Liste des incivilités au quotidien - Tome II

Un rapport, c'est bien ; ça tombe directement dans la boîte du CDE et du CPE, et les faits sont versés dans le dossier de l'élève. Ainsi les problèmes sont traçables et entendus. C'est ce que je me suis astreinte à faire automatiquement en cas de souci. Ça, plus une heure de colle.

Je me sens agressée depuis le début de l'année par un élève de 3ème.
Aujourd'hui c'était la 5ème fois que je l'excluais, et pourtant je l'avais pris à part hier pour lui dire que j'en avais plus qu'assez de son comportement. Rien à faire. Aujourd'hui, j'ai eu le malheur de former des groupes pour un travail en binôme mais selon lui "c'est dégueulasse, les autres ont des groupes de ouf !" Je lui ai répondu qu'il n'avait pas à contester mes décisions et, une fois n'est pas coutume, je me suis pris un "mais remettez-vous en question !" dans la figure. Je l'ai exclu pour ça, parce que j'estime que je n'ai pas à répondre aux exigences de Môssieur. Je l'ai regardé pendant qu'il rangeait ses affaires (trèèèèès lentement bien sûr), il m'a fixée en me disant d'un ton agressif "moi aussi j'peux vous regarder dans les yeux hein !" J'ai fait un rapport d'incident.

J'en ai marre de me faire crier dessus pas un gamin, ça me fatigue.... Et pourtant je me demande si je n'ai pas "envenimé" les choses avec cet élève à force de l'exclure parce qu'il me parle comme ça.

Vous n'êtes pas responsable du comportement inacceptable de cet élève, tout de même.

Un charmant p'tit c******d de 4e avait voulu me cracher dessus en début d'année (heureusement il ne sait pas viser) et il avait bien évidemment échappé à la sanction (on se doutait bien qui c'était lui mais on n'était pas tout à fait sûrs... ). Le genre de gamin insolent, qui roupille (au mieux), refuse de faire (0.19 de moyenne en français...), perturbe et qui en plus n'est jamais malade (donc présent à tous les cours pfffffffffff).
L'autre jour je rappelle à la classe que le cours est annulé et ce morpion marmonne: "tant mieux, comme ça je verrai pas ta tronche". Autant dire qu'il a dégagé du cours manu militari. J'ai obtenu une exclusion temporaire; comme quoi, tout espoir n'est pas perdu... et je ne le verrai plus jusqu'à la fin des cours

Pense surtout à l'avenir qu'il se prépare

Héhé... Quel avenir ? (je sais, c'est pas bien, mais j'assume graaaaaaaaaaave :lol: :lol: )

Jane a écrit:Héhé... Quel avenir ? (je sais, c'est pas bien, mais j'assume graaaaaaaaaaave :lol: :lol: )

Non mais justement, l'avenir très difficile qu'il se prépare

Lorsque j'entends "Je m'en bats les c......s" si c'est un garçon (pas sympa) je lui dis :"Il faudrait d'abord que tu en aies" et si c'est une fille je lui dis "tu n'en as pas" et en général ils se retrouvent bêtes. Je ne me démonte pas et je les reprends. Pour certains c'est une forme de langage. Je leur dis qu'en classe on ne tient pas ces propos. Il y a des façons plus élégantes de dire " cela m'est égal".

Aux filles : "si tu en avais, tu saurais que cela fait très mal"

Un pénible de 1STMG a sorti son portable en classe puis m'a soutenu qu'il n'avait rien et que j'avais "des hallucinations".
Peu après, alors que les élèves étaient censés travailler, j'ai entendu sa douce voix et lui ai donc demandé de se mettre au travail. J'ai eu droit à un numéro de Caliméro à base de "pourquoi toujours moi, dans tous les cours c'est pareil, les profs sont toujours sur mon dos, ils sont malades les gens..." Je le fais taire, et recommence à passer dans les rangs pour aider les élèves. Et là, sa trousse vient frapper violemment la table près de laquelle je me trouvais. Bien sûr, c'est pas lui. Une trousse volante ? trop dangereux, mon p'tit père, je la garde. Il est venu la réclamer en fin d'heure, toujours aussi hautain, et devant mon refus m'a servi le sempiternel "vazy"...

Je ne sais pas si on peut parler d'incivilités, mais j'en ai de plus en plus marre de ces élèves qui baillent (sans mettre la main devant leur bouche bien sûr...) qui s'étirent, qui sont avachis sur leur table...S'agit-il de manifester son "ennui" de la façon la plus démonstrative possible, ou s'agit-il vraiment d'une réelle fatigue?

Dans mon lycée professionnel les élèves comme les professeurs sont équipée d'iPad, bah à chaque cours je dois gerer les élèves qui jouent sur leur tablette, ou mettent de la musique pour perturber le cours! L'iPad est pourtant un super outil pédagogique mais le problème c'est que ça ajoute des trucs à gerer en plus au niveau de la tenue de classe! En 1ère GA j'ai des élèves qui se maquillent ostensiblement en plein cours, elles continuent alors que je leur fais la remarque. Quand c'est pas ça elles dansent . Chaque fois je les exclue, j'ai également appelé leurs parents. Une d'entre elles est sous contrat avec la direction donc elle peut dégager à tout moment du lycée.

En 1ère transport la semaine dernière un de mes élèves s'est amusé à mettre une video porno sur sa tablette pendant que j'ecrivais les devoirs au tableau, ce qui m'a mis dans de sacrés emmerdes avec les parents et la direction! Heureusement le coupable s'est dénoncé et a fait une lettre d'excuse.

Sinon j'ai une classe de 3ème Prépa pro difficile avec quelques garçons (toujours les mêmes) qui passent leur temps à s'agiter en cours en se levant et en courant à travers la salle pour se chamailler par exemple. Certains d'entre eux sont hyperactifs. Dans cette classe il y a de bons éléments qui veulent travailler mais qui sont pertubés par le mauvais comportement de certains qui croient que le cours d'anglais c'est la récré.

J'hallucine un peu pour les iPad... Rien n'empêche de revenir au papier stylo, surtout devant de tels abus, si ?

Bah en fait l'iPad on s'en sert pour faire des activités pédagogiques dessus, mais le problème c'est que même sans faire d'activités pédagogiques dessus les élèves trouvent moyen de le sortir pour jouer en cours dessus. Du coup je passe mon temps à leur dire de le ranger mais ils le ressortent aussitôt après. :|

Dans le collège de ma nièce (Serge, si tu me lis, coucou), les mômes jouent au jeu de la seringue : cela consiste à planter une punaise dans le cou d'un camarade

C'est dangereux, le vieux matériel de papeterie.

Une élève s'est plaint que son voisin de table faisait des petits bruits.
Comme ce n'est pas la première fois que cela arrive, plutôt que de m'énerver, j'ai demandé au voisin en question de changer de place pour ne plus déranger personne.

Que n'ai-je pas fait là!!:

Une élève simili wesh en papier à qui j'ai demandé si il lui était physiologiquement possible de garder sa bouche fermée plus de 2min m'a asséné un charmant "d'où tu me parles comme ça toi ! ". J'ai demandé le carnet en gardant mon calme tant bien que mal et en luttant de toutes mes forces contre l'envie de coller un pain à cette péronelle, et j'ai eu droit à un subtil "vas y j'm'en fous là". La gamine a fini dehors, puis dans le bureau de la CPE qui l'a consolée comme il se doit des méchants méchants profs qui font rien que s'acharner sur elle.

Bonjour,

Pour information, autre incivilité, autre registre. Je suis un professeur heureux...

Au mois de juin, le coordinateur de notre équipe a joué la répartition des services au jeu des trois petits cochons. Comme j'étais "le dindon de la farce", je m'en suis plainte à la direction, qui l'a quasiment félicité, après avoir tacitement validé les invectives incendiaires de mes collègues, qui se sentaient atteints par mon mécontentement.

 Au mois de septembre, il s'est avéré que le même coordinateur avait en plus obtenu, sans en informer l'équipe, une classe qu'il convoitait à la place de celui / celle qu'il avait placé sur ce créneau L'ayant signalé à mes collègues par courriel, j'ai reçu une lettre d'insultes et de menaces de l'un(e) d'entre eux, et même des coups de fil anonymes dans la nuit qui a suivi. Comme je m'en suis plainte à la direction, elle lui a donné raison "sur le fond".

 Il paraît même que je suis profondément discréditée, dixit un(e) de mes érudit(e)s collègues.

A part cela, je suis très bien notée et le CDE me serre la main chaleureusement en s'inquiétant pour moi. D'où proviennent donc certaines incivilités ?

Bonjour,

Je n'ai voulu choquer personne par mon précédent message, mais faire état d'une situation assez intenable moralement dans une équipe pédagogique, et qui peut conditionner un mal-être dans la pratique enseignante.
Bien heureusement, ce n'est pas le cas pour moi suite à cela, malgré la rupture relationnelle avec certains collègues.

Polie 246, se plaindre à la direction au lieu de dialoguer avec ses collègues est profondément puéril.
C'est le meilleur moyen de te faire détester des collègues et qu'on te fasse des entourloupes.
Cela témoigne d'une piètre intelligence sociale.

Sérieux ? Parce qu’une lettre d’insultes et de menaces et des coups de fil anonymes, c’est de l’intelligence sociale, peut-être ? Polie2046 est bien gentille, perso, n’importe qui aurait la stupidité de m’envoyer une lettre d’insultes et de menaces − en plus pas anonymement −, je porterais plainte, et ça, c’est pas auprès de la direction.

Dimka a écrit:Sérieux ? Parce qu’une lettre d’insultes et de menaces et des coups de fil anonymes, c’est de l’intelligence sociale, peut-être ? Polie2046 est bien gentille, perso, n’importe qui aurait la stupidité de m’envoyer une lettre d’insultes et de menaces − en plus pas anonymement −, je porterais plainte, et ça, c’est pas auprès de la direction.

Je plussoie. Peut-être que Polie a été maladroite mais de là à la menacer...
Bref on n'a effectivement pas la même définition de "l'intelligence sociale". :shock:

Bonjour,

Merci d'avoir réagi, quoi qu'il en soit... Effectivement, j'essaie de continuer à faire preuve de gentillesse et même d'attention, quoique je ne sois pas sûre du résultat final.
Il n'a jamais été, vraiment pas, (pendant de très longues années) dans mes habitudes d'interpeller la direction, mais vraiment, cette fois-ci, c'est allé trop loin.
Cela m'a éclairée sur les ambiguïtés du contact entre le coordinateur et le CDE, ce que j'avais déjà eu l'occasion de noter dans plusieurs établissements. A présent, je me sens libérée.
Pour m'avoir traitée ainsi, mes collègues m'ont témoigné du mépris une nouvelle fois, et de manière très infantile.
Quant aux insultes, c'est elles qui sont puériles, de la part d'une collègue qui n'avait rien à voir à l'affaire directement.
Finalement, je suis débarrassée de mes dernières illusions sur l'intelligence sociale de certains collègues,  c'est beaucoup mieux ainsi, je peux avancer sans me poser davantage de questions ou entretenir de faux espoirs. Cela a été difficile é réaliser, mais il n'est jamais trop tard.


Je vous souhaite d'excellentes vacances,

Polie.

Dimka a écrit:Sérieux ? Parce qu’une lettre d’insultes et de menaces et des coups de fil anonymes, c’est de l’intelligence sociale, peut-être ? Polie2046 est bien gentille, perso, n’importe qui aurait la stupidité de m’envoyer une lettre d’insultes et de menaces − en plus pas anonymement −, je porterais plainte, et ça, c’est pas auprès de la direction.

Je ne suis pas procédurière, Dimka.
Merci à toi !

http://www.ladepeche.fr/article/2015/11/25/2224625-paris-menacee-mort-enfant-9-ans-enseignante-porte-plainte.html?ref=yfp
"Une institutrice a porté plainte mardi contre un écolier de 9 ans, rapporte Le Parisien. Alors qu’elle faisait cours dans une école primaire du XVII ème arrondissement de Paris le 16 novembre, l’enseignante a été menacée par un enfant. Le garçon qui tenait des ciseaux a fait mine de l’attaquer et a aussi pointé son arme vers un autre élève. L’institutrice a réussi à mettre en fuite le jeune assaillant et a décidé de porter plainte. L’enfant, « agité » et « en rupture complète avec le système scolaire », a été exclu temporairement."

Cet après-midi, les secondes étaient bien agités, je leur demande de se taire plusieurs fois, puis je dis qu'il y a tellement de bavardages que je n'entends même plus l'élève interrogé... et là, une gamine me dit:

- bah les oreilles, c'est comme le cul, ça se lave... pfff (gros soupir ostensible en secouant la tête l'air de dire "il est grave")

et elle me regarde d'un air dédaigneux...

je la mets dehors avec un rapport salé. Le CPE admet qu'elle a "un peu abusé"...

J'ai exigé une convocation des parents.