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- doublecasquetteEnchanteur
J'ai vu ton message, LouisBarthas et j'y répondrai dès que j'aurai un moment. Mais j'ai ma Minicasquette à la maison et ça risque d'être un peu long.LouisBarthas a écrit:Excuse-moi, j'aurais dû le préciser, mon message s'adressait à Double-Casquette !vidocq a écrit:D'accord, mais si je n'utilise cette méthode que pour produire de l'écrit et qu'en parallèle je continue les alphas et BM (ma première expérience cette année a été très concluante ! ), cela va-t-il les empêcher d'entrer dans la lecture ?
Par exemple, à la rentrée, j'aimerai reprendre une poésie apprise en GS "Le chat et le soleil" de Maurice Carême et la transformer. Est-ce de la production d'écrit ? Cela va-t-il à l'encontre de la méthode de lecture ?
Pour te donner déjà deux ou trois éléments de réponse, très vite, quelques pistes :
- Lorsque ma maman avait quatre ans, alors qu'elle jouait avec une petite camarade, celle-ci lui proposa : "Et si on faisait semblant ?"
Aussitôt, ma mère rétorqua : "Et pourquoi pas "avec du blanc", plutôt ?"
J'ai hérité de son esprit de contradiction...
- Quand j'étais petite, mon père, grand amateur de Brassens, me faisait écouter en boucle La Mauvaise Réputation, j'étais en admiration devant "le chemin de petit bonhomme que les braves gens n'aimaient pas".
Il m'en est resté quelque chose...
- J'ai appris un jour, très tard, que Saint Thomas avait émis le vœu de pouvoir voir pour y croire. J'ai enseigné pendant au moins quinze ans la lecture à des élèves par la méthode naturelle de C. Freinet et j'ai vu plusieurs centaines d'enfants (dont les deux miens) qui lisaient et écrivaient tous quelque part entre le mois de décembre et le mois de mai du CP et dont l'orthographe était en tous points comparable à celle des élèves avec lesquels j'ai ensuite utilisé BM.
Je sais donc pour l'avoir vu que les résultats ne sont pas aussi tranchés que ce que veulent nous faire croire les Sciences de l'Educ, de quelque bord qu'elles soient.
En revanche, j'ai mis un bémol à tout cela, la méthode naturelle n'a plus marché dans ma classe à partir de l'époque où (merci Petibonum de l'avoir retrouvé et cité sur ton fil du "soldat Bugnet") j'ai constaté ceci avec cinq élèves qui n'étaient pas arrivé à entrer dans le principe d'analyse systématique de l'écrit que je leur présentais (la fameuse relation de cause à effet, Vidocq, associée à l'acceptation du principe de réalité en lieu et place du principe de plaisir, grand moteur de l'activité de l'enfant de moins de trois ou quatre ans) :
Ce n’est que bien plus tard que j’ai réalisé que ces cinq enfants étaient les premiers à avoir bénéficié de trois ou quatre années de maternelle entièrement consacrées aux « arts plastiques et aux séances de langage libres » et dont on avait totalement évacué le dessin représentatif, le chant, les comptines, les exercices rythmiques, les rondes et jeux dansés, l’orientation dans l’espace, le graphisme et l’écriture, le comptage et le calcul, l’observation d’objets et de gravures et la lecture magistrale page à page et même parfois mot à mot des grandes œuvres de la littérature enfantine, remplacée par la lecture cursive d’un album-jeunesse, lu une fois et commenté seulement en fin de lecture par les quelques deux ou trois élèves de la classe habitués chez eux à entendre raconter des histoires.
Docn, en résumé, puisque finalement j'ai réussi à trouver le temps tout de suite :
- Je me battrai toujours pour que chaque enseignant ait, comme je l'ai toujours eue, la liberté d'enseigner la lecture (et pas de jouer au psy-socio-machin-chose, j'insiste pour les adeptes du "créer du sens tout en tenant compte du vécu sociologique de chacun") avec la méthode qui lui convient parce qu'il sait où il va et qu'il comprend ce qu'il fait et comment ses élèves y réagissent
- Je n'intégrerai jamais une chapelle quelle qu'elle soit même si elle offre des garanties médico-sciento-réflexo-statistico-machin-chose (je ne mets pas de "s" à cet adjectif bâtard, j'espère que Cripure me le pardonnera s'il passe par là ) parce que je pense que les êtres humains ne sont pas réductibles à des résultats d'IRM (pas plus qu'à des statistiques sociologiques)
- J'essaierai de continuer (alors que ce n'est pas gratifiant du tout) de défendre, défendre et encore défendre une École Maternelle qui prépare les enfants en les faisant entrer dans le principe de réalité et un début de compréhension de la relation de cause à effet et en dégommant celle qui les prend pour des adultes miniature en leur faisant écrire leur prénom, lire des chiffres, explorer virtuellement les cinq continents, tracer avec leurs gros petits doigts des brins d'herbe de cinq millimètres de haut en respectant une ligne horizontale à trois ans et demi !
Avec toutes mes excuses pour le ton un peu à l'emporte-pièce du message, mais je suis un peu pressée donc je suis allée droit au but.
- RikkiMonarque
Aaaaaaaaaaaaaaah !
On peut causer !
Finalement, il existerait une place pour l'enfant réel, quelque part entre l'enfant-Champollion qui va devoir se débrouiller tout seul avec sa Pierre de Rosette, et l'enfant-robot qui ânonne mécaniquement des sons sans sens ?
A brûle-pourtpoint, voilà comment je me situerais :
1/ A choisir un extrême ou l'autre, j'opte sans hésiter un instant pour l'ânonneur, qui a une chance de comprendre un jour ce qu'il débite, tandis que les Champollions ne sont pas légion (j'en ai rencontré 2 dans ma carrière à ce jour).
2/ Le professeur Dehaene, que Louis Barthas connaît bien, le précise bien lors de sa conférence : dès lors qu'une méthode est syllabique, peu importe qu'elle soit analytique ou synthétique. Il semble que la méthode décrite par Akwabon soit analytique.
3/ Je comprends qu'on soit échaudés par l'abus de globalisme ambiant — il y a de quoi. Mais entre partir de "Tu as vu le chat, il chasse.", comme base pour l'étude de la syllabe "cha", décomposée ensuite rapidement en "ch + a", d'une part, et balancer en première semaine de CP "J'ai rêvé que j'étais le mari de la maîtresse" ou "Ramac est un oiseau", d'autre part, il me semble qu'il y a un monde !
4/ Je pense que "Tu as vu le chat, il chasse." est une phrase terriblement complexe pour certains élèves de CP n'ayant pas suivi une maternelle très exigeante du point de vue des apprentissages. Je ne prendrais pas le risque de me lancer là-dedans, alors même que je sais qu'en avançant pas à pas avec Borel-Maisonny, je suis à peu près sûre de ne perdre personne en route.
5/ Ça ne veut pas dire que ça ne me tente pas...
On peut causer !
Finalement, il existerait une place pour l'enfant réel, quelque part entre l'enfant-Champollion qui va devoir se débrouiller tout seul avec sa Pierre de Rosette, et l'enfant-robot qui ânonne mécaniquement des sons sans sens ?
A brûle-pourtpoint, voilà comment je me situerais :
1/ A choisir un extrême ou l'autre, j'opte sans hésiter un instant pour l'ânonneur, qui a une chance de comprendre un jour ce qu'il débite, tandis que les Champollions ne sont pas légion (j'en ai rencontré 2 dans ma carrière à ce jour).
2/ Le professeur Dehaene, que Louis Barthas connaît bien, le précise bien lors de sa conférence : dès lors qu'une méthode est syllabique, peu importe qu'elle soit analytique ou synthétique. Il semble que la méthode décrite par Akwabon soit analytique.
