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- bellaciaoFidèle du forum
Suite à une question sur le conditionnel-temps ou mode, il ressortait que les modes sont une notion difficile à aborder.
Dans les programmes, on les aborde au fur et à mesure des années du collège (exemple : le subjonctif seulement en 4ème)...
Pour ma part, je les explique en partant du sens du mot :
- indicatif : indiquer, donc exprimer une action ancrée dans le réel.
- impératif : donner un ordre ou un conseil ("il est impératif de...").
- subjonctif : subjuguer, soumettre à sa volonté (exprimer volonté, désirs, souhaits).
- conditionnel : ce qui est possible avec une condition.
C'est sans doute réducteur, mais pour une première approche (en 6ème)*, cela semble mieux passer. Comment procédez-vous ?
*Ils l'ont sans doute vu en Primaire, mais en gardent peu de souvenirs, de même que d'une année sur l'autre au collège...
J'édite ton titre pour éviter les confusions auxquelles il peut prêter (cf. la réponse de DH juste en dessous). (Miss terious)
Dans les programmes, on les aborde au fur et à mesure des années du collège (exemple : le subjonctif seulement en 4ème)...
Pour ma part, je les explique en partant du sens du mot :
- indicatif : indiquer, donc exprimer une action ancrée dans le réel.
- impératif : donner un ordre ou un conseil ("il est impératif de...").
- subjonctif : subjuguer, soumettre à sa volonté (exprimer volonté, désirs, souhaits).
- conditionnel : ce qui est possible avec une condition.
C'est sans doute réducteur, mais pour une première approche (en 6ème)*, cela semble mieux passer. Comment procédez-vous ?
*Ils l'ont sans doute vu en Primaire, mais en gardent peu de souvenirs, de même que d'une année sur l'autre au collège...
J'édite ton titre pour éviter les confusions auxquelles il peut prêter (cf. la réponse de DH juste en dessous). (Miss terious)
- DHMonarque
pff j'ai cru qu'on parlait fringues.
cherche pas, je suis partie sur le LDJ :aah:
cherche pas, je suis partie sur le LDJ :aah:
- moonGrand sage
Je m'arrache souvent aussi les cheveux...En général, je leur dis :
INDICATIF : mode du réel, de ce qui s'est réalisé, se réalise, ou va se réaliser de manière certaine.
IMPERATIF : pour donner des ordres. Se repère à l'absence de sujet exprimé.
CONDITIONNEL : le mode du "peut-être/peut-être pas" : ce qui va peut-être se réaliser sous condition. Se repère parce que le verbe se termine par le son "rai" et il y a "si" dans la même phrase.
SUBJONCTIF : le mode de l'irréel : il est impossible de savoir si ce qu'on dit va se réaliser. Se repère parce qu'il y a que/qu' devant.
Je précise que c'est très réducteur, pour une première approche en 6ème.
INDICATIF : mode du réel, de ce qui s'est réalisé, se réalise, ou va se réaliser de manière certaine.
IMPERATIF : pour donner des ordres. Se repère à l'absence de sujet exprimé.
CONDITIONNEL : le mode du "peut-être/peut-être pas" : ce qui va peut-être se réaliser sous condition. Se repère parce que le verbe se termine par le son "rai" et il y a "si" dans la même phrase.
SUBJONCTIF : le mode de l'irréel : il est impossible de savoir si ce qu'on dit va se réaliser. Se repère parce qu'il y a que/qu' devant.
Je précise que c'est très réducteur, pour une première approche en 6ème.
- ProvenceEnchanteur
En 6e, je ne leur demande pas de comprendre le principe du mode, mais d'en connaître par coeur les noms. J’insiste toujours pour qu'on me donne le nom du temps accompagné de son mode. Je crois qu'à force, instinctivement, cette classification finit par rentrer.
- SergeMédiateur
Quid du conditionnel qui a valeur d'indicatif ( de futur dans le passé) ?
Faudrait-il lui donner un autre nom dans ce cas ? Car parler d'un conditionnel à valeur d'indicatif, ça peut être dur à suivre
Faudrait-il lui donner un autre nom dans ce cas ? Car parler d'un conditionnel à valeur d'indicatif, ça peut être dur à suivre
- ProvenceEnchanteur
Serge a écrit:Quid du conditionnel qui a valeur d'indicatif ( de futur dans le passé) ?
Faudrait-il lui donner un autre nom dans ce cas ? Car parler d'un conditionnel à valeur d'indicatif, ça peut être dur à suivre
Je l'enseigne comme un mode. Et je ne parle pas de ce point aux 6e.
- bellaciaoFidèle du forum
Provence, tu as raison, les 6ème doivent simplement identifier le mode, le temps et la personne d'un verbe. Mais comme Moon, j'essaie que le nom même du mode ait un sens pour eux, sans entrer dans les détails.
Et sinon, Serge, je ne parle du mode "temps" (futur dans le passé) qu'au moment où je vois le discours indirect et la concordance des temps.
Et sinon, Serge, je ne parle du mode "temps" (futur dans le passé) qu'au moment où je vois le discours indirect et la concordance des temps.
- bellaciaoFidèle du forum
Dr Housette a écrit:pff j'ai cru qu'on parlait fringues.
cherche pas, je suis partie sur le LDJ :aah:
Ben dans la partie travail, je pensais que c'était clair ? Enfin, si c'est plus simple !
Je ne me suis jamais trouvée à expliquer les modes vestimentaires aux élèves, à vrai dire...
- SergeMédiateur
Et sinon, Serge, je ne parle du mode "temps" (futur dans le passé) qu'au moment où je vois le discours indirect et la concordance des temps.
Moi aussi, mais ça n'explique pas pour eux la contradiction flagrante du coup entre ce qui est appelé conditionnel ... mais qui est un indicatif.
- moonGrand sage
Justement, Provence, ce que tu dis m'intéresse : comment fais-tu pour que les élèves reconnaissent les modes? En fait, comme Bella, je ne leur demande pas de comprendre le principe du mode, mais je leur explique avec les outils de repérage pour qu'ils les reconnaissent. Je ne vois pas comment faire autrement. Pour parler du conditionnel à valeur de futur dans le passé, j'attends la 4ème, et je leur explique comme je peux, en leur disant qu'en grammaire, il y a des choses qui changent selon les époques...que par exemple, leurs parents ont juste appris que c'était un mode, pas un temps. Cela dit, je crois que certains manuels règlent le problème en le nommant futur dans le passé, et pas du tout conditionnel. Mouaif.
- bellaciaoFidèle du forum
Je n'aime vraiment pas dire que le conditionnel est un temps, de toute façon ; je m'arrange à dire que c'est le conditionnel qui sert de futur dans le passé, c'est tout.
J'aime bien tes outils de repérage, moon, c'est une bonne idée. En fait, pour l'indicatif il n'y en a pas ? Ce sont les autres qui se démarquent par rapport à lui.
J'aime bien tes outils de repérage, moon, c'est une bonne idée. En fait, pour l'indicatif il n'y en a pas ? Ce sont les autres qui se démarquent par rapport à lui.
- SergeMédiateur
Donc il apparait deux fois maintenant ? D'un côté comme conditionnel traditionnel et il apparaitrait à nouveau ailleurs, comme un "nouveau temps" de l'indicatif, appelé futur du passé ? Je ne l'ai pas remarqué encore :shock:
- CelebornEsprit sacré
C'est le bordel, ce qu'on a fait avec le conditionnel. On avait un truc certes discutable, mais clair pour les élèves (dans « conditionnel présent », conditionnel = mode, présent = temps), et qu'on pouvait approfondir en parlant calmement d'une « valeur temporelle » de futur dans le passé.
Maintenant, c'est le bronx, et personne ne s'y retrouve. Je crois qu'on a raté la transposition didactique du savoir savant en savoir scolaire, là…
Maintenant, c'est le bronx, et personne ne s'y retrouve. Je crois qu'on a raté la transposition didactique du savoir savant en savoir scolaire, là…
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- V.MarchaisEmpereur
En Sixième, comme Provence, je reste très laconique sur la notion de mode. Au fil des ans, j'explique de plus en plus, en essayant de faire percevoir la cohérence des emplois modaux.
Je pars d'une définition la plus simple possible - ensuite, on affine à la faveur d'exercices.
Pour donner du sens à cette notion de mode, je fais le lien avec le mode du téléphone portable ou d'un jeu vidéo : différentes manières possibles de les utiliser. Pour le verbe, c'est pareil : le mode, c'est une manière d'utiliser le verbe. La métaphore vaut ce qu'elle vaut, mais elle parle plutôt bien aux élèves :
- Avec l'indicatif, le verbe est utilisé pour exprimer une action réalisée, ou qui va l'être et qu'on peut donc situer dans le temps - c'est pourquoi il existe de nombreux temps de l'indicatif ;
- Avec l'impératif, le verbe est employé pour exprimer un ordre ou une interdiction ;
- Avec le subjonctif, le verbe est employé pour exprimer une action non réalisée, mais seulement envisagée ou jugée ;
- Avec le conditionnel, l'action est simplement imaginée, qu'elle soit présentée comme soumise à condition ou comme purement imaginaire ;
- Avec l'infinitif, le verbe est seulement employé pour nommer une action (il a donc les mêmes emplois que le nom :sujet, CO...) ;
- Avec le participe, le verbe est employé comme un adjectif, en relation avec un nom.
Tout ça reste très général, mais prend de l'épaisseur au fil des exercices. J'essaie de montrer la cohérence de l'emploi des modes, surtout en 4e/3e. Par exemple, quand je travaille sur les subordonnées circonstancielles, je commence par un travail purement sémantico-syntaxique sur l'identification des relations logiques. Et puis j'introduis une réflexion sur les modes à l'aide d'exercices comme celui-ci :
5.
Complétez les phrases par une des conjonctions suivantes : au point que - de crainte que - de
sorte que – non que – parce que - pour que - puisque – que - sous prétexte que.
1. … tu es l’aîné, tu dois monter l’exemple.
– 2. Ils se sont disputés, … ils ne
veulent même plus se parler – 3. Cette
armoire est trop lourde … nous puissions la déplacer. – 4. Elle
lui
téléphone tous les jours … elle aurait des conseils à lui demander. – 4. Il y a
passé toute la nuit, … à l’aube, le travail était achevé. – 5. Je ne
viendrai pas, … je n’en aie envie, mais je n’aurai guère le temps. –
6.
Harpagon veillait nuit et jour, … qu’on ne lui volât son argent. –
7.
Nous avons revendu notre moto … l’assurance nous coûtait trop cher
et … nous nous en servions peu.
Les élèves sont obligés de faire appel à leur pratique naturelle de la langue et leur connaissance pratique de l'emploi des modes pour réussir cet exercice tout simple. A partir de là, on commente : dans l'expression de la cause ou de la conséquence, on trouve naturellement l'indicatif puisqu'on signale l'enchaînement de faits réalisés, sauf après non que, puisque la cause est niée (donc non réalisée) ou trop/assez...pour que, puisque l'action, de même, n'est pas accomplie mais seulement évaluée.
On peut employer le conditionnel mais avec une nuance de sens (prise de distance avec l'énoncé, considéré comme non réalisé, imaginaire, douteux).
A l'inverse, dans l'expression du but, l'action n'est pas encoure réalisée, donc subjonctif.
Exercice corollaire : faire conjuguer le verbe au bon mode dans des phrases complexes, en justifiant l'emploi de ce mode.
Je fais vite, mais l'idée, c'est de consolider ces notions expliquées très simplement et d'en faire percevoir le fonctionnement à travers des exercices. Petit à petit, ça prend corps.
En ce qui concerne le conditionnel, même si cela ne m'enchante guère, je me conforme au programme. Je l'enseigne comme temps de l'indicatif à valeur de futur par rapport à un repère passé mais je dis aussi que c'est un mode à part entière dans le cas cité plus haut. Il me paraît difficile de tenir un discours hétérogène au sein de l'école mais impossible, sous couvert des IO, de nier totalement la valeur modale du conditionnel. Donc, pour moi, le conditionnel peut-être un temps de l'indicatif ou un mode, faut faire gaffe. Mais ça, je n'en parle pas en 6e.
Je pars d'une définition la plus simple possible - ensuite, on affine à la faveur d'exercices.
Pour donner du sens à cette notion de mode, je fais le lien avec le mode du téléphone portable ou d'un jeu vidéo : différentes manières possibles de les utiliser. Pour le verbe, c'est pareil : le mode, c'est une manière d'utiliser le verbe. La métaphore vaut ce qu'elle vaut, mais elle parle plutôt bien aux élèves :
- Avec l'indicatif, le verbe est utilisé pour exprimer une action réalisée, ou qui va l'être et qu'on peut donc situer dans le temps - c'est pourquoi il existe de nombreux temps de l'indicatif ;
- Avec l'impératif, le verbe est employé pour exprimer un ordre ou une interdiction ;
- Avec le subjonctif, le verbe est employé pour exprimer une action non réalisée, mais seulement envisagée ou jugée ;
- Avec le conditionnel, l'action est simplement imaginée, qu'elle soit présentée comme soumise à condition ou comme purement imaginaire ;
- Avec l'infinitif, le verbe est seulement employé pour nommer une action (il a donc les mêmes emplois que le nom :sujet, CO...) ;
- Avec le participe, le verbe est employé comme un adjectif, en relation avec un nom.
Tout ça reste très général, mais prend de l'épaisseur au fil des exercices. J'essaie de montrer la cohérence de l'emploi des modes, surtout en 4e/3e. Par exemple, quand je travaille sur les subordonnées circonstancielles, je commence par un travail purement sémantico-syntaxique sur l'identification des relations logiques. Et puis j'introduis une réflexion sur les modes à l'aide d'exercices comme celui-ci :
5.
Complétez les phrases par une des conjonctions suivantes : au point que - de crainte que - de
sorte que – non que – parce que - pour que - puisque – que - sous prétexte que.
1. … tu es l’aîné, tu dois monter l’exemple.
– 2. Ils se sont disputés, … ils ne
veulent même plus se parler – 3. Cette
armoire est trop lourde … nous puissions la déplacer. – 4. Elle
lui
téléphone tous les jours … elle aurait des conseils à lui demander. – 4. Il y a
passé toute la nuit, … à l’aube, le travail était achevé. – 5. Je ne
viendrai pas, … je n’en aie envie, mais je n’aurai guère le temps. –
6.
Harpagon veillait nuit et jour, … qu’on ne lui volât son argent. –
7.
Nous avons revendu notre moto … l’assurance nous coûtait trop cher
et … nous nous en servions peu.
Les élèves sont obligés de faire appel à leur pratique naturelle de la langue et leur connaissance pratique de l'emploi des modes pour réussir cet exercice tout simple. A partir de là, on commente : dans l'expression de la cause ou de la conséquence, on trouve naturellement l'indicatif puisqu'on signale l'enchaînement de faits réalisés, sauf après non que, puisque la cause est niée (donc non réalisée) ou trop/assez...pour que, puisque l'action, de même, n'est pas accomplie mais seulement évaluée.
On peut employer le conditionnel mais avec une nuance de sens (prise de distance avec l'énoncé, considéré comme non réalisé, imaginaire, douteux).
A l'inverse, dans l'expression du but, l'action n'est pas encoure réalisée, donc subjonctif.
Exercice corollaire : faire conjuguer le verbe au bon mode dans des phrases complexes, en justifiant l'emploi de ce mode.
Je fais vite, mais l'idée, c'est de consolider ces notions expliquées très simplement et d'en faire percevoir le fonctionnement à travers des exercices. Petit à petit, ça prend corps.
En ce qui concerne le conditionnel, même si cela ne m'enchante guère, je me conforme au programme. Je l'enseigne comme temps de l'indicatif à valeur de futur par rapport à un repère passé mais je dis aussi que c'est un mode à part entière dans le cas cité plus haut. Il me paraît difficile de tenir un discours hétérogène au sein de l'école mais impossible, sous couvert des IO, de nier totalement la valeur modale du conditionnel. Donc, pour moi, le conditionnel peut-être un temps de l'indicatif ou un mode, faut faire gaffe. Mais ça, je n'en parle pas en 6e.
- ProvenceEnchanteur
moon a écrit:Justement, Provence, ce que tu dis m'intéresse : comment fais-tu pour que les élèves reconnaissent les modes? En fait, comme Bella, je ne leur demande pas de comprendre le principe du mode, mais je leur explique avec les outils de repérage pour qu'ils les reconnaissent. Je ne vois pas comment faire autrement. Pour parler du conditionnel à valeur de futur dans le passé, j'attends la 4ème, et je leur explique comme je peux, en leur disant qu'en grammaire, il y a des choses qui changent selon les époques...que par exemple, leurs parents ont juste appris que c'était un mode, pas un temps. Cela dit, je crois que certains manuels règlent le problème en le nommant futur dans le passé, et pas du tout conditionnel. Mouaif.
Je demande aux élèves (de 6e) de connaître par coeur le tableau, vu en début d'année, qui présente les différents modes personnels et impersonnels. J'essaie d'organiser au mieux leur pensée et leurs connaissances pour qu'ils sachent quoi chercher quand on leur demande de préciser le mode d'un verbe. Quand on étudie l'indicatif, je leur demande de connaître par coeur, encore une fois, la liste de tous les temps de l'indicatif, simples ou composés.
Après, c'est du pilonnage: on voit un verbe, on donne le temps et le mode. S'ils hésitent au moment de me dire le mode (parce qu'ils ne voient pas toujours à quoi ça correspond), je leur demande de me réciter le fameux tableau et ils trouvent. S'ils me répondent n'importe quoi, on procède par élimination: "tiens, ce n'est aucun des temps de l'indicatif: cherchons donc dans un autre mode..." Je leur donne aussi des exemples pour qu'ils rattachent le nom d'un mode à quelque chose: ils connaissent "que je sois" sans forcément savoir qu'il s'agit d'un subjonctif.
J'essaie enfin de leur faire analyser à l'oral le plus de formes possible, sans me cantonner au programme. Pour comprendre l'indicatif, il faut savoir qu'il existe autre chose. C'est pour ça que les valeurs indicatives du conditionnel, compte tenu de la marmelade dans laquelle nagent beaucoup de nos élèves, je ne m'en préoccupe pas franchement.
Je ne sais pas si je réponds à ta question, Moon. Ma pratique n'a rien de révolutionnaire (ni miraculeux!). Mais j'ai l'impression qu'en faisant faire beaucoup d'exercices, en imposant des automatismes, la différence entre les différents modes se fait en quelque sorte d'elle-même et rentre mieux qu'avec moultes explications théoriques.
- V.MarchaisEmpereur
Serge a écrit:Et sinon, Serge, je ne parle du mode "temps" (futur dans le passé) qu'au moment où je vois le discours indirect et la concordance des temps.
Moi aussi, mais ça n'explique pas pour eux la contradiction flagrante du coup entre ce qui est appelé conditionnel ... mais qui est un indicatif.
Même si je conviens que les IO ne nous aident guère à donner dans la cohérence, j'éviterais de parler de mode-temps. Mode et temps sont deux choses différentes. Ca reste assez bâtard, mais je préfère dire que le conditionnel peut être tantôt un temps (de l'indicatif) tantôt un mode à part entière.
- CelebornEsprit sacré
Chez nous, on s'est mis d'accord avec mes collègues et on joue les rebelles : le conditionnel est resté un mode.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- V.MarchaisEmpereur
Serge a écrit:Donc il apparait deux fois maintenant ? D'un côté comme conditionnel traditionnel et il apparaitrait à nouveau ailleurs, comme un "nouveau temps" de l'indicatif, appelé futur du passé ? Je ne l'ai pas remarqué encore :shock:
En fait, c'est une nouveauté qui, dans les IO, date des années 90. Quant à la grammaire, je ne suis pas assez calée pour approfondir, mais l'idée que le conditionnel est à la fois mode et temps existe déjà chez Guillaume, au début du XXe siècle, et fait écho à des débats antérieurs... Disons que jusque dans les années 90, les universitaires avaient sagement évité de transposer ces débats au sein de l'école.
Maintenant, là où c'est pénible, c'est que, d'après les IO, nous sommes censés enseigner le conditionnel comme temps de l'indicatif, point barre. Alors moi, me faire Guillaumienne, je veux bien, mais pas extrémiste : nier l'existence du mode conditionnel me paraît aberrant et inapte à refléter le fonctionnement de la langue. Mais prendre le contrepied des IO et donc de tas de collègues, c'est tout de même introduire dans l'enseignement des contradictions dont les élèves font les frais. Du coup, je ménage comme je peux la chèvre et le chou dans cette situation pourrie et j'enseigne les deux "statuts" du conditionnel.
On fait ce qu'on peut avec le système...
- V.MarchaisEmpereur
Provence a écrit:moon a écrit:Justement, Provence, ce que tu dis m'intéresse : comment fais-tu pour que les élèves reconnaissent les modes? En fait, comme Bella, je ne leur demande pas de comprendre le principe du mode, mais je leur explique avec les outils de repérage pour qu'ils les reconnaissent. Je ne vois pas comment faire autrement. Pour parler du conditionnel à valeur de futur dans le passé, j'attends la 4ème, et je leur explique comme je peux, en leur disant qu'en grammaire, il y a des choses qui changent selon les époques...que par exemple, leurs parents ont juste appris que c'était un mode, pas un temps. Cela dit, je crois que certains manuels règlent le problème en le nommant futur dans le passé, et pas du tout conditionnel. Mouaif.
Je demande aux élèves (de 6e) de connaître par coeur le tableau, vu en début d'année, qui présente les différents modes personnels et impersonnels. J'essaie d'organiser au mieux leur pensée et leurs connaissances pour qu'ils sachent quoi chercher quand on leur demande de préciser le mode d'un verbe. Quand on étudie l'indicatif, je leur demande de connaître par coeur, encore une fois, la liste de tous les temps de l'indicatif, simples ou composés.
Après, c'est du pilonnage: on voit un verbe, on donne le temps et le mode. S'ils hésitent au moment de me dire le mode (parce qu'ils ne voient pas toujours à quoi ça correspond), je leur demande de me réciter le fameux tableau et ils trouvent. S'ils me répondent n'importe quoi, on procède par élimination: "tiens, ce n'est aucun des temps de l'indicatif: cherchons donc dans un autre mode..." Je leur donne aussi des exemples pour qu'ils rattachent le nom d'un mode à quelque chose: ils connaissent "que je sois" sans forcément savoir qu'il s'agit d'un subjonctif.
J'essaie enfin de leur faire analyser à l'oral le plus de formes possible, sans me cantonner au programme. Pour comprendre l'indicatif, il faut savoir qu'il existe autre chose. C'est pour ça que les valeurs indicatives du conditionnel, compte tenu de la marmelade dans laquelle nagent beaucoup de nos élèves, je ne m'en préoccupe pas franchement.
Je ne sais pas si je réponds à ta question, Moon. Ma pratique n'a rien de révolutionnaire (ni miraculeux!). Mais j'ai l'impression qu'on faisait faire beaucoup d'exercices, en imposant des automatismes, la différence entre les différents modes se fait en quelque sorte d'elle-même et rentre mieux qu'avec moultes explications théoriques.
Entièrement d'accord. C'est comme cela que je procède et ce que j'ai essayé d'expliquer avec mon petit exemple.
On théorise peu, en des termes simples, on analyse beaucoup et on approfondit la notion de mode, au fil des ans, grâce aux exercices.
- IphigénieProphète
voui,moi aussi je suis d'accord avec cette façon de procéder.C'est ce que j'essaie de (re)prendre avec les secondes qui mélangent tout (mais là c'est un peu tard)
- bellaciaoFidèle du forum
V.Marchais a écrit: Je pars d'une définition la plus simple possible - ensuite, on affine à la faveur d'exercices.
Pour donner du sens à cette notion de mode, je fais le lien avec le mode du téléphone portable ou d'un jeu vidéo : différentes manières possibles de les utiliser. Pour le verbe, c'est pareil : le mode, c'est une manière d'utiliser le verbe. La métaphore vaut ce qu'elle vaut, mais elle parle plutôt bien aux élèves :
- Avec l'indicatif, le verbe est utilisé pour exprimer une action réalisée, ou qui va l'être et qu'on peut donc situer dans le temps - c'est pourquoi il existe de nombreux temps de l'indicatif ;
- Avec l'impératif, le verbe est employé pour exprimer un ordre ou une interdiction ;
- Avec le subjonctif, le verbe est employé pour exprimer une action non réalisée, mais seulement envisagée ou jugée ;
- Avec le conditionnel, l'action est simplement imaginée, qu'elle soit présentée comme soumise à condition ou comme purement imaginaire ;
- Avec l'infinitif, le verbe est seulement employé pour nommer une action (il a donc les mêmes emplois que le nom :sujet, CO...) ;
- Avec le participe, le verbe est employé comme un adjectif, en relation avec un nom.
Merci pour ces précisions (j'avais oublié les modes non personnels, bien que je les aie vus avec mes 6ème). Il faut plus tard aussi différencier l'infinitif qui nomme une action et la subordonnée infinitive, dans laquelle il est presque comme un verbe conjugué, non ?
- User5899Demi-dieu
Il n'a pas valeur d'indicatif, justement. Ce n'est pas un futur de l'indicatif, qui présente l'action ou l'état comme une certitude à venir. Dans le contexte au passé, il exprime ce qu'on a pu présenter naguère comme certain. D'ailleurs, au XXe, on trouve de plus en plus : "il m'a dit qu'il fera / il m'a dit qu'il ferait".Serge a écrit:Quid du conditionnel qui a valeur d'indicatif ( de futur dans le passé) ?
Faudrait-il lui donner un autre nom dans ce cas ? Car parler d'un conditionnel à valeur d'indicatif, ça peut être dur à suivre
Mais de toutes façons, toutes les formes verbales peuvent avoir des valeurs modales ou temporelles. Regardez le bon vieil imparfait de l'indicatif : "Un peu plus, il passait sous la voiture" : où est l'indicatif dans cet exemple ?
il y a la classification (sur des bases j'imagine statistiques) et les usages. Le conditionnel avec ses deux temps est classé parmi les modes pour des questions de système : c'est le mode de la distance avec le réel.
- User5899Demi-dieu
Je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Comment un conditionnel pourrait-il être un indicatif, enfin ??Serge a écrit:Et sinon, Serge, je ne parle du mode "temps" (futur dans le passé) qu'au moment où je vois le discours indirect et la concordance des temps.
Moi aussi, mais ça n'explique pas pour eux la contradiction flagrante du coup entre ce qui est appelé conditionnel ... mais qui est un indicatif.
- User5899Demi-dieu
D'accord. Donc, il y a choix possible. Eh bien, je commence à comprendre la raison d'une belle profusion de zéros pointés en seconde... OupsCeleborn a écrit:Chez nous, on s'est mis d'accord avec mes collègues et on joue les rebelles : le conditionnel est resté un mode.
- bellaciaoFidèle du forum
Cripure a écrit:D'accord. Donc, il y a choix possible. Eh bien, je commence à comprendre la raison d'une belle profusion de zéros pointés en seconde... OupsCeleborn a écrit:Chez nous, on s'est mis d'accord avec mes collègues et on joue les rebelles : le conditionnel est resté un mode.
En même temps, vous n'évaluez plus la grammaire en seconde, non ?
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- Voix passive, comment expliquez-vous ?
- Comment expliquez vous la pédagogie différenciée aux élèves?
- comment expliquez-vous les notions de mode et la valeur d'un temps?
- Expliquer à des 6e comment identifier les modes...
- Comment réagissez-vous lorsque vous surprenez un élève qui ne respecte pas une consigne ?
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