- frankensteinVénérable
Il y a une autre "zone d'ombre" dans cette histoire de livret de compétences : C'est l'information au grand public et aux parents ! Le MEN a pris l'habitude de mettre à disposition et d'éditer ses dernières trouvailles en format de poche. Là, j'ai l'impression qu'il n'ose pas trop...Pourtant ce LDC et son mode d'évaluation (s'il existe) devraient faire l'objet de plus de "publicité"! Les parents doivent savoir que des infos (pas seulement scolaires, donc) suivront leurs enfants durant toute leur scolarité jusqu'à leur entrée dans la vie professionnelle. Autre chose, ce sont les enseignants eux-mêmes qui devront se charger "d'expliquer" ce socle aux parents qui ne manqueront pas de se manifester ou de demander des précisions claires sur les validations des compétences ( précisions que les enseignants ne pourront pas donner étant donné que ce LCC est, justement, très subjectif, pire qu'une note ou une appréciation écrite!... )
- User5899Demi-dieu
Tout à fait, mais il s'agissait ici de parler des collègues d'aujourd'hui qui sont ventre à terre devant les merveilles de Meirieu et GCB.Elsa a écrit:Il semblerait qu'au cours des dernières années, en croyant engager des professeurs, on se soit trompé et qu'on ait acquis pour quarante ans une armée de ventilateurs particulièrement bruyants. Et inutiles, pour ne pas dire nuisibles.
Bah, les ventilateurs vous remercient et vous rappellent que Merieu, GCB etc ne sont pas de leur génération
Non, non, c'est du premier degré, tout simple, sans aucun malentendu (le précédent malentendu venait de vous, cher collègue , ce n'était pas moi qui avais mal compris) . "Insultant pour les collègues" ? Uniquement pour ceux qui étaient visés dans le message précédent, que la citation ici fait disparaitre. Nuisible ? Eh bien soit, pourquoi pas ? Avec ce que je me supporte comme nuisible dans mon boulot quotidien, moi...Aranel53 a écrit:Et bien pour moi ce sont les propos de ce genre qui sont nuisibles... Insultant pour les collègues, vocabulaire militaire, à côté de la plaque, associant "recommencer à faire cours" à "enseigner autrement"... bref, j'ai du mal à trouver un malentendu sur ce coup là ! À moins que le message soit ironique mais j'ai pas trouvé.Cripure a écrit:Il semblerait qu'au cours des dernières années, en croyant engager des professeurs, on se soit trompé et qu'on ait acquis pour quarante ans une armée de ventilateurs particulièrement bruyants. Et inutiles, pour ne pas dire nuisibles. Maintenant,à propos du slogan "enseigner autrement", vu que ça fait trente ans que les pédagos sèment leurs microbes, je me demande si ça ne signifie pas "recommencer à faire cours".
- FantômetteHabitué du forum
Je n'ai pas eu la chance d'avoir une "formation" établissement dans mon collège, mais j'ai participé dernièrement à une réunion "d'échange de pratiques du socle commun", réunion plus ou moins dirigée par le CDE du collège où elle se déroulait, où d'ailleurs aucun inspecteur n'était présent (curieux...), et dont les participants n'étaient que des profs pratiquant l'évaluation par compétences (curieux aussi: quel intérêt qu'ils se réunissent entre eux dans leur coin, au lieu de partager et de discuter avec des enseignants qui justement s'interrogent sur ces pratiques? Mais heureusement j'étais là, loup dans la bergerie...)
Bref, je vous copie-colle un compte-rendu de cette réunion, dont la conclusion est que ces enseignants censés être très investis dans la mise en oeuvre du socle 1) n'enseignent pas par compétences et ne savent même pas ce qu'est une tâche complexe 2) ne savent rien des réformes similaires et très critiquées mises en places en Belgique, Québec etc 3) ne semblent visiblement pas connaître les tenants et les aboutissants du socle.
Ca fait peur...
Point positif: ils se plaignent de l'hostilité au socle de la majorité de leurs collègues :diable:
Compte-rendu de la réunion sur les pratiques liées au socle commun
Remarque : la grande majorité des enseignants présents sont investis, plus ou moins, dans la mise en place du commun et l’évaluation par compétences. Certains sont favorables à la suppression des notes.
I- L’évaluation des compétences et des items
Force est de constater que dans les collèges représentés (une dizaine), il semble que l’évaluation des compétences et des items ne soit pas vraiment plus avancée qu’ailleurs : en effet la mise en place du LPC s’est également faite dans la précipitation cette année dans les autres collèges ; un seul a le logiciel Sconet à disposition ; les élèves de 3e seront validés « par défaut » en grande majorité ; les collèges ont seulement organisé la répartition des items par discipline. D’ailleurs, dans certains établissements, de nombreux items sont évalués par plusieurs disciplines, conformément à la transversalité qui caractérise la compétence .
La mise en place semble très difficile partout, pour diverses raisons. Les principales raisons évoquées sont :
- de nombreux collègues, dans tous les collèges, sont réfractaires au socle commun.
- le manque de temps et de moyens est pointé du doigt.
Les enseignants présents et investis dans la mise en pratique du socle commun se heurtent eux-mêmes à de sérieuses difficultés, entre autres :
• La question de savoir quand un item peut être considéré comme acquis a été soulevée et n’a pas trouvé de réponse satisfaisante. Dans tous les cas, il ressort qu’un item doit être évalué plusieurs fois. Certains enseignants ont déclaré évaluer un item trois fois, d’autres cinq, d’autres davantage. Concernant les compétences 6 et 7 (les plus « transversales »), un participant a suggéré que les items devaient être évalués par toutes les disciplines, au sein des équipes pédagogiques.
• Les enseignants impliqués dans le socle commun reconnaissent eux-mêmes que c’est un travail « chronophage» dans la préparation des évaluations, et surtout le suivi des acquisitions de chaque élève, y compris dans sa gestion informatique (le logiciel Sacoche a d’ailleurs été vanté par une enseignante d’Histoire-géographie ). Une enseignante de physique a fait circuler des grilles d’évaluation faites de cases avec des ronds ou des croix par élève, en précisant qu’elle ne l’avait fait que sur deux évaluations et sur deux classes. Tous reconnaissent que le temps demandé par ce mode d’évaluation est colossal.
II- Les pratiques pédagogiques
Concernant les pratiques pédagogiques liées à l’approche par compétence, les expériences présentées restent isolées et soumises à des conditions particulières. Aucune expérience en classe entière, dans des conditions « normales » d’enseignement, n’a été présentée.
• Une expérience concernait des élèves de 6e en grandes difficultés, réunis dans des « modules » à effectif réduit. Une autre a été menée par des professeurs de français, mais en dehors du temps des cours : il s’agissait pour les élèves, sur deux heures, d’organiser eux-mêmes une sortie (prévoir le budget, organiser le trajet etc).
• Les enseignants investis dans le socle ont manifestement du mal à évaluer les compétences de façon binaire acquis/non acquis. S’ils ne mettent pas de note, ils utilisent néanmoins un système de notation pour ainsi dire simplifié, selon diverses modalités : --/-/+/++ ; 1/2/3/4 ; pastilles de couleur rouge/vert/vert foncé…(!!!)
• Certains participants ont insisté sur la valorisation des élèves permise par l’évaluation par compétences, surtout pour les élèves en difficultés. Le fait de ne pas avoir de note, d’avoir des compétences ciblées, permettrait à des élèves de retrouver une motivation pour le travail, qu’ils peuvent d’ailleurs s’approprier en s’auto-évaluant. La démarche est donc intéressante mais surtout pour les élèves en difficultés et une enseignante a reconnu que l’attrait de la nouveauté pouvait jouer. A terme, avoir des - - ou des pastilles rouges ne sera-t-il pas aussi « stigmatisant » que d’avoir un 4/20 ? La question est restée ouverte.
• Les enseignants présents pratiquent pour certains, à titre ponctuel, l’évaluation par compétences, mais n'enseignent pas véritablement par compétences. A la demande d’exemples de cours par « tâche complexe », la grande majorité des enseignants semblait ignorer ce dont il s’agissait (!!!). Une seule enseignante a su expliquer en quoi cela consistait, mais sans donner d’exemple précis, ni d’expérience personnelle. De même, un seul participant semblait au courant des expériences et des échecs que connaissent actuellement la Suisse romande, la Belgique et le Québec.
Bref, je vous copie-colle un compte-rendu de cette réunion, dont la conclusion est que ces enseignants censés être très investis dans la mise en oeuvre du socle 1) n'enseignent pas par compétences et ne savent même pas ce qu'est une tâche complexe 2) ne savent rien des réformes similaires et très critiquées mises en places en Belgique, Québec etc 3) ne semblent visiblement pas connaître les tenants et les aboutissants du socle.
Ca fait peur...
Point positif: ils se plaignent de l'hostilité au socle de la majorité de leurs collègues :diable:
Compte-rendu de la réunion sur les pratiques liées au socle commun
Remarque : la grande majorité des enseignants présents sont investis, plus ou moins, dans la mise en place du commun et l’évaluation par compétences. Certains sont favorables à la suppression des notes.
I- L’évaluation des compétences et des items
Force est de constater que dans les collèges représentés (une dizaine), il semble que l’évaluation des compétences et des items ne soit pas vraiment plus avancée qu’ailleurs : en effet la mise en place du LPC s’est également faite dans la précipitation cette année dans les autres collèges ; un seul a le logiciel Sconet à disposition ; les élèves de 3e seront validés « par défaut » en grande majorité ; les collèges ont seulement organisé la répartition des items par discipline. D’ailleurs, dans certains établissements, de nombreux items sont évalués par plusieurs disciplines, conformément à la transversalité qui caractérise la compétence .
La mise en place semble très difficile partout, pour diverses raisons. Les principales raisons évoquées sont :
- de nombreux collègues, dans tous les collèges, sont réfractaires au socle commun.
- le manque de temps et de moyens est pointé du doigt.
Les enseignants présents et investis dans la mise en pratique du socle commun se heurtent eux-mêmes à de sérieuses difficultés, entre autres :
• La question de savoir quand un item peut être considéré comme acquis a été soulevée et n’a pas trouvé de réponse satisfaisante. Dans tous les cas, il ressort qu’un item doit être évalué plusieurs fois. Certains enseignants ont déclaré évaluer un item trois fois, d’autres cinq, d’autres davantage. Concernant les compétences 6 et 7 (les plus « transversales »), un participant a suggéré que les items devaient être évalués par toutes les disciplines, au sein des équipes pédagogiques.
• Les enseignants impliqués dans le socle commun reconnaissent eux-mêmes que c’est un travail « chronophage» dans la préparation des évaluations, et surtout le suivi des acquisitions de chaque élève, y compris dans sa gestion informatique (le logiciel Sacoche a d’ailleurs été vanté par une enseignante d’Histoire-géographie ). Une enseignante de physique a fait circuler des grilles d’évaluation faites de cases avec des ronds ou des croix par élève, en précisant qu’elle ne l’avait fait que sur deux évaluations et sur deux classes. Tous reconnaissent que le temps demandé par ce mode d’évaluation est colossal.
II- Les pratiques pédagogiques
Concernant les pratiques pédagogiques liées à l’approche par compétence, les expériences présentées restent isolées et soumises à des conditions particulières. Aucune expérience en classe entière, dans des conditions « normales » d’enseignement, n’a été présentée.
• Une expérience concernait des élèves de 6e en grandes difficultés, réunis dans des « modules » à effectif réduit. Une autre a été menée par des professeurs de français, mais en dehors du temps des cours : il s’agissait pour les élèves, sur deux heures, d’organiser eux-mêmes une sortie (prévoir le budget, organiser le trajet etc).
• Les enseignants investis dans le socle ont manifestement du mal à évaluer les compétences de façon binaire acquis/non acquis. S’ils ne mettent pas de note, ils utilisent néanmoins un système de notation pour ainsi dire simplifié, selon diverses modalités : --/-/+/++ ; 1/2/3/4 ; pastilles de couleur rouge/vert/vert foncé…(!!!)
• Certains participants ont insisté sur la valorisation des élèves permise par l’évaluation par compétences, surtout pour les élèves en difficultés. Le fait de ne pas avoir de note, d’avoir des compétences ciblées, permettrait à des élèves de retrouver une motivation pour le travail, qu’ils peuvent d’ailleurs s’approprier en s’auto-évaluant. La démarche est donc intéressante mais surtout pour les élèves en difficultés et une enseignante a reconnu que l’attrait de la nouveauté pouvait jouer. A terme, avoir des - - ou des pastilles rouges ne sera-t-il pas aussi « stigmatisant » que d’avoir un 4/20 ? La question est restée ouverte.
• Les enseignants présents pratiquent pour certains, à titre ponctuel, l’évaluation par compétences, mais n'enseignent pas véritablement par compétences. A la demande d’exemples de cours par « tâche complexe », la grande majorité des enseignants semblait ignorer ce dont il s’agissait (!!!). Une seule enseignante a su expliquer en quoi cela consistait, mais sans donner d’exemple précis, ni d’expérience personnelle. De même, un seul participant semblait au courant des expériences et des échecs que connaissent actuellement la Suisse romande, la Belgique et le Québec.
- DhaiphiGrand sage
Fantômette a écrit:Tous reconnaissent que le temps demandé par ce mode d’évaluation est colossal.
Voilà qui, pour moi, constitue un motif de refus valable. :diable:
Merci pour ce compte-rendu fort édifiant.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- InvitéInvité
Dhaiphi a écrit:Fantômette a écrit:Tous reconnaissent que le temps demandé par ce mode d’évaluation est colossal.
Voilà qui, pour moi, constitue un motif de refus valable. :diable:
+1
- rythmes scolaires à Paris : le soir, les "animateurs" détruisent en moins de 10 minutes le travail de la journée
- Virement journée de formation?
- Récit d'une journée "information-formation"
- Formation PAF sur journée off = HSE ou tant pis pour moi ?
- Formation dans son établissement et heure de cours à faire sur cette journée
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum