- enviedespoirNiveau 1
Je réponds ici à l'essentiel des questions d'enseignement de l’écriture qui ont été soulevées par le post "la boucle et la pointe" qui a été supprimé; je m’attarderai seulement sur les questions relatives à la forme des lettres car elles sont récurrentes. Nous verrons qu’elles sont réglées par la compréhension du métalangage. ( Les questions de contingences spatiales – dimension, tenue de ligne, inclinaison, espaces – et de tenue du stylo sont peu présentes ; je n’en parlerai pas .
Revenons donc à ce gros mot qui fait peur : le métalangage.
Le métalangage n’est ni plus ni moins que le langage servant à décrire* le langage si j’ose dire. Plus simplement pour ce qui nous préoccupe : les mots qui servent à décrire* les lettres. ( je dis « décrire » pour faire simple, car la fonction 1ère du langage et du métalangage est d’organiser le monde ; ce n’est que par voie de conséquence qu’ils servent à le décrire )
Il faut tout d’abord comprendre que notre écriture va de la gauche vers la droite.
Elle y va « en passant par en bas » (c'est-à-dire par un geste concave) à un moment ou à un autre dans chaque lettre (même le m et le n).
Elle y va « en passant par en haut » c'est-à-dire dans un geste convexe dans quelques lettres (m, n, p, h, k, r, s, z).
Dans le 1er cas, je parle de 1ère unité minimale ( et non unité « de base » comme peut le croire celui qui n’aurait pas compris comment fonctionne l’écriture, les mots ayant un sens ). Dans le 2ème cas, je parle de 2ème unité. La 2ème unité étant 2ème parce qu’elle n’existe seule dans aucune lettre, elle a donc besoin de la 1ère pour exister.
Lorsqu’on a compris cela (ou accepté de le considérer) on voit qu’en tournant simplement les doigts et en avançant on fait une boucle (dont l’attaque et la finale montrent bien qu’elle est en 1ère unité).
Lorsqu’on étrécit le geste au maximum (c'est-à-dire lorsqu’on le rend le plus étroit possible au point de supprimer la boucle) on obtient une étrécie.
Une boucle simple forme la lettre e ; une étrécie avec un point dessus forme la lettre i ; deux étrécies qui se suivent forment la lettre u.
Si on étire les doigts vers le haut, la boucle devient plus grande (et non « plus grosse ») elle forme la lettre l, l’étrécie forme la lettre t si on lui ajoute une barre.
Donc, en apprenant aux enfants de CP à faire tourner leurs doigts en avançant puis à les faire avancer sans tourner, on leur apprend à écrire les lettres : e, l, i, u et t. (en maternelle les choses se passent différemment ; elles sont décrites dans Le geste d’écriture)
Lorsqu’on leur a fait remarquer ce qui se passe en faisant ces gestes, leur dire qu’il s’agit de faire une petite boucle, une petite étrécie, une grande boucle, une grande étrécie est bien plus simple que de décrire la trajectoire du dessin de la lettre. Les enfants sont parfaitement aptes à assimiler ce langage comme ils le font de tous les concepts dans tous les domaines (si on leur montre ce qu’est une chaise, un fauteuil, un tabouret, ils emploieront ces mots ; si on se limite à dire « un siège » ils ne seront privés de cette différenciation )
Cela offre aussi l’énorme avantage d’avoir appris à faire un geste et non à décrire comment on fait le geste : on peut en effet faire le geste en pensant à autre chose, en l’occurrence à ce qu’on est en train d’écrire, chose impossible lorsqu’on se dit dans sa tête la trajectoire du dessin de la lettre ( Imaginez vous vous déplacer en vélo en focalisant votre attention sur le mouvement de vos pieds
La boucle est la forme de base de 1ère unité. L’étrécie la 1ère dérivée de la boucle.
Le pont est la forme de base de 2ème unité. Le pont refermé la 1ère dérivée du pont (le pont passe par en haut, il se poursuit par une attaque d’étrécie ou de boucle : regardez ce qui se passe lorsque vous écrivez h, m et n ou lorsque vous écrivez «chemin » ; le pont refermé s’obtient en continuant vers la gauche le tracé du pont – mais pas jusqu’à son point de départ c’est la raison pour laquelle j’ai utilisé le mot « refermé », que l’enfant utilise peu, et non « fermé » qui induirait l’enfant en erreur - : regardez ce qui se passe lorsque vous écrivez la 2ème partie d’un s ou le début d’un x, vous partez dans le sens du pont et vous revenez vers la gauche comme si vous vouliez le fermer (au lieu de le laisser ouvert en partant dans le sens de la 1ère unité comme après un pont simple)
Les 2èmes dérivées s’obtiennent en changeant le point d’attaque et du coup elles donnent l’impression de partir dans l’autre sens, c'est-à-dire vers la gauche, mais elles tournent pourtant bien dans le même sens. Ce sont le rond pour la 1ère unité et le jambage pour la 2ème.
A partir de là, on peut décrire toutes les lettres. La 4ème de couverture de la réédition du cahier 1 de CP en donne le tableau.
La plus intéressante à décrire est le r. Il commence comme une grande boucle, se poursuit en pont et se termine par une attaque de petite boucle ou d’étrécie selon la lettre qui le suit (essayez d’écrire « le rire » et comparez l’attaque du l à celle des r).
Le r soulève aussi la question de la « petite boucle » qu’il vaut mieux appeler « œilleton » pour ne pas prêter à confusion. Il s’agit en fait du passage de la 1ère unité à la 2ème et chacun négocie bien ce passage comme il le veut : en faisant un œilleton, une tige, ou rien. C’est une question de choix. Personnel conscient ou inconscient.
Dire qu’il s’agit d’un changement de direction est faux : l’œilleton du b le montre bien, la grande boucle du b et sa finale vont bien dans la même direction (de la gauche vers la droite dans un geste concave).
Dernier problème soulevé, celui du plateau du r. Transformer le pont du r en simple plateau est une variante personnelle. Elle est parfaitement acceptable puisque le r écrit ainsi reste identifiable (le terme de plateau est d’ailleurs utilisé en expertise) Toutefois il est plus simple de ne pas introduire cette variante au moment où on enseigne cette lettre car on priverait l’enfant de repères déjà installés : le r commence comme un l et finit comme un n. Si l’enfant transforme de lui-même le pont en plateau, cela n’a pas une importance capitale.
Ces informations satisfont-elles vos attentes ?
Bonnes fin de vacances
Revenons donc à ce gros mot qui fait peur : le métalangage.
Le métalangage n’est ni plus ni moins que le langage servant à décrire* le langage si j’ose dire. Plus simplement pour ce qui nous préoccupe : les mots qui servent à décrire* les lettres. ( je dis « décrire » pour faire simple, car la fonction 1ère du langage et du métalangage est d’organiser le monde ; ce n’est que par voie de conséquence qu’ils servent à le décrire )
Il faut tout d’abord comprendre que notre écriture va de la gauche vers la droite.
Elle y va « en passant par en bas » (c'est-à-dire par un geste concave) à un moment ou à un autre dans chaque lettre (même le m et le n).
Elle y va « en passant par en haut » c'est-à-dire dans un geste convexe dans quelques lettres (m, n, p, h, k, r, s, z).
Dans le 1er cas, je parle de 1ère unité minimale ( et non unité « de base » comme peut le croire celui qui n’aurait pas compris comment fonctionne l’écriture, les mots ayant un sens ). Dans le 2ème cas, je parle de 2ème unité. La 2ème unité étant 2ème parce qu’elle n’existe seule dans aucune lettre, elle a donc besoin de la 1ère pour exister.
Lorsqu’on a compris cela (ou accepté de le considérer) on voit qu’en tournant simplement les doigts et en avançant on fait une boucle (dont l’attaque et la finale montrent bien qu’elle est en 1ère unité).
Lorsqu’on étrécit le geste au maximum (c'est-à-dire lorsqu’on le rend le plus étroit possible au point de supprimer la boucle) on obtient une étrécie.
Une boucle simple forme la lettre e ; une étrécie avec un point dessus forme la lettre i ; deux étrécies qui se suivent forment la lettre u.
Si on étire les doigts vers le haut, la boucle devient plus grande (et non « plus grosse ») elle forme la lettre l, l’étrécie forme la lettre t si on lui ajoute une barre.
Donc, en apprenant aux enfants de CP à faire tourner leurs doigts en avançant puis à les faire avancer sans tourner, on leur apprend à écrire les lettres : e, l, i, u et t. (en maternelle les choses se passent différemment ; elles sont décrites dans Le geste d’écriture)
Lorsqu’on leur a fait remarquer ce qui se passe en faisant ces gestes, leur dire qu’il s’agit de faire une petite boucle, une petite étrécie, une grande boucle, une grande étrécie est bien plus simple que de décrire la trajectoire du dessin de la lettre. Les enfants sont parfaitement aptes à assimiler ce langage comme ils le font de tous les concepts dans tous les domaines (si on leur montre ce qu’est une chaise, un fauteuil, un tabouret, ils emploieront ces mots ; si on se limite à dire « un siège » ils ne seront privés de cette différenciation )
Cela offre aussi l’énorme avantage d’avoir appris à faire un geste et non à décrire comment on fait le geste : on peut en effet faire le geste en pensant à autre chose, en l’occurrence à ce qu’on est en train d’écrire, chose impossible lorsqu’on se dit dans sa tête la trajectoire du dessin de la lettre ( Imaginez vous vous déplacer en vélo en focalisant votre attention sur le mouvement de vos pieds
La boucle est la forme de base de 1ère unité. L’étrécie la 1ère dérivée de la boucle.
Le pont est la forme de base de 2ème unité. Le pont refermé la 1ère dérivée du pont (le pont passe par en haut, il se poursuit par une attaque d’étrécie ou de boucle : regardez ce qui se passe lorsque vous écrivez h, m et n ou lorsque vous écrivez «chemin » ; le pont refermé s’obtient en continuant vers la gauche le tracé du pont – mais pas jusqu’à son point de départ c’est la raison pour laquelle j’ai utilisé le mot « refermé », que l’enfant utilise peu, et non « fermé » qui induirait l’enfant en erreur - : regardez ce qui se passe lorsque vous écrivez la 2ème partie d’un s ou le début d’un x, vous partez dans le sens du pont et vous revenez vers la gauche comme si vous vouliez le fermer (au lieu de le laisser ouvert en partant dans le sens de la 1ère unité comme après un pont simple)
Les 2èmes dérivées s’obtiennent en changeant le point d’attaque et du coup elles donnent l’impression de partir dans l’autre sens, c'est-à-dire vers la gauche, mais elles tournent pourtant bien dans le même sens. Ce sont le rond pour la 1ère unité et le jambage pour la 2ème.
A partir de là, on peut décrire toutes les lettres. La 4ème de couverture de la réédition du cahier 1 de CP en donne le tableau.
La plus intéressante à décrire est le r. Il commence comme une grande boucle, se poursuit en pont et se termine par une attaque de petite boucle ou d’étrécie selon la lettre qui le suit (essayez d’écrire « le rire » et comparez l’attaque du l à celle des r).
Le r soulève aussi la question de la « petite boucle » qu’il vaut mieux appeler « œilleton » pour ne pas prêter à confusion. Il s’agit en fait du passage de la 1ère unité à la 2ème et chacun négocie bien ce passage comme il le veut : en faisant un œilleton, une tige, ou rien. C’est une question de choix. Personnel conscient ou inconscient.
Dire qu’il s’agit d’un changement de direction est faux : l’œilleton du b le montre bien, la grande boucle du b et sa finale vont bien dans la même direction (de la gauche vers la droite dans un geste concave).
Dernier problème soulevé, celui du plateau du r. Transformer le pont du r en simple plateau est une variante personnelle. Elle est parfaitement acceptable puisque le r écrit ainsi reste identifiable (le terme de plateau est d’ailleurs utilisé en expertise) Toutefois il est plus simple de ne pas introduire cette variante au moment où on enseigne cette lettre car on priverait l’enfant de repères déjà installés : le r commence comme un l et finit comme un n. Si l’enfant transforme de lui-même le pont en plateau, cela n’a pas une importance capitale.
Ces informations satisfont-elles vos attentes ?
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