Nos dernières lectures (tome 4)

Lu (avec un an de retard) le dernier bio-roman d'Echenoz, Des éclairs :



C'est le dernier volet d'une trilogie commencée avec Ravel puis Courir…
Et c'est très drôle (pour les scientifiques, c'est la vie pas même romancée de Nikola Tesla, inventeur de génie, plein de tics et de tocs, insupportable, et ami des pigeons).

J'avais beaucoup aimé Courir. Je pense alors me lancer dans cette lecture...Merci!

Hello, un petit message avec quelques lectures récentes.



Tout d'abord Les Revenants, de Laura Kasischke.
Un mélange de campus novel et de roman fantastique. Une étudiante meurt dans un accident de voiture, et un an après, ses camarades croient la voir dans le campus.
Il y a des fans de Kasischke ici ? Pour ma part je l'ai découverte avec ce roman, elle arrive vraiment bien à mêler à son histoire une évocation plutôt critique des rituels sociaux américains, c'est un très bon roman que je vous recommande.



Après Laura Kasischke, la "grande soeur" ou la tante de cette dernière, Joyce Carol Oates, qui n'a pas à faire ses preuves dans le domaine de la dénonciation glauque des obsessions américaines et dans l'exploration des côtés sombres de la psyché humaine.
Le dernier livre qui vient de paraître aux éditions Philippe Rey est un recueil de nouvelles fantastiques, qui explore des événements troublants situés dans la vie quotidienne : elle s'en sert pour évoquer le goût du mal et du mystère derrière le cadre banal de la middle class américaine.
Je sais que Joyce Carol Oates beaucoup de fans, notamment en France, il y en a ici ?

Comme toujours, vous pouvez voir mes critiques sur ces livres que je vous recommande chaudement sur mon site :
http://hermitecritique.wordpress.com

Un livre assez étrange car il mélange récit de vie (la naissance prématurée de jumeaux et la perte de l'un des deux) et digressions sur Flaubert.

Mélange étonnant.
Un joli style tout de même.



http://www.bricabook.com/archives/2012/03/16/23719912.html

tnemelc a écrit:Hello, un petit message avec quelques lectures récentes.

Tout d'abord Les Revenants, de Laura Kasischke.
Il y a des fans de Kasischke ici ?

Pas fan, mais je l'ai découverte moi aussi avec ce roman, et je compte bien la relire.

Je suis en train de lire "Le Musée de l'innocence", de Pamuk.
Un immense roman d'amour, bouleversant.

Juste avant, j'ai lu "Bonbon Palace", d'un autre écrivain turc (une femme en fait, mais je ne peux dire écrivaine)

Je note, Retraitée, j'ai envie d'histoire amour !




http://www.bricabook.com/archives/2012/03/18/23784912.html

Prof d’anglais depuis vingt ans dans la classe G 229 du lycée Edouard-Herriot de Troyes, Jean-Philippe Blondel aime son métier. A 25 ans ce fut une révélation. A 45 il fait le bilan, évoque ses joies, ses découragements.

Pas facile d’être quitté par ses élèves chaque année. A travers des anecdotes, drôles ou tragiques, du quotidien en classe, ce concentré d’humanité, se dessine en creux le portrait d’un homme touchant. Un message optimiste et revigorant sur l’école, avec un filigrane une réflexion sur le temps qui passe vite, trop vite.

Un style simple, parfois trop, mais on s'y retrouve. Forcément.

Une belle lecture-détente commencée pendant les vacances et terminée aujourd'hui: Le Voyageur de John Twelve Hawks, le 1er tome d'une trilogie SF:
"Un monde qui ressemble au nôtre de façon troublante est dirigé en secret par un organisme, la Tabula, capable de repérer toute personne, de contrôler tout événement. Les Frères de la Tabula mènent depuis des siècles une guerre contre leurs ennemis : les Voyageurs, mi-voyants, mi-prophètes, qui, seuls, peuvent passer d'un univers à l'autre, et les Arlequins, habiles guerriers. Maya, fille d'Arlequin, et Gabriel et Michael, Voyageurs inconscients de leurs capacités, se trouvent liés face à cet immense complot : ils vont se rendre compte que la pire paranoïa n'est que la moindre des protections... ".
D'après ce que j'ai lu sur le net, l'auteur est aussi paranoïaque que ses personnages. Personne ne sait à quoi il ressemble, pas même son agent ou son éditeur avec qui il communique par mail ou par téléphone.

Le Terrier - Kafka

Pourquoi ai-je donc ignoré si longtemps son oeuvre ?!

Tnemelc, je viens de finir "J'ai réussi à rester en vie" de J C Oates écrit ap la disparition brutale de son mari. Une mise à nue pudique et impudique à la fois.
Je ne connais pas le recueil dont tu parles... je vais l'acheter.

