question peut-être idiote : punissez-vous ?

Ok! Tout s'explique!

Enseignant les arts plastiques, matière qui est souvent interprétée comme le foutoir général par les élèves, j'ai pris le parti de ne pas trop punir.

Pour les plus grands (4ème, 3ème), je préviens, je fais du 2nd degré... Souvent je dis "C'est pas parce que je dis rien que je ne vois pas... Par contre, ne venez pas pleurer quand vous aurez une appréciation pourrie sur votre bulletin ou que vous recevrez votre heure de colle par la poste!"
Ou alors: "Il me semble que vous êtes bien trop grands pour être punis comme des bébés!".
Si ça ne fonctionne pas, je sanctionne (heure de colle, punitions, travail à refaire...)

Pour les petits, j'essaye de sanctionner directement histoire que des mauvaises habitudes ne s'installent pas vite.

En revanche, je déteste tellement faire ça que j'essaye au maximum de ne pas avoir à punir. Avec près de 575 élèves, ça tourne vite au cirque de ramasser autant de punitions.

V.Marchais a écrit: Et à l'intérieur de chaque groupe, il y a des élèves qui ont besoin de repères très fermes, qu'on ne leur passe rien, et d'autres qu'on braquerait immédiatement avec la même attitude. Il faut toujours improviser et être à l'écoute de son intuition. Pas de loi générale (d'où la débilité des leçons de "tenue de classe"). La discipline, comme la pédagogie, est beaucoup une affaire de qualité de la relation établie, et cette relation varie selon les individus, l'alchimie mystérieuse des groupes...

exactement, c'est pour ça que l'an dernier, quand j'ai changé ma façon de faire suite à des remarques d'une AVS, ça s'est mal passé...maintenant ce n'est pas parfait mais c'est vivable, je fais plus confiance à mon ressenti.

Je suis tout à fait d'accord.
Je l'ai appris l'année dernière en me braquant très rapidement avec une classe, en voulant être très ferme et je me suis grillée pour l'année.

Maintenant, j'essaye de plus faire confiance à mon intuition...

pareil que toi, j'ai puni très vite l'an dernier et ça m'a grillée complètement, je ne suis pe pas faite pour ce fonctionnement, je ne sais pas, je sais juste que ça ne marche pas. cette année j'ai arrêté ça (tout en étant vigilante sur les choses inacceptables) et j'ai puni avec plus de modération.

je regrette de ne pas avoir le silence avec mes 5e (les autres si), même si avec l'une des classes la relation est sympa, et l'autre regrette son ancien prof et me le fait payer..alors je commence surtout par les regarder, avertir oralement, prendre des carnets et ensuite punir si besoin.

Je ne dis pas que ma méthode est la bonne mais j'ai remarqué que les élèves "problématiques" de mes collègues ne le sont souvent pas avec moi et je pense que c'est le fait d'adopter une punition selon mon intuition qui m'aide dans ma relation aux élèves.

ah non, moi j'ai généralement les mêmes élèves à problèmes que les collègues...ça me rassure aussi! :lol:

Mes collègues disent aussi que ma jeunesse joue en ma faveur, les perturbateurs me trouvent "proche" d'eux.
Je pense aussi que mes collègues plus âges ne supportent pas certains trucs que moi, je vais moins sanctionner.

j'ai commencé à ton âge, je devais faire "vieille"
par contre je crains souvent, un peu comme toi, de ne pas punir assez et de laisser passer certaines choses...et puis je dose, je vois ce que donnent les punitions, les réactions des élèves et comment je peux mieux obtenir ce que je souhaite.

le bruit m'inquiète, je fais en sorte de rappeler à l'ordre quand il y en a et de punir parfois quand un élève ou un groupe récidive, je sens bien que si je punissais plus que je ne le fais ce serait le conflit avec la classe donc j'essaie de ménager et les limites et la relation avec eux, c'est parfois délicat.

Pendant mon année de stage, je n'ai jamais eu à punir. Les élèves étaient adorables.
Je me rends compte que les trucs qui me posaient soucis à l'époque sont cacahuètes par rapport à aujourd'hui!
Ma 1ère punition m'a tellement affectée que j'en aurais pleuré! Maintenant, je me suis endurcie et je n'analyse plus ça comme étant un échec de ma part.

ce n'est pas un échec, le tout est de la donner à bon escient, pas trop tard car plus d'effet, pas trop tôt ou trop nombreuses non plus sinon conflit...

Marcelle Duchamp a écrit:Je ne dis pas que ma méthode est la bonne mais j'ai remarqué que les élèves "problématiques" de mes collègues ne le sont souvent pas avec moi et je pense que c'est le fait d'adopter une punition selon mon intuition qui m'aide dans ma relation aux élèves.

Après il est vrai que tout dépend le seuil de tolérance de chacun. Il y a des profs qui acceptent plus que d'autres. Et puis il y a des choses que certains acceptent et d'autres non. Bref, il n'y a pas de règles.
Il y a aussi des élèves qui trient, choisissent les cours où ils se défoulent, savent ce que tel prof et tel autre accepte. Bref, la multiplicité des situations rend tout cela bien complexe et c'est à chacun d'entre nous de sanctionner quand l'élève dépasse les bornes. Je crois que c'est le bon sens.