Liste des incivilités au quotidien - Tome II

J'ai mis de côté l'adresse ainsi que le pseudo.
Ce sont des terminales bac pro...

Première vraie incivilité de l'année: une élève veut absolument sortir de ma classe avec comme prétexte son carnet à aller chercher car elle l'a oublié dans un autre cours. Je refuse, elle s'énerve et finit par lâcher : "***, elle me casse la tête celle-là".

Je n'étais pas pressée de le voir ressortir ce fil. Pourtant, je pourrais l'alimenter aussi...

idem, Hermione...
Malaga, tu l'as viré ou autre chose?

Pfiou.... bon courage !

j'ai de la chance, les incivilités se limitent aux commentaires intempestifs à haute voix, au maquillage et au grignotage de gâteaux en classe.

Claire redouble sa troisième et ne comprend pas que manger en cours ne se fait pas, "question de respect". Pour essayer de se faire pardonner, au cours suivant, elle pose un paquet de gaufres sur mon bureau : "les mêmes que les miennes".
Je suis désespérée (comment éduquer des gamins à cet âge-là?) ET au régime sec depuis trois semaines : j'ai préféré en rire.

Vous lire me fait sacrément relativiser.

Courage courage !

Marie Laetitia a écrit:idem, Hermione...
Malaga, tu l'as viré ou autre chose?

Je lui ai demandé de s'excuser. Comme elle a refusé, je l'ai exclue de cours avec un rapport disciplinaire à la clef.

charmante, celle-là...

...

Un élève de ma compagne dit qu'il est le père de son enfant et il pourrit les cours. (vide les pots de peinture ...)

Ce n'est pas de l'incivilité, là ...

Alors, chez nous, c'est, insultes, dont le tarif varie entre 3 jours d'exclusion(pour "va te faire f...espèce d'enc...à un prof) à rien du tout, voire une lettre d'excuses pour des "grosse p...", "sale p, je t'emm...", j'en passe et des meilleures. Le pire, ce sont les surveillants, qui sont les plus exposés, et pour qui ce genre de choses ne donnent souvent pas lieu à des jours d'exclusion. Souvent, il n'y a tout simplement aucune sanction pour l'élève qui insulte un/une AED . Quand c'est un prof, ça peut aller jusqu'à 2 ou 3 jours, mais une prof qui avait été traitée de grosse p... et autres joyeuseté n'a eu droit qu'à une lettre d'excuses du gamin. Je précise que je ne suis même pas en établissement difficile au départ, mais du coup, ça le devient.

:shock: 

Marie Laetitia a écrit::shock: 

  des fois, je me demande si c'est comme ça dans tous les collèges ou si vraiment ça déconne complétement dans le mien, parce que la, on touche le fond j'ai l'impression  On serait en ZEP je crois que l'on serait déjà dans la rubrique des faits divers.   Ou alors c'est l'évolution normale du métier.

Jeudi 16 Janvier:
Suite à une leçon de conjugaison mal apprise (partir et venir au présent au CE2 quand-même!) et à un mini-exo d'application non fait car matériel oublié en classe (je sais, c'est interdit par les textes...), je sanctionne un élève: privation de 5min de récré.
A 13h50, arrivée du père, furieux:
"N.. ne veut plus aller à l'école!
Il est sage en classe, non?
Alors, foutez-lui la paix!"   
J'en ai vu des vertes et des pas mûres depuis plus de 30 ans, mais celle-là, on ne me l'avait jamais faite!
P....., encore 17 mois! 

Hier, un élève à qui je demandais de changer de place m'a hurlé : "Ta gueule !"  :shock: :shock: :shock: 
Bon, je l'ai exclu de mon cours, et la CPE l'a exclu une journée.

corisandiane a écrit:Alors, chez nous, c'est, insultes, dont le tarif varie entre 3 jours d'exclusion(pour "va te faire f...espèce d'enc...à un prof) à rien du tout, voire une lettre d'excuses pour des "grosse p...", "sale p, je t'emm...", j'en passe et des meilleures. Le pire, ce sont les surveillants, qui sont les plus exposés, et pour qui ce genre de choses ne donnent souvent pas lieu à des jours d'exclusion. Souvent, il n'y a tout simplement aucune sanction pour l'élève qui insulte un/une AED . Quand c'est un prof, ça peut aller jusqu'à 2 ou 3 jours, mais une prof qui avait été traitée de grosse p... et autres joyeuseté n'a eu droit qu'à une lettre d'excuses du gamin. Je précise que je ne suis même pas en établissement difficile au départ, mais du coup, ça le devient.

C'est triste à dire, mais face aux directions défaillantes, pour les pousser à punir, il va falloir judiciariser , déposer plainte, dès lors que l'élève a plus de 13 ans (donc pénalement responsable). Une ex-collègue l'a déjà fait pour insultes, résistant aux pressions de la direction. Elle était en mesure de le prouver (c'est là que réside le problème, la preuve). Quand l'administration en aura assez de gérer des contentieux, d'entendre parler de plaintes, de voir le public "normal" esquiver les établissements publics,  elle prendra peut-être les choses en main  pour mettre de l'ordre dans ce foutoir.

Quand on portera plainte contre les élèves qui sèment la violence ou la pagaille au motif qu'ils violent le "droit à l'éducation" des autres, on y verra plus clair.  

Comment faire des économies ? En entassant davantage les élèves dans les classes ? En supprimant des postes ?
Et pourquoi pas en virant les élèves qui visiblement n'ont rien à foutre de l'enseignement ?
Dans un pays démocratique, pourquoi imposer cette souffrance à Monchéri et à Moncœur, surtout s'ils n'ont plus d'obligations scolaire ?  

Rendre à l'École sa valeur : c'est peut être triste mais ce qui est abondant ou donné sans contrepartie n'a que peu de valeur dans notre monde. Savoir qu'il ne suffit pas de considérer l'école comme un autobus où il n'y aurait qu'à s'asseoir tout en emmerdant ses voisins et le chauffeur pour arriver au but* aurait sans doute des conséquences sur les "usagers" qui deviendraient sans doute plus facilement des "élèves" !

*. D'ailleurs regardons certains élèves qui n'enlèvent même pas leur manteau et n'ouvrent même pas leur sac, écouteurs sur les oreilles comme dans le bus.

J'ai failli quitter une classe en pleine heure de cours aujourd'hui. Ça ne m'était pas arrivée depuis l'année dernière( première année dans ce bahut de ZEP). Marre de chez marre et fatiguée au-delà des limites  ce soir...

Ils étaient partis comme si je n'étais pas là, rien (dans les trucs habituels pour les reprendre en main) ne fonctionnait. Une grogn***sse qui me répond, puis refuse de faire une punition. Une fois qu'elle était virée, ça s'est passé un peu mieux. Et dire que celui qui doit passer en conseil de dis ainsi qu'un 2e zozo étaient absents. Qu'est-ce que ça aurait été avec eux, sinon...   

bisous ML     

Merci.

Pfff. Et j'ai encore des notes à rentrer et des appréciations à faire. Heureusement, j'ai deux jours de formation. Moi qui ai horreur de perdre une heure de cours, à ce stade, JE M'EN FOUS. Et dans les grandes largeurs. Je vais réfléchir, bosser tranquillement, respirer. Qu'ils aillent au diable.

Marie Laetitia a écrit:Merci.

Pfff. Et j'ai encore des notes à rentrer et des appréciations à faire. Heureusement, j'ai deux jours de formation. Moi qui ai horreur de perdre une heure de cours, à ce stade, JE M'EN FOUS. Et dans les grandes largeurs. Je vais réfléchir, bosser tranquillement, respirer. Qu'ils aillent au diable.

Tu te formes au même endroit que la dernière fois ?   

WonderWoman a écrit:

Marie Laetitia a écrit:Merci.

Pfff. Et j'ai encore des notes à rentrer et des appréciations à faire. Heureusement, j'ai deux jours de formation. Moi qui ai horreur de perdre une heure de cours, à ce stade, JE M'EN FOUS. Et dans les grandes largeurs. Je vais réfléchir, bosser tranquillement, respirer. Qu'ils aillent au diable.

Tu te formes au même endroit que la dernière fois ?   

Demain non, jeudi près de chez toi mais pas au même endroit...

Paratge a écrit:Quand on portera plainte contre les élèves qui sèment la violence ou la pagaille au motif qu'ils violent le "droit à l'éducation" des autres, on y verra plus clair.  

Comment faire des économies ? En entassant davantage les élèves dans les classes ? En supprimant des postes ?
Et pourquoi pas en virant les élèves qui visiblement n'ont rien à foutre de l'enseignement ?
Dans un pays démocratique, pourquoi imposer cette souffrance à Monchéri et à Moncœur, surtout s'ils n'ont plus d'obligations scolaire ?  

Rendre à l'École sa valeur : c'est peut être triste mais ce qui est abondant ou donné sans contrepartie n'a que peu de valeur dans notre monde. Savoir qu'il ne suffit pas de considérer l'école comme un autobus où il n'y aurait qu'à s'asseoir tout en emmerdant ses voisins et le chauffeur pour arriver au but* aurait sans doute des conséquences sur les "usagers" qui deviendraient sans doute plus facilement des "élèves" !

*. D'ailleurs regardons certains élèves qui n'enlèvent même pas leur manteau et n'ouvrent même pas leur sac, écouteurs sur les oreilles comme dans le bus.

Mais dans le bus, il n'y a pas de raisons que ce soit différent. Tu emmerdes le monde ou tu n'as pas ton ticket, tu descends.

J'ai un gamin qui a dégondé une porte !! C'est une des mes AE qui se l'est malheureusement prise sur la tête en voulant fermer....

8 jours d'itt 3 semaines de minerve --> 8 jours pour le gamin.

Je viens de recevoir un mail d'un collègue qui, en plein cours, a reçu une "capsule" lancée du couloir, dégageant du gaz et de la fumée... Lui et ses élèves ont dû sortir, ont eu les yeux et la gorge irritée, et l'auteur n'a pas été identifié.

Lefteris a écrit:

corisandiane a écrit:Souvent, il n'y a tout simplement aucune sanction pour l'élève qui insulte un/une AED . Quand c'est un prof, ça peut aller jusqu'à 2 ou 3 jours, mais une prof qui avait été traitée de grosse p... et autres joyeuseté n'a eu droit qu'à une lettre d'excuses du gamin. Je précise que je ne suis même pas en établissement difficile au départ, mais du coup, ça le devient.

C'est triste à dire, mais face aux directions défaillantes, pour les pousser à punir, il va falloir judiciariser , déposer plainte, dès lors que l'élève a plus de 13 ans (donc pénalement responsable). Une ex-collègue l'a déjà fait pour insultes, résistant aux pressions de la direction. Elle était en mesure de le prouver (c'est là que réside le problème, la preuve). Quand l'administration en aura assez de gérer des contentieux, d'entendre parler de plaintes, de voir le public "normal" esquiver les établissements publics,  elle prendra peut-être les choses en main  pour mettre de l'ordre dans ce foutoir.

C'est une nuance importante ! Sais-tu ce qu'elle a pu produire comme preuve ? (témoignages écrits d'élèves récoltés sur le champ?)
Je suppose que même si toute la classe a entendu l'insulte ils ne se battront pas pour témoigner... Or les insultes n'auront pas forcément eu un témoin fiable et prêt à aider (collègue...)