3/ Je comprends qu'on soit échaudés par l'abus de globalisme ambiant — il y a de quoi. Mais entre partir de "Tu as vu le chat, il chasse.", comme base pour l'étude de la syllabe "cha", décomposée ensuite rapidement en "ch + a", d'une part, et balancer en première semaine de CP "J'ai rêvé que j'étais le mari de la maîtresse" ou "Ramac est un oiseau", d'autre part, il me semble qu'il y a un monde !
4/ Je pense que "Tu as vu le chat, il chasse." est une phrase terriblement complexe pour certains élèves de CP n'ayant pas suivi une maternelle très exigeante du point de vue des apprentissages. Je ne prendrais pas le risque de me lancer là-dedans, alors même que je sais qu'en avançant pas à pas avec Borel-Maisonny, je suis à peu près sûre de ne perdre personne en route.
5/ Ça ne veut pas dire que ça ne me tente pas...
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- DuplayExpert
LouisBarthas a écrit:
Tu défends donc bien une méthode mixte, c'est-à-dire une démarche procédant du mot vers la lettre. Il en existe des variantes, certaines dans une perspective globaliste, d'autres alphabétique - ce qui est ton cas -, mais elles ne font toutes que retarder l'apprentissage de la lecture, quand elles ne créent pas la confusion.
Or, lire c'est déchiffrer en permanence, chez l'adulte comme chez l'enfant : << L’unité de traitement de la lecture est la lettre >> dit l'orthophoniste Colette Ouzilou (Dyslexie, une vraie-fausse épidémie, Presse de la Renaissance).
Ah, sacrée Double-Casquette, c'est qu'il n'y a pas moyen de la ranger dans une petite boîte bien carrée, la bougresse ! V'là t'y pas qu'on se trouve face à une sorte d'anarcho-gripienne tendance slecco-freinetique ! Une sorcière de la pédagogie qui s'amuse à nous faire des pieds-de-nez depuis son balai supersonique!
Bon, plus sérieusement, dans les grandes lignes, je me retrouve bien dans ce que tu dis, Louis. Et dans le doute, pour ce qui me concerne et compte tenu notamment du fonctionnement des maternelles qui nous "fournissent" en CP, je préfère jouer la sécurité et assumer une approche "limite psycho-rigide" de l'apprentissage de la lecture : syllabique brute de décoffrage !
Mais mon tempérament pragmatique m'amène également à considérer qu'en pédagogie, ce qui compte avant tout, c'est la fin et les résultats. Or si notre Double-Sorcière-Qui-Fait-Des-Pieds-de-Nez a constaté, après expérimentation sur la durée, que la méthode naturelle peut donner d'aussi bons résultats quand les bases ont été bien assurées en maternelle, je la crois.
Et puis surtout, même si j'emprunte d'autres chemins, je suis trop attachée à la liberté pédagogique -dès lors qu'elle s'exerce dans le cadre de programmes nationaux et débouche sur des résultats bien tangibles- pour ne pas défendre celle des copines ! D'autant que je suis convaincue, pour observer attentivement ce qui se passe autour de moi, qu'il n'existe pas de Vérité unique en matière de pédagogie.
- doublecasquetteEnchanteur
"Tu as vu le chat, il chasse", ça peut être aussi mauvais que "J'ai rêvé que j'étais le mari de la maîtresse", si la phrase suivante ne reprend pas, au moins en partie les éléments de cette phrase, si l'enseignant croit que puisque tous les élèves de la classe ont lu, un jour de septembre, les mots "tu", "as", "vu", "le", "chat", "il", "chasse", ils seront tous capables, sans autre renforcement ni apprentissage, d'écrire au mois d'octobre, de janvier ou de mai "Un chasseur sachant chasser chasse sans son chien" ou encore s'il pense qu'il doit rester sur cette phrase jusqu'à ce qu'il en ait fait étudier une à une toutes les relations grapho-phonétiques et grammaticales.
Tout comme, d'ailleurs, "J'ai rêvé que j'étais le mari de la maîtresse" pourrait devenir beaucoup moins mauvais si on l'utilisait différemment que ce qui est prévu dans le cahier d'activités n° 1 de "Ribambelle" de la page 20 à la page 44 . Si, si, je viens d'aller vérifier, c'est bien 24 pages d'activités, soit 6 semaines de classe , qui ne font avancer les élèves que d'un demi-quart de poil sur le chemin du déchiffrage !
Tout comme, d'ailleurs, "J'ai rêvé que j'étais le mari de la maîtresse" pourrait devenir beaucoup moins mauvais si on l'utilisait différemment que ce qui est prévu dans le cahier d'activités n° 1 de "Ribambelle" de la page 20 à la page 44 . Si, si, je viens d'aller vérifier, c'est bien 24 pages d'activités, soit 6 semaines de classe , qui ne font avancer les élèves que d'un demi-quart de poil sur le chemin du déchiffrage !
- RikkiMonarque
J'entends bien.
Il me semble néanmoins qu'il faut déployer plus de talent pour exploiter "J'ai rêvé que j'étais la mari de la maîtresse" que pour exploiter "Tu as vu le chat, il chasse."
Après, on peut aimer relever des défis, hein !
Il me semble néanmoins qu'il faut déployer plus de talent pour exploiter "J'ai rêvé que j'étais la mari de la maîtresse" que pour exploiter "Tu as vu le chat, il chasse."
Après, on peut aimer relever des défis, hein !
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- DuplayExpert
Je propose la motion de synthèse suivante :
"Sacha rêve que le chat chasse."
- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:J'entends bien.
Il me semble néanmoins qu'il faut déployer plus de talent pour exploiter "J'ai rêvé que j'étais la mari de la maîtresse" que pour exploiter "Tu as vu le chat, il chasse."
Mouais, peut-être un peu plus, en effet. L'auteur n'a pas pensé à mettre au moins deux fois la même syllabe...
Il y a bien le "ai" de "J'ai", "j'étais", "maîtresse", mais en septembre-octobre, ce n'est pas franchement évident.
Il y a "mari" et "maîtresse", le son "mmm" est assez simple à entendre, mais il a tout gâché avec son "aî" !
Remarque, ce n'était pas vraiment leur but, apprendre à lire aux élèves, à ces auteurs (je viens de vérifier, ils s'y sont mis à deux pour faire du socio-psychologico-constructivo-culturalo-éveil), ni de manière synthétique, ni de manière analytique, après tout ! Alors, c'est normal qu'on n'y trouve pas ce qu'on cherche !
- doublecasquetteEnchanteur
Mowgli a écrit:
Je propose la motion de synthèse suivante :
"Sacha rêve que le chat chasse."
Ah, voilà qui est mieux !
Sinon, il y avait "J'ai rêvé que j'étais le mari de maman." ou "J'ai rêvé que j'étais le maître de la maîtresse !"
- DuplayExpert
doublecasquette a écrit:
Sinon, il y avait "J'ai rêvé que j'étais le mari de maman." ou "J'ai rêvé que j'étais le maître de la maîtresse !"
"J'ai rêvé que j'étais l'amie du mari de papa".
Vivons dans notre époque, que diable !
- mfloNiveau 10
En ces temps de débat autour de la théorie du genre, je me demande s'il est très correct de faire lire à une petite fille qu'elle a rêvé qu'elle était le mari de la maîtresse... :abd:
- doublecasquetteEnchanteur
Mowgli a écrit:doublecasquette a écrit:
Sinon, il y avait "J'ai rêvé que j'étais le mari de maman." ou "J'ai rêvé que j'étais le maître de la maîtresse !"
"J'ai rêvé que j'étais l'amie du mari de papa".
Vivons dans notre époque, que diable !
Mouais... Et tu étudies quoi comme syllabe, là, hein ? À vouloir trop coller à son époque, on en vient à se tromper d'objectif :colere: !
"J'ai rêvé que mamie était l'amie du mari de papa.", là, ça va mieux... Et en plus on leur apprend à ne pas discriminer nos amis les seniors... :succes:
- DuplayExpert
doublecasquette a écrit:
"J'ai rêvé que mamie était l'amie du mari de papa.", là, ça va mieux... Et en plus on leur apprend à ne pas discriminer nos amis les seniors... :succes:
- Spoiler:
Mais bon, sans vouloir froisser quiconque, tout ça ne vaut pas : "Toto a été têtu. Papa a tapé Toto."
- vidocqNiveau 9
J'aimerai beaucoup développer les notions de "principe de réalité" et "relation de cause à effet" en maternelle.
J'ai la comprenette difficilette, il me faut du concret, des exemples, je suis malheureusement obtuse à ce genre de vocabulaire. C'est grave docteur ?!
J'ai la comprenette difficilette, il me faut du concret, des exemples, je suis malheureusement obtuse à ce genre de vocabulaire. C'est grave docteur ?!
- doublecasquetteEnchanteur
Les gyrophares en PS.
C (3 ans) : Les tracteurs, ils aiment avoir des gyrophares.
Lu (3 ans et demi) : Ouais. Les pompiers aussi. Le gyrophare des pompiers, il fait Pin Pon !
La classe ( ) : Piiiin Poooonn Piiiiinn Pooooonnn
Maîtresse : C'est le gyrophare qui fait du bruit ? C'est lui qui fait "Pin pon" ?
Lé (3 ans et demi) : Non, c'est la sirène. Les Police aussi, ils ont des gyrophares comme les pompiers.
J (3 ans) : Y sont bleus.
Maîtresse : Qui est bleu ?
J (3 ans) : Ceux de la police et ceux des pompiers. Les gyrophares.
T (4 ans) : Et les ambulances ! Pin Pon aussi ! Elles ont un gyrophare bleu, les ambulances !
C : et orange !
Maîtresse : Qui est orange ?
C : Ceux des tracteurs et y tournent.
P : Mais y font pas pin pon !
L : C'est la sirène, on te dit. Les tracteurs, y z'ont des gyrophares mais pas de sirène !
M : Les tractopelles et les pelles mécaniques, y z'ont des gyrophares orange, mais pas de sirène aussi.
C : Les gyrophares orange, y z'aiment pas les sirènes !
Maîtresse : Tu es sûre ? C'est le gyrophare qui a fabriqué la sirène ?
M : Non, c'est les pompiers, les ambulances et les polices qui fabriquent les sirènes. Pour dire qu'ils arrivent.
Maîtresse : Pourquoi doivent-ils annoncer qu'ils arrivent ?
L : Pasqu'y vont très vite arrêter le feu.
C : Y vont à l'hôpital, les ambulances. Très vite.
C : Oui, ils vont très vite. Les Police, ils vont très vite arrêter les voleurs.
M : La sirène, ça fait peur.
Maîtresse : Et le gyrophare, alors ?
Lu : Le gyrophare, il est bleu, et il va vite, comme les pompiers et la police et la sirène.
I : Mais pas le gyrophare du tracteur. Les tracteurs, ça va pas vite.
M : Et même les tractopelles et les pelles mécaniques, ça va pas vite.
Maîtresse : Et leur gyrophare, de quelle couleur est-il ?
C : Je sais :orange ! Orange, ça va pas vite et bleu, ça va vite !
Maîtresse : Qui peut me dire à quoi ça sert un gyrophare ?
Lé : Ça sert à dire qu'il y a un pompier ou la police qui arrive très vite.
M : Ou ça dit que le tracteur, il arrive, mais pas vite !
C : Je sais, j'ai tout compris ! Bleu, ça va très vite ; orange, ça va pas vite du tout ! Comme ça, tu les vois et tu sais ! Tu conduis ta voiture et tu dis : "Oh là là, je vais faire attention pasque..."
Lu : Ouais pasque ça va vite, il faut rester au bord ! Sinon les pompiers, y t'écrasent.
Maîtresse : Et les gyrophares orange, alors ?
M : Alors, y vont pas vite et toi, tu vas vite, alors tu les cognes et ça fait un accident et y faut faire venir les gyrophares bleus. Pin pon pin pon !
La classe ( re ) : Pin pon pin pon pin pon !
Devoir : Montrer en quoi la séance de réflexion sur les symboles "bleu : ça va vite" et "orange : ça va pas vite" apporte plus à l'élève en terme de compréhension de la symbolisation que les six mois passés dans la classe B sur l'Abécédaire à la façon de Paul-Antoine de la Tourenbiais, illustre peintre contemporain très à l'honneur dans les écoles maternelles de la circonscription de Système-Pileux-Plus-Développé-Sous-Les-Narines-Que-Dans-Les-Oreilles.
Accessoirement, vous montrerez comment l'enfant de trois à quatre ans est passé, dans cette situation précise, d'une vision animiste des objets à une compréhension plus scientifique et moins auto-centrée du monde.
V's avez trois heures ! :aad:
C (3 ans) : Les tracteurs, ils aiment avoir des gyrophares.
Lu (3 ans et demi) : Ouais. Les pompiers aussi. Le gyrophare des pompiers, il fait Pin Pon !
La classe ( ) : Piiiin Poooonn Piiiiinn Pooooonnn
Maîtresse : C'est le gyrophare qui fait du bruit ? C'est lui qui fait "Pin pon" ?
Lé (3 ans et demi) : Non, c'est la sirène. Les Police aussi, ils ont des gyrophares comme les pompiers.
J (3 ans) : Y sont bleus.
Maîtresse : Qui est bleu ?
J (3 ans) : Ceux de la police et ceux des pompiers. Les gyrophares.
T (4 ans) : Et les ambulances ! Pin Pon aussi ! Elles ont un gyrophare bleu, les ambulances !
C : et orange !
Maîtresse : Qui est orange ?
C : Ceux des tracteurs et y tournent.
P : Mais y font pas pin pon !
L : C'est la sirène, on te dit. Les tracteurs, y z'ont des gyrophares mais pas de sirène !
M : Les tractopelles et les pelles mécaniques, y z'ont des gyrophares orange, mais pas de sirène aussi.
C : Les gyrophares orange, y z'aiment pas les sirènes !
Maîtresse : Tu es sûre ? C'est le gyrophare qui a fabriqué la sirène ?
M : Non, c'est les pompiers, les ambulances et les polices qui fabriquent les sirènes. Pour dire qu'ils arrivent.
Maîtresse : Pourquoi doivent-ils annoncer qu'ils arrivent ?
L : Pasqu'y vont très vite arrêter le feu.
C : Y vont à l'hôpital, les ambulances. Très vite.
C : Oui, ils vont très vite. Les Police, ils vont très vite arrêter les voleurs.
M : La sirène, ça fait peur.
Maîtresse : Et le gyrophare, alors ?
Lu : Le gyrophare, il est bleu, et il va vite, comme les pompiers et la police et la sirène.
I : Mais pas le gyrophare du tracteur. Les tracteurs, ça va pas vite.
M : Et même les tractopelles et les pelles mécaniques, ça va pas vite.
Maîtresse : Et leur gyrophare, de quelle couleur est-il ?
C : Je sais :orange ! Orange, ça va pas vite et bleu, ça va vite !
Maîtresse : Qui peut me dire à quoi ça sert un gyrophare ?
Lé : Ça sert à dire qu'il y a un pompier ou la police qui arrive très vite.
M : Ou ça dit que le tracteur, il arrive, mais pas vite !
C : Je sais, j'ai tout compris ! Bleu, ça va très vite ; orange, ça va pas vite du tout ! Comme ça, tu les vois et tu sais ! Tu conduis ta voiture et tu dis : "Oh là là, je vais faire attention pasque..."
Lu : Ouais pasque ça va vite, il faut rester au bord ! Sinon les pompiers, y t'écrasent.
Maîtresse : Et les gyrophares orange, alors ?
M : Alors, y vont pas vite et toi, tu vas vite, alors tu les cognes et ça fait un accident et y faut faire venir les gyrophares bleus. Pin pon pin pon !
La classe ( re ) : Pin pon pin pon pin pon !
Devoir : Montrer en quoi la séance de réflexion sur les symboles "bleu : ça va vite" et "orange : ça va pas vite" apporte plus à l'élève en terme de compréhension de la symbolisation que les six mois passés dans la classe B sur l'Abécédaire à la façon de Paul-Antoine de la Tourenbiais, illustre peintre contemporain très à l'honneur dans les écoles maternelles de la circonscription de Système-Pileux-Plus-Développé-Sous-Les-Narines-Que-Dans-Les-Oreilles.
Accessoirement, vous montrerez comment l'enfant de trois à quatre ans est passé, dans cette situation précise, d'une vision animiste des objets à une compréhension plus scientifique et moins auto-centrée du monde.
V's avez trois heures ! :aad:
- RikkiMonarque
Adieu, monde cruel.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- vidocqNiveau 9
Bon, je crois que je commence à comprendre.
Découvrir la vraie vie quoi !
Découvrir la vraie vie quoi !
- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:Adieu, monde cruel.
Qu'est-ce que j'ai fait, encore ?
- doublecasquetteEnchanteur
vidocq a écrit:Bon, je crois que je commence à comprendre.
Découvrir la vraie vie quoi !
Oui, c'est ça.
Rikki a écrit:Adieu, monde cruel.
Qu'est-ce que j'ai fait, encore ?
- mfloNiveau 10
Magnifique démonstration ! Merci merci !
Encore de la pédagogie pratique, vivante (et compréhensible ... )
Encore de la pédagogie pratique, vivante (et compréhensible ... )
- RikkiMonarque
Je ne sais pas ce qu'est un tractopelle.
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- doublecasquetteEnchanteur
Rikki a écrit:Je ne sais pas ce qu'est un tractopelle.
En vl'à un beau (à faire pâlir d'envie tous les garçons de ma classe, ou presque) :
- RikkiMonarque
Sapotille, elle a apporté le même en joujou rouge dans ma classe, et elle a dit que ça s'appelait un semoir.
Je crois que je ne regarde pas les bons détails, comme les petits qui ne voient pas bien la différence entre un l et un b...
Je crois que je ne regarde pas les bons détails, comme les petits qui ne voient pas bien la différence entre un l et un b...
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- mfloNiveau 10
Tu sais dans un genre de tracteur, il y a toulours à peu près la même chose : une cabine plus ou moins fermée et luxueuse, un volant, des grosses roues et des énormes roues.
Après, le reste, ce sont des trucs amovibles selon ce qu'on veut faire : labourer, semer, traiter...
Alors regarde bien à l'arrière et à l'avant du tracteur ! (Attention, la couleur ne sert qu'à faire joli, même si les engins de travaux publics sont souvent jaunes et les machines agricoles plus souvent rouges ou vertes)
:flower: :aaz:
Après, le reste, ce sont des trucs amovibles selon ce qu'on veut faire : labourer, semer, traiter...
Alors regarde bien à l'arrière et à l'avant du tracteur ! (Attention, la couleur ne sert qu'à faire joli, même si les engins de travaux publics sont souvent jaunes et les machines agricoles plus souvent rouges ou vertes)
:flower: :aaz:
- VudiciFidèle du forum
ou bleues pour les F..t.
Je suis déjà sortie...
Je suis déjà sortie...
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Front de Libération des Lichens Injustement Massacrés
- RikkiMonarque
J'ai pas tout bien compris, et j'ai pas vu où est le gyrophare. Mais je vous fais confiance.
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- mfloNiveau 10
C'est vrai, ça ! Voilà bien un exemple d'illustration qui n'illustre pas : on ne voit pas le gyrophare (orange et qui ne fait pas pin-pon si on a bien compris)
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- Production d'écrits au CP
- Antoine Prost décrit le baccalauréat de 1913.
- Courrier International décrit la génération "Têtes à clics" des 16-24 ans.
- Communautarisme : Malika Sorel décrit les coulisses des universités
- Jean de la Fougère décrit à la manière de La Bruyère les hauts fonctionnaires de l'éducation.
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