Faut-il rebaptiser l'école maternelle ?

C'est la proposition de Brigitte Grésy, inspecteur à l'Igas, et auteur d'un rapport remarqué concernant entre autres le congé parentalité.

Les amateurs d'étymologie pourront sans doute expliquer pourquoi les premières années de scolarisation de l'enfant s'appellent en France "école maternelle", et si "école parentale" ou "école d'accueil" leur conviendrait.

"Pré-élémentaire" existe, ce n'est pas mal je trouve.

Moi, je n'aie pas du tout "pré-élémentaire". Les petits ne sont pas des "pré-grands", l'école primaire n'est pas un pré-collège, le collège un pré-lycée, etc.

L'école maternelle française a une tradition solidement ancrée dans sa double appellation d'école (apprentissage, savoirs, construction) et de maternelle (encadrement de type maternant).

Au lieu de vouloir faire du politiquement correct en essayant de casser un peu plus le vocabulaire qui nous concerne — déjà qu'on est passés d'instituteurs (quel beau mot) à professeurs de deuxième catégorie —, on ferait mieux de se pencher sur la raison qui fait qu'on écarte de plus en plus sciemment les hommes de l'enseignement en maternelle.

Saviez-vous qu'à Paris, les ATSEM hommes ont été discrètement virés des maternelles il y a quelques années ? Je ne sais pas si c'est écrit quelque part, mais on n'en prend plus. Déjà qu'il y en avait peu...

Rikki a écrit:L'école maternelle française a une tradition solidement ancrée dans sa double appellation d'école (apprentissage, savoirs, construction) et de maternelle (encadrement de type maternant).

Bah oui, maternant pas paternant (qui d'ailleurs n'existe pas).

Hé oui.

Je milite pour qu'on garde "école maternelle", mais aussi "Ligue des droits de l'Homme" (avec la majuscule, s'il vous plaît).

Je n'ai jamais été très fan du slogan "Du passé, faisons table rase".

Je préfère mille fois être institutrice dans une école maternelle, que professeur des écoles dans un lieu d'accueil et d'éveil...

Et puis, cette manie de vouloir changer les noms de tout, tout le temps, en pensant qu'on va agir sur les choses, ça m'insupporte. Ce n'est pas en le baptisant "pôle emploi" que ce machin devient un pôle d'autre chose que de chômage...

L'école maternelle française a une tradition solidement ancrée dans sa double appellation d'école (apprentissage, savoirs, construction) et de maternelle (encadrement de type maternant).

Donc il faut garder "maternelle" parce que les enfants y sont "maternés".
Mais dans ce cas-là "accueil" irait aussi, puisqu'ils sont "accueillis".

ils ne sont pas seulement accueillis, mais s'accrochent affectivement à une "maîcresse" ( ou un maître) qui les materne, sert de substitut maternel (au sens nourricier, protecteur et un peu fusionnel), puisque les petits viennent à peine de quitter le giron...maternel.

certains aiment bien se prendre la courge pour pas grand-chose (je ne parle pas de vous, les Néos mais de Brigitte).
Changer le nom de l'école ne permettra pas de résoudre les problèmes, les vrais. C'est vrai que de lancer des discussions sur des pseudos-problèmes permet d'occuper l'esprit .

ajout : après, il faudra changer tous les écriteaux sur les dites ''écoles maternelles'', les panneaux routiers...du fric dépensé pour rien.

je crois aussi que c'est l'occasion de se débarrasser d'un truc jugé trop côuteux par nos ministres successifs, malgré la défense acharnée des parents pour la garder...une fois devenue "accueil", la maternelle gardera-t-elle les mêmes spécificités et les mêmes objectifs pédagogiques, ou bien sera-t-elle réduite à une simple garderie?

Non, les enfants ne sont pas spécialement "accueillis". Enfin, si, ils sont accueillis, forcément, mais le mot "accueil" vient des structures de garde.

Reine Margot a raison : on commence par nous expliquer qu'on est des vieux passéistes de s'accrocher à un nom, et puis après à un contenu, à un statut, et hop ! On se retrouve avec une GS rattachée fissa à l'école élémentaire, et la PS et la MS transformée en "structure d'accueil", ni maternelle, ni paternelle, mais municipale, avec cinq ou six emplois jeunes encadrés par un professeur d'école (bac + 5, ma chère !) qui viendra donner des consignes, ramasser les PPRE, et s'occuper des LPC.

Et puis, je le répète, il y a d'autres urgences que de bidouiller les mots.

Pourquoi ça vous gêne, "école maternelle" ? C'est pas un beau nom, peut-être ?

Je suis d'accord pour dire que le vocable "maternelle" n'est pas le + adapté (ça, c'est mon côté féministe).

Une fois cela mis en avant, je suis d'accord pour dire qu'on sodomise les diptères, là, et qu'il y a franchement autre chose à faire qu'à faire changer toutes les plaques et tous les écriteaux de toutes les écoles maternelles. Donc je rejoins en tous points micaschiste.

Mais si, c'est féministe, l'école maternelle !

Il y a des hommes sage-femmes (j'en ai connu un — c'était un couple de sage-femmes, d'ailleurs, il a épousé une collègue !), des femmes prud'hommes, et le mot professeur n'a jamais trouvé son féminin, ce qui n'a pas empêché la profession de se féminiser à outrance ! (à cause de cette gourde de Laura qui ne fait rien qu'à rêvasser... tandis que les types ambitieux, eux, ne sont pas fous et font autre chose).

Sur nos écoles maternelles, de toute manière, bien souvent, il y a gravé... ECOLE DE FILLES ! Hé oui, au moment de la mixité, on a "tout naturellement" envoyé les filles dans les écoles de garçons, et pris l'école des filles pour faire la petite école.

"Petite école", voilà encore un joli nom !

Rikki a écrit:"Petite école", voilà encore un joli nom !

Tout à fait ! et moins connoté...

Bon, alors pour remplacer le "collège" moi je propose:
- Fabrique de crétins
- Ados-Land
- ZyvaSchool
- Maison des Droits des Jeunes
- Centre de détente prolongée

Changer d'appellation ce serait faire fi de tout l'héritage laissé par Pauline Kergomard. ET ça, se serait vraiment dommage.

J'aime bien "petite école" aussi ! Et je n'aime pas "école maternelle", mais de là à faire changer le nom... Faut pas exagérer non plus.

En tout cas, "école parentale", ça ne peut pas fonctionner puisque ça désigne déjà autre chose, un groupe de parents qui déscolarise ses enfants et prend en charge leur éducation.

Rikki a écrit:Hé oui.

Je milite pour qu'on garde "école maternelle", mais aussi "Ligue des droits de l'Homme" (avec la majuscule, s'il vous plaît).

Je n'ai jamais été très fan du slogan "Du passé, faisons table rase".

Je préfère mille fois être institutrice dans une école maternelle, que professeur des écoles dans un lieu d'accueil et d'éveil...

Et puis, cette manie de vouloir changer les noms de tout, tout le temps, en pensant qu'on va agir sur les choses, ça m'insupporte. Ce n'est pas en le baptisant "pôle emploi" que ce machin devient un pôle d'autre chose que de chômage...

Et puis, le lieu d'accueil et d'éveil, en changeant de nom, risque bien trop d'y perdre aussi son ministère de tutelle et son personnel qualifié pour enseigner à des enfants de deux à douze ans !

Je vote pour l'École Maternelle, avec ses deux belles majuscules...

PS : J'accepterai aussi petite école si vraiment ça gêne quelques puristes d'utiliser l'adjectif "maternel" pour autre chose que pour son sens premier. Mais enfin, 130 ans d'usage pour un mot, c'est suffisant pour qu'un deuxième sens soit accepté, on ?

Faites ce que vous voulez (encore que, si on devient Français dans .. ans, je hurle mon opposition ferme et définitive!).

L'Ecole Maternelle (qui s'appelle comme ça outre Quiévrain aussi: nous, on a trois ou quatre ans d'Ecole Maternelle, six ans d'école primaire et six ans d'école secondaire) sert de lien, de transition entre le milieu maternel (maison ou crèche) et l'école primaire. Le mot marque bien ce lien, pas besoin de chercher midi à quatorze heures!

Ça me semble un fameux piège pour "déscolariser" l'Ecole Maternelle, et comme votre politique risque bien d'influencer notre avenir... Beurk!

L'Ecole Maternelle sert de lien, de transition entre le milieu maternel (maison ou crèche) et l'école primaire

Je ne connaissais pas l'étymologie du mot "maternel" qui signifie "maison ou crèche"'. Intéressant...
"Petite école", c'est intéressant, mais ce serait sans doute refusé car il y aurait une "petite école" et donc une "grande école", qui impliqueraient que l'un est dépréciée par rapport à l'autre, non ?

John a écrit:

L'Ecole Maternelle sert de lien, de transition entre le milieu maternel (maison ou crèche) et l'école primaire

Je ne connaissais pas l'étymologie du mot "maternel" qui signifie "maison ou crèche"'. Intéressant...

La maison et la crèche ne sont pas "maternel", on n'y "materne" pas? Ah, bon... C'est vrai que j'aurais pu mettre "comme la maison et la crèche, par exemple". Ça m'apprendra à vouloir faire vite. Ah, ces implicites...

John a écrit:"Petite école", c'est intéressant, mais ce serait sans doute refusé car il y aurait une "petite école" et donc une "grande école", qui impliqueraient que l'un est dépréciée par rapport à l'autre, non ?

Je crois que quand ma mère a débuté (fin années 60) ça s'appelait, dans certaines écoles "classes enfantines"...

Pauline Kergomard qui n'était pas si obtuse que ça pour une dame de 1882 définit ainsi l'Ecole Maternelle dans les premiers programmes qu'elle a rédigés.

1° OBJET DE L'ÉCOLE MATERNELLE

L'école maternelle a pour but de donner aux enfants au-dessous de l'âge scolaire "les soins que réclame leur développement physique, intellectuel et moral" (décret du 2 août 1881), et de les préparer ainsi à recevoir avec fruit l'instruction primaire.

L'école maternelle n'est pas une école au sens ordinaire du mot : elle forme le passage de la famille à l'école, elle garde la douceur affectueuse de la famille, en même temps qu'elle initie au travail et à la régularité de l'école.

On remarquera qu'elle parle de bien de famille (souligné par moi) et non de mère. Le rôle de toutes les personnes amenées à s'occuper d'un enfant au sein de son foyer, mère, père, famille élargie, est donc mis sur le même plan, sans prééminence notable de la mère.

roxanne a écrit:Je crois que quand ma mère a débuté (fin années 60) ça s'appelait, dans certaines écoles "classes enfantines"...

Oui, quand la direction était effectué par un directeur d'école primaire (= élémentaire, pour nous).

À l'époque, les directrices d'écoles maternelles avaient reçu une formation complémentaire en puériculture que n'avaient pas les directrices et directeurs d'école primaire.

Rikki a écrit:Mais si, c'est féministe, l'école maternelle !

Il y a des hommes sage-femmes (j'en ai connu un — c'était un couple de sage-femmes, d'ailleurs, il a épousé une collègue !), des femmes prud'hommes, et le mot professeur n'a jamais trouvé son féminin, ce qui n'a pas empêché la profession de se féminiser à outrance ! (à cause de cette gourde de Laura qui ne fait rien qu'à rêvasser... tandis que les types ambitieux, eux, ne sont pas fous et font autre chose).

Sur nos écoles maternelles, de toute manière, bien souvent, il y a gravé... ECOLE DE FILLES ! Hé oui, au moment de la mixité, on a "tout naturellement" envoyé les filles dans les écoles de garçons, et pris l'école des filles pour faire la petite école.

"Petite école", voilà encore un joli nom !

j'aime bien cette vision des choses...

Première réaction: il y en a qui n'ont que ça à foutre.
Deuxième réaction: rebaptiser l'école maternelle pour en faire autre chose qu'une école pour petits

Dans la maternelle de mes enfants, il y a deux hommes et quatre femmes. Pas mal, non?