besoin d'aide !! : gestion de classe / reconversion

bonjour,

j'ai longtemps hésité avant d'écrire ici, mais c'est par un immense besoin d 'aide, mais si vous pourriez penser que ce que je raconte n'est pas grave.
je suis enseignant depuis plus de 20 ans..et j' ai plus de 40 ans ..j'aime mon métier, je le fait avec passionet avant par respect des élèves. J'ai toujours été très bien noté par ma hierarchie, et les élèves m'apprécient globalement. je ne compte pas les heures suppléemnatires ou les heurs de soutien faites au collège en bénévolat, en aide aux élèves.
Pourtant très souvent, pour ne pas dire chaque année, je me heure à des classes difficiles. Oh pas des classes de ZEP ou de banleiurs parisiennes, mais des classes de lycée tranquille de petite ville dans des regions très calmes... Et c'est toujours pareil : bavardages, chahut, refus de travaille rou sortir ses affaires, bruit, élèves qui rigolent , qui refusent les sanctions et qui me disent "monsieur c'est le bordel dans cette classe!"...et pourtant je fais de mon mieux face à ce type d'élèves .
Et le pire c'est que j'ai peur d'eux..Peur de prendre une sanction , en ayant les parents sur le dos (" monsieur y a pas que moi qui parle, les autres aussi !") , peur de montrer à ma hierachie mes limites et mes faiblesses..."celui la ne sait pas gérer sa classe, donc c'est un mauvais prof"... culpabilité qui m'envahit en cas de santion ou de conflit avec un élève .
Et voilà, je déprime, je suis très angoissé en ce moment, je ne dors plus la nuit..j'aimerai parfois changer de métier, mais je ne sais rien faire d'autre, surtout à 44 ans!
Je me rends compte que je n'ai absolument pas confiance en moi, et cela depuis tout petit, que j'ai une estime de moi nulle, et que je stresse et culpabliise tout le temps. j'ai aussi envi de pleurer , et j'ai parfois peur d'aller en en classe. Qui l'eu cru ? j'ai l'impression que tous les autres professeurs de France se débrouillent mieux que moi, savent gerer leur classe, et n'ont pas de problème de discipline .
Tou ceci m'obsède et m'empeche de profiter de la vie, de ma femme et de mes enfants.

Suis je normal ?

Merci d'avoir lu ce message

Tous les professeurs de France savent gérer leur classe? hum, montrez moi un seul prof qui n'a jamais eu de problèmes de discipline...

Surtout ne culpabilise pas, il n'y a aucune honte à avoir du mal à gérer une classe de morveux. Et, même si c'est plus facile qu'à faire, ne tiens SURTOUT pas compte de ce qu'ils disent!

Y a pas que moi qui parle? --> qu'il essaie de sortir "ya pas que moi qui ai grillé le feu" à un policier pour voir...
Et punis, à coup de "c'est comme ça et c'est tout", sans jamais revenir sur une sanction, et sans jamais te justifier.

Courage, tu n'es pas seul à galérer!
Et les lycées de centre ville ne sont pas forcément plus faciles que les autres!

En tous cas, tu n'es pas le seul...
Je n'ai que une année d'expérience derrière moi, et je suis en ZEP, mais actuellement, je suis dans la même situation que toi. Une classe me teste et me pousse à péter les plombs. Pour le moment, je ne leur montre rien. Mais chez moi, je pleure et j'ai mal au ventre à chaque fois que je vais les avoir. La nuit? je dors de plus en plus mal...
Je ne sais pas quelle punition prendre, et bizarrement on me dit la même chose "y a pas que moi, les autres aussi...".
Je n'ai pas d'aide à te proposer, parce que moi même j'essaye de trouver quelque chose qui pourrait m'aider.
Je voulais juste te montrer que tu n'es pas le seul à vivre cette situation, et que j'ai les mêmes craintes que toi "stresse, culpabilité, doute".

Oui, tout à fait normal billet62, aucun souci à avoir sur ce point !

Ce ne sont pas les professeurs qui sont en dessous de tout, c'est le système qui dysfonctionne et l'Institution qui n'est plus à la hauteur depuis longtemps.
Inutile de se remettre en question et culpabiliser.
Un bon conseil : faire son travail le plus correctement possible mais d'abord et surtout profiter de sa famille en toute bonne conscience, vivre sa vie, c'est de loin le plus important.
Le travail n'est qu'alimentaire.

"y'a pas que moi qui parle!" :
donc tu parlais bien! veux tu dénoncer quelques camarades? oui, non? à ta guise!

ne t'inquiète pas, tu es loin d'être le seul, je dirais même que tu fais partie d'une large majorité. Les problèmes de discipline sont devenues tellement monnaie courante...

titeprof a écrit:"y'a pas que moi qui parle!" :
donc tu parlais bien! veux tu dénoncer quelques camarades? oui, non? à ta guise!ne t'inquiète pas, tu es loin d'être le seul, je dirais même que tu fais partie d'une large majorité. Les problèmes de discipline sont devenues tellement monnaie courante...

Je suis d'accord avec tite prof et j'utilise les mêmes arguments dans pareils cas. Le seul moyen lorsqu'on se heurte à des élèves de mauvaise foi, c'est d'être royalement imperturbable et de les renvoyer à leur propre inconséquence.
Je suis comme toi, j'ai de l'ancienneté (15 ans) et pourtant j'ai des classes qui bougent ou qui sont désagréables, où je n'ai pas plaisir à faire cours (une sur quatre environ). Il m'est déjà passé par la tête de faire autre chose, cela m'arrivera encore, mais maintenant je me dis qu'ils ne m'atteindront pas. Les choses peuvent parfois t'échapper en classe, cela ne veut pas dire que toi tu ne résistes pas ou que tu baisses les bras.
Peut-être dois-tu lâcher un peu de "bonne volonté" (aide bénévole etc...) et te montrer plus égoïste ? Tu es bien noté, on ne te l'enlèvera pas. Tu en fais un peu moins pour le travail, un peu plus pour ta famille et pour toi.
Il est bon aussi d'avoir du culot (même si tu ne t'en sens pas capable au début, on peut le jouer, ça vient vite) - une fois cette année, j'ai dit à mes 4e : "Ah, mais vous vous montrez désagréables, déjà cela va vous retomber dessus et vous serez punis par du travail en plus ; ensuite, quand je sors du collège, moi je ne pense plus à vous, je vous oublie." Ils étaient vexés, ces idiots !

Ceci dit, va voir un médecin, il n'est pas normal que ta vie personnelle soit aussi démolie par le travail, il faut te ménager, et arrêter la déprime avant que cela ne s'installe.

Billet62, tu es un bon prof, tu l'as dit. Garde confiance, mets de la distance. As-tu des loisirs ?

Un conseil, ne pas se laisser "dévorer"par le métier ! Il faut re-la-ti-vi-ser.
Et tenir parce qu'il va falloir tenir jusqu'à 62 ans.

Oui tu es tout à fait normal, autant qu'on peut l'être quand on enseigne .
Si tu déprimes c'est le moment de revoir ta pratique comme le dit Passerose. Finalement plus tu donnes et plus tu es déçu de la "réponse".
Tu ne risques rien. A part que cela aille mieux avec ta famille et paut-être avec les élèves qui, te sentant moins impliqué ou "touché", se prendront en main. Ta hiérarchie ne peut rien te reprocher dès l'instant où ton travail ( celui pour lequel tu es payé) est fait. Quant aux parents, ils attendent aussi que l'on punisse... enfin certains... beaucoup?... Bon courage.
J'édite : mon message reprend ce qui vient de t'être dit (j'écris lentemeeeent) mais bon, ça fait un autre avis qui te conforte.

Daphné a écrit:Un conseil, ne pas se laisser "dévorer"par le métier ! Il faut re-la-ti-vi-ser.
Et tenir parce qu'il va falloir tenir jusqu'à 62 ans.

Daphné qui a le mot pour rire... :lol:

Non, elle est philosophe :lol:

Ce n'est pas 67 d'ailleurs ? Pourquoi 62 ?

A 62 ans on pourra prendre sa retraite, avec décote si on n'a pas ses annuités.
A 67 ans on n'est plus soumis à la décote.

Merci pour le rappel.

Dans le monde enseignant, les difficultés sont taboues, sauf sous couvert d'anonymat sur les forums. l'année dernière, lors d'un conseil de classe, j'ai dit avoir de grosses difficultés avec une classe. Tout le monde m'a regardé avec stupeur et dit que tout se passait très bien avec eux... J'ai été arrêtée le lendemain pour d'autres raisons liées à une grossesse. croyant que je déprimais, deux des collègues de cette classe ( bien plus expérimentés que moi) m'ont appelé et avoué que c'était aussi l'enfer avec eux mais qu'ils n'avaient pas osé en parler... Ce genre de situations est encore très courante. nous sommes dans un métier très exposé. C'est difficile psychologiquement pour tout le monde, même si certains prennent les choses moins à coeur que d'autres.

Daphné a écrit:A 62 ans on pourra prendre sa retraite, avec décote si on n'a pas ses annuités.
A 67 ans on n'est plus soumis à la décote.

D'ailleurs quel sera le pourcentage de personnes qui aura ses annuités à 62 ans ?

Loise a écrit:

Daphné a écrit:A 62 ans on pourra prendre sa retraite, avec décote si on n'a pas ses annuités.
A 67 ans on n'est plus soumis à la décote.

D'ailleurs quel sera le pourcentage de personnes qui aura ses annuités à 62 ans ?

En quelle année :lol:

Comment veux-tu qu'on te réponde, ça dépendra du parcours de hacun. C'est pareil aujourd'hui d'ailleurs, la retraite à 60ans c'est possible sans décote pour qui ??

Courage!
Il y a tjs des moments plus durs que d'autres! Une chose est sûre : ns rencontrons tous des difficultes!
Je pense que ns sommes ts plus ou moins fatigues en cette periode (elèves, profs, enfants ...), dc plus "fragiles"!
:aaz:

Absolument d'accord avec Simone du bavoir :-)
Au début, dans mon collège, personne ne parlait, "tout allait bien". Comme je ne suis pas du genre à garder les choses pour moi, les langues ont commencé à se délier, mais il y en a toujours pour qui "tout va bien".
Billet 62, j'étais dans le même état que toi il y a deux ans, et puis la déprime a cédé la place à la colère et je me suis dit que je n'allais pas me laisser pourrir la vie! J'ai réussi après un travail sur moi-même à devenir plus stricte, je coupe toute protestation par un "Je ne te demande pas ton avis, exécute-toi immédiatement!" ou un "Ce n'est absolument pas négociable, tais-toi et fais ce que je te demande". Je ne reviens jamais sur ce que j'ai dit, je n'hésite pas à punir.
Essaie de te détendre quand tu rentres chez toi, change-toi les idées ou alors, si tu en as besoin, discute avec ta femme de ce que tu ressens, ça fait parfois grand bien!

Daphné a écrit:A 62 ans on pourra prendre sa retraite, avec décote si on n'a pas ses annuités.
A 67 ans on n'est plus soumis à la décote.

Il faut combien d'annuités ?

simone du bavoir a écrit:Dans le monde enseignant, les difficultés sont taboues, sauf sous couvert d'anonymat sur les forums. l'année dernière, lors d'un conseil de classe, j'ai dit avoir de grosses difficultés avec une classe. Tout le monde m'a regardé avec stupeur et dit que tout se passait très bien avec eux... J'ai été arrêtée le lendemain pour d'autres raisons liées à une grossesse. croyant que je déprimais, deux des collègues de cette classe ( bien plus expérimentés que moi) m'ont appelé et avoué que c'était aussi l'enfer avec eux mais qu'ils n'avaient pas osé en parler... Ce genre de situations est encore très courante. nous sommes dans un métier très exposé. C'est difficile psychologiquement pour tout le monde, même si certains prennent les choses moins à coeur que d'autres.

L'an dernier, dans mon bahut clair, ce n'était pas tabou et comme je n'ai jamais caché mes difficultés en salle des profs (de toute façon, ça se voit à ma tête, quand je sors d'un cours, si ça s'est bien passé ou non), quelle joie de constater que je ne m'en sortais pas si mal ! Je pouvais même consoler mes collègues.
Là, bahut où la violence est moins présente, voire pas présente, mais où une classe me pose problème. Certains collègues reconnaissent leurs difficultés, mais pour d'autres, c'est motus et bouche cousue. Pourtant, si j'interroge la classe, une seule enseignante s'en sort.

Lornet a écrit:

Daphné a écrit:A 62 ans on pourra prendre sa retraite, avec décote si on n'a pas ses annuités.
A 67 ans on n'est plus soumis à la décote.

Il faut combien d'annuités ?

42 je crois. Ca dépend de ton année de naissance.

billet62 a écrit:bonjour,

j'ai longtemps hésité avant d'écrire ici, mais c'est par un immense besoin d 'aide, mais si vous pourriez penser que ce que je raconte n'est pas grave.
je suis enseignant depuis plus de 20 ans..et j' ai plus de 40 ans ..j'aime mon métier, je le fait avec passionet avant par respect des élèves. J'ai toujours été très bien noté par ma hierarchie, et les élèves m'apprécient globalement. je ne compte pas les heures suppléemnatires ou les heurs de soutien faites au collège en bénévolat, en aide aux élèves.
Pourtant très souvent, pour ne pas dire chaque année, je me heure à des classes difficiles. Oh pas des classes de ZEP ou de banleiurs parisiennes, mais des classes de lycée tranquille de petite ville dans des regions très calmes... Et c'est toujours pareil : bavardages, chahut, refus de travaille rou sortir ses affaires, bruit, élèves qui rigolent , qui refusent les sanctions et qui me disent "monsieur c'est le bordel dans cette classe!"...et pourtant je fais de mon mieux face à ce type d'élèves .
Et le pire c'est que j'ai peur d'eux..Peur de prendre une sanction , en ayant les parents sur le dos (" monsieur y a pas que moi qui parle, les autres aussi !") , peur de montrer à ma hierachie mes limites et mes faiblesses..."celui la ne sait pas gérer sa classe, donc c'est un mauvais prof"... culpabilité qui m'envahit en cas de santion ou de conflit avec un élève .
Et voilà, je déprime, je suis très angoissé en ce moment, je ne dors plus la nuit..j'aimerai parfois changer de métier, mais je ne sais rien faire d'autre, surtout à 44 ans!
Je me rends compte que je n'ai absolument pas confiance en moi, et cela depuis tout petit, que j'ai une estime de moi nulle, et que je stresse et culpabliise tout le temps. j'ai aussi envi de pleurer , et j'ai parfois peur d'aller en en classe. Qui l'eu cru ? j'ai l'impression que tous les autres professeurs de France se débrouillent mieux que moi, savent gerer leur classe, et n'ont pas de problème de discipline .
Tou ceci m'obsède et m'empeche de profiter de la vie, de ma femme et de mes enfants.

Suis je normal ?

Merci d'avoir lu ce message

il m'est arrivé la même chose l'an dernier, et j'ai décidé de me reconvertir. Il y a bcp de possibilités, concours de la FP etc. le métier est devenu de plus en plus dur, usant les professeurs les plus dévoués, ce qui vous arrive est honteux, et c'est le résultat du "éduquer pour instruire": à force, même les professeurs chevronnés s'usent et ne peuvent plus faire face aux classes pour lesquelles ils se sont dévoués pour si peu de reconnaissance. vous avez bien sûr tout mon soutien. il suffit d'une période de plus grande fragilité pour ne plus faire face et être mal, n'hésitez pas à consulter et éventuellement, même à 44 ans préparer votre reconversion.

Daphné a écrit:A 62 ans on pourra prendre sa retraite, avec décote si on n'a pas ses annuités.
A 67 ans on n'est plus soumis à la décote.

et comptez 5% de décote par annuité manquée...

Quand j'ai lu le mail j'ai eu l'impression de m'entendre. Cà fait 3 ans que je n'apprécie plus d'être prof, et là il me reste 5 jours à faire, je change de boulot au 1er Novembre. Il faut prendre les devants très tôt, et se faire aider. Il existe des conseillers d'orientation psychologue dans chaque rectorat, des médecins et on ne peut pas dire que l'on est capable de faire que ce métier là, ce n'est pas vrai. Un prof a des qualités humaines, et relationnelles, et surement des passions alors il faut se remettre en question et arrêter de souffrir. Relativiser ok, mais quand vous rentrez en pleurant du boulot ce n'est pas normal. l'enseignement s'est déshumanisé au fil du temps, et c'est parfois devenu insupportable. Pour info, je suis prof d'EPS, j'ai obtenu un détachement au ministère santé et sport pour un boulot plus administratif mais sans élèves. j'avais répondu à une annnoce dans la bourse interministèrielle de la fonction publique. On n'a pas le droit de souffrir, et de subir les incivillités à répétition. Bon courage, et protéger vous.