- ChocolatGuide spirituel
Serge a écrit:Déjà dit plus haut, sur bien d'autres pages aussi. Evidemment qu'il y a de vrais "plus", déjà maintes fois évoqués par divers membres sur ce fil et sur d'autres. Beaucoup les ont déjà bien compris. Faut-il toujours enfoncer des portes ouvertes ? A quoi bon les répéter pour rien, enfin juste pour ceux qui y sont fermés, si ces points abordés sont ignorés ou que les messages suivants les déforment, voire caricaturent les propos ? Homme convaincu malgré lui garde toujours le même avis. Personne n'oblige les autres à quoi que ce soit, faut se détendre. On peut comprendre que quelques-uns qui ne connaissent pas les utilisations possibles, et les résultats obtenus, soient un peu réticents, dubitatifs même, et se posent donc sincèrement des questions. Mais ça, ça se sent clairement dans la façon de les poser.
Pour ceux qui, sans mauvais esprit, veulent vraiment comprendre les avantages et sont vraiment intéressés par des "plus" que les TICE peuvent éventuellement apporter dans leurs pratiques, je prendrai évidemment le temps de répondre.
On est généralement sur Neo pour échanger et s'enrichir de nos pratiques mutuelles, se donner des idées de pistes, et ainsi aider nos élèves à mieux réussir.
Enfin je vois ça comme ça
Mais à ceux qui connaissent et ont expérimenté les TIC, mais ne sont pas convaincus par la plus value notable de leur utilisation dans le domaine de l'enseignement secondaire (école primaire, 6° et 5° plus précisément) tu ne veux pas répondre, car ils sont forcément de mauvaise foi?
Si je relis tes propos, tu considères d'emblée qu'on ne peut pas connaître ET ne pas être convaincu, ce qui signifie que les bases de la discussion ne sont pas acceptables par tout le monde; comment veux-tu échanger correctement, dans ces conditions?
Par ailleurs, je crois qu'il pourrait être plus simple, et plus clair, de distinguer TIC et TICE lorsque nous parlons de nos pratiques.
Le E n'est pas né avec les TIC, et la discipline à laquelle les TIC sont intégrées s'appelle Sciences de l'Information et de la Communication (SIC).
Je pense qu'il serait intéressant de ne pas tout mélanger.
La tournure que prend cette discussion est dérangeante, tout comme la manière de laquelle l'enseignement second degré se jette à bras le corps dans l'utilisation des TIC, rendue indispensable et obligatoire à tort et à travers.
Voilà, c'est dit!
Et je pense avoir le droit de m'exprimer sur la question, sans avoir besoin de brandir mon cv, juste pour te démontrer qu'on peut connaître le domaine ET ne pas accepter de cautionner une utilisation trop souvent artisanale et globalement cosmétique des TIC dans le second degré.
Désolée Gryphe, d'être sortie de mes gonds sur le fil que tu as ouvert...
Et désolée de m'enerver tout court, ce n'est pas du tout agréable, je le sais, mais j'en ai réellement assez de toutes les inepties véhiculées autour des TIC + E.
(mais pourquoi je suis venue lire, moi... :marteau: )
- InvitéInvité
c'est le problème des "hégémoniques": dès qu'ils parlent ou proposent quelque chose, on est contre. Si les débats internes étaient plus équilibrés, si les formateurs plus variés, les inspecteurs moins obnubilés par la méthode et la politique ce qu'elle est (obsédée par les économies), on n'en serait pas là.
C'est comme le débat économique. Aujourd'hui, "réforme" et "libéralisme" ont perdu tout sens. En Education, "innovation", "moderne", "intérêt de l'élève" ont subi le même sort.
C'est comme le débat économique. Aujourd'hui, "réforme" et "libéralisme" ont perdu tout sens. En Education, "innovation", "moderne", "intérêt de l'élève" ont subi le même sort.
- CelebornEsprit sacré
Voilà, Chocolat a bien exprimé mon point de vue : on a encore le droit d'avoir essayé, ou d'avoir vu des collègues essayer, et de ne pas trouver ça bien. Moi aussi, j'ai essayé des trucs que j'ai pas trouvés bien, dans ma carrière.
Et oui, je parle de l'utilisation des TICE en classe car c'est à ça que le dernier lien de Mila faisait référence, et car ça, ça me semble vraiment problématique, et car on nous y pousse de + en + (voir le sujet sur lequel on signale qu'on file un portable par élève dans certaines régions), et car non seulement je ne suis pas sûr que ça apporte grand chose, mais qui + est je suis convaincu que ça DÉGRADE la situation (et ce, d'autant + qu'on l'introduit plus tôt : on joue aux savants fous avec les cerveaux de nos élèves). Je l'ai dit, pour le reste, pas de soucis : on peut faire un forum ou un compte tweeter de la classe pour rappeler le travail à faire, même si, là encore, parfois, ça ressemble à de l'assistanat, quelque part (depuis Pronotes, j'ai parfois des élèves qui étaient là en cours quand j'ai donné le travail et qui me reprochent de ne pas l'avoir marqué sur Pronotes, alors que normalement ça devrait être dans leur agenda) ou pour d'autres choses d'ailleurs.
Tout en se souvenant que tout le monde n'a pas accès à un ordi branché sur le net à la maison parmi nos élèves.
Et oui, je parle de l'utilisation des TICE en classe car c'est à ça que le dernier lien de Mila faisait référence, et car ça, ça me semble vraiment problématique, et car on nous y pousse de + en + (voir le sujet sur lequel on signale qu'on file un portable par élève dans certaines régions), et car non seulement je ne suis pas sûr que ça apporte grand chose, mais qui + est je suis convaincu que ça DÉGRADE la situation (et ce, d'autant + qu'on l'introduit plus tôt : on joue aux savants fous avec les cerveaux de nos élèves). Je l'ai dit, pour le reste, pas de soucis : on peut faire un forum ou un compte tweeter de la classe pour rappeler le travail à faire, même si, là encore, parfois, ça ressemble à de l'assistanat, quelque part (depuis Pronotes, j'ai parfois des élèves qui étaient là en cours quand j'ai donné le travail et qui me reprochent de ne pas l'avoir marqué sur Pronotes, alors que normalement ça devrait être dans leur agenda) ou pour d'autres choses d'ailleurs.
