Question sur l'oralité des contes

Pour la séance d'inspection, nous allons étudier un conte africain à partir duquel on étudiera les procédés d'oralité.
Mais à y réfléchir, les contes traditionnels, tels que ceux de Perrault, contiennent-ils également ces marques d'oralité?
Merci de votre aide

Perrault a pratiqué une réécriture très littéraire il me semble. Mais le titre de son recueil "Contes de ma mère l'Oye" rappelle la tradition orale dont ils sont issus.

tiens, d'ailleurs, quel est le sens de ce titre?

Contes racontés par la mère l'Oye... je ne sais pas qui est cette dame. Une nourrice ? Une femme du peuple qui a reçu les contes à défaut de l'instruction ?

Je viens de trouver ça sur wikipedia: "Ma mère l'Oye est, quant à elle, un personnage fictif populaire, incarnant une campagnarde de qui viendraient ces contes"

Le petit chaperon rouge, peut-être : toute la litanie des "que vous avez..." "c'est pour mieux..."? En conte traditionnel, c'est tout ce à quoi je pense.
Dis-moi, le conte africain, ce ne serait pas "le crapaud et l'abeille"?

nan: Le Mystère de Zala Zoba!

L'oralité est souvent retenue comme l'un des éléments permettant de caractériser un conte (et notamment de l'opposer à la nouvelle quand on compare des formes courtes). Certains critiques ont d'ailleurs parlé de "sur-écriture" visant à renforcer les marques d'oralité dans ce type de texte.

C'est bête : j'avais eu l'occasion de travailler sur ce sujet en licence ou maîtrise et nous avions eu un cours excellent sur ce sujet, avec une très bonne bibliographie, mais malheureusement, tout ça est en carton...

J'ai notamment le souvenir d'un article très intéressant de Jeanne Demers et Lise Gauvin qui s'intitulait "Frontières du conte écrit", in Littérature (fév. 1982) et il me semble qu'il contenait des éléments sur cet aspect, si ma mémoire ne me joue pas des tours ! Peut-être pourrais-tu mettre la main dessus.

des réflexions :
http://users.swing.be/paroleactive/reecrire.htm
http://www.meirieu.com/ECHANGES/Oral%20et%20langue.pdf

lire Christian Montelle, La Parole contre l’échec scolaire, (La haute langue orale), L’Harmattan, Paris, 2005
p. 212 à 214 : [différence entre] Oraliser et raconter
J'établis une distinction fondamentale entre :
- oraliser, lire ou réciter par coeur un texte, sans trop s'occuper des réactions du public,
- et raconter, recréer le récit avec la participation active des auditeurs. [...]

Une thèse a été soutenue, notamment à partir des travaux de Christian Montelle : "Oralité et éducation : histoire d’une domination" ; on peut en lire un aperçu de 9 pages par là :
http://www.congresintaref.org/actes_pdf/AREF2007_Roberte_LANGLOIS_064.pdf
La thèse elle-même est téléchargeable ici : https://www.univ-rouen.fr/civiic/memoires_theses/textes/Langlois.pdf