Langage en maternelle

Je fais un peu de ménage, je repose ici une question posée dans le sujet sur les livrets de compétence.

Question langage en maternelle multi-niveau.

Voilà ce que je fais : pas de programmation sur les 3-4 années de maternelle, pas de progression sur l'année.

Pour la bonne ( ) raison que je considère que je fais du langage en permanence et pas seulement le jeudi parce que j'aurais écrit en août que le jeudi de la période 1 je parlerai de l'école, ou du jardin.. et parce que les écarts de niveau entre enfant sont énormes dans ce domaine et que certains PS s'expriment déjà mieux à la rentrée que des MS.

Donc je fais du langage toute la journée, quelle que soit l'activité du moment, qu'on soit en regroupement, en motricité, au pipi-room ou en manipulation et j'essaie d'amener chaque enfant le plus loin possible dans la maîtrise du langage. Il ne me semble pas indispensable d'écrire les notions grammaticales et linguistiques qu'on vise, ça me semble évident quand on parle français.

Mais quand je vois les somptueux tableaux de programmation des collègues, je me sens un peu légère. Je me dis que je devrais peut-être faire des choses plus cadrées. Mais je me sens aussi incapable d'utiliser réellement de tels documents.

Alors comment faites-vous ? Avez-vous de vrais ateliers "langage" ?
.

Je ne pourrai pas te répondre parce que je faisais, et que je ferais, si j'avais à nouveau des maternelles, exactement comme toi.

Et, si on m'imposait de rédiger un somptueux tableau, je m'empresserais d'aller fouiller sur le net pour m'en procurer un qui trônerait ensuite sur un panneau d'affichage près de mon bureau.

Et puis, je continuerais de faire exactement comme toi parce que cela me semble totalement inutile "d'écrire les notions grammaticales et linguistiques qu'on vise, ça me semble évident quand on parle français."

Enfin, j'irais très vite sur mon forum préféré ( ) et je dirais aux gens :

Euh... enfin, non, pas exactement .

Plutôt : "Faites semblant d'obéir mais refusez de le faire. N'allez pas couper la Langue de la vie de vos élèves. L'école maternelle est l'école du langage oral (on en reparlera peut-être avec la file numérique, d'accord) alors pas question de faire des petites cases pour ce qui doit rester un tout !"

Je crois que je ne vais même pas me donner la peine d'avoir dans mon classeur un joli tableau à montrer à l'inspectrice.

J'ai rempli des poubelles de ces trucs que je gardais et ne lisais pas.

Je vais plutôt taper une belle feuille intitulée "langage" sur laquelle je vais expliquer comment j'agis et pourquoi. Histoire de montrer que ce n'est pas par paresse que je fais comme ça, mais par conviction et après réflexion. J'argumenterai à l'oral (pas dur, je sais pourquoi je fais ça). Et voilou.

mflo a écrit:Je crois que je ne vais même pas me donner la peine d'avoir dans mon classeur un joli tableau à montrer à l'inspectrice.

J'ai rempli des poubelles de ces trucs que je gardais et ne lisais pas.

Je vais plutôt taper une belle feuille intitulée "langage" sur laquelle je vais expliquer comment j'agis et pourquoi. Histoire de montrer que ce n'est pas par paresse que je fais comme ça, mais par conviction et après réflexion. J'argumenterai à l'oral (pas dur, je sais pourquoi je fais ça). Et voilou.

Bien sûr, tu as raison. C'est beaucoup mieux !

Excuse-moi, je me crois toujours sur le FDONDPLN où, dans la partie "maternelle", on a vite fait de faire comprendre aux collègues qu'il n'y a qu'une liberté pédagogique : celle des tenants de l'émiettement en micro-compétences...

5 textes ou docs, 2 de Pauline Kergomard (L'éducation maternelle à l'école, 1895) et 2 de Philippe Boisseau (Enseigner la langue orale à l'école maternelle, 2005) + 1 fichier sur les imagiers
- rappel : utiliser Firefox

Pauline Kergomard, L'éducation intellectuelle des 2-6 ans
Pauline Kergomard, Penser pour apprendre à parler, enfants de 2 à 6 ans

citation de Kergomard :

ce qui est important si l’on veut apprendre à parler à son petit élève, c’est de le placer dans la réalité ; il faut le mettre en rapport direct avec les personnes et les choses, et lorsque ce rapport direct est impossible à obtenir, ce qui est le plus fréquent, se faire aider par les images.

--> Imagiers : sites et docs

Philippe Boisseau, Table des matières
Philippe Boisseau, Introduction

Voilà un propos sensé !
"Dans le domaine du devenir élève, « les usages à construire sont aussi ceux qui lient langage et travail cognitif, langage et apprentissages. C'est avec la langue que l'élève peut apprendre à comparer, classer, catégoriser... en pouvant identifier des critères, des caractéristiques (et comprendre l'activité qu'il s'agit d'effectuer, sa visée d'apprentissage donc) ». Ainsi toutes les désignations ne se valent pas, et Elisabeth Bautier illustre son propos en prenant pour exemple Célestine, héroïne de littérature de jeunesse (une souris, un personnage, un mammifère, un rongeur...) Selon Elisabeth Bautier l'école maternelle doit « construire les fondamentaux que sont ces opérations mentales (comparer, classer...) », elle note que souvent « ça se fait dans la manipulation et que les enseignants disent parfois des choses un peu floues au motif que les élèves seraient trop jeunes pour comprendre ce type de vocabulaire rigoureux », elle insiste alors à dire qu'il faut de la récurrence, de la systématicité dans l'usage d'un vocabulaire précis. « Pour catégoriser par exemple on entend souvent dans les classes : « on va mettre les choses là » et « on va mettre celles-ci ailleurs »,  or si on n'utilise pas les mots « comparer », « classer », « trier » dans la consigne, l'opération mentale n'est pas clarifiée. »