Des enfants privés de la cantine car leurs parents sont chômeurs

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/07/09/97001-20110709FILWWW00312-enfants-de-chomeurs-prives-de-cantine.php

Le XXIe siècle et le XIXe siècle : noces barbares.

Ignoble. C'est ajouter une exclusion à une autre exclusion.

Manque de places dans les cantines scolaires... manque de places dans les dortoirs en maternelle... C'est bon pour nous ça !
Ça prouve que les maires ne se laisseront pas faire lorsqu'on leur proposera de reprendre à leur charge, comme au début du XIX° siècle, tout ou partie de l'enseignement primaire !

Mais comme c'est dans le Figaro, la plupart des commentaires sont "intéressants".

J'édite : voir le tome 1 de Moi, ma Vie, mon Oeuvre, à paraître.


Alors merci -entre autres bien sûr- au Maire de ma commune.

Tout ce H-S pour dire que manger à la cantine peut avoir des conséquences positives importantes sur la scolarité, ne serait-ce également que par la socialisation.

Il est quand même ahurissant de devoir défendre des évidences (enfin pas pour tout le monde, apparemment). Triste, ignoble, révoltant, inimaginable il y a vingt ans.

Tout cela participe, lentement mais sûrement, au démantèlement du service public d'éducation, j'en ai peur.
(Et pourtant je ne suis pas pessimiste, d'habitude.)

Les parents chômeurs pourraient être embauchés à la cantine.

Il n'y a que moi que ça ne choque pas?
Déjà pour les miens, il fallait qu'au moins un des deux parents travaille pour que ce soit accepté.

Mufab a écrit:Tout cela participe, lentement mais sûrement, au démantèlement du service public d'éducation, j'en ai peur.
(Et pourtant je ne suis pas pessimiste, d'habitude.)

Non. Au contraire, ça indique que les communes n'ont pas du tout l'intention de se substituer à l'Etat et qu'elles ne laisseront pas faire le cas échéant.

Elles se débattent déjà pour arriver à satisfaire vaille que vaille les demandes de leurs administrés et n'y arrivent pas toujours, ce qui les obligent à pondre des réglementations impopulaires comme celle citée par le Figaro, elles n'auront sans doute pas envie du tout d'avoir à créer des Jardins d'éveil pour les tout-petits et les petits, à récupérer les gamins déscolarisés à partir de 15 heures pour les "soutenir" scolairement, les distraire et les occuper jusqu'à ce que les familles puissent les récupérer ou, à terme, à recruter et rémunérer elles-mêmes leurs instits pour faire tourner des écoles qui seraient redevenues communales, comme au bon vieux temps de la loi Guizot.

Je ne sais pas quoi penser... c'est vrai qu'avoir à s'occuper de son enfant le midi peut pénaliser les parents dans leur recherche d'emploi et puis il y a le coût en argent et en temps mais en même temps, quand on est au chômage, on est plus disponible pour ses enfants... qui ne sont pas n'importe qui quand même... dans mon coin, je vois beaucoup de parents au chômage ou au foyer, ce qui est différent je vous l'accorde, mettre leur enfants à la garderie le matin, à la cantine le midi et à la garderie le soir... j'ai un peu le sentiment qu'ils se débarrassent de leur enfant pendant la journée sans que cela ne leur permette de retrouver un travail... alors la cantine comme lieu de socialisation, pourquoi pas, mais la cantine comme un droit inaliénable, je me pose la question... sauf si les parents n'ont pas les moyens de nourrir leur enfant mais là aussi il y a des aides données par la mairie, non?

Non. Au contraire, ça indique que les communes n'ont pas du tout l'intention de se substituer à l'Etat et qu'elles ne laisseront pas faire le cas échéant.

Donc c'est positif ? Une sorte de contestation ?

(Purée j'ai du mal... quand je vois par exemple autour de moi le gaspillage en fleu-fleurs avides d'eau malgré la pénurie, à comprendre que des économies de bout de chandelle puissent se faire sur le dos des gosses de chômeurs.)

Oui, c'est ignoble.
Mes enfants ont également été privés de cantine (et de garderie) pendant plusieurs années parce qu'ils étaient handicapés, et ça m'a toujours profondément choquée.

alors la cantine comme lieu de socialisation, pourquoi pas, mais la cantine comme un droit inaliénable, je me pose la question... sauf si les parents n'ont pas les moyens de nourrir leur enfant (...)

- sauf la distance ou le coût de l'aller-retour;
- sauf si l'enfant, comme les autres, a besoin de retrouver ses cops à la cantine et après;
- sauf si le parent a besoin d'un peu de solitude, parce qu'il traverse une période difficile (ah non, pardon, j'oubliais que le chômage et la demeure au foyer sont des actes délibérés autorisés par la société moderne);
- sauf maladie du parent, et soins lourds, pour lui ou un proche.
- sauf, sauf...

Il faudrait donc tout justifier, motiver, et aller pleurnicher... pour avoir l'immense privilège de mettre son enfant à la cantine ?

Le fond de l'article fait peur et sa forme... comment dire ?

Quant aux commentaires des lecteurs du figaro : (décidément, il manque le smiley qui vomit).

Tatatam !

Au choix : ou :

Mufab a écrit:

alors la cantine comme lieu de socialisation, pourquoi pas, mais la cantine comme un droit inaliénable, je me pose la question... sauf si les parents n'ont pas les moyens de nourrir leur enfant (...)

- sauf la distance ou le coût de l'aller-retour;
- sauf si l'enfant, comme les autres, a besoin de retrouver ses cops à la cantine et après;
- sauf si le parent a besoin d'un peu de solitude, parce qu'il traverse une période difficile (ah non, pardon, j'oubliais que le chômage et la demeure au foyer sont des actes délibérés autorisés par la société moderne);
- sauf maladie du parent, et soins lourds, pour lui ou un proche.
- sauf, sauf...

Il faudrait donc tout justifier, motiver, et aller pleurnicher... pour avoir l'immense privilège de mettre son enfant à la cantine ?

+10

Le chômage est un lourd poids porté par l'individu qui l'exclut de facto de la société, les réflexions venant de l'extérieur sont omniprésentes, la souffrance est souvent dissimulée parce qu'après tout un chômeur "mais de quoi peut-il se plaindre puisqu'il ne travaille pas ?!"...
Cette décision est parfaitement dégueulasse... Stigmatisation du chômeur, encore...

Mufab a écrit:

alors la cantine comme lieu de socialisation, pourquoi pas, mais la cantine comme un droit inaliénable, je me pose la question... sauf si les parents n'ont pas les moyens de nourrir leur enfant (...)

- sauf la distance ou le coût de l'aller-retour;
- sauf si l'enfant, comme les autres, a besoin de retrouver ses cops à la cantine et après;
- sauf si le parent a besoin d'un peu de solitude, parce qu'il traverse une période difficile (ah non, pardon, j'oubliais que le chômage et la demeure au foyer sont des actes délibérés autorisés par la société moderne);
- sauf maladie du parent, et soins lourds, pour lui ou un proche.
- sauf, sauf...

Il faudrait donc tout justifier, motiver, et aller pleurnicher... pour avoir l'immense privilège de mettre son enfant à la cantine ?

je craignais ce type de réaction... Non, je ne crois pas qu'il faille justifier et pleurnicher et encore moins mendier "l'immmmense" privilège de mettre son enfant à la cantine. C'est pour ça que j'hésitais à réagir sur ce sujet.
Je suis pour que tous les enfants aillent à la cantine mais je constate aussi que beaucoup de parents se débarrassent littéralement de leur gamin le matin et refusent de le récupérer avant la fin de la garderie, pour avoir des moments de tranquillité.

Je trouve révoltant qu'on interdise la cantine à certains parents sous prétexte qu'ils sont chômeurs mais je constate que beaucoup de parents (à Valenton, Val de Marne puis à Compiègne, Oise, les deux en ZEP) qui laissent leur enfant à la cantine parce qu'ils sont à la recherche d'un emploi, sont curieusement disponibles pour surveiller les maitres et maitresses qui sont de récréation (entre 10H à 10H20 et entre 15h et 15H20) pour vérifier que leur choupinet n'a pas eu d'accident ou ne s'est pas fait refaire le portrait par un camarade. Certains viennent même à la grille entre 11h30 et 13h30 pour voir ce que fait leur enfant...
Bref, j'extrapole à partir de mon expérience mais je garde le sentiment que les parents qui peuvent garder leur enfants pendant la cantine parce qu'ils sont disponibles devraient le faire.

Dans le sillon "moi, ma vie, mon œuvre", mes parents n'étant pas chômeurs, j'ai mangé à la cantine pendant toute ma scolarité primaire (et jusqu’en 5e au collège) et je n'en garde pas un excellent souvenir de socialisation. J'avoue que dès que j'ai pu déjeuner à la maison, j'ai foncé et bye bye la cantine.

Aujourd'hui, je n'ai pas d'enfant, donc pas de problème de cantine mais je pense que lorsque la question se posera, je ne mettrais mon enfant à la cantine que contrainte et forcée par mon travail et à condition que mon enfant soit demandeur.

Vous ne devez pas avoir d'élus locaux parmi vos proches et vous n'avez pas suivi la grande réforme des collectivités territoriales.
Si vous faisiez l'effort de vous tenir informés de la vie politique française, vous pourriez peut-être avoir une lecture des faits plus performante.
Vous allez vous réveiller en recevant vos avis d'imposition Taxe d'habitation en décembre 2014 ou 2015 et ce sera trop tard. Le vin sera tiré.

doublecasquette a écrit: Vous ne devez pas avoir d'élus locaux parmi vos proches et vous n'avez pas suivi la grande réforme des collectivités territoriales.
Si vous faisiez l'effort de vous tenir informés de la vie politique française, vous pourriez peut-être avoir une lecture des faits plus performante.
Vous allez vous réveiller en recevant vos avis d'imposition Taxe d'habitation en décembre 2014 ou 2015 et ce sera trop tard. Le vin sera tiré.

Peux tu expliquer davantage ton argument?

je craignais ce type de réaction...

Eh oui, je suis bien prévisible...

Dans le sillon "moi, ma vie, mon œuvre"

C'est difficile aussi de parler de ce que l'on ne connaît pas, non ? On parle toujours un peu de soi... quoi qu'on dise. Autant le faire franco.

je constate que beaucoup de parents (à Compiègne, en ZEP) qui laissent leur enfant à la cantine parce qu'ils sont à la recherche d'un emploi, sont curieusement disponibles pour surveiller les maitres et maitresses qui sont de récréation (entre 10H à 10H20 et entre 15h et 15H20) pour vérifier que leur choupinet n'a pas eu d'accident ou ne s'est pas fait refaire le portrait par un camarade. Certains viennent même à la grille entre 11h30 et 13h30 pour voir ce que fait leur enfant...

Je constate ça aussi (voire pire) : ayant fait partie d'une assoc de parents d'élèves, je peux même te dire que certains peuvent aller bien plus loin dans la perfidie (filmer les instits, caché derrière la haie, pour prouver qu'elles bavardent au lieu de surveiller les récrés... Anecdote véridique.)

Et alors ? Ce n'est pas parce que certains font ça, parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire, qu'il faut punir les 99,9% autres.

gelsomina31 a écrit:

Mufab a écrit:

alors la cantine comme lieu de socialisation, pourquoi pas, mais la cantine comme un droit inaliénable, je me pose la question... sauf si les parents n'ont pas les moyens de nourrir leur enfant (...)

- sauf la distance ou le coût de l'aller-retour;
- sauf si l'enfant, comme les autres, a besoin de retrouver ses cops à la cantine et après;
- sauf si le parent a besoin d'un peu de solitude, parce qu'il traverse une période difficile (ah non, pardon, j'oubliais que le chômage et la demeure au foyer sont des actes délibérés autorisés par la société moderne);
- sauf maladie du parent, et soins lourds, pour lui ou un proche.
- sauf, sauf...

Il faudrait donc tout justifier, motiver, et aller pleurnicher... pour avoir l'immense privilège de mettre son enfant à la cantine ?

je craignais ce type de réaction... Non, je ne crois pas qu'il faille justifier et pleurnicher et encore moins mendier "l'immmmense" privilège de mettre son enfant à la cantine. C'est pour ça que j'hésitais à réagir sur ce sujet.
Je suis pour que tous les enfants aillent à la cantine mais je constate aussi que beaucoup de parents se débarrassent littéralement de leur gamin le matin et refusent de le récupérer avant la fin de la garderie, pour avoir des moments de tranquillité.

Je trouve révoltant qu'on interdise la cantine à certains parents sous prétexte qu'ils sont chômeurs mais je constate que beaucoup de parents (à Valenton, Val de Marne puis à Compiègne, Oise, les deux en ZEP) qui laissent leur enfant à la cantine parce qu'ils sont à la recherche d'un emploi, sont curieusement disponibles pour surveiller les maitres et maitresses qui sont de récréation (entre 10H à 10H20 et entre 15h et 15H20) pour vérifier que leur choupinet n'a pas eu d'accident ou ne s'est pas fait refaire le portrait par un camarade. Certains viennent même à la grille entre 11h30 et 13h30 pour voir ce que fait leur enfant...
Bref, j'extrapole à partir de mon expérience mais je garde le sentiment que les parents qui peuvent garder leur enfants pendant la cantine parce qu'ils sont disponibles devraient le faire.

Dans le sillon "moi, ma vie, mon œuvre", mes parents n'étant pas chômeurs, j'ai mangé à la cantine pendant toute ma scolarité primaire (et jusqu’en 5e au collège) et je n'en garde pas un excellent souvenir de socialisation. J'avoue que dès que j'ai pu déjeuner à la maison, j'ai foncé et bye bye la cantine.

Aujourd'hui, je n'ai pas d'enfant, donc pas de problème de cantine mais je pense que lorsque la question se posera, je ne mettrais mon enfant à la cantine que contrainte et forcée par mon travail et à condition que mon enfant soit demandeur.

Mais en gros c'est justement bien que les parents qui ne se sentent pas d'élever leurs gosses les confient à l'école, non?

Dans certaines familles, la cantine permet d'avoir un repas équilibré, alors qu'à la maison pour des raisons diverses (argent ou difficultés à éduquer et vivre) on aura des repas "affligeants".

Oui les enfants sont parfois fatigants pour les parents et oui il m'arrive de mettre mon gamin à la cantine alors que je pourrais rentrer faire le repas.

Mufab a écrit:

Et alors ? Ce n'est pas parce que certains font ça, parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire, qu'il faut punir les 99,9% autres.

Je suis d'accord avec toi!

Je voulais juste dire que les cantines des écoles n'ont pas des murs extensibles et donc elles ont un nombre limité de places. Il faut donc à un moment donné faire un choix parmi les élèves dont les parents qui veulent les laisser à la cantine.
Plutôt que d'empêcher les enfants de chômeurs de manger à la cantine, je proposais de libérer les places des enfants des parents espions scolaires!