- Libé-RationGuide spirituel
J'ai trois séries de Terminales en Philo : S, ES et STG.
Pour le bac blanc, en m'inspirant des annales, j'ai proposé trois sujets.
Oui, mais maintenant, il faut corriger.
Sur quels critères ?
Analyse du sujet, organisation de la réponse, qualité des arguments et des exemples... j'ai bon ? Quoi d'autres ? J'ai le droit de décompter des points pour la langue (je suis extrêmement pointilleuse sur la question en français).
Je suis un peu larguée.
Mes sujets :
En ES :
Sujet 1 : Être libre, est-ce s’affranchir de toute autorité ?
Sujet 2 : Un événement historique est-il toujours imprévisible ?
Sujet 3 :
Quant à savoir s’il existe le moindre principe moral qui fasse l’accord de tous, j’en appelle à toute personne un tant soit peu versée dans l’histoire de l’humanité, qui ait jeté son regard plus loin que le bout de son nez. Où trouve-t-on cette vérité pratique universellement acceptée sans doute ni problème aucun, comme devrait l’être une vérité innée ? La justice et le respect des contrats semblent faire l’accord du plus grand nombre ; c’est un principe qui, pense-t-on, pénètre jusque dans les repères de brigands, et dans les bandes des plus grands malfaiteurs ; et ceux qui sont allés le plus loin dans l’abandon de leur humanité respectent la fidélité et la justice entre eux. Je reconnais que les hors-la-loi eux-mêmes les respectent entre eux ; mais ces règles ne sont pas respectées comme des lois de nature innées : elles sont appliquées comme des règles utiles dans leur communauté ; et on ne peut concevoir que celui qui agit correctement avec ses complices mais pille et assassine en même temps le premier honnête homme venu, embrasse la justice comme un principe pratique. La justice et la vérité sont les liens élémentaires de toute société : même les hors-la-loi et les voleurs, qui ont par ailleurs rompu avec le monde, doivent donc garder entre eux la fidélité et les règles de l’équité, sans quoi ils ne pourraient rester ensemble. Mais qui soutiendraient que ceux qui vivent de vol et de rapine ont des principes innées de vérité et de justice, qu’ils acceptent et reconnaissent ?
John Locke, Essai sur l’entendement humain.
Pour le bac blanc, en m'inspirant des annales, j'ai proposé trois sujets.
Oui, mais maintenant, il faut corriger.
Sur quels critères ?
Analyse du sujet, organisation de la réponse, qualité des arguments et des exemples... j'ai bon ? Quoi d'autres ? J'ai le droit de décompter des points pour la langue (je suis extrêmement pointilleuse sur la question en français).
Je suis un peu larguée.
Mes sujets :
En ES :
Sujet 1 : Être libre, est-ce s’affranchir de toute autorité ?
Sujet 2 : Un événement historique est-il toujours imprévisible ?
Sujet 3 :
Quant à savoir s’il existe le moindre principe moral qui fasse l’accord de tous, j’en appelle à toute personne un tant soit peu versée dans l’histoire de l’humanité, qui ait jeté son regard plus loin que le bout de son nez. Où trouve-t-on cette vérité pratique universellement acceptée sans doute ni problème aucun, comme devrait l’être une vérité innée ? La justice et le respect des contrats semblent faire l’accord du plus grand nombre ; c’est un principe qui, pense-t-on, pénètre jusque dans les repères de brigands, et dans les bandes des plus grands malfaiteurs ; et ceux qui sont allés le plus loin dans l’abandon de leur humanité respectent la fidélité et la justice entre eux. Je reconnais que les hors-la-loi eux-mêmes les respectent entre eux ; mais ces règles ne sont pas respectées comme des lois de nature innées : elles sont appliquées comme des règles utiles dans leur communauté ; et on ne peut concevoir que celui qui agit correctement avec ses complices mais pille et assassine en même temps le premier honnête homme venu, embrasse la justice comme un principe pratique. La justice et la vérité sont les liens élémentaires de toute société : même les hors-la-loi et les voleurs, qui ont par ailleurs rompu avec le monde, doivent donc garder entre eux la fidélité et les règles de l’équité, sans quoi ils ne pourraient rester ensemble. Mais qui soutiendraient que ceux qui vivent de vol et de rapine ont des principes innées de vérité et de justice, qu’ils acceptent et reconnaissent ?
John Locke, Essai sur l’entendement humain.
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En S:
Sujet 1 : La politique est-elle l’affaire de tous ?
Sujet 2 : Être libre, est-ce s’affranchir de toute autorité ?
Sujet 3 :
On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces mobiles, circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comportement n'a pas été seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité. Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances. La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement. Mais, en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances. Dans la mesure où l'homme allègue qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non-libre ou naturelle, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui. Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'ils leur accordent eux-mêmes.
HEGEL, Propédeutique Philosophique
Sujet 1 : La politique est-elle l’affaire de tous ?
Sujet 2 : Être libre, est-ce s’affranchir de toute autorité ?
Sujet 3 :
On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces mobiles, circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comportement n'a pas été seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité. Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances. La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement. Mais, en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances. Dans la mesure où l'homme allègue qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non-libre ou naturelle, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui. Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'ils leur accordent eux-mêmes.
HEGEL, Propédeutique Philosophique
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En STG:
Sujet 1 : La liberté consiste-t-elle à n’obéir à personne ?
Sujet 2 : L’expérience est-elle source de vérité ?
Sujet 3 :
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.
Ce qui est complètement insensé, c’est de considérer comme étant ({ juste » tout ce qui figure dans les institutions et les lois des peuples, ou même, les lois (en admettant qu’il en soit !) portées par des tyrans. Si les Trente d’Athènes* avaient eu la volonté d’imposer des lois ou si leurs lois tyranniques avaient plu au peuple athénien tout entier, serait-ce une raison pour les considérer comme « justes» ? A aucun titre, je crois, – pas plus que cette loi que porta chez nous un interroi** donnant à un dictateur le pouvoir de tuer nominativement et sans procès celui des citoyens qu’il voudrait. Il n’y a en effet qu’un droit unique, qui astreint la société humaine et que fonde une Loi unique: Loi, qui est la juste raison dans ce qu’elle commande et dans ce qu’elle défend. Qui ignore cette loi est injuste, qu’elle soit écrite quelque part ou non.
Mais si la justice n’est que la soumission à des lois écrites et aux institutions des peuples, et si [...] tout se doit mesurer à l’intérêt, celui qui pensera avoir intérêt à mépriser et violer ces lois le fera, s’il le peut. Il en résulte qu’il n’y a absolument plus de justice, si celle-ci n’est pas fondée sur la nature, et si la justice établie en vue de l’intérêt est déracinée par un autre intérêt. »
CICÉRON
* les Trente d’Athènes: les « Trente Tyrans », gouvernement imposé par Sparte à la suite de sa victoire sur Athènes (404 avant J.-C.).
** interroi: chef exerçant le pouvoir entre deux règnes. Allusion à un épisode de l’histoire romaine.
1. Formulez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie.
2. a) En vous appuyant sur les exemples du texte, montrez pourquoi il serait insensé « de considérer comme étant « juste » tout ce qui figure dans les institutions et les lois des peuples ».
b) Expliquez: « une Loi unique: Loi, qui est la juste raison dans ce qu’elle commande et dans ce qu’elle défend)}.
c) Expliquez: « si [... ] tout se doit mesurer à l’intérêt, [... ] il n’y a absolument plus de justice ».
3. La justice est-elle fondée sur la raison?
Sujet 1 : La liberté consiste-t-elle à n’obéir à personne ?
Sujet 2 : L’expérience est-elle source de vérité ?
Sujet 3 :
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.
Ce qui est complètement insensé, c’est de considérer comme étant ({ juste » tout ce qui figure dans les institutions et les lois des peuples, ou même, les lois (en admettant qu’il en soit !) portées par des tyrans. Si les Trente d’Athènes* avaient eu la volonté d’imposer des lois ou si leurs lois tyranniques avaient plu au peuple athénien tout entier, serait-ce une raison pour les considérer comme « justes» ? A aucun titre, je crois, – pas plus que cette loi que porta chez nous un interroi** donnant à un dictateur le pouvoir de tuer nominativement et sans procès celui des citoyens qu’il voudrait. Il n’y a en effet qu’un droit unique, qui astreint la société humaine et que fonde une Loi unique: Loi, qui est la juste raison dans ce qu’elle commande et dans ce qu’elle défend. Qui ignore cette loi est injuste, qu’elle soit écrite quelque part ou non.
Mais si la justice n’est que la soumission à des lois écrites et aux institutions des peuples, et si [...] tout se doit mesurer à l’intérêt, celui qui pensera avoir intérêt à mépriser et violer ces lois le fera, s’il le peut. Il en résulte qu’il n’y a absolument plus de justice, si celle-ci n’est pas fondée sur la nature, et si la justice établie en vue de l’intérêt est déracinée par un autre intérêt. »
CICÉRON
* les Trente d’Athènes: les « Trente Tyrans », gouvernement imposé par Sparte à la suite de sa victoire sur Athènes (404 avant J.-C.).
** interroi: chef exerçant le pouvoir entre deux règnes. Allusion à un épisode de l’histoire romaine.
1. Formulez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie.
2. a) En vous appuyant sur les exemples du texte, montrez pourquoi il serait insensé « de considérer comme étant « juste » tout ce qui figure dans les institutions et les lois des peuples ».
b) Expliquez: « une Loi unique: Loi, qui est la juste raison dans ce qu’elle commande et dans ce qu’elle défend)}.
c) Expliquez: « si [... ] tout se doit mesurer à l’intérêt, [... ] il n’y a absolument plus de justice ».
3. La justice est-elle fondée sur la raison?
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Merci de vos conseils !
- RuthvenGuide spirituel
Je n'avais pas vu que tu avais hérité de la philo.
Alors, il n'y a pas de barème, la notation dépend d'un jugement réfléchissant. On note à l'ensemble.
Pour ma part, ce qui est essentiel, c'est a) le problème (le problème, ce n'est pas la reformulation de la question dans d'autres termes, mais expliquer pourquoi on ne peut pas répondre spontanément à la question que l'on nous pose, le plus simple généralement est de montrer qu'il y a deux réponses contraires apparemment également justifiées), b) l'analyse conceptuelle, à savoir réussir à s'exprimer dans un registre d'abstraction suffisamment élevé pour formuler les arguments.
Ensuite vient la qualité des arguments et la logique des transitions (la pertinence de leur lien avec la thèse qu'ils soutiennent, leur compossibilité, leur profondeur), et en dernier lieu la mobilisation d'une culture dans les références et les exemples.
Pour l'explic. de textes, en revanche, c'est TRES problématique. Généralement, on attend un questionnement du texte. Il s'agit de montrer que l'auteur réponde à un problème, et questionner le détail du texte et ses difficultés. L'explic. procède généralement sous la forme de linéaire structuré, on procède groupe d'idée par groupe d'idées en suivant les enchaînements logiques. Il faut éviter la recomposition du texte (et l'exercice en deux parties (analyse puis critique) est rarement réussi, redondant ou paraphrastique). Il n'y a cependant pas de méthode officielle.
Pour l'échelle des notes :
<5 : insuffisant/incohérent
entre 5 et 8 : volonté de bien faire, mobilisation d'une culture, mais pas de probléme, pas de cohérence dans la démonstration (par ex. les devoirs qui accumulent les références)
entre 8 et 12 : le marais, les copies où il y a des débuts de problématisation et d'organisation réfléchie
entre 12 et 14 : problème et raisonnement cohérent mais parfois un peu juste dans les exemples
au-delà de 14 : problème, cohérence et références
Alors, il n'y a pas de barème, la notation dépend d'un jugement réfléchissant. On note à l'ensemble.
Pour ma part, ce qui est essentiel, c'est a) le problème (le problème, ce n'est pas la reformulation de la question dans d'autres termes, mais expliquer pourquoi on ne peut pas répondre spontanément à la question que l'on nous pose, le plus simple généralement est de montrer qu'il y a deux réponses contraires apparemment également justifiées), b) l'analyse conceptuelle, à savoir réussir à s'exprimer dans un registre d'abstraction suffisamment élevé pour formuler les arguments.
Ensuite vient la qualité des arguments et la logique des transitions (la pertinence de leur lien avec la thèse qu'ils soutiennent, leur compossibilité, leur profondeur), et en dernier lieu la mobilisation d'une culture dans les références et les exemples.
Pour l'explic. de textes, en revanche, c'est TRES problématique. Généralement, on attend un questionnement du texte. Il s'agit de montrer que l'auteur réponde à un problème, et questionner le détail du texte et ses difficultés. L'explic. procède généralement sous la forme de linéaire structuré, on procède groupe d'idée par groupe d'idées en suivant les enchaînements logiques. Il faut éviter la recomposition du texte (et l'exercice en deux parties (analyse puis critique) est rarement réussi, redondant ou paraphrastique). Il n'y a cependant pas de méthode officielle.
Pour l'échelle des notes :
<5 : insuffisant/incohérent
entre 5 et 8 : volonté de bien faire, mobilisation d'une culture, mais pas de probléme, pas de cohérence dans la démonstration (par ex. les devoirs qui accumulent les références)
entre 8 et 12 : le marais, les copies où il y a des débuts de problématisation et d'organisation réfléchie
entre 12 et 14 : problème et raisonnement cohérent mais parfois un peu juste dans les exemples
au-delà de 14 : problème, cohérence et références
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Ah, en effet, je ne visais pas très juste... Punaise, je ne suis même pas sure de savoir le faire moi-même, ce que tu dis !
(Il y en a visiblement peu qui ont choisi l'étude de texte... ouf ! mais un ou deux pour chaque série quand même... re )
(Il y en a visiblement peu qui ont choisi l'étude de texte... ouf ! mais un ou deux pour chaque série quand même... re )
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L'échelle de notes, en revanche, ça me paraît bien !
- Libé-RationGuide spirituel
Punaise, j'aurais dû prendre des sujets avec corrigés ! Pas de corrigés pour les sujets de STG...
Pourvu que je trouve au moins des corrigés pour les S et les ES...
Pourvu que je trouve au moins des corrigés pour les S et les ES...
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