Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- RuthvenGuide spirituel
doctor who a écrit:Moi, j'aime Booba...
Je ne le ferai pas étudier : trop violent.
Mais quelle belle prosodie, heurtée, et abrupte !
Moi, j'aime pas le rap ....
- Invité31Sage
Kensei a écrit:Vous allez rire (ou pas), mais je me suis bidonnée en lisant le texte du journaliste que j'ai trouvé très bon dans le 2e degré... C'est le genre d'humour décalé que j'apprécie. Bon. Si vous me dites finalement que c'est du 1er degré, je me tire une balle direct...Provence a écrit:J'ai le sentiment que le journaliste est on ne peut plus sérieux.
Idem
- Invité31Sage
Dans le même genre j'ai vu une collègue faire étudier des chansons de rap...
Une autre plus âgée donner du Beigbeder en oeuvre intégrale....
Je ne comprends même pas pourquoi ni comment c'est légal.
Une autre plus âgée donner du Beigbeder en oeuvre intégrale....
Je ne comprends même pas pourquoi ni comment c'est légal.
- ChocolatGuide spirituel
Découvrir Baudelaire au cours de sa scolarité ne sert à rien, puisque pas exploitable sur le marché de l'emploi.
Découvrir Booba non plus.
Pourquoi remplacer le premier par le second, dans ce cas?
- parce que c'est tendance
- parce qu'on ne sait plus faire découvrir Baudelaire
- parce qu'on veut montrer qu'on s'intéresse à l'inculture des jeunes
- parce qu'on veut les comprendre et devenir leurs amis pour éviter qu'ils nous lancent des boulettes
Tous en route vers le socle commun de... l'inculture!
_________________
- BrontëNiveau 5
Pour info, "wesh" est du dialecte marocain, et signifie "est-ce que"..
exemple: "Wesh la bes?" signifie "Est-ce que ça va?"
Mais les mômes le répètent sans évidemment savoir ce que cela signifie...
(et d'ailleurs j'aime à le leur souligner).
Booba, quel poète...j'en ris !
Mais voilà, comme dit plus haut, chacun y va de son avis sur l'école, comme si tout le monde pouvait faire cours, pouvait enseigner. D'ailleurs, on nous explique comment faire, hein, nous pauvres profs minables qui ne savons rien de la réalité de la vie et préférons (ridicules que nous sommes) Baudelaire à Booba !!
Oui le socle commun a de beaux jours devant lui.
exemple: "Wesh la bes?" signifie "Est-ce que ça va?"
Mais les mômes le répètent sans évidemment savoir ce que cela signifie...
(et d'ailleurs j'aime à le leur souligner).
Booba, quel poète...j'en ris !
Mais voilà, comme dit plus haut, chacun y va de son avis sur l'école, comme si tout le monde pouvait faire cours, pouvait enseigner. D'ailleurs, on nous explique comment faire, hein, nous pauvres profs minables qui ne savons rien de la réalité de la vie et préférons (ridicules que nous sommes) Baudelaire à Booba !!
Oui le socle commun a de beaux jours devant lui.
_________________
Professeur contractuelle en Lettres Modernes
4 ans de CFA privés (Lettres/ H-G)
4 ans en collège (Lettres)
- retraitéeDoyen
Ruthven a écrit:doctor who a écrit:Moi, j'aime Booba...
Je ne le ferai pas étudier : trop violent.
Mais quelle belle prosodie, heurtée, et abrupte !
Moi, j'aime pas le rap ....
Moi non plus.
- EdgarNeoprof expérimenté
Brontë a écrit:
Booba, quel poète...j'en ris !
Mais voilà, comme dit plus haut, chacun y va de son avis sur l'école, comme si tout le monde pouvait faire cours, pouvait enseigner. D'ailleurs, on nous explique comment faire, hein, nous pauvres profs minables qui ne savons rien de la réalité de la vie et préférons (ridicules que nous sommes) Baudelaire à Booba !!
Oui le socle commun a de beaux jours devant lui.
Emily ou Charlotte ?
Je ne suis pas professeur de français, mon avis est donc à prendre avec recul, et ceci répondra aussi à la (très drôle) question de la légalité d'étudier du Begbeider en oeuvre complète posée par Lynette.
Je devais surveiller cette semaine une heure de brevet blanc de français sur le créneau risqué de 11h30/12h30 pour une 3ème qui est partie totalement en sucette depuis le mois d'octobre et dans laquelle la plupart des élèves sont totalement ascolaires.
L'épreuve, comme vous le savez, dure 3 heures, et les élèves avaient visiblement déjà "terminé" depuis la 1ère heure quand je suis arrivé après mon cours dans la salle que je devais surveiller. Le regard que m'a lancé le collègue que je remplaçais en disait long sur ce qu'il venait d'endurer, et il m'a passé lé relais en me disant que l'équipe profs compatissait en se disant qu'ils m'avaient passé le créneau le plus technique.
Bref, je prends connaissance de la situation d'un regard rapide, je salue d'une poignée ferme le collègue qui retourne à la vie civile, et j'essaye de faire revenir dans la salle les 9 élèves qui en avaient profité pour sortir dans le couloir et étaient déjà en train de se battre avec des élèves de la classe voisine qui avaient fait exprès de ne pas entrer dans leur cours pour provoquer un incident dans le couloir.
J'arrive, par un mensonge, à les faire rentrer dans la salle, en prétextant qu'ils pouvaient descendre s'ils le voulaient car le CPE attendait en ce moment ceux qui auraient fini plus tôt en bas pour les faire travailler sur leur orientation (fulgurance qui arrive dans les cas les plus désespérés). Bref, ils rentrent tous dans la salle, et commencent à me demander ce qu'ils font là. Le ton monte. Je leur demande de reprendre leurs questions de français et de tenter d'y apporter des réponses. Ou d'essayer au moins de lire le texte et de faire une ou deux lignes sur la production écrite. J'essaye de sauver ma peau surtout.
J'avais en poche 2 atouts que je ne voulais pas jouer tout de suite : le 1er était que le Principal voulait voir 4 élèves à 12H00 pour des problèmes d'orientation (vrai cette fois). C'était déjà dur de tenir jusque là, mais ça donnait un but. Le 2nd, était qu'il voulait en voir 4 autres à 12h15. Je gardais donc précieusement ces 2 cartes pour les abattre au bon moment quand la température serait au rouge.
Ma gentille collègue de français passe la tête par la porte et me demande si ça va ? Elle me sort d'un mauvais pas, devant la classe de plus en plus remontée et qui est à à limite de la rupture, et me donne des petites énigmes à résoudre à leur donner, ça les amuse il paraît. Tout est bon à prendre et je dis OK.
Je fais sortir les élèves qui sont convoqués à l'heure dite. La classe : "Oaiiiiiis, c'est dégueulaaaasse, ils ont le droit de partir !!!!"
Vite, une idée !!! Help. Je dis : " Quand vous saurez ce qui va leur arriver chez le Principal, vous ne direz pas la même chose ". Ca calme un peu le jeu.
Le problème est que les élèves remontent 5 mn après avec une feuille administrative qu'ils avaient oublié de remplir.
La suite sera dure .
Un téméraire me prend dans les yeux et fixement : " Pourquoi vous faites ça ? Vous voyez bien qu'on galère ! On est dans la m.....là , on s'fait ch...."
Je réponds alors dans une tirade pleine de la sincérité du désespoir :
"Et moi ? Vous ne trouvez pas que j'galère ? Vous pensez à moi là ? Vous êtes dedans, ça c'est sûr, et même jusqu'au coup, mais alors je vous garantis que je suis dedans avec vous aussi. Non mais vous croyez franchement que quand j'étais petit, je rêvais un jour de devenir professeur et de me retrouver à surveiller des élèves de 3ème spé qui se fichent de tout un jour de mars de 11 à 12 en épreuve de français ? Non mais vous rigolez ? Vous croyez sincèrement que ça m'intéresse ? Que je m'éclate ? Il y a un règlement, une épreuve, une heure de sortie, nous la respectons tous. Point.
Sourires, ils ont compris : silence de 10 mn. Ouf !
Cela fait déjà bien longtemps qu'ils se balancent sur les chaises, que certains ont carrément commencer à dessiner sur les feuilles de brouillon, et un peu sur les copies quasi vierges.
Bon le foutoir intégral reprend évidemment 10 mn plus tard, il ne faut pas rêver, et atteint son point culminant quand la collègue de frs revient me dire qu'il n'ont pas le droit de sortir à 12h20 comme noté au tableau, mais à 12h30, ça vient de changer pour des raisons de sécurité. Si je n'étais pas un ancien, j'aurais cru à un bizutage.
"Msieur, msieur, ya machine, elle a une question, moi je sais", dit une élève .
"Ah, tiens ! " D'un air intrigué mais encore optimiste, je m'approche d'elle, et lui demande quel est le problème.
"Wesh, ya un truc je sais, mais elle sait pas"
"Et alors ? "
"Ben elle a déjà demandé au prof d'Arts plastiques, mais il a fait semblant de pas entendre, il a esquivé, pas voulu répondre".
Moi : "Ah, ce sacré monsieur Truc ! Mais non, il n'a pas esquivé, il devait être concentré dans son cours et ne voulait pas dévier, c'est tout, sinon, il aurait répondu sans problème"
"Et c'était quoi ce que tu voulais savoir ? "
"C'est quoi un clito ? "
"Hmmm. Ah oui, tiens ! hmmm...... et c'est ça que tu as demandé à monsieur Truc ? Euh.....et c'était en plein cours hein ? .... hmmmmm. Et sinon vous avez Mme Comment en SVT ? Ah tiens ! Elle est bien Mme Comment, non ? Tu l'as aujourd'hui ? ...........
Tout ceci en une heure, mais une heure absolument interminable......
Alors, vous trouvez ça légal aussi ? Je vous jure que les questions du brevet blanc de français n'étaient pas du Snoop Doggy Dog. Mais ça aurait changé quoi ? Quel marasme !
- BrontëNiveau 5
Plutôt Charlotte, mais les deux me plaisent
Quant à ce que tu as vécu, là, cela me fait m'interroger.
Dans mon établissement aussi, ils ont gardé les élèves jusqu'à la fin de la 4ème heure de cours du matin. Je crois d'ailleurs que c'est comme cela partout. Mais c'est quelque chose que je ne comprends pas.
J'aimerais savoir pourquoi ils ne libèrent pas les élèves, comme c'est le cas lors des épreuves officielles, au bout d'un certain temps imposé ?
Je veux dire par-là que j'aimerais connaître les raisons techniques, administratives qui empêchent de les libérer.
J'ai aussi eu le cas d'élèves (bac pro) qui avaient terminé bien avant la fin de l'épreuve et qui n'avaient pas le droit de sortir, et c'est tout simplement l'horreur pour les quelques uns qui n'ont pas terminé et qui se voient obligés de continuer leur travail dans le bruit, le chaos même !
Pour en revenir au sujet du brevet, je dirai que ce n'est pas le sujet qui est à réactualiser, à moderniser, mais le niveau des élèves à remonter...
Bien sûr que c'est dur pour eux, étant donné le peu de temps passé à faire du français, pire, à ne même pas bosser durant les rares heures de cours octroyées par semaine et encore moins chez soi.
Pourtant, s'ils y mettaient un minimum de sérieux et d'application, ils verraient que ce qu'on leur demande est franchement simple et identique à ce qu'on leur fait faire dans l'année...
Quant à ce que tu as vécu, là, cela me fait m'interroger.
Dans mon établissement aussi, ils ont gardé les élèves jusqu'à la fin de la 4ème heure de cours du matin. Je crois d'ailleurs que c'est comme cela partout. Mais c'est quelque chose que je ne comprends pas.
J'aimerais savoir pourquoi ils ne libèrent pas les élèves, comme c'est le cas lors des épreuves officielles, au bout d'un certain temps imposé ?
Je veux dire par-là que j'aimerais connaître les raisons techniques, administratives qui empêchent de les libérer.
J'ai aussi eu le cas d'élèves (bac pro) qui avaient terminé bien avant la fin de l'épreuve et qui n'avaient pas le droit de sortir, et c'est tout simplement l'horreur pour les quelques uns qui n'ont pas terminé et qui se voient obligés de continuer leur travail dans le bruit, le chaos même !
Pour en revenir au sujet du brevet, je dirai que ce n'est pas le sujet qui est à réactualiser, à moderniser, mais le niveau des élèves à remonter...
Bien sûr que c'est dur pour eux, étant donné le peu de temps passé à faire du français, pire, à ne même pas bosser durant les rares heures de cours octroyées par semaine et encore moins chez soi.
Pourtant, s'ils y mettaient un minimum de sérieux et d'application, ils verraient que ce qu'on leur demande est franchement simple et identique à ce qu'on leur fait faire dans l'année...
_________________
Professeur contractuelle en Lettres Modernes
4 ans de CFA privés (Lettres/ H-G)
4 ans en collège (Lettres)
- ysabelDevin
Chez nous pour l'écrit blanc de l'EAF on refuse qu'ils sortent avant 3h d'épreuve pour forcer les gros glandeurs de ST de torcher l'épreuve en 1h chrono.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- sandGuide spirituel
Aliks
- AnguaGrand sage
doctor who a écrit:Moi, j'aime Booba...
Je ne le ferai pas étudier : trop violent.
Mais quelle belle prosodie, heurtée, et abrupte !
Moi j'aime le bon gros punk qui tâche. D'ailleurs, je vais peut-être baser mon chapitre sur l'argumentation sur la prose Bérurière, avec Ludwig von 88 et Les Amis d'ta femme en lectures complémentaires. Aj, j'imagine la mine réjouie des examinateurs de mes élèves à l'oral du bac!
- PseudoDemi-dieu
J'ai un avis un peu différent sur tout ça.
Voilà. En fait, dès que quelque chose devient scolaire, ça devient chiant et ringard. Y a qu'à voir Prévert. Ou Verlaine. Ou Baudelaire, tiens. Tout le monde trouve ça chiant et prétentieux. La bd ? Les films ? Grand corps malade ? Le traitement de texte ? Les logiciels de présentation ? Investis par l'école et de facto, chiant. Même le sexe, tiens. Dès que c'est l'école qui en parle, on est dégouté. D'ailleurs, ça s'appelle "prévention à la sexualité".
Il faut donc étudier Booba à l'école et laisser Baudelaire à youtube. Et dans 10 ans, les jeunes seront cultivés et arrêteront d'écouter du rap.
Voilà. En fait, dès que quelque chose devient scolaire, ça devient chiant et ringard. Y a qu'à voir Prévert. Ou Verlaine. Ou Baudelaire, tiens. Tout le monde trouve ça chiant et prétentieux. La bd ? Les films ? Grand corps malade ? Le traitement de texte ? Les logiciels de présentation ? Investis par l'école et de facto, chiant. Même le sexe, tiens. Dès que c'est l'école qui en parle, on est dégouté. D'ailleurs, ça s'appelle "prévention à la sexualité".
Il faut donc étudier Booba à l'école et laisser Baudelaire à youtube. Et dans 10 ans, les jeunes seront cultivés et arrêteront d'écouter du rap.
- CarabasVénérable
Tout à fait d'accord avec ce raisonnement, mais pas avec ta conclusion. Ce que n'aiment pas les gens, c'est la contrainte (or, on en a besoin). Et beaucoup n'aiment pas les classiques parce qu'on les étudie à l'école, et non parce que ce sont des classiques. D'ailleurs, qu'y a-t-il de plus vaste que cette enttité qu'on nomme les Classiques?Pseudo a écrit:J'ai un avis un peu différent sur tout ça.
Voilà. En fait, dès que quelque chose devient scolaire, ça devient chiant et ringard. Y a qu'à voir Prévert. Ou Verlaine. Ou Baudelaire, tiens. Tout le monde trouve ça chiant et prétentieux. La bd ? Les films ? Grand corps malade ? Le traitement de texte ? Les logiciels de présentation ? Investis par l'école et de facto, chiant. Même le sexe, tiens. Dès que c'est l'école qui en parle, on est dégouté. D'ailleurs, ça s'appelle "prévention à la sexualité".
Il faut donc étudier Booba à l'école et laisser Baudelaire à youtube. Et dans 10 ans, les jeunes seront cultivés et arrêteront d'écouter du rap.
Toutefois, je ne vois pas comment faire autrement que de passer un minimum par la contrainte. Il est normal que l'école apporte autre chose que la société de consommation. Je ne suis pas contre faire des liens (pour montrer que les modèles érigés par la société de consommation n'ont rien de neuf) mais leur faire découvrir ce qu'ils connaissent déjà ne revêt aucun intérêt. Le problème vient bien du regard porté sur l'école. Que les élèves n'adhèrent pas à tout ce qu'on fait à l'école, ma foi, ce sont des gamins, donc quoi de plus normal? Le problème, c 'est quand les adultes rejettent aussi tout ce qui est scolarie avec dégoût et se situent du côté de la démagogie.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- doctor whoDoyen
Bof. Il y a une manière de parler de Baudelaire. Des ados de 15-16 ans devraient normalement y trouve de quoi s'y plaire un minimum.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- roxanneOracle
Tout à fait;;;;..S'il y a bien quelque chose qui fonctionne pas mal avec les élèves , c'est bien la poèsie.En plus , les gamins n'aiment pas trop qu'on piétine sur leurs plates-bandes.Et puis les miens , je pense que pour la plupart ils ignorent qui est ce Boubaa , quand je leur ai demandé s'ils connaissaient des chanteurs engagés, le seul nom qui est sorti (et envcore péniblement) fut Yannick Noah !
- PseudoDemi-dieu
Vous me faites marrer à répondre, et même longuement pour Carabas, à une petite provocation (même si elle n'est pas totalement infondée )
:lol:
:lol:
- ysabelDevin
ça c'est quand même mieux que l'autre ourson mal lêché et ça plaît aux élèves :
SULTANERIE
Au comte de Chousy
Dans tes cheveux, flot brun qui submerge le peigne
Sur tes seins frissonnants, ombrés d’ambre, que baigne
L’odeur des varechs morts dans les galets le soir,
Je veux laisser tomber par gouttes les essences
Vertigineuses et, plis froids, les patiences
Orientales, en fleurs d’or sur tulle noir.
Eventrant les ballots du pays de la peste,
J’y trouverai, trésor brodé, perlé, la veste
Qui cache mal ta gorge et laisse luire nus
Tes flancs. Et dans tes doigts je passerai des bagues
Où, sous le saphir, sous l’opale aux lueurs vagues,
Dorment les vieux poisons aux effets inconnus.
Dans l’opium de tes bras, le haschisch de ta nuque,
Je veux dormir, malgré les cris du monde eunuque
Et le poignard qui veut nous clouer cœur sur cœur.
Qu’entre tes seins, faisant un glissement étrange,
Ton sang de femme à mon sang d’homme se mélange,
La mort perpétuera l’éclair d’amour vainqueur !
Charles CROS, Le Coffret de santal (1873)
Et quelles compétences peut-on valider avec ce poème - je blague...
SULTANERIE
Au comte de Chousy
Dans tes cheveux, flot brun qui submerge le peigne
Sur tes seins frissonnants, ombrés d’ambre, que baigne
L’odeur des varechs morts dans les galets le soir,
Je veux laisser tomber par gouttes les essences
Vertigineuses et, plis froids, les patiences
Orientales, en fleurs d’or sur tulle noir.
Eventrant les ballots du pays de la peste,
J’y trouverai, trésor brodé, perlé, la veste
Qui cache mal ta gorge et laisse luire nus
Tes flancs. Et dans tes doigts je passerai des bagues
Où, sous le saphir, sous l’opale aux lueurs vagues,
Dorment les vieux poisons aux effets inconnus.
Dans l’opium de tes bras, le haschisch de ta nuque,
Je veux dormir, malgré les cris du monde eunuque
Et le poignard qui veut nous clouer cœur sur cœur.
Qu’entre tes seins, faisant un glissement étrange,
Ton sang de femme à mon sang d’homme se mélange,
La mort perpétuera l’éclair d’amour vainqueur !
Charles CROS, Le Coffret de santal (1873)
Et quelles compétences peut-on valider avec ce poème - je blague...
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- roxanneOracle
aH bon , c'était de la provoc !! ça m'étonne de toi pourtant !
- CarabasVénérable
Ah mais je me doutais que ta conclusion était une boutade, hein.Pseudo a écrit:Vous me faites marrer à répondre, et même longuement pour Carabas, à une petite provocation (même si elle n'est pas totalement infondée )
:lol:
Mais ce que tu dis avant est vraiment fondé. Enfin, je trouve. J'ai une copine qui aimait bien les Pennac. Elle s'est mise à le prendre en grippe à partir du moment où l'école l'a obligée à en lire un. Ce ne sont pas les livres en eux-mêmes qui sont rejetés (enfin certes n'aiment pas et n'aimeront jamais lire) mais bel et bien le fait que ce soit l'école qui impose. Donc pour moi, cette observation est parfaitement fondée.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- aposiopèseNeoprof expérimenté
C'est marrant parce que l'an dernier, quand j'ai annoncé à mes STI qu'on allait étudier la poésie, ils m'ont demandé s'ils pouvaient apporter des textes. hésitante, je demande à Kévin : tu penses à quoi ? Kevin : à Booba !!!! Ricanements de la classe.doctor who a écrit:Bof. Il y a une manière de parler de Baudelaire. Des ados de 15-16 ans devraient normalement y trouve de quoi s'y plaire un minimum.
J'ai répondu du tac au tac, posément : "d'accord." Kévin : :shock: Puis j'ai ajouté : "à condition que tu m'en fasses une lecture analytique montrant comment ce texte s'intègre à notre problématique de séquence, sans oublier une lecture analytique qui en décrypte le sens en se basant sur les procédés de versification et les rimes".
Je ne l'ai plus entendu de l'heure !
J'ai alors lancé ma LA de "l'Horloge" de Baudelaire et ça les a scotchés (enfin, après avoir expliqué le sens littéral du texte :shock: ) Le club des gothiques a même "trop kiffé" : "wesh, madame, ça parle de le mooooort, c'est cool" :lol:
- ProvenceEnchanteur
ysabel a écrit:ça c'est quand même mieux que l'autre ourson mal lêché et ça plaît aux élèves :
Sachons aussi leur faire apprécier Apollinaire:
- Spoiler:
Réponse des Cosaques Zaporogues au Sultan de Constantinople
Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondice et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats
Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique
Bourreau de Podolie Amant
Des plaies des ulcères des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- [maths-E3C-1re techno] Blocs et débloque : pourquoi faire simple si on peut faire compliqué
- Quand on est prof d'histoire-géo, peut-on faire du soutien en français et faire rédiger un roman policier en 4eme ?
- Quand et pourquoi faire tester son enfant?
- Qui a travaillé sur "Quand le ciel bas et lourd" de Baudelaire ?
- Peut-on étudier des scénarios ?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum