Re: "Notre métier est individualiste", dites-vous ?

Cripure a écrit:

Nasopi a écrit:

pourquoi serait-on obligé de faire nos cours en commun? ça ne rend pas plus efficace...

Si : au lieu de préparer huit séquences pour l'année, je n'en ai préparé qu'une, c'est les collègues qui ont fait les autres...
Travailler en équipe ne veut pas forcément dire qu'on impose une oeuvre, ou un cours ; par exemple mes collègues ont choisi de travailler sur Jules Verne pour le roman d'aventures, et moi je n'aime pas Jules Verne, donc j'ai travaillé sur une autre oeuvre, et puis c'est tout. Par contre, on s'est mises d'accord pour voir les mêmes points de grammaire pendant la séquence.

Je pense pour ma part qu'en faisant cela, on se prive de l'aspect personnel. Préparer un cours dans le secondaire, je n'ai jamais vécu cela comme préparer un cours d'agreg, je vois cela comme une façon perso d'aborder le texte en classe avec les élèves. En fait, il n'y a pas tant que ça à écrire. Donc mes huit ou sept ou neuf séquences, c'est moi qui m'en charge, parce que jamais je ne parviendrai à me glisser dans la peau des autres. Ce n'est pas une question de partage du travail, mais de façon d'aborder la classe. Et je crois que les sites de partage de cours contribuent à ce que se développe une uniformité assez grisâtre, hélas.

Je suis bien d'accord: il suffit de regarder la BDD, 3è, section autobio pour le remarquer...

Au contraire, je trouve que, comme chaque séquence porte "la patte" de celui/celle qui l'a faite, et que personne n'a la même façon de travailler, ni les mêmes idées, je trouve que ça apporte une certaine variété à nos élèves (... et à nous ! Ca m'enrichit beaucoup aussi de voir comment d'autres travaillent, ça me donne de nouvelles pistes).

Beh justement, sur la partie de la BDD que je mentionnais, on retrouve les mêmes séances, les mêmes cours de langue, les mêmes textes... la "patte perso", je ne la trouve pas. A part dans de rares séquences, souvent les plus anciennes d'ailleurs, qui elles ne présentent pas de copié-collé d'autres séquences de la BBD. Va voir, vraiment, en commençant par celle du bas de la liste, et tu comprendras.

Nasopi a écrit:Au contraire, je trouve que, comme chaque séquence porte "la patte" de celui/celle qui l'a faite, et que personne n'a la même façon de travailler, ni les mêmes idées, je trouve que ça apporte une certaine variété à nos élèves (... et à nous ! Ca m'enrichit beaucoup aussi de voir comment d'autres travaillent, ça me donne de nouvelles pistes).

Je trouve qu'il y a une différence entre "voir comment d'autres travaillent" et "suivre leurs cours". Comme tu le dis, un chapitre porte la "patte" de celui qui le fait (sauf quand ça se ressemble, cf. messages d'Audrey), et c'est quand même lié à un moment à une manière de fonctionner. J'enseigne mieux à ma façon qu'à la façon de ma collègue, en gros, et je pense que c'est la même chose pour elle. Ça n'empêche pas les échanges, ça n'empêche pas de se servir même largement qu'un chapitre qu'on vous passe… mais enseigner, c'est faire SON cours, à partir de tas de choses variées et disparates certes, mais SON cours quand même.

Euh........ BDD ? "Notre métier est individualiste", dites-vous ? - Page 3 583394

Banque de données.
Il y en a une en plus du forum ici.

Ah, mais j'ai compris ! D'ordinaire, n'omet-on pas les déterminants ou les prépositions des acronymes ?

myfarenier a écrit:

Celle du lycée Poinca, où il existe encore paraît-il un côté agrégés, un côté certifiés, chacun sa machine à café, et ceux qui n'appartiennent ni à l'un ni à l'autre de ces deux corps rentrent chez eux le soir en se demandant s'ils sont transparents, vraiment.

Ah bon ? un coin agrégé ? où ça ?
Jamais je n'ai autant été soutenue qu'à Poincaré !

Un pur tissu de conneries!
J'y ai enseigné 20 ans, avec bonheur.
Il n'y a pas de machine à café il y a un bar, qui est (était?) tenu par une employée payée grâce aux cotisations de l'amicale, non des profs, mais des personnels. MA, stagiaires, certifiés, agrégés, profs de prépa, agents s'y côtoyaient.
Comme partout, il y a des gens qui ne se mêlent pas aux autres, et viennent ensuite baver.
J'ai connu une "table des agrégées" en 69/70, c'était au lycée Jeanne d'Arc, et elle était revendiquée par de vieilles filles (vieilles vierges )aigries. Nous autres, stagiaires, cela nous avait bien fait rire.

La Jabotte a écrit:

myfarenier a écrit:

Celle du lycée Poinca, où il existe encore paraît-il un côté agrégés, un côté certifiés, chacun sa machine à café, et ceux qui n'appartiennent ni à l'un ni à l'autre de ces deux corps rentrent chez eux le soir en se demandant s'ils sont transparents, vraiment.

Ah bon ? un coin agrégé ? où ça ?
Jamais je n'ai autant soutenue qu'à Poincaré !

Il y a peut-être plusieurs lycées Poinca en France, et même en Lorraine.
Ou peut-être bien que les choses ont changé, et c'est tant mieux ! (C'est un peu d'eau apportée à mon moulin, aussi.)

Il y a Henri à Nancy, Raymond à Bar le DUC.
Mais j'ai fréquenté Poinca en 69/70, stagiaire CPr, puis de 82 à 2002, et Jamais je n'y ai vu cela. Ainsi, en 69, lors du repas de Noël, j'ai partagé la table de certifiés, agrégés, et même d'un IPR de philo, ancien enseignant du lycée.

retraitée a écrit: qui est (était?) tenu par une employée payée grâce aux cotisations de l'amicale, non des profs, mais des personnels. MA, stagiaires, certifiés, agrégés, profs de prépa,

Le bar existe toujours, bien qu'E... soit partie en retraite il y a un an.

Je tiens à redire ici que cette vision de la salle des profs de Poinca semble être une légende qui perdure malgré les années et les témoignages contraires.

Je me demande pourquoi.
John y voit un lien avec la menace de suppression de l'agreg, mais vu le temps depuis lequel ça dure, j'opterais plutôt pour une forme de jalousie :
Poinca est si beau, comparé à nos affreux bâtiments des années 70 et 80, Poinca est si bien situé, comparé à nos collèges et lycées ruraux (à 25mn de la première bibliothèque un peu fournie, à 30 mn du premier cinéma, à 1h du théâtre ou de l'opéra... je n'ose évoquer les expos, les librairies, les restaurants, les terrasses en été, la diversité des gens dans la rue, la possibilité de se balader incognito toute la journée en faisant ou ne faisant pas les boutiques...).
Poinca attire des élèves qui ont choisi d'être là, comparé à nos collèges et lycée fréquentés par défaut... (même si c'est une illusion, c'est ce qu'on se dit quand-même).

Il fallait bien trouver un point faible ! Et voilà, un mythe s'écroule.
Mais je suis bien contente : non, les profs ne sont pas individualistes ! Enfin, pas de façon génétique, en tout cas.

Ben Poinca, je ne connais pas.
Ça doit être dans un coin de France où je n'enseignerai jamais.

Pseudo a écrit:Et bien... Sans aller chercher des exemples de salles de profs imbuvables, ou de coups bas, essayez donc de travailler en équipe avec des profs. Et même à deux, hein. En 16 ans d'exercice j'ai peut-être rencontré 3 ou 4 profs avec qui s'était possible.

Même chose dans mon établissement !
Il est très difficile de travailler en équipe et il n'y a AUCUNE solidarité ou presque !
Par contre, je travaille très souvent avec la prof doc et on aime bcp travailler ensemble, on s'apporte bcp mutuellement. Je trouve ça étrange un prof de lettres qui ne travaille pas avec la doc ... "Notre métier est individualiste", dites-vous ? - Page 3 3795679266

Un prof de sciences, passe encore ... quoique ... "Notre métier est individualiste", dites-vous ? - Page 3 3795679266

val09 a écrit: Je trouve ça étrange un prof de lettres qui ne travaille pas avec la doc ...

Pas moi. Je ne vois pas ce que ça a d'étrange. Pourquoi cela serait forcément nécessaire ?

val09 a écrit:

Pseudo a écrit:Et bien... Sans aller chercher des exemples de salles de profs imbuvables, ou de coups bas, essayez donc de travailler en équipe avec des profs. Et même à deux, hein. En 16 ans d'exercice j'ai peut-être rencontré 3 ou 4 profs avec qui s'était possible.

Même chose dans mon établissement !
Il est très difficile de travailler en équipe et il n'y a AUCUNE solidarité ou presque !
Par contre, je travaille très souvent avec la prof doc et on aime bcp travailler ensemble, on s'apporte bcp mutuellement. Je trouve ça étrange un prof de lettres qui ne travaille pas avec la doc ... Un prof de sciences, passe encore ... quoique ...

Moi aussi, je trouvais ça étrange ! avant... avant d'avoir eu une doc toute pourrie... Wink

Elle a fait déserter le CDI à tous les profs et tous les gamins ou presque...

Celeborn a écrit:

val09 a écrit: Je trouve ça étrange un prof de lettres qui ne travaille pas avec la doc ...

Pas moi. Je ne vois pas ce que ça a d'étrange. Pourquoi cela serait forcément nécessaire ?

Pas nécessaire mais bien utile.
Tu ne fais jamais faire de recherches à tes élèves, tu n'utilises jamais les ressources du CDI et les compétences de la doc en matière de recherche documentaire notamment ? Tu ne participes jamais à la "semaine de la presse", au "printemps des poètes" ... ?

Bien sûr, il faut que la doc soit intéressante, la nôtre nous propose sans arrêt des choses intéressantes ET enrichissantes pour les élèves. Elle s'occupe du club lecture, du club journal, organise divers concours et ... le CDI est tjrs plein, elle sait intéresser les élèves.

val09 a écrit:
Pas nécessaire mais bien utile.
Tu ne fais jamais faire de recherches à tes élèves, tu n'utilises jamais les ressources du CDI et les compétences de la doc en matière de recherche documentaire notamment ? Tu ne participes jamais à la "semaine de la presse", au "printemps des poètes" ... ?

Quand il ont une recherche à faire (type fiche de lecture), je leur indique dans quels types d'ouvrages ils peuvent trouver des billes ("là, par exemple, un bon dictionnaire des symboles, ça vous aiderait !"). Sinon, dans mon cours, non, je n'utilise pas les ressources du CDI, je ne fais pas "la semaine de la presse" ni "le printemps des poètes". Je m'en passe très bien. C'est mal ?

Celeborn a écrit: Je m'en passe très bien. C'est mal ?

Pas du tout ! Chacun fait comme il l'entend, c'est sûr ! C'est ça la "liberté pédagogique" Razz

Lornet a écrit:Ben Poinca, je ne connais pas.
Ça doit être dans un coin de France où je n'enseignerai jamais.

C'est à Nancy, près de la gare. Ceci dit, je ne sais plus ce qu'il en est du niveau, mais, si j'y ai eu des classes excellentes, j'en ai aussi eu d'atroces, pourries, en seconde ou en Première.
Vu le nombre de professeurs (entre 150 et 200, à vue de nez), il n'est pas difficile de trouver une foule de collègues sympa. Il y a aussi des beaufs, comme partout.
Mais lorsque j'en suis partie, l'ambiance commençait à changer. Plus de repas de Noël, avec ses mises en boîte de l'administration et des collègues, façon "chansonniers", ses pots de fin d'année avec des discours décalés aux futurs retraités.
J'ai même dans mes archives une parodie de tragédie racinienne en alexandrins, concernant un proviseur partant à la retraite.

Les vers qui m'ont fait le plus rire étaient :
"Et la Pythie m'a dit, quand je l'ai vue à Delphes :
Tu veux l'assassiner? Fais-le manger au self!"

retraitée a écrit:

Lornet a écrit:Ben Poinca, je ne connais pas.
Ça doit être dans un coin de France où je n'enseignerai jamais.

C'est à Nancy, près de la gare. Ceci dit, je ne sais plus ce qu'il en est du niveau, mais, si j'y ai eu des classes excellentes, j'en ai aussi eu d'atroces, pourries, en seconde ou en Première.
Vu le nombre de professeurs (entre 150 et 200, à vue de nez), il n'est pas difficile de trouver une foule de collègues sympa. Il y a aussi des beaufs, comme partout.
Mais lorsque j'en suis partie, l'ambiance commençait à changer. Plus de repas de Noël, avec ses mises en boîte de l'administration et des collègues, façon "chansonniers", ses pots de fin d'année avec des discours décalés aux futurs retraités.
J'ai même dans mes archives une parodie de tragédie racinienne en alexandrins, concernant un proviseur partant à la retraite.

Les vers qui m'ont fait le plus rire étaient :
"Et la Pythie m'a dit, quand je l'ai vue à Delphes :
Tu veux l'assassiner? Fais-le manger au self!"

Tiens, ça me rappelle des souvenirs - en tant qu'élève - la cantine de Poinca... très mauvais... nauséeux même... pale

J'ai habité Nancy - enfin une commune suburbaine pandant 9 ans - j'ai été affectée dans plusieurs établissements et franchement Poinca n'est pas du tout un établissement qui m'aurait plus !

Je précise que j'en connaissais plusieurs collègues et c'est le type même d'établissement que je redoute, je préfère un collège de banlieue, avec parking en plus Razz

Daphné a écrit:J'ai habité Nancy - enfin une commune suburbaine pandant 9 ans - j'ai été affectée dans plusieurs établissements et franchement Poinca n'est pas du tout un établissement qui m'aurait plus !

Je précise que j'en connaissais plusieurs collègues et c'est le type même d'établissement que je redoute, je préfère un collège de banlieue, avec parking en plus

ou un lycée de banlieue - avec parking Wink

ysabel a écrit:

Daphné a écrit:J'ai habité Nancy - enfin une commune suburbaine pandant 9 ans - j'ai été affectée dans plusieurs établissements et franchement Poinca n'est pas du tout un établissement qui m'aurait plus !

Je précise que j'en connaissais plusieurs collègues et c'est le type même d'établissement que je redoute, je préfère un collège de banlieue, avec parking en plus

ou un lycée de banlieue - avec parking

Je constate que le parking est un élément fondamental pour la demande de mut !!
Enfin ici oui, il y a des établissements centre ville inaccessibles en voiture et le stationnement est hors de prix, 1 euro 20 de l'heure ça donne à réfléchir.

Daphné a écrit:J'ai habité Nancy - enfin une commune suburbaine pandant 9 ans - j'ai été affectée dans plusieurs établissements et franchement Poinca n'est pas du tout un établissement qui m'aurait plus !

Je précise que j'en connaissais plusieurs collègues et c'est le type même d'établissement que je redoute, je préfère un collège de banlieue, avec parking en plus

En voilà des préjugés!
Ce lycée est accessible par tous les transports en commun (train, bus, tram), et recrute nombre d'élèves venus parfois de banlieues éloignées; Quant à moi, les jours de grève des transports, j'y allais à pied. Juste une petite demi-heure de marche. Quant aux parkings des collèges, on s'y fait parfois crever des pneus, ou on retrouve sa voiture constellée de crachats, ou rayée!
@Ysabel : on a ensuite bien, voire très bien mangé à la cantine.

retraitée a écrit:

Daphné a écrit:J'ai habité Nancy - enfin une commune suburbaine pandant 9 ans - j'ai été affectée dans plusieurs établissements et franchement Poinca n'est pas du tout un établissement qui m'aurait plus !

Je précise que j'en connaissais plusieurs collègues et c'est le type même d'établissement que je redoute, je préfère un collège de banlieue, avec parking en plus

En voilà des préjugés!
Ce lycée est accessible par tous les transports en commun (train, bus, tram), et recrute nombre d'élèves venus parfois de banlieues éloignées; Quant à moi, les jours de grève des transports, j'y allais à pied. Juste une petite demi-heure de marche. Quant aux parkings des collèges, on s'y fait parfois crever des pneus, ou on retrouve sa voiture constellée de crachats, ou rayée!
@Ysabel : on a ensuite bien, voire très bien mangé à la cantine.

un jour (dans longtemps je pense) j'y demanderai ma mut, effectivement avec le train, pour moi c'est génial : j'habite à 5 minutes à pieds de ma gare et Poinca est à 5 minutes de la gare et aux heures de pointes, les trains sont nombreux...

mais je crois que je suis maudite car depuis que je suis prof, toutes les cantines que je fais sont Evil or Very Mad

...

retraitée a écrit:

Daphné a écrit:J'ai habité Nancy - enfin une commune suburbaine pandant 9 ans - j'ai été affectée dans plusieurs établissements et franchement Poinca n'est pas du tout un établissement qui m'aurait plus !

Je précise que j'en connaissais plusieurs collègues et c'est le type même d'établissement que je redoute, je préfère un collège de banlieue, avec parking en plus

En voilà des préjugés!
Ce lycée est accessible par tous les transports en commun (train, bus, tram), et recrute nombre d'élèves venus parfois de banlieues éloignées; Quant à moi, les jours de grève des transports, j'y allais à pied. Juste une petite demi-heure de marche. Quant aux parkings des collèges, on s'y fait parfois crever des pneus, ou on retrouve sa voiture constellée de crachats, ou rayée!
@Ysabel : on a ensuite bien, voire très bien mangé à la cantine.

Possible mais je n'aime pas les transports en communs !
Il faut être tributaires de leurs horaires qui ne sont pas franchement les notres, sans compter les petits à déposer à la crèche et à recupérer, non très peu pour moi.
Par contre la cantine ne me gêne pas vu que je n'y mange pas.