une professeure trans victime de nombreux messages de haine après la diffusion de son nom sur internet

"Un enseignant ne peut pas devenir une enseignante." Depuis mardi 22 mai, une avalanche de messages transphobes, parfois extrêmement violents, s'abat sur le personnel d'un collège de Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne). En cause : la fuite sur les réseaux sociaux d'une lettre de la principale, normalement destinée aux parents d'élèves, annonçant le changement de genre d'une enseignante. "Je suis intervenue aujourd'hui dans la classe de votre enfant pour l'informer qu'à partir de la semaine prochaine, son professeur (...), Monsieur B., sera habillé en femme, peut-on lire dans ce document, daté du jeudi 18 mai. Monsieur B. entame un processus de changement de genre pour devenir une femme. Il aimerait être appelé madame et non plus monsieur."

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/harcelement-a-l-ecole/ils-l-ont-mise-en-danger-une-professeure-trans-victime-de-nombreux-messages-de-haine-apres-la-diffusion-de-son-nom-sur-internet_2766105.html

Quelle tristesse...

Répugnantes réactions !

Les commentaires de l'articles sont à vomir ! Une pure honte, vraiment.
Je suis vraiment scandalisée. J'en tremble de rage !

Ce que j'aimerais savoir, c'est ce qui permet au journaliste de décrire ainsi le courrier de la principal : "Ce courrier, aux tournures parfois maladroites".

Sans autre précision, on s'imagine tout et n'importe quoi, mais toujours que la principale a des reproches à se faire dans cette histoire. Ce ne sont pas des accusations gravissimes, mais ce sont des accusations quand même, et totalement en l'air.

"Monsieur B., sera habillé en femme" c'est pas idéal mais bon...
Par contre, là où je n'approuve pas vraiment la collègue, c'est sur le fait de produire un écrit, l'envoyer sur l'ENT, et s'étonner que ça circule, "mais euh c'était interne." Si je ne veux pas être lu je n'écris pas. Si j'écris j'essaie d'anticiper, et la malveillance, sur un tel sujet, on sait qu'elle va survenir.

Qu'écririez-vous à la place ?

"Monsieur B., sera habillé en femme", c'est complètement ridicule. Que de maladresses ! Je pense que le collègue en question, enfin la collègue maintenant, n'avait pas besoin de cela...

Je me garderais bien de mentionner des détails aussi personnels dans un document écrit nominatif déposé sur l'ENT. Il faut être bien sot pour penser qu'il n'y aura pas un imbécile pour en faire n'importe quoi. D'ailleurs...

Je pense qu'une réunion aurait été plus judicieuse car elle aurait permis aux parents de poser des questions, de partager leur surprise, d'amorcer une réflexion sur le sujet. Je trouve également que la formulation "Monsieur B sera habillé en femme" est pour le moins malheureuse.
Pauvre collègue, j'espère qu'elle est soutenue par son équipe.

J'avoue ne pas voir la nécessité d'écrire quoi que ce soit. C'est au professeur, devant ses élèves, d'expliquer sa nouvelle apparence... ou pas.

Je vais me faire lyncher, mais penser que les élèves et leurs parents vont accepter la situation sans broncher... Je ne suis ni homophobe, ni transphobe, mais penser que c'est le cas tous les élèves et de leurs parents... C'est être naïf. C'est triste, mais c'est comme ça. Oui, il faut engager un travail au sein de l'établissement, mais ça prend du temps. Et les conséquences ne sont pas assurées.

Peut-être que le tempo n'était pas non plus le bon. Faire cela à la rentrée de septembre aurait sans doute créé un malaise un peu moindre. En tout cas, pour avoir lu les commentaires, c'est franchement dégueulasse. Pauvre collègue.

archeboc a écrit:
Qu'écririez-vous à la place ?

Pour le coup c'est difficile - c'est pour ça que j'ai dit "mais bon" : quelle que soit la formulation, ça va circuler, échapper, et donner lieu à des commentaires dégueulasses.
Pour autant, on ne peut pas non plus faire l'économie d'un écrit.

La seule approche écrite que je pourrais envisager serait un truc performatif type "je sais pouvoir compter sur votre respect", mais ça n'empêcherait pas grand chose : on n'a pas encore tourné la page de l'homophobie, alors la transphobie...

New Zealand a écrit:Je vais me faire lyncher, mais penser que les élèves et leurs parents vont accepter la situation sans broncher... Je ne suis ni homophobe, ni transphobe, mais penser que c'est le cas tous les élèves et de leurs parents... C'est être naïf. C'est triste, mais c'est comme ça. Oui, il faut engager un travail au sein de l'établissement, mais ça prend du temps. Et les conséquences ne sont pas assurées.

Je pense la même chose, mais on ne va quand même pas s'empêcher de vivre à cause de la bêtise des autres...

Eloah a écrit:Je pense qu'une réunion aurait été plus judicieuse car elle aurait permis aux parents de poser des questions, de partager leur surprise, d'amorcer une réflexion sur le sujet. Je trouve également que la formulation "Monsieur B sera habillé en femme" est pour le moins malheureuse.
Pauvre collègue, j'espère qu'elle est soutenue par son équipe.

Le problème avec la réunion ouverte comme ça, c'est le risque que ça s'échappe et parte en invectives.
On peut y arriver avec les élèves, avec les personnels, mais pas avec les parents.

C'est fou le nombre de commentaires disant que l'enseignante aurait dû "changer d'établissement". Ben oui, bien sûr, il faut fuir, ne pas choquer les élèves et puis, surtout, on peut changer d'établissement comme de chemise.

Je n'ai aucune envie de lire les commentaires, que je n'imagine que trop bien.

Quant au courrier sur l'ENT, quelle maladresse !

Je rejoins Hugo78 et Delia : M.X serait arrivé sous l'apparence et le nom de Mme X après les vacances, ç'aurait été le moyen de couper court aux inévitables questions et commentaires.

Oudemia a écrit:Je n'ai aucune envie de lire les commentaires, que je n'imagine que trop bien.

Quant au courrier sur l'ENT, quelle maladresse !

Je rejoins Hugo78 et Delia : M.X serait arrivé sous l'apparence et le nom de Mme X après les vacances, ç'aurait été le moyen de couper court aux inévitables questions et commentaires.

Tu fais bien, j'ai fait une erreur grossière en les lisant. C'est tellement puant que j'ai hurlé de rage devant mon écran.

Babarette a écrit:C'est fou le nombre de commentaires disant que l'enseignante aurait dû "changer d'établissement". Ben oui, bien sûr, il faut fuir, ne pas choquer les élèves et puis, surtout, on peut changer d'établissement comme de chemise.

Et puis la rumeur qui précède ou qui rattrape, ç'aurait été tellement plus gérable...
Mieux vaut faire face, montrer que les élèves ne sont pas traumatisés, et que la seule difficulté pour eux, c'est de dépasser les "mons... euh madame, pardon" par inadvertance.

pogonophile a écrit:montrer que les élèves ne sont pas traumatisés, et que la seule difficulté pour eux, c'est de dépasser les "mons... euh madame, pardon" par inadvertance.

Qu'en savez-vous ?

Babarette a écrit:Les commentaires de l'articles sont à vomir ! Une pure honte, vraiment.
Je suis vraiment scandalisée. J'en tremble de rage !

Calmez-vous. Tout le monde n'est pas d'accord avec vous, vous en verrez d'autres.

Etude de cas : si les collègues ici présents, très bien-pensants, cherchent une nounou pour leur enfant, pensez-vous qu'ils choisiront plutôt, à compétences égales, une mère de famille ou un homme en transition ?

Cydathénéon a écrit:

pogonophile a écrit:montrer que les élèves ne sont pas traumatisés, et que la seule difficulté pour eux, c'est de dépasser les "mons... euh madame, pardon" par inadvertance.

Qu'en savez-vous ?

S'ils sont bien accompagnés et qu'ils comprennent ce qui se passe, alors il n'y a pas de raison que cela les traumatise. Après, ils garderont le droit d' en penser ce qu'ils veulent, mais certainement pas celui de l'exprimer.
Ce que j'en sais ? Une de mes élèves est trans et elle a entamé sa transition sans changer d'établissement et en cours d'année ; bien sûr tout n'est pas rose et elle a dû faire face à quelques c*****, mais elle assume son choix et, chemin faisant, tous les élèves s'habituent à sa nouvelle identité. Et je pense qu'il y a beaucoup à apprendre de la détermination et du courage dont elle fait preuve face à ses camarades, face aux autres en général. De la même manière, les élèves auront à apprendre du choix de cette prof et y survivront, voire, se porteront mieux en ayant appris la tolérance et le respect.
Quant à la question que vous posez à Babarette, mon opinion est que dans les deux cas, vous avez affaire à une femme et que, même en transition, il se peut que la 2eme soit elle aussi parent. Et qu'il existe de très bonnes nounous sans enfants, ou même (je vous jure) des hommes nounous. D'autant que, je pense, ce qui choqué Babarette c'est le manque de considération et de respect envers cette personne et toutes les personnes trans : être contre la transition en son for intérieur ce n'est pas grave, mais déverser sa haine à l'abri derrière son écran, c'est vraiment dégueulasse.
Enfin, précisons qu'il ne semble pas s'agir, ici, de discuter de notre position face à la transphobie, mais de constater que, en voulant bien faire, une CDE a mis en danger une collègue et l'a livrée à la vindicte populaire.

Cydathénéon a écrit:

pogonophile a écrit:montrer que les élèves ne sont pas traumatisés, et que la seule difficulté pour eux, c'est de dépasser les "mons... euh madame, pardon" par inadvertance.

Qu'en savez-vous ?

Même chose, l'expérience.
Les élèves sont moins bornés que les adultes.

Par contre ta condescendance et la partie de pêche au "petit transphobe qui se cache en chacun de nous et c'est bien normal" avec tes histoires de nounou, tu peux les remballer ça n'apporte rien. Et je préfère être qualifié de "bien pensant" qu'avoir du caca dans la tête tu vois.

Cydathénéon a écrit:

Babarette a écrit:Les commentaires de l'articles sont à vomir ! Une pure honte, vraiment.
Je suis vraiment scandalisée. J'en tremble de rage !

Calmez-vous. Tout le monde n'est pas d'accord avec vous, vous en verrez d'autres.

Etude de cas : si les collègues ici présents, très bien-pensants, cherchent une nounou pour leur enfant, pensez-vous qu'ils choisiront plutôt, à compétences égales, une mère de famille ou un homme en transition ?  

Mon choix est très clair : celle chez qui ça ne sent pas le tabac.