poésie et danse

Salut tous
J'ai la chance d'avoir une Seconde dont la moitié danse au conservatoire; pour allier la littérature et leur passion, je pensais placer un peu de danse lors de ma séquence poésie (GT, "du romantisme au surréalisme"); pour l'instant mes souvenirs universitaires me font surtout penser à "l'après midi d'un faune" (Mallarmé + Debussy); auriez-vous d'autres illuminations? ou, si la thématique est trop restreinte, dois-je me diriger au plus large "Poésie et Arts en révolution au XIXéme: sculpture/peinture/danse/musique"?
Merci de vos lumières culturelles

Il y a le magnifique poème d'Apollinaire, Salomé
Pour que sourie encore une fois Jean-Baptiste
Sire je danserais mieux que les séraphins
Ma mère dites-moi pourquoi vous êtes triste
En robe de comtesse à côté du Dauphin

Mon coeur battait battait très fort à sa parole
Quand je dansais dans le fenouil en écoutant
Et je brodais des lys sur une banderole
Destinée à flotter au bout de son bâton

Et pour qui voulez-vous qu'à présent je la brode
Son bâton refleurit sur les bords du Jourdain
Et tous les lys quand vos soldats ô roi Hérode
L'emmenèrent se sont flétris dans mon jardin

Venez tous avec moi là-bas sous les quinconces
Ne pleure pas ô joli fou du roi
Prends cette tête au lieu de ta marotte et danse
N'y touchez pas son front ma mère est déjà froid

Sire marchez devant trabants marchez derrière
Nous creuserons un trou et l'y enterrerons
Nous planterons des fleurs et danserons en rond
Jusqu'à l'heure où j'aurai perdu ma jarretière
Le roi sa tabatière
L'infante son rosaire
Le curé son bréviaire

Je dois avoir des éléments d'explication dessus, si jamais tu décides de le faire et qu'il te laisse perplexe.

whouaaaaa super!
merci beaucoup! pour ma part j'étais resté à la Salomé symboliste (Mallarmé/Des Esseintes in A rebours)/Wilde); ce pourrait être un excellent complement, vers une ouverture surréaliste (même si ce poème est en partie symboliste, comme ça à vue de nez).
Je veux bien une ou deux piste de lecture en tout cas :abd:

Voici quelques notes sur ce poème. Je l'ai découvert en prépa et j'avais gardé précieusement mes notes de l'époque. Je les ai retravaillées quand j'ai eu des premières.

Merci mille fois Canelle; j'ai parcouru ton travail, c'est assez costaud mais en remaniant pour une classe de Seconde ça devrait "passer"
Encore merci pour ces précieux avis!

Ce n'est pas 19e,mais je verrai bien une étude parallèle de La Valse de Camille Claudel et de l'extrait de la première valse entre Solal et Ariane dans Belle du Seigneur...
à leur faire transformer en poème, en écriture ?

Pour Camille Claudel (superbe, j'adore), je prends , mais pour Belle du Seigneur, je ne sais pas si je suis "autorisé" à introduire un extrait de roman dans mon GT poésie .

Oups, j'ai écrit je verrai au lieu de je verrais.
Sinon pas en étude de texte, mais comme déclencheur / support d'écriture pour une transposition générique, ça ne me semble pas être interdit du tout.

ahhh pas bête... en fin d'année de seconde ce genre d'écriture d'invention est sans doute abordable (oui, mon Gt aura sans doute lieu après février voire à Paques...je me rpépre à l'avance!!!)

Les Yeux d'Elsa (extrait)

Quelle valse inconnue entraînante et magique
M'emporte malgré moi comme une folle idée
Je sens fuir sous mes pieds cette époque tragique
Elsa quelle est cette musique
Ce n'est plus moi qui parle et mes pas sont guidés

Cette valse est un vin qui ressemble au Saumur
Cette valse est le vin que j'ai bu dans tes bras
Tes cheveux en sont l'or est mes vers s'en émurent
Valsons-la comme on saute un mur
Ton nom s'y murmure Elsa valse et valsera.

Aragon

Danse macabre (extrait/début) Charles Baudelaire - et la musique de Camille Saint-Saëns en prolongement....

Fière, autant qu'un vivant, de sa noble stature,
Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants,
Elle a la nonchalance et la désinvolture
D'une coquette maigre aux airs extravagants.

Vit-on jamais au bal une taille plus mince ?
Sa robe exagérée, en sa royale ampleur,
S'écroule abondamment sur un pied sec que pince
Un soulier pomponné, joli comme une fleur.

La ruche qui se joue au bord des clavicules,
Comme un ruisseau lascif qui se frotte au rocher,
Défend pudiquement des lazzi ridicules
Les funèbres appas qu'elle tient à cacher.

Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,
Et son crâne, de fleurs artistement coiffé,
Oscille mollement sur ses frêles vertèbres.
Ô charme d'un néant follement attifé.

Mamamanette, je te dois un magnum de champagne pour Noël!!!

Aucun mérite, j'adore la danse :-)))