouvelles de la personne en question. Fin juin, je joins l'inspection, qui me communique les coordonnées professionnelles de M. L.
Quand je l'ai enfin au téléphone, je tombe sur quelqu'un d'étrangement distant, me disant de ne pas attendre de lui plus qu'il ne peut donner :shock: (à savoir se dégager deux heures pour mettre le programme en place) et que de toute façon, il est maître formateur, très expérimenté, et que tout roulera...
Bon, je trouve cela assez inhabituel, mais nous nous donnons rdv pour le jour de la pré-rentrée.
Ce jour-là, contact plutôt positif, vision partagée de la gestion de classe, bref, je sors de l'entretien rassurée... même si je ne peux m'empêcher de me demander ce que fiche un maître formateur avec 20 ans d'expérience sur un poste généralement destiné aux débutants.
Alors, je ne peux pas tout relater dans les détails ici, mais dès le début, les choses ont coincé : M. L. n'avait jamais 2 mn pour bosser avec moi ; des parents sont venus au bout de quelques jeudis pour me parler pêle-mêle du fait que l'enseignant passait ses journées à raconter sa vie aux enfants, leur parlait mal de moi ( ), traitait rudement les élèves quand ils commençaient à s'agiter (et pourtant, j'estime que je suis assez rugueuse moi-même avec les trublions ), ne leur faisait pas faire de travail écrit...
Bref, j'ai demandé à ces parents d'aller en parler directement au maître : celui-ci les a reçus vertement en se drapant derrière ses 20 ans d'expérience.
Je vous passe les détails, parce qu'il y en aurait pour des pages, mais ce collègue en est vite arrivé aux mains avec les élèves ( ), refusant toutes mes tentatives de médiation, m'accusant même d'être à l'origine de ses soucis. Je lui ai même évité un soir de se faire casser la gueule par un père d'élève qu'il avait bousculé une fois de trop (l'élève, je veux dire...).
Devant la révolte des parents et des enfants (à qui j'ai pourtant expliqué à maintes reprises qu'ils avaient leur part de responsabilité dans l'histoire, parce que, à part ceux qui étaient terrorisés et pleuraient -ou ne venaient pas le jeudi-, d'autres s'amusaient à le faire sortir de ses gonds), j'ai demandé au maître de régler ses problèmes, sinon, je faisais appel à l'inspectrice. Le maître a daigné répondre à une demande de réunion de la part des parents... mais a passé une heure à se vanter de ses exploits pédagogiques et à me casser du sucre sur le dos, jusqu'à ce que certains parents plus hardis que les autres le reprennent et lui expliquent que le problème... c'était lui, et non moi...
Devant ce mur de mauvaise foi, les parents ont fini par faire appel à l'inspectrice (moi aussi, d'ailleurs, à partir du moment où il a été avéré qu'il était violent avec les enfants ). Celle-ci a reçu les parents, convoqué le maître, m'a confirmé qu'elle le pensait peu apte à enseigner, au moins devant des grands, qu'il avait d'ailleurs un "dossier" à l'inspection... et m'a demandé d'endiguer le flot des récriminations jusqu'à la fin de l'année... ce que j'ai fait, mais un peu dégoûtée quand même...
Et j'ai appris que l'année suivante, il a été nommé... en école d'application, mais dans une classe de petits...
Franchement, vous pensez vraiment que ce gugus mérite d'être enseignant ? Le corporatisme a ses limites, non ? :colere:
- User5899Demi-dieu
Ai-je écrit que Berre est Vitrolles ?Clarianz a écrit:Berre, c'est pas Vitrolles... Tu connais un peu la région? Moi oui.Cripure a écrit:Berre est au nord de Vitrolles, qui est au nord de Septèmes, qui est au nord du plus au nord des quartiers nord de Marseille.
Je connais un tout petit peu la région pour y être né, y avoir vécu 24 ans pleins et y retourner depuis toutes les trois semaines environs :lol:
- gelsomina31Grand Maître
Clarinette a écrit:
(...)
Franchement, vous pensez vraiment que ce gugus mérite d'être enseignant ? Le corporatisme a ses limites, non ?
Le corporatisme a des limites, oui. Mais pour un (très) mauvais enseignant, combien d'enseignants corrects ou débutants harcelés moralement (oui, j'ose le mot) parce qu'ils osent ne pas réussir à gérer parfaitement leur classe?
Et je me mets dans le lot avec mon CE1-CE2 difficile et mon IEN qui me reproche de ne pas savoir gérer trois élèves de 7-8 ans (oui, Clarianz, 7-8 ans) qui ont de tels problèmes de comportement que je ne peux pas travailler tranquillement avec le reste de la classe. Gérer 25 élèves en double niveau, c'est pas évident quand c'est la première fois. Si en plus, ces élèves n'ont aucune autonomie, à deux ou trois exceptions près, et quasiment aucune envie de travailler, comment je fais? D'après mon IEN, je me remets en question de fond en comble et je réussis toute seule dans mon coin car le cas des mes trois gremlins est trop lourd pour le RASED... trop lourd pour le RASED et pas pour moi???
Sinon, je peux aussi démissionner... BEN VOYONS!! Résultat : après un mois d'AM pour angine et pétage de plomb, je vais reprendre ma classe avec la promesse d'une inspection pour évaluer mon aptitude à enseigner... J'aurais mieux fait de me taire et de continuer à développer mon futur cancer du côlon ainsi que ma prochaine dépression...
PS : j'ai demandé et accepté de l'aide de la circonscription. Aide qui a consisté à me parler comme à une stagiaire non formé (j'ai 5 ans d'ancienneté) et à me dire : Il faut exiger un rang parfaitement silencieux tout le long du trajet (essayez d'avoir un rang parfaitement silencieux sur 100 mètre... j'ai deux cours à traverser entre mon bâtiment et la grille). Ne lancer aucune activité tant que les élèves ne sont pas prêt à travailler(vous avez déjà vu plus de 5 élèves de ZEP prêt à travailler en même temps?). Il faut les laisser s'exprimer mais ne pas les laisser déborder (facile avec des élèves logorrhéiques). Si vos élèves se comportent mal, c'est que vos cours ne sont pas intéressants, etc. Bref, les conseils de la conseillère pédagogique...
- ClarianzEmpereur
Cripure a écrit:Ai-je écrit que Berre est Vitrolles ?Clarianz a écrit:Berre, c'est pas Vitrolles... Tu connais un peu la région? Moi oui.Cripure a écrit:Berre est au nord de Vitrolles, qui est au nord de Septèmes, qui est au nord du plus au nord des quartiers nord de Marseille.
Je connais un tout petit peu la région pour y être né, y avoir vécu 24 ans pleins et y retourner depuis toutes les trois semaines environs :lol:
Toi aussi
mais non, je disais que la population est différente en employant, quoi, une métonymie?
_________________
Mama's Rock
- V.MarchaisEmpereur
Les enfants ont des problèmes, alors changez, VOUS...
C'est toute la logique actuelle.
C'est drôle, souvent, quand je lis les recommandations actuelles, que j'entends les conseillers pédagogiques et leur perpétuel culte du progrès en soi, de la révolution permanente, des nouvelles technologies et du ludique, je pense à... Farenheit. Tenez, je vous cherche l'extrait, je crois vraiment que ça en vaut la peine :
"Tu m'as demandé quand notre travail [la destruction des livres par les pompiers] a commencé et où ? [...] Les livres résumés. Les condensés, les digests, les graphismes ; tout subordonné au gag, à la fin percutante.
- La fin percutante, fit Mildred, approuvant du chef.
- Les classiques réduits pour composer des émissions d'un quart d'heure à la radio, coupés de nouveau pour tenir en extraits de deux minutes de lecture, enfin ramassés dans résumé de dictionnaire de dix à douze lignes. [...] Pour bien des gens, donc, Hamlet n'était qu'un digest d'une page dans un livre qui déclarait : "Maintenant, enfin, tous les classiques à votre portée ; votre niveau de connaissance égal à celui de votre voisin." Tu vois ce que je veux dire ? De la nursery au collège et du collège à la nursery. Voilà le tracé de la courbe intellectuelle pour les cinq derniers siècles ou plus.
[...] Les classes sont écourtées, la discipline négligée, la philosophie, l'histoire, les langues abandonnées, l'anglais et sa prononciation peu à peu délaissés, et finalement presque ignorés. On vit dans l'immédiat. Seul compte le boulot et après le travail, l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon à presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des écrous ? [...] Augmentez la dose de sports pour chacun, développez l'esprit d'équipe, de compétition, et le besoin de penser est éliminé."