Le recueil en question est le dernier paru.
Ici, aux États-Unis (j'y vis jusqu'en juillet)le nouveau gros roman de Oates sort demain. Autant te dire que je guette le moment où je pourrai aller chez mon libraire
... surtout que je vais assister à`une rencontre avec Oates le 30 !

en train de lire HHhH ... j'aime bcp. Je reviendrai en parler quand je l'aurai fini (plus que 100 pages)

tnemelc a écrit:Le recueil en question est le dernier paru.
Ici, aux États-Unis (j'y vis jusqu'en juillet)le nouveau gros roman de Oates sort demain. Autant te dire que je guette le moment où je pourrai aller chez mon libraire
... surtout que je vais assister à`une rencontre avec Oates le 30 !

Chanceuse pour la rencontre! Tu nous raconteras...Je l'apprécie beaucoup.

Je me régale avec Tonio Kröger de Th. Mann à l'écriture très épurée et avec la très belle biographie d'Ossip Mandelstam, Mon temps, mon fauve, de Ralph Dutli. L'essai est nourri d'extraits de poèmes et de proses de Mandelstam, de photos d'époque et de témoignages d'autres poètes et écrivains russes du de la première moitié du XXe siècle (sa femme Nadejda, Marina Tsvetaeva, Anna Akhmatova, Pasternak...). En cela, il constitue aussi une très bonne introduction à la poésie russe et à ses mouvements littéraires (acméisme, futurisme, imaginisme, symbolisme) ainsi qu'aux bouleversements politiques de l'époque -car Mandelstam souffrit, comme beaucoup, de persécutions de la part du régime et mourut probablement de froid et de faim près de Vladivostok.
Plusieurs jugements émouvants de poètes sur son oeuvre achèvent l'essai. Quelques exemples pour donner envie de lire ce poète que j'admire beaucoup :

« Mandelstamm (sic) : rarement j'ai eu, comme avec sa poésie, le sentiment de cheminer -de cheminer aux côtés de l'irréfutable et du vrai, et ce, grâce à lui. » (Paul Celan)

« Une voix qui subsiste même après que son propriétaire n'est plus. Il était un Orphée moderne : envoyé aux Enfers, il n'en est pas revenu, tandis que sa veuve, parcourant un sixième de la surface de la terre, fuyait d'une cachette à l'autre, serrant entre ses bras la marmite dans laquelle, enroulés, se trouvaient ses poèmes qu'elle se récitait toutes les nuits pour le cas où ils seraient découverts par des furies armées d'un mandat de perquisition. Les voilà, nos métamorphoses, les voilà, nos mythes. » (Joseph Brodsky)

« Si la Russie avait été fondée par Anna Akhmatova, si Mandelstam avait été son législateur et Staline, rien qu'un personnage marginal dans une épopée géorgienne perdue, si la Russie avait ôté sa peau d'ours hirsute, si elle pouvait vivre dans la parole, et non pas dans le poing, si la Russie, si la Russie... » (Adam Zagajewski, 1989)

« Il déborde de rythmes, comme il déborde de réflexions et de paroles merveilleuses. Quand il récit, il se balance un peu, agite les mains ; avec délice, il respire au rythme des mots -avec la physiologie du coryphée derrière lequel le choeur arrive en dansant. Sa démarche fait rire, il a le dos trop droit et il marche comme sur la pointe des pieds. Mandelstam passe pour fou, et fou, il semble bel et bien l'être, parmi des gens qui ont l'habitude de dissimuler ou de falsifier leurs impulsions spontanées. Anna Akhmatova dit : « Ossip est une armoire pleine de surprises. » Il agite les mains, ses yeux expriment une extase absolue -loin de sa chaise, de son interlocuteur, de sa tartine entamée dans une soucoupe. Il parle avec les mots de ses poèmes : bégayant, grandiose, sans pudeur. Mandelstam est un spectacle qui répand l'optimisme. » (Lidia Guinzbourg)

Et ce bout de poème qui donne son titre au livre de Dutli :

« Mon temps, mon fauve, qui pourra
Plonger au fond de tes prunelles ?
Qui de son sang recollera,
Les vertèbres de deux siècles ? » (Mandelstam, octobre 1922)

Quand on prend conscience de la vie de ce poète et de ses compagnons d'infortune, de ce qui représentait une folie en ces années-là (celle de publier un poème férocement critique sur Staline ; celle de truffer les poèmes, même censurés, d'allusions à la "nuit soviétique"), ces poésies prennent un tour d'autant plus émouvant. Elles étaient conçues pour Mandelstam comme des "bouteilles jetées à la mer", au destinataire encore inconnu, au legs très fragile. Et en effet, même si ses principaux recueils ont été publiés de son vivant (mais avec quels périls !), c'est sa femme Nadejda qui prit soin de garder en mémoire tous ses poèmes afin de prévenir une éventuelle confiscation de tous ses textes. On a toujours l'impression de lire quelque chose de précieux, vivre une vie de poète n'était pas pour eux une pose (au contraire peut-être du Tonio Kröger de Mann...). Cette anecdote l'exprime mieux que ce que j'en dis, je crois :
« Je m'étais réveillé en sentant que ce jour-là, j'étais prêt à signer tout ce qu'on exigerait de moi. Non pas par peur, non, mais parce que tout m'était égal. Rien ne comptait plus. Alors, brusquement, un poème de Mandelstam a surgi dans ma mémoire, « Théta et Iota de la flûte grecque », du premier au dernier vers. Et j'ai éprouvé ce que les croyants connaissent probablement, lors de la communion... Le monde entier, vraiment tout entier, et moi comme une parcelle du monde. Après cette expérience, j'ai su que je signerais rien. » (Un dissident arrêté dans les années 70 et évoqué par la poétesse Olga Sedakova dans Poésie et anthropologie)

arcenciel a écrit:

tnemelc a écrit:Le recueil en question est le dernier paru.
Ici, aux États-Unis (j'y vis jusqu'en juillet)le nouveau gros roman de Oates sort demain. Autant te dire que je guette le moment où je pourrai aller chez mon libraire
... surtout que je vais assister à`une rencontre avec Oates le 30 !

Chanceuse pour la rencontre! Tu nous raconteras...Je l'apprécie beaucoup.

"Chanceuse", peut-être pas. Chanceux, oui, assurément

tnemelc a écrit:

arcenciel a écrit:

tnemelc a écrit:Le recueil en question est le dernier paru.
Ici, aux États-Unis (j'y vis jusqu'en juillet)le nouveau gros roman de Oates sort demain. Autant te dire que je guette le moment où je pourrai aller chez mon libraire
... surtout que je vais assister à`une rencontre avec Oates le 30 !

Chanceuse pour la rencontre! Tu nous raconteras...Je l'apprécie beaucoup.

"Chanceuse", peut-être pas. Chanceux, oui, assurément

Oui Clement/tnemelc!(bobo à l'oeil depuis hier matin...) Désolée.

lulucastagnette a écrit:

Joe Middleton travaille comme agent de nettoyage au commissariat de Christchurch. Pour tout le monde, il est Joe-le-lent, l'attardé qu'il faut traiter avec gentillesse. En réalité, Joe n'est ni lent ni attardé. Il est le boucher de Christchurch, un psychopathe qui s'attaque aux femmes et les massacre. Et c'est pour suivre l'enquête de près qu'il a endossé son "costume" d'attardé.

Pour les amateurs d'ambiance à la Dexter. Prenant.

Je viens de finir ce livre, entamé vendredi dernier. J'ai beaucoup apprécié ce personnage de Joe Middleton. Ce livre est à conseiller !

http://www.bricabook.com/archives/2012/03/21/23724735.html

Récit qui a eu le prix Landerneau cette année. Superbe écriture ! Auteur à découvrir !

Son précédent bouquin avait déjà obtenu un prix.

J'ai commencé Lady Susan, de Jane Austen hier soir. Dès les deux premières lettres, j'ai accroché.

Dont vous pourrez trouver quelques pages ici :
http://books.google.fr/books?id=BNNDbm5TIkAC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

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http://www.bricabook.com/archives/2012/03/22/23820700.html

Le prochain roman de Gemma Malley : une dystopie bien sympathique. Une deuxième partie moins réussie que le début tout de même ...

Mes deux dernières lectures...


Les auteurs nordiques envahissent les rayons de ma bibliothèque municipale ! :lol:
Une femme fait le point sur sa vie, au moment où son fils, jeune adolescent, sombre dans la délinquance, elle revient sur sa jeunesse, son divorce, sa relation avec un homme marié. J'ai trouvé ça long et plein d'auto-apitoiement.



J'ai beaucoup aimé cette biographie.

http://www.bricabook.com/archives/2012/03/24/23754138.html

Pas aimé du tout ... Pourtant de belles critiques sur Télérama par exemple ...

Après en avoir beaucoup entendu parler (surtout ici et surtout en mal), j'ai enfin lu ça :



Et bien je ne trouve pas ça si horrible. J'ai trouvé l'histoire jolie et le tout est saupoudré d'un humour qui allège un peu le côté gnangnan que pourrait avoir l'histoire.

D'accord avec toi Lulu !

d'ac aussi, les filles!