Tout en se souvenant que tout le monde n'a pas accès à un ordi branché sur le net à la maison parmi nos élèves.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- Y@nnNiveau 9
milasaintanne a écrit:Y@nn....
Ne t'inquiète pas, le "Grand Satan" sur ce forum, c'est moi
J'ai vu !
- Y@nnNiveau 9
Dhaiphi a écrit:John a écrit: ni plus bête ni plus intelligent.
S'il n'y a pas un "plus", je ne vois pas trop l'intérêt de s'enquiquiner avec, si ce n'est la nouvelle technologie et son aspect ludico-éducatif "motivant".
C'est vrai. Il doit y avoir un "plus", sinon ce n'est vraiment pas la peine de brancher une machine.
- ChocolatGuide spirituel
Y@nn a écrit:
C'est vrai. Il doit y avoir un "plus", sinon ce n'est vraiment pas la peine de brancher une machine.
Lequel?
(concernant les progrès constatés des élèves, je le précise, au cas où)
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- Y@nnNiveau 9
Celeborn a écrit:J'aimerais donc qu'une bonne fois pour toutes, puisque cela semble évident, on nous dise quels sont les réels avantages des TICE pour l'enseignement, mis à part afficher des images + jolies et + facilement ou projeter mon cours au tableau.
Mais c’est déjà beaucoup. À part le fait qu’il y ait un ordinateur entre les élèves et moi (ce qui me chagrine de plus en plus), l’usage de l’ordinateur et du vidéoprojecteur est devenu (pour moi en tout cas) indispensable, infiniment appréciable.
On a déjà énuméré d’ailleurs l’intérêt de la chose sur un autre fil il me semble. Je veux bien reprendre d’ailleurs.
Pour ce qui est des «réels avantages des TICE pour l'enseignement», j’ai une idée... «en cours de réalisation» (voir cette page inachevée : http://www.ralentirtravaux.com/lettres/exercices/sixieme.php).
La salle informatique de notre collège en restructuration étant particulièrement indigente, je n’ai pas encore pu la mettre en application, mais enfin l’idée est celle-ci : utiliser les machines pour différencier la pédagogie en présentant des exercices variés (grammaire, orthographe, conjugaison) aux élèves qui auraient besoin d’approfondir ou de revoir tel ou tel point. Cela pourrait être fait après correction d’une rédaction par exemple : toi, tu as besoin de réviser le passé simple, toi l’accord sujet/verbe, etc.
Cela peut d’ailleurs se concevoir de façon plus traditionnelle avec un manuel bien sûr, excepté que, sur la machine, je n’ai pas simplement le manuel du moment, mais disons potentiellement tout (de la sixième à la troisième y compris la SEGPA). J’ai aussi une batterie d’outils, de dictionnaires consultables. Toute une bibliothèque en somme. Enfin, il me semble qu’en distribuant de cette façon des exercices (qui n’excluent rien : pas le même le recours ou le retour au papier), on peut inviter certains élèves à progresser à leur rythme, c’est-à-dire que celui qui est en difficulté bénéficiera de toute mon attention, tandis que le très bon élève poursuivra seul son travail vers des tâches plus ardues.
Et puis (peut-être), tout étant prêt à l'avance, on peut en découvrant le problème de l'élève, l'orienter vers l'exercice idoine, au pied levé.
Je n’ai pas le temps de développer davantage, je retourne à mes copies.
- CelebornEsprit sacré
Ah mais Y@nn, je crois que là-dessus, on est d'accord : on peut filer plus facilement un exo de grammaire à chacun grâce à un ordi.
Sauf que là, l'ordi ne sert pas à enseigner : c'est juste un côté pratique, et je suis pour ce qui est pratique.
Et sauf que moi, l'exo de conjugaison, je veux que l'élève le fasse avec un stylo, pas avec un clavier, car j'ai besoin qu'un élève qui a des difficultés en conjugaison écrive pour mémoriser.
Et sauf que je ne peux pas gérer 26 élèves qui ont 26 exos différents en classe.
Sauf que là, l'ordi ne sert pas à enseigner : c'est juste un côté pratique, et je suis pour ce qui est pratique.
Et sauf que moi, l'exo de conjugaison, je veux que l'élève le fasse avec un stylo, pas avec un clavier, car j'ai besoin qu'un élève qui a des difficultés en conjugaison écrive pour mémoriser.
Et sauf que je ne peux pas gérer 26 élèves qui ont 26 exos différents en classe.
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- GrypheMédiateur
@ Chocolat : pas de problème, on est là pour discuter !
Un peu de hors-sujet, mais si ça m'y fait penser, c'est que ça ne doit pas être si hors-sujet que ça :
Hier midi, je croise des petites filles à côté de chez moi, probablement des futures élèves (CM1-CM2 ?), gentilles comme des cœurs, mignonnes tout plein. L'une d'elles, promenant son chien, m'aborde et me dit très poliment : "Madame, est-ce que vous pourriez me prêter votre portable, car il faut que j'appelle ma maman."
Et donc je lui ai dit non... Parce que j'ai un portable si je veux, qu'il se trouve qu'il est perpétuellement en panne de batterie, que je ne vois pas pourquoi j'aurais forcément un portable (elle a bien dit "votre portable", elle partait du principe que j'en avais forcément un !)... Parce que je ne vois pas pourquoi elle aurait subitement besoin d'appeler sa maman là, tout à coup, alors qu'elle promène son chien avec ses copines dans son quartier.
Franchement, c'est le genre de choses qui m'interpelle.
Quel rapport avec les TICE ? Peut-être quelque chose sur le thème des relations humaines et de l'aliénation.
"Oui" aux nouvelles technologies lorsqu'elles apportent un plus (nous y voilà...), mais pas lorsque cela devient automatique, aliénant, et dispensant de tout autre mode de communication.