Ray Bradbury, Farenheit 451, 1953
Toute ressemblance avec une situation où l'on ne jurerait que par les projets ludiques, le travail d'équipe, une égalité mal pensée, qui verrait la multiplication des oeuvres abrégées, le culte de la nouvelle à chute sans intérêt littéraire mais "à la fin percutante", une réforme du lycée mettant à mal l'enseignement de l'histoire, de la philosophie et des langues anciennes, un enseignement primaire permettant la quasi-ignorance de sa langue maternelle, une disqualification de l'effort et de la discipline au profit du principe de plaisir, un dévoiement des buts de l'enseignement avec l'introduction des compétences héritées de l'entreprise - cette ressemblance serait aussi fortuite que l'oeuvre serait prémonitoire.
Je vais planquer quelques bouquins derrière les radiateurs, on ne sait jamais.
C'est toute la logique actuelle.
C'est drôle, souvent, quand je lis les recommandations actuelles, que j'entends les conseillers pédagogiques et leur perpétuel culte du progrès en soi, de la révolution permanente, des nouvelles technologies et du ludique, je pense à... Farenheit. Tenez, je vous cherche l'extrait, je crois vraiment que ça en vaut la peine :
"Tu m'as demandé quand notre travail [la destruction des livres par les pompiers] a commencé et où ? [...] Les livres résumés. Les condensés, les digests, les graphismes ; tout subordonné au gag, à la fin percutante.
- La fin percutante, fit Mildred, approuvant du chef.
- Les classiques réduits pour composer des émissions d'un quart d'heure à la radio, coupés de nouveau pour tenir en extraits de deux minutes de lecture, enfin ramassés dans résumé de dictionnaire de dix à douze lignes. [...] Pour bien des gens, donc, Hamlet n'était qu'un digest d'une page dans un livre qui déclarait : "Maintenant, enfin, tous les classiques à votre portée ; votre niveau de connaissance égal à celui de votre voisin." Tu vois ce que je veux dire ? De la nursery au collège et du collège à la nursery. Voilà le tracé de la courbe intellectuelle pour les cinq derniers siècles ou plus.
[...] Les classes sont écourtées, la discipline négligée, la philosophie, l'histoire, les langues abandonnées, l'anglais et sa prononciation peu à peu délaissés, et finalement presque ignorés. On vit dans l'immédiat. Seul compte le boulot et après le travail, l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon à presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des écrous ? [...] Augmentez la dose de sports pour chacun, développez l'esprit d'équipe, de compétition, et le besoin de penser est éliminé."
Ray Bradbury, Farenheit 451, 1953
Toute ressemblance avec une situation où l'on ne jurerait que par les projets ludiques, le travail d'équipe, une égalité mal pensée, qui verrait la multiplication des oeuvres abrégées, le culte de la nouvelle à chute sans intérêt littéraire mais "à la fin percutante", une réforme du lycée mettant à mal l'enseignement de l'histoire, de la philosophie et des langues anciennes, un enseignement primaire permettant la quasi-ignorance de sa langue maternelle, une disqualification de l'effort et de la discipline au profit du principe de plaisir, un dévoiement des buts de l'enseignement avec l'introduction des compétences héritées de l'entreprise - cette ressemblance serait aussi fortuite que l'oeuvre serait prémonitoire.
Je vais planquer quelques bouquins derrière les radiateurs, on ne sait jamais.
- ClarianzEmpereur
Ce que je déplorais au début de ce fil, c'est qu'il y a un amalgame de fait entre le comportement de cet instit' qui est sans doute répréhensible, et les difficultés que rencontre l'ensemble de la profession.
Ce n'est pas en défendant n'importe quoi que l'on va aider mieux les collègues qui ont des soucis de gestions d'élèves/de classes/en conflit avec la hiérarchie pour de bonnes raisons.
J'ajoutais ensuite que le coup de la prise en otage, somme toute plus symbolique que violente puisqu'il n'y a pas eu de contraintes physiques exercées, était donc une très bonne solution pour faire plier les hiérarchies récalcitrantes à constater un problème.
Action de contestation à ajouter à celles de grève ou conseils silencieux (qui à mon humble avis, ne servent à rien).
Ce n'est pas en défendant n'importe quoi que l'on va aider mieux les collègues qui ont des soucis de gestions d'élèves/de classes/en conflit avec la hiérarchie pour de bonnes raisons.
J'ajoutais ensuite que le coup de la prise en otage, somme toute plus symbolique que violente puisqu'il n'y a pas eu de contraintes physiques exercées, était donc une très bonne solution pour faire plier les hiérarchies récalcitrantes à constater un problème.
Action de contestation à ajouter à celles de grève ou conseils silencieux (qui à mon humble avis, ne servent à rien).
_________________
Mama's Rock
- ClarianzEmpereur
V.Marchais a écrit:Les enfants ont des problèmes, alors changez, VOUS...
C'est toute la logique actuelle.
C'est drôle, souvent, quand je lis les recommandations actuelles, que j'entends les conseillers pédagogiques et leur perpétuel culte du progrès en soi, de la révolution permanente, des nouvelles technologies et du ludique, je pense à... Farenheit. Tenez, je vous cherche l'extrait, je crois vraiment que ça en vaut la peine :
"Tu m'as demandé quand notre travail [la destruction des livres par les pompiers] a commencé et où ? [...] Les livres résumés. Les condensés, les digests, les graphismes ; tout subordonné au gag, à la fin percutante.
- La fin percutante, fit Mildred, approuvant du chef.
- Les classiques réduits pour composer des émissions d'un quart d'heure à la radio, coupés de nouveau pour tenir en extraits de deux minutes de lecture, enfin ramassés dans résumé de dictionnaire de dix à douze lignes. [...] Pour bien des gens, donc, Hamlet n'était qu'un digest d'une page dans un livre qui déclarait : "Maintenant, enfin, tous les classiques à votre portée ; votre niveau de connaissance égal à celui de votre voisin." Tu vois ce que je veux dire ? De la nursery au collège et du collège à la nursery. Voilà le tracé de la courbe intellectuelle pour les cinq derniers siècles ou plus.
[...] Les classes sont écourtées, la discipline négligée, la philosophie, l'histoire, les langues abandonnées, l'anglais et sa prononciation peu à peu délaissés, et finalement presque ignorés. On vit dans l'immédiat. Seul compte le boulot et après le travail, l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon à presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des écrous ? [...] Augmentez la dose de sports pour chacun, développez l'esprit d'équipe, de compétition, et le besoin de penser est éliminé."
Ray Bradbury, Farenheit 451, 1953
Toute ressemblance avec une situation où l'on ne jurerait que par les projets ludiques, le travail d'équipe, une égalité mal pensée, qui verrait la multiplication des oeuvres abrégées, le culte de la nouvelle à chute sans intérêt littéraire mais "à la fin percutante", une réforme du lycée mettant à mal l'enseignement de l'histoire, de la philosophie et des langues anciennes, un enseignement primaire permettant la quasi-ignorance de sa langue maternelle, une disqualification de l'effort et de la discipline au profit du principe de plaisir, un dévoiement des buts de l'enseignement avec l'introduction des compétences héritées de l'entreprise - cette ressemblance serait aussi fortuite que l'oeuvre serait prémonitoire.
Je vais planquer quelques bouquins derrière les radiateurs, on ne sait jamais.
j'aime beaucoup, je vais placarder cet extrait en salle des profs et au CDI, parce qu'effectivement, la lecture des Classiques est un pb récurrent
_________________
Mama's Rock
- CondorcetOracle
Une prise en otage sans contrainte physique ? :shock:
Ce n'est alors pas une prise d'otage ?
Ce n'est alors pas une prise d'otage ?
- V.MarchaisEmpereur
C'est un syndrome de Stokholm très précoce.
- ClarianzEmpereur
Il me semble qu'il y a quand même une bonne part de complicité, non? les flics ne sont pas restés., il n'y a pas d'armes, ni rien de tel rapporté.
_________________
Mama's Rock
- CondorcetOracle
Alors le terme de prise d'otages est impropre.
- leyadeEsprit sacré
V.Marchais a écrit:Les enfants ont des problèmes, alors changez, VOUS...
C'est toute la logique actuelle.
C'est drôle, souvent, quand je lis les recommandations actuelles, que j'entends les conseillers pédagogiques et leur perpétuel culte du progrès en soi, de la révolution permanente, des nouvelles technologies et du ludique, je pense à... Farenheit. Tenez, je vous cherche l'extrait, je crois vraiment que ça en vaut la peine :
"Tu m'as demandé quand notre travail [la destruction des livres par les pompiers] a commencé et où ? [...] Les livres résumés. Les condensés, les digests, les graphismes ; tout subordonné au gag, à la fin percutante.
- La fin percutante, fit Mildred, approuvant du chef.
- Les classiques réduits pour composer des émissions d'un quart d'heure à la radio, coupés de nouveau pour tenir en extraits de deux minutes de lecture, enfin ramassés dans résumé de dictionnaire de dix à douze lignes. [...] Pour bien des gens, donc, Hamlet n'était qu'un digest d'une page dans un livre qui déclarait : "Maintenant, enfin, tous les classiques à votre portée ; votre niveau de connaissance égal à celui de votre voisin." Tu vois ce que je veux dire ? De la nursery au collège et du collège à la nursery. Voilà le tracé de la courbe intellectuelle pour les cinq derniers siècles ou plus.
[...] Les classes sont écourtées, la discipline négligée, la philosophie, l'histoire, les langues abandonnées, l'anglais et sa prononciation peu à peu délaissés, et finalement presque ignorés. On vit dans l'immédiat. Seul compte le boulot et après le travail, l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon à presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des écrous ? [...] Augmentez la dose de sports pour chacun, développez l'esprit d'équipe, de compétition, et le besoin de penser est éliminé."
Ray Bradbury, Farenheit 451, 1953
Toute ressemblance avec une situation où l'on ne jurerait que par les projets ludiques, le travail d'équipe, une égalité mal pensée, qui verrait la multiplication des oeuvres abrégées, le culte de la nouvelle à chute sans intérêt littéraire mais "à la fin percutante", une réforme du lycée mettant à mal l'enseignement de l'histoire, de la philosophie et des langues anciennes, un enseignement primaire permettant la quasi-ignorance de sa langue maternelle, une disqualification de l'effort et de la discipline au profit du principe de plaisir, un dévoiement des buts de l'enseignement avec l'introduction des compétences héritées de l'entreprise - cette ressemblance serait aussi fortuite que l'oeuvre serait prémonitoire.
Je vais planquer quelques bouquins derrière les radiateurs, on ne sait jamais.
Purée ça fait peur.... maintenant que tu nous mets le passage sous les yeux, effectivement......
_________________
Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- Raoul VolfoniGrand sage
Je viens de lire le fil (16 pages ! au lieu de préparer mes cours )... Toutes mes pensées vont à ce stagiaire, quels que puissent être ses torts. Je trouve écœurante la façon dont les choses se passent. Comment savoir s'il est fait pour enseigner ? Lors de ma 2° année de stage, mon tuteur disait à qui voulait l'entendre, CDE en tête, que je n'avais rien à faire devant une classe. Cela n'empêchait pas les élèves, les parents et les autres profs de m'apprécier, et de prendre parti en ma faveur lorsque j'ai été licenciée - et ça ne m'empêchait pas d'aimer ce que je faisais, et de le faire avec cœur. J'ai été stagiaire en lycée pro l'an dernier, et ô miracle, tout le monde m'a jugée apte à enseigner... alors les jugements définitifs sur le thème "Untel n'est pas fait pour enseigner", très peu pour moi.
Alors, ce stagiaire... on va le muter, lui fournir une aide en forme de fliquage (ah, les visites-conseil qui ne servent qu'à vous enfoncer encore un peu plus, il y aurait de quoi dire). Et on va, peut-être, lui "donner une deuxième chance" en le faisant redoubler, et puis, à la fin, il verra arriver un IEN (pas le même que la première année, bien entendu, objectivité powa) qui lui dira "Ah. C'est vous. Monsieur X, l'IEN de l'an dernier, m'a parlé de vous." Fin de l'histoire. Le muter maintenant, après ce battage et alors que son nom a été divulgué, c'est une belle hypocrisie. Il ne se trouvera pas un IEN pour l'évaluer objectivement et admettre, le cas échéant, qu'il est peut-être un bon prof qui a simplement mal démarré. Il va traîner une sacrée casserole, et, quelles que soient ses capacités à enseigner, c'est très destructeur.
Alors, ce stagiaire... on va le muter, lui fournir une aide en forme de fliquage (ah, les visites-conseil qui ne servent qu'à vous enfoncer encore un peu plus, il y aurait de quoi dire). Et on va, peut-être, lui "donner une deuxième chance" en le faisant redoubler, et puis, à la fin, il verra arriver un IEN (pas le même que la première année, bien entendu, objectivité powa) qui lui dira "Ah. C'est vous. Monsieur X, l'IEN de l'an dernier, m'a parlé de vous." Fin de l'histoire. Le muter maintenant, après ce battage et alors que son nom a été divulgué, c'est une belle hypocrisie. Il ne se trouvera pas un IEN pour l'évaluer objectivement et admettre, le cas échéant, qu'il est peut-être un bon prof qui a simplement mal démarré. Il va traîner une sacrée casserole, et, quelles que soient ses capacités à enseigner, c'est très destructeur.
- CondorcetOracle
Kruella. + 1000.
- Raoul VolfoniGrand sage
J'ajoute, pour avoir lu quelque part que Berre-l'Etang n'est pas Vitrolles ou les quartiers nord de Marseille, que les difficultés sont partout. Chercher le pire, qui existe forcément, n'est pas pertinent. Je galère cette année comme jamais, et entendre mes collègues me seriner "tu sais, ce n'est pas le pire lycée du 92, d'autres collègues ont bien pire comme élèves" alors que j'ai envie de me foutre contre les murs, ça me révulse. Que d'autres connaissent pire est regrettable (je le dis sincèrement), mais cela n'atténue pas mes propres difficultés.
- CondorcetOracle
Kruella ainsi qu'à cet infortuné stagiaire
- ClarinetteGrand Maître
Gelsomina :gelsomina31 a écrit:Clarinette a écrit:
(...)
Franchement, vous pensez vraiment que ce gugus mérite d'être enseignant ? Le corporatisme a ses limites, non ?
Le corporatisme a des limites, oui. Mais pour un (très) mauvais enseignant, combien d'enseignants corrects ou débutants harcelés moralement (oui, j'ose le mot) parce qu'ils osent ne pas réussir à gérer parfaitement leur classe?
Et je me mets dans le lot avec mon CE1-CE2 difficile et mon IEN qui me reproche de ne pas savoir gérer trois élèves de 7-8 ans (oui, Clarianz, 7-8 ans) qui ont de tels problèmes de comportement que je ne peux pas travailler tranquillement avec le reste de la classe. Gérer 25 élèves en double niveau, c'est pas évident quand c'est la première fois. Si en plus, ces élèves n'ont aucune autonomie, à deux ou trois exceptions près, et quasiment aucune envie de travailler, comment je fais? D'après mon IEN, je me remets en question de fond en comble et je réussis toute seule dans mon coin car le cas des mes trois gremlins est trop lourd pour le RASED... trop lourd pour le RASED et pas pour moi???
Sinon, je peux aussi démissionner... BEN VOYONS!! Résultat : après un mois d'AM pour angine et pétage de plomb, je vais reprendre ma classe avec la promesse d'une inspection pour évaluer mon aptitude à enseigner... J'aurais mieux fait de me taire et de continuer à développer mon futur cancer du côlon ainsi que ma prochaine dépression...
PS : j'ai demandé et accepté de l'aide de la circonscription. Aide qui a consisté à me parler comme à une stagiaire non formé (j'ai 5 ans d'ancienneté) et à me dire : Il faut exiger un rang parfaitement silencieux tout le long du trajet (essayez d'avoir un rang parfaitement silencieux sur 100 mètre... j'ai deux cours à traverser entre mon bâtiment et la grille). Ne lancer aucune activité tant que les élèves ne sont pas prêt à travailler(vous avez déjà vu plus de 5 élèves de ZEP prêt à travailler en même temps?). Il faut les laisser s'exprimer mais ne pas les laisser déborder (facile avec des élèves logorrhéiques). Si vos élèves se comportent mal, c'est que vos cours ne sont pas intéressants, etc. Bref, les conseils de la conseillère pédagogique...
Le harcèlement moral tel que tu le décris est absolument inadmissible, mais j'ai pu constater de mes propres yeux qu'il y a aussi des profs indignes que l'on laisse enseigner en toute impunité, comme celui que j'ai cité, ou une prof d'HG du lycée de mes filles, alcoolique, dépressive et absentéiste. Désolée pour cette dame, mais tout le monde est au courant depuis des années, direction comme inspection, et on se contente de ne lui donner que des secondes, pour "limiter les dégâts".
Ne devrait-on pas offrir à cette collègue la possibilité de se soigner correctement et ne pas faire supporter à des générations d'élèves de seconde ses difficultés personnelles ?
- V.MarchaisEmpereur
Clarinette a raison.
Le cas de ce stagiaire et celui de professeurs confirmés en difficulté sont différents, mais cela ne veut pas dire que ces derniers n'existent pas. Malheureusement, non seulement on répond bien mal à ces difficultés, mais à l'heure actuelle, l'attitude de l'institution aurait plutôt tendance à les créer.
Chez nous aussi, il y a eu un prof notoirement alcoolique. La solution apportée par l'inspection : une mutation. Ben voyons.
D'ailleurs, je vais peut-être me mettre à boire, moi aussi, finalement. Faut bien ça pour tenir le coup. Allez, santé !
Le cas de ce stagiaire et celui de professeurs confirmés en difficulté sont différents, mais cela ne veut pas dire que ces derniers n'existent pas. Malheureusement, non seulement on répond bien mal à ces difficultés, mais à l'heure actuelle, l'attitude de l'institution aurait plutôt tendance à les créer.
Chez nous aussi, il y a eu un prof notoirement alcoolique. La solution apportée par l'inspection : une mutation. Ben voyons.
D'ailleurs, je vais peut-être me mettre à boire, moi aussi, finalement. Faut bien ça pour tenir le coup. Allez, santé !
- SapotilleEmpereur
V.Marchais a écrit:
D'ailleurs, je vais peut-être me mettre à boire, moi aussi, finalement. Faut bien ça pour tenir le coup. Allez, santé !
Est-ce bien raisonnable ??? :lol:
J'ai bossé durant 4 ans avec un collègue, fort sympathique au demeurant, qui laissait les gamins seuls et partait chez lui durant 45 mn è 1h pendant la classe...
Je le savais parce que lorsqu'il ouvrait la porte du couloir, le courant d'air ainsi provoqué ouvrait la porte de ma classe.
Je refermais les 2 portes et tendais l'oreille vers sa classe...
Il s'y passait très trucs bruyants et quand c'était trop dangereux (un gamin qui menaçait les autres avec le grand compas du tableau, un autre qui avait mis le feu à une feuille de papier et l'avait jeté sur le parquet !!!), j'intervenais.
C'est moi qui suis partie !!!
- DaniNiveau 8
Clarinette a écrit:Gelsomina :gelsomina31 a écrit:Clarinette a écrit:
(...)
Franchement, vous pensez vraiment que ce gugus mérite d'être enseignant ? Le corporatisme a ses limites, non ?
Le corporatisme a des limites, oui. Mais pour un (très) mauvais enseignant, combien d'enseignants corrects ou débutants harcelés moralement (oui, j'ose le mot) parce qu'ils osent ne pas réussir à gérer parfaitement leur classe?
Et je me mets dans le lot avec mon CE1-CE2 difficile et mon IEN qui me reproche de ne pas savoir gérer trois élèves de 7-8 ans (oui, Clarianz, 7-8 ans) qui ont de tels problèmes de comportement que je ne peux pas travailler tranquillement avec le reste de la classe. Gérer 25 élèves en double niveau, c'est pas évident quand c'est la première fois. Si en plus, ces élèves n'ont aucune autonomie, à deux ou trois exceptions près, et quasiment aucune envie de travailler, comment je fais? D'après mon IEN, je me remets en question de fond en comble et je réussis toute seule dans mon coin car le cas des mes trois gremlins est trop lourd pour le RASED... trop lourd pour le RASED et pas pour moi???
Sinon, je peux aussi démissionner... BEN VOYONS!! Résultat : après un mois d'AM pour angine et pétage de plomb, je vais reprendre ma classe avec la promesse d'une inspection pour évaluer mon aptitude à enseigner... J'aurais mieux fait de me taire et de continuer à développer mon futur cancer du côlon ainsi que ma prochaine dépression...
PS : j'ai demandé et accepté de l'aide de la circonscription. Aide qui a consisté à me parler comme à une stagiaire non formé (j'ai 5 ans d'ancienneté) et à me dire : Il faut exiger un rang parfaitement silencieux tout le long du trajet (essayez d'avoir un rang parfaitement silencieux sur 100 mètre... j'ai deux cours à traverser entre mon bâtiment et la grille). Ne lancer aucune activité tant que les élèves ne sont pas prêt à travailler(vous avez déjà vu plus de 5 élèves de ZEP prêt à travailler en même temps?). Il faut les laisser s'exprimer mais ne pas les laisser déborder (facile avec des élèves logorrhéiques). Si vos élèves se comportent mal, c'est que vos cours ne sont pas intéressants, etc. Bref, les conseils de la conseillère pédagogique...
Le harcèlement moral tel que tu le décris est absolument inadmissible, mais j'ai pu constater de mes propres yeux qu'il y a aussi des profs indignes que l'on laisse enseigner en toute impunité, comme celui que j'ai cité, ou une prof d'HG du lycée de mes filles, alcoolique, dépressive et absentéiste. Désolée pour cette dame, mais tout le monde est au courant depuis des années, direction comme inspection, et on se contente de ne lui donner que des secondes, pour "limiter les dégâts".
Ne devrait-on pas offrir à cette collègue la possibilité de se soigner correctement et ne pas faire supporter à des générations d'élèves de seconde ses difficultés personnelles ?
la "prof" dont parle clarinette serait dépressive. C'est une pathologie. Les p'tits chefs d'établissement aiment bien se prendre pour des médecins, jaugeant souvent la légitimité de notre absentéisme, terme managérial...
Mais admettant que clarinette ait les compétences médicales, et que ladite "prof" soit dépressive.
1. est-il alors vraiment inattendu qu'ells soit "absentéiste" ?
2. est-il alors vraiment inattendu qu'elle soit alcoolique ?
Si jamais la "prof indigne" en venait à se suicider, ce ne serait bien sûr que parce qu'elle était dépressive, et cette dépression serait bien évidemment totalement étrangère à ce qu'est l'EN.
Finalement auprès des clarinette, sa seule option est de s'immoler dans la cour.
Sa famille aura alors peut-être droit à de sincères condoléances.
- V.MarchaisEmpereur
Dani, tu exagères. En la circonstance, Clarinette est aussi démunie que nous.
Et oui, des collègues alcooliques, ça existe. Et c'est un problème.
Je ne dis pas qu'on doit s'acharner sur eux ni même les clouer au pilori mais ce n'est pas en faisant l'autruche qu'on arrangera les choses.
J'ai moi-même dans mon établissement actuel une collègue en grande détresse. C'est notoire. Les parents pâlissent quand ils apprennent que leur enfant l'aura pendant un an. Mais personne ne peut rien faire. J'ai essayé d'aider cette collègue, mes autres collègues ont essayé - il y a une bonne ambiance, chez nous, et beaucoup de solidarité : en vain. On ne peut pas aider quelqu'un qui ne le veut pas, qui ne peut même pas faire le constat que ça ne va pas. Je ne dis pas que c'est la faute de la collègue. Elle va mal, mais refuser de le dire ne va pas l'aider. Au contraire, je pense que ce qu'elle vit jour après jour ne peut que l'enfoncer.
Et oui, des collègues alcooliques, ça existe. Et c'est un problème.
Je ne dis pas qu'on doit s'acharner sur eux ni même les clouer au pilori mais ce n'est pas en faisant l'autruche qu'on arrangera les choses.
J'ai moi-même dans mon établissement actuel une collègue en grande détresse. C'est notoire. Les parents pâlissent quand ils apprennent que leur enfant l'aura pendant un an. Mais personne ne peut rien faire. J'ai essayé d'aider cette collègue, mes autres collègues ont essayé - il y a une bonne ambiance, chez nous, et beaucoup de solidarité : en vain. On ne peut pas aider quelqu'un qui ne le veut pas, qui ne peut même pas faire le constat que ça ne va pas. Je ne dis pas que c'est la faute de la collègue. Elle va mal, mais refuser de le dire ne va pas l'aider. Au contraire, je pense que ce qu'elle vit jour après jour ne peut que l'enfoncer.
- Carcassonne : des parents menacent de mort la directrice et les enseignants de l'école La Gravette
- Collège Jeanne d'Arc et Lycée Saint-Louis (Carcassonne) : une centaine de parents demandent le départ de la directrice
- Suicide de Christine Renon directrice d'école : des parents d'élèves interpellent le ministre sur les conditions de travail des directeurs.
- Rattrapage du Bac : 9 élèves révoltés par l’attitude de leur examinateur
- [stagiaire] recevoir les parents en "pré-conseil"
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum