accord de "on" ?

Je dois souvent faire la faute, mais comme je ne suis pas certaine que cela en soit une, je ne me corrige pas...

comment accorde-t-on "on" quand il sert, familièrement, à remplacer le "nous", et prend donc une valeur plurielle ?

on s'est promenés tous les deux / on s'est promené tous les deux ?

(je sais que ce n'est pas très correct de toute façon comme emploi, et qu'il faudrait préférer un "nous")

merci !

Je ne suis pas prof de français mais il semble me souvenir que le "on" designe la 3e personne du singulier (je, tu, il/elle/on, nous, vous, ils/elles).

Donc j'écrirais "on s'est promené tous les deux".

Pourvu que j'ai raison !

ça paraît logique en effet, mais ça me fait bizarre !

Dans la langue soutenue, certes, on est pronom indéfini de troisième personne du singulier. Mais du moment qu'on l'emploie avec sa valeur plurielle, on fait l'accord au pluriel.
Il en est de même pour tous les pronoms qui peuvent admettre les deux valeurs :
- Vous semblez fatigués (tous les deux).
- Vous semblez fatiguée (très chère).
- Nous sommes fâchés (lui et moi).
- Nous sommes fâché, mais dans notre grande mansuétude, nous vous pardonnons (nous, le roi).

J'ai regardé aussi récemment car je me posais la même question et du moment où ce on est perçu comme un pluriel, on accorde.

Bien, au moins j'ai appris quelque chose aujourd'hui !

Merci mesdames ! je vais donc m'en donner à coeur joie !

Oui mais alors pourquoi ne pas accorder le verbe, comme le font souvent les élèves ? Bêtement peut-être, je considère que "on" qu'il représente un "nous" ou pas, est singulier. Parce que sinon, comment expliquer aux élèves que le verbe reste au singulier, mais que l'adjectif se met au pluriel... ce n'est pas très logique.

Parce que du point de vue de l'accord sujet / verbe, "on" fonctionne toujours comme une 3e pers du sg. Mais l'accord de l'attribut se fait ad sensum.

Moi je le comprends très bien, mais pour les élèves n'est-ce pas perturbant ? Un coup j'accorde, l'autre pas.

De toute façon, les élèves, il faut leur interdire cet emploi de "on" dont ils abusent et leur imposer le "nous".

Ne faut-il pas distinguer la conjugaison et l'accord. "On" ne peut être conjugué à une personne plurielle (donc, aux temps simples, c'est P1,2,3 du singulier). Il peut régir un accord au singulier ou au pluriel (donc, accord du participe dans les temps composés).

La difficulté réside dans la présence d'une distinction du nombre dans les personnes de la conjugaison.

Voici ce que dit l'Académie Française :

On, nous, vous (accord)

1. Le pronom indéfini on,
qui désigne un sujet dont on ignore le sexe ou le nombre, exige, en
principe, un attribut ou un participe au genre non marqué, c’est-à-dire
au masculin, et au singulier.
On écrira bien, en effet : On est parvenu à réduire le débit du fleuve ; On est fatigué de ce combat ; On n’est pas sûr du résultat.
Il arrive pourtant que on ne désigne pas les hommes en
général, des personnes indéterminées, mais telle ou telle personne :
dans ce cas, l’accord se fait tout naturellement en genre et parfois
même en nombre.

C’est le sens qui commande, et le goût. On s’était fâchés ; On s’est séparés à regrets ; On est allés ensemble jusqu’au bout du chemin... ne sont donc pas des tournures fautives.


Littré relevait déjà chez Corneille, Molière, Racine, La
Bruyère, Marivaux ou Rousseau de nombreux exemples de cet accord selon
le sens, qui caractérise la syllepse, et se retrouve d’ailleurs dans
d’autres tournures telles que La plupart comprennent, Bon nombre sont venus, Quantité ont disparu.

2. Avec les pronoms personnels nous et vous, verbes, participes et adjectifs s’accordent en genre et portent normalement la marque du pluriel : Nous sommes vêtues de belles robes ; Vous êtes vêtus de beaux costumes.

Cependant, si nous ou vous est employé comme pluriel de majesté ou de modestie à la place des pronoms je, tu ou moi, toi, le verbe se conjugue normalement avec nous et vous, mais l’accord des éventuels adjectifs et participes se fait toujours au singulier (on fait bien l’accord en genre) : Pour notre part, nous sommes convaincue que notre point de vue finira par l’emporter (si le locuteur est une femme) ; Vous êtes très belle, ce matin.

Il en va de même lorsque nous s’emploie à la place des pronoms personnels tu, il ou elle, pour exprimer la bienveillance, la condescendance ou l’ironie : On lui a souvent fait remarquer qu’elle se trompait, mais nous sommes opiniâtre, nous ne voulons pas nous corriger ; Nous faisons le difficile, maintenant ?