- NasopiBon génie
Même expérience pour moi ! Je n'ai pas été licenciée, mais j'ai dû refaire mon année de stage, et je l'ai très mal vécu. Pour ma deuxième année, j'ai eu la chance de tomber sur des gens humains et sympa ; mais pour ma première année, on a travaillé à me détruire psychologiquement du début à la fin, sous prétexte de "m'aider".
Je n'aurais certainement pas supporté d'être licenciée, moi non plus. C'est vrai que ça a été très dur pendant les premières années ; mais maintenant, ça va beaucoup mieux, et j'aime mon métier. Comme toi, Carabas, je ne peux pas faire autre chose qu'enseigner. On ne peut pas juger les gens sur un an.
Je n'aurais certainement pas supporté d'être licenciée, moi non plus. C'est vrai que ça a été très dur pendant les premières années ; mais maintenant, ça va beaucoup mieux, et j'aime mon métier. Comme toi, Carabas, je ne peux pas faire autre chose qu'enseigner. On ne peut pas juger les gens sur un an.
- mimileDoyen
comme d'autres ici, j'ai été renouvelée et j'ai eu droit à de très nombreuses visites l'an passé. j'en compte environ 10 de ma tutrice, 2 de l'inspecteur... ça ajoute du stress et les élèves ressentent qu'on a la pression.
si je n'avais pas été titularisée, je ne sais pas ce que je serai devenue... cette histoire est juste
si je n'avais pas été titularisée, je ne sais pas ce que je serai devenue... cette histoire est juste
- Marie LaetitiaBon génie
Kruella a écrit:Mais dans mon cas, il y avait eu un tel travail de sape de mon moral que je n'avais plus aucune estime de moi-même. J'étais détruite, psychologiquement, à force de prendre des baffes. Et ce n'était pas seulement mon "moi prof" qui était détruit, mais toute ma personne (si je me fais bien comprendre). Les capacités de nuisance et de destruction de notre institution ne doivent pas être sous-estimées.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- CelebornEsprit sacré
Kruella, Carabas, mais aussi Leyade, Condorcet, Hermiony, aliceinwonderland, nasopi, mimile et tous les autres qui le veulent, je souhaite faire un lien vers cet article dans mon blog et le mettre en perspective. Si vous êtes intéressés, je suis preneur de témoignages même très courts, même de deux lignes, juste pour montrer les rouages de ce système ou une facette en particulier qui vous a marqués. N'hésitez donc pas à me contacter par PM (même pour un simple copier/coller de ce qui est écrit ici : j'aimerais vraiment un ensemble de petits témoignages qui permettent de dessiner un portrait d'ensemble).
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- InvitéInvité
Dani a écrit:Quand l'EN veut te venir en aide, prépare ton testament.
Si vrai, hélas.
- CeladonDemi-dieu
A tous ceux concernés par ces harcèlements parfaitement odieux qui s'appellent "aide"
- JaneBNeoprof expérimenté
Cette histoire est vraiment triste mais ne me surprend pas tant que çà...je pense que l'EN a sa ( grosse) part de responsabilités dans l'accompagnement de ses stagiaires ou plutôt son non-accompagnement...
Accompagner dans le métier, c'est aider et encourager ...pas mettre la pression jusqu'au couperêt final!
Accompagner dans le métier, c'est aider et encourager ...pas mettre la pression jusqu'au couperêt final!
- Reine MargotDemi-dieu
cette prof a sans doute subi pas mal de pressions...mais au-delà de ça il faut savoir aussi être lucide, et se dire que si on n'est pas fait pour ce métier, ce n'est pas la fin du monde...rien ne vaut la peine d'en arriver là, surtout pas ce boulot.
- DaniNiveau 8
JaneB a écrit:Cette histoire est vraiment triste mais ne me surprend pas tant que çà...je pense que l'EN a sa ( grosse) part de responsabilités dans l'accompagnement de ses stagiaires ou plutôt son non-accompagnement...
Accompagner dans le métier, c'est aider et encourager ...pas mettre la pression jusqu'au couperêt final!
Les stagiaires dégustent...
Mais le harcèlement insitutionnel ne se limite nullement aux stagiaires. Ceux qui donnent des notes qui reflètent le niveau réel par rapport au programme, ceux qui punissent "trop", ceux qui font des cours "magistraux", ceux qui ont atteint un certain âge, tous sont susceptibles d'être en ligne de mire. Certains un temps fort estimés, deviennent curieusement "pas faits pour ce métier"... Pendant ce temps, les autres peuvent toujours considérer que pendant que l'un d'entre-nous sombre sous les calomnies et les agressions, la vindicte ne tombe pas sur eux...
- Raoul VolfoniGrand sage
Celeborn, je vais essayer de te taper quelque chose... et tant pis (ou tant mieux) si certains se reconnaissent dans ce que j'écrirai. M'en fous, je suis titulaire maintenant, je peux l'ouvrir
- DulcineaNiveau 9
Tout à fait Dani!!
Des menaces de licenciement planent sur une collègue d'anglais pour cette raison là. Une autre collègue nommée au lycée a préféré démissionner et une de mes collègues d'allemand est en congé de longue maladie pour les raisons que tu évoques.
Non, les titulaires ne sont pas à l'abri du tout. Une ambiance très tendue plane au lycée, tout le monde se pose la même question: mais qui sera la prochaine victime du chef?? Je croise les doigts pour que ce ne soit pas moi, j'entrerais assez bien dans le profil que tu décris.
Des menaces de licenciement planent sur une collègue d'anglais pour cette raison là. Une autre collègue nommée au lycée a préféré démissionner et une de mes collègues d'allemand est en congé de longue maladie pour les raisons que tu évoques.
Non, les titulaires ne sont pas à l'abri du tout. Une ambiance très tendue plane au lycée, tout le monde se pose la même question: mais qui sera la prochaine victime du chef?? Je croise les doigts pour que ce ne soit pas moi, j'entrerais assez bien dans le profil que tu décris.
- Raoul VolfoniGrand sage
C'est bien là qu'on est en plein dans une gestion à la France Telecom. Tout est bon pour pousser les gens à bout, pour les démoraliser, les pousser vers la porte... et ceux qui sont dans le viseur de quelqu'un (IPR, CDE, formateur IUFM dans le cas des stagiaires à mon époque) dégustent tout particulièrement.
- CelebornEsprit sacré
Kruella a écrit:C'est bien là qu'on est en plein dans une gestion à la France Telecom.
Oh ! Notre taux de suicide est bien supérieur !
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- LeclochardEmpereur
Celeborn a écrit:Kruella a écrit:C'est bien là qu'on est en plein dans une gestion à la France Telecom.
Oh ! Notre taux de suicide est bien supérieur !
Tu as des chiffres ?
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- CelebornEsprit sacré
On avait trouvé ça lors d'une com'péda au SNALC. Évidemment, je me suis empressé de ne pas conserver ça à un endroit où je pourrais le retrouver…
Je vais chercher
Je vais chercher
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- LeclochardEmpereur
Merci. C'est un chiffre à diffuser et à connaître.
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- CarabasVénérable
A défaut de taper quelqu'un! :diable: Ca restera de l'ordre du fantasme.Kruella a écrit:Celeborn, je vais essayer de te taper quelque chose...
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- EmeraldiaÉrudit
Du respect ?Carabas a écrit:Quand j'ai demandé si une reconversion de ce type était possible, on m'a ri au nez : "c'est à vous de vous prendre par la main, on ne va pas tout vous apporter sur un plateau d'argent, mais qu'est-ce que vous attendez de nous?"condorcet a écrit:Outre la tragédie personnelle, ce suicide pose à nouveau le problème de la reconversion dans l'Education nationale : je trouve que d'autres postes auraient du lui être proposés à la fin de son année de stage dans la fonction publique d'Etat.
- EmeraldiaÉrudit
+1Kruella a écrit:leyade a écrit:
Quelle tristesse....
Aucun boulot ne mérite qu'on se tue pour lui...
"Le recteur de l’académie de Grenoble Olivier Audéoud
[...]
Pour lui, un soutien exceptionnel lui a été apporté avec un nombre de visites dans sa classe et de journées d’observation bien supérieur aux autres professeurs-stagiaires."
>> Moi j'appelle ça une pression supplémentaire, pendant mon année de stage j'ai eu droit à une "visite" supplémentaire, on m'a bien fait comprendre que c'était parce que je n'étais pas assez bien selon leurs critères....
+1 avec Leyade. J'ai eu droit à ce "soutien exceptionnel" lors de mon stage en tant que certifiée, et j'ai surtout eu le sentiment d'être mise sous pression. (J'ai aussi pensé qu'on me déployait toute la panoplie pour parer à un éventuel recours au TA). J'avais l'impression de ne jamais me sortir des visites, bilans et autres merdes du genre. Parfois, je me comparais à un taureau en pleine corrida... chaque visite, chaque rapport était une nouvelle banderille, contribuait à me faire baisser l'échine pour l'estocade finale.
Et quand j'ai appris mon licenciement, moi aussi je l'ai très mal vécu. Je comprends le geste de cette jeune collègue, pour avoir pensé commettre le même. Il ne s'agit pas comme quelqu'un l'écrivait de "se tuer pour un boulot". Mais dans mon cas, il y avait eu un tel travail de sape de mon moral que je n'avais plus aucune estime de moi-même. J'étais détruite, psychologiquement, à force de prendre des baffes. Et ce n'était pas seulement mon "moi prof" qui était détruit, mais toute ma personne (si je me fais bien comprendre). Les capacités de nuisance et de destruction de notre institution ne doivent pas être sous-estimées.
Si on a des élèves odieux, et qu'on nous met la pression ss arrêt, que ça ne va jamais, que ça n'est jamais assez bien et finalement, on vous sort "pas fait pour ça", ça sous-entend que la personne (malgré ses études, le temps passé et les sacrifices) n'a pas de valeur... Je peux comprendre, il ft être solide pour encaisser certaines situations.
"Pas fait pour ça", vu le nombre d'années d'études qu'il faut et le peu de débouchés qu'offrent les filières générales, cette expression peut mettre qqu'un ds une impasse psychologique s'il est déjà déprimé par des mois de critiques et de pression.
Je trouve ça très triste et ça me fout en rage en même temps.
- EmeraldiaÉrudit
Ou tes gants de boxe pour ma part...Dani a écrit:Quand l'EN veut te venir en aide, prépare ton testament.
- EmeraldiaÉrudit
Ca s'appelle comme ça justement pour mieux faire culpabiliser le pauvre prof et se faire passer pour le sauveur... C'est de la manipulation, propre au harcèlement moral.Celadon a écrit:A tous ceux concernés par ces harcèlements parfaitement odieux qui s'appellent "aide"
- CelebornEsprit sacré
Merci à la première personne qui m'a envoyé un témoignage et à l'autre qui m'en a promis un. N'hésitez pas à vous manifester vous aussi !
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- Raoul VolfoniGrand sage
Carabas a écrit:A défaut de taper quelqu'un! :diable: Ca restera de l'ordre du fantasme.Kruella a écrit:Celeborn, je vais essayer de te taper quelque chose...
Qui sait si une nuit, dans une ruelle sombre de Bordeaux... *rêve en caressant son poing américain*
- EmeraldiaÉrudit
Oui hélas, c'est la profession la plus touchée par le suicide et la plus soignée pour troubles dépressifs.Celeborn a écrit:Kruella a écrit:C'est bien là qu'on est en plein dans une gestion à la France Telecom.
Oh ! Notre taux de suicide est bien supérieur !
- JaenelleHabitué du forum
Même expérience que certain(e)s : à l'époque (glorieuse :| de l'IUFM), j'ai râté mon année de stage. Conditions difficiles : lycée Technologique ; 32 garçons, 2 filles ; moi, j'avais l'air d'avoir 18 ans. Au début, c'était le souk, mais j'ai essayé de réagir, et j'ai réussi ! Cependant, je n'ai pas supporté la pression exercée par mon maître de stage collège : grippe, 40 de fièvre, etc, et il me dit "si tu ne viens pas travailler, c'est toi et ta conscience" ! Même ses collègues ont été choqués (et encore aujourd'hui, avec l'expérience, je peux vous dire qu'il en disait des erreurs à ses élèves ! ). On m'a proposé de redoubler, ce que j'ai accepté avec soulagement, même si je savais que j'avais une épée de damoclès au dessus de la tête.
Heureusement, la seconde année s'est bien déroulée. Déjà parce qu'une année merdique, ça forme ! Et je suis tombée sur un bon lycée, aux élèves agréables, deux maître(sse)s de stage compétentes et disponibles, et une tutrice IUFM qui avait à coeur de me soutenir.
Et je rappelle, à l'époque, les stagiaires du secondaire n'assuraient "que" 6 heures de cours (sans expérience, mais quand même que 6 heures).
Aujourd'hui, je m'en sors bien, très bien certaines années, même s'il y eu des années difficiles.
D'autant que l'après titularisation n'a pas été triste non plus (les joies de la gestion de l'EN).
Conclusion : heureusement qu'on m'a donné cette seconde chance ; à l'époque, je ne semblais pas faite pour enseigner. Aujourd'hui, je suis un professeur appréciée (aux méga chevilles ! :succes: ).
Heureusement, la seconde année s'est bien déroulée. Déjà parce qu'une année merdique, ça forme ! Et je suis tombée sur un bon lycée, aux élèves agréables, deux maître(sse)s de stage compétentes et disponibles, et une tutrice IUFM qui avait à coeur de me soutenir.
Et je rappelle, à l'époque, les stagiaires du secondaire n'assuraient "que" 6 heures de cours (sans expérience, mais quand même que 6 heures).
Aujourd'hui, je m'en sors bien, très bien certaines années, même s'il y eu des années difficiles.
D'autant que l'après titularisation n'a pas été triste non plus (les joies de la gestion de l'EN).
Conclusion : heureusement qu'on m'a donné cette seconde chance ; à l'époque, je ne semblais pas faite pour enseigner. Aujourd'hui, je suis un professeur appréciée (aux méga chevilles ! :succes: ).
- HermionyGuide spirituel
Emeraldia a écrit:Oui hélas, c'est la profession la plus touchée par le suicide et la plus soignée pour troubles dépressifs.Celeborn a écrit:Kruella a écrit:C'est bien là qu'on est en plein dans une gestion à la France Telecom.
Oh ! Notre taux de suicide est bien supérieur !
(Et c'est celle qui est la plus touchée par Alzheimer...HS).
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