Sinon, en cours, avant, j'ai toujours défendu farouchement le "crayon-papier-neurones", parce que j'aime travailler comme ça, mais peut-être bien aussi parce que, pour du vrai, je ne sais pas me débrouiller avec les bidules et les machins interactifs.
Et dire que je viens d'être promue responsable réseau... y'a du boulot me concernant... :lol!:
Un peu de hors-sujet, mais si ça m'y fait penser, c'est que ça ne doit pas être si hors-sujet que ça :
Hier midi, je croise des petites filles à côté de chez moi, probablement des futures élèves (CM1-CM2 ?), gentilles comme des cœurs, mignonnes tout plein. L'une d'elles, promenant son chien, m'aborde et me dit très poliment : "Madame, est-ce que vous pourriez me prêter votre portable, car il faut que j'appelle ma maman."
Et donc je lui ai dit non... Parce que j'ai un portable si je veux, qu'il se trouve qu'il est perpétuellement en panne de batterie, que je ne vois pas pourquoi j'aurais forcément un portable (elle a bien dit "votre portable", elle partait du principe que j'en avais forcément un !)... Parce que je ne vois pas pourquoi elle aurait subitement besoin d'appeler sa maman là, tout à coup, alors qu'elle promène son chien avec ses copines dans son quartier.
Franchement, c'est le genre de choses qui m'interpelle.
Quel rapport avec les TICE ? Peut-être quelque chose sur le thème des relations humaines et de l'aliénation.
"Oui" aux nouvelles technologies lorsqu'elles apportent un plus (nous y voilà...), mais pas lorsque cela devient automatique, aliénant, et dispensant de tout autre mode de communication.
Sinon, en cours, avant, j'ai toujours défendu farouchement le "crayon-papier-neurones", parce que j'aime travailler comme ça, mais peut-être bien aussi parce que, pour du vrai, je ne sais pas me débrouiller avec les bidules et les machins interactifs.
Et dire que je viens d'être promue responsable réseau... y'a du boulot me concernant... :lol!:
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- SergeMédiateur
"Oui" aux nouvelles technologies lorsqu'elles apportent un plus (nous y voilà...), mais pas lorsque cela devient automatique, aliénant, et dispensant de tout autre mode de communication.
En dehors de ceux qui veulent un dialogue de sourds, je crois qu'on est tous d'accord là dessus. Aucun collègue utilisant les TICE n'envisage une telle chose à ma connaissance.
on a encore le droit d'avoir essayé, ou d'avoir vu des collègues essayer, et de ne pas trouver ça bien.
Heureusement, personne ne dit le contraire. Mais ce n'est pas parce qu'une chose ne nous correspond pas ou qu'elle a un potentiel qui n'a pas été totalement exploré qu'il faut présenter la chose comme irrémédiablement "inutile", voire "mauvaise", tout en la diabolisant et en caricaturant les pratiques des autres comme on a pu le constater régulièrement sur ce fil et sur d'autres. Combien de fois Yann a dû dire et redire que sa pratique était surtout hors classe et n'était en rien systématique ? Et les réponses faisaient comme si ce n'était pas le cas. Prendre pour prétexte qu'il est évident qu'attacher un élève à un écran tout le temps et ne rien faire d'autre, c'est mal, c'est ouvrir des portes ouvertes. Mais ce genre de pratique ne concerne pas grand monde je crois. Alors, pourquoi certains veulent tout mélanger et agiter sans cesse des caricatures en guise d'épouvantail ? Surtout quand on parle à des collègues manifestement enthousiastes dans leur boulot et qui aime tant la transmission des savoirs ? C'en a été limite insultant dans l'acharnement et l'amalgame (je suis sans doute trop sensible). C'est uniquement de ceci dont il est question. Ceux qui testent ne sont pas sectaires sur ce fil. Ils ont tâtonné, douté, réessayé, se sont remis en question, fait preuve d'humilité, laissé tomber certaines choses, inclus d'autres, pour arriver à s'approprier l'outil et à le rendre conforme à leurs attentes, et sans rien imposer aux autres. Tout ça parce qu'ils ont eu une démarche intellectuelle concernant l'outil. Un ordinateur à lui seul n'apporte rien, nous sommes bien d'accord.
Il serait donc plus sain de dire (comme tu le fais ) " Je n'ai pas trouvé d'activités suffisamment pertinentes pour avoir envie de poursuivre" ou "ça ne me convient pas à titre personnel, je n'aime pas ça" que de laisser entendre que certains collègues seraient des inconscients qui abrutiraient leurs élèves, seraient des démagos surfant sans réflexion aucune sur la voie des modes, quitte à leur faire dire ce qu'ils ne disent pas ou à leur mettre sans cesse sous le nez en guise d'arguments des excès inexistants ou qui ne concernent pas grand monde ...
Quand je lis en gros "on veut de force nous imposer les TICE" ( levons les boucliers, luttons ! ), je crois qu'on est surtout encouragé à tester et à s'approprier si on le veut de nouveaux outils, c'est tout. S'ils ne le faisaient pas, on pourrait râler en disant qu'ils ne nous donnent pas les moyens. Le prof reste maître de sa pédagogie, il peut utiliser l'informatique quand il le juge pertinent et seulement s'il le juge pertinent. L'informatique n'a rien changé au fait que je pratique en cours un enseignement des plus traditionnels et rigoureux, tant sur lecture, la grammaire, l'orthographe, le lexique que les travaux d'écriture de qualité, quasi quotidiens et très variés. Le prof est maître de sa pédagogie, il faut arrêter de diaboliser en disant qu'on aura pas le choix et que chaque élève sera obligatoirement bientôt pourvu lui-même de fils et de câbles électriques et ne sera plus rien sans machine. Quel prof utilisant l'informatique (et dieu sait qu'ils sont nombreux ici) a laissé entendre qu'il était passé au tout numérique ou qu'il le souhaitait ? Personne. Que dans leurs cours les élèves ne lisaient ou n'écrivaient plus ? etc. Aucun. Je crois qu'il sera temps de s'énerver contre quelqu'un qui dirait : "Dans mes cours, tout passe systématiquement par l'informatique et les logiciels. Plus de livres, de feuilles, de stylos, juste un écran" ... J'aimerais bien voir ça, il m'entendrait celui-là ... Les collègues que j'ai pu lire et qui utilisent l'informatique en font une utilisation équilibrée, qui leur convient et qui donne des résultats dans le cadre de leurs pratiques. Sinon ils laisseraient tomber. Personne ici n'a dit qu'il en faisait une utilisation systématique et encore moins intensive en cours. Et aucun d'eux ne dit aux autres "collègue, vous devez passer au numérique, sans numérique point de salut,etc." Pourquoi donc le discours inverse disant presque "les ordis aux bûchers" ? Les gens excessifs et sans nuance m'inquiètent. Je dirais même que c'est flippant. Tant chez les pro TICE acharnés que chez les anti TICE ( comme s'il fallait choisir un camp et que les choses était noires ou blanches, qu'il fallait choisir entre tout et rien)
Ce serait bien d'avoir une discussion équilibrée sans tomber sans cesse dans des clichés ?
Eh oui, je parle de l'utilisation des TICE en classe car c'est à ça que le dernier lien de Mila faisait référence, et car ça, ça me semble vraiment problématique
Dans ce cas précis, mais je crois que ça a déjà été dit plusieurs fois, je suis plutôt défavorable au fait que les élèves utilisent un ordinateur dans le cadre de la classe. Ils ont un TBI, le prof peut y piloter les recherches et les activités quand il y en a. Dans le cadre de ma pratique, je n'en vois pas trop l'intérêt. Peut-être y en a-t-il dans d'autres disciplines ou même dans la mienne, par le biais d'activités auxquelles je n'aurais pas pensé ou qui ne me conviennent pas à moi.
Même si je n'y vois pas d'avantages particuliers me concernant, rien ne m'autoriserait à employer un ton dogmatique et diabolisant, sans aucune nuance, ce qui en effet rendrait toute discussion impossible ou du moins stérile.
Pour moi, ce sera non à cette utilisation en classe, parce que j'ai mon libre arbitre et que je ne veux pas me créer des chimères en m'imaginant qu'on voudrait m'imposer une telle pratique contre mon gré. Je ne me verrais pas non plus mordre le bas du pantalon de ceux qui y voient une activité possible, juste parce que moi je n'en aurais pas trouvé.
je suis convaincu que ça DÉGRADE la situation (et ce, d'autant + qu'on l'introduit plus tôt : on joue aux savants fous avec les cerveaux de nos élèves).
Je pense que les collègues sont généralement mesurés. J'en connais qui utilisent l'informatique et c'est leur cas. Pas d'excès. C'est juste un outil ponctuel parmi d'autres. Si c'était plus, eux aussi trouveraient que ce serait prématuré. J'ai confiance en mes collègues et en leur bon sens. Et il ne faut pas confondre une possible utilisation maladroite ou excessive de certains pour dire que les élèves n'ont aucun intérêt à être initiés progressivement et à avoir des cadres en ce domaine. C'est comme les livres. Si on ne leur fait lire toute l'année en classe des bandes dessinées au détriment des cours et de de tout le reste, personne ne dira pour autant que ce sont les livres qui sont en cause.
Je l'ai dit, pour le reste, pas de soucis : on peut faire un forum ou un compte tweeter de la classe pour rappeler le travail à faire, même si, là encore, parfois, ça ressemble à de l'assistanat, quelque part
Assistanat, ce peut être un travers. Mais là aussi, tout dépend encore du prof et de sa façon de faire. Là encore, s'il y a souci, c'est le prof qui est en cause s'il en fait trop, ce n'est pas l'outil qui rend service s'il est juste utilisé à propos.
Ensuite, aider n'est pas toujours un mal pour tous. On a des élèves en difficultés à qui ont va donner une explication personnalisée, on ne va pas forcément en conclure qu'on fait de l'assistanat le concernant.
Cela évite surtout la mauvaise foi du "je ne savais pas qu'il y avait ça à faire" et autre "je n'avais pas compris la consigne". Et rien que ça, c'est énorme.
(depuis Pronotes, j'ai parfois des élèves qui étaient là en cours quand j'ai donné le travail et qui me reprochent de ne pas l'avoir marqué sur Pronotes, alors que normalement ça devrait être dans leur agenda)
Oui, c'est normal qu'ils tentent aussi. Mais comme je leur notifie qu'ils ne sont en rien dispensés de noter le travail dans leur agenda et que ceci est donc de leur entière responsabilité, avec les verbes qui vont avec, ils ne retentent pas l'argument deux fois.
Tout en se souvenant que tout le monde n'a pas accès à un ordi branché sur le net à la maison parmi nos élèves.
Oui, ce fut un frein au début. Je ne voulais aucune discrimination. Au final, je me suis rendu compte qu'ils en disposaient quasiment tous depuis longtemps.
Les autres ont toujours le téléphone pour appeler les copains. Mais il faut qu'ils fassent gaffe aux ondes. C'est pourquoi s'ils en sont dotés par L'Etat, tant mieux. Mais uniquement s'il y a un vrai projet TICE. Leur offrir un outil qu'ils utiliseraient au final juste pour aller jouer ou faire du msn and co, je n'y suis pas favorable du tout.
Content de voir qu'après ces mises à plat nécessaires, on puisse enfin aborder l'intérêt que nous pouvons trouver à l'usage à bon escient de l'informatique
Cet aprem. Moi aussi j'ai encore des copies, c'est dingue :lol:
- GrypheMédiateur
Ah, j'ai sans doute un peu manqué d'équilibre, sur ce coup-là...Serge a écrit:Yann, lui, devait en revanche juste prendre ses remarques à l'emporte pièce comme une simple discussion. Il faut juste un peu de bon sens. Ce n'est pas tout ou rien. Si ?
Merci, Serge, pour ces longues précisions, et bon courage pour les copies !
- CelebornEsprit sacré
Serge a écrit:Combien de fois Yann a dû dire et redire que sa pratique était surtout hors classe et n'était en rien systématique ? Et les réponses faisaient comme si ce n'était pas le cas.
Mais parce que ce n'est pas à lui qu'on répondait ! Je vais devoir le répéter combien de fois, moi, ça ? Je parlais d'un lien donné par Mila et discutait de l'utilisation des TICE en classe, et essentiellement dans les petites classes, et quand ils sont entre les mains des élèves et non entre celles du prof. J'ai le droit de parler de ça sans que la première personne venue se sente agressée, oui ? C'est fatigant, quand même, à la fin…
Et oui, aujourd'hui, on veut de force nous imposer les TICE. Nos inspecteurs le disent sur tous les tons, nos chefs d'établissement nous jugent souvent par rapport à ça : on est en train de mettre dans les cerveaux cette équation : prof novateur = bon prof ; prof sans TICE = vieux c**. C'est contre ça, qu'on lutte : la liberté pédagogique, c'est la liberté d'utiliser les TICE de la façon qui nous convient, ou même de ne pas les utiliser du tout. Sauf qu'ils envahissent les programmes, les activités du quotidien, les budgets des régions et des départements —qui fournissent des portables à la pelle mais ne sont pas capables de donner des subventions correctes pour qu'on ait des manuels — et effectivement qu'on veut les voir envahir les salles de classe. Et tout ça sans aucune réflexion sur les conséquences que ça a sur l'apprentissage. On a fait ça avec les maths modernes, on a fait ça avec les méthodes de lecture, avec la didactique, avec l'interdisciplinarité : on se lance en avant dans le « progrès » sans réflexion préalable, on fout le boxon, et ensuite on ose dire que c'est pas de notre faute, c'est les autres qui sont méchants et qui suivent pas.
Ben les TICE, c'est ça : on nous prend la tête en réunion, en inspection, en formation, pendant des heures… Si tout ça, c'est pour mettre un exo sur le cahier de texte électronique ou pour projeter un extrait de film sur un vidéoprojecteur, je pense qu'on peut arrêter tout de suite, c'est bon. On le fait déjà. Mais je crois qu'on veut de nous autre chose, à travers ce thème ultra-présent des TICE.
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- thrasybuleDevin
pardon, je vais faire un hs: quel hébergeur de blogs me conseillez-vous, j'aimerais en créer un pour parler des films, expos que j'ai vus et de mes voyages...n'oubliez pas que je suis une branque en ce domaine!
- GrypheMédiateur
Sauf que là, l'idée, ce n'est pas de forcer qui que ce soit à quoi que ce soit, mais juste de partager, de dire qui fait quoi avec les TICE, librement et sans contrainte.Celeborn a écrit:Mais je crois qu'on veut de nous autre chose, à travers ce thème ultra-présent des TICE.
Yann et Serge qui ont exposé leurs projets ne forcent personne.
On est loin d'un Diktat "tout informatique". Là, on papote tranquillement entre nous, il n'est pas question de forcer quelqu'un de... ou d'empêcher quelqu'un de... il est juste question de dire comment on intègre, ou pas, les nouvelles technologies dans notre pratique professionnelle.
Si j'ai été déçue au début de voir le topic dormir pendant trois mois, je suis à présent étonnée de voir combien certain(e)s sont/se sentent attaqués personnellement parce qu'ils utilisent ou pas ces technologies dans le cadre de leur enseignement. On n'est quand même pas obligé d'appartenir à un "camp" dès qu'on expose une position quand même. Non ? Si ? On m'aurait menti ?
On m'a déjà dit sur ce forum que, en gros "la vérité n'est pas toujours au milieu", parce que je suis parfois trop mesurée (parfois, parfois... vous ne m'avez pas vue quand je m'emballe...). Sauf que là, on n'est pas sur une question de Juste/Faux. On parle d'un outil. Et l'outil en lui-même n'est ni bon ni mauvais, c'est l'utilisation qui en est faite qui peut être jugée bonne ou mauvaise (et encore... cela dépend par rapport à quoi et avec quels critères...).
Si les élèves font des progrès, notamment en français-maths pour faire simple, s'ils travaillent mieux, et si les cours se passent dans un climat plus serein, alors c'est que l'outil est utilisé à bon escient.
Si c'est juste pour faire mumuse et qu'au final les élèves n'apprennent rien... l'outil n'est pas forcément intéressant.
Le progrès pour le progrès n'a aucun intérêt en soi... ce qui compte c'est quand même ce que les élèves retiennent. Là il me semble que c'est objectif. Peut-on rajouter des critères subjectifs ? "L'ambiance de travail" est quelque chose qui me paraît important. Le fait de créer quelque chose de serein où il y a de la confiance mutuelle. S'il y a une "bonne ambiance", les élèves progressent, et c'est aussi une bonne chose pour le professeur. Si le climat est tendu... personne n'a rien gagné.
Si les TICE sont utilisées dans une bonne ambiance de travail, sereine, pas trop speed mais pas trop "relâchée" non plus, s'il y a de la rigueur, beaucoup de rigueur, mais aussi un regard positif porté sur ce que l'élève fait, même s'il y a encore des erreurs, si on lui dit que "là, c'est faux, mais que là, c'est déjà très bien", si on ne lui fait pas croire qu'il a tout juste et que c'est un petit génie juste parce qu'il a touché à une souris, eh bien alors, je pense que les TICE peuvent avoir une utilité dans l'enseignement, mais qu'on peut aussi faire autrement. Il y a de multiples chemins... Ainsi je pense que, dans la mesure du possible, chacun peut bien faire comme bon lui semble tant que les élèves travaillent et progressent. Au final, les élèves auront travaillé et appris avec des gens différents, et c'est très bien comme ça.
[Oui, je sais, ça va me retomber dessus un jour d'être trop modérée. :lol: ]
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- frankensteinVénérable
Ouais, personnellement je ne vois pas d'agressivité dans ce post. Les TICE , on les utilise si on veut et si on peut !
La question est de savoir si ces technologies "aident" vraiment les élèves ou s'il s'agit d'un gadget pas forcément utile pour l'apprentissage.
Après tout, la TV et la radio n'ont jamais rendu les gens plus intelligents ou cultivés... Donc, le débat reste très ouvert. Je n'ai aucune certitude à ce sujet. Puis certains sont allergiques aux TICE et refusent d'en entendre parler (tant pis pour eux), d'autres en font un outil indispensable (c'est tout aussi condamnable.)
La question est de savoir si ces technologies "aident" vraiment les élèves ou s'il s'agit d'un gadget pas forcément utile pour l'apprentissage.
Après tout, la TV et la radio n'ont jamais rendu les gens plus intelligents ou cultivés... Donc, le débat reste très ouvert. Je n'ai aucune certitude à ce sujet. Puis certains sont allergiques aux TICE et refusent d'en entendre parler (tant pis pour eux), d'autres en font un outil indispensable (c'est tout aussi condamnable.)
_________________
Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- Y@nnNiveau 9
Il y a un engouement pour les TICE, un enthousiasme prosélyte d'autant susceptible d'énerver qu'on cherche à l'imposer. Je veux bien le croire. Mais cet émerveillement doit bien reposer sur quelque chose, non ?
J'ai connu nombre de collègues qui se fichent de l'informatique comme de l'an quarante, et cela ne les empêche évidemment pas d'exceller dans leur pratique. Loin de moi l'idée de leur jeter la pierre. De toute façon, en attendant une véritable mutation ou une réforme ou un équipement digne de ce nom, l’enseignement, tout féru que l’on soit d’informatique, reste tout de même assez traditionnel.
En revanche, les cris d'orfraie annonçant la déchéance de l'humanité parce que l'informatique c'est le mal, ça a tendance à me hérisser le poil.
Pour en revenir au sujet lancé par Gryphe, j’utilise Twitter abondamment (peu Facebook). C’est un fabuleux accès à la richesse du web. Récemment, j'ai mis la main - par le truchement de Twitter - sur ces beaux manuscrits médiévaux qu'on peut lire dans des dimensions appréciables.
J'ai connu nombre de collègues qui se fichent de l'informatique comme de l'an quarante, et cela ne les empêche évidemment pas d'exceller dans leur pratique. Loin de moi l'idée de leur jeter la pierre. De toute façon, en attendant une véritable mutation ou une réforme ou un équipement digne de ce nom, l’enseignement, tout féru que l’on soit d’informatique, reste tout de même assez traditionnel.
En revanche, les cris d'orfraie annonçant la déchéance de l'humanité parce que l'informatique c'est le mal, ça a tendance à me hérisser le poil.
Pour en revenir au sujet lancé par Gryphe, j’utilise Twitter abondamment (peu Facebook). C’est un fabuleux accès à la richesse du web. Récemment, j'ai mis la main - par le truchement de Twitter - sur ces beaux manuscrits médiévaux qu'on peut lire dans des dimensions appréciables.
- ProvenceEnchanteur
Celeborn a écrit:
Ben les TICE, c'est ça : on nous prend la tête en réunion, en inspection, en formation, pendant des heures… Si tout ça, c'est pour mettre un exo sur le cahier de texte électronique ou pour projeter un extrait de film sur un vidéoprojecteur, je pense qu'on peut arrêter tout de suite, c'est bon. On le fait déjà. Mais je crois qu'on veut de nous autre chose, à travers ce thème ultra-présent des TICE.
Complètement d'accord! Il y a quelques années, je regardais les formations proposées sur le PAF. Que vois-je? Les poètes de l'amour à Rome... Miam, miam, me dis-je. Voilà de quoi nourrir et mon esprit et mes pratiques professionnelles. Objectifs du bidule: les TICE. J'ai laissé tomber. Prendre les poètes latins comme prétexte à bidouiller deux trois trucs sur l'ordinateur, quelle déprime!
- CelebornEsprit sacré
Y@nn a écrit: Mais cet émerveillement doit bien reposer sur quelque chose, non ?
Une fois encore, on s'est souvent émerveillé, dans le monde de l'Éduc'Nat'. Parfois, ça ne reposait sur rien. Parfois, ça a même causé des choses cataclysmiques (je ne dis pas que c'est le cas des TICE en général). Donc l'émerveillement de certains n'est certainement pas un critère, non.
Mais en fait, je crois que le problème, c'est que "TICE", ça ne veut rien dire : ça recouvre des réalités aussi différentes que projeter un film, taper un texte, utiliser un logiciel spécifique, envoyer un e-mail ou proposer d'enseigner réellement à travers des pratiques typiques du web ("lire avec tweeter"). Ça veut dire aussi prendre le temps d'apprendre à se servir des outils (y'a pas que l'ordi). Et ce temps-là, on le trouve quand, en fait ?
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- RuthvenGuide spirituel
Provence a écrit:Celeborn a écrit:
Ben les TICE, c'est ça : on nous prend la tête en réunion, en inspection, en formation, pendant des heures… Si tout ça, c'est pour mettre un exo sur le cahier de texte électronique ou pour projeter un extrait de film sur un vidéoprojecteur, je pense qu'on peut arrêter tout de suite, c'est bon. On le fait déjà. Mais je crois qu'on veut de nous autre chose, à travers ce thème ultra-présent des TICE.
Complètement d'accord! Il y a quelques années, je regardais les formations proposées sur le PAF. Que vois-je? Les poètes de l'amour à Rome... Miam, miam, me dis-je. Voilà de quoi nourrir et mon esprit et mes pratiques professionnelles. Objectifs du bidule: les TICE. J'ai laissé tomber. Prendre les poètes latins comme prétexte à bidouiller deux trois trucs sur l'ordinateur, quelle déprime!
Tu as raté quelque chose ; peut-être le formateur proposait-il une exploitation croisée de grosnichons.com et de la poésie Catulle, exploitation à même de parler à notre jeunesse désenchantée. Par une exploitation de ce qu'elle fréquente sur le net, tu aurais pu les élever vers la splendeur de l'élégie érotique. :boulet:
- RuthvenGuide spirituel
Gryphe a écrit: On parle d'un outil. Et l'outil en lui-même n'est ni bon ni mauvais, c'est l'utilisation qui en est faite qui peut être jugée bonne ou mauvaise (et encore... cela dépend par rapport à quoi et avec quels critères...).
La neutralité de l'outil est un présupposé à discuter, qui est loin d'aller de soi (cf. McLuhan, "le message, c'est le medium").
- thrasybuleDevin
N'oublions pas le Piranhas d'Aja! Ou comment le locus amoenus se transforme en orgie cannibale!ça me botte!Ruthven a écrit:Provence a écrit:Celeborn a écrit:
Ben les TICE, c'est ça : on nous prend la tête en réunion, en inspection, en formation, pendant des heures… Si tout ça, c'est pour mettre un exo sur le cahier de texte électronique ou pour projeter un extrait de film sur un vidéoprojecteur, je pense qu'on peut arrêter tout de suite, c'est bon. On le fait déjà. Mais je crois qu'on veut de nous autre chose, à travers ce thème ultra-présent des TICE.
Complètement d'accord! Il y a quelques années, je regardais les formations proposées sur le PAF. Que vois-je? Les poètes de l'amour à Rome... Miam, miam, me dis-je. Voilà de quoi nourrir et mon esprit et mes pratiques professionnelles. Objectifs du bidule: les TICE. J'ai laissé tomber. Prendre les poètes latins comme prétexte à bidouiller deux trois trucs sur l'ordinateur, quelle déprime!
Tu as raté quelque chose ; peut-être le formateur proposait-il une exploitation croisée de grosnichons.com et de la poésie Catulle, exploitation à même de parler à notre jeunesse désenchantée. Par une exploitation de ce qu'elle fréquente sur le net, tu aurais pu les élever vers la splendeur de l'élégie érotique. :boulet:
- ProvenceEnchanteur
C'est vrai, j'ai manqué d'audace. Je vais me flageller et je reviens.
- GrypheMédiateur
Ben c'est-à-dire, j'suis pas prof de philo moi, j'ai juste eu mon niveau "café du commerce". :lol!:Ruthven a écrit:La neutralité de l'outil est un présupposé à discuter
- SergeMédiateur
Je suis bien d'accord pour dire qu'avoir cette sensation dans son expérience personnelle est assez énervante et peut pousser à être excédé ou à vouloir faire de la résistance.prof novateur = bon prof ; prof sans TICE = vieux c**.
Moi j'ai eu l'expérience totalement inverse. Quand j'ai commencé à tester les TICE (surtout dans un fond de vallée) il y a 5 ans environ ( je ne savais pas envoyer un mail à l'époque, j'étais même réfractaire en fac à l'idée du seul traitement de textes), ce fut une levée de boucliers, sans raison précise, juste par principe. J'ai eu droit à d'incessantes moqueries, même des insultes. Internet était le diable, ça ne servait à rien, on allait abrutir les gamins, mon chef d'établissement a tout simplement voulu ignorer toute pratique des TICe et a fait comme si rien n'existait, aucun soutien de sa part. J'ai dû passer à cause de son attitude des heures à expliquer et réexpliquer aux parents parfois désinformés par certains gosses les objectifs et les stratégies éducatives mises en place, les avantages de certains outils, les rassurer en leur expliquant que la lecture et l'écriture sur feuille étaient toujours autant de mise, etc. Ce genre de préjugés compréhensibles, faciles à rassurer, mais relayés par des "collègues" qui ne s'étaient pas même donnés la peine de se pencher sur les outils et ce qui était mis en place. "Moi je te foutrais tout ça par la fenêtres, moi", etc. La peur irrationnel de se voir imposer les TICE a sans doute joué aussi. Et ça a duré ! Ironie, persiflage ... Des années de galère (bien 3/4 ans à entendre réflexions désagréables et moqueries, jusqu'à ne plus avoir la force de répondre). Puis on a commencé à recevoir des lettres de remerciements de la part d'élèves arrivés au lycée, surpris d'y passer pour des "intellos" qui "écrivent trop bien", "font peu de fautes" et ont une "telle culture" ... puis de parents au CA et aux conseils de classe faisant l'éloge du niveau obtenu par leurs enfants maintenant au lycée et qui ont pris conscience que l'utilisation des TICE a aussi énormément joué. Puis les collègues de lycée qui viennent se renseigner pour savoir comment une telle chose a été rendue possible. C'est uniquement parce que les retombées ont été là, évidentes et difficiles à nier, que le regard des collègues et de la hiérarchie a changé.
Et maintenant, tous les collègues sont naturellement convaincus de la part bénéfique que ça apporte aux élèves en difficulté et qui veulent progresser ( évidemment, ce n'est en rien une recette magique. Certains gamins ne veulent pas s'améliorer, se moquent de leurs savoirs, et ça les TICE ne changent pas grand chose) Maintenant, l'outil TICE que j'avais bricolé et sans faire le moindre bruit est devenu l'ENT de certains établissements. Avec le recul, tous sont conscients que certaines pratiques TICE, quand elles sont menées de façon raisonnée et uniquement en plus des activités strictement traditionnelles auxquelles je suis très attaché (l'un n'empêche donc pas l'autre), permettent d'optimiser concrètement les acquis des élèves. Évidemment, ça n'arrive pas en les laissant juste devant un écran comme ça. J'ai déjà évoqué sur divers topics les activités et les stratégies menées.
Aujourd'hui encore, jamais notre hiérarchie ne pousse qui que ce soit à quoi que ce soit en rapport avec les TICE : elle propose juste de se pencher sur ce qui peut s'y faire pour voir si des activités peuvent plaire et si certains veulent éventuellement s'approprier et adapter des idées. C'est tout. Quand l'inspectrice est passée me voir, elle a été agréablement surprise de la place mesurée que je donnais aux TICE, pour les laisser uniquement à leur place d'outils, qui servent uniquement de façon précise. A aucun moment ça n'a été : "vous devez généraliser la pratique, on va l'imposer, faites ça en cours, etc." Et cela me rassure, car j'aurais été contre.
Exactement ! Et je suis prêt à une levée de boucliers si ce devait être imposé.la liberté pédagogique, c'est la liberté d'utiliser les TICE de la façon qui nous convient, ou même de ne pas les utiliser du tout.
Gryphe a écrit:Sauf que là, l'idée, ce n'est pas de forcer qui que ce soit à quoi que ce soit, mais juste de partager, de dire qui fait quoi avec les TICE, librement et sans contrainte. Yann et Serge qui ont exposé leurs projets ne forcent personne.Celeborn a écrit:Mais je crois qu'on veut de nous autre chose, à travers ce thème ultra-présent des TICE.
On est loin d'un Diktat "tout informatique". Là, on papote tranquillement entre nous, il n'est pas question de forcer quelqu'un de... ou d'empêcher quelqu'un de... il est juste question de dire comment on intègre, ou pas, les nouvelles technologies dans notre pratique professionnelle.
Si j'ai été déçue au début de voir le topic dormir pendant trois mois, je suis à présent étonnée de voir combien certain(e)s sont/se sentent attaqués personnellement parce qu'ils utilisent ou pas ces technologies dans le cadre de leur enseignement. On n'est quand même pas obligé d'appartenir à un "camp" dès qu'on expose une position quand même. Non ? Si ? On m'aurait menti ?
On m'a déjà dit sur ce forum que, en gros, "la vérité n'est pas toujours au milieu", parce que je suis parfois trop mesurée (parfois, parfois... vous ne m'avez pas vue quand je m'emballe...). Sauf que là, on n'est pas sur une question de Juste/Faux. On parle d'un outil. Et l'outil en lui-même n'est ni bon ni mauvais, c'est l'utilisation qui en est faite qui peut être jugée bonne ou mauvaise (et encore... cela dépend par rapport à quoi et avec quels critères...).
Si les élèves font des progrès, notamment en français-maths pour faire simple, s'ils travaillent mieux, et si les cours se passent dans un climat plus serein, alors c'est que l'outil est utilisé à bon escient.Si c'est juste pour faire mumuse et qu'au final les élèves n'apprennent rien... l'outil n'est pas forcément intéressant.
Le progrès pour le progrès n'a aucun intérêt en soi... ce qui compte c'est quand même ce que les élèves retiennent. Là il me semble que c'est objectif. Peut-on rajouter des critères subjectifs ? "L'ambiance de travail" est quelque chose qui me paraît important. Le fait de créer quelque chose de serein où il y a de la confiance mutuelle. S'il y a une "bonne ambiance", les élèves progressent, et c'est aussi une bonne chose pour le professeur. Si le climat est tendu... personne n'a rien gagné.
Si les TICE sont utilisées dans une bonne ambiance de travail, sereine, pas trop speed mais pas trop "relâchée" non plus, s'il y a de la rigueur, beaucoup de rigueur, mais aussi un regard positif porté sur ce que l'élève fait, même s'il y a encore des erreurs, si on lui dit que "là, c'est faux, mais que là, c'est déjà très bien", si on ne lui fait pas croire qu'il a tout juste et que c'est un petit génie juste parce qu'il a touché à une souris, eh bien alors, je pense que les TICE peuvent avoir une utilité dans l'enseignement, mais qu'on peut aussi faire autrement. Il y a de multiples chemins... Ainsi je pense que, dans la mesure du possible, chacun peut bien faire comme bon lui semble tant que les élèves travaillent et progressent. Au final, les élèves auront travaillé et appris avec des gens différents, et c'est très bien comme ça.
J'ai déjà essayé d'exprimer tout ça maladroitement, et je trouve que tu le formules bien mieux que moi sur la question. Merci beaucoup
Finalement tant mieux s'il y a eu juste malentendu sur les intentions des uns ou des autres. Puisque finalement, tout le monde semble d'accord sur les points clés.
- InvitéInvité
thrasybule a écrit:pardon, je vais faire un hs: quel hébergeur de blogs me conseillez-vous, j'aimerais en créer un pour parler des films, expos que j'ai vus et de mes voyages...n'oubliez pas que je suis une branque en ce domaine!
Si c'est pour un usage en classe, je te conseille "Le Web pédagogique", sans pub, gratuit, avec des tutoriels et avec une grande souplesse dans la création des comptes administrateurs/ rédacteurs.
http://lewebpedagogique.com/
Sinon, (et c'est le même logiciel qui tourne derrière), wordpress est très solide et très intuitif. Il y a derrière une large communauté francophone très disponible en cas de soucis.
Page d'accueil ici : http://fr.wordpress.com/
- InvitéInvité
Toujours dans l'idée de répondre à la question d'origine, une présentation d'usages de Facebook (en anglais) :
http://networkedblogs.com/iJE6f
"Do we want schools where leaders ban and block or empower and prepare? While banning and blocking certainly is more convenient and makes the jobs of adults easier, is this really best for kids? When we complain about students using social media or technology irresponsible can we really blame them if they've never been taught how to responsibly use these tools for learning?
This presentation features school leaders who ban & block (Anthony Orsini) as well as those who empower and prepare (Chris Lehmann and Eric Shenninger). It also provides examples of a teacher (Erin Schoening) and students from The Science Leadership Academy who have had success using social media in education. "
Bon visionnage.
http://networkedblogs.com/iJE6f
"Do we want schools where leaders ban and block or empower and prepare? While banning and blocking certainly is more convenient and makes the jobs of adults easier, is this really best for kids? When we complain about students using social media or technology irresponsible can we really blame them if they've never been taught how to responsibly use these tools for learning?
This presentation features school leaders who ban & block (Anthony Orsini) as well as those who empower and prepare (Chris Lehmann and Eric Shenninger). It also provides examples of a teacher (Erin Schoening) and students from The Science Leadership Academy who have had success using social media in education. "
Bon visionnage.
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