Re: Homosexualité : 80 députés UMP et 113 sénateurs demandent le retrait immédiat des manuels de SVT en 1ère

Selon un député, entendu à l'instant sur France Inter, "la théorie du genre nous vient des Etats-Unis où elle sert surtout à justifier la pédophilie"

Kruella a écrit: "la théorie du genre nous vient des Etats-Unis où elle sert surtout à justifier la pédophilie"

Ah oui, on a des champions, là, quand même…

Kruella a écrit:Selon un député, entendu à l'instant sur France Inter, "la théorie du genre nous vient des Etats-Unis où elle sert surtout à justifier la pédophilie"

Raoult ? Vanneste ? Plagnol ?

Celeborn a écrit:Mais, en soi, la genre masculin, l'écriture ou l'intuition féminine, ça ne veut rien dire.

+1

On peut cafter ? Lionnel Luca Smile

Kruella a écrit:On peut cafter ? Lionnel Luca

Et ce type dit être professeur d'histoire géographie :shock:
http://www.assemblee-nationale.fr/13/tribun/fiches_id/2011.asp

gelsomina31 a écrit:Il me semble que mélanger le genre et la sexualité est une erreur.
Le genre, c'est le ressenti de notre appartenance à la sphère masculine ou à la sphère féminine ou entre les deux. Je ne sais plus où j'ai lu ça mais il semblerait qu'il n'y a pas de coupure nette entre le genre masculin et le genre féminin mais plutôt un continuum entre les hommes 100% homme et les femmes 100% femme. Ainsi, chacun serait plus ou moins génétiquement proche des deux bornes (homme ou femme).
Ce continuum apparait quand certaines personnes bien que née avec un sexe ont le sentiment d'appartenir à l'autre sexe ou bien quand un bébé nait hermaphrodite et que les parents doivent prendre la lourde décision de lui choisir son sexe d'appartenance.
Bref, c'est très compliqué .

Je pense quant à moi que le genre est une question intime et qui devrait le rester. Les députés ne devrait rien avoir à dire à ce sujet si ce n'est rappeler le respect que l'on doit à tout être humain.

Même si le texte du manuel est sans doute maladroit, je trouve intéressant que le manuel SVT rappelle que nous ne sommes pas uniquement des êtres biologiques mais aussi sociaux (tout comme les fourmis, etc.).

J'ai cru comprendre quelque chose à un moment du débat et finalement, je crois que je ne comprends rien à ces histoires de genres qui ne correspondent pas au sexe attribué par la nature. C'est une question de sciences naturelles, de société ou de métaphysique ? Au secours !

Perso, je ne parviens pas à comprendre le culturalisme extrême de certains théoriciens du genre.

Les modèles du féminin et du masculin sont certes variés, historiquement et ethnologiquement diversifiés, parfois même très étrange pour un occidental du XXIème siècle. De là à dire qu'ils n'ont rien à voir entre eux, et qu'ils sont complètement déconnectés du donné physiologique, hormonal, etc., je trouve qu'il y a un pas très audacieux, et très peu scientifique...

Non mais l'idée c'est qu'il y a le sexe biologique (homme / femme) et qu'il y a des gens qui disent qu'il est dans l'essence de la femme de faire la couture, de cuisiner et de jouer à la poupée.

La théorie du genre, c'est de dire : il y a le sexe biologique, mais le reste (la cuisine, la couture et la poupée), ce n'est pas une donnée biologique, c'est une construction sociale.

Voilà, c'est tout.

John a écrit:Non mais l'idée c'est qu'il y a le sexe biologique (homme / femme) et qu'il y a des gens qui disent qu'il est dans l'essence de la femme de faire la couture, de cuisiner et de jouer à la poupée.

La théorie du genre, c'est de dire : il y a le sexe biologique, mais le reste (la cuisine, la couture et la poupée), ce n'est pas une donnée biologique, c'est une construction sociale.

Voilà, c'est tout.

Très bien résumé ! Very Happy

John a écrit:Non mais l'idée c'est qu'il y a le sexe biologique (homme / femme) et qu'il y a des gens qui disent qu'il est dans l'essence de la femme de faire la couture, de cuisiner et de jouer à la poupée.

La théorie du genre, c'est de dire : il y a le sexe biologique, mais le reste (la cuisine, la couture et la poupée), ce n'est pas une donnée biologique, c'est une construction sociale.

Voilà, c'est tout.

Je ne suis pas sûr qu'une position essentialiste conduise obligatoirement à cantonner la femme à la couture et à la cuisine. Mais comme je ne suis pas essentialiste...
En revanche, je pense que le sexe biologique a une influence (circonscrite, mais réelle) sur les constructions sociales. Le social construit sur un fonds naturel, avec des matériaux culturels ET naturels. Je ne dis pas que la couture est essentiellement féminine. Je dis que toute culture doit se colleter avec la nature pour élaborer un modèle des genres. A moins de penser que le fait d'être un être de culture annule tout ce que l'homme peut avoir d'animalité.

John a écrit:Non mais l'idée c'est qu'il y a le sexe biologique (homme / femme) et qu'il y a des gens qui disent qu'il est dans l'essence de la femme de faire la couture, de cuisiner et de jouer à la poupée.

La théorie du genre, c'est de dire : il y a le sexe biologique, mais le reste (la cuisine, la couture et la poupée), ce n'est pas une donnée biologique, c'est une construction sociale.

Voilà, c'est tout.

Ah! ok. C'est tout simple, en fait.
Rassure-moi: ça n'implique pas que les hommes soient obligés de faire toutes les tâches ingrates qu'on réserve aux femmes par tradition (entretien de la maison, repassage, nettoyage des wc...) et qu'ils doivent partager les meilleurs postes ? Twisted Evil

doctor who a écrit: A moins de penser que le fait d'être un être de culture annule tout ce que l'homme peut avoir d'animalité.

C'est exactement ça. Ça s'appelle l'existentialisme, même.

Et le "matériau naturel" a généralement bon dos.

doctor who a écrit:

John a écrit:Non mais l'idée c'est qu'il y a le sexe biologique (homme / femme) et qu'il y a des gens qui disent qu'il est dans l'essence de la femme de faire la couture, de cuisiner et de jouer à la poupée.

La théorie du genre, c'est de dire : il y a le sexe biologique, mais le reste (la cuisine, la couture et la poupée), ce n'est pas une donnée biologique, c'est une construction sociale.

Voilà, c'est tout.

Je ne suis pas sûr qu'une position essentialiste conduise obligatoirement à cantonner la femme à la couture et à la cuisine. Mais comme je ne suis pas essentialiste...
En revanche, je pense que le sexe biologique a une influence (circonscrite, mais réelle) sur les constructions sociales. Le social construit sur un fonds naturel, avec des matériaux culturels ET naturels. Je ne dis pas que la couture est essentiellement féminine. Je dis que toute culture doit se colleter avec la nature pour élaborer un modèle des genres. A moins de penser que le fait d'être un être de culture annule tout ce que l'homme peut avoir d'animalité.

Ca veut juste dire que si tu aimes la couture et que tu es un homme, tu n'as pas à en avoir honte. Very Happy

Celeborn a écrit:

doctor who a écrit: A moins de penser que le fait d'être un être de culture annule tout ce que l'homme peut avoir d'animalité.

C'est exactement ça. Ça s'appelle l'existentialisme, même.

Et le "matériau naturel" a généralement bon dos.

Pas chez moi, Céléborn. Je ne suis pas machiste ni homophobe, et pourtant ne suis pas un pur "culturaliste". Je pense qu'un neurologue, un spécialiste de l'évolution, un éthologue, auraient beaucoup de choses à redire à Sartre.

Je ne dis pas que la couture est essentiellement féminine. Je dis que toute culture doit se colleter avec la nature pour élaborer un modèle des genres. A moins de penser que le fait d'être un être de culture annule tout ce que l'homme peut avoir d'animalité.

Je voudrais bien savoir chez quels animaux la femelle fait le ménage.

D. Who, le regard que tu portes sur ton animalité est lui aussi construit. Certes, il existe des facteurs "naturels" (notamment la maternité) qui ont conduit à un déséquilibre entre hommes et femmes. Grossièrement, l'énergie qu'exige l'enfantement chez la femelle humaine l'a "affaiblie" par rapport au mâle humain, qui n'en a pas fait l'expérience et qui a ainsi pu développer son corps, sa musculature, etc... D'où sa force physique peut-être plus développée. (Il me semble que c'est Simone de Beauvoir qui explique cela)
Donc oui, il n'y a pas de fumée sans feu. Mais, nos technologies et nos mœurs actuelles nous permettent à présent de dépasser ces données dites "biologiques", et les conséquences qui ont en découlé pendant des siècles. On est à même de faire la part des choses.

Moi aussi, je veux pouvoir faire de la formule 1, rouler à fond la caisse dans une super voiture Very Happy

:elephant2:

Le problème, c'est que vous supposez que quand je dis "circonstances naturelles de la féminité culturelle", je pense à la couture, au ménage, ou au fait de ne pas pouvoir faire de formule 1.
C'est caricaturer mon propos.

doctor who a écrit:Le problème, c'est que vous supposez que quand je dis "circonstances naturelles de la féminité culturelle", je pense à la couture, au ménage, ou au fait de ne pas pouvoir faire de formule 1.
C'est caricaturer mon propos.

Je suis tout ouïe : quelles sont les circonstances naturelles de la féminité culturelle ?

Leclochard a écrit:

John a écrit:Non mais l'idée c'est qu'il y a le sexe biologique (homme / femme) et qu'il y a des gens qui disent qu'il est dans l'essence de la femme de faire la couture, de cuisiner et de jouer à la poupée.

La théorie du genre, c'est de dire : il y a le sexe biologique, mais le reste (la cuisine, la couture et la poupée), ce n'est pas une donnée biologique, c'est une construction sociale.

Voilà, c'est tout.

Ah! ok. C'est tout simple, en fait.
Rassure-moi: ça n'implique pas que les hommes soient obligés de faire toutes les tâches ingrates qu'on réserve aux femmes par tradition (entretien de la maison, repassage, nettoyage des wc...) et qu'ils doivent partager les meilleurs postes ?

Excellent résumé John Very Happy

Et grâce a cette théorie, il est maintenant possible d'inculquer quelques notions de ménage, d'entretien de la maison et autres corvées, à ces Messieurs, puisque ce n'est plus inscrit dans les gènes des femmes de faire bobonne professeur

John a écrit: (...)
Je voudrais bien savoir chez quels animaux la femelle fait le ménage.

Pareil!

Homosexualité : 80 députés UMP et 113 sénateurs demandent le retrait immédiat des manuels de SVT en 1ère - Page 2 3795679266

Celeborn a écrit:

doctor who a écrit:Le problème, c'est que vous supposez que quand je dis "circonstances naturelles de la féminité culturelle", je pense à la couture, au ménage, ou au fait de ne pas pouvoir faire de formule 1.
C'est caricaturer mon propos.

Je suis tout ouïe : quelles sont les circonstances naturelles de la féminité culturelle ?

Franchement, je ne sais pas. C'est à mon avis très compliqué à dire, et l'intrication dialectique avec le culturel fait qu'il est sans doute impossible de démêler ces deux aspects.

Sans compter les stéréotypes et les visions tronquées dont on nous abreuve dès le plus jeune âge (via les livres, les films, les dessins animés, la langue même...) Une femme est douce, passive, etc. Un homme est fort, actif...

J'ai bossé en maternelle et je peux te dire que j'ai été frappée de voir que les petits garçons se jetaient littéralement sur les poupées, la petite planche à repasser, la dinette, la petite machine à laver, etc. (sans doute parce que ces jouets sont absents chez eux)
Ce fut un choc, même pour moi Smile

Après, ces comportements sont dénigrés par les parents, donc ils délaissent vite ces objets-là et se tournent vers le coin garage ! :|

Pryneia a écrit:Sans compter les stéréotypes et les visions tronquées dont on nous abreuve dès le plus jeune âge (via les livres, les films, les dessins animés, la langue même...) Une femme est douce, passive, etc. Un homme est fort, actif...

J'ai bossé en maternelle et je peux te dire que j'ai été frappée de voir que les petits garçons se jetaient littéralement sur les poupées, la petite planche à repasser, la dinette, la petite machine à laver, etc. (sans doute parce que ces jouets sont absents chez eux)
Ce fut un choc, même pour moi Après, ces comportements sont dénigrés par les parents, donc ils délaissent vite ces objets-là et se tournent vers le coin garage ! :|

Encore une fois, cette vision stéréotypée de la féminité n'invalide pas la possibilité de facteurs naturels dans la constitution du "genre" féminin. Ce n'est pas parce que des réflexes culturels attribuent aux femmes certains fonctions de manière illégitime, faisant fi de la liberté de l'individu, de la complexité de son identité sexuelle, de la complexité intrinsèque même des constructions sociales en matière de genres, qu'il n'y a pas une part physiologique, au départ, à cette répartition des fonctions. Et je dis "une part". Je ne dis pas que cette répartition est naturelle.

Merci, Doctor Who, d'introduire un peu de nuance.

Le "tout acquis", "tout culturel", je m'en méfie beaucoup. Et s'imaginer qu'on peut faire abstraction de la spécificité de chaque sexe me semble absurde.

Bien sûr, nous ne sommes pas gouverné(e)s que par notre corps. Mais pour avoir pleuré comme une madeleine en regardant un dessin animé, à 2 mois de grossesse, je ne sous-estimerai pas non plus l'importance des hormones et de leurs conséquences sur la vision du monde !

Seuls les robots ne sont pas affectés dans leur vision du monde par leur expérience corporelle...

Un petit article de Rue 89 qui essaie de clarifier les termes :
http://www.rue89.com/2011/08/31/genre-sexe-orientation-sexuelle-les-deputes-ump-confondent-tout-219988