Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- KrokoEsprit éclairé
Pili a écrit:Kroko a écrit:je ne ressens pas une sensation d'échec lorsque j'exclue de cours ma Kevina qui bêle. Ni Kevin qui bouffe un crayon de couleur, touche les fesses des filles, ricane à chaque fois que quelqu'un dit quelque chose de travers, écoute son mp3 tellement fort que tout le lycée l'entend, ne fait pas son travail, me dit que mon cours c'est de la merde, mange en cours, rote en cours, ... (oui, tout ça pour un seul et unique Kevin, et il peut faire 3 à 4 choses de la liste en moins de 10 minutes).
Pas de sensation d'échec non plus quand j'ai viré celui qui m'a menacée, celui qui m'a dit "tu me casses le couilles je t'emmerde" alors que je lui demandais de ranger son téléphone.
Ne me dis pas que tu as eu tout ça cette année !!!!!! la folie! Je t'assure, tu seras blindée l'année prochaine !!!!
Là, tu exposes des cas où effectivement l'exclusion est la SEULE solution, ne rien faire serait de la négligence, essayer de discuter ne sert à rien ...
tu n'as pas d'autres choix ! Ce n'est pas un échec
Je fais référence à des faits moins "graves"
si j'ai eu tout ça, et j'en oublie ...
J'ai eu l'élève qui m'a dit que mon cours c'était de la merde et qu'il allait aller voir le proviseur pour lui dire de me virer. Je lui ai rit au nez.
J'ai eu l'élève qui a eu une crise identitaire, et qui s'est assimilé à un taliban. Il m'a répondu "non femme" quand je lui ai dit de bosser, il a taggué une règle que je lui ai prêté en marquant dessus : vive gaza, à bas les juifs et je ne sais plus quelles autres conneries et a signé un de ses travaux "le taliban"
....
je les ai toutes notées quelque part, mais j'ai pas envie de regarder, pas envie de me ruiner le moral aujourd'hui.
- PiliGrand sage
ysabel a écrit:Pili a écrit:et pourquoi ne pas se dire si ON n'est pas capable de faire prendre conscience à l'élève de l'attitude à adopter dans notre cours? J'ai l'impression que certains ne se font jamais emmerder et que ce sont toujours les mêmes profs qui subissent certaines choses non? C'est dans cet esprit que je vois un échec perso
C'est certain... justement à trop se poser des questions sur une éventuelle culpabilité de sa part "c'est de ma faute s'il se lève sans autorisation, s'il discute avec ses voisins, s'il balance des boulettes" et bien on se met en échec.
les gamins ont besoin d'être cadrés et ils doivent savoir que quand le prof a décidé et bien c'est ainsi et pas autrement.
S'ils ne sont pas capables de se tenir correctement au boulot crois-tu que le patron va se dire "oh, c'est mon échec, je n'ai pas su lui faire prendre conscience de l'intérêt d'arriver à l'heure, de soigner son travail"
Pas de la culpabilité non...vraiment ! Mais je me dis que si le gamin se permet dans mon cours de balancer des boulettes, c'est que je n'ai pas réussi à imposer mon autorité, je n'ai pas réussi à imposer et faire respecter mes règles. C'est dans ce sens, que je vois l'échec.
Ok pour le besoin d'être cadrés, c'est évident !
pour la comparaison au patron,oui tu n'as pas tord mais nous , nous sommes face à des ados pas des adultes... c'est ce qui fait peut être la différence non?
- PiliGrand sage
Kroko, tu es forte, très forte !...
Combien auraient craqué dans ton cas ? Beaucoup !
Combien auraient craqué dans ton cas ? Beaucoup !
- KrokoEsprit éclairé
Un jour je publierai un livre : mon année de stage. ça sera un best seller. les gens croiront que j'ai inventé ...
bon je stoppe mon délire, et arrête de polluer ce sujet !
bon je stoppe mon délire, et arrête de polluer ce sujet !
- farfallaEmpereur
Pili a écrit:
pour la comparaison au patron,oui tu n'as pas tord mais nous , nous sommes face à des ados pas des adultes... c'est ce qui fait peut être la différence non?
Pas toujours, j'ai aussi pas mal d'adultes (18-20 ans) dans une de mes classes. Mais ils se comportent comme des ado, d'ailleurs, pour certains leur stage en entreprise s'est mal passé, mais ne se remettent même pas en question :
"Ben oui, j'arrivais à 10h au travail, où est le problème ?"
"Ben oui, je savais mieux ce que je devais faire que le gars qui me supervisait..." et j'en passe...
- Marie LaetitiaBon génie
Pili a écrit:ysabel a écrit:
Et honnêtement, à un moment donné le manque de respect exige une réplique forte.
Bien sûr, je suis tout à fait d'accord !
Mais prenons le cas du bavardage intempestif, perso si je n'arrive pas à y mettre un terme, si ça se termine par une exclusion, je me dis "merde! je n'ai pas réussi à le faire taire! simplement en m'imposant fermement" L'exclusion est dans ce cas une solution de facilité, un échec pour moi
Pili, merci pour cette discussion (qui n'avait effectivement rien à faire sur le post de Kroko). Mieux vaut discuter que de ne pas se poser de questions... Le problème est de trouver l'équilibre pas assez/trop de questions.
Moi j'ai déjà viré un étudiant pour bavardages répétés. Bon OK c'était en Bac+1. Mais je n'ai ressenti aucune culpabilité.
Si je baisse la tête comme je l'ai fait en stage il y a quelques années, oui, là, je culpabilise parce que je manque à mon rôle qui est d'établir de bonnes conditions de travail pour tous.
En revanche si c'est un bavardage qui gonfle (dans un groupe qui sait être calme et respectueux), c'est effectivement nécessaire de se poser des questions: soit le cours va trop vite, ou ils sont largués sur un point qui leur pose problème.
Mais s'il est bon de s'interroger sur une possible responsabilité (sous-entendu, de nous, les enseignants), la plupart des cas sont plutôt dus à des élèves largués qui ne sont pas à leur place à ce niveau-là parce qu'ils ne maîtrisent pas les pré-requis, ou d'infractions à l'égard du règlement. Et là, nous ne pouvons pas tout corriger, tout porter sur nos épaules.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
astopia a écrit:Pili a écrit:
pour la comparaison au patron,oui tu n'as pas tord mais nous , nous sommes face à des ados pas des adultes... c'est ce qui fait peut être la différence non?
Pas toujours, j'ai aussi pas mal d'adultes (18-20 ans) dans une de mes classes. Mais ils se comportent comme des ado, d'ailleurs, pour certains leur stage en entreprise s'est mal passé, mais ne se remettent même pas en question :
"Ben oui, j'arrivais à 10h au travail, où est le problème ?"
"Ben oui, je savais mieux ce que je devais faire que le gars qui me supervisait..." et j'en passe...
+ 1
Si un adolescent ne connaît pas ses devoirs, je ne vois pas comment il peut devenir un adulte (conscient de ses devoirs d'adulte). On ne parle pas là d'élèves qui ponctuellement flirtent avec la ligne rouge qu'ils connaissent mais d'élèves qui n'ont simplement pas intégré le concept de règlement, de ligne rouge à ne pas franchir, le concept de respect mutuel ni de respect envers les supérieurs. Et là ça commence très mal pour leur vie future...
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- PiliGrand sage
Marie Laetitia a écrit:
Mais s'il est bon de s'interroger sur une possible responsabilité (sous-entendu, de nous, les enseignants), la plupart des cas sont plutôt dus à des élèves largués qui ne sont pas à leur place à ce niveau-là parce qu'ils ne maîtrisent pas les pré-requis, ou d'infractions à l'égard du règlement. Et là, nous ne pouvons pas tout corriger, tout porter sur nos épaules.
Mais ce qui me désole, c'est qu'il y en a de plus en plus...et on ne va pas pouvoir passer notre temps à les exclure
il va bien falloir composer avec ...C'est ce qui fait une des complexités de notre métier
- Marie LaetitiaBon génie
Pili a écrit:Marie Laetitia a écrit:
Mais s'il est bon de s'interroger sur une possible responsabilité (sous-entendu, de nous, les enseignants), la plupart des cas sont plutôt dus à des élèves largués qui ne sont pas à leur place à ce niveau-là parce qu'ils ne maîtrisent pas les pré-requis, ou d'infractions à l'égard du règlement. Et là, nous ne pouvons pas tout corriger, tout porter sur nos épaules.
Mais ce qui me désole, c'est qu'il y en a de plus en plus...et on ne va pas pouvoir passer notre temps à les exclure
il va bien falloir composer avec ...C'est ce qui fait une des complexités de notre métier
Oui. Mais que fais-tu avec : un môme qui ne lit pas couramment en 5e ?
- Dans la vie rêvée des anges, on lui apprendrait à lire en étant payé pour le mettre à niveau (soit en le confiant à un prof des écoles formé pour cela et payé en HS pour cela aussi). Dans la réalité, on peut s'asseoir sur les HS.
- Si on le fait gratuitement (j'ai fais gratuitement pendant mon stage des séances de soutien), on permet la pérennité d'un système qui en pleine tornade idéologique depuis 30 ans, produit des milliers de mômes incapables de maîtriser les bases.
- reste à travailler en réseau avec des profs des écoles pour tenter de récupérer ceux que l'on peut. Alerter les parents. Leur proposer des adresses de profs avec lesquels le môme pourra reprendre les bases. Que faire de plus?
Mais on ne peut pas soigner toute la détresse du monde. On peut adhérer à des syndicats qui refusent ce laisser aller généralisé, par exemple.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- farfallaEmpereur
C'est ça qui me dérange moi : devoir composer avec. On rabaisse toujours notre niveau d'exigence, parce que l'on doit s'adapter à nos élèves. Certes, mais dans ce cas, pas la peine de se lamenter que le niveau de savoirs que l'école doit apporter diminue. Dans ce cas, pas la peine de se plaindre que les élèves ne savent pas écrire ou lire correctement au collège ou au lycée.
Mon CPE m'a dit que "l'on devait s'adapter aux élèves que l'on a". Autrement dit, mes élèves ne veulent pas travailler, ben on ne travaille pas ? Il faut redresser les choses plus tôt : à l'école, on travaille point à la ligne.
Parfois on devrait éduquer les parents d'abord. Un de mes élèves a été exclu, la réaction de la mère : bah, il jouera à la console toute la journée... AUtrement dit, en l'excluant, on lui a fait une fleur, il a eu deux jours de vacances !
Je n'ai que 5 ans de différence d'âge avec certains de mes élèves, et quand j'étais au lycée, c'était à nous de nous adapter aux exigences du professeur. ON arrivait pas à faire quelque chose ? Ben on allait le voir en fin d'heure, on parlait et on bossait pour y arriver. Après, bien évidemment, on a tous un niveau différent, on peut être bon en maths ou en français ou en langues et patauger dans d'autres matières, mais on essaye et on s'accroche.
Les élèves n'ont pas que des droits, ils ont aussi des devoirs.
Quand je pense que ce sont les élèves que nous avons devant nous aujourd'hui qui paieront notre retraite...
Mon CPE m'a dit que "l'on devait s'adapter aux élèves que l'on a". Autrement dit, mes élèves ne veulent pas travailler, ben on ne travaille pas ? Il faut redresser les choses plus tôt : à l'école, on travaille point à la ligne.
Parfois on devrait éduquer les parents d'abord. Un de mes élèves a été exclu, la réaction de la mère : bah, il jouera à la console toute la journée... AUtrement dit, en l'excluant, on lui a fait une fleur, il a eu deux jours de vacances !
Je n'ai que 5 ans de différence d'âge avec certains de mes élèves, et quand j'étais au lycée, c'était à nous de nous adapter aux exigences du professeur. ON arrivait pas à faire quelque chose ? Ben on allait le voir en fin d'heure, on parlait et on bossait pour y arriver. Après, bien évidemment, on a tous un niveau différent, on peut être bon en maths ou en français ou en langues et patauger dans d'autres matières, mais on essaye et on s'accroche.
Les élèves n'ont pas que des droits, ils ont aussi des devoirs.
Quand je pense que ce sont les élèves que nous avons devant nous aujourd'hui qui paieront notre retraite...
_________________
"Si nada nos salva de la muerte, al menos que el amor nos salve de la vida" Pablo Neruda
"Yo lloré porque no tenía zapatos hasta que vi un niño que no tenía pies." Oswaldo Guayasamin
- BrontëNiveau 5
J'ai l'impression en vous lisant que vous vous donnez pour mission de les sauver, presque malgré eux...Ce n'est pas notre rôle.
Il y a un petit côté naïf (je le dis sans être désagréable ni sans vous juger, je l'ai même éprouvé à une certaine époque) à penser qu'un beau jour nos élèves les plus durs vont se mettre à vénérer notre matière voire mieux l'Ecole dans son ensemble et se comporter comme des anges, et que si cela ne se produit pas, c'est que nous sommes décidément trop mauvais.
Personne n'exclut à tour de bras, pour des broutilles. Et une exclusion de cours n'a rien d'un échec, elle est un moyen de préserver le reste de la classe. Chacun de nous est adulte et capable d'estimer ce qui lui semble être le mieux pour sa classe: gérer l'énergumène ou l'exclure.
J'ai le souvenir d'un élève que je n'ai jamais pu garder en classe plus de 30 minutes, malgré toute ma bonne volonté (je suis du genre à effacer l'ardoise après un problème sanctionné): ce n'était pas mon échec, ce gosse était tout simplement déjà dans des trafics bien plus intéressants que l'idée de venir en cours et être un modèle d'application . Il avait frappé des élèves, les avait rackettés, et rien que dans son regard, yeux rouges et fripés, emplis de haine dès mon premier cours, je voyais toute sa haine d'un système. Il faisait tout pour se faire virer, certes, mais en le gardant en cours malgré ses provocations, quel message étais-je en train d'envoyer aux autres loulous un peu casse-pieds? Qu'ils pouvaient y aller aussi et mettre le boxon ? S'il est satisfait d'être exclu, peut me chaut: au moins, il ne m'empêchait plus de faire ce pour quoi je suis payée: faire cours.
Il y a un petit côté naïf (je le dis sans être désagréable ni sans vous juger, je l'ai même éprouvé à une certaine époque) à penser qu'un beau jour nos élèves les plus durs vont se mettre à vénérer notre matière voire mieux l'Ecole dans son ensemble et se comporter comme des anges, et que si cela ne se produit pas, c'est que nous sommes décidément trop mauvais.
Personne n'exclut à tour de bras, pour des broutilles. Et une exclusion de cours n'a rien d'un échec, elle est un moyen de préserver le reste de la classe. Chacun de nous est adulte et capable d'estimer ce qui lui semble être le mieux pour sa classe: gérer l'énergumène ou l'exclure.
J'ai le souvenir d'un élève que je n'ai jamais pu garder en classe plus de 30 minutes, malgré toute ma bonne volonté (je suis du genre à effacer l'ardoise après un problème sanctionné): ce n'était pas mon échec, ce gosse était tout simplement déjà dans des trafics bien plus intéressants que l'idée de venir en cours et être un modèle d'application . Il avait frappé des élèves, les avait rackettés, et rien que dans son regard, yeux rouges et fripés, emplis de haine dès mon premier cours, je voyais toute sa haine d'un système. Il faisait tout pour se faire virer, certes, mais en le gardant en cours malgré ses provocations, quel message étais-je en train d'envoyer aux autres loulous un peu casse-pieds? Qu'ils pouvaient y aller aussi et mettre le boxon ? S'il est satisfait d'être exclu, peut me chaut: au moins, il ne m'empêchait plus de faire ce pour quoi je suis payée: faire cours.
_________________
Professeur contractuelle en Lettres Modernes
4 ans de CFA privés (Lettres/ H-G)
4 ans en collège (Lettres)
- PiliGrand sage
Astopia: je reste persuadée que l'on ne peut enseigner de la même façon en 1970 qu'en 2010
je comprends ton coup de gueule, il est pénible de devoir s'adapter mais a-t-on vraiment le choix ? On ne peut ignorer cette réalité...le quotidien avec des élèves parfois très très difficiles
Marie Laetitia: que faire de ces élèves en grosse difficultés? tu lances un pavé dans la mare, je ne sais pas ! Si, juste une chose: éviter de les exclure...mais pas de solution
Bronte: je suis d'accord avec ce que tu exprimes là sauf sur la mission qui consisterait à vouloir les sauver...ce n'est pas mon cas
je comprends ton coup de gueule, il est pénible de devoir s'adapter mais a-t-on vraiment le choix ? On ne peut ignorer cette réalité...le quotidien avec des élèves parfois très très difficiles
Marie Laetitia: que faire de ces élèves en grosse difficultés? tu lances un pavé dans la mare, je ne sais pas ! Si, juste une chose: éviter de les exclure...mais pas de solution
Bronte: je suis d'accord avec ce que tu exprimes là sauf sur la mission qui consisterait à vouloir les sauver...ce n'est pas mon cas
- KrokoEsprit éclairé
Brontë a écrit:J'ai l'impression en vous lisant que vous vous donnez pour mission de les sauver, presque malgré eux...Ce n'est pas notre rôle.
Il y a un petit côté naïf (je le dis sans être désagréable ni sans vous juger, je l'ai même éprouvé à une certaine époque) à penser qu'un beau jour nos élèves les plus durs vont se mettre à vénérer notre matière voire mieux l'Ecole dans son ensemble et se comporter comme des anges, et que si cela ne se produit pas, c'est que nous sommes décidément trop mauvais.
Personne n'exclut à tour de bras, pour des broutilles. Et une exclusion de cours n'a rien d'un échec, elle est un moyen de préserver le reste de la classe. Chacun de nous est adulte et capable d'estimer ce qui lui semble être le mieux pour sa classe: gérer l'énergumène ou l'exclure.
J'ai le souvenir d'un élève que je n'ai jamais pu garder en classe plus de 30 minutes, malgré toute ma bonne volonté (je suis du genre à effacer l'ardoise après un problème sanctionné): ce n'était pas mon échec, ce gosse était tout simplement déjà dans des trafics bien plus intéressants que l'idée de venir en cours et être un modèle d'application . Il avait frappé des élèves, les avait rackettés, et rien que dans son regard, yeux rouges et fripés, emplis de haine dès mon premier cours, je voyais toute sa haine d'un système. Il faisait tout pour se faire virer, certes, mais en le gardant en cours malgré ses provocations, quel message étais-je en train d'envoyer aux autres loulous un peu casse-pieds? Qu'ils pouvaient y aller aussi et mettre le boxon ? S'il est satisfait d'être exclu, peut me chaut: au moins, il ne m'empêchait plus de faire ce pour quoi je suis payée: faire cours.
je suis tout à fait d'accord avec ça, et surtout la fin.
- Marie LaetitiaBon génie
Pili a écrit:Astopia: je reste persuadée que l'on ne peut enseigner de la même façon en 1970 qu'en 2010
je comprends ton coup de gueule, il est pénible de devoir s'adapter mais a-t-on vraiment le choix ? On ne peut ignorer cette réalité...le quotidien avec des élèves parfois très très difficiles
Marie Laetitia: que faire de ces élèves en grosse difficultés? tu lances un pavé dans la mare, je ne sais pas ! Si, juste une chose: éviter de les exclure...mais pas de solution
Bronte: je suis d'accord avec ce que tu exprimes là sauf sur la mission qui consisterait à vouloir les sauver...ce n'est pas mon cas
en ne les excluant pas à cause de leur comportement perturbateur, on entraîne vers le fonds ceux qui ne posent pas de problème. Et là, nous manquons à notre devoir.
Mais dans la vie rêvée c'est aussi à l'école de propose des solutions pour rattraper ces mômes, et leur niveau et leur comportement. Cela revient à un problème posé sur un autre fil: quand dans une classe de seconde, 8 ou 9 seulement veulent travailler, ne peuvent pas à cause des autres, alors on les change de classe et avec ceux qui attendent la quille, on leur met les points sur les i : leur comportement actuel leur ouvre les portes d'un enfer, celui du chômage, car l'incapacité à respecter des consignes (qu'elles leur plaisent ou pas, à l'école ou dans le monde du travail) et leur niveau d'instruction insuffisant ne les mèneront pas ailleurs.
C'est aussi la responsabilité de la direction.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Reine MargotDemi-dieu
je crois qu'il faut aussi penser à l'ensemble des élèves, parfois exclure un élève ponctuellement de cours peut sauver une heure, il m'est arrivé d'avoir 3-4 perturbatrices l'an dernier et mes élèves gentils me suppliaient "mais virez-les, on veut travailler!" mais ces élèves-là, on ne les écoute pas, on préfère leur imposer des perturbateurs qui les dérangent, bien sûr. puisqu'on considère qu'ils s'en sortiront (pas toujours quand ils sont moyens ou faibles)
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- macassaNiveau 7
Qui peut me citer le "texte officiel" qui nous autorise ou non à exclure un élève d'un cours.
Prof en lycée pro, mes collègues et moi avons pas mal de cas dans nos classes, des élèves qui s'amusent en cours, n'ont pas leur affaire, empêchent les autres de travailler et j'en passe.
Les rappels à l'ordre, les convocations des parants, les punitions, les exclusions...tout cela ne donne rien.
La plupart du temps, je m'en sors, j'ai pas mal d'autorité, mais j'estime que je n'ai pas à "faire garderie".
C'est pire encore avec mes collègues d'enseignement général.
Selon notre proviseur, on n'a pas le droit d'exclure !!
Nous, équipe enseigante lui avons rétorqué l'inverse.
Qui a raison ??
Autre question : l'instruction est obligatoire jusqu'à 16 ans...pourquoi garde t-on des élèves pénibles passés cet âge ???
Prof en lycée pro, mes collègues et moi avons pas mal de cas dans nos classes, des élèves qui s'amusent en cours, n'ont pas leur affaire, empêchent les autres de travailler et j'en passe.
Les rappels à l'ordre, les convocations des parants, les punitions, les exclusions...tout cela ne donne rien.
La plupart du temps, je m'en sors, j'ai pas mal d'autorité, mais j'estime que je n'ai pas à "faire garderie".
C'est pire encore avec mes collègues d'enseignement général.
Selon notre proviseur, on n'a pas le droit d'exclure !!
Nous, équipe enseigante lui avons rétorqué l'inverse.
Qui a raison ??
Autre question : l'instruction est obligatoire jusqu'à 16 ans...pourquoi garde t-on des élèves pénibles passés cet âge ???
- ZeldaHabitué du forum
Trouvé sur eduscol:
http://eduscol.education.fr/cid47487/l-exclusion.html
J'espère que cela répond à ta question!
J'édite pour ajouter ceci trouvé dans la circulaire n°2000-106 du 11 juillet 2000
http://eduscol.education.fr/cid47487/l-exclusion.html
L'article L 921-1 du Code de l'éducation prévoit que les enseignants sont responsables de l'ensemble des activités scolaires des élèves et, à ce titre, une décision d'exclusion de cours peut tout à fait être prise en fonction de l'intérêt général et pour assurer la continuité des activités de la classe.
Justifiée par un comportement inadapté au bon déroulement d'un cours, l'exclusion ponctuelle doit demeurer exceptionnelle et donner lieu systématiquement à une information écrite au conseiller principal d'éducation ainsi qu'au chef d'établissement. Elle s'accompagne d'une prise en charge de l'élève dans le cadre d'un dispositif prévu à cet effet de manière à assurer la continuité de la surveillance.
Il s'agit d'une réponse ponctuelle qui relève de la responsabilité professionnelle de l'enseignant.
J'espère que cela répond à ta question!
J'édite pour ajouter ceci trouvé dans la circulaire n°2000-106 du 11 juillet 2000
Le respect d'autrui et du cadre de vie
L'établissement est une communauté humaine à vocation pédagogique et éducative où chacun doit témoigner une attitude tolérante et respectueuse de la personnalité d'autrui et de ses convictions. Le respect de l'autre et de tous les personnels, la politesse, le respect de l'environnement et du matériel, sont autant d'obligations inscrites au règlement intérieur.
Les élèves sont associés aux décisions relatives à l'aménagement des espaces et des lieux de vie destinés à la vie scolaire.
Le devoir de n'user d'aucune violence
Les violences verbales, la dégradation des biens personnels, les brimades, les vols ou tentatives de vol, les violences physiques, le bizutage, le racket, les violences sexuelles, dans l'établissement et à ses abords immédiats, constituent des comportements qui, selon les cas, font l'objet de sanctions disciplinaires et/ou d'une saisine de la justice.
- User5899Demi-dieu
Eh bien moi, quand je lis ce que vous avez supporté en une année et que vous avez réglé les problèmes avec maestria (et sans taper, en plus !!), je vous propose illico pour la hors-classe et je ne songerais pas une seule seconde à vous critiquer des exclusions que vous avez décidées. Bravissimo !Kroko a écrit:je ne ressens pas une sensation d'échec lorsque j'exclue de cours ma Kevina qui bêle. Ni Kevin qui bouffe un crayon de couleur, touche les fesses des filles, ricane à chaque fois que quelqu'un dit quelque chose de travers, écoute son mp3 tellement fort que tout le lycée l'entend, ne fait pas son travail, me dit que mon cours c'est de la merde, mange en cours, rote en cours, ... (oui, tout ça pour un seul et unique Kevin, et il peut faire 3 à 4 choses de la liste en moins de 10 minutes).
Pas de sensation d'échec non plus quand j'ai viré celui qui m'a menacée, celui qui m'a dit "tu me casses le couilles je t'emmerde" alors que je lui demandais de ranger son téléphone.
Non, je ne crois pas que j'ai ressenti une sensation d'échec.
Par contre j'ai appris de ces situations : la bêleuse, je l'ai tellement collée qu'elle ne vient plus en cours depuis deux mois, et toute la classe en est soulagée, le Kevin bizarre qui fait plein de trucs bizarres et inadaptés : je le mets dans une zone de sécurité, ainsi il n'a plus contact avec le reste de la classe.
Le menaceur a été exclu, s'est excusé en public et ne moufte plus depuis, de même que l'insulteur : excuses publiques puis il reste tranquille dans son coin.
- KrokoEsprit éclairé
macassa a écrit:Qui peut me citer le "texte officiel" qui nous autorise ou non à exclure un élève d'un cours.
Prof en lycée pro, mes collègues et moi avons pas mal de cas dans nos classes, des élèves qui s'amusent en cours, n'ont pas leur affaire, empêchent les autres de travailler et j'en passe.
Les rappels à l'ordre, les convocations des parants, les punitions, les exclusions...tout cela ne donne rien.
La plupart du temps, je m'en sors, j'ai pas mal d'autorité, mais j'estime que je n'ai pas à "faire garderie".
C'est pire encore avec mes collègues d'enseignement général.
Selon notre proviseur, on n'a pas le droit d'exclure !!
Nous, équipe enseigante lui avons rétorqué l'inverse.
Qui a raison ??
Autre question : l'instruction est obligatoire jusqu'à 16 ans...pourquoi garde t-on des élèves pénibles passés cet âge ???
je me suis souvent posé cette question cette année.
- InvitéInvité
Comment faites-vous quand ce sont les élèves qui demandent l'exclusion de l'un d'entre eux parce qu'il/elle les empêche de travailler et qu'ils en ont assez ?
Cela m'est déjà arrivé à trois reprises depuis le début de ma carrière.
La deuxième fois, je me souviens d'ailleurs que le principal était revenu avec l'élève à ses côtés et avait demandé à la classe "Qui veut qu'il soit exclu ?" Toute la classe, sans exception, avait levé la main. Alors le principal était reparti avec l'élève.
Cela m'est déjà arrivé à trois reprises depuis le début de ma carrière.
La deuxième fois, je me souviens d'ailleurs que le principal était revenu avec l'élève à ses côtés et avait demandé à la classe "Qui veut qu'il soit exclu ?" Toute la classe, sans exception, avait levé la main. Alors le principal était reparti avec l'élève.
- hussareakNiveau 2
macassa a écrit:
Autre question : l'instruction est obligatoire jusqu'à 16 ans...pourquoi garde t-on des élèves pénibles passés cet âge ???
Parceque c'est la loi, la scolarité est un droit
Le fait que la scolarité ne soit plus obligatoire signifie que si la famille ne souhaite ne souhaite plus que l'enfant soit scolarisé on ne peut pas lui faire grief. Avant 16 ans l'état peut intenter une procédure contre tout responsable légal qui ne scolariserait pas ses enfants
Après 16 ans par contre la scolarisation reste un droit fondamental et tout élève qui a commencé une formation a le droit d'exiger de pouvoir suivre cette formation jusqu'à son terme. Si l'élève commet des actes qui entrainent une exclusion définitive, l'élève est en droit d'exiger à être rescolarisé dans la meme filière.
- ShewolfNiveau 5
@ Lornet : J'ai eu un cas lourd l'année dernière... un gamin qui avait d'ailleurs un edt aménagé, et passait du temps en hôpital de jour.
Au début ses camarades ont essayé de l'aider, ont été très gentils avec lui, ne l'ont pas mis de coté, mais il était tellement pénible en cours et violent avec eux à la récré, qu'ils ne le supportaient plus. Il passait déjà tellement peu de temps de classe qu'on évitait de l'envoyer à la vie sco malgré les demandes répétées des élèves...
Dans des cas comme ça, c'est difficile de leur expliquer que ce n'est pas à eux de réclamer une sanction, surtout quand ils ont déjà fait preuve de toute la bonne volonté du monde
Au début ses camarades ont essayé de l'aider, ont été très gentils avec lui, ne l'ont pas mis de coté, mais il était tellement pénible en cours et violent avec eux à la récré, qu'ils ne le supportaient plus. Il passait déjà tellement peu de temps de classe qu'on évitait de l'envoyer à la vie sco malgré les demandes répétées des élèves...
Dans des cas comme ça, c'est difficile de leur expliquer que ce n'est pas à eux de réclamer une sanction, surtout quand ils ont déjà fait preuve de toute la bonne volonté du monde
_________________
That is the only thing which the mind can never exhaust, never alienate, never be tortured by, never fear or distrust, and never dream of regretting. Learning is the thing for you.
T. H. White, The Once and Future King
- PiliGrand sage
Le cas de Shewolf montre bien la complexité de l'exclusion de cours ...
- ShewolfNiveau 5
En fait, j'ai l'impression que pour qu'une classe entière se mette à vouloir exclure un élève, il faut que ce soit un souci de longue date, et que l'administration soit plus ou moins impuissante... d'habitude, ils plaident plutôt en faveur des punis , où avouent simplement être soulagés que les perturbateurs soient absents.
_________________
That is the only thing which the mind can never exhaust, never alienate, never be tortured by, never fear or distrust, and never dream of regretting. Learning is the thing for you.
T. H. White, The Once and Future King
- InvitéInvité
Shewolf a écrit:@ Lornet : J'ai eu un cas lourd l'année dernière... un gamin qui avait d'ailleurs un edt aménagé, et passait du temps en hôpital de jour.
Au début ses camarades ont essayé de l'aider, ont été très gentils avec lui, ne l'ont pas mis de coté, mais il était tellement pénible en cours et violent avec eux à la récré, qu'ils ne le supportaient plus. Il passait déjà tellement peu de temps de classe qu'on évitait de l'envoyer à la vie sco malgré les demandes répétées des élèves...
Dans des cas comme ça, c'est difficile de leur expliquer que ce n'est pas à eux de réclamer une sanction, surtout quand ils ont déjà fait preuve de toute la bonne volonté du monde
Exactement.
D'ailleurs, ce sont aussi des élèves qui font des efforts pour intégrer le cas particulier mais il leur arrive de craquer.
J'avais déjà eu le même cas de figure il y a deux ans.
- InvitéInvité
En l'occurrence, cette année, j'ai une classe où il y a trois perturbateurs.
Les élèves plaident en faveur d'un des trois, bruyant, vulgaire, mais bon copain.
En revanche, les deux autres n'ont aucun soutien : l'un est violent et les persécute ; l'autre hurle, fait du bruit, les empêche de suivre sans que ça les amuse, bien au contraire (ils me demandent son exclusion définitive).
Les élèves plaident en faveur d'un des trois, bruyant, vulgaire, mais bon copain.
En revanche, les deux autres n'ont aucun soutien : l'un est violent et les persécute ; l'autre hurle, fait du bruit, les empêche de suivre sans que ça les amuse, bien au contraire (ils me demandent son exclusion définitive).
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- Vos cours du capes (préparation d'oraux..) et espe vous servent ils pour le M2 et les cours ?
- Avant dernier cours infernal, je fais quoi au dernier cours ?
- Interdisciplinarité : après le cours d'histoire, l'institutrice fait dessiner des croix gammées en cours de géométrie.
- Utilisation de mes cours par une boite privée de cours particuliers
- Donner des cours particuliers à une étudiante que j'ai en cours